Spécial RSTI Journée chirurgie Les différents axes de la chirurgie : la chirurgie ambulatoire Inscrit dans la loi de 1991, le développement des structures d’alternatives à l’hospitalisation a maintenant dix ans. ar “chirurgie ambulatoire”, on entend les actes chirurgicaux et/ou d’explorations proP grammés réalisés dans des conditions techniques nécessitant impérativement la sécurité d’un bloc opératoire, sous une anesthésie de mode variable et suivie d’une surveillance postopératoire prolongée, permettant sans risque majoré la sortie du patient le jour même de son admission. Cette organisation implique une définition claire du rôle de chaque intervenant, comme le montre l’exemple du service de soins ambulatoires du centre hospitalier de Gonesse (Val-d’Oise). Outre les consultations de chirurgie et de spécialités chirurgicales, le service de l’hôpital de Gonesse comporte 9 salles polyvalentes, 3 salles de soins, 1 salle de plâtres, 3 secteurs spécifiques, 2 blocs polyvalents adultes et enfants tous types de chirurgie, et 1 bloc petite chirurgie. Il a été conçu autour du patient et pour le patient, dans une approche transversale et multidisciplinaire. Ainsi, chaque jour, l’ensemble de l’équipe (chirurgiens, anesthésistes, infirmières, aides-soignantes, secrétaires, etc.) se réunit et revoit tous les dossiers des patients reçus et de ceux qui seront opérés le lendemain. L’IADE, elle, remplit deux missions : la consultation d’anesthésie en complémentarité avec le médecin anesthésiste-réanimateur et la consultation infirmière (validation de l’aptitude à l’ambulatoire, explications sur le déroulement de la journée, particularités pour les enfants). Mais elle est également présente durant toute la période préopératoire, pendant laquelle elle supervise les aspects techniques et psychologiques, et durant la période peropératoire. Car la particularité, ici, repose sur le fait que les interventions, qui font appel à une diversité de disciplines et concernent différents types de patients, sont de durées évidemment très variables. Chef du service et médecin anesthésiste, le Dr François Venutolo a coutume de dire : « L’ambulatoire est à l’hospitalisation ce que le théâtre est au cinéma »... « Le bloc opératoire est l’avant-scène du théâtre hospitalier », complète son confrère Gilles Dauptain, chef du service de gynécologie-obstétrique dans le même hôpital. De fait, et la chirurgie ambulatoire l’illustre de façon emblématique, le bloc représente aujourd’hui un nouvel enjeu. Pour les IBODE surtout, dont les nouveaux challenges se nomment désormais stérilisation, traçabilité, et infections nosocomiales. Les nouveaux challenges des IBODE Dans la prise en charge ambulatoire du CH de Gonesse, le rôle de l’IDE de consultations externes est fondamental. Outre ses missions de planification et de gestion des interventions, c’est elle qui, la première, est au contact du patient. Elle peut donc l’informer, répondre à ses questions, l’accompagner et le renseigner sur les modalités de son (court) séjour. Son atout est sa parfaite connaissance de la structure. Elle participe aussi, aux côtés des médecins et de sa consœur du bloc, au choix du protocole. 32 Professions Santé Infirmier Infirmière - No 23 - janvier-février 2001 S.H. Une affaire de méthode La cheville ouvrière du bloc opératoire est constituée par le binôme IBODE/IADE. Elles sont responsables de la prise en charge du patient dans ce lieu hautement spécialisé, depuis l’accueil jusqu’à la fin de l’intervention. Les services qui accueillent le patient après l’opération ont regretté la difficile collaboration avec les équipes du bloc. Ce regret a également été exprimé par les professions libérales. Le bloc a ceci de particulier qu’il rassemble de nombreux métiers qui doivent apprendre à coopérer. C’est pourquoi, lorsque les intervenants ont présenté le bloc comme un théâtre, une infirmière n’a pas hésité à souligner qu’il fallait veiller à ce que « le théâtre ne devienne pas un cirque ». Ces doléances renforcent l’importance du dossier patient qui est un élément de fusion de l’ensemble des informations et de la bonne prise en charge du malade. Les médecins ont évoqué le réel pouvoir des infirmiers dans la bonne réalisation d’une intervention qui dépend de la qualité des soins dispensés et ont souligné le rôle (et le pouvoir également) de l’infirmière générale chargée de placer les bons professionnels au bon endroit et au bon moment. Car la qualité commence par la méthode.