URGENCES EN ONCOLOGIE STÉPHANIE COHEN-ZARADE, ALEXANDRE COFFIN, AURÉLIE SCEMAMA, MARION CHAPELLIER, CÉDRIC DE BAZELAIRE, ERIC DE KERVILER Service de Radiologie Diagnostique et Interventionnelle, Hôpital Saint-Louis, Paris INTRODUCTION INTR RODUCTION CAS 3 L’imagerie oncologique est devenue une spécialité à part entière avec surtout des examens de bilan d’extension, et de suivi régulier et programmé. Il existe cependant des urgences liées à la pathologie et aux traitements administrés. En voici quelques exemples types. Colite Neutropénique ou typhlite : CAS 1 Compression médullaire ou des racines de la queue de cheval : Elle apparaît dans un contexte de neutropénie fébrile induite par les traitements, notamment lors des inductions pour leucémie. Le patient présente classiquement des douleurs abdominales, de la fièvre et des nausées. L’atteinte prédomine sur le côlon droit ou le caecum (typhlite) mais peut se présenter sous la forme de pancolite. Elle peut être aseptique. Enfin, elle peut se compliquer de perforation ou hémorragie digestive massive. Un traitement par nutrition parentérale et antibiothérapie, au moins prophylactique est réalisé. Elle concerne 5 à 10% des patients ayant un cancer. Les mécanismes sont le plus souvent par extension épidurale d’une masse vertébrale ou par fracture pathologique. L’atteinte est à l’étage dorsal dans 70% des cas. Le patient se présente avec des douleurs vertébrales, un déficit moteur ou sensitif, ou des troubles sphinctériens. Le traitement est une chirurgie de décompression ou une radiothérapie. A B C A B Fig. 3 : A et B. Scanner abdomino-pelvien injecté au temps portal. Epaississement circonférentiel de la paroi du côlon droit avec œdème sous muqueux et importante infiltration de la graisse péricolique au contact. Pas de signe de complication, comme une pneumatose, un défaut de rehaussement pariétal, un pneumopéritoine ou un épanchement. CAS 4 Fig. 1 : A. IRM rachidienne sagittale T2 STIR : Envahissement des corps vertébraux L2-L3, fracture pathologique de L3 et eet de masse sur les racines de la queue de cheval. B et C. Séquences sagittale et axiale après injection de gadolinium : Prise de contraste épidurale avec aspect en » embase rideau » et compression des racines nerveuses. CAS 2 Syndrome cave supérieur : Il résulte le plus souvent d’une compression tumorale extrinsèque de la veine cave supérieure, d’un envahissement tumoral direct ou d’une thrombose cruorique étendue, notamment sur cathéter. Les deux causes tumorales les plus fréquentes sont les tumeurs bronchiques (surtout à petites cellules) et les lymphomes. Le patient se présente avec une dyspnée, des céphalées, un œdème de la partie supérieure du thorax et de la face. Le traitement est symptomatique, étiologique et un geste endovasculaire est parfois réalisé. A B Septicémie : La neutropénie fébrile est une complication fréquente des traitements. Elle survient au moment du Nadir des leucocytes (neutropénie la plus profonde) classiquement entre 7 et 14 jours après chaque cure. La cause la plus fréquente est une contamination sanguine à partir de la flore endogène digestive. Une imagerie est souvent demandée à la recherche d’un foyer infectieux profond. Au maximum, il existe un sepsis sévère avec une atteinte multiviscérale. Le pronostic est alors en grande partie lié à la rapidité d’instauration d’un traitement antiinfectieux. A B C C Fig. 2 : A et B. Scanner cervico-thoracique injecté au temps portal (70 secondes). Thrombose cruorique de la veine cave supérieure en regard du cathéter étendue jusqu’à l’oreillette droite. C. Extension aux veines jugulaires avec circulation cervicale collatérale superficielle. CONCLUSION L’imagerie joue un rôle important pour la gestion des urgences en cancérologie, tant pour en faire le diagnostic, que pour en évaluer la gravité. Il est important de connaître les complications des pathologies et de leurs traitements, de choisir le type d’examen adapté et de le réaliser rapidement, car souvent, le pronostic à court terme en dépend. Fig. 4 : A et B. Scanner thoraco-abdomino-pelvien injecté au temps portal, d’un patient suivi pour une leucémie aigue myéloide (LAM) type 3 en état de choc septique. Micronodules et nodules pulmonaires bilatéraux dius, micronodules et nodules hypodenses dius de la rate et des deux reins. Il s’agissait de microabcès disséminés ou « embols septiques » en rapport avec une septicémie à Candida Albicans, retrouvé sur les hémocultures. C. Les nodules apparaissent hypermétaboliques, hyperfixants au TEP-scanner. En dehors des bilans d’extension tumorale, ce dernier est un bon examen d’imagerie pour le bilan des diérents foyers infectieux. BIBLIOGRAPHIE 1. Radiographics 2013;33:1533-53. Imaging of oncologic emergencies: what every radiologist should know. 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