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Octobre 2011
L’IRM MULTIPARAMETRIQUE
QUANTITATIVE PEUT-ELLE AMELIORER
LA DETECTION POST-HIFU DES
CANCERS PROSTATIQUES ?
T. Vitry 1, E. Niaf 2, N. Girouin 1, R. Boutier 1, M. Papillard 1, O. Rouvière 1
1 Service
d’imagerie urinaire et vasculaire
Hospices civils de Lyon, Hôpital Édouard Herriot
5, place d’Arsonval
69003 Lyon
2
INSERM,U 556, 151 cours Albert Thomas, 69424 Lyon Cedex 03
1
Plan
1. Introduction / Rationnel
2.
3.
4.
5.
Objectifs
Matériel et méthode
Résultats et discussion
Conclusion
2
Les ultrasons focalisés de haute intensité (HIFU)
• Thérapie focale mini invasive du cancer de la prostate
• Depuis 1995 à Lyon (HEH, U 556 INSERM, EDAP – Technomed)
• L’HIFU représente une alternative aux traitements de référence de
l’ADK prostatique localisé (T1 – T2), avec un PSA < 15-20 ng/ml et
idéalement une prostate < 40 g :
• Concerne :
• Patients présentant des contre indications opératoires (âge, état
général, comorbidités) ou à la radiothérapie externe (RTE)
• Patients âgés désirant une alternative mini invasive
• Rattrapage des récidives post RTE
3
Les ultrasons focalisés de haute intensité (HIFU)
• Les résultats préliminaires sont très encourageants avec une survie à
5 ans sans progression estimée entre 66 et 78 % *
*Poissonnier L., Chapelon J.Y., Rouvière O., Curiel L., Bouvier R., Martin X. , et al. Control
of prostate cancer by transrectal HIFU in 227 patients Eur. Urol. 2007 ; 51 : 381-387
*Uchida T., Ohkusa H., Yamashita H., Shoji S., Nagata Y., Hyodo T. , et al. Five years
experience of transrectal high-intensity focused ultrasound using the Sonablate device in
the treatment of localized prostate cancer Int. J. Urol. 2006 ; 13 : 228-233
*Blana A., Walter B., Rogenhofer S., Wieland W.F. High-intensity focused ultrasound for
the treatment of localized prostate cancer: 5-year experience Urology 2004 ; 63 : 297300
4
Les ultrasons focalisés de haute intensité (HIFU)
• Principes techniques et conditions de réalisation
• Sous AG ou rachi anesthésie
• Contrôle échographique par transducteur transrectal
• Concentration de l’énergie acoustique au point focal
• Obtention d’une nécrose de coagulation glandulaire par une
succession de tirs étagés sur toute la hauteur de la prostate ou
l’hémi prostate
• Préservation des tissus situés entre le transducteur et le point
focal
5
Les ultrasons focalisés de haute intensité (HIFU)
6
Les ultrasons focalisés de haute intensité (HIFU)
Peau
‘Lésion’ de nécrose de coagulation au point focal
Organe cible
Transducteur
Faisceau US de haute intensité
Tumeur
Les tissus entre le transducteur et le point focal sont épargnés
Adapté de: Kennedy JE et al, Nat Rev Cancer 2005; 5:341
7
Les ultrasons focalisés de haute intensité (HIFU)
•
La quantité de tissu détruite en un seul tir est faible :
• Cylindre d'environ 20 mm x 2 mm x 2 mm
•
Pour détruire toute la glande, il faut donc multiplier les tirs couche par couche
8
Les ultrasons focalisés de haute intensité (HIFU)
• Avantages
• Temps d’hospitalisation court
• Peu de complication (rectales ou urétrales), préservation
théoriquement possible des nerfs érectiles si hémi traitement
• Plusieurs sessions possibles
• Limites
• Volume prostatique : résection préalable nécessaire pour les
prostate > 50 g
• Sous traitement des 7-10 mm les plus antérieurs de l’apex,
situés au delà de la focale du transducteur pour ne pas léser le
sphincter strié
9
Problématique des récidives tumorales post - HIFU
• La récidive locale est définie par la ré ascension du PSA après
traitement :
• Pas de consensus après un traitement par HIFU
• Analogie avec la RTE : critères de phœnix (nadir + 2 ng/ml)
• En pratique : réascension du PSA après le nadir / au moins une
biopsie positive à 3 – 6 mois
• L’apex est le plus souvent concerné du fait des contraintes
techniques précédemment décrites
• Nécessité d’une imagerie fiable pour détecter et estimer le volume
cible, guider les biopsies puis adapter le traitement
10
Problématique des récidives tumorales post - HIFU
• L’IRM est donc l’examen clé. La détection repose en routine sur des
critères qualitatifs visuels :
• Séquence T2 peu informative car prostate remaniée, difficile
d’interprétation*
• Séquences T1 dynamiques après injection : bonne sensibilité
pour la détection des foyers hypervasculaires précocemment
rehaussés *
*Ben Cheikh A., Girouin N., Ryon-Taponnier P., Mège-Lechevallier F., Gelet A., Chapelon J.Y. , et al. MR detection
of local prostate cancer recurrence after transrectal high-intensity focused US treatment: preliminary results J.
Radiol. 2008 ; 89 (5Pt1) : 571-577
*Cheikh AB, Girouin N, Colombel M, Marechal JM, Gelet A, Bissery A, Rabilloud M, Lyonnet D, Rouviere O:
Evaluation of T2-weighted and dynamic contrast-enhanced MRI in localizing prostate cancer before repeat
biopsy. Eur Radiol 2009, 19(3):770-778.
11
Problématique des récidives tumorale post - HIFU
• Mais…l’IRM manque de spécificité…
• pour différencier les foyers de cancer résiduels des
nodules adénomateux non détruits voire de la fibrose
post-HIFU, s’exprimant l’un et l’autre comme le cancer par
des prises de contraste nodulaires hypervascuaires
• De plus, cette distinction est visuellement difficile au sein
d’une prostate résiduelle remaniée par le traitement et
devenue atrophique
• …Elle oriente toutefois les prélèvements vers du tissu vivace,
bénin ou malin
12
Problématique des récidives tumorale post - HIFU
Patient de 81 ans traité par HIFU pour un ADK gleason 6 (3+3) ; récidive biologique avec un PSA à 5,8 (nadir à 0,4 en post HIFU)
IRM DYNAMIQUE, coupes axiales en séquence pondérée T1 EG fat sat après injection
2 prises de contraste d’intensité similaire très supectes de récidives locales en partie moyenne antérieure droite et base gauche
Biopsies ciblées : ADK gleason 8 (4+4) en PMD, fibrose post-HIFU en base gauche
13
Problématique des récidives tumorale post - HIFU
• Donc…
• L’utilisation de paramètres quantitatifs étudiant de manière
objective la cinétique de rehaussement des lésions
détectées en IRM est une option séduisante pour tenter de
différencier nodules bénins et récidive et permettre de
mieux guider les biopsies
• L’évaluation de la densité cellulaire par le calcul du
coefficient apparent de diffusion semble également être un
outil potentiellement intéressant dans cette indication
14
Plan
1. Introduction / Rationnel
2. Objectifs
3. Matériel et méthode
4. Résultats et discussion
5. Conclusion
15
2. Objectifs
• 1/ Évaluer l’apport des paramètres IRM quantitatifs et
semi quantitatifs dans la détection des récidives de
cancer de prostate après traitement par ultrasons
focalisés de haute intensité
• 2/ Evaluer l’intérêt, en particulier, de la séquence de
diffusion dans cette indication
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Plan
1. Introduction / Problématique
2. Objectifs
3. Matériel et méthode
4. Résultats
5. Discussion
6. Conclusion
17
Méthodologie
• Étude rétrospective menée dans notre centre de février 2009 à mai 2010
portant sur 50 patients tous adressés pour récidive biologique, ayant
bénéficié en première ou deuxième intention d’un traitement par HIFU
(une ou plusieurs sessions)
• Imagerie réalisée sur une IRM 1,5 T (Siemens Symphony)
• Détection des lésions hypervasculaires sur les séquences dynamiques
pondérées T1 type FLASH avec saturation spectrale du signal de la
graisse après injection
• Analyse de la cartographie ADC
• PBP ciblées après IRM : 73 prélèvements effectués. Résultats histologiques
tous connus
• Relecture des IRM puis extraction des paramètres quantitatifs de diffusion
et de rehaussement pour chaque cible après contourage manuel par 2
radiologues
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Extraction des paramètres
•
Données quantitatives :
•
issues de la courbe de rehaussement (DCE MRI)
• Pentes : wash-in/wash-out (WI / WO)
• Temps d’arrivée au pic (TTP / TA)
• Pic (A)
• Aire sous la courbe (AUGC)
• Issues de la modélisation pharmacocinétique de la courbe de rehaussement
utilisant une AIF mesurée et un modèle mono exponentiel.
• Mesure du retard de rehaussement lésionnel (RET) par rapport à une ROI
témoin placée dans l’artère fémorale commune (AIF) : prise en compte des
variations interindividuelles physiologique de vitesse circulatoire
• Calcul de K trans (constante de transfert), Ve (volume extra cellulaire)
• Issues de la séquence de diffusion (DWI MRI) : calcul du coefficient apparent de
diffusion (ADC)
19
Extraction des paramètres quantitatifs
modélisation
20
Plan
1. Introduction / Problématique
2. Objectifs
3. Matériel et méthode
4. Résultats et discussion
5. Conclusion
21
Résultats par patients
• Sur les 50 patients :
• 31 patients (62 %) : cible unique
• 19 patients (38 %) : cibles multiples (au maximum 3 cibles)
• 7 patients présentaient des cibles multiples uniquement tumorales
• 10 patients présentaient des cibles multiples mixtes, bénignes et
tumorales
• 2 patients présentaient des cibles multiples uniquement bénignes
• Pour les cibles multiples :
• prédominance des cibles mixtes, rendant bien compte de la difficultés
du diagnostic basé sur des paramètres visuels
• Peu de cibles multiples uniquement bénignes
22
Résultats par cibles
• Sur les 73 cibles biopsiées :
• 45 cibles positives (61,6 %) concernant 37 patients
• 29 patients : cible unique
• 8 patients : cibles multiples (2 cibles maximum)
• 28 cibles négatives (38,4 %) concernant 23 patients
• 20 patients : cible unique
• 3 patients : cibles multiples (3 cibles maximum)
23
Résultats pour les paramètres issus de la courbe de rehaussement
AUGC
Cibles
bénignes
Cibles
tumorales
WI
WO
A
TA
Moyenne 9,547532621 83,4779748 -0,92330608 1,230598886 5,472942902
Ecart
type
1,815658211 12,20738596 2,111416596 0,200797238 0,639411671
Moyenne 9,592020572 86,77879345 -0,313765259 1,223664824 5,244662425
Ecart
type
3,409150707 12,43332982 2,012000877 0,389659741 0,830372486
p
0,471407899 0,135662397 0,114530569 0,460653084 0,096960961
• Absence de différence significative entre les cibles bénignes et
tumorales
• Toutefois, une tendance logique se dégage en faveur d’un WI / WO et
d’un TTP plus rapide pour les cibles tumorales
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Résultats pour les paramètres issus de la courbe de rehaussement
AUGC
Cibles
bénignes
Cibles
tumorales
WI
WO
A
TTA
Moyenne 9,547532621 83,4779748 -0,92330608 1,230598886 5,472942902
Ecart
type
1,815658211 12,20738596 2,111416596 0,200797238 0,639411671
Moyenne 9,592020572 86,77879345 -0,313765259 1,223664824 5,244662425
Ecart
type
3,409150707 12,43332982 2,012000877 0,389659741 0,830372486
p
0,471407899 0,135662397 0,114530569 0,460653084 0,096960961
• Absence de différence significative entre les cibles bénignes et
tumorales
• Toutefois, une tendance logique se dégage en faveur d’un WI / WO et
d’un TTP plus rapide pour les cibles tumorales
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Résultats pour les paramètres issus de la courbe de rehaussement
Modélisation 3D analysant TA, WI et WO :
Tendance confirmée pour les lésions tumorales (en rouge) à avoir un temps d’arrivée au pic de rehaussement,
un WI et un WO plus rapides
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Résultats pour les paramètres issus de la courbe de rehaussement
Modélisation 3D analysant TA, WI et WO :
Tendance confirmée pour les lésions tumorales (en rouge) à avoir un temps d’arrivée au pic de rehaussement,
un WI et un WO plus rapides
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Résultats pour les paramètres issus du modèle pharmacocinétique
et de la séquence de diffusion
RET
Cibles bénignes
Cibles tumorales
Ktrans
ve
ADC
Moyenne
1,662789921
0,801571947
9,773905033
140,6917469
Ecart type
0,834506013
0,728368646
4,732858541
34,4287578
Moyenne
1,7262011
0,701772484
9,312781416
146,7431863
Ecart type
1,018609308
0,411293984
4,022600498
34,66459491
p
0,387095156
0,256276411
0,335691496
0,23563731
• Absence de différence significative entre les cibles bénignes et
tumorales, en particulier pour le coefficient apparent de diffusion
•Les valeurs d’ADC sont même plus basses en moyenne pour les lésions
bénignes !!
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Résultats pour les paramètres issus du modèle pharmacocinétique
et de la séquence de diffusion
RET
Cibles bénignes
Cibles tumorales
Ktrans
ve
ADC
Moyenne
1,662789921
0,801571947
9,773905033
140,6917469
Ecart type
0,834506013
0,728368646
4,732858541
34,4287578
Moyenne
1,7262011
0,701772484
9,312781416
146,7431863
Ecart type
1,018609308
0,411293984
4,022600498
34,66459491
p
0,387095156
0,256276411
0,335691496
0,23563731
• Absence de différence significative entre les cibles bénignes et
tumorales, en particulier pour le coefficient apparent de diffusion
•Les valeurs d’ADC sont même plus basses en moyenne pour les lésions
bénignes !!
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Résultats pour les paramètres issus du modèle pharmacocinétique
et de la séquence de diffusion
Par ailleurs, L’analyse visuelle de l’ADC n’est pas plus discriminante…
Patient de 81 ans ; récidive biologique avec un PSA à 5,8 (nadir à 0,4 en post HIFU) : cartographie ADC
Plages de restriction de la diffusion en partie moyenne antérieure droite et base gauche : pas de différence de signal à l’analyse visuelle
Valeurs moyennes d’ADC : 170 s/mm2 en PMD et 141 s/mm2 en BG
Biopsies ciblées : ADK gleason 8 (4+4) en PMD, fibrose post-HIFU en base gauche
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Plan
1.
2.
3.
4.
Introduction / Problématique
Objectifs
Matériel et méthode
Résultats et discussion
5. Conclusion
31
Au total
• Cette étude montre qu’il n’existe pas de paramètre quantitatif permettant de
distinguer de façon optimale les lésions tumorales des lésions bénignes en cas
de récidive post-HIFU de cancer de prostate
• Les résultats de l’IRM quantitative n’apportent donc aucun changement
potentiel quant à la technique et au ciblage des biopsies après traitement par
HIFU en cas de récidive biologique puisque toute cible hypervasculaire
suspecte sera biopsiée
• Les seules tendances (logiques) observées sont celles d’un WI / WO et d’un
temps d’arrivée au pic de rehaussement plus rapide en cas de lésion cible
tumorale
• La complexité des manipulations et la nécessité de disposer de logiciels dédiés
pour les calculs rendent donc la réalisation de l’IRM quantitative peu adaptée
à une activité clinique de routine pour améliorer la détection des récidives de
cancer de prostate après un ou des traitements par HIFU
32
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