Espace vectoriel euclidien I Définition et notations Un espace vectoriel euclidien un R-ev de dimension finie muni d’un produit scalaire. déf Dans tout ce chapitre, E désigne un R-ev euclidien de dimension n 2 , le produit scalaire est noté . Pour x, y E , on note aussi : - x y pour ( x, y ) (parfois on rencontre aussi x | y ) - x 2 pour ( x, x) - x pour ( x, x) (ainsi, x x est la norme associée au produit scalaire , on l’appelle la norme euclidienne) - x y pour ( x, y ) 0 Exemple : R n muni du produit scalaire canonique : on parle de la structure euclidienne canonique de R n . Remarque : Si E est un espace vectoriel euclidien, alors tout sous-espace vectoriel F de E est muni naturellement d’une structure euclidienne, obtenue par restriction. II Bases orthonormales A) Généralités Définition, proposition : Une base orthonormale (ou orthonormée) une famille orthonormale de vecteurs déf de E qui en forme une base = une famille orthonormale de n vecteurs de E (car une famille orthonormale est libre. Théorème (Schmidt) : Soit (u1 , u2 ,...un ) une base quelconque de E. Alors il existe une unique base orthonormale (e1 , e2 ,...en ) telle que : p 1, n , Vect (e1 , e2 ,...e p ) Vect (u1 , u2 ,...u p ) p 1, n , e p u p 0 On dit que (e1 , e2 ,...en ) est la base orthonormale s’appuyant sur la base (u1 , u2 ,...un ) par le procédé d’orthonormalisation de Schmidt. Préliminaire (graphique) : u2 j e2 (i , j ) : base orthonormée u1 e1 (u1 , u 2 ) : base quelconque (e1 , e2 ) : base orthonormée qui s’appuie dessus i Démonstration : On montre par récurrence sur p que, pour tout p 1, n , « on a une et une seule manière de construire e p ». - Il est évident qu’il y a une seule façon de construire e1 de sorte que : Vect (e1 ) Vect (u1 ) (cela impose que e1 u1 , avec 0 car e1 0, u1 0 ) e1 1 (cela impose alors que u1 1 , ainsi e1 u1 ) e1 u1 0 , donc e1 u1 . Ainsi, e1 u1 . Réciproquement, ce vecteur convient bien u1 - Soit p 1, n 1 . Supposons (e1 , e2 ,...e p ) construit. Montrons qu’il y a un et un seul choix de sorte que : Vect (e1 , e2 ,...e p 1 ) Vect (u1 , u 2 ,...u p 1 ) (1) e p 1 est orthogonal aux ei ,1 i p (2) e p 1 1 (3) e p 1 u p 1 0 (4) (1) impose que e p 1 soit combinaison linéaire des ui ,1 i p 1 u p 1 combinaiso n linéaire des ui ,1 i p combinaison linéairedes ei ,1i p et 0 car sinon Vect (e1 , e2 ,...e p 1 ) Vect (u1 , u 2 ,...u p ) Vect (u1 , u 2 ,...u p 1 ) et u p 1 serait alors combinaison linéaire des ui ,1 i p . p Donc e p 1 u p 1 i ei . i 1 p Et inversement, si e p 1 u p 1 i ei , alors on a bien (1). i 1 (2) impose que pour j 1, p , e j e p1 0 . p Or, pour j 1, p , e j e p 1 u p 1 e j i ei e j (u p 1 .e j j ) car on a i 1 ei e j 0 si i j , 1 sinon, par hypothèse de récurrence. Ainsi, j 1, n , j u p1 e j Inversement, si cette condition est vérifiée, on a bien (2). p (3) impose que e p 1 1 , c'est-à-dire que 1 u p 1 i ei . i 1 Donc 1 p u p 1 i ei i 1 p ( u p 1 i ei 0 car sinon u p 1 Vect (e1 , e2 ,...e p ) Vect (u1 , u 2 ,...u p ) ) i 1 Inversement, si on a cette valeur de , on a bien (3). p (4) impose le choix de +, car e p 1 e p 1 u p 1 e p 1 i ei e p 1 . i 1 p Or, e e i 1 i i p 1 0 car e p 1 est orthogonal aux ei ,1 i p . Donc e p 1 e p 1 u p 1 e p 1 donc 0 . 1 0 Inversement, si 0 , on a bien (4). Ce qui achève la récurrence. Conséquences : (1) Dans un espace vectoriel euclidien, il existe au moins une base orthonormale (2) Toute famille orthonormale peut être complétée en une base orthonormale. En effet : Soit (e1 , e2 ,...e p ) une famille orthonormale. Comme elle est libre, on peut la compléter en une base (e1 , e2 ,...e p , e p 1 ,...en ) de E. Par le procédé d’orthonormalisation de Schmidt, on obtient alors une base orthonormale (e'1 , e' 2 ,...e' n ) . Mais, d’après le théorème de Schmidt appliqué dans F Vect (e1 , e2 ,...en ) , on a (e1 ,...e p ) (e'1 ,...e' p ) . B) Produit scalaire et base orthonormale Soit B (e1 , e2 ,...en ) une base orthonormale de E. x1 Soit x E , de composantes ( x1 , x2 ,...xn ) dans B, notons X x2 . x n y1 Soit y E , de composantes ( y1 , y 2 ,... y n ) dans B, notons Y y2 . y n On identifie ici R et M 1,1 (R ) pour ne pas charger les notations : n n n x y xi ei y j e j xi ei y j e j xi yi ( x1 i 1 i 1 j 1 i , j 1,n x2 y1 y2 t xn ) ( X )Y y n n Ainsi, x y xi y i ( t X )Y . i 1 n Et, en particulier : x 2 x x xi2 ( t X ) X i 1 Ainsi, l’application B : , qui est un isomorphisme de R-ev, Rn E n ( x1, x2 ,...xn ) xi ei i 1 est aussi un isomorphisme de R-ev euclidien *, R n étant muni de sa structure euclidienne canonique. (* C'est-à-dire que pour tout u, v R n , B (u) B (v) u v , en plus des règles pour un R-ev). Remarque : Inversement, soit E un R-ev de dimension n, B (u1 , u 2 ,...u n ) une base de E. Alors il existe un et un seul produit scalaire tel que B soit orthonormale dans le R-ev euclidien E muni de ce produit scalaire. En effet, c’est l’application définie par : Pour tout x, y E , de composantes ( x1 , x2 ,...xn ) et ( y1 , y 2 ,... y n ) dans B, n ( x, y ) x i y i . i 1 Exemple : 1,2), ( 1,1)] . On note (i , j ) la base canonique de R 2 . R 2 , muni de la base [( u1 u2 Soit x ( x1 , x2 ) R . Alors x x1i x2 j x1 (2u 2 u1 ) x2 (u1 u 2 ) ( x2 x1 )u1 (2 x1 x2 )u 2 . Ainsi, (i , j ) est une base orthonormale pour le produit scalaire naturel, mais (u1 , u 2 ) n’en est pas une pour ce produit scalaire ; en revanche, c’en est une pour le 2 produit scalaire : R2 R . ( x( x1, x2 ), y( y1, y2 ))( x2 x1 )( y 2 y1 ) (2 x1 x2 )( 2 y1 y 2 ) 2 x2 y2 5 x1 y13x1 y2 3x2 y1 III Orthogonal d’un sous-espace vectoriel, projecteurs et symétries orthogonaux A) Orthogonal d’un sous-espace vectoriel (rappel) Soit F un sous-espace vectoriel de E. On définit F x E, y F , x y 0 . Alors F est un sous-espace vectoriel de E, et E F F . Démonstration : Déjà, c’est un sous-espace vectoriel de E (vu dans le chapitre précédent). Si F 0, alors F E , et on a bien E F F . Si F 0. On note p la dimension de F ; ainsi, 1 p n . Soit (e1 , e2 ,...e p ) une base orthonormale de F. On la complète en une base orthonormale B (e1 , e2 ,...en ) de E. Soit alors x E , de composantes ( x1 , x2 ,...xn ) dans B. On a alors les équivalences : n x F y F , xi ei y 0 i 1 n p y1 , y 2 ,... y p R , xi ei y i ei 0 i 1 i 1 n j 1, p , xi ei e j 0 j 1, p , x j 0 i 1 L’avant-dernière équivalence se justifie dans un sens en prenant, pour j 1, p y j 1 et i 1, p \ j, yi 0 , et dans l’autre sens par linéarité de la deuxième variable. Donc F Vect (e p1 , e p2 ,...en ) , donc F est bien supplémentaire de F dans E. Conséquence : Dans un espace euclidien, ( F ) F . En effet, on a déjà vu que F (F ) . De plus, en notant p dim F , on a : dim( F ) n p , donc dim(( F ) ) n (n p) p dim F . D’où l’égalité. B) Projecteur orthogonal Définition : Soit F un sous-espace vectoriel de E. Le projecteur orthogonal sur F le projecteur sur F selon F . déf Pour x E , p le projecteur orthogonal sur F, alors p (x ) est appelée la projection orthogonale de x sur F. F x p(x) F Ainsi, p (x ) est l’unique élément de F tel que x s’écrive : x p ( x) u , où u F . (car E F F , et x E , p( x) F ) Autrement dit, p (x ) est l’unique élément de F tel que x p( x) F . Ainsi, pour y F y E , y p( x) . x y F C) Distance d’un élément à un sous-espace vectoriel Définition : Soit A une partie non vide E et soit x E . Alors la distance de x à A, notée d ( x, A) , est : d ( x, A) inf d ( x, y) . déf yA La borne inférieure existe bien, car d ( x, y), y A est non vide (car A est non vide), et minorée (par 0). (Définition : frontière = adhérence d’une partie, privée de l’intérieur) Théorème : Soit F un sous-espace vectoriel de E, soit p le projecteur orthogonal sur F. Soit x0 E . Alors p( x0 ) est l’unique élément de F tel que d ( x0 , F ) x0 p( x0 ) . Autrement dit, la distance de x 0 est atteinte, en un et un seul point, qui n’est autre que p( x0 ) . Démonstration : Soit y F . Alors y x0 y p( x0 ) p( x0 ) x0 . 2 2 Or, y p( x0 ) F car y F , p( x0 ) F ; et p( x0 ) x0 F par définition de p. Donc y p( x0 ) p( x0 ) x0 . Ainsi, d’après le théorème de Pythagore : y x0 D’où y x0 2 2 y p( x0 ) p( x0 ) x0 2 y p( x0 ) p( x0 ) x0 2 2 y x0 p( x0 ) x0 , et il n’y a égalité que si y p( x0 ) (car sinon p( x0 ) x0 y p( x0 ) 2 2 0) D) Symétries orthogonales Ce sont les symétries par rapport à un sous-espace vectoriel F, selon F . Autrement dit : La symétrie orthogonale par rapport à F l’application f : E F F E . déf x x' x''x' x'' F x x' ' x' F x' ' f (x) Remarque : f ( x) 2 p( x) x , où p est la projection orthogonale sur F. Proposition : Soit f une symétrie sur E. On a l’équivalence : f est une symétrie orthogonale x f ( x) x . Symétrie quelconque : x F f (x) Démonstration : Soit f une symétrie par rapport à F selon G. (où G est tel que E F G ). Soit x E . Alors x x F xG , et f ( x) x F xG . F Donc x 2 xF 2 G 2 x F xG xG 2 et f ( x) 2 xF 2 2 x F xG xG . 2 Ainsi : Si G F , alors x F xG vaudra toujours 0. Donc x f ( x) x Si G F , on peut trouver x' F , x' ' G tel que x'x' ' 0 . Alors, en prenant x x' x' ' ( E ) , on aura trouvé x tel que f ( x) x . D’où l’équivalence. IV Formes linéaires et hyperplans A) Formes linéaires Théorème : Les formes linéaires sur E sont exactement les applications du type : E R , où x ax a R . Plus précisément : (1) Les applications du type x a x sont linéaires, et (2) Si h E * , alors il existe un et un seul élément a de E tel que x E , h( x) a x . (on retrouve ainsi le fait que dim( E*) dim( E ) ) Démonstration : Le premier point résulte de la linéarité du produit scalaire par rapport à la seconde variable. Pour le deuxième : Soit B (e1 , e2 ,...en ) une base orthonormale de E. Soit h E * . Il existe alors a1 , a2 ,...an R tels que, pour tout x E de composantes n ( x1 , x2 ,...xn ) dans B, h( x) a1 x1 a2 x2 ... an xn a x , avec a a i ei (on i 1 introduit en fait (a1 a2 ... an ) , matrice de h dans les bases B et (1)). D’où l’existence. Unicité : Si il existe a, a ' E tels que x E , h( x) a x et h( x) a ' x , alors x E , (a a' ) x 0 (linéarité par rapport à la première variable). Donc a a' E 0, d’où a a' . B) Hyperplans Soit H un hyperplan de E. Alors H est le noyau d’une forme linéaire sur E, h, non nulle (attention, il n’y a pas unicité !). Or, il existe n E tel que x E , h( x) n x . Ainsi, H ker h x E , h( x) 0 x E , n x 0 Vect (n ) . Donc n dirige la droite vectorielle N H . On dit que N est la normale à H : N H , ou encore N H , et que n est un vecteur normal à H. Remarque : Si B (e1 , e2 ,...en ) est une base orthonormale de E, Si H a pour équation H : a1 x1 a2 x2 ... an xn 0 dans B, alors le vecteur n de a1 composantes a2 dans B est normal à H. En effet, l’équation "dit" : x H n x 0 . a n C) Projection orthogonale sur un hyperplan On considère un hyperplan H, un vecteur n normal à H et p le projecteur orthogonal sur H. x' p ( x) Soit x E . Alors x . x' x' ' , et x ' ' n , où R H H Donc x p( x) .n 2 Ainsi, x n p( x) n n 0 car p ( x )H xn D’où 2 , et, par conséquent : n p( x) x x' ' x .n x n Soit p( x) x 2 .n n Conséquence : xn xn Pour tout x E , d ( x, H ) x p ( x) 2 n . n n D) Réflexion Une réflexion une symétrie orthogonale par rapport à un hyperplan. déf Proposition : Etant donnés deux vecteurs x, x’ de E, distincts et de même norme, il existe une et une seule réflexion qui les échange. Démonstration : Existence : Soit H l’hyperplan tel qu’un vecteur normal soit x x' , et soit f la réflexion d’hyperplan H. On note enfin p la projection orthogonale sur H. x ( x x' ) Alors f ( x) 2 p ( x) x 2 x ( x x' ) x 2 x x' x x x' 2 2 x 2 x x' x' 2 x x x' 2 ( x x' ) x 2 2 2 x 2 x x' 2 ( x x' ) x ( x x ' ) x x ' Et, de même, f ( x' ) x . Unicité : Supposons qu’il existe deux réflexions f, g d’hyperplans F, G telles que : f ( x) x' ; f ( x' ) x ; g ( x) x' ; g ( x' ) x On a alors : Déjà, x x' est normal à F. En effet : Pour tout y F , on a déjà : f ( x y) x y f ( x) f ( y ) x' y D’où x y x' y . De plus, pour tout y F : ( x x' ) y x' y x y 1 2 x' 2 y x' y 2 2 x 1 2 2 y x y 2 0 car x' x et x' y x y 2 . Donc F Vect ( x x' ) . De même, G Vect ( x x' ) Donc F G , d’où F G . V Automorphismes orthogonaux A) Définition, théorème Soit f L(E ) . f est un automorphi sme orthogonal f " conserve le produit scalaire" (1) : déf x, y E , f ( x) f ( y ) x y f " conserve la norme" (2) : x E , f ( x) x f " conserve les bases orthonorma les" (3) : Pour toute base orthonorma le (e1 , e2 ,...en ) ( f (e1 ), f (e2 ),... f (en )) est orthonorma le f " conserve une base orthonorma le" (4) : Il existe une base orthonorma le (e1 , e2 ,...en ) telle que ( f (e1 ), f (e2 ),... f (en )) est orthonorma le Démonstration : (1) (2) : évident ; si (1), alors f ( x) 2 x 2 (2) (1) : supposons (2). Soient x, y E . Alors : 1 2 2 f ( x) f ( y ) f ( x) f ( y ) f ( x) f ( y ) 2 1 2 2 2 f ( x y ) f ( x) f ( y ) 2 1 2 2 2 x y x y 2 x y (1) (3) : supposons (1). Soit (e1 , e2 ,...en ) une base orthonormale. 2 Alors, pour tout i, j 1, n , f (ei ) f (e j ) ei e j i; j (3) (4) : il en existe puisque l’ensemble des bases orthonormales n’est pas vide. (4) (1) : supposons (4). Soit B (e1 , e2 ,...en ) une base orthonormale telle que B ' ( f (e1 ), f (e2 ),... f (en )) soit aussi orthonormale. Soient alors x, y E , de composantes ( x1 , x2 ,...xn ) et ( y1 , y2 ,... yn ) dans B. n Alors x y xi y i . i 1 n Et f ( x) f ( y ) xi yi car B’ est aussi orthonormale, et les composantes de i 1 f (x ) et f ( y ) dans B’ sont ( x1 , x2 ,...xn ) et ( y1 , y2 ,... yn ) puisque f est linéaire (rappel : n n i 1 i 1 pour une application linéaire, x xi ei f ( x) xi f (ei ) ) Remarque : Si une application f est un automorphisme orthogonal, alors c’est aussi un automorphisme. En effet : si f est un automorphisme orthogonal, alors : f ( x) 0 f ( x) 0 x 0 x 0 . Donc ker f 0. Donc f est injective, donc bijective (puisque E est de dimension finie) Définition, proposition : On note O (E ) l’ensemble des automorphismes orthogonaux de E. Alors O (E ) constitue un sous-groupe de GL(E ), des automorphismes de E. On l’appelle le groupe orthogonal de E. Les éléments de O (E ) sont aussi appelés des isométries vectorielles. Démonstration : Id E O( E) Si f , g O ( E ) , alors f g O(E ) et f 1 O( E ) : ( f g )( x) f ( g ( x)) g ( x) x , et f 1 ( x) f ( f 1 ( x)) f 1 ( x) x . Exemple : Les symétries orthogonales sont des éléments de O (E ) B) Matrices orthogonales Théorème : Soit B une base orthonormale de E. Soit f L(E ) , et A (ai , j )1in mat ( f , B ) . 1 j n Alors : f O(E ) les colonnes de A forment une base orthonormale de M n ,1 (R ) muni de son produit scalaire naturel A t A I n A est inversible et A 1 t A Démonstration : f O( E ) ( f (e1 ), f (e2 ),... f (en )) est orthonormé e i, j 1, n , f (ei ) f (e j ) i , j i, j 1, n , a k ,i a k , j i , j n k 1 les colonnes de A forment une famille orthonorma le de M n,1 (R )... et i, j 1, n , a k ,i a k , j i , j t AA I n n k 1 A est inversible et A 1 t A At A I n D’où le résultat. Définition, proposition : - Soit A M n (R ) A est orthogonale t AA I n A est inversible et A 1 t A déf - L’ensemble des matrices carrées et orthogonales, noté On (ou O (n) , ou On (R ) ), forme un sous-groupe de (GLn (R ),) - Si B est une base orthonormale de E, si f est une application linéaire de E dans E, et si A mat ( f , B ) , alors f O( E ) A On - B étant une base orthonormale de E, l’application : O( E ) On est un f mat ( f ,B ) isomorphisme du groupe (O( E ),) dans (On ,) En effet : Déjà, est correctement définie, puisque pour f O (E ) , mat ( f , B ) est bien orthogonale. ( f g ) mat ( f g , B ) mat ( f , B ) mat ( g , B ) ( f ) ( g ) (Id E ) I n C’est surjectif d’après le tiret précédent : pour A On , on trouve f O(E ) . C’est aussi injectif : ker Id Exemple : 1 2 1 2 5 , 5 5 O 5 n 2 1 2 1 5 5 5 5 C) Déterminant d’un automorphisme orthogonal Proposition : Si f O (E ) , alors det f 1 Si A On , alors det A 1 Démonstration : Si A On , on a alors : AA I n , donc det( t AA) 1 , soit det( t A) det( A) 1 , d’où det( A) 2 1 Si f O (E ) : soit A mat ( f , B ) , où B est une base orthonormale. Alors det f det A 1 car A est orthogonale. t Définition, proposition : On note SO (E ) l’ensemble des éléments f O (E ) tels que det f 1 On note SOn l’ensemble des A On tels que det( A) 1 . Alors SO (E ) est un sous-groupe de (O( E ),) , on l’appelle le groupe orthogonal spécial de E. Et SOn est un sous-groupe de (On ,) , on l’appelle le groupe orthogonal spécial d’ordre n (attention, SOn n’est pas pour autant de cardinal n !) Ces deux groupe sont isomorphes ; plus précisément, si B désigne une base orthonormale de E, l’application O( E ) On définit, par restriction, un f mat ( f ,B ) isomorphisme de SO (E ) vers SOn . (Remarque : O( E ) \ SO( E ) n’est pas un sous-groupe, puisque si det f 1 et det g 1 , alors det f g 1 !) Exemple : Soit f une symétrie orthogonale par rapport à un sous-espace vectoriel quelconque F de E. (on note p la dimension de F). Alors f O (E ) (puisque f conserve la norme) On considère la matrice de f dans une base adaptée (le "début" dans F, le "reste" dans F ) : 1 0 0 0 1 1 0 0 0 1 n p Ainsi, det f (1) Vocabulaire : Un élément de SO (E ) est un automorphisme orthogonal direct / une isométrie vectorielle directe. (et indirect(e) pour les éléments de O( E ) \ SO( E ) ) Ainsi : Les réflexions sont toujours indirectes ( n p 1 ) Les symétries orthogonales par rapport à une droite (appelées aussi retournements) sont indirectes en dimension 2, directes en dimension 3. Autre vocabulaire : Les éléments de SO (E ) s’appellent aussi des rotations. VI Orientation et changement de base A) Orientation d’un R-ev E de dimension n. Orienter E, c’est choisir une base B de E, décréter qu’elle est directe, et convenir qu’étant donnée une base B’ de E : B’ est directe det B B ' 0 B’ est indirecte det B B ' 0 Ainsi, étant données deux bases B’ et B’’ de E, B’ et B’’ sont de même sens (c'està-dire toutes les deux (in)directes) si et seulement si det B ' B ' ' 0 En effet : det B ' B ' ' det B ' B det B B ' ' (det B B ' ) 1 det B B ' ' , qui est positif si et seulement si les deux déterminants on même signe. Exemples : En dimension 2 : Si (i , j ) est directe, alors ( j , i ) est indirecte, ( j , i ) est directe, (i , j ) aussi. (Les déterminants sont « multipliés par -1 » lorsqu’on échange deux vecteurs) En dimension 3 : Si (i , j , k ) est directe, alors ( j , k , i ) est directe, ( j , i , k ) est indirecte, et ( j , i ,k ) directe. On considère dorénavant E orienté. Proposition : Si (u1 , u 2 ,...u p ) est une famille orthonormale de E, avec p n , on peut la compléter en une base orthonormée directe de E. Démonstration : On sait construire (u1 , u 2 ,...u n ) base orthonormale. Ainsi, soit (u1 , u 2 ,...u n ) , soit (u1 , u 2 ,... u n ) sera directe. B) Changement de base orthonormale Proposition : Soit B (e1 , e2 ,...en ) une base orthonormale de E. Soit B ' (e'1 , e' 2 ,...e' n ) une autre base de E, et P la matrice de passage de B à B’. Alors B’ est orthonormale P est orthogonale. Plus précisément : B’ est orthonormale de même sens que B P SOn B’ est orthonormale de sens contraire à B P On \ SOn . Démonstration : P donne les composantes de B’ dans B, qui est orthonormale. Donc, pour tout i, j 1, n , e'i e' j Ci C j (produit scalaire naturel des colonnes de P), et donc B’ est orthonormale si et seulement si les colonnes de P forment une base orthonormale de M n ,1 (R ) . (Par ailleurs, det B B ' det P , d’où le sens…) Ainsi, si B est une base orthonormée directe et si B’ est une autre base, P la matrice de passage de B à B’, alors B’ est une base orthonormée directe si et seulement si P SOn C) Automorphismes orthogonaux et orientation Proposition : Soit f L(E ) , soit B (e1 , e2 ,...en ) une base orthonormale de E. On sait déjà que f O( E ) ( f (e1 ), f (e2 ),... f (en )) est une base orthonormale. On a, plus précisément : f SO( E ) ( f (e1 ),... f (en )) est une base orthonormale de même sens que B. f O( E ) \ SO( E ) ( f (e1 ), f (e2 ),... f (en )) est une base orthonormale de sens opposé à B. Démonstration : Si B ' ( f (e1 ), f (e2 ),... f (en )) , alors det B (B ' ) det f . D) Déterminant en base orthonormée directe Proposition, définition : Soit B une base orthonormée directe de E. Soit (u1 , u 2 ,...u n ) une famille de n vecteurs de E. Alors det B (u1 , u 2 ,...u n ) ne dépend pas du choix de la base orthonormée directe B, et s’appelle le produit mixte de u1 , u 2 ,...u n , qu’on note det(u1 , u 2 ,...u n ) ou u1 , u 2 ,...u n . Démonstration : Si B, B’ sont deux bases orthonormées directes : det B ' (u1 , u 2 ,...u n ) det B ' B det B (u1 , u 2 ,...u n ) 1 car B , B ' sont deux bases orthonormales de même sens