République Algérienne Démocratique et Populaire Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique Université des Sciences et Technologies Mohamed Boudiaf d’Oran Faculté de Génie Electrique Département d’Electrotechnique Mémoire en Vue de l’Obtention du Diplôme de MAGISTER Spécialité : Electrotechnique Option : Commande Industrielle des Entraînements Electriques et Diagnostic C.I.E.E.D Présenté par : Ahmed TAIBI Intitulé du mémoire : Commande DTFC d’un groupe motopropulseur sans capteur de vitesse dotée d’un observateur d’état à base de filtre de Kalman Soutenu le, - - 2010, devant le jury composé de : Président Dr. Benouzza Nourddine Maître de Conférences (U.S.T.O. Oran) Rapporteur Examinateur Dr. Hartani Kada Dr. Mensouri Abdellah Maître de Conférences (U.T.M.S. Saida) Professeur (E.N.S.E.T Oran) Examinateur Dr. Ouamri Abdelaziz Professeur (U.S.T.O. Oran) Remerciements Remerciements Qu'il me soit d'abord permis de remercier et d’exprimer ma gratitude envers le bon Dieu, qui m'a donné la patience et le courage pour que je puisse continuer ce travail. Je tiens tout d'abord à exprimer ma profonde reconnaissance, mes vifs remerciements pour mon encadreur Dr Hartani Kada, qui a consacré à l'encadrement de mon travail un temps et une disponibilité d'esprit considérables, auxquels j'ai été d'autant plus sensible que son emploi du temps est très chargé. Son rôle, ses critiques constructives, ses précieux conseils et ses propositions m'ont permis de mener à bien ce travail et toujours d'aller de l'avant. J'ai ainsi largement pu profiter de sa grande acuité scientifique. Je remercie également monsieur Benouzza Nourddine, maître de conférence à l’université des sciences et de la technologie d’Oran, Faculté génie électrique, département d’Electrotechnique, qui m’a fait l’honneur de présider mon jury de thèse. Pour leur participation à l’évaluation scientifique de ces travaux, je tiens également à remercier Messieurs, Mansouri Abdellah, Profeeur à lENSET d’Oran, Ouamri Abdelaziz, maître de conférence à l’université des sciences et de la technologie d’Oran, Faculté génie électrique, département d’Electrotechnique, et, en tant que membres dans le jury. Je les remercie aussi pour l’intérêt qu’ils ont porté à ce travail en acceptant de le juger. Mes sincères remerciements aux membres de jury qui ont bien voulu honorer de leur présence ma soutenance. En fin, je remercie vivement tous ceux qui de prés ou de loin, ont contribué d’une manière ou d’une autre à la réalisation de ce mémoire. Ahmed TAIBI Table des matières Table des matières Liste des symboles ________________________________________________________ 1 Liste des figures __________________________________________________________ 3 Liste des tableaux _________________________________________________________ 5 Introduction générale ______________________________________________________ 6 Chapitre 1 Modélisation du groupe motopropulseur synchrone à aimants permanents 1.1 Introduction ---------------------------------------------------------------------------------------- 8 1.2 Présentation de la chaîne de traction d’un véhicule électrique ----------------------------- 8 1.3 Modélisation de la machine synchrone à aimants permanents ----------------------------- 9 1.3.1 Modèle de Park de la MSAP --------------------------------------------------------- 13 1.3.2 Transformation de Concordia -------------------------------------------------------- 15 1.4 Modélisation de la source d’énergie ----------------------------------------------------------- 17 1.5 Modélisation de l'onduleur de tension à deux niveaux ------------------------------------- 17 1.5.1 La commande MLI sinus-triangle -------------------------------------------------- 19 1.5.1.1 Principe de la commande -------------------------------------------------- 19 1.5.1.2 Caractéristiques de la commande ----------------------------------------- 21 1.6 Modèle dynamique du véhicule ----------------------------------------------------------------- 21 1.7 Conclusion ------------------------------------------------------------------------------------------ 22 Chapitre 2 Commande vectorielle motopropulseur du groupe 2.1 Introduction ------------------------------------------------------------------------------------------ 23 2.2 Principe de la commande vectorielle ------------------------------------------------------------ 23 Table des matières 2.2.1 Modèle du MSAP modifié avec la commande vectorielle ------------------------ 25 2.2.2 Commande vectorielle directe --------------------------------------------------------- 26 2.3 Résultats de simulation ---------------------------------------------------------------------------- 33 2.3.1 Essai 1 : Réponse à un echelon de vitesse ------------------------------------------- 33 2.3.2 Essai 2: Réponse à un échelon de vitesse suivi d’un échelon de couple Résistant------------------------------------------------------------------------- 34 2.3.3 Essai 3: Démarrage suivi d’une application d’une charge puis une réduction de vitesse ------------------------------------------------------------------------ 36 2.4 Conclusion ------------------------------------------------------------------------------------------- 38 Chapitre 3 Commande DTC propulseur du groupe moto- 3.1 Introduction ------------------------------------------------------------------------------------------ 39 3.2 Principe de la commande directe du couple --------------------------------------------------- 39 3.2.1 Contrôle du flux statorique de la machine ------------------------------------------ 41 3.2.2 Contrôle du couple électromagnétique de la machine ---------------------------- 43 r 3.2.3 Sélection du vecteur tension V s ------------------------------------------------------ 43 3.3.1 Présentation des différents blocs de la commande DTC ---------------------------------- 45 3.3.1 Esimation du vecteur flux statorique ------------------------------------------------ 45 3.3.2 Estimation de la position vecteur flux statorique θ Φ s ---------------------------- 45 3.3.3 Comparateurs à hystérésis ------------------------------------------------------------- 47 3.3.4 Table de commutation pour la DTC ------------------------------------------------- 48 3.4 Régulation de la vitesse --------------------------------------------------------------------------- 48 3.5 Résultats de simulation ---------------------------------------------------------------------------- 49 3.5.1 Essai 1: Réponse à un échelon de vitesse ------------------------------------------- 49 3.5.2 Essai 2 : Réponse à un échelon de vitesse suivi d'une introduction de couple de Charge ---------------------------------------------------------------------------------- 51 3.3.3 Essai 3 : Démarrage suivi d'une application d'une charge puis une réduction de vitesse ------------------------------------------------------------------------------- 52 3.6 Etude comparée des deux commandes ---------------------------------------------------------- 54 3.6.1 Robustesse vis-à-vis des variations paramétriques --------------------------------- 54 3.7 Conclusion ------------------------------------------------------------------------------------------ 58 Table des matières Chapitre 4 Commande floue directe de couple de la MSAP dans une application de la traction électrique 4.1 Introduction _________________________________________________________ 59 4.2 Principe de la commande floue directe du couple ____________________________ 59 4.2.1 Génération du vecteur tension de référence __________________________ 60 4.2.2 Simulation de la méthode de commande DTFC _______________________ 67 4.3 Estimateur PI pour la compensation de la variation de la résistance statorique______ 69 4.4 Commande DTFC du groupe motopropulseur sans capteur de vitesse ____________ 74 4.4.1 Principe général d'un observateur __________________________________ 74 4.4.2 Filtre de Kalman _______________________________________________ 74 4.4.3 Application du filtre de Kalman étendu _____________________________ 80 4.4.5 Simulation de la Commande DTFC d'un groupe motopropulseur sans capteurs de vitesse et de position, utilisant le filtre de Kalman étendu__ 84 4.5 Application à la traction électrique _______________________________________ 86 4.5.1 Déplacement du véhicule sur un terrain plat _________________________ 86 4.5.2 Déplacement du véhicule sur un terrain incliné _______________________ 87 4.6 Conclusion __________________________________________________________ 89 Conclusion générale ______________________________________________________ 90 Annexe ________________________________________________________________ 92 Bibliographie ___________________________________________________________ 93 Liste des Symboles Liste des symboles Variables : v a , vb , vc : Tensions de phase vd , vq : Tensions statoriques dans le repère (d , q ) v sα , v sβ : Tensions statoriques dans le repère (α , β ) v ao , vbo , vco : Tensions de branche van , vbn , vcn : Tensions de phase ia , ib , ic : Courants de phase id , iq : Courants statoriques dans le repère (d , q ) isα , i sβ : Courants statoriques dans le repère (α , β ) Φd ,Φq : Flux statoriques dans le repère (d , q ) Φ sα , Φ sβ : Flux statoriques dans le repère (α , β ) S a , S b , S c : Etats des interrupteurs de l’onduleur θ C em : Position électrique de la machine : Couple électromagnétique Cr : Couple résistant E ie : Tension continue d’entrée de l’onduleur de tension : Courant continu délivré par la batterie Te : Valeur de la période d’échantillonnage * Cem Φ * s : Valeur de référence du couple électromagnétique : Valeur de référence du flux statorique εΦ : Erreur du flux statorique εc α : Erreur du couple électromagnétique : Angle de la pente : Vecteur tension Vs τΦ τc Ni εΦ εc θΦ δV : Grandeur de sortie du régulateur à hystérésis sur le flux statorique : Grandeur de sortie du régulateur à hystérésis sur le couple électromagnétique : Numéro du secteur dans lequel évolue le vecteur flux statorique s : Erreur du flux statorique : Erreur du couple électromagnétique s : Posistion du vecteur flux statorique : Posistion du vecteur tension 1 Liste des Symboles Paramètres : Rs : Résistance statorique par phase Ls : Inductance statorique par phase Ld : Inductance directe Lq : Inductance en quadrature Φf : Flux dû à l’aimant permanent p : Nombre de paires de pôles J f : Moment d’inertie totale de la machine : Coefficient de frottement visqueux ∆Φ : Largeur de la bande d’hystérésis caractérisant le régulateur à hystérésis sur le flux statorique : Largeur de la bande d’hystérésis caractérisant le régulateur à hystérésis sur le couple électromagnétique ∆c Indices : a, b, c : Axes du repère triphasé d,q : Axes du repère tournant de Park α,β : Axes du repère diphasé lié au stator X abc : Composante du vecteur X dans les trois phases de la machine X dqo : Composante du vecteur X dans le repère tournant (d , q ) X αβ : Composante du vecteur X dans le repère lié au stator de la machine (α , β ) mes reg : Valeur mesurée : Valeur de régulation ou de réglage ref : Valeur de référence X̂ : Valeur estimée de la variable X X * : Valeur de référence de la variable X Opérateurs : P C s : Matrice de transformation de Park : Matrice de transformation de Concordia : Variable de Laplace 2 Liste des figures Liste des figures Figure 1.1 : Chaîne de traction d’un véhicule électrique ---------------------------------------------------- 9 Figure 1.2 : Rotors de machines synchrones à aimants permanents---------------------------------------- 9 Figure 1.3 : Représentation de la MSAP dans le repère électrique ( a, b, c ) ---------------------------- 10 Figure 1.4 : Modélisation du rotor d’une machine synchrone à aimants permanents ------------------ 11 Figure 1.5 : Les différentes modélisations possibles pour le stator ---------------------------------------- 11 Figure 1.6 : Modèle de Park de la MSAP --------------------------------------------------------------------- 13 Figure 1.7 : Schéma de l’ensemble onduleur-machine-charge --------------------------------------------- 17 Figure 1.8 : Modèle de l’onduleur de tension à deux niveaux ---------------------------------------------- 18 Figure 1.9 : Le principe de base de la commande par MLI ------------------------------------ 20 Figure 2.1 : modèle de MSAP dans le référentiel dq ------------------------------------------ 24 Figure 2.2 : Modèle d’un MSAP modifié avec la commande vectorielle ( i d = 0 ) ---------- 26 Figure 2.3 : Schéma de principe de la commande vectorielle directe d’une MSAP -------- 27 Figure 2.4 : Découplage par addition des termes de compensation --------------------------- 28 Figure 2.5 : Schéma bloc de l’association DFOC-convertisseur-machine ------------------ 29 Figure 2.6 : Boucle de courant id ----------------------------------------------------------------- 30 Figure 2.7 : Placement des pôles choisis --------------------------------------------------------- 30 Figure 2.8 : Boucle de régulation de vitesse ------------------------------------------------------ 32 Figure 2.9 : Résultats de simulation – Essai 1 --------------------------------------------------- 34 Figure 2.10 : Résultats de simulation – Essai 2 -------------------------------------------------- 36 Figure 2.11 : Résultats de simulation – Essai 3 -------------------------------------------------- 38 Figure 3.1 : Les différents vecteurs tensions délivrables par l’onduleur dans le repère statorique -- 40 Figure 3.2 : Evolution du vecteur flux statorique en fonction du vecteur tension appliqué qui permet : (a) d'augmenter; (b) de diminuer le module de flux statorique --------------------------------------------- 41 Figure 3.3 : Trajectoire quasi circulaire du vecteur flux statorique--------------------------- 42 Figure 3.4 : Secteurs discrets et vecteurs tension d'un onduleur à 2 niveaux ---------------------------- 42 Figure 3.5 : Evolution du couple électromagnétique en fonction du vecteur tension appliquéqui permet (a) de diminuer, (b) d’augmenter le couple électromagnétique ----------------------------------- 43 Figure 3.5 : Variation du flux et du couple pour les différents vecteurs tensions possibles. FC : Flux croît, FD : Flux décroît, CC : Couple croît, CD : Couple décroît--------------- 44 Figure 3.6 : Schéma de principe de la commande DTC----------------------------------------- 45 Figure 3.7 : Partage du cercle trigonométrique en six zones ---------------------------------- 46 3 Liste des figures Figure 3.8 : Estimation du secteur d'appartenance du vecteur flux --------------------------- 46 Figure 3.9 : Algorithme pour déterminer la position du vecteur flux statorique ------------------------- 47 Figure 3.10 : Principe de réglage du flux statorique -------------------------------------------------------- 48 Figure 3.11 : Schéma de la régulation de la vitesse de rotation par un correcteur IP ------------------ 49 Figure 3.12 : Résultats de simulation de l'essai 1 ------------------------------------------------------------ 51 Figure 3.13 : Résultats de simulations de l'essai 2 ----------------------------------------------------------- 52 Figure 3.14 : Résultats de simulations de l'essai 4 ----------------------------------------------------------- 53 Figure 3.15 : Variation de la résistance statorique de la machine imposée en simulation ------------- 55 Figure 3.16 : Robustesse de l’asservissement – variation de la résistance statorique ------------------ 56 Figure 3.17 : Robustesse de l’asservissement – variation du flux permanent ---------------------------- 57 Figure 3.18 : Robustesse de l’asservissement – variation de l’inertie ------------------------------------- 57 Figure 4.1 : Schéma de principe de la commande floue directe du couple (DTFC) --------------------- 60 Figure 4.2 : Structure du contrôleur floue pour l'estimation du module du vecteur tension V s ------ 61 Figure 4.3 : Fonctions d'appartenance pour les variables d'entrée et de sortie du contrôleur flou -- 61 Figure 4.4 : Structure du contrôleur floue pour l'estimation de l'angle δ ------------------------------- 63 Figure 4.5 : Fonctions d'appartenance pour les variables d'entrée du contrôleur flou ----------------- 64 Figure 4.6 : Calcul des temps de commutation t i et t i +12 des différents secteurs ---------------------- 65 Figure 4.7 : Simulation de la commande DTFC -------------------------------------------------------------- 69 Figure 4.8 : Cycle de variation de la résistance statorique ------------------------------------------------- 69 Figure 4.9 : Effet de la variation de la résistance statorique ----------------------------------------------- 70 Figure 4.10 : Effet de la variation de la résistance statorique---------------------------------------------- 71 Figure 4.11 : Schéma bloc d’un estimateur PI utilisé pour la compensation de la résistance statorique ---------------------------------------------------------------------- 72 Figure 4.12 : Schéma bloc de la commande DTFC dotée d’un estimateur PI de la résistance statorique ---------------------------------------------------------------------- 72 Figure 4.13 : Compensation de la variation de la résistance statorique d’un MSAP par un estimateur PI ------------------------------------------------------------------------------ 73 Figure 4.14: Schéma de principe d’un observateur d’états ________________________________ 74 Figure 4.15: Filtre de Kalman en temps continu _______________________________________ 76 Figure 4.16: Filtre de Kalman standard discret ________________________________________ 79 Figure 4.17 : Régulation de vitesse par la DTFC d'une MSAP utilisant le FKE _______________ 85 Figure 4.18 : Réponse en vitesse de la MSAP commandé par DTFC sans capteur de vitesse utilisant le FKE _______________________________________ 85 Figure 4.19 : Structure bimoteur dans une chaîne de traction électrique _____________________ 86 4 Liste des figures Figure 4.20 : Résultats de simulation – Déplacement du véhicule sur un terrain plat ___________ 87 Figure 4.21 : Résultats de simulation – Déplacement du véhicule sur un terrain incliné _________ 88 5 Liste des tableaux Liste des tableaux Tableau 1.1 : Convention pour nommer les états d’une cellule de commutation ------------ 18 Tableau 3.1 : Huit vecteurs de tension délivrés -------------------------------------------------------------- 40 Tableau 3.2 : Table de sélection générale pour la commande DTC --------------------------------------- 44 Tableau 3.3 : Table de commutation pour la DTC ---------------------------------------------- 45 Tableau 4.1 : Tableau des règles de décision flou ----------------------------------------------------------- 62 Tableau 4.2 : Angle incrément du vecteur tension de référence ------------------------------------------- 63 Tableau 4.3 : Calcul des temps de commutation ------------------------------------------------------------- 67 Tableau 4.4 : Détermination des états des interrupteurs de l’onduleur ----------------------------------- 67 5 Introduction générale Introduction générale La technologie moderne des systèmes d'entraînement exige de plus en plus un contrôle précis et continu de la vitesse, du couple et de la position, tout en garantissant la stabilité, la rapidité et le rendement le plus élevé possible. Le moteur à courant continu (MCC), a satisfait une partie de ces exigences mais il est pourvu des balais frottant sur le collecteur à lames, ce qui limite la puissance et la vitesse maximale et présente des difficultés de maintenance et des interruptions de fonctionnement. Alors que le prix des machines électriques varie peu, celui des composants électroniques et micro- informatiques baisse constamment, de telle façon que la part du variateur dans le coût d'un entraînement à vitesse variable diminue. Pour toutes ces raisons, l'orientation vers les recherches aboutissant à des meilleures exploitations d'un robuste actionneur, est très justifiée, à savoir, le moteur asynchrone à cage et le moteur synchrone à aimants permanents (MSAP), qui sont robustes et ont une construction simple qui limite le coût et augmente le rapport de puissance massique. C'est pourquoi les machines à courant alternatif remplacent de plus en plus les moteurs à courant continu dans de nombreux domaines dont les servomoteurs. Avec le progrès de l'électronique de puissance, lié à l'apparition de composants interrupteurs rapides, ainsi que le développement des techniques de commande, câblées ou programmées, il est possible à présent de choisir une structure de commande beaucoup plus évoluée [1],[4]. La commande directe du couple des machines asynchrones et synchrones peut maintenant mettre en évidence des principes de commande permettant d'atteindre des performances équivalentes à celles de la machine à courant continu [1], [6]. La commande vectorielle des machines synchrones à aimants permanents nécessite une connaissance précise de la position du rotor qui assure l’autopilotage de la machine. Cette commande peut être obtenue directement par un capteur de position ou indirectement par un capteur de vitesse. Les inconvénients inéherent à l’utilisation de ce capteur mécanique, placé sur l’arbre de la machine, sont multiples. D’abord, la présence du capteur augmente le volume et le coût global du système. Ensuite, elle nécessite un bout d’arbre disponoible, ce qui peut constituer un inconvénient pour des machines de petite taille. De plus, l’installation de ce capteur requiert un calage relatif au stator, opération qui s’avère délicate à reproduire en série et qui diminue la fiabilité du système. Les observateurs d’état sont capables de reconstruire des grandeurs non mesurées à partir d’un modèle dynamique et des mesures des grandeurs d’entrée et de sortie. Dans notre étude, le problème de la reconstruction des variables mécaniques non mesurées peut effectivement être résolu par les observateurs d’état. En effet, cette approche a été appliquée avec succés à la commande floue directe due couple sans capteur de vitesse au groupe motopropulseur synchrone à aimant permanents. Parmi les observateur, l’estimateur à base de filtre de Kalman. 6 Introduction générale Le présent travail dans ce mémoire consiste à étudier par simulation numérique les performences dynamiques et statiques de la commande floue directe due couple d’un groupe motopropulseur synchrone à aimant permanents sans capteur de vitesse dote d’un observateur d’état à base de filter de Kalman, destinée à la traction électrique. Pour mieux organiser notre tâche, nous avons divisé notre travail en quatre chapitres : • Le premier chapitre consiste à présenter une modélisation du groupe motopropulseur synchrone à aimants permanents, intégrant les représentations de la machine synchrone à aimants permanents et de son convertisseur d’alimentation constitué par un onduleur de tension triphasé. Le modèle de la charge véhicule en considérant les aspects dynamiques et aérodynamiques ainsi que l'organe de transmission mécanique est ensuite modélisé. • Dans le deuxième chapitre, nous avons présenté la commande vectorielle, L’objectif principal de cette commande est d’offrir une excellente dynamique dans une large plage de vitesse. La stratégie de type contrôle vectoriel a l’avantage de permettre un découplage entre le flux et le couple assez simple, mais l’inconvénient d’une forte dépendance vis-à-vis des paramètres de la machine. • Le troisième chapitre présentera la commande DTC classique appliquée au groupe motopropulseur synchrone à aimants permanents, alimenté par un onduleur triphasé de tension. Ensuite, ce chapitre s'achèvera par une étude à la comparaison des deux commandes, des tests de robustesse seront utilisés par les deux commandes. • Le dernier chapitre sera consacré à la commande floue directe du couple sans capteur de vitesse associée à filtre de Kalman zr un zqtimateur PI de la résistanxce statorique. Des résultats de simulation seront présentés pour illustrer les performances statiques et dynamiques obtenues. En fin, une conclusion générale résumera tous les résultats obtenus dans ce présent mémoire. 7 Chapitre 1 : Modélisation du groupe motopropulseur synchrone à aimants permanents. 1.2 Introduction Parmi les moteurs électriques à courant alternatif utilisés dans la traction électrique (véhicule électrique), le moteur synchrone à aimants permanents (MSAP) reste un bon candidat à cause d'un certain nombre d'avantages qu'il présente, à savoir : pas de pertes au rotor, une grande capacité de surcharge, une vitesse stable est constante à une fréquence donnée et surtout à cause de son couple massique élevé comparativement à celui du moteur asynchrone classique, ce qui est important pour les systèmes embarqués. Ce dernier avantage lui donne la supériorité aux autres types de moteurs. Il est souvent appelé moteur à courant continu sans balais car lorsqu'il est autopiloté, ses caractéristiques coïncident avec celles d'un moteur à courant continu à excitation shunt. En effet, les travaux qui ont été consacrés au fonctionnement du MSAP autopiloté ont conclu qu'il y a une similitude entre ces caractéristiques et celle du moteur à courant continu et que le transfert des lois de commande se fait aisément. Cependant, l'autopilotage nécessite l'utilisation d'un onduleur et un capteur de position ce qui affecte sensiblement le coût du système. Dans ce chapitre, les modèles du groupe motopropulseurs, intégrant les représentations de la machine synchrone à aimants permanents et de son convertisseur d'alimentation associé à la commande sont développées. Le modèle de la charge véhicule en considérant les aspects dynamiques et aérodynamiques ainsi que l'organe de transmission mécanique est ensuite modélisé. 1.2 Présentation de la chaîne de traction d’un véhicule électrique Une chaîne de traction d’un véhicule électrique se compose d’une source d’énergie (batteries, piles à combustible, supercondensateurs, …), électronique de commande, un ou des convertisseurs d’énergie, une ou des machines électrique et d’un système de liaison mécanique (réducteur de vitesse, différentiel mécanique), Figure 1.1. La configuration classique d’une chaîne de traction repose sur la commande d’une machine à courant continu ou à courant alternatif [3]-[5]. Le choix du moteur de tracion s’est porté sur un moteur synchrone à aimants permanents (MSAP) [6]-[11]. Ce choix est motivé par la puissance massique élevée, ce qui est important pour les systèmes embarqués, et ses performances dynamiques bien meilleurs que les machines asynchrones. La batterie est au véhicule électrique ce que le réservoir de carburant est au véhicule traditionnel. Tous deux servent à stocker l’énergie nécessaire au fonctionnement du véhicule. A l’heure actuelle, les limites de stockage dans les batteries sont le principal obstacle à l’essor des véhicules électriques. Selon le choix du moteur, les convertisseurs d’énergie devront être différents. La nature de la source d’énergie est de type continu. En traction électrique, l’onduleur est un convertisseur continu-alternatif, qui permet d’obtenir trois phases de courant alternatif de fréquence variable à partir du courant batterie [12]. 8 Chapitre 1 : Modélisation du groupe motopropulseur synchrone à aimants permanents. Batterie Moteur de traction Convertisseur statique Réducteur Différentiel mécanique Figure 1.1 : Chaîne de traction d’un véhicule électrique 1.3 Modélisation de la machine synchrone à aimants permanents Le moteur synchrone à aimants permanents (MSAP) comporte au stator un enroulement triphasé représenté par les trois axes ( a, b, c ) déphasés, l'un par rapport à l'autre, de 120° électrique, Figure 1.2, et au rotor des aimants permanents assurant son excitation. En fonction de la manière dont les sont placés, on peut distinguer deux types de rotors. Dans la Figure 1.2 (a), les aimants sont montés sur la surface du rotor offrant un entrefer homogène, le moteur est appelé à rotor lisse et les inductances ne dépendent pas de la position du rotor. Dans la deuxième Figure 1.2 (b), les aimants sont montés à l'intérieur de la masse rotorique et l'entrefer sera variable à cause de l'effet de la saillance. Dans ce cas les inductances dépendent fortement de la position du rotor. En ce qui concerne le stator, il est semblable à celui de toutes les machines à courant alternatifs, Figure 1.3. S S N N S N N S S S N (a) N (b) Figure 1.2 : Rotors de machines synchrones à aimants permanents 9 Chapitre 1 : Modélisation du groupe motopropulseur synchrone à aimants permanents. r b ib r d vb θ N ia S r a va vc ic r c Figure 1.3 : Représentation de la MSAP dans le repère électrique ( a, b, c ) On peut citer quatre types de machine synchrone : • Machine synchrone à rotor bobiné et entrefer lisse ( L d = L q ) ; • Machine synchrone à rotor bobiné et pôles saillants ( L d f L q ) (effet de la saillance : augmentation du couple max) ; • Machine synchrone à aimants permanents enterrés au rotor, ( L d p L q ) (possibilité de vitesse de rotation élevées) • Machine synchrone à aimants permanents montés en surface du rotor sans pièces polaires ( L d = L q ). Pour notre cas on s'intéresse à l'étude, la modélisation et la commande de la dernière variante des machines synchrones citées ci-dessus. Dans la littérature, nous discernons principalement trois approches concernant la modélisation des machines électriques. En choisisant de les présenter par leur degré de complexité croissante, nous avons : - la modélisation de Park ; - la modélisation par réseaux de perméances ; - la modélisation par éléments finis. Notre choix s’est dirigé vers le modèle de Park. Ce modèle fait un certain nombre d’hypothèses simplificatrices. L’induction dans l’entrefer est sinusoïdale, la saturation du circuit magnétique, les harmoniques d’encoches et d’espaces ne sont pas pris en compte 10 Chapitre 1 : Modélisation du groupe motopropulseur synchrone à aimants permanents. dans la modélisation. En raison de la simplicité de la formulation algébrique, ce type d’aproche est bien adapté à l’élaboration d’alogorithme de commande [13]-[20]. Dans le cas de la machine à aimants, l’induction rotorique peut être modélisée comme celle provenant d’un bobinage rotorique alimenté par une source de courants, Figure 1.4. Le courant rotorique équivalent n’est donc pas influencé par le flux statorique. Lr Ir Figure 1.4 : Modélisation du rotor d’une machine synchrone à aimants permanents Pour ce qui est du bobinage statorique, la modélisation dépend des phénomènes que l’on souhaite faire intervenir. Ainsi, le stator d’une phase de machine sans pertes sera modélisé par une autre simple inductance. Prendre en compte les pertes joules reviendra à ajouter une résistance en série avec ce bobinage. La prise en compte des pertes fer revient à placer une résistance en parallèle sur le bobinage. La prise en compte simultanée des deux phénomènes correspond à la mise en série de deux groupes, l’un constitué d’une résistance joule, et d’autre de la résistance fer en parallèle sur le bobinage. Le shéma de la Figure 1.5 rassemble les différents cas. Φ Φ*s i Figure 1.5 : Les différentes modélisations possibles pour le stator Dans ce qui suit, on se place dans le premier cas. Loi d’Ohm généralisé : L’équation de tension d’un circuit de résistance R traversé par le flux totalisé Φ s’écrit : dΦ v = Ri + dt Φ i v 11 Chapitre 1 : Modélisation du groupe motopropulseur synchrone à aimants permanents. Le modèle mathématique du MSAP est similaire à celui de la machine synchrone classique. En tenant compte de la représentation de la machine dans le repère (a,b,c) (Figure 1.3) et des hypothèses simplificatrices précédentes, le modèle triphasé s'exprime par : [v abc ] = [R s ][i abc ] + d [Φ abc ] (1.1) dt Avec v a i a Φ a [v abc ] = v b , [i abc ] = ib , [Φ abc ] = Φ b , v c i c Φ c Rs [R s ] = 0 0 0 Rs 0 0 0 R s Avec v abc , i abc et Φ abc représentent respectivement les tensions de phases statoriques, les courants de phases statoriques et les flux totaux produits par les courants statoriques. R s indique la résistance d'une phase statorique. Les flux totaux Φ abc sont exprimés par : [Φ abc ] = [L][i abc ] + [Φ f ] (1.2) Où L ss [L] = M s M s Ms L ss Ms Ms M s , L ss [Φ f ] cos θ = Φ f cos(θ − 2π / 3) cos(θ − 4π / 3) Avec L ss et M s représentent l'inductance propre et l'inductance mutuelle entre les enroulements statoriques. La substitution de l'équation (1.2) dans l'équation (1.1) donne : [v abc ] = [R s ][i abc ] + d ([L][i abc ] + [Φ f ]) dt (1.3) Le couple électromagnétique est exprimé par : C em = 1 ωm ([e abc ]T [i abc ]) (1.4) d [Φ abc ] représentent les FMMs produites dans les phases statoriques. dt ω m définit la vitesse de rotation du rotor en (rd/s). Où [eabc ] = 12 Chapitre 1 : Modélisation du groupe motopropulseur synchrone à aimants permanents. On remarque que le système (1.3) engendre des équations fortement non linéaires et couplées. Pour simplifier ce problème, la majorité des travaux dans la littérature préfèrent utiliser la dite transformation de Park qui, par une transformation appliquée aux variables réelles (tensions, courants et flux), permet d'obtenir des variables fictives appelées les composante d − q ou les équations de Park. Du point de vue physique, cette transformation est interprétée comme étant une substitution des enroulements immobiles ( a, b, c ) par des enroulements (d , q) tournant avec le rotor. Cette transformation rend les équations des moteurs à courant alternatif plus simples ce qui facilite leur étude et leur analyse. 1.3.1 Modèle de Park de la MSAP En (d , q) , la transformation de Park permet de ramener le système triphasé d'équations à un système diphasé disposé selon deux axes en quadrature liés au rotor. Conventionnellement, l'axe (d) est choisi sur l'inducteur, Figure 1.6. r b r ib d vb r r d q iq v q id N θ ia S vc Φf r a θ vd r a va ic r c Figure 1.6 : Modèle de Park de la MSAP Le changement de variable de Park consiste en une substitution des variables triphasées x a , x b , x c relatives à des enroulements effectifs par des variables « de Park » x d , x q , x o [21]. Le changement de variable est donné par : Pabc →dqo : [P ] = cos θ 2 − sin θ 3 1 2 cos(θ − 2π / 3) cos(θ − 4π / 3) − sin(θ − 2π / 3) − sin(θ − 4π / 3) 1 2 1 2 Dont la transformation inverse a pour forme : 13 (1.5) Chapitre 1 : Modélisation du groupe motopropulseur synchrone à aimants permanents. Pdqo→abc : [P ] −1 = 2 2 2 cos θ 1 − sin θ 2 cos(θ − 2π / 3) − sin(θ − 2π / 3) 1 3 cos(θ − 4π / 3) − sin(θ − 4π / 3) 1 (1.6) On remarque que : [ P] = [P ]−1 (1.7) En appliquant la transformation (1.5) au système (1.1), on aura : [v dq ] = [Rs ][idq ]+ dtd [Φ dq ]+ pω m [Φ 'dq ] (1.8) Avec : [v dq ] = vv d , [idq ] = ii d , [Φ dq ] = ΦΦ d , [Φ 'dq ] = −ΦΦq q q q Rs , [R s ] = 0 d 0 R s Où i d , i q représentent les courants dans le repère de Park ; v d , v q les tensions dans ce même repère ; ω m la vitesse électrique ; Φ f le flux à vide de la machine ; Ld , Lq les inductances cycliques ; R s la résistance par phase de la machine. Et la transformation (1.5) appliquée à (1.2) donne : Φ d L d Φ = 0 q 0 i d Φ f + L q i q 0 (1.9) Le couple électromagnétique est exprimé par : C em = [( 3 3 p Φ d i q − Φ q i d = p L d − Lq i d i q + Φ f i q 2 2 ( ) ) ] (1.10) La machine est régie par son équation mécanique : J dΩ + fΩ = C em − C r dt (1.11) Où : ω m = pΩ (1.12) Avec Ω la vitesse de rotation mécanique de la MSAP ; J le moment d'inertie totale de la machine ; f le coefficient de frottement visqueux ; C r le couple résistant appliqué sur l'arbre de la machine. 14 Chapitre 1 : Modélisation du groupe motopropulseur synchrone à aimants permanents. ú Modèle en courant de la MSAP D'après les équations précédentes et prenons comme variables d'état les composantes du courant statorique ( i d , i q ) et la vitesse de rotation ω m , on aboutit au système non linéaire et fortement couplé au niveau flux et couple électromagnétique suivant : Lq di d R 1 iqω m + vd = − s id + dt L L L d d d di Φf R L 1 q vd ωm + = − s iq − d id ω m − Lq Lq Lq Lq dt 2 dω m = − f ω + 3 p L − L i i + Φ i − p C m d q d q f q r dt J 2 J J [( ) (1.13) ] ú Modèle en flux de la MSAP D'après les équations précédentes et prenons comme variables d'état les composantes du flux statorique ( Φ d , Φ q ) et la vitesse de rotation ω m , on aboutit au système non linéaire couplé suivant : dΦ R R d = − s Φ d + Φ qω m + s Φ f + v d Ld Ld dt dΦ R 1 q vd = − s Φ q − Φ dωm + dt L L q q L − Lq Φf p 3 dω m = − f ω + 3 p 2 d Φd Φq + p2 Φ q − Cr m dt 2 2 L L J L J J J d q d ( (1.14) ) 1.3.2 Transformation de Concordia La transformation de Concordia est utilisée pour faire le passage entre le système triphasé abc , à un système fictif αβ . Elle est définie comme suit [2] : [X αβo ] = [C ][X abc ] (1.15) La matrice de transformation C est donnée par : [C ] = 2 3 1 0 1 2 1 2 3 2 1 − 2 1 2 3 − 2 1 2 − (1.16) 15 Chapitre 1 : Modélisation du groupe motopropulseur synchrone à aimants permanents. Avec : [C ]−1 = [C ]T (1.17) En appliquant la transformation (1.16) au système (1.1), on aura : • Equations de tensions v sα = R s i sα + L s v = R i + L sβ s sβ s di sα − ω m Φ f sin θ dt di sβ + ω m Φ f cos θ dt (1.18) • Equations de flux Φ sα = L s i sα + Φ f cos θ Φ sβ = L s i sβ + Φ f sin θ (1.19) • Equation du couple électromagnétique C em = 3 p Φ sα i sβ − Φ sβ i sα 2 ( ) (1.20) ú Modèle en courant de la MSAP D'après les équations précédentes et prenons comme variables d'état les composantes du courant statorique ( iα , i β ) et la vitesse de rotation ω m , on aboutit au système suivant : Φf di sα R 1 v sα = − s i sα + ω m sin θ + dt L L L s s s di Φf R 1 sβ v sβ = − s i sβ − ω m cos θ + dt L L L s s s dω m f p = − ω m + (C em − C r ) J J dt (1.21) Avec C em = 3 p − i sα sin θ + i sβ cos θ 2 ( ) (1.22) ú Modèle en flux de la MSAP D'après les équations précédentes et prenons comme variables d'état les composantes du flux statorique ( Φ sα , Φ sβ ) et la vitesse de rotation ω m , on aboutit au système suivant : 16 Chapitre 1 : Modélisation du groupe motopropulseur synchrone à aimants permanents. Rs Rs dΦ sα dt = − L Φ sα + L Φ f cos θ + v sα s s dΦ sβ R R = − s Φ sβ + s Φ f sin θ + v sβ dt L Ls s dω m f p = − ω m + (C em − C r ) J J dt (1.23) Avec C em = 3 pΦ f − Φ sα sin θ + Φ sβ cos θ 2 Ls ( ) (1.24) 1.4 Modélisation de la source d’énergie On rencontre dans la littérature [22] plusieurs modèles de complexités différentes où les éléments du circuit électrique équivalent dépendent de l'état de charge de la batterie et de la température de fonctionnement. Afin de simplifier le système, la batterie sera quant à elle modélisée par une simple source de tension continue. 1.5 Modélisation de l'onduleur de tension à deux niveaux Le schéma de l’onduleur triphasé à deux niveaux de tension alimentant une machine synchrone à aimants permanents (MSAP), elle-même reliée à une charge mécanique (en l’occurrence un véhicule électrique), est représenté par la Figure 1.7. ie T1 D1 T2 D2 T3 D3 ia ib ic a E b c T1' ' ' T2 D1 ' ' T3 D3' D2 v an v bn Charge véhicule v cn Figure 1.7 : Schéma de l’ensemble onduleur-machine-charge Pour modéliser cet onduleur [2], [23]-[24], nous allons le considérer comme élément de connexion de la machine avec la source, et en se basant sur la méthode de modélisation à topologie variable. Les semi-conducteurs sont considérés comme des interrupteurs parfaits, Figure 1.8. 17 Chapitre 1 : Modélisation du groupe motopropulseur synchrone à aimants permanents. ie E E + 2 c1 c2 c3 K1 K2 K3 a v ao b E + 2 c K1' s1 K 2' K 3' s2 s3 v an v bn v bo v cn v co Commande ia ib ic v on o n Figure 1.8 : Modèle de l’onduleur de tension à deux niveaux L’onduleur est simplement modélisé pour le moment par des interrupteurs sans prise en compte des temps morts. Afin de respecter les règles de base d’association des interrupteurs, une cellule de commutation ( c i ) est commandée par un seul signal ( s i ) qui agit de manière complémentaire sur les deux interrupteurs. On utilise la convention suivante : si 0 Topologie du circuit v io Interrupteur du haut ouvert −E 2 1 Interrupteur du bas ouvert +E 2 Tableau 1.1 : Convetion pour nommer les états d’une cellule de commutation Sachant que dans un régime équilibré v an + v bn + v cn = 0 , nous pouvons écrire : v an = v ao + v on v bn = v bo + v on v = v + v co on cn (1.25) En faisant la somme des équations du système (1.25), on obtient : v an + v bn + v cn = v ao + v bo + v co + 3v on = 0 18 (1.26) Chapitre 1 : Modélisation du groupe motopropulseur synchrone à aimants permanents. D’où : v ao + vbo + v co = −3v on (1.27) 1 v on = − (v ao + v bo + v co ) 3 (1.28) Donc : En substituant l'équation (1.28) dans le système (1.25), il vient alors : v an 2 − 1 − 1 v ao 1 v bn = 3 − 1 2 − 1 v bo v cn − 1 − 1 2 v co (1.29) Le modèle de l’onduleur, qui est une relation entre les grandeurs de commande et les grandeurs de la partie alternative et continue de l’onduleur, est expimé par : v an 2 − 1 − 1 S a E v bn = 3 − 1 2 − 1 S b v cn − 1 − 1 2 S c (1.30) Le courant à l’entrée de l’onduleur est donné par : (1.31) i e = s a i a + s b ib + s c i c 1.5.1 La commande MLI sinus-triangle 1.5.1.1 Principe de la commande Le bloc de commande du convertisseur reçoit les tensions de référence pour les trois phases. Ces tensions sont comparées avec un signal triangulaire et, en fonction du signal d'erreur, on commande les semiconducteurs de l'onduleur, Figure 1.9. Le mode de fonctionnement est très simple : • si v ref f v p : s i = 1 l'interrupteur supérieur du bras de pont conduit ; • si v ref p v p : s i = 0 l'interrupteur inférieur du bras de pont conduit ; où v p l'onde porteuse; v ref l’une des trois tensions de référence. La commande MLI sinus triangle utilise la comparaison avec les trois composantes de la tension de référence afin de calculer les états s a , s b et s c des interrupteurs de l’onduleur. 19 Chapitre 1 : Modélisation du groupe motopropulseur synchrone à aimants permanents. v ref vp Signal de Commande Figure 1.9 : Le principe de base de la commande par MLI. • Equation de la porteuse La porteuse est un signal triangulaire caractérisé par sa fréquence f p et sa valeur de crête V p . On définit l'équation de la porteuse dans sa période [0, T p ] par : Tp t v p = V p − 1 + 4 si t ∈ 0, Tp 2 T p t si t ∈ , T p v p = V p 3 − 4 Tp 2 (1.32) • Equations des tensions de référence La référence est un signal sinusoïdal d'amplitude Vr et de fréquence f r . En triphasé, les trois tensions sinusoïdales de référence sont données par : v = Vr sin (2πf r t ) ref _ a 2π (1.33) v ref _ b = Vr sin 2πf r t − 3 4π v ref _ c = Vr sin 2πf r t − 3 20 Chapitre 1 : Modélisation du groupe motopropulseur synchrone à aimants permanents. 1.5.1.2 Caractéristiques de la commande Si la tension de référence est sinusoïdale, deux paramètres caractérisent la commande : l'indice de modulation m et le taux de modulation r . • Indice de modulation fp m= fr (1.34) Où f r est la fréquence de la tension de référence et f p est celle de la porteuse. • Taux de modulation V rm = r Vp (1.35) Où Vr est l'amplitude de la tension de référence et V p est celle de la porteuse. 1.6 Modèle dynamique du véhicule Le bilan des forces appliquées au véhicule est le suivant [25]: 1. Force de résistance aérodynamique La force aerodynamique Faero s'exprime par la relation suivante : Faero = sgn(v) 2. 1 ρC x A.v 2 2 (1.36) Force de pesanteur La composante tangentielle de la force dûe à la pente entrant dans le bilan mécanique estexprimée par : F pente = Mg sin α 3. (1.37) Force de résistance au roulement La force de résistance au roulement peut être exprimée en fonction du coefficient de roulement des pneumatiques µ et de la masse du véhicule M . Froul = µMg (1.38) 21 Chapitre 1 : Modélisation du groupe motopropulseur synchrone à aimants permanents. La force résistante Fr totale appliquée au véhicule s'écrit : (1.39) Fr = Faero + F pente + Froul Le couple résistant côté roues motrices que doit vaincre le moteur électrique est alors : (1.40) C r = rFr 1.7 Conclusion Dans ce chapitre nous avons présenté la modélisation du groupe motopropulseur alimenté par un onduleur de tension triphasé à deux niveaux. Le choix du moteur de traction s’est porté sur un moteur synchrone à aimants permanents. Ce choix a été motivé par la puissance massique élevée, ce qui est important pour les systèmes embarqués, et ses performances dynamiques bien meilleurs que les machines asynchrones. En se basant sur un ensemble d’hypothèses simplificatrices, le modèle de la machine synchrone à aimants permanents dans les deux repères ( d , q ) et ( α , β ) a été établi dans le but de linéariser le système et facilite l’étude. Puis, on a abordé la modélisation de la partie alimentation. Le principe de fonctionnement et de commande de l’onduleur de tension triphasé a été présenté en donnant le principe de commande MLI la plus connue. Le groupe motopropulseur nous permettre de mettre en œuvre certaines commandes, dont la commande vectorielle et la commande directe du couple qui feront l’objet du deuxième et troisième chapitre respectivement. 22 Chapitre 2 : Commande vectorielle du groupe motopropulseur 2.1 Introduction En 1971, BLASHCHKE et HASS ont proposé une nouvelle théorie de commande par orientation de champ ou le vecteur courant statorique sera décomposé à deux composantes l’une assure le contrôle du flux et l’autre agit sur le couple et rendre sa dynamique identique à celle de la machine à courant continu (MCC). La technique est connue sous le nom de la commande vectorielle. Plusieurs stratégies existent pour la commande vectorielle des machines synchrones à aimants permanents selon la façon dont le couple électromagnétique est produit. Cette commande consiste à maintenir le flux de réaction d’induit en quadrature avec le flux rotorique produit par le système d’excitation comme dans le cas d’un moteur à courant continu. Le but de ce chapitre est de présenter la méthode de la commande vectorielle appliquée au groupe motopropulseur synchrone à aimants permanents, nous présentons ici de manière détaillée toutes les étapes de la commande vectorielle directe que nous développerons une à une dans les paragraphes suivants. 2.2 Principe de la commande vectorielle Le but de la commande vectorielle est d’arriver à commander la machine synchrone à aimants permanents comme une machine à courant continu, cette dernière est considérée, même aujourd’hui, comme l’actionneur de référence, (notamment pour la simplicité de son modèle). En effet, par la transformation de Park, on peut définir un repère d’étude des machines à courant alternatif dont le modèle s’appartenant aux équations de la machine à courant continu. Pour réaliser le contrôle, il est nécessaire d’orienter le flux en quadrature avec le courant générant le couple, aussi, nous obtenons un modèle de la machine où le flux et le couple électromagnétique sont découplés de sorte que l’on puisse agir sur le couple sans influencer le flux, ce qui va permettre l’obtention des performances considérables relatives à la réponse du système en régime dynamique que semblable à celle des machines à courant continu. Dans le cas des machines synchrones à aimants permanents, le principe de cette commande consiste à maintenir la composante id nulle et à contrôler le couple électromagnétique par la composante du courant i q . Le modèle en courants statoriques de la machine synchrone à aimants permanents décrit dans (1.13) est : 23 Chapitre 2 : Commande vectorielle du groupe motopropulseur. Lq di d R 1 = − s id + iqω m + vd Ld Ld Ld dt di q = − R s i − L d i ω − Φ f ω + 1 v m q d m q dt Lq Lq Lq Lq (2.1) L’équation mécanique. J dω m = p(C em − C r ) − f ω m dt (2.2) Le couple électromagnétique développé par une machine synchrone à aimants permanents peut s’écrire dans le référence de Park, sous la forme suivante : [ C em = p Φ f i q + ( L d − L q )i d i q ] (2.3) Le modèle de la machine décrit par les équations (2.1), (2.2) et (2.3) est un système non linéaire, multi variable et couplé, il est représenté par le schéma bloc suivant : vd + - 1 R s + Ld s Ld × Lq × id × vq + - 1 Rs + Lq s p ( Ld − Lq ) iq pΦ f + + Φf p f + Js ωm Cr Figure 2.1 : modèle de MSAP dans le référentiel dq On remarque, que le schéma fonctionnel est composé de plusieurs blocs linéaires illustrant la relation qui existe entre les entrées (commande), les états et les sorties. Les trois types de non linéarités. ω m i q , ω m i d et id iq sont représentés par les trois blocs de multiplication. De plus, les dynamiques des systèmes sont représentées par trois fonctions de transfert. Deux fonctions de transfert donnant la dynamique rapide (courant) et une fonction de transfert qui définit la dynamique lente (vitesse). 24 Chapitre 2 : Commande vectorielle du groupe motopropulseur. Le couple électromagnétique donné par (1.37) a deux termes : Le premier terme représente le couple produit par le flux des aimants permanents et le couple produisant la composante du courant quadrature i q . Le deuxième terme représente le couple produit par l’interaction complexe des inductances Ld et Lq et aussi l’interaction des courants i d et i q , dans le cas ou le rotor est lisse (rotor à aimants surfaciques) c’est-à-dire L d = L q ainsi la contribution du deuxième terme en équation (2.3) est négligeable. Par conséquent, l’équation du couple d’un MSAP à rotor lisse devient linéaire et la tache de commande est plus facile. Cependant, dans le cas d’un MSAP à rotor saillant (les aimants mentaient à l’intérieur du rotor) Lq est plus grand que Ld . D’ailleurs, on le sait également que la tension d’excitation due aux aimants permanents, et les valeurs des inductances Ld et Lq d’un MSAP à rotor saillant subissent des variations significatives sous un état d’équilibre différent et des conditions de charge dynamiques. Ainsi, la complexité de commande d’un MSAP à rotor saillant surgit en raison de la nature non linéaire de l’équation (2.3) du couple. Afin d’appliquer la commande vectorielle à un MSAP évitant la complexité, i d est fixé à zéro. Alors i q prend sa valeur max et l’équation de couple devient linéaire, donnée par : (2.4) C em = p Φ f i q Etant donné que le flux rotorique Φ f est fixe, le couple électromagnétique ne dépend que de la composante i q et il est maximal, pour un courant donné, lorsque i d = 0 . 2.2.1 Modèle du MSAP modifié avec la commande vectorielle Le principe général de la commande vectorielle des machines synchrones à aimants permanents repose sur l’orientation du courant statorique sur le référentiel de Park, c’est-àdire il consiste donc à choisir les commandes v d et v q de telle sorte que le courant is sera orienté sur l’axe q . Par rapport au schéma bloc précédent Figure (2.1), il est important d’ajouter des termes de découplage afin de rendre les axes d et q complètement indépendants. En imposant i d = 0 , les équations de la machine deviennent : v d = − L q ω m i q di q + Φ f ωm v q = R s i q + L q dt dω m p = p Φ f iq − Cr − f ω m J dt ( (2.5) ) 25 Chapitre 2 : Commande vectorielle du groupe motopropulseur. Lorsque le courant i d est nul, le modèle de machine synchrone à aimants permanents présentés sur la Figure (2.1) sera réduit, en ce qui concerne l’axe q , à un modèle équivalent à celui d’un moteur à courant continu à excitation indépendante, Figure (2.2) la non linéarité du système du au couplage des états, ω i d , ω i q et i d i q sont effectivement éliminé par la technique d’orientation de flux (ou i d = 0 ). Cr vq + - 1 Rs + Lq s Cem iq pΦ f + - p f + Js ωm Φf Figure 2.2 : Modèle d’un MSAP modifié avec la commande vectorielle ( i d = 0 ) Trois méthodes d’orientation de la commande vectorielle peuvent être définies, à savoir : § § § Commande vectorielle simplifiée. Commande vectorielle directe (DFOC) Commande vectorielle indirecte (IFOC) 2.2.2 Commande vectorielle directe Dans ce type de commande, il est nécessaire de connaître à chaque instant certaines grandeurs comme : • • La position du rotor, utilisée pour la transformation directe et inverse Les courants i d et i q • La vitesse du moteur La figure (2.3) représente le principe de la commande vectorielle directe d’une machine synchrone à aimants permanents. Les principaux constituants dans ce type de commande sont la boucle de régulation de vitesse et celles des courants i d et i q . 26 Chapitre 2 : Commande vectorielle du groupe motopropulseur. Puissance MSAP E Onduleur triphasé Charge véhicule Commande id* ω m* + - v d* va* dq DFOC REG ω v q* abc vb* vc* MLI ∫ id iq dq abc ia ib ic ωm Figure 2.3 : Schéma de principe de la commande vectorielle directe d’une MSAP La vitesse est régulée à travers la boucle externe du bloc. La sortie de son régulateur est le ∗ ou le courant de référence i q∗ . Le courant i q∗ couple électromagnétique de référence C em est comparée à la valeur de i q issue de la mesure des courants réels. L’erreur sollicite l’entrée du régulateur dont la sortie de référence v q∗ qui à son tour limitée à ± E 2 . En parallèle avec cette boucle interne, on trouve une boucle de régulation de i d . Le courant de référence i d∗ est maintenu nul. La sortie du régulateur de i d donne la tension de référence vd∗ . Les deux tensions de références vd∗ et v q∗ sont alors transformées en grandeurs v a∗ , v b∗ et v c* . L’onduleur de tension à MLI applique des créneaux de tensions à la machine dont les valeurs moyennes sur une période de MLI correspondent aux valeurs v a∗ , v b∗ et v c* . Les courants i a , i b et i c sont mesurées puis transformée et donnent i d et i q qu’on utilisent pour la régulation des courants. 27 Chapitre 2 : Commande vectorielle du groupe motopropulseur. L’angle θ utilisé dans la transformation directe et inverse est calculé à partir d’une mesure de vitesse de rotation du moteur. - Structure d’orientation Le système est décrit par les lois de commande vd = vd 1 − f emd vq = vq1 − f emq Avec : did vd 1 = Rs id + Ld dt v = R i + L diq s q q q1 dt Les deux nouvelles tensions de commande : (2.6) (2.7) f emd = L q ω m i q f emq = −ω m ( L d i d + Φ f ) (1.41) Les termes f emd et f emq correspondent aux termes de couplage entre les axes d , q . Une solution consiste à ajouter des tensions identiques mais de signes opposés à la sortie des régulateurs de courant de manière à séparer les boucles de régulation d’axe d et q comme le montre la Figure 2.4. DFOC id* Lqωmiq + Régulateur vd 1 + - vd* + + - 1 R s + Ld s × Ld id id ωm × Lq iq* + Régulateur vq1 + v - iq Régulation + découplage * q ( − ω m Ld id + Φ f ) + - 1 Rs + Lq s iq Φf Modèle du moteur (couplé) Figure 2.4 : Découplage par addition des termes de compensation 28 Chapitre 2 : Commande vectorielle du groupe motopropulseur. Le principe de régulation consiste à reconstituer des tensions v d 1 et v q1 à la sortie des régulateurs de courant de manière à séparer les boucles de régulation d’axe d et q comme la montre la Figure 2.4. Les expressions des tensions de consigne pour la commande de l’onduleur seront donc la somme des tensions issues de la régulation et les termes de compensation (ou de découplage). vd∗ = vd 1 − f emd ∗ vq = vq1 − f emq (2.9) La sortie du bloc DFOC donne les tensions de référence v d∗ , v q∗ qui sont transformées en grandeurs v a∗ , v b∗ et v c* à l’entrée de l’onduleur à MLI ; ce dernier génère les tensions v a , v b et v c assurant l’alimentation de la machine. Puissance MSAP E v d* id* DFOC i Charge véhicule va* dq * q Onduleur triphasé v q* abc vb* vc* MLI ∫ id iq Régulation des courants dq abc ia ib ic ωm Figure 2.5 : Schéma bloc de l’association DFOC-convertisseur-machine 29 Chapitre 2 : Commande vectorielle du groupe motopropulseur. - Régulation des courants. - Calcul des régulateurs Pour chacun des boucles de courants, nous avons adopté classiquement un régulateur proportionnel intégral (PI). Il comporte une action proportionnel qui sert à réglée la rapidité avec laquelle la régulation doit être avoir lieu et une action intégrale qui sert à éliminer l’erreur statique entre la grandeur régulée et la grandeur de consigne. On aboutit alors au schéma bloc simple et identique pour les deux axes : f emd id* + k pd + - + kid s - 1 Rs + Ld s id Figure 2.6 : Boucle de courant id Les paramètres du régulateur sont calculés par la méthode du placement des pôles. On obtient deux pôles complexes conjuguée. On choisit la partie imaginaire est égale à la partie réelle (Figure 2.7) pour obtenir un amortissement optimal. Par le choix de la partie réelle on contrôle le temps nécessaire à l’annulation de l’erreur due à la perturbation externe. sin(ζ ) = 0.707 Im +σ -Re 0 −σ −σ Figure 2.7 : Placement des pôles choisis Le correcteur de courant a la forme suivante : k C d ( s ) = k pd + id s La fonction de transfert i d∗ i d est la suivante : 30 (2.10) Chapitre 2 : Commande vectorielle du groupe motopropulseur. k pd + kids id∗ N ( s ) = = id D ( s ) s Rs + k pd (2.11) k s + id s + Ld Ld L’équation caractéristique est exprimée par : D( s ) = s 2 + 2 R s + k pd Ld s+ k id Ld (2.12) L’équation caractéristique désirée est exprimée par : P( s ) = ( s + σ − jσ )( s + σ + jσ ) = s 2 + 2σs + 2σ 2 (2.13) Par comparaison des coefficients dans (2.12) et (2.13), on trouve : R s + k pd = 2σ Ld k id = 2σ 2 L d k pd = 2 L d σ − R s k id = 2 L d σ 2 ⇒ (2.14) - Régulation de la vitesse L’équation mécanique est donnée par : J dω m f + ωm = Cem − Cr p dt p (2.15) C em = p Φ f i q∗ (2.16) Avec : Après passage par une transformation de Laplace, nous obtenons : ω m (s) = [ p p Φ f i q∗ ( s ) − C r ( s ) ] (2.17) f + Js Il est clair que le réglage du couple se fera par l’action sur le courant i q . Par conséquent, la sortie de régulateur de la boucle de la vitesse (externe) constitue la référence (l’entrée) de la boucle de courant i q (interne). Le schéma bloc de régulation de la vitesse est le suivant : 31 Chapitre 2 : Commande vectorielle du groupe motopropulseur. Cr + ω m* k pω + - k iω s iq* pΦ f * Cem + - p f + Js ωm Figure 2.8 : Boucle de régulation de vitesse Le régulateur de vitesse qu’on propose est une action proportionnelle et intégrale de la forme : k Cω ( s ) = k pω + iω (2.18) s Il faut deux pôles pour annuler tout écart statique du à la perturbation. - Calcul de régulateur La fonction de transfert ω m∗ ω m est la suivante : p2 Φ f (k pω + k iω ) J (2.19) 2 2 ωm f p k p k + Φ Φ f p f i ω ω s2 + s+ J ld Le dénominateur de la fonction de transfert est un polynôme de 2ème degré. Par le choix des k pω et k iω on place ces racines, les pôles de la fonction de transfert. On choisit deux ω m∗ = N (s) = D( s ) racines complexes conjuguées voir Figure (2.7). L’équation caractéristique est donnée par : D( s ) = s 2 + f + p 2 Φ f k pω s+ p 2 Φ f k iω J J L’équation caractéristique, exprimée par les pôles (Figure 2.7), à savoir : P( s ) = ( s + σ − jσ )( s + σ + jσ ) = s 2 + 2σs + 2σ 2 (2.20) (2.21) Par identification des termes des polynômes équation (2.20) et (2.21) on obtient : f + p 2 Φ f k pω = 2σ J 2 p Φ f k iω = 2σ 2 J 2σJ − f k pω = 2 p Φf 2 k = 2σ J ω i p 2Φ f ⇒ 32 (2.22) Chapitre 2 : Commande vectorielle du groupe motopropulseur. 2.3 Résultats de simulation Les simulations présentées dans cette section sont réalisées sur un groupe motopropulseur synchrone à aimants permanents alimenté par un onduleur de tension piloté par une commande vectorielle directe (DFOC). Les performances de cette commande ont été testées à partir des essais de simulation suivants 2.3.1 Essai 1 : Réponse à un echelon de vitesse La réponse en vitesse du système est illustrée par la figure 2.9 (a). On note sur cette trajectoire un temps de réponse de l’ordre de 0,25s et un dépassement de 4,17% lors d’un échelon sur la consigne. La réponse en couple est pratiquement instantanée. Elle est illustrée par la figure 2.9 (b). Les ondulations que l’on remarque sur le couple sont dues à la MLI. La réponse en courant est illustrée par les figures 2.9 (c) et (d). On peut constater que le courant i d est maintenu autour de zéro et que le courant i q est l’image du couple électromagnétique. Le flux sur l’axe direct est représente par la figure 2.9 (e). Le flux Φ d se stabilise à la valeur Φ f = 0,08 Wb . Le flux en quadrature Φ q est l’image du courant i q , Figure 2.9 (f). Suite à ces résultats, le découplage des axes d et q est vérifié. (a) Vitesse de rotation (b) Couple électromagnétique 33 Chapitre 2 : Commande vectorielle du groupe motopropulseur. 10 450 i i d Courant statorique sur l'axe q Courant statorique sur l'axe d 8 6 4 2 0 -2 -4 -6 -8 -10 0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 Temps(s) 1.4 1.6 1.8 400 300 250 200 150 100 50 0 0 2 0.2 0.4 (c) Courant i d 0.6 0.8 1 1.2 Temps(s) 1.4 1.6 Flux statorique sur l'axe q (Wb) Flux statorique sur l'axe d (Wb) Flux-q 0.07 0.06 0.05 0.04 0.03 0.02 0.01 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 Temps (s) 1.4 1.6 1.8 0.08 0.07 0.06 0.05 0.04 0.03 0.02 0.01 0 0 2 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 Temps (s) 1.4 1.6 1.8 2 (f) Flux statorique sur l’axe q (e) Flux statorique sur l’axe d 400 150 ia ia s 300 s 100 Courant statorique (A) Courant statorique (A) 2 0.09 Flux-d 0.08 200 100 0 -100 -200 50 0 -50 -100 -300 -400 0 1.8 (d) Courant i q 0.09 0 0 q 350 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 Temps(s) 1.4 1.6 1.8 -150 0.8 2 (g) Courant de phase i a 0.805 0.81 Temps(s) 0.815 (h) Zoom sur le courant i a Figure 2.9 : Résultats de simulation – Essai 1 2.3.2 Essai 2: Réponse à un échelon de vitesse suivi d’un échelon de couple résistant Pour tester la robustesse de régulation, nous avons simulé un démarage avec une vitesse de référence de 600 rad/s , puis la réponse à un échelon de couple résistant 34 Chapitre 2 : Commande vectorielle du groupe motopropulseur. C r = 60 N.m appliqué à l’instant t = 1s (par exemple, l’effet de l’inclinaison de la route sur le mouvement du véhicule). Les résultats de simulation sont présentés par la Figure 2.10. L’influence d’un couple résistant sur la vitesse est illustrée par la figure 2.10 (a). On observe que l’erreur de vitesse provoquée par la perturbation est rapidement compensée. La réponse en couple est pratiquement instantanée, elle est représentée par la figure 2.10 (b). Lors de l’introduction du couple de charge, le couple suit parfaitement sa référence avec une influence sur la vitesse qui rejoint par la suite sa valeur de référence. Le courant i d s’annule en régime permanent et très peu perturbé lors d’une application d’un couple résistant à t = 1s ce qui montre l’efficacité du découplage. On remarque que la réponse de l’onduleur engendre des ondulations autour de valeur moyenne zéro. (Figure 2.10 (c)). Le flux sur l’axe direct est représenté par la figure 2.10 (e). Le flux Φ d se stabilise à la valeur Φ f = 0,08 Wb indépendamment de la variation du couple électromagnétique. Le courant i q est synonyme du couple délivré par la machine (Figure 2.10 (d)), c’est lui qui conduit à l’apparition de la vitesse. Les courants i d et iq suivent leurs références avec précision grâce à l’action de leurs correcteurs. (a) Vitesse de rotation (b) Couple électromagnétique 10 450 i i d Courant statorique sur l'axe q Courant statorique sur l'axe d 8 6 4 2 0 -2 -4 -6 -8 -10 0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 Temps(s) 1.4 1.6 1.8 400 350 300 250 200 150 100 50 0 0 2 (c) Courant i d 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 Temps(s) (d) Courant i q 35 q 1.4 1.6 1.8 2 Chapitre 2 : Commande vectorielle du groupe motopropulseur. 0.1 0.09 Flux-q Flux statorique sur l'axe q (Wb) Flux statorique sur l'axe d (Wb) Flux-d 0.08 0.06 0.04 0.02 0 0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 Temps (s) 1.4 1.6 1.8 0.08 0.07 0.06 0.05 0.04 0.03 0.02 0.01 0 0 2 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 Temps (s) 1.4 1.6 1.8 2 (f) Flux statorique sur l’axe q (e) Flux statorique sur l’axe d 200 150 100 50 0 -50 -100 -150 -200 0.98 (g) Courant de phase i a 0.99 1 1.01 1.02 1.03 1.04 (h) Zoom sur le courant i a Figure 2.10 : Résultats de simulation – Essai 2 2.3.3 Essai 3: Démarrage suivi d’une application d’une charge puis une réduction de vitesse Pour réaliser cet essai, on a introduit à l’instant t = 0,8s un couple de charge de C r = 60 N.m après un démarrage avec une charge nominale. Ensuite, nous procédons à un changement de la consigne de la vitesse vers 300rd / s à l’instant t = 1,4s . On constate que le système répond avec succés à ce type de test et le découplage entre les deux axes d − q est vérifié. Donc, on peut dire que notre commande est robuste vis-à-vis des variations de charge et de la réduction de vitesse. On conclut que le système répond avec succès à ce type de test. 36 Chapitre 2 : Commande vectorielle du groupe motopropulseur. (a) Vitesse de rotation (b) Couple électromagnétique 10 450 i i d Courant statorique sur l'axe q Courant statorique sur l'axe d 8 6 4 2 0 -2 -4 -6 -8 -10 0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 Temps(s) 1.4 1.6 1.8 400 350 300 250 200 150 100 50 0 0 2 q 0.2 0.4 (c) Courant i d 0.6 0.8 1 1.2 Temps(s) 1.4 1.6 1.8 2 (d) Courant i q 0.09 0.09 0.08 0.08 Flux statorique sur l'axe q (Wb) Flux statorique sur l'axe d (Wb) Flux-q 0.07 0.088 0.06 0.086 0.084 0.082 0.05 0.08 0.078 0.04 0.076 0.074 0.072 0.03 0.07 1.39 1.4 1.41 1.42 1.43 1.44 1.45 0.02 0.01 0.07 0.06 0.05 0.04 0.03 0.02 0.01 Flux-d 0 0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 Temps (s) 1.4 1.6 1.8 0 0 2 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 Temps (s) 1.4 1.6 1.8 (f) Flux statorique sur l’axe q (e) Flux statorique sur l’axe d 37 2 Chapitre 2 : Commande vectorielle du groupe motopropulseur. 400 200 ia 200 100 0 -100 -200 -300 -400 0 s 150 Courant statorique (A) Courant statorique (A) ia s 300 100 50 0 -50 -100 -150 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 Temps(s) 1.4 1.6 1.8 -200 2 (g) Courant de phase i a 1.4 1.45 Temps(s) 1.5 1.55 (h) Zoom sur le courant i a Figure 2.11 : Résultats de simulation – Essai 3 2.4 Conclusion Dans ce chapitre, nous avons présenté une commande vectorielle de la machine synchrone à aimants permanents par orientation du courant statorique. A l'aide de sa modélisation dans le cadre de la commande vectorielle, les propriétés structurelles de la MSAP ont été déterminées. Cette stratégie a été validée en simulation numérique. La commande vectorielle reste la plus répondue. En effet, elle permet de rendre le système de la MSAP similaire à celui de la machine à courant continu. Ainsi, le système devient linéaire et monovariable. Les simulations montrent que cette commande avec régulateurs classiques (PI) permet d'obtenir des performances dynamiques satisfaisantes. La commande vectorielle par orientation du flux se base sur un contrôle effectif de l’état magnétique. Elle a été ces dernières années la voie de recherche la plus importante et la mieux adaptée aux exigences industrielles. Cependant, cette structure nécessite, en général, la mise en place de capteur sur l’arbre pour la conaissance d’une grandeur mécanique. De plus, elle reste très sensible aux variations des paramètres de la machine. Pour palier à ce problème de sensibilité, les derniers développements de commande pour le groupe motopropulseur synchrone ont vu l’emergence de différentes structures basées sur le contrôle vectoriel comme le contrôle directe de couple (DTC) qui fera l’objet du chapitre suivant. 38 Chapitre 3: Commande DTC du groupe motopropulseur. 3.1 Introduction Pour contourner les problémes de sensibilité aux variations parametriques, des méthodes de contrôle ont été développées dans lesquelles le flux statorique et le couple électromagnétique sont estimés à partir des seules grandeurs électriques accessibles au stator, et ceci sans le recours à des capteurs mécanique. Dans ce chapitre, nous allons étudier la commande DTC, afin de connaître en simulation ses performances sur la machine synchrone à aimants permanents. La commande DTC a été appliquée initialement à la commande des machines asynchrones [26]-[30]. Nous cherchons ici à développer une technique équivalente pour des machines synchrones à aimants permanents. La DTC est une technique de commande exploitant la possibilité d’imposer un couple et un flux aux machines à courants alternatifs d’une manière découplée, une fois alimenté par un onduleur de tension sans régulation de courant faite par une boucle de retour, en atteignant l'exécution semblable à celui obtenu à partir d'une commande vectorielle. Pour étudier cette stratégie de commande, on commencera par présenter et mettre en oeuvre une structure de commande du MSAP par DTC. Ensuite, des résultats de simulations du MSAP commandé par DTC et alimenté par un onduleur de tension, seront présentés et discutés, en absence et en présence d'une boucle de réglage de vitesse par un correcteur IP. 3.2 Principe de la commande directe du couple La commande DTC d’un moteur synchrone à aimants permanents est basée sur la détermination directe de la séquence de commande appliquée aux interrupteurs d’un onduleur de tension. Ce choix est basé généralement sur l’utilisation de comparateurs à hystérésis dont la fonction est de contrôler l’état du système, à savoir l’amplitude du flux statorique et du couple électromagnétique [31]-[32]. r Dans la commande DTC, le vecteur tension de référence V s est délivré par un onduleur de tension dont l'état des interrupteurs S a , S b et S c prennent la valeur "1" si l'interrupteur est fermé et la valeur "0" s'il est ouvert. En utilisant la transformation de Concordia (Eq.2.16) r du vecteur tension V s peut être écrite sous la forme : [ 2 E S a + aS b + a 2 S c 3 Vs = Avec : a=e j ] (3.1) 2π 3 Les combinaisons des trois grandeurs S a , S b et S c permettent de générer huit positions du r vecteur V s dont deux sont nuls. La Figure 3.1 représente ces vecteurs de tension dans le plan ( α , β ). Le tableau 3.1 indique les huit états que peuvent prendre les interrupteurs de l’onduleur triphasé. 39 Chapitre 3: Commande DTC du groupe motopropulseur. v an v bn v cn v sα v sβ r vs 0 0 0 0 0 r v0 0 r v1 Sa Sb Sc 0 0 0 − E 2 − E 2 − E 2 E 2 − E 2 − E 2 + 2E 3 v ao v bo v co E 3 − E 3 + − 2E 3 + E − E 3 − E − 1 0 0 1 1 0 + E 2 + E 2 − E 2 + E 3 + E 3 0 − E 2 + E 2 − E 2 − E 3 + 2E 3 1 E − 2 E + 2 − 2E 3 1 − E 2 − E 2 + E 2 − E 2 − E 2 + E 2 + E 2 + E 2 + E 2 0 0 0 1 1 0 1 0 1 + 1 1 1 + E + 2 2E − + 3 6 6 E 3 + E 3 E 3 − E 3 + 2E 3 − E E 3 − 2E 3 E 3 + E 0 0 0 E + E 2 2 2E + + + 3 6 6 0 r v3 r v4 0 − E − E 2 2 0 r v2 r v5 r v6 r v7 Tableau 3.1 : Huit vecteurs de tension délivrés β r v 3 (0,1,0) r v 2 (1,1,0) Secteur 2 Secteur 3 r v 4 (0,1,1) Secteur 1 r α r v 0 (0,0,0) v 7 (1,1,1) vr1 (1,0,0) Secteur 4 Secteur 6 Secteur 5 r v 5 (0,0,1) r v 6 (1,0,1) Figure 3.1 : Les différents vecteurs tensions délivrables par l’onduleur dans le repère statorique 40 Chapitre 3: Commande DTC du groupe motopropulseur. 3.2.1 Contrôle du flux statorique de la machine A partir du modèle de la machine synchrone à aimants permanents dans un repère lié au stator ( α , β ) (§1.2.2) et de l'expression de la tension statorique, le flux statorique est décrit par l'équation électrique suivante : t Φ = (v s − Rs i sα )dt ∫ α s 0 t Φ sβ = ∫ (v s − R s i sβ )dt 0 (3.2) En considérant que la commande des interrupteurs de l'onduleur se fait par période de commande (ou d'échantillonnage) T s et qu'à chacune de ces périodes, les états S a , S b et S c sont maintenus constants. La méthode d'intégration numérique des rectangles permet d'obtenir une expression de l'échantillon ( k + 1 ) du flux statorique sous la forme suivante : Φ sα (k + 1) = Φ sα (k ) + (v s (k ) − R s i sα (k ))Ts Φ sβ (k + 1) = Φ sβ (k ) + (v s (k ) − R s i sβ (k ))Ts (3.3) Une écriture vectorielle de cette expression peut être donnée par : r r r r Φ s (k + 1) = Φ s (k ) + V s (k ) − R s I s (k ) T s ( ) (3.4) La relatio tension-flux statorique obtenue en négligeant la chute de tension ohmique peut s'écrire : r r r Φ s (k + 1) = Φ s (k ) + V s (k )Ts (3.5) r Cette équation traduit le fait que l’extrémité du vecteur flux Φ s évolue dans la direction du r vecteur Vs appliqué à ce moment. Le but est de determiner quelle tension d’onduleur parmi les huits possibles, est la plus adequate pour atteindre la consigne de flux. β r V3 r V4 r V5 β r V3 r V2 r Φ s (k + 1) r V3 T s r Φ s (k ) r V1 r r Φ s (k + 1) V4Ts r Φ s (k ) r V1 r V4 α r V2 r V5 r V6 r V6 α (a) (b) Figure 3.2 : Evolution du vecteur flux statorique en fonction du vecteur tension appliqué qui permet : (a) d'augmenter; (b) de diminuer le module de flux statorique 41 Chapitre 3: Commande DTC du groupe motopropulseur. Le déplacement du vecteur flux statorique va être assuré par l'application successive des vecteurs tension fournis par l'onduleur de tension, Figure 3.1. De plus, selon le vecteur tension appliqué, on peut agir sur la valeur du module du flux statorique, Figure 3.2. Ainsi, selon le choix du vecteur tension statorique sur les intervalles successifs de durée la période d’échantillonnage T s , on peut faire suivre à l'extrémité du vecteur flux statorique une trajectoire quasi circulaire et maintenir l'amplitude du flux proche d'une valeur de référence constante. Cette conclusion est illustrée par la Figure 3.3. On maintien le flux statorique dans une bande d'hystérésis centré sur le flux de référence. Φ *s Φs Largeur de la bande d’hystérésis Figure 3.3 : Trajectoire quasi circulaire du vecteur flux statorique D'une manière générale, pour augmenter ou diminuer le flux dans chaque secteur du plan ( α , β ), on s'inspire de la représentation généralisée de la Figure 3.4. Par exemple, dans le secteur i et pour un sens de rotation positif : • Pour augmenter l'amplitude du flux statorique on peut appliquer Vi , Vi +1 et Vi −1 . • Pour diminuer l'amplitude du flux statorique on peut appliquer Vi + 2 , Vi +3 et Vi − 2 . β r V3 r V2 i+2 r V4 i +1 i+3 i i−2 r V5 r V1 α i −1 r V6 Figure 3.4 : Secteurs discrets et vecteurs tension d'un onduleur à 2 niveaux 42 Chapitre 3: Commande DTC du groupe motopropulseur. 3.2.2 Contrôle du couple électromagnétique de la machine Le couple électromagnétique s'exprime en fonction du flux statorique et du flux rotorique de la façon suivante [32]: C em = 3 p Φ s Φ r sin γ 2 Ls (3.6) avec γ est l'angle entre les deux vecteurs flux statorique et rotorique. Le contrôle du couple dépend directement du contrôle de la rotation du vecteur flux statorique. Sur la Figure 3.4, on a illustré l'évolution du couple électromagnétique dans le cas de l'application de deux vecteurs de tension qui font évoluer le flux statorique dans des sens de rotation contraire. Le sens de rotation trigonométrique est considéré comme le sens de rotation positif. β β r Φ s (k ) γ ∆γ r Φ s (k + 1) ⊕ r VsTe r Φ s (k + 1) γ + ∆γ r VsTe ∆γ γ + ∆γ α ⊕ r Φ s (k ) γ α r Φr r Φr (a) ∆γ p 0 ⇒ C em ↓ (b) ∆γ f 0 ⇒ C em ↑ Figure 3.5 : Evolution du couple électromagnétique en fonction du vecteur tension appliquéqui permet (a) de diminuer, (b) d’augmenter le couple électromagnétique r 3.2.3 Sélection du vecteur tension V s r Le choix du vecteur tension à appliquer V s dépend d'une part de la variation désirée pour le module du flux dans sa bande d'erreur, et d'autre part de la variation souhaitée du couple r dans sa bande d'erreur. On délimite généralement l'espace d'évolution de Φ s dans le référentiel lié au stator en le décomposant en six secteurs symétriques par rapport aux directions des vecteurs tensions non nuls, Figure 3.5. 43 Chapitre 3: Commande DTC du groupe motopropulseur. π 2 π 5π 6 r V3 FD,CC r V1 r V4 7π 6 6 r V2 r V6 r V5 FD,CD FC,CC FC,CD 11π 6 3π 2 Figure 3.5 : Variation du flux et du couple pour les différents vecteurs tensions possibles. FC : Flux croît, FD : Flux décroît, CC : Couple croît, CD : Couple décroît. Vecteur Flux Croît Φs Décroît Croît Couple C em Décroît r Vecteur tension V s r r r Vi −1 ; Vi ; Vi +1 r r r Vi − 2 ; Vi + 2 ; Vi + 3 r r Vi +1 ; Vi + 2 r r Vi −1 ; Vi − 2 Tableau 3.2 : Table de sélection générale pour la commande DTC Après le tableau 3.1 et la Figure 3.6, il est montré dans cette figure que si la position du vecteur flux se trouve dans le secteur i , la variation du flux et du couple est assurée en sélectionnant un des quatre vecteurs non nuls comme indiqué dans le Tableau 3.1 [31]. La Figure 3.6 montre le schéma bloc de la commande directe du couple d'une machine synchrone à aimants permanents alimentée par un onduleur de tension. La valeur estimée du flux statorique est comparée à sa valeur désirée et la valeur estimée du couple électromagnétique est comparée au couple de commande généré par le régulateur de vitesse. Les erreurs du flux et du couple obtenues sont utilisées par deux comparateurs à hystérésis représentés par les Figure 3.10 et 3.11. Les valeurs de sorties correspondantes ainsi que le numéro du secteur de position du flux statorique sont utilisées pour sélectionner le vecteur tension approprié à partir d'une table de sélection afin de générer les impulsions permettant la commande des interrupteurs de l'onduleur. 44 Chapitre 3: Commande DTC du groupe motopropulseur. + Φ *s - + - εΦs τΦ Sa εc τc Table de Sb sélection Sc MSAP Charge véhicule Onduleur triphasé Si Φ̂ s Φ̂ sα Tˆem Φ̂ sβ Estimation du flux et du couple v̂sα αβ v̂sβ iˆ sα iˆsβ abc va ia vb ib vc ic * Tem Ωm IP + Ω*m Figure 3.6 : Schéma de principe de la commande DTC 3.3.1 Présentation des différents blocs de la commande DTC 3.3.1 Esimation du vecteur flux statorique L'amplitude du flux statorique est estimée à partir de ces composantes Φ sα et Φ sβ : t ˆ Φ sα = ∫ (v sα − R s i sα )dt 0 t ˆ Φ sβ = ∫ (v sβ − R s i sβ )dt 0 ˆ ˆ2 ˆ2 Φ s = Φ sα + Φ sβ (3.7) Les composantes du vecteur courant statorique sont obtenues par l'application de la transformation de Concordia aux composantes triphasées mesurées i sa , i sb et i sc : 3 isa isα = 2 i = 1 (i − i ) sb sc sβ 2 (3.8) Les composantes du vecteur tension statorique sont obtenues à partir : 3 1 E S a − (S b + S c ) v sα = 2 2 v = 1 E (S − S ) b c sβ 2 45 (3.9) Chapitre 3: Commande DTC du groupe motopropulseur. 3.3.2 Estimation de la position vecteur flux statorique θ Φ s Pour choisir le vecteur tension convenable à appliquer à la machine, nous devons connaître la position du vecteur flux statorique dans l'un de six secteurs du plan ( α , β ), Figure 3.7. La détermination de cet angle par le calcul de l'arctangente comme le montre l'équation (3.10) nécessite un temps de calcul important. ˆ Φ sβ Φ ˆ sα θ Φ = arctg s (3.10) Pour la commande directe du couple, il n'est pas nécessaire de connaître avec précision la valeur de l’angle θ Φ s . Il suffit de connaître le secteur dans lequel évolue le flux statorique pour faire le choix du vecteur à appliquer. Pour définir ce secteur, on commence d'abord par déterminer le quadrant dans lequel se trouve le vecteur flux statorique Φ̂ s (Figure 3.8) en fonction des signes de Φ̂ sα et Φ̂ sβ , puis on localise le secteur d'appartenance en ˆ ˆ comparant Φ̂ sα à Φ sα max et Φ̂ sβ à Φ sβ max peut effectuer trois test, comme le montre la Figure (3.8) En suite, un algorithme permet de déterminer la position du vecteur flux statorique θ Φ s . β α Figure 3.7 : Partage du cercle trigonométrique en six zones β β Secteur (i+1) Secteur (i+1) Φ sβ Φ sα α Demi secteur (i) Φs Demi secteur (i) Φ sβ Φs Φ sα Figure 3.8 : Estimation du secteur d'appartenance du vecteur flux 46 α Chapitre 3: Commande DTC du groupe motopropulseur. Les composantes du vecteur courant statorique estimées sont obtenues à partir : ( ) ( ) ˆ =Φ ˆ cos θ Φ sα s Φs ˆ =Φ ˆ sin θ Φ sβ s Φs (3.11) Le maximum du demi secteur est de 30°, dans cette condition on a : 3 Φs Φ sα max = 2 1 Φ Φs sβ max = 2 (3.12) Non Oui Φ sα > 0 Non Non Φ sβ ≥ Φ s 2 Oui Oui S =4 Non Φ sβ ≥ Φ s 2 Φ sβ ≥ − Φ s 2 S =5 S =3 Non Φ sβ ≥ − Φ s 2 Oui S =2 S =4 Oui S =1 S =1 S =6 Figure 3.9 : Algorithme pour déterminer la position du vecteur flux statorique 3.3.3 Comparateurs à hystérésis Le comparateur à hystérésis utilisé pour le contrôle du module flux est un comparateur à deux niveaux, Figure 3.10 (a). Le signal de sortie du comparateur de flux τ Φ , peut prendre deux valeurs (1 ou 0) selon les cas suivants : • Si l'erreur de flux est positive, il faut augmenter le flux et τ Φ = 1 ; • Si l'erreur de flux est négative, il faut affaiblir le flux et τ Φ = 0 ; Le comparateur à hystérésis utilisé pour le contrôle du couple est un comparateur à trois niveaux, Figure 3.10 (b). • Si l'erreur du couple est positive, il faut augmenter le couple et τ c = 1 ; • Si l'erreur du couple est nulle, il faut maintenir le couple et τ c = 0 ; • Si l'erreur du couple est négative, il faut affaiblir le couple et τ c = −1 ; 47 Chapitre 3: Commande DTC du groupe motopropulseur. Φ *s 1 + - 0 τΦ εΦ −ε Φ −ε c 0 + - * C em Φs -1 1 εc τc C em (a) (b) Figure 3.10 : Principe de réglage du flux statorique 3.3.4 Table de commutation pour la DTC En fonction des sorties des régulateurs à hystérésis et du secteur où se trouve le flux statorique, les vecteurs de tension sont choisis afin de maintenir le flux et le couple à l'intérieur des bandes d'hystérésis. Le Tableau 3.3, proposée par TAKAHASHI, donne toutes les sélections possibles. τΦ τc 1 2 Secteur 3 4 5 6 1 0 -1 1 0 -1 V2 V7 V6 V3 V0 V5 V3 V0 V1 V4 V7 V6 V4 V7 V2 V5 V0 V1 V6 V7 V4 V1 V0 V3 V1 V0 V5 V2 V7 V4 1 0 V5 V0 V3 V6 V7 V2 Tableau 3.3 : Table de commutation pour la DTC 3.4 Régulation de la vitesse Le contrôle de la vitesse de rotation est effectué à partir des caractéristiques mécaniques de la machine. La fonction de transfert en boucle ouverte F (s ) liant la vitesse de rotation et le couple électromagnétique est donné par l'équation (3.13) déduite à partir de l'équation mécanique (1.11). F (s) = Km 1+τ ms (3.13) Avec Km = p J ; τm = f f 48 Chapitre 3: Commande DTC du groupe motopropulseur. D'après l'équation (3.13), le schéma bloc de la boucle de régulation de la vitesse avec correcteur IP est le suivant. Cr ω m _ ref eω + ki s − ωm + Cem kp km 1+τ ms − + − ωm Figure 3.11 : Schéma de la régulation de la vitesse de rotation par un correcteur IP L'équation de départ est : km ki − ωm k p − Cr = ωm ωm _ ref − ωm s 1 + τ ms ( ) (3.14) Suite au calcul on obtient : km k m ki k p ωm = τ 2 s + (1 + km k p ) τm s+ k m ki k p yref − τm 2 s + τm s (1 + km k p ) τm s+ k m ki k p Cr (3.15) τm En asservissement, on obtient les paramètres suivants du correcteur, en fonction de l'amortissement ζ et la fréquence ω N : 2ζω N τ m − 1 k p = km 2 k = ω N τ m i kmk p (3.16) 3.5 Résultats de simulation Dans cette section, nous allons effectuer des simulation de la régulation de vitesse avec la commande DTC de la MSAP, dont les paramètres sont définis à l'annexe 1. 3.5.1 Essai 1: Réponse à un échelon de vitesse La vitesse de rotation présente un dépassement nul, elle augmente jusqu’à t = 0,13s , où elle se stabilise à une valeur constante égale à celle de la consigne ( 600rd / s ), Figure 3.12 (a). Le couple électromagnétique présente en régime transitoire un accroissement oscillatoire jusqu'à une valeur maximale de 130 N.m , ensuite il descend presque instantanément vers sa 49 Chapitre 3: Commande DTC du groupe motopropulseur. valeur de référence de 40 N.m avec une ondulation de 8 N.m d'amplitude en régime établi, Figure 3.12(b). Le courant statorique est caractérisé par un fort courant de démarrage allant jusqu’à 220 A , puis il se stabilise à sa valeur nominale, Figure 3.12(c). La Figure 3.12(e) montre que nous avons ainsi obtenu un meilleur contrôle du module du flux statorique. Il atteint immédiatement sa valeur de référence de 0,08Wb avec léger dépassement ondulatoire de 0,004Wb d'amplitude autour de la valeur de référence. La trajectoire de l'extrémité du flux statorique, d'après la Figure 3.12 (f) prend une forme presque circulaire d'un rayon égale à 0,08Wb .On peut observer une allure proche de la forme sinusoïdale pour les composantes du flux statorique, Figure 3.12 (f). (a) Vitesse de rotation (b) Couple électromagnétique (c) Courants statoriques (d) Courants statoriques dans le plan α , β 50 Chapitre 3: Commande DTC du groupe motopropulseur. (e) Flux statoriques (f) Flux statoriques dans le plan α , β Figure 3.12 : Résultats de simulation de l'essai 1 3.5.2 Essai 2 : Réponse à un échelon de vitesse suivi d'une introduction de couple de charge Pour tester la robustesse de la régulation, nous avons simulé un démarrage en charge pour la vitesse de référence de 600rd / s , puis la réponse à un échelon de couple ( C r = 60 N .m ) appliqué à l'instant t = 1s . Les résultats de simulation sont représentés par la Figure 3.13. La Figure 3.13 (a) présente la réponse en vitesse. Le régulateur de vitesse choisi est de type IP, et la réponse ne subit aucun dépassement. On constate donc un fonctionnement satisfaisant tant en régime transitoire qu’en régime permanent (erreur statique nulle). Nous pouvons constater que le système se comporte convenablement vis-à-vis du couple de charge. L’application du couple de charge Cr modifié peu la vitesse (chute de l’ordre de 3 % pendant une durée de 0,15s), son annulation aussi, cela signifie que le régulateur de vitesse agit bien en association avec le contrôle DTC de la machine. Le flux statorique n'est pas perturbé lors d'une application de couple de charge, ce qui montre le bon découplage entre le flux et le couple (Figure 3.13 (e) et Figure 3.13 (f)). La Figure 3.13 (c) représente les trois courants statoriques correspondant au fonctionnement considéré. Au démarrage le courrant statorique fait apparaître un transitoire de même amplitude que celui de l'essai 1, puis une augmentation rapide lors de l'application de la charge. 3% (a) Vitesse de rotation (b) Couple électromagnétique 51 Chapitre 3: Commande DTC du groupe motopropulseur. (c) Courants statoriques (d) Courants statoriques (e) Flux statoriques (f) Flux statoriques dans le plan α , β Figure 3.13 : Résultats de simulations de l'essai 2 3.3.3 Essai 3 : Démarrage suivi d'une application d'une charge puis une réduction de vitesse Dans cet essai, nous allons effectuer la simulation du comportement de la machine, lors d'un démarrage en charge ( 40 N.m ) avec une application d'un échelon de consigne de la vitesse de 600rd / s . Puis le système est soumis à des variations de la charge en appliquant une augmentation de la charge de 20 N.m à l’instant t = 0,8s . Ensuite, nous procédons à un changement de la consigne de la vitesse vers 300rd / s à l’instant t = 1,4s . Lors de l'échelon de charge, le couple électromagnétique suit parfaitement la référence (Figure 3.14 (b)) avec une influence sur la vitesse qui rejoint par la suite sa valeur de référence (Figure 3.14 (a)). La structure de correcteur a permis d'avoir des performances très satisfaisantes. Un bon rejet de perturbation du couple résistant (voir le zoom sur la Figure 3.14 (a)). On constate que le système répond avec succès à ce type de test et le découplage entre le flux et le couple est vérifié. 52 Chapitre 3: Commande DTC du groupe motopropulseur. (a) Vitesse de rotation (b) Couple électromagnétique (c) Courants statoriques (d) (e) Flux statoriques (f) Figure 3.14 : Résultats de simulations de l'essai 4 53 Chapitre 3: Commande DTC du groupe motopropulseur. 3.6 Etude comparée des deux commandes Dans le deuxième et le troisième chapitre on a présenté une commande vectorielle et une commande DTC d’un groupe motopropulseur synchrone. La différence entre les deux vient de la robustesse, la capacité de garder ces trajectoires « idéales » malgré les perturbations externes et les variations paramétrique. Ce paragraphe est dédié à l’étude de robustesse d’une commande DTC par rapport à une commande vectorielle. La meilleur commande sera celle qui répond mieux au exigence à savoir : Ø Ø Ø Ø Meilleurs performances statique et dynamiques Meilleurs poursuites des consignes de contrôle Meilleurs rejets de perturbations Insensibilité aux variations des paramètres On appelle une trajectoire idéale la réponse d'un système obtenue dans les conditions idéales. Mais généralement un système n'est pas parfait et peut être affecté par des perturbations internes (variations paramétriques) ou externes. Ainsi, toute réponse obtenue lorsque les conditions ne sont plus idéales, est désignée par trajectoire réelle. L'écart entre les deux trajectoires est décrit comme suit : E N (%) = Trajectoire idéale − Trajectoire réelle référence ×100 (3.17) Pour pouvoir comparer l'effet de la même perturbation sur les deux commandes, on se sert de l'écart normalisé produit par la perturbation sur les deux commandes. 3.6.1 Robustesse vis-à-vis des variations paramétriques Nous avons effectué des simulations pour voir la robustesse du variateur muni de la stratégie DTC et vectorielle vis-à-vis des variations paramétriques. 3.6.1.1 Robustesse de l’asservissement Les variations paramétriques qu’on admet physiquement possibles pour ce système sont : ∆R s ∈ [− 50% ÷ +50% ]R s ∆L ∈ [− 25% ÷ +25%]L (2.20) ∆J ∈ [− 50% ÷ +100%]J ∆f ∈ [− 50% ÷ +100%] f R s , L , J et f représentent les valeurs mesurées (identifiées) de la résistance statorique, de l’inductance, de l’inerte et des frottements visqueux de la machine synchrone à aimants permanents. 54 Chapitre 3: Commande DTC du groupe motopropulseur. - Effet de la variation de la résistance statorique Une première perturbation électrique interne concerne la variation de la résistance statorque. Nous savons que la résistance statorique évolue essentiellement en fonction des variations de la température qui sont engendrées par l’évolution du courant et de la fréquence de rotation de la machine. En simulation, une approche de cette perturbation a été introduite dans le modèle de la machine de la façon suivante : d’abord la valeur nominale de la résistance statorique R s du moteur appliquée jusqu’au fonctionnement du système en régime permanent. En suite, elle augmente de +50% par rapport à sa valeur nominale, pendant une 0,1s à partir de 0.7s. Ensuite, elle est diminuée dans le même rapport et pendant la même durée de temps. La modalité de l’introduction dans la simulation de cette variation est présentée par la Figure 3.15. 0.08 Résistance statorique (Ohm) R s 0.07 0.06 0.05 0.04 0.03 0.02 0.01 0 0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 Temps (s) 1.4 1.6 1.8 2 Figure 3.15 : Variation de la résistance statorique de la machine imposée en simulation La figure 3.16 illustre les résultats de simulation des deux techniques de commande lors de la variation de la résistance statorique. On remarque, sur la Figure 2.16 (a), que l’écart de vitesse est plus petit pour la commande vectorielle. Cela montre que la commande vectorielle est plus robuste par rapport aux variations de la résistance statorique. Par contre, la commande DTC est plus sensible à la variation de la résistance statorique. Les trajectoires de vitesse, couple électromagnétique, flux statorique et courants statoriques dans le cas d’une variation paramétrique (variation de la résistance statorique) sont illustrées par la Figure 2.20. Sur la Figure 2.20, nous observons les mefaits que peut engendrer une variation de R s sur l’erreur de flux et du courant pour la commande vectorielle. 55 Chapitre 3: Commande DTC du groupe motopropulseur. 0.25 60 DFOC DTC 0.2 DFOC DTC 40 Ecart normalisé (%) Ecart normalisé (%) 0.15 0.1 0.05 0 -0.05 20 0 Temps(s) -20 -0.1 -0.15 -40 -0.2 -0.25 0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 Temps(s) 1.4 1.6 1.8 -60 0 2 Ecart normalisé - vitesse 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4 1.6 1.8 2 Ecart normalisé - couple 30 15 20 10 Ecart normalisé (%) Ecart normalisé (%) DFOC DTC 10 0 -10 -20 -30 0 5 0 -5 -10 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 Temps(s) 1.4 1.6 1.8 -15 0 2 0.2 Ecart normalisé – courant 0.4 0.6 0.8 1 1.2 Temps(s) 1.4 1.6 1.8 2 Ecart normalisé - flux Figure 3.16 : Robustesse de l’asservissement – variation de la résistance statorique - Effet de la variation du flux permanents La figure 3.17 illustre les résultats de simulation des deux techniques de commande DFOC et DTC avec une variation paramétrique de +50% sur le flux permanent. On constate que les écarts normalisés sont négligeables pour la commande DTC. Les résultats de simulation (Figure 3.17) montrent que la trajectoire réelle de la commande vectorielle a changée à cause d’une incertitude sur le flux permanent Φ f . Par rapport à la commande vectorielle, la commande DTC conserve mieux sa trajectoire idéale. 0.5 60 DFOC DTC 0 40 DFOC DTC -1 Ecart normalisé (%) Ecart normalisé (%) -0.5 -1.5 -2 -2.5 0 -20 -40 -3 -3.5 0 20 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 Temps(s) 1.4 1.6 1.8 -60 0 2 Ecart normalisé - vitesse 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 Temps(s) 1.4 1.6 Ecart normalisé - couple 56 1.8 2 Chapitre 3: Commande DTC du groupe motopropulseur. 50 15 DFOC DTC 40 DFOC DTC 10 Ecart normalisé (%) Ecart normalisé (%) 30 20 10 0 -10 -20 -30 5 0 -5 -10 -40 -50 0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 Temps(s) 1.4 1.6 1.8 -15 0 2 Ecart normalisé – courant 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4 Temps(s) 1.6 1.8 2 Ecart normalisé - flux Figure 3.17 : Robustesse de l’asservissement – variation du flux permanent - Effet d’une variation du moment d’inertie La modification du moment d’inertie conduit aux variations paramétriques de la partie mécanique. La Figure 3.18 représente le comportement de la machine lorsque le moment d’inertie est augmenté de +100 par rapport à sa valeur nominale. 20 100 DFOC DTC 15 DFOC DTC Ecart normalisé (%) Ecart normalisé (%) 50 10 5 0 -5 0 -50 -100 -10 -15 0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4 Temps(s) 1.6 1.8 -150 0 2 Ecart normalisé - vitesse 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4 Temps(s) 1.6 1.8 2 Ecart normalisé - couple 10 10 DFOC DTC 8 0 Ecart normalisé (%) Ecart normalisé (%) 6 4 2 0 -2 -4 -10 DFOC DTC -20 -30 -40 -6 -50 -8 -10 0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4 Temps(s) 1.6 1.8 -60 0 2 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4 Temps(s) 1.6 1.8 Ecart normalisé – courant Ecart normalisé - flux Figure 3.18 : Robustesse de l’asservissement – variation de l’inertie 57 2 Chapitre 3: Commande DTC du groupe motopropulseur. 3.7 Conclusion Le travail envisagé dans ce chapitre porte sur la commande DTC d’un groupe motopropulseur synchrone à aiments permanents. On a abordé une structure de commande DTC classique appliquée au modèle du MSAP alimenté par un onduleur de tension. On peut conclure que la DTC présente de bonnes performances dynamiques et statiques de couple et de flux. La dernière partie porte sur une étude comparative des performances dynamiques et statiques de la commande vectorielle (DFOC) et la commande directe du couple (DTC). Les résultats de simulations montrent que la commande vectorielle avec régulateur classique (PI) permet d’obtenir des performances dynamiques et statiques satisfaisantzes mais elle est sensible aux variations paramétriques de la machine. La stratégie de commande directe du couple qui est basée sur l’estimation et de la position du flux statorique et du couple, est insensible aux variations paramétriques de la machine. Seule la variation de la résistance statorique qui dégrade les performances de la commande DTC du MSAP. Plusieurs recherches récentes ont prouvés que la variation de cette résistance statorique peut réduire la robustesse de l’entraînement voire même provoquer l’instabilité de l’actionneur. La commande du groupe motopropulseur synchrone qui a été retenue, est une commande en couple, il faut noter que cette commande va être modifiée tout au long de ce travail, afin de mettre en évidence les avantages et les inconvinients de différentes structures. 58 Chapitre 4: Commande floue directe du couple sans capteur de vitesse d’un groupe motopropulseur. 4.1 Introduction La stratégie de commande DTC est sensible aux variations des paramètres de la machine, l’estimation de flux ne dépend que de la résistance du stator ( R s ). En revanche, l’évolution des deux grandeurs commandées (le flux et le couple) présentent des fluctuations qui engendrent des vibrations aux niveaux de la chaîne de transmission mécanique du véhicule. C’est l’inconvinient majeur de ce type de commande. Pour remédiers à ce problème, on va présenté, dans ce chapitre, une nouvelle méthode de commande, comme alternative à la commande DTC classique, on l’appelera la « commande floue directe du couple », (DTFC, Direct Torque Fuzzy Control) [31], [33][35]. Sa principale caractéristique est la réduction des ondulations du couple et flux tout en remplaçant les régulateurs à hystéresis par des régulateurs flous. Dans cette méthode de commande, une modulation MLI vectorielle est appliquée au vecteur de sortie de la commande. Dans ce chapitre, on montrera l’effet de variation de la résistance statorique sur les performances de la commande DTFC. En suite, on présentera une méthode d’estimation utilisant un régulateur PI, de la résistance statorique pour compenser convenablement cette variation, et améliorer la robustesse de la commande DTFC du groupe motopropulseur synchrone à aimants permanenst. A la fin de ce chapitre, nous nous somme intéressés au problème d’observation de l’état du groupe motopropulseur. Nous choisissons d’appliquer un filtre de Kalman étendu à la vitesse de rotation mécanique dans le but d’élaborer une commande DTFC sans capteur mécanique de vitesse. 4.2 Principe de la commande floue directe du couple La Figure 4.1 montre le schéma bloc de la méthode proposée de commande floue directe du couple avec MLI vectorielle afin de générer le vecteur tension dont la position et le module sont choisis de telle manière à conduire le vecteur flux statorique et le couple électromagnétique vers leur référence d'une manière optimale. Après avoir estimé les deux grandeurs à commander, on procède à la comparaison de la valeur estimée du flux statorique à celle désirée, ainsi que la valeur du couple électromagnétique avec sa valeur de commande générée via un régulateur de vitesse. Les erreurs du flux et du couple obtenus sont utilisés comme étant des entrées des deux régulateurs flous. L’objectif de ces régulateurs est de conduire le couple et le flux vers leurs valeurs de référence d’une manière optimale. Le vecteur tension est utilisé par une commande MLI vectorielle afin de générer les impulsions permettant la commande des interrupteurs de l’onduleur. 59 Chapitre 4: Commande floue directe du couple sans capteur de vitesse d’un groupe motopropulseur. - Régulateur flou de la position du flux statorique est de de type Sugeno, responsable de l’estimation de l’angle entre les deux vecteurs flux et tension, cet angle doit être ajoutée à la position du vecteur flux ; - Régulateur flou de l’amplitude du flux est de type Mamdani, responsable de l’estimation du module du vecteur tension. εΦs + Φ *s - + εc Vs Contrôleurs à logique γ θ + V floue s - - θΦ Φ̂ s Charge véhicule Onduleur triphasé s Estimation du flux et du couple Tˆem MSAP Sa Commande S b MLI vectorielle S c v̂sα αβ v̂sβ iˆ sα iˆsβ abc va ia vb ib vc ic * Tem Ωm IP + Ω*m Figure 4.1 : Schéma de principe de la commande floue directe du couple (DTFC) 4.2.1 Génération du vecteur tension de référence - Sélection du module du vecteur tension Le module du vecteur tension doit être choisi de manière à minimiser l’erreur du couple et du flux. Un contrôleur à logique floue est conçu afin de générer le module du vecteur tension approprié. Le schéma de base du contrôleur proposé est donné par la Figure 4.4. Pour élaborer ce contrôleur on suit les étapes suivantes : - Normalisation des entrées en les multipliant par des « facteurs d’échelles ». - Fuzzufication des grandeurs normalisées. - Sélection de la sortie adéquate qui doit être compris entre 0 et 1, prenant comme référence le Tableau 2.1. Le module du vecteur tension approprié est obtenu en multipliant la valeur physique de sortie ( duV ) par la valeur maximale souhaitée. Dans notre cas on a choisi la valeur maximale comme étant celle obtenue en utilisant une MLI vectorielle avec un indice de modulation de 1. D’où : s Vs = 3 E du vs 2 2 (4.1) La Figure 4.2 donne les fonctions d’appartenance pour les variables d’entrées et de sorties du contrôleur. Des fonctions d’appartenance trapézoïdale et triangulaire ont été choisies. Les univers de discours utilisés sont [-1, 1] pour les erreurs du couple, [-0.1, 0.1] pour les erreurs du flux normalisées et [0, 1] pour la sortie floue. 60 s εc Gε Φ ε Φn s Gε c ε cn s ~ eΦ ~ ec Règles de Contrôleur flou Inférence u~V s Défuzzufication εΦ Fuzzufication Chapitre 4: Commande floue directe du couple sans capteur de vitesse d’un groupe motopropulseur. duV Vs s Vs max Figure 4.2 : Structure du contrôleur floue pour l'estimation du module du vecteur tension Vs Pour la détermination des règles du contrôleur proposé on a fait appel à l’expertise et à l’expérience. On a considéré les objectifs qu’on devait atteindre puis on a écrit les règles en conséquence [31]: • Premier objectif : Si le couple est très loin de sa bande d’erreur alors, quelque soit la valeur du flux, on doit choisir un module de tension maximale. Cet objectif nous donne quatorze règles comme indiquées dans le Tableau 2.1. • Deuxième objectif : Si le couple se trouve à une distance moyenne de sa bande d’erreur alors, quelque soit la valeur du flux, on doit choisir un module de tension moyen. Cet objectif nous donne quatorze autres règles comme indiquées dans le Tableau 2.1. • Troisième objectif : Si le couple se trouve à une petite distance de sa bande d’erreur alors, quelque soit la valeur du flux, on doit choisir un petit module de tension. Cet objectif nous donne quatorze autres règles comme indiquées dans le Tableau 2.1. • Quatrième objectif : Si le couple se trouve dans sa bande d’erreur alors le choix du module dépend de la valeur du flux. Si le flux se trouve à l’intérieur ou à une petite distance de sa bande d’erreur alors on doit choisir un module de tension aux environs de zéro. Si le flux se trouve à une moyenne ou grande distance de sa bande d’erreur alors on doit choisir un petit module de tension. Cet objectif nous donne sept autres règles comme indiquées dans le Tableau 2.1. (a) µ ~e Φ (b) µ e~c (b) µ uV s Figure 4.3 : Fonctions d'appartenance pour les variables d'entrée et de sortie du contrôleur flou 61 Chapitre 4: Commande floue directe du couple sans capteur de vitesse d’un groupe motopropulseur. ~ ec ~ eΦ NG NM NP EZ PP PM PG NG PG PM PP PP PP PM PG NM PG PM PP PP PP PM PG NP PG PM PP EZ PP PM PG EZ PG PM PP EZ PP PM PG PP PG PM PP EZ PP PM PG PM PG PM PP PP PP PM PG PG PG PM PP PP PP PM PG Tableau 4.1 : Tableau des règles de décision flou Dans le contrôleur flou proposé, la méthode d’inférence utilisée est celle de max–min et pour la défuzzification on a utilisé la méthode du centre de gravité. - Sélection de la position du vecteur tension La position du vecteur tension de référence par rapport au vecteur flux statorique doit être choisi de manière à maintenir le flux statorique et le couple électromagnétique dans une bande d’erreur optimale autour de leur valeur de référence. Si δ est l’angle entre le vecteur tension de référence et le vecteur flux alors il est choisi en prenant en compte les considérations suivantes: Ø Si l’erreur du flux statorique est positive ( Φ *s − Φ s > 0 ), trois cas se présentent : * − C em > 0 ) : dans ce cas l’angle ajouté à la → L’erreur du couple est positive ( Cem position du flux doit en même temps augmenter le module du flux et augmenter le couple. Cet angle doit donc être positif pour augmenter le couple et inférieur à π / 2 pour augmenter le module du flux. Plus l’angle δ est proche de π / 2 , le choix de π / 4 est fait sur la base d’un compromis entre le bon contrôle du flux et du couple. * − C em ≈ 0 ) : dans ce cas l’angle δ = 0 est choisi → L’erreur du couple est nulle ( C em afin d’augmenter le flux et ne pas changer la valeur du couple. * → L’erreur du couple est négative ( C em − C em < 0 ): dans ce cas l’angle ajouté à la position du flux doit en même temps augmenter le module du flux et diminuer le couple. Cet angle doit donc être négatif pour diminuer le couple et supérieur à −π / 2 pour augmenter le module du flux. Le choix de −π / 4 est fait sur la base d’un compromis entre le bon contrôle du flux et du couple. Ø Si l’erreur du flux statorique est nulle ( Φ *s − Φ s ≈ 0 ), le choix de l’angle δ est fait de manière à maintenir le flux constant. La valeur δ = −π / 2 est choisie dans le cas où 62 Chapitre 4: Commande floue directe du couple sans capteur de vitesse d’un groupe motopropulseur. l’erreur du couple est négative, et δ = π / 2 est choisie dans les deux autres cas (erreur positive ou nulle). Ø Si l’erreur du flux statorique est négative ( Φ *s − Φ s < 0 ), trois cas se présentent : * − C em > 0 ) : dans ce cas l’angle ajouté à la → L’erreur du couple est positive ( Cem position du flux doit en même temps diminuer le module du flux et augmenter le couple. Cet angle doit donc être positif pour augmenter le couple et se situer dans l’intervalle [π / 2, π ] afin de diminuer le module du flux. Le choix de 3π / 4 est fait sur la base d’un compromis entre le bon contrôle du flux et du couple. * − C em ≈ 0 ): dans ce cas l’angle δ = π est choisi → L’erreur du couple est nulle: ( Cem afin de diminuer le flux et ne pas changer la valeur du couple. * − C em < 0 ): dans ce cas l’angle ajouté à la → L’erreur du couple est négative ( C em position du flux doit en même temps diminuer le module du flux et diminuer le couple. Cet angle doit donc être négatif pour diminuer le couple et se situer dans l’intervalle [−π , − π / 2] afin de diminuer le module du flux. Le choix de −3π / 4 est fait sur la base d’un compromis entre le bon contrôle du flux et du couple. Le tableau 4.2 montre la table pour la sélection de l'angle δ par la commande floue directe du couple. ε Φn P Z N s P ε cn δ + π 4 Z 0 N − P π + 4 Z π 2 + π 2 N − π 2 + P Z 3π 4 +π N − 3π 4 Tableau 4.2 : Angle incrément du vecteur tension de référence En tenant en compte les considérations présentées ci-dessus, un régulateur flou a été conçu pour la détermination de l’incrément de l’angle de vecteur tension (FLC 1). Le schéma de base de ce régulateur est donné par la Figure 4.4. Les erreurs du couple ε c et du flux ε Φ sont multipliées par des « facteurs d’échelles » afin d’obtenir les grandeurs normalisées ε cn et ε Φn à l’aide des fonctions d’appartenance trapézoïdale et triangulaire, Figure 4.5. Ces grandeurs sont utilisées par le bloc de fuzzification afin d’être transformées en valeurs ec et ~ eΦ . Ces dernières sont utilisées par le bloc des règles de contrôle flou de type floues ~ Sugeno pour obtenir directement la valeur de δ qui doit être ajoutée à l’angle du flux statorique. ~ eΦ Règles de ε Φn Gε Φ εΦ contrôleur s s s s s εc Gε c ε cn Fuzzufication s flou ~ ec δ Inférence Figure 4.4 : Structure du contrôleur floue pour l'estimation de l'angle δ 63 Chapitre 4: Commande floue directe du couple sans capteur de vitesse d’un groupe motopropulseur. (a) µ e~Φ (b) µ e~c Figure 4.5 : Fonctions d'appartenance pour les variables d'entrée du contrôleur flou - Génération des états des interrupteurs de l’onduleur Le vecteur tension ainsi obtenue est délivré à la modulation vectorielle qui génère les états S a , S b et S c des interrupteurs en utilisant l’algorithme suivant [36]-[37] : r - Calculer les composantes biphasées Vα , Vβ du vecteur tension désiré V s en utilisant les équations suivantes: Vα = Vs cos(θV ) Vβ = Vs sin(θV ) (4.2) s s - Calculer le numéro du secteur où se trouve le vecteur tension désiré. r - A chaque instant, le vecteur V s peut être exprimé comme une combinaison des deux r r vecteurs v i et v i +1 ( i = 1,..6 ) qui lui sont adjacents, Figure 4.6. De ce fait une r approximation de V s peut être générée en utilisant une combinaison dans un temps très bref r r de deux des états des interrupteurs correspondants aux vecteurs Vi et Vi +1 . r D’une manière générale, lorsque le vecteur V s se trouve dans le secteur i , il peut être r r exprimé en fonction des vecteurs Vi et Vi +1 de la manière suivante : r r r V s = ρ i Vi + ρ i +1Vi +1 (4.3) où ρ i et ρ i +1 sont des coefficients à déterminer. A noter que tant que l'extrémité du vecteur r r r v s reste à l'intérieur de l'hexagone défini par les extrémités des vecteurs v1 à v 6 , c–à–d que tant que : E 3 E 2 ≤ ⇒r≤ = 1.155 2 2 2 2 3 Les coefficients ρ i et ρ i +1 ont une somme inférieure à l'unité. vs ≤ E ⇒r 64 (4.4) Chapitre 4: Commande floue directe du couple sans capteur de vitesse d’un groupe motopropulseur. r V3 r ρ 4V4 r Vs β β β r V3 r r Vs ρ V 3 3 r r V2 r V2 ρ 3V3 r Vs r ρ 2V2 r V4 r α α SECTEUR 3 SECTEUR 2 SECTEUR 1 β β β r r V1 ρ1V1 r ρ 6V6 ρ 2V2 r V1 r α r ρ 5V 5 r V5 r ρ 5V 5 r Vs ρ 4V4 r r V6 SECT EUR 6 r ρ1V1 r V5 ρ 6V6 r Vs SECTEUR 5 r V6 r V5 SECTEUR 4 Figure 4.6 : Calcul des temps de commutation t i et t i +12 des différents secteurs Si la condition précédente (4.4) est vérifiée sur un intervalle de temps T assez bref pour r qu'on puisse négliger la variation de V s pendant sa durée, on peut reconstituer la valeur r r r r moyenne de ce vecteur à l'aide des vecteurs Vi et Vi +1 et du vecteur V0 ou V7 . Pour cela, comme le montre l'équation (1.41), on impose aux interrupteurs de se trouver dans la configuration correspondant à : r • Vi pendant une fraction ρ i de l'intervalle T r • Vi +1 pendant une fraction ρ i +1 de l'intervalle T r r • V0 ou V7 pendant le reste de l'intervalle T La MLI vectorielle consiste à reproduire sur chaque période de modulation le processus qui r vient d'être décrit de manière à suivre en moyenne l'évolution du vecteur v s . La modulation de largeur d'impulsion vectorielle est généralement réalisée de manière numérique. Dans cette technique de modulation, le vecteur tension de référence est échantillonné avec un intervalle d'échantillonnage égal à la période de modulation. Durant r chaque période de modulation, le vecteur V s est considéré égal à sa valeur du milieu de la période de modulation. 65 α α Chapitre 4: Commande floue directe du couple sans capteur de vitesse d’un groupe motopropulseur. r Une période de la tension de référence correspond à un tour du vecteur V s dans le plan r v sα , v sβ . Si la fréquence de modulation est égale à p fois la fréquence de V s alors chaque période de modulation correspond dans le plan v sα , v sβ , à une période de modulation angulaire de 2π / p au centre duquel se trouve la référence qu'on souhaite obtenir en sortie. La variable entière p utilisée dans la MLI vectorielle correspond à l'indice de modulation m utilisé dans la MLI sinus–triangle. D'ordinaire on prend un nombre entier k de périodes de modulation par secteur, soit p = 6k . Sur chaque période de modulation, l'équation (4.3) indique les durées qu'on doit imposer aux deux configurations correspondant aux deux r vecteurs de sortie entre lesquels se trouve le vecteur V s et par conséquent la durée imposée à la configuration donnant un vecteur de sortie nul. r L'ordre dans lequel on fait se succéder les configurations correspondant aux vecteurs Vi et r r r Vi +1 et du vecteur V0 ou V7 durant la période de modulation est choisi de manière à ce que d'une part, tous les interrupteurs d'un même demi–pont aient un état identique au centre et aux deux extrémités de la période et d'autre part, l'état des interrupteurs soient symétriques par rapport au milieu de la période de modulation, Tableau 4.4. • Calcul des temps de commutation Dans ce qui suit nous allons faire le calcul des temps de commutation des interrupteurs dans chacun de six secteurs de l'hexagone. D'après la Figure 1.22, on : r V s = v sα + jv sβ = v s cos θ + jv s sin θ (4.5) Pour le premier secteur ( i = 1 ) on a : t r t r r v s = v sα + jv sβ = 1 v1 + 2 v 2 T T t r vs = 1 T t 2 E [cos(0) + j sin(0)] + 2 T 3 (4.6) 2 E [cos(π / 3) + j sin(π / 3)] 3 (4.7) Après l'identification des parties réelle et imaginaire, on a : 3 1 t1 = v − v sβ 2 sα 2 t 2 = 2 v sβ T E (4.8) T E (4.9) En effectuant un calcul similaire pour chaque secteur, le temps de commutation des interrupteurs dans chacun des six secteurs de l'hexagone peut être obtenu, Tableau 4.3. 66 Chapitre 4: Commande floue directe du couple sans capteur de vitesse d’un groupe motopropulseur. Secteur 1 3 1 t1 = v − v sβ 2 sα 2 T t 2 = 2 v sβ E Secteur 2 T E T 3 1 t2 = v sα + v sβ E 2 2 T 3 1 t3 = − v sα + v sβ E 2 2 Secteur 5 Secteur 4 3 1 t4 = − v sα + v sβ 2 2 T t 5 = − 2 v sβ E T E T 3 1 t5 = − v sα − v sβ E 2 2 T 3 1 t6 = v − v sβ E 2 sα 2 Secteur 3 T t 3 = 2 v sβ E 3 1 t4 = − v sα − v sβ 2 2 Secteur 6 T t 6 = − 2v sβ E 3 1 t1 = v + v sβ 2 sα 2 T E T E Tableau 4.3 : Calcul des temps de commutation Secteur Le Tableau 4.5 représente l'ordre de succession des configurations correspondants aux r r r r vecteurs Vi et Vi +1 et du vecteur V0 ou V7 durant la période de modulation. r r r r r r r Pour les secteurs impairs la séquence est [ V0 , Vi , Vi +1 , V7 , Vi +1 , Vi , V0 ], pour les secteurs r r r r r r r r pairs la séquence est [ V0 , Vi +1 , Vi , V7 , Vi , Vi +1 , V0 ]. La permutation des vecteurs Vi et r Vi +1 dans les secteurs pairs permet de diminuer le nombre de commutation par période de modulation dans ces secteurs. i =1 i=2 i=3 i=4 i =5 i=7 T 4 V0 V0 V0 V0 V0 V0 ti 2 V1 V3 V3 V5 V5 V1 t i +1 2 V2 V2 V4 V4 V6 V6 T 4 V7 V7 V7 V7 V7 V7 T 4 V7 V7 V7 V7 V7 V7 t i +1 2 V2 V2 V4 V4 V6 V6 ti 2 V1 V3 V3 V5 V5 V1 T 4 V0 V0 V0 V0 V0 V0 Tableau 4.4 : Détermination des états des interrupteurs de l’onduleur 4.2.2 Simulation de la méthode de commande DTFC La simulation a été exécuté sous les mêmes conditions et en utilisant les mêmes paramètres que pour la commande directe du couple classique. La simulation montre de meilleures performances que celles obtenues par la commande directe du couple classique. On remarque une importance atténuation des ondulations du couple et du courant qui parait sinusoïdal sans presque aucune ondulation en régime permanent [31]. 67 Chapitre 4: Commande floue directe du couple sans capteur de vitesse d’un groupe motopropulseur. DTC DTFC (a) Vitesse de rotation (a) Vitesse de rotation 8 N.m (b) Couple électromagnétique (b) Couple électromagnétique (c) Courants statoriques (c) Courants statoriques 68 Chapitre 4: Commande floue directe du couple sans capteur de vitesse d’un groupe motopropulseur. (d) Flux statoriques (d) Flux statoriques Figure 4.7 : Simulation de la commande DTFC 4.3 Estimateur PI pour la compensation de la variation de la résistance statorique La modalité de l’introduction dans la simulation de cette variation est décrite par la Figure 4.8. Figure 4.8 : Cycle de variation de la résistance statorique D’après la Figure 4.9, on constate que le système n’étant pas tout à fait stable, quand la variation est appliquée, le système perd facilement la relative stabilité qui possédait. 69 Chapitre 4: Commande floue directe du couple sans capteur de vitesse d’un groupe motopropulseur. (a) Vitesse de rotation (b) Couple électromagnétique (c) Amplitude du courant statorique (d) Courants statoriques dans le plan α , β (e) Flux statoriques (f) Flux statoriques dans le plan α , β Figure 4.9 : Effet de la variation de la résistance statorique L’erreur entre la valeur réelle de la résistance statorique R s et la valeur utilisée par le bloc de commande, provoque une variation du courant statorique et une erreur d’estimation du flux qui influera sur le couple, selon l’équation (3.2). Le processus est présenté par la Figure 4.10. 70 Chapitre 4: Commande floue directe du couple sans capteur de vitesse d’un groupe motopropulseur. Variation de la résistance statorique ∆R Variation du courant statorique ∆I Erreur d’estimation du couple et du flux ∆C em , ∆Φ s Déterioration des deux gradeurs de commande (flux et couple) Figure 4.10 : Effet de la variation de la résistance statorique k ∆R s = k p + i ∆i s (4.10) s En absence d’une variation de la résistance statorique R s , le flux statorique réel ou estimé est donné par la relation suivante : Φ d = Ld i d + Φ f Φ q = Lq iq (4.11) Φ s = Φ 2d + Φ 2q (4.12) D’autre part, le couple électromagnétique estimé est exprimé par: 3 C em = p Φ f i q − L q − L d i d i q 2 Les deux grandeurs de commande de reference sont exprimés par: [ ) ] ( [ ) ] 3 * * * * C em = 2 p Φ f i q − L q − L d i d i q Φ* = L i* + Φ 2 + L i* 2 d d f q q s L’amplitude du courant est obtenue, en utilisant la relation suivante: ( ( ) ( ) i s* = id*2 + iq*2 (4.13) (4.14) (4.15) L’écart entre l’amplitude du courant statorique reel i s et son estimé i s* est introduite comme erreur de l’estimateur PI de la résistance statorique, présenté par le Figure 4.11 71 Chapitre 4: Commande floue directe du couple sans capteur de vitesse d’un groupe motopropulseur. is* ∆Rs 1 1 + τs - + R̂s - + Rs is Figure 4.11 : Schéma bloc d’un estimateur PI utilisé pour la compensation de la résistance statorique εΦs + Φ *s - + ε c Vs Contrôleurs à logique γ θ + V floue s - - θΦ Φ̂ s Charge véhicule Onduleur triphasé s Estimation du flux et du couple Tˆem PMSM Sa Commande S b MLI vectorielle S c v̂sα αβ v̂sβ ˆi sα iˆsβ abc va ia vb ib vc ic R̂s * Calcul du courant is statorique de référence Calcul du Estimation de is vecteur courant la résistance statorique statorique * Tem Ωm IP - + + Ω*m Figure 4.12 : Schéma bloc de la commande DTFC dotée d’un estimateur PI de la résistance statorique Le shéma bloc de la commande floue directe du couple dotée d’un estimateur PI (Figure 4.12) [33] a été implanté sur le logiciel Matlab/Simulink pour compenser la variation de la résistance statorique décrite par la Figure 4.8. Les résultats de simulation sont donnés dans la Figure 4.13. (a) Vitesse de rotation (b) Couple électromagnétique 72 Chapitre 4: Commande floue directe du couple sans capteur de vitesse d’un groupe motopropulseur. (c) Amplitude du courant statorique (d) Courants statoriques dans le plan α , β (e) Flux statoriques (f) Flux statoriques dans le plan α , β Figure 4.13 : Compensation de la variation de la résistance statorique d’un MSAP par un estimateur PI Les résultats de simulation montrent que la méthode d’estimation avec un régulateur PI de la résistance statorique permet de compenser convenablement cette variation et améliorer la robustesse de la commande du groupe motopropulseur par la commande DTFC. 73 Chapitre 4: Commande floue directe du couple sans capteur de vitesse d’un groupe motopropulseur. 4.4 Commande DTFC du groupe motopropulseur sans capteur de vitesse 4.4.1 Principe général d'un observateur L’objectif d’un observateur est de reconstruire des grandeurs dont on ne peut ou ne désire pas mesurer l’état par une méthode directe, Figure 4.14. Son rôle consiste à reconstruire la grandeur inaccessible du système, noté X̂ , à partir de la connaissance des entrées U (t ) et des sorties Y (t ) mesurables. Ainsi, l’écart entre la mesure et son estimée est introduit dans l’équation de l’observateur à travers une matrice de gain de correction K [41]-[42]. Figure 4.14: Schéma de principe d’un observateur d’états A partir de ce schéma de principe des observateurs, Figure 4.14. Nous pouvons mettre en œuvre toutes sortes d’observateurs, leur différence se situant uniquement dans la synthèse de la matrice de gain K . Ce gain régit la dynamique et la robustesse de l'observateur, donc son choix est important et doit être adapté aux propriétés du système dont on veut effectuer l'observation des états. En fait, un observateur n'est qu'un estimateur en boucle fermée qui introduit une matrice de gain pour corriger l'erreur sur l'estimateur. Si le système à observer est déterministe alors le reconstructeur d'état est appelé observateur. Le plus connue et le plus simple est l'observateur de Luenberger [42]. Dans le cas contraire, lorsque le système est stochastique, alors le reconstructeur d'état est appelé filtre [2], [38]-[39]. 4.4.2 Filtre de Kalman Le Filtre de Kalman est une approche statistique, d'assimilation de données, dont le principe est de corriger la trajectoire du modèle en combinant les observations avec l'information fournie par le modèle de façon à minimiser l'erreur entre l'état vrai et l'état filtré. 74 Chapitre 4: Commande floue directe du couple sans capteur de vitesse d’un groupe motopropulseur. L'observateur de kalman fait partie des observateurs stochastiques basés sur l'erreur de prédiction de la sortie et par rapport à ceux-ci, il prend en compte les caractéristiques des bruis qui vienne corrompre le système, il permet de trouver la matrice du gain K optimale au sens de la minimisation des bruis sur les mesures et de l'incertitude sur les états du système. Il existe trois types de filtre de Kalman • Filtre de Kalman en temps continu • Filtre de Kalman discret standard pour les systèmes linéaires • Filtre de Kalman étendu pour les systèmes non linéaires Notre système et non linéaire donc en appliquons le troisième type pour notre MSAP (Filtre de Kalman étendu) [40], [44]. 4.4.2.1. Filtre de Kalman en temps continu Le modèle stochastique du filtre de Kalman en temps continu est défini par le modèle d’état suivant : • (4.16) X (t) = AX(t) + BU(t) + W(t) Y(t) = CX(t) + V(t) X (t ) : le vecteur d'état ou de modèle Y (t ) : le vecteur de sortie ou de mesure U (t ) : le vecteur de commande A : la matrice fondamentale qui caractérise le système B : la matrice d'application de la commande C : la matrice de sortie (matrice d'observation) W (t ) : le bruit sur l’état ou bruit de modèle X (t ) V (t ) : le bruit sur la sortie Y (t ) ou de mesure. Afin d’obtenir une estimation optimale par filtre de Kalman, W (t ) et V (t ) doivent être centrés, blancs, gaussiens et décorrélés. Ces bruits sont donc entièrement caractérisés par leurs matrices de covariance Q et R , admettent les propriétés statistiques suivantes [11]: - Leurs valeurs moyennes sont nulles : E = {W(t)} = 0 E = {V(t)} = 0 - L’absence de corrélation entre W (t ) et V (t ) : { } E = W(t)V T (t) = 0 (4.17) (4.18) - Leurs auto-corrélations s’expriment par : 75 Chapitre 4: Commande floue directe du couple sans capteur de vitesse d’un groupe motopropulseur. E = {W(t 1 )W(t 2 )} = Q.δ (t 2 - t 1 ) E = {V(t 1 )V(t 2 )} = R.δ (t 2 - t 1 ) (4.19) Avec : E : L’espérance mathématique. δ (t ) :une fonction d'impulsion de Dirac. Q et R : sont deux matrices définies positives et symétriques. La structure de base d’un observateur stochastique par filtre de Kalman est présentée par le schéma bloc de la Figure 4.15. Figure 4.15: Filtre de Kalman en temps continu L’observateur de FK en temps continu, basé sur le modèle (4.16) est donné par le système (4.20) • Xˆ (t) = AXˆ(t) + BU(t) + K(t)(Y(t)-Yˆ(t)) Y(t) = CXˆ(t) (4.20) Avec : X̂(t) : est l'estimation de X(t) La dynamique de l’erreur d’observation ε est donnée par le système d’équations suivant : ε = X(t) − X̂(t) • • • ε = X − X̂ = (A − K(t)C)ε + W(t) − K(t)V(t) 76 (4.21) Chapitre 4: Commande floue directe du couple sans capteur de vitesse d’un groupe motopropulseur. Calcul du gain optimal du filtre de Kalman: (4.22) K(t) = AP(t)CT R(t)−1 La covariance de l’erreur d’estimation: La covariance de l’erreur d’estimation P(t) = E{εε T } est la solution de l'équation suivante P(t) = AP(t) + P(t)A T + Q − K(t)RK T (t) (4.23) La convergence du filtre est assurée, lorsque les matrices de covariance Q et R sont bornées et définies positives, que le modèle est observable et que la matrice de covariance initiale de l’erreur P0 est définie positive. 4.4.2.2 Filtre de Kalman discret standard Le filtre de Kalman discret standard, permet l’estimation de l’état d’un système linéaire. La forme discrète du filtre de Kalman est basée sur le modèle continu (4.16), en introduisant les bruits discrets W (k ) et V (k ) , sur l’état et la sortie[44] : X(k + 1 ) = Ad X(k) + BdU(k) + W(k) Y(k + 1 ) = Cd X(k) + V(k) (4.24) Avec: Ad , B d et C d matrices du système discret. Ces matrices sont réactualisées à chaque instant d’échantillonnage Te , en utilisant une matrice de transition M t (t ) seulement développée à l’ordre 1 pour minimiser les temps de calcul, définie par : M t (t ) = e At (4.25) Nous obtenons les matrices discrétisées à la période Te suivantes: Ad = e ATe ≈ I − ATe Te Aτ Bd = ∫ e Bdτ ≈ BTe 0 C = C d (4.26) Avec : I est la matrice d’identité d'ordre selon la dimension du vecteur d'état. 77 Chapitre 4: Commande floue directe du couple sans capteur de vitesse d’un groupe motopropulseur. Les bruits discrets doivent vérifier les mêmes hypothèses que les bruits continus : ils doivent êtres centrés, blancs, gaussiens et décorrélés des états estimés, stationnaires et admettent les propriétés statistiques suivantes : E = {W(k)} = 0 E = {V(k)} = 0 T ; E = {W(k)V(k) T } = 0 ; E = {W(k)W(n) } = Q(k)δ(k)δ { } E = V(k)V(n) T = R(k)δ(k)δ (4.27) δ (k n ) : est le symbole de Kronecker, qui vaut 1 si k = 1 . Q et R: sont, respectivement, les matrices de covariances des bruits W (k ) et V (k ) . L'Algorithme d'estimation de l'observateur de Kalman standard comporte deux étapes, une étape de prédiction qui consiste à évaluer les variables d'états à partir du model du système, la second étape est celle de la correction, qui consiste à corriger l'erreur de prédiction sur les variables en utilisant la différences existantes entres les variables observées et celle mesurées. Ces deux étapes sont introduites par une initialisation du vecteur d’état et des matrices de covariances. - Initialisation de l'état du système et de sa matrice de covariance : X (0 / 0) = X (0) P ( 0 / 0 ) = P (0) (4.28) L’état initial du système X 0 et les matrices initiales de covariance Q0 et R0 sont placés ainsi que la valeur initiale de la matrice de covariance d’état P0 . Cette dernière peut être considérée comme matrice diagonale, où tous ses éléments sont égaux. Les valeurs initiales des matrices de covariance reflètent le degré de la connaissance des états initiaux. Les valeurs trop élevées indiquent peu d'informations sur les états, en outre des problèmes de divergence et de grandes oscillations des évaluations d'état autour d'une valeur vraie peuvent se produire. Avec des valeurs basses la convergence de vitesse peut diminuer. Étape 1: Phase de prédiction: § Estimation sous forme de prédiction L’objectif de cette étape est de construire une première estimation du vecteur d’état à l’instant (k+1) à partir des mesures disponibles à l'instant k : ∧ X ( k + 1 / k) = Ad Xˆ(k / k) + BdU(k) (4.29) Ainsi, cette mesure de l’état permet de prédire la sortie : 78 Chapitre 4: Commande floue directe du couple sans capteur de vitesse d’un groupe motopropulseur. ∧ ∧ (4.30) Y (k + 1 / k) = C X (K + 1 / k) Mise à jour intermédiaire de la matrice de covariance de l'état en tenant compte de § l'évolution prévue par l'équation d'évolution de l'état: Cette matrice doit être réactualisée, elle est donnée par la formule suivante : (4.31) P( k + 1 / k) = A d P(k / k)ATd (k) + Q(k) Étape 2: Phase de correction: Calcul du gain du filtre optimal à l'instant (k+1) : § ( K(k + 1) = P(k + 1/ k)C T (k) C(k)P(k + 1 / k)C T (k) + R(k) ) −1 (4.32) Ce gain est choisi pour réduire au minimum la variance d’erreur d’estimation des états à estimer. • Mise à jour de la matrice de covariance de l'état: P(k + 1 / k + 1) = (I − K(k + 1)C)P(k + 1 / k) • (4.33) Réactualisation de l'estimation de l'état: En fait la phase de prédiction permet d’avoir un écart entre la sortie mesurée Y (k + 1) ) et la sortie prédite Y (k + 1 / k ) . Pour améliorer l’état il faut donc tenir compte de cet écart et le corriger par l’intermédiaire du gain de filtre de kalman K (k + 1) .En minimisant la variance de l’erreur, on obtient l’expression du nouveau vecteur d’état estimé à l’instant (k + 1) : x̂ (k + 1/k + 1) = x̂ (k + 1/k ) + K (k + 1)[y(k + 1) - Cx̂ (k + 1/k )] Le filtre de Kalman standard discret peut se mettre sous la forme du schéma suivant: Figure 4.16: Filtre de Kalman standard discret 79 (4.34) Chapitre 4: Commande floue directe du couple sans capteur de vitesse d’un groupe motopropulseur. 4.4.2.3 Filtre de Kalman étendu Si on veut estimer l’état d’un système non linéaire on utilise le filtre de Kalman étendu donné par l’équation suivante: X(k + 1) = f (X(k), u(k) ) + W(k) = A d X(k) + B d U(k) + W(k) Y(k) = h (X(k)) + V(k) = C d X(k) + V(k) (4.44) Avec A d = ∂f ∂X ; Bd = ∂f ∂X X(k) = X̂(k) ; Cd = ∂h ∂X X(k) = X̂(k) (4.45) X(k) = X̂(k) Les bruits discrets étendus sont blancs, gaussien et de moyenne nulle. Ces bruits sont définis par leurs matrices de covariance ( Q(k ) , R (k ) ). L'algorithme du filtre de Kalman étendu est le même celle du filtre de Kalman standard décrit précédemment comporte deux étapes, une étape de prédiction qui consiste à évaluer les variables d'états à partir du model du système, la seconde étape est celle de la correction, qui consiste à corriger l'erreur de prédiction sur les variables en utilisant les différences existantes entres les variables observées et celle mesurées. Ces deux étapes sont introduites par une initialisation du vecteur d’état et des matrices de covariances. 4.4.3 Application du filtre de Kalman étendu L'application du filtre de Kalman étendu FKE est basé sur le modèle du système. Le cas idéal consisterait à choisir un model avec référentiel d − q lié au rotor. Pour notre model le filtre de Kalman étendu est appliqué pour un système dont le vecteur d’état estimé est étendu à la vitesse mécanique de rotation, la position électrique du rotor, le couple de charge et à la résistance statorique. 4.4.3.1 Model d'état étendu de la MSAP en temps continu La représentation matricielle complète de la MSAP dans le repère d-q qui nous permettra de synthétiser notre observateur sera donc la suivante : dX(t) = AX(t) + Bu(t) dt Y(t) = CX(t) (4.46) Avec [ X= Id Iq Ω θ Cr Rs ] T ; [ ] U=Vd Vq T [ ; Y = Id Iq 80 ] T (4.47) Chapitre 4: Commande floue directe du couple sans capteur de vitesse d’un groupe motopropulseur. 1 Rs − L d L d −pL Ω q A = Ld − Lq p Iq J 0 0 0 1 L d 0 B= 0 0 0 0 0 1 Lq 0 0 0 0 Lq Ω Ld 1 Rs −p Lq Ld − Lq Φ p Iq + p m J J 0 0 0 p 0 0 Φm Ω 0 0 Lq F 1 − r 0 − J J 0 0 p 0 0 0 −p 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 (4.48) (4.49) 1 0 0 0 0 0 C= 0 1 0 0 0 0 4.4.3.2 Discrétisation du model du système L’étape suivante consiste à discrétiser l’ensemble des matrices obtenues ci-dessus. Nous obtenons les matrices discrétisées à la période d’échantillonage Te suivante : Ad = e ATe ≈ I − ATe Te Aτ Bd = ∫ e Bdτ ≈ BTe 0 C = C d (4.50) On obtient alors le système suivant : X(K+1) = AdX(k)+ BdU(k) Y(k)= CdX(k) (4.51) En utilisant l'équation (4.50) on peut déduire: Lq Rs(k) Ts p TsΩ(k) 0 1− Ld Ld Φ R (k) Ld − p m TsΩ(k) 1 − s Ts − p L TsΩ(k) Lq Lq q Ld − Lq Ad = Ld − Lq Φm F 1 − r Ts p J Ts Iq(k) pTs J Id(k)+ pTs J J s pT 0 0 s 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 0 − Ts J 1 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 1 (4.52) 81 Chapitre 4: Commande floue directe du couple sans capteur de vitesse d’un groupe motopropulseur. 1 L Ts d 0 Bd = 0 0 0 0 0 1 Ts Lq 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 Cd = 0 1 0 0 0 0 (4.53) Le model discret non linéaire de la MSAP est donné par l'équation suivante: X(k + 1 ) = f [X(k),U(k),k ] Y(k) = CX(k) I d (k + 1 ) I (k + 1 ) q Ω(k + 1 ) = f [X(k),U(k), k ] = θ(k + 1 ) C r (k + 1 ) R s (k + 1 ) (4.54) f1 f 2 f3 f4 f5 f 6 (4.55) En utilisant l’équation (4.5) on peut déduire : Lq Rs(k) 1 Ts I d (k) + p Ts Ω(k)I q(k) + TsVd (k) f1 = 1 − Ld Ld Ld Rs(k) Ld 1 f 2 = − p L Ts Ω(k)I d (k) + 1 − L Ts I q(k) + L TsVq(k) q q q Ld − Lq Fr Φm 1 f3 = p Ts I d (k)I q(k) + p Ts I q(k) + 1 − Ts Ω(k) − Ts C r (k) J J J Ld f 4 = pTs Ω(k) + θ(k) f 5 = Cr (k) f 6 = Rs(k) (4.56) 4.4.3.3 Modèle stochastique non linéaire de la MSAP Pour tenir compte des incertitudes et des perturbations du système, la MSAP est représentée par le modèle stochastique non linéaire suivant : X(k + 1) = f [X(k), U(k), k ] + W(k) Y(k) = CX(k) + V(k) (4.57) Ou W (k ) et V (k ) sont respectivement les vecteurs de bruit sur le système (bruit d’état) et le bruit sur les mesures caractérisées par leurs valeurs moyennes nulles. 82 Chapitre 4: Commande floue directe du couple sans capteur de vitesse d’un groupe motopropulseur. 4.4.3.4 Détermination des matrices de covariances des bruits et d’état Le filtre de kalman considère la matrice de covariance du vecteur d’état P et les matrices de covariances des vecteurs des bruits de système et de mesure comme les suivantes : { { } (4.58) Q = E W(k)W T (k) R = E V(k)V T (k) } En supposant que Q et R sont diagonaux, les paramètres dans les axes α et β sont les mêmes .Il suit de cela au total que quatre éléments de covariance de bruits doivent être connus. 4.4.3.5 Implantation de l’Algorithme du FKE discret Initialisation de l'état du système et de sa matrice de covariance: • x(0/0) = x(0) P(0/0) = P(0) (4.59) Estimation sous forme de prédiction • ∧ X ( k + 1 / k) = f(X̂(k / k), u(k), k) (4.60) ∧ (4.61) ∧ Y(k + 1 / k) = C X(K + 1 / k) • Calcul de la matrice de prédiction de covariance du filtre: (4.62) P( k + 1 / k) = F(k)P(k / k)FT (k) + Q Tel que : F(k) = ∂f ∂X (4.63) ∧ X = X ( k / k) Ou F est définie par ∂f1 ∂X 1 ∂f 2 ∂X1 ∂f 3 ∂X F(k) = 1 ∂f 4 ∂X1 ∂f5 ∂X 1 ∂f 6 ∂X1 ∂f1 ∂X 2 ∂f 2 ∂X 2 ∂f 3 ∂X 2 ∂f 4 ∂X 2 ∂f5 ∂X 2 ∂f 6 ∂X 2 ∂f1 ∂X 3 ∂f 2 ∂X 3 ∂f 3 ∂X 3 ∂f 4 ∂X 3 ∂f 5 ∂X 3 ∂f 6 ∂X 3 ∂f1 ∂X 4 ∂f 2 ∂X 4 ∂f3 ∂X 4 ∂f 4 ∂X 4 ∂f 5 ∂X 4 ∂f 6 ∂X 4 ∂f1 ∂X 5 ∂f 2 ∂X 5 ∂f 3 ∂X 5 ∂f 4 ∂X 5 ∂f5 ∂X 5 ∂f 6 ∂X 5 83 ∂f1 ∂X 6 ∂f 2 ∂X 6 ∂f 3 ∂X 6 ∂f 4 ∂X 6 ∂5 ∂X 6 ∂f 6 ∂X 6 X = X∧ ( k / k) (4.64) Chapitre 4: Commande floue directe du couple sans capteur de vitesse d’un groupe motopropulseur. 1 1− Ts Rs L d pLd Ω - Ts Lq F(k)= p Ld − Lq Iq Ts J 0 0 0 ( ) pLq pLd Ω Ts Iq Lq Ld L pΦ 1 1− Ts Rs - Ts m − Ts d Id Lq Ld Lq p Ld − Lq pΦm F Ts Id + Ts 1− Ts J JLd Js 0 pTs Ts ( ) 0 0 0 0 1 Ld 1 0 0 - Ts Lq 1 0 − Ts 0 J 1 0 0 0 1 0 0 0 1 0 0 - Ts (4.65) ~ Y(k+1/k)= Y(k+1)− Ŷ(k +1/k) (4.66) - Calcul du gain du filtre optimal à l'instant (k+1) : ( ) K(k + 1) = P(k + 1/ k)CT (k) C(k)P(k + 1 / k)CT (k) + R(k) −1 (4.67) - Mise à jour de la matrice de covariance de l'état: P(k + 1 / k + 1) = (I − K(k + 1)C )P(k + 1 / k) (4.68) - Réactualisation de l'estimation de l'état: x̂(k + 1/k + 1) = x̂(k + 1/k) + K(k + 1)(y(k + 1) - Cx̂(k + 1/k)) (4.69) 4.4.5 Simulation de la Commande DTFC d'un groupe motopropulseur sans capteurs de vitesse et de position, utilisant le filtre de Kalman étendu La figure 4.17 présente le schéma bloc de la commande floue directe du couple du groupe motopropulseur sans capteur de vitesse, en introduisant le filtre de Kalman étendu. Les réglages des matrices de covariance Q et R ont été effectués par des essais en simulation afin d’assurer une stabilité dans toute la plage de vitesse, tout en respectant un compromis entre la dynamique et les erreurs statiques. Les Figures 4.18 illustrent les performances de la commande DTFC du groupe motopropulseur sans capteur de vitesse pour un démarrage en charge suivi d’une application d’un couple de charge C r = 60 N .m à t = ......s 84 Chapitre 4: Commande floue directe du couple sans capteur de vitesse d’un groupe motopropulseur. εΦs + Φ*s * Tem - + εc Vs Contrôleurs à logique γ θ + V floue θΦ Φ̂ s Tˆem * Tem s - s Estimation du couple, du flux et la position IP PMSM Sa Commande S b MLI vectorielle S c θˆ vd vq dq iˆd F K E iˆq R̂s + Charge véhicule Onduleur triphasé va ia id abc iq vb ib vc ic Ω*m Figure 4.17 : Régulation de vitesse par la DTFC d'une MSAP utilisant le FKE Figure 4.18 : Réponse en vitesse de la MSAP commandé par DTFC sans capteur de vitesse utilisant le FKE 85 Chapitre 4: Commande floue directe du couple sans capteur de vitesse d’un groupe motopropulseur. 4.5 Application à la traction électrique On a considéré, dans un premier, que la solution monomoteur donnée, Figure 1.1 : la chaîne de traction ne comporte qu’un seul moteur central dont on répartit la puissance mécanique sur deux roues motrices via une transmission mécanique constituée d’un réducteur de vitesse et d’un différentiel mécanique. L’objectif de la structure proposée dans ce paragraphe (solution bimoteur), Figure 4.19, est de reproduire au moins le comportement d’un différentiel mécanique [50]-[54]. CS1 Batterie Réducteur M1 M2 Figure 4.19 : Structure bimoteur dans une chaîne de traction électrique L’objectif de ce paragraphe est d’analyser sous le logiciel Matlab/Simulink le comportement du système de traction (groupe motopropulseur) contrôlé avec la commande floue directe du couple (DTFC) sans capteur de vitesse dans les différentes conditions de l’environement (terrain plat et incliné). Les paramètres du véhicule sont donnés en annexe. 4.5.1 Déplacement du véhicule sur un terrain plat Notre véhicule déplace avec vitesse linéaire de 80km / h (Figure 4.20 (a)) qui correspond une vitesse angulaire de référence, pour les deux moteur, de 615rd / s (Figure 4.20 (b)). On remarque que la vitesse du véhicule atteint cette vitesse de référence après un certain retard ( 5,33s ) qui est s’explique par la présence de la constante de temps mécanique liée à la masse du véhicule (l’inertie du véhicule), Figure 4.20(a) . Dans cet essai, puisque le véhicule déplace sur un terain plat, alors les deux roues motrices parcourent des chemins identiques et avec la même vitesse de références. Les deux moteurs de traction tournent dans le même sens avec des vitesses identiques car on suppose les mêmes conditions de l’environnement, Figure 4.20 (b). La Figure 4.20(d) représente la variation des courants statoriques appelés par chaque moteur de straction. On remarque qu’il existe deux phases de dynamique de notre véhicule, la première est lors de démarrage, chaque moteur sollicite un très fort courant pour atteindre la consigne de vitesse imposée par le conducteur, ce courant est du au couple de démarrage causé par l’inertie du véhicule, la deuxième phase commence après t = 5,33s , où chaque moteur tend à développer un couple électromagnétique (Figure 4.20(b)) pour compensé le couple résistant total à l’avancement du véhicule sur un terrain plat, Figure 4.20(f). Les trajectoires des forces de traction sont illustrées par la Figure 4.20(e). 86 Chapitre 4: Commande floue directe du couple sans capteur de vitesse d’un groupe motopropulseur. (a) vitesse linéaire du véhicule (b) couples électromagnétiques (c) vitesses angulaires des moteurs (d) courants statoriques (e) forces de traction (f) couples résistants appliqués aux deux roues Figure 4.20 : Résultats de simulation – Déplacement du véhicule sur un terrain plat 4.5.2 Déplacement du véhicule sur un terrain incliné Notre véhicule déplace avec vitesse linéaire de 80km / h (Figure 4.21 (a)) qui correspond une vitesse angulaire de référence, pour les deux moteur, de 615rd / s (Figure 4.21 (b)). Mais à t = 10s , il monte une rampe de 10% (couple résistant lié au poids du véhicule. Donc les deux moteurs seront perturbés par ce couple résistant. On observe que les erreurs de vitesses provoquées par cette perturbation (l’inlinaison du terrain) sont rapidement compensées (voir le zoom sur ces figures 4.21 (a) et (c)). Les deux moteurs de traction 87 Chapitre 4: Commande floue directe du couple sans capteur de vitesse d’un groupe motopropulseur. tournent toujours dans le même sens avec des vitesses identiques car on suppose les mêmes conditions de l’environnement, Figure 4.21(c). Les couples développés par les moteurs pour maintenir le véhicule en une vitesse stabilisée de 80km / h sur le terrain inliné sont illustrées par la Figure 4.21 (b). La Figure 4.21 (d) représente la variation des courants statoriques appelés par chaque moteur de straction lors de la montée de la rampe. La Figure 4.21 (f) représente les couples résistants à l'avancement du véhicule. Le couple lié à l’inclinaison du terrain est présenté sous forme d’échelon de 300 N.m appliqué à t = 10s . (a) vitesse linéaire du véhicule (b) couples électromagnétiques (c) vitesses angulaires des moteurs (d) courants statoriques (e) forces de traction (f) couples résistants appliqués aux deux roues Figure 4.21 : Résultats de simulation – Déplacement du véhicule sur un terrain incliné 88 Chapitre 4: Commande floue directe du couple sans capteur de vitesse d’un groupe motopropulseur. 4.6 Conclusion Dans ce chapitre, nous nous attacherons à améliorer la commande directe de couple afin, de réduire les oscillations de couple. Pour accomplir cet objectif nous nous avons développé la méthode DTFC-SVM. Elle est nommée commande floue directe du couple et elle utilise la MLI vectorielle. On suggère le remplacement des régulateurs à hystérésis et de la table de commutation par deux régulateurs à logique floue qui génère le module et l’angle de vecteur tension dans le but d’amener le flux statorique et le couple électromagnétique vers leurs références d’une façon optimale. Les variables de sortie ainsi obtenues sont utilisées par une modulation vectorielle pour obtenir les états de commutation de l’onduleur. Pour cette méthode nous avons conduit des simulations nombreuses pour analyser son efficacité et sa robustesse. Les résultats de simulation obtenus ont été comparés avec ceux de la commande DTC classique. Nous pouvons observer une réduction des oscillations de couple. Nous avons montré dans ce chapitre l’apport de la commande DTFC en termes de performances dynamiques, de robustesses et de découplage parfait du couple et du flux. 89 Conclution générale Conclusion générale Le travail envisagé dans ce mémoire porte sur la commande floue directe du couple d’un groupe motopropulseur sans capteur de vitesse destinée à la traction électrique. Dans le premier chapitre, nous avons présenté la modélisation du groupe motopropulseur, intégrant la représentation de la machine synchrone à aimants permanents et de son convertisseur d'alimentation associé. Dans le deuxième chapitre, nous avons présenté la commande vectorielle directe du groupe motopropulseur. Les simulations effectuées montrent que cette commande permet d’obtenir des performances dynamiques satisfaisantes, mais l’inconvénient d’une forte dépendance vis-à-vis des paramètres de la machine. Dans le troisième chapitre, On a abordé une structure de commande DTC classique appliquée au modèle du MSAP alimenté par un onduleur de tension. On peut conclure que la DTC présente de bonnes performances dynamiques et statiques de couple et de flux. En revanche, l’évolution des deux grandeurs commandées (le flux et surtout le couple) présentent des fluctuations, c’est l’inconvénient majeur de ce type de commande. Afin d’avoir une meilleur appréciation des résultat obtenus, par les deux techniques de commande, on a développé une étude comparative des performances statiques et dynamiques pour pouvoir, par la suite, faire un choix du type de commande suivant les spécifications de l’application envisagée. On a donné une contribution pour une comparaison détaillée entre ces deux techniques de contrôle, en insistant sur leurs avantages et leurs inconvénients. Les résultats de simulations montrent que la commande vectorielle avec régulateur classique (PI) permet d’obtenir des performances dynamiques et statiques satisfaisantes mais elle est sensible aux variations paramétriques de la machine. La stratégie de commande directe du couple qui est basée sur l’estimation et de la position du flux statorique et du couple, est insensible aux variations paramétriques de la machine. Seule la variation de la résistance statorique qui dégrade les performances de la commande DTC du MSAP. Plusieurs recherches récentes ont prouvés que la variation de cette résistance statorique peut réduire la robustesse de l’entraînement voire même provoquer l’instabilité de l’actionneur. La commande du groupe motopropulseur synchrone qui a été retenue, est une commande en couple, il faut noter que cette commande va être modifiée tout au long de ce travail, afin de mettre en évidence les avantages et les inconvénients de différentes structures. Dans le quatrième chapitre, nous nous attacherons à améliorer ce type de commande afin, de réduire les oscillations de couple. Pour accomplir cet objectif nous nous avons développé la méthode DTFC-SVM. Elle est nommée commande floue directe du couple et elle utilise la MLI vectorielle. On suggère le remplacement des régulateurs à hystérésis et 90 Conclution générale de la table de commutation par deux régulateurs à logique floue qui génère le module et l’angle de vecteur tension dans le but d’amener le flux statorique et le couple électromagnétique vers leurs références d’une façon optimale. Les variables de sortie ainsi obtenues sont utilisées par une modulation vectorielle pour obtenir les états de commutation de l’onduleur. Pour cette méthode nous avons conduit des simulations nombreuses pour analyser son efficacité et sa robustesse. Nous avons montré par de nombreuses simulations l’apport de la commande DTFC en termes de performances dynamiques, de robustesses et de découplage parfait du couple et du flux. En suite, nous avons présenté une méthode d’estimation utilisant un régulateur PI, de la résistance statorique pour compenser convenablement cette variation, et améliorer la robustesse de la commande DTFC du groupe motopropulseur synchrone à aimants permanent. A la fin de ce chapitre, nous nous somme intéressés au problème d’observation de l’état du groupe motopropulseur. Nous choisissons d’appliquer un filtre de Kalman étendu à la vitesse de rotation mécanique dans le but d’élaborer une commande DTFC sans capteur mécanique de vitesse. 91 Annexe Annexe LES PARAMÈTRES DU MOTEUR Nombre de paires de pôles : Fréquence nominale : Tension nominale : Résistance statorique : p=4 50 Hz 220 V R s = 0 .03 Ω Inductance directe : L d = 0.0002 H Inductance quadrature : L q = 0 .0002 H le flux des aimants : ϕ f = 0.08Wb Moment d’inertie : Coefficient de frottement : J = 0.031kg .m 2 fc=0.001868 kg.m2/s LES PARAMÈTRES DU VÉHICULE Masse de véhicule : Empattement : Distance entre les roues motrices : Rapport de réduction de vitesse : Rendement de la transmission : 92 1200kg 2,5 m 1,5 m 7,2/1 98 % Bibliographie Bibliographie [1] : F. Barrêt, Régimes transitoires des machines électriques, Collection des études de recherches, Edition Eyrolles, Paris, 1982. 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