P2-UE9-JJH_-_Vaccination_Anti_Infectieuse (word)

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UE 9-Immunopathologie et ImmunointerventionHOARAU Jean-Jacques
Date : 22/04/16
Promo : DFGSM2
Ronéistes : SINCERE Elodie / SANDJAKIAN Léna
Plage horaire : 10h45-11h45
Enseignant : J.J HOARAU
Vaccination anti-infectieuse (mécanismes d’action)
I. Rappel : principes de la vaccination contre les agents infectieux
1.
2.
3.
4.
5.
Définition
Historique
Nécessité des vaccins
Vaccin, facteur efficace de survie face aux agents infectieux
Différents types de vaccins
II. Les vaccins ADN et à vecteur recombinant
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
Les vaccins ADN
Les vaccins recombinants
Evénements cellulaires / vaccination
Maintien de la mémoire cellulaire sur plusieurs années
Mécanismes d’action des vaccins et production d’anticorps
Protection acquise par le vaccin
Test de l’efficacité du vaccin
III. Immunité passive (antisérums) : exemple des antitoxines
IV. Les vaccins thérapeutiques (HIV, Alzheimer Disease)
1.
2.
3.
Vaccin anti-Alzheimer
Vaccination et effets secondaires
Vaccination et business
I. Rappels : principes de la vaccination contre les agents infectieux
1. Définition
La vaccination consiste à introduire chez un individu une préparation antigénique dérivée ou proche d’un
agent infectieux, (on pourra utiliser soit la totalité d’une bactérie ou d’un virus soit certains de ses
composés, mais on pourra aussi injecter des déterminants antigéniques provenant par exemple de cellules
cancéreuses ou d’éléments tels que les protéines ß amyloïdes pour essayer de sensibiliser le système
immunitaire), de manière à créer une réponse immunitaire capable de protéger contre la survenue d’une
maladie liée a cet agent.
La pratique de la vaccination dans une collectivité ou une population permet le contrôle sinon l’élimination
de certaines infections contagieuses : instrument essentiel en santé publique. On aurait plutôt tendance à
penser que la vaccination a pour but de nous protéger individuellement mais cette dernière a surtout une
utilité en collectivité puisqu’elle a pour but d’essayer d’enrayer la présence d’un agent pathogène au
sein de la population. De plus la vaccination n’est vraiment considérée comme efficace que lorsqu’elle
permet de vacciner un large pourcentage de la population.
La vaccination se comprend surtout en terme de santé publique.
2. Historique :
Le premier à avoir testé la vaccination est un britannique du 18ème siècle, Jenner. Il a réalisé la première
vaccination à base de vaccine (« vacca » = vache) afin de prévenir la variole. Il est allé récupérer du pus
provenant d’une fermière atteinte de la variante de la variole (à savoir, la vaccine) et l’a inoculé à un enfant
déjà infecté, ce qui lui a permis de sauver cet enfant. C’est la première utilisation rationnelle organisée.
Avec Pasteur, vient l’idée de l’atténuation de la virulence en laboratoire : elle aboutit à de nombreuses
applications : vaccins contre le charbon, le choléra des poules, la rage.
Par la suite, de nombreux autres vaccins ont été proposés :
-vaccins tués ou inactivés, tels que les vaccins typhoïdique (1896), cholérique (1896).
-vaccins vivants ou atténués tels le BCG (Bacille de Calmette et Guérin) (1927), le vaccin contre la fièvre
jaune (1936).
3. Nécessité des vaccins :
Le tableau ci-contre montre le nombre de cas de
décès par milliers d’habitants pour différentes
maladies et indique qu’encore aujourd’hui, pour
de nombreuses infections, et même pour des
pathologies courantes, il y a encore énormément
de décès (ex: rougeole), soit parce qu’il n’existe
pas encore de vaccin (tel que pour le VIH ou le
paludisme par exemple), soit parce que l’on n’a
pas encore réussi à couvrir de manière efficace
la population.
4. Vaccin, facteur efficace de survie face aux multiples agents infectieux
Sur ce graphe, nous avons le nombre de cas avant la mise en place du vaccin (barre marron) et après que les
populations aient été vaccinées. Et on remarque que globalement la vaccination a permis une
diminution du nombre de cas. Par exemple pour la Rubéole, on est passé de plusieurs centaines de millier
de cas chaque année à une centaine. Pour la Rougeole, on était à 250 000 cas et puis plus qu’une centaine
de cas après vaccination.
Exceptionnellement, on a pu aboutir à l’élimination de certaines pathologies telle que la polio ou certaines
diphtéries.
NB : attention, ici on a une échelle logarithmique
On voit donc que le vaccina a un bon potentiel pour contrôler les pathologies, faut-il encore qu’il n’y ait pas
de réticence ou que les gens aient accès aux vaccins.
5. Différents types de vaccins
Quand on parle de vaccins, on parle de différents types de formulation avec des agents qui vont varier.

Les vaccins vivants atténués (les plus connus) : ils sont atténués par passages dans des hôtes non
habituels.
Alors, les agents vivants atténués, même s’ils ont perdu leur pouvoir pathogène, ont gardé leur capacité à se
multiplier et donc à entrer avec les cellules du SI de manière beaucoup plus active, et c’est ce qui fait que les
vaccins à base d’agents atténués peuvent permettre en une seule injection d’induire une réponse et une
mémoire immunitaire et présentent donc plus d’avantages (ils vont stimuler au plus près la réponse
immunitaire, la plus forte).
Par contre, il est possible que, dans des cas extrêmement rares (1cas/ 1 000 000), il existe un risque de
réversion (rare mais tout de même) c’est-à-dire qu’ils peuvent réacquérir leur virulence et rendent alors la
personne malade

Les vaccins inactivés ou tués sont beaucoup plus sûrs parce que l’on injecte un agent qui n’a
absolument plus de pouvoir pathogène, plus aucune capacité à se multiplier et donc qui présente une très
grande innocuité.
Cependant cet agent n’étant plus vivant, il va très rapidement être éliminé de l’organisme, et donc cette
formule vaccinale va très peu persister et va avoir tendance à être moins reconnu et moins stimuler la
réponse immunitaire. Cette forme induit donc très peu d’effets secondaires mais implique donc
nécessairement des rappels pour aboutir à une immunisation L- mémoire à long terme.
Les vaccins inactivés ou tués sont relativement stables (très peu d’effets indésirables), pouvant être
conservés à température ambiante alors que les vaccins vivants ou atténués doivent être stockés à basse
température.
Cela entraine des problèmes pratiques de conservation surtout lorsque l’on doit faire de la vaccination au fin
fond de l’Afrique ! Les vaccins inactivés ou tués sont donc mieux adaptés aux vaccinations dans des régions
avec très peu d’équipement.
Voici deux schémas qui illustrent la problématique des
rappels.
Classiquement dans les agents atténués, une seule
injection permet d’induire une réponse immunitaire
suffisamment intense pour pouvoir induire une mémoire
immunitaire alors que lorsque l’on utilise des agent
inactivés, on va avoir une première réponse qui consiste
en la production IgM mais qui, si on ne la booste pas, ne
permet pas l’augmentation des IgG et d’obtenir une
mémoire suffisante.
Note ronéo 2014 : Quand on utilise des agents vivants atténués (courbe du bas): on a souvent une seule
dose puisque l’agent a gardé sa capacité à se répliquer. Il aura donc une phase d’extension où il va
proliférer et interagir avec le système immunitaire à plusieurs reprises et induire une forte réponse (une
seule dose est généralement suffisante pour induire une mémoire à long terme)
Pour les vaccins tués ou inactivés : la première réponse est relativement faible et ne suffit pas à établir la
mémoire à long terme, il va donc falloir faire des rappels à différents intervalles de temps pour pouvoir
arriver à une réponse suffisante.
Autres types de vaccins à macromolécules purifiées:
-Les vaccins toxoïdes : Ces vaccins sont utilisés lorsque la dangerosité des agents pathogènes n’est pas liée
à la capacité de l’agent à se répliquer mais plutôt à leur capacité à produire des toxines. Il vaut alors
mieux faire des préparations vaccinales qui vont induire une réponse AC dirigée contre la toxine plutôt
que contre l’agent pathogène. On sensibilise l’immunité à la reconnaissance de la toxine (Existe dans les
infections au tétanos ou dans certaines diphtéries). Les AC vont neutraliser la toxine. C’est comme si on
faisait un vaccin inactivé mais dirigé contre les toxines.
Aujourd’hui, on essaie d’avantage de s’orienter vers des vaccins qui n’entrainent aucun risque : en effet,
certains entrainent des syndromes de Guillain Barré … C’est pourquoi on essaye d’utiliser plutôt des
épitopes responsables de la réponse immunes :
-les vaccins sous unitaires : Au lieu d’injecter une toxine dans sa totalité ou un agent pathogène dans sa
totalité, on va aller identifier contre quels déterminants antigéniques le SI développe des AC, c’est-à-dire
déterminer quels sont les peptides immuno-dominants à la surface des Ag, et on ne vaccinera la personne
qu’avec ces déterminants antigéniques, donc on injecte des Ag recombinants et non avec la totalité de
l’agent pathogène. On aura une réponse très spécifique. Il y a beaucoup moins d’effets secondaires.
Ce sont des vaccins demandant plus de temps dans l’élaboration (pour identifier les épitopes : 4 à 5 ans
d’études). Donc vaccins beaucoup plus cher.
- Les vaccins conjugués : Ils sensibilisent le SI à reconnaître des éléments de nature polysaccharidique. Un
moyen consiste à coupler ces Ag polysaccharidiques avec des protéines porteuses. Le SI, en reconnaissant la
protéine reconnaît en même temps ces déterminants glucidiques. La protéine porteuse permet en fait
d’accroître l’immunogénicité.
Et c’est aussi lourd à développer que les vaccins sous unitaire (on fait ce type de vaccin pour les infections à
pneumocoques).
Ces vaccins à macromolécules purifiées ont une plus grande innocuité, effet indésirables moins marqués
qu’avec les atténués ou tués. Mais leur mise en place nécessite études à plus long terme, du criblage (assez
coûteux).
Question 2014-2015 : Quelle est la différence entre les vaccins à macromolécules purifiés et les autres ?
Réponse : Dans les types vivants atténués ou tué, on prend l’agent pathogène dans sa totalité, si c’est un
virus on l’inactive, si c’est une bactérie on la tue (méthode thermique, chimique) on vous injecte la totalité
de l’agent et on laisse le SI se débrouiller.
Quand on passe au type de vaccin toxoïde, on vous injecte toute la toxine mais on n’injecte pas l’agent
pathogène. Soit dans les vaccins sous-unitaire, comme par exemple pour le virus HIV on sait que
l’immunogénicité est liée à des protéines d’enveloppe, on va donc vous injecter ces protéines et pas la
totalité du virus, la RI sera plus ciblée mais ça demande de bien connaître les épitopes contre lesquels on
fait naturellement une RI.
Question 2014-2015 : Que sont les vaccins conjugués ?
Réponse : La présentation antigénique, en général, se fait mal avec ce qui est de nature non protéique.
Donc quand vous avez des pathogènes contre lesquels vous voulez développer une réponse contre des
structures polysaccaridiques (sucres), vous allez faire, par des méthodes de recombinaison, un assemblage
entre un élément polysaccharidique que vous allez faire porter par une protéine.
La Protéine sera reconnue ce qui forcera le SI à reconnaître la structure polysaccaridique par la même et à
développer des Ac capable de reconnaître des struc. Poly.
II. Les vaccins ADN et à vecteur recombinant
Autres types de vaccins cette fois ci, encore non commercialisés mais déjà en phase de test. Ils présentent une plus
grande innocuité et induisent une RI plus protectrice : ils induisent une réponse humorale et cellulaire qui est aussi
importante que lorsqu’on utilise des agents vivants. Ils sont relativement peu couteux et faciles à produire. Ils limitent
aussi l’ajout d’adjuvants qui sont souvent responsables d’effets secondaires.
1. Les vaccins ADN
Un ADN (sous forme de plasmide) qui code pour
un ou plusieurs antigènes de l’agent infectieux
est injecté dans l’organisme.
Les cellules ainsi transfectées (muscle, DC)
expriment les antigènes qui sont présentés sous
forme de peptides aux cellules T (CD8/CTL; et
TH1/2) et macrophages créant de la présentation
antigénique. Les cellules CD8 pourront induire la
mort des cellules infectées et les LB la production
d’Ac.
On se retrouve dans une situation « normale » de présentation antigénique où des lymphocytes helper font
venir stimuler la réponse humorale et cytotoxique sachant que les cellules responsables de cette stimulation
vont être supprimées de votre corps (#JesuisCellule) par le SI.
Dans la mise en œuvre, il va falloir complexifier l’ADN pour lui permettre de rentrer dans la cellule.
Généralement, ce sont des injections qui visent à faire rentrer l’ADN dans des cellules musculaires
notamment. On injecte plus avec des seringues mais des shotgun (sisi), des systèmes sous pression qui font
rentrer de force l’ADN dans les cellules.
Ici on injecte de l’ADN qui va pouvoir exprimer, au sein de l’organisme, un certain nombre de gènes
provenant d’agent pathogènes, à l’origine de protéines. Et ce sont ces protéines pathogènes qui seront
reconnues et induiront une réponse immunitaire. Cet ADN est généralement fourni sous une forme
plasmidique avec des séquences exploitables par nos cellules : Il est obtenu en insérant dans des plasmides,
des séquences provenant de bactéries, virus…etc., et que l’on fera rentrer de force dans le noyau des
cellules. Ces protéines possèdent généralement des séquences qui leur permettent d’être excrétées vers le
milieu extérieur et d’être reconnues par les APC qui feront de la présentation antigénique aux lymphocytes
pour induire une réponse AC et la production de LT cytotoxiques.
Ce qui voudrait dire que ces cellules transfectées seront tôt ou tard reconnues par les LB & LT cytotoxiques
et détruites, étant considérées comme des agents pathogènes. Toutefois, elles se maintiennent
suffisamment longtemps ce qui fait qu’on va pouvoir, en une seule injection, avoir une efficacité type
vaccin atténué. Et il n’y a aucun risque de virulence associée.
On n’utilisera non pas des seringues mais des « gene shotgun » (cf : shotgun la place de devant) , des
« fusils à gène » : Ce sont des systèmes sous forme d’air comprimé, au niveau desquels l’ADN (fourni sous
forme de plasmide) est fixé à des microbilles. Le tout est injecté à travers la peau ; le but étant de faire
rentrer cet ADN de force dans les cellules (les principales visées sont les cellules musculaires).
Puis les cellules vont exprimer les protéines issues de ces gènes, les sécréter et induire une réponse
immunitaire. L’avantage est que l’on peut faire exprimer dans ce plasmide, des gènes provenant de
plusieurs agents infectieux ; on peut donc vacciner contre plusieurs agents infectieux en même temps.
Question 2014-2015 : Faut-il ajouter des gènes de bactéries qui codent pour des PAMPs dans le
plasmide pour induire l’inflammation et que l’immunité innée… ? #pasquic’est
Réponse : Très souvent on va faire endosser ce rôle de déclenchement de la réponse inflammatoire aux
adjuvants (huile…)
On essaie d’éviter d’injecter des PAMPs qui sont impliqués dans le déclenchement de l’immunité innée, car
imaginez qu’on force l’organisme à produire des Ac dirigés contre les empreintes moléculaires communes à
toute un ensemble d’agents pathogènes :
vous pousseriez les pathogènes à muter ce qui finirait par rendre l’immunité innée tout à fait inefficace. =
fausse bonne idée
Question 2014-2015 : Depuis le temps que l’immunité innée agit contre les PAMPs, n’ont-ils pas déjà muté
au cours du temps ?
Réponse : Tout micro-organisme si vous le poussez dans ces retranchements va essayer de se modifier.
Donc certains ont certainement commencé à muter leur PAMPs, il faut donc éviter d’encore plus le
provoquer.
2. Les vaccins à vecteurs recombinants
Ils sont basés sur l’utilisation de certains vecteurs
qui sont capables d’insérer dans nos cellules un
ADN qui va permettre encore une fois de mimer ce
qu’on a vu avant : au lieu de faire rentrer avec un
shotgun, on va créer un agent infectieux qui n’est
pas pathogène et qui va véhiculer un ADN porteur
de gènes qui vont coder les protéines d’un agent
pathogène … comme tout à l’heure quoi !
Les vecteurs sont en fait des adénovirus ou des lentivirus que l’on modifie génétiquement : on leur retire
une partie de leur génome et notamment tous les gènes responsables de leur virulence, et on la
remplace par des gènes qui vont coder pour des protéines d’autres agents infectieux (qui évidemment
ne possèdent aucun caractère de virulence mais qui codent pour des protéines immunogènes). Par contre
on conserve tous les gènes responsables de la réplication virale (on veut donc conserver son pouvoir
infectieux càd sa capacité à pénétrer les cellules) ; il s’agit donc d’un virus recombinant que l’on va
utiliser pour infecter des cellules qui vont multiplier ce virus de manière à en obtenir suffisamment pour en
faire une préparation vaccinale.
Ces virus modifiés possèdent donc des protéines d’enveloppe et de la capsule des adénovirus et des
lentivirus mais ne codent plus pour les gènes de virulence, codant en effet pour d’autres protéines provenant
d’autres agents infectieux. Après purification, on effectue une vaccination traditionnelle.
L’avantage est que l’on garde les capacités infectieuses liées au virus permettant d’obtenir un taux
d’infection relativement élevé et qui fera qu’un grand nombre de cellules exprimera en grande
quantité les protéines associés à différents agents pathogènes et donc d’induire une forte réponse
immunitaire.
De plus, le SI réagira aussi contre les protéines d’enveloppe et de la capsules propres aux adénovirus
et lentivirus (du coup, on a double vaccination).
Et encore une fois les vaccins à ADN et à vecteur recombinant ont cet énorme avantage qu’on peut y
insérer plusieurs gènes et induire une réponse antigénique multiple.
De plus, dans ces préparations vaccinales, il n’y a plus besoin d’adjuvant (pouvant être à l’origine d’effets
secondaires) et surtout sont efficaces en une seule injection.
Bien évidemment il ne faut pas que le pouvoir réplicatif du virus ne soit pas tel qu’il soit pathogène lié à sa
réplication càd que tôt ou tard le SI arrive à éliminer les cellules qui ont été infectée. Cela demande donc
beaucoup de mise au point mais toujours est-il que c’est ce qui mime le plus une infection réelle.
Par contre ici on va induire une réponse immunitaire contre les protéines codées par le génome mais
également contre les protéines d’enveloppe ou des protéines de la capsule ; donc on déclenche une
réponse immunitaire contre les adénovirus et les lentivirus, et donc si on déclenche une réponse
immunitaire contre les adénovirus on ne pourra pas réutiliser le même adénovirus pour une nouvelle
vaccination avec ce type de vaccin.
3. Evénements cellulaires / vaccination
Les antigènes vaccinaux doivent franchir les barrières naturelles isolant l’organisme du milieu extérieur
(peau, muqueuse…), en présence d’un adjuvant (huile…):
Les événements cellulaires font intervenir les
protagonistes présents sur le schéma ci-contre.
On ajoute souvent à ces vaccins des
adjuvants : ce sont souvent des huiles ou
autres qui vont stimuler la réponse
immunitaire, ils permettent également
d’éviter que la préparation vaccinale ne diffuse
trop dans le corps , qu’elle reste localisée au
point d’injection de façon à ce que les cellules
immunitaires qui vont être recrutées au niveau
du site puissent se réunir en grand nombre et
entrainer une stimulation importante.
Les adjuvants ne sont pas censés avoir de nature antigénique. Ces agents vont alors suivre le schéma
classique : ils seront présentés au niveau des LT via les CPA et orienteront la réponse immunitaire en
induisant une réponse humorale (càd la production d’AC) via une réponse de type TH2 mais également une
réponse lymphocytaire T. Et normalement une bonne réponse vaccinale doit induire les deux. : Il est
nécessaire d’avoir une réponse T mémoire et B mémoire. Avoir seulement la réponse Ac ne permet souvent
pas d’avoir une protection suffisante. Nous verrons qu’en fonction du type de vaccin la réponse sera
d’avantage orientée vers une réponse humorale ou une réponse lymphocytaire T cytotoxique.
La réponse immunitaire implique donc dans tous les cas une coopération cellulaire (entre CPA et entre LT
et LB pour obtenir une réponse immunitaire efficace).
Elle est très dépendante du complexe majeur d’histocompatibilité (CMH) et par conséquent, des
caractéristiques génétiques de l’individu : ceci expliquerait la variabilité des réponses aux préparations
vaccinales (chaque individu n’a pas la même sensibilité vaccinale ).
En résumé, la vaccination induit deux éléments qui contribuent à la défense :
-les anticorps qui neutralisent les toxines ou agents pathogènes ou favorisent la phagocytose (opsonisation),
-les cellules T cytotoxiques qui vont détruire efficacement les cellules infectées.
4. Vaccin : maintien de la mémoire cellulaire sur plusieurs années
La vaccination joue sur la mémoire immunitaire qui dépend essentiellement des lymphocytes T et B
mémoires (à vie longue) qui peuvent rapidement être mobilisés et proliférer lors d’une nouvelle rencontre
avec l’antigène dont ils sont spécifiques. Le vaccin permet donc d’avoir une protection de longue durée (1020 ans ; on n’est pas sûr que ça soit à vie).
L’injection du vaccin a pour but d’induire une réponse immunitaire qui soit suffisamment intense pour
permettre la production de LT et LB mémoires sachant que suite à l’injection on veut généralement
booster pour obtenir une production d’AC intense (IgM dans un premier temps puis IgG). Progressivement
ce taux d’Ac circulants va diminuer au fil des années jusqu’à atteindre des taux relativement faibles.
Par contre les LT et LB mémoire vont persister
pendant très longtemps dans l’organisme et être
remobilisés pour induire la production de nouveaux
Ac.
De ce fait la persistance des LT et LB mémoire peut
se faire indépendamment de la présence d’Ac
circulant.
5. Mécanismes d’action des vaccins et production d’anticorps
Les vaccins induisent la production par l’individu vacciné d’anticorps protecteurs.
Il existe deux types d’Ac :
- Les Ac neutralisants : ces Ac se fixent à la surface des pathogènes et les neutralisent.
- Les Ac opsonisants : ces Ac serviront d’opsonine.
Sachant que lorsqu’on a une préparation vaccinale, on n’est pas certains que ça soit des Ac neutralisants ou
opsonisants qui vont être majoritairement produits. On va avoir un petit peu de tout mais pas en quantité
suffisante à chaque fois. Naturellement, la gamme est d’autant plus large qu’on s’approche des conditions
réelles.
La neutralisation des effets pathogènes de l’agent infectieux se fait par différents mécanismes :
- Certains anticorps agissent sur les épitopes essentiels à l’expression du pouvoir pathogène.
- Certains s’associent au complément pour agglutiner et lyser les bactéries/virus/parasites
Les anticorps vont armer des phagocytes ou des lymphocytes et les rendre capables de reconnaître et de
lyser des cellules infectées : rôle des récepteurs FcγIII (macrophages) ou de l’ADCC (NK) (voir CM sur
l’auto-immunité).
Note d’information : JJH nous apprend que sa femme a besoin de plus souvent de rappels (eh ouais !).
6. Protection acquise par le vaccin
Savoir quel type de vaccins donne quel mécanisme protecteur.
Pour les vaccins classiques, vivants, inactivés, toxoïdes, sous unitaires, on obtient généralement la
production d’Ac neutralisants.
Les Ac opsonisants sont obtenus lorsque l’on a des Ac qui sont dirigés contre des déterminants
glucosaccharidiques ou alors qui sont glucoconjugués.
En ce qui concerne l’induction de la réponse lymphocytaire : Dans le cas où l’on utilise des agents vivants,
on obtient aussi bien des LT4 mémoire que des LT8 mémoire .Alors que lorsque l’on utilise des agents
inactivés ou tués ce sont essentiellement des LT CD4 mémoire qui vont être obtenus. Par contre, on
obtient quasiment pas de LT cytotoxiques (CD8).
Dans les vaccins de nature toxoïde on va obtenir essentiellement des Ac de type neutralisant. Les LT CD4
mémoire sont en taux extrêmement faible comparé à ce que l’on pourrait trouver dans les cas de vaccins
inactivés. Pas de réponse immun T associée —> réinjections régulières pour obtenir une RI.
Enfin dans tout ce qui est de nature polysaccharidique et glycoconjugué, la réponse lymphocytaire T est
très faible.
On se rend compte que la protection apportée par ces vaccins, bien qu’étant efficace, est quand même
beaucoup moins effective que lorsqu’on reproduit ce qui se fait classiquement au cours d’une
infection càd que c’est lorsqu’on injecte des agents encore vivants, c’est vraiment là que l’on obtient
une couverture vaccinale la plus efficace en terme de fonctionnalité cellulaire.
On remarque que la réponse cellulaire cytotoxique T est souvent absente !
7. Test de l’efficacité du vaccin
La question va se poser lorsqu’on attrape une maladie selon laquelle on était supposé être vacciné contre.
Le dosage des Ac circulants est le moyen le plus commode et le plus utilisé en pratique pour évaluer
l’immunisation induite par les vaccins correspondants (technique ELISA) : savoir si on a produit en quantité
suffisante des Ac (Ig circulants : IgM et IgG).
Il existe d’autres techniques comme la technique IDR (intra dermo réaction) utilisée dans les tests
tuberculiniques, soit pour vérifier si la vaccination a fonctionné, soit pour voir si l’individu a déjà été en
contact avec cet agent. Pour ce faire, on effectue une injection intra dermique d’une préparation à base
d’agents inactivés de la tuberculose et on regarde la réaction inflammatoire qui se produit au site d’injection.
On fait ensuite une analyse purement macroscopique en mesurant la taille de l’œdème qui se forme
pour déterminer si on a été immunisé ou pas.
Ces deux techniques permettent de valider s’il y a eu une réponse humorale (on regarde l’immunisation
GLOBALE) mais on est incapable de dire s’il s’agit d’Ac neutralisants ou d’Ac opsonisants. Elles ne
renseignent pas non plus sur la réponse lymphocytaire T.
Donc si on veut savoir s’il y a bien eu induction de la réponse cellulaire LT spécifique, on effectue la
technique ELISPOT qui est en fait une technique ELISA.
Ici, on ne va pas tester notre sérum, mais nos cellules : on va prélever du sang et récupérer la fraction
mononuclée (lymphocytes, monocytes …), on va déposer les cellules au fond de ces plaques et rajouter l’Ag
contre lequel on a été vacciné et si vous avez des lymphocytes qui sont susceptibles d’être activés par l’Ag,
ces cellules vont se mettre à produire de l’interféron, de l’interleukine 2 (etc …).
Au fond des plaques, on mettra donc des Ac de capture anti-interféron et anti-IL2 : localement, les cellules
qui produisent le l’IFN ou de l’IL2 vont être capturés.
Au bout de 24-48h, on va détecter, grâce à un AC secondaire, s’il y a eu
production d’IFN ou d’IL2 et où exactement. On aura donc un aspect
quantitatif de l’intensité de la réponse (plus une cellule va être activée,
plus elle va produire IFN & IL2) en fonction de la taille des spots.
Test Positif
Test Négatif
On peut effectuer ce test spécifiquement pour des lymphocytes CD4, CD8.
Ronéo 2014 :
Classiquement quand une personne se fait vacciner, on ne fait pas de technique ELISPOT. Elle est plutôt
utilisée quand les patients présentent une déficience dans la réponse lymphocytaire, qu’ils ne produisent
pas assez de lymphocytes etc et que l’on veut vérifier si on a bien eu une réponse mémoire lymphocytaire
T. Il est aussi utilisé lors de vaccin sous unitaire lorsque l’on veut déterminer contre quel déterminant
antigénique l’individu développe une réponse immunitaire.
Voilà ce que l’on pouvait dire à propos de la vaccination (immunité) active : càd que l’on injecte une
préparation antigénique et c’est « le corps qui va faire le travail ».
III. Protection par l’immunité passive : exemple des antitoxines
Ici on tente de reproduire un mécanisme naturel qui est la transmission par voie transplacentaire : lors de
la grossesse, il y a transfert IgG puis via la lactation, des IgA de la mère à l’enfant, assurant ainsi la
protection de ce dernier dans les premiers mois de la vie.
L’Immunité passive est un transfert d’anticorps
préfabriqués pour neutraliser dans l’urgence
l’agent pathogène (venin d’insecte par ex). Le
but est donc d’utiliser des Ac neutralisants dans
l’urgence pour aller traiter un patient qui est déjà
malade.
Pour ce faire, on utilise des Ig intraveineuses
que l’on fait produire par des animaux :
On injecte des agents atténués ou tués à un
animal (en particulier le cheval, grand animal 
grande production d’Ac) et ce dernier produit
des Ac que l’on récupère et que l’on purifie.
Ce type de vaccination est utilisé dans le cadre de vaccination passive lorsque l’on veut obtenir des antivenin ou antitoxine (sauver le patient d’une morsure d’araignée, de venin de serpent …).
Il existe néanmoins une problématique : suite à une piqure de veuve noire, on pourra utiliser l’antisérum
qui permettra de sauver immédiatement le patient .Cependant le SI reconnait les Ac de cheval utilisés
dans cet anti sérum comme étrangers et développe une réponse anti-Ac, ne permettant ainsi qu’une
seule injection provenant du cheval.
S’il advenait que ce même patient se fasse à nouveau piquer, il faudra utiliser des Ac produits par un autre
animal, le lapin. Auquel cas on risquerait le choc anaphylactique.
IV. Vaccins thérapeutiques
Autre type de vaccination encore infructueuse : vacciner contre un agent pathogène alors que l’on est
malade càd que la vaccination se fait alors que ‘l’agent pathogène’ sévit dans l’organisme (par exemple le
développement du vaccin anti-HIV qui concernerait les personnes déjà atteintes et non pas comme une
prévention pour la population).
De façon plus surprenante, on a développé ce type de vaccin dans d’autres usages :
Exemple des vaccins pour limiter la fertilité (vaccin anti-spermatozoïde).
D’autres essais se sont développés dans les maladies neuro-dégénératives comme l’Alzheimer : ici on essaie
de vacciner contre des structures cellulaires anormales comme la protéine béta amyloide provoquant des
plaques séniles.
1. Vaccin anti-Alzheimer
-Immunisation en utilisant le peptide beta A4 toxique pour
les neurones
-Première immunisation en 2000, Elan Pharmaceuticals
-bénéfique (surtout chez le modèle animal) mais risque
d’encéphalites chez l’homme
-Problème des immunisations chez les personnes âgées et
mécanismes de la réponse immune peu connus
Ici des extraits de journaux dans le cadre du vaccin anti –
Alzheimer. Les phases 1 et 2 ont été réalisées mais sans
aller plus loin à cause de décès chez l’humain.
2. Vaccination et effets secondaires
Un des gros problèmes qui fait qu’actuellement on a du
mal à enrayer certaines pathologies vient du fait qu’au
sein de la population beaucoup de gens ne veulent pas se
faire vacciner car ils ont peur des effets secondaires càd
que ces vaccins puissent induire certaines pathologies.
Un exemple récent produit au Royaume Uni : la
vaccination MMR (en français ROR = oreillon, rubéole,
rougeole). Lorsque l’on a démarré cette vaccination, les
études ont montré qu’il y avait en parallèle une
augmentation du cas d’autisme. Immédiatement, le
gouvernement britannique a arrêté les vaccinations.
Cependant, on a vu que les cas d’autisme continuaient à augmenter dans la population et on en a déduit qu’il
n’y avait pas de lien. Malgré tout les gens ne voulaient plus se faire vacciner et on a alors eu une
recrudescence de rougeole, d’oreillon, de rubéole. Une couverture vaccinale qui a donc complètement été
négligée alors que ces pathologies sont bien contrôlées par ce vaccin.
En tout cas il n’y a pas de preuve d’effet secondaire associé à des vaccins.
Même chose en France avec l’hépatite B. On a pensé
que ce vaccin entraînait l’apparition de sclérose en
plaque.
Juste quand JJh s’est fait vacciner, il « s’en souvient »
Toujours est il que le prof préconise les vaccins sur le
plan communautaire.
3. Vaccination et business
Les firmes françaises sont bien représentées en France mais aussi au niveau mondial, on retrouvera des
sociétés comme Sanofi pasteur …Pas de différence majeure entre chaque firme : les vaccins sont presque
tous les mêmes.
Généralement quand un nouveau vaccin est mis sur le marché, la société qui en est à l’origine inonde très
rapidement le marché et il n’y a pas tellement de concurrence, ce qui explique pourquoi les prix des
vaccins sont relativement élevés et ce n’est que quand une société concurrente arrive à mettre un nouveau
vaccin sur le marché que les prix commencent à chuter. Ce qui fait que les PED bénéficient très peu des
nouveaux vaccins.
Problème aussi des pharmeucitiques à se concentrer sur la rentabilité (n’existe plus de vaccin contre la fièvre
jaune car n’est pas assez rentable).
Annales 2015 :
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