Libérale Antidépresseurs Pas seulement contre la dépression Élargissant leur champ d’action, les antidépresseurs se voient désormais prescrits dans des pathologies aussi différentes que les troubles anxieux généralisés, les troubles obsessionnels compulsifs, les douleurs rhumatismales et… l’arrêt du tabac. Vrai ou Faux ? 1/ Pour parler de dépression, il faut réunir : a) au moins 3 symptômes durant depuis un mois ; b) au moins 5 symptômes durant depuis au moins deux semaines ; c) au moins 5 symptômes durant depuis plus d’un mois. 2/ En cours de traitement, pour parler d’amélioration clinique d’une dépression, on doit : a) avoir un retour à l’état antérieur ; b) avoir une baisse d’au moins 50 % des troubles ; c) avoir un bon sommeil. 3/ Pour apprécier une réponse à un traitement antidépresseur, on doit attendre : a) une semaine ; b) deux semaines ; c) quatre semaines. 4/ La dépression la plus rebelle aux traitements antidépresseurs est : a) la dépression mélancolique ; b) la dépression maniaque ; c) la dépression de l’hypothyroïdie. 5/ En cas d’échec du traitement antidépresseur, on doit associer : a) des sels de lithium ; b) des hormones thyroïdiennes ; c) une prescription de magnésium. 6/ La dépression masculine n’est pas accompagnée : a) d’émotions labiles et variables ; b) de ralentissement psychomoteur ; c) de conduite addictive. Jacques Bidart Réponses : 1/ b) ; 2/ b) ; 3/ c) ; 4/ c) ; 5/ a) ; 6/ b). L es indications des antidépresseurs se sont largement et progressivement étendues vers des domaines différents de leur champ d’action initial. Ainsi les voit-on désormais employés dans la lutte contre les phobies : phobies sociales ou agoraphobie. De nombreuses études ont en effet justifié leur indication dans ces pathologies. Leur prescription est surtout indiquée pour les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine. Leur bonne tolérance, leur acceptabilité en ont même fait des médicaments de choix pour l’adulte comme pour l’enfant, parallèlement à une prise en charge psychologique analytique ou comportementale. Plus étonnant : leur utilisation dans la prévention des attaques de panique et l’indication dans le trouble anxieux généralisé (TAG). Cette indication est confirmée par l’obtention d’une nouvelle AMM pour deux antidépresseurs au moins. Ils semblent dans ces cas représenter une excellente alternative à l’emploi des anxiolytiques tels que les benzodiazépiniques, alternative liée à une dépendance et une accoutumance moindres qu’avec ces derniers. Plus surprenant encore, le “recyclage” de plusieurs d’entre eux dans l’aide à l’arrêt du tabagisme. Dans ce domaine, leur emploi est plus difficile à vérifier quant à leur réelle efficacité. Ces utilisations récentes signifient un maniement nouveau avec, en principe, pas de modifications des posologies usuelles mais un allongement des durées de prescription, qui atteignent alors couramment 12 à 18 mois. Excepté pour l’arrêt du tabagisme où la durée du traitement ne doit pas excéder 6 semaines. Syndrome d’interruption brutale des antidépresseurs Signes cliniques : – signes neurologiques avec vertiges, paresthésies, sensation d’étourdissement ou de paresthésies, voire tremblements ; – signes digestifs : nausées, vomissements ; – syndrome pseudogrippal avec frissons, céphalées, myalgies, fatigue ; – troubles du sommeil : insomnie, cauchemars. Signes psychologiques : réapparition des symptômes de la dépression avec troubles de l’humeur, anxiété, le tout lié à des troubles de la mémoire et de la concentration. Professions Santé Infirmier Infirmière - No 46 - mai 2003 39