Dossier D ossier Sexualité et cancer du sein Sexuality and breast cancer D. Elia* L’ incidence du cancer du sein a doublé en 20 ans (figure 1) et elle progresse de 2 ou 3 % par an (tableau I). Mais dans le même temps la mortalité a reculé de 11 %. Ce constat explique le nombre irrésistiblement croissant des survivantes. L’après-cancer du sein est une longue tranche de vie pour des femmes aux prises avec de nombreuses difficultés. Parmi toutes les difficultés rencontrées par ces femmes (sociales, professionnelles, symptomatiques...), la sexualité est un domaine de la vie de tous les jours qui risque de subir une forte dégradation car : Le cancer – qui plus est du sein – est une maladie à fort impact négatif psychologique. Les traitements institués depuis le diagnostic jusque de longues années après ont leur propre impact négatif sur ce sujet. Les réponses thérapeutiques disponibles sont loin d’être toujours efficaces. Tableau I. Taux d’évolution annuel moyen de l’incidence entre 1978 et 2000 (47). Localisation du cancer Hommes (% par an) Femmes (% par an) Mésothéliome +4,76 +6,83 Mélanome de la peau + 5,93 + 4,33 Prostate + 5,33 - Foie + 4,84 + 3,38 Thyroïde + 2,89 + 4,80 Poumon + 0,58 + 4,36 Lymphome malin non Hodgkinien + 3,82 + 3,46 Rein + 2,70 + 3,74 Système nerveux central +2,25 + 3,09 = + 2,42 Sein Le cancer du sein est une maladie à fort impact négatif sur la sexualité Le cancer du sein est un événement qui porte en lui un pronostic particulièrement sévère en matière de sexualité car : Le mot “cancer” est à lui seul générateur d’angoisses, de peur et de dépression en ceci qu’il évoque la mort possible. De plus, il s’agit d’une maladie dont on n’est pas sûr que l’on va guérir même après plusieurs années. Ces sentiments sont antinomiques avec une sexualité harmonieuse. Entrer dans le monde du cancer (médecins cancérologues, centres anticancéreux, radiothérapeutes…) est particulièrement anxiogène (1). Qui plus est, le cancer est localisé dans l’organe symbole de la féminité, de la sexualité, de la séduction (2). Il ne s’agit pas d’une maladie que l’on peut oublier et cacher : le sein est visible aux autres et au partenaire, externe contrairement à l’utérus, aux ovaires. Le corps est devenu une menace, il fait parfois honte, on le cache. Le cancer de la femme jeune, situation de moins en moins exceptionnelle, est particulièrement délétère à la sexualité, car il interfère souvent de façon menaçante sur sa fécondité future alors qu’elle n’a peut-être pas encore fait le plein d’enfants, qu’il déstructure encore plus violemment chez elle l’image érotique du corps, qu’il induit souvent une carence estrogénique profonde vécue comme une énorme injustice à cet âge (3). Les traitements chirurgicaux sont parfois dévastateurs sur * Gynécologue, 2, rue de Phalsbourg, 75017 Paris. 34 Figure 1. Tendances de l’incidence et de la mortalité du cancer du sein chez la femme en France, 1980 à 2000. l’esthétique du sein : dévalorisation et culpabilisation de la femme vis-à-vis de son corps. Ainsi la mastectomie, on le verra, est particulièrement délétère à la qualité de vie sexuelle des femmes. L’éventuelle chimiothérapie est redoutable en ce domaine par la fatigue, l’alopécie, les divers malaises induits (5). La carence estrogénique est le plus souvent le quotidien obligé de ces femmes avec ses propres symptômes démobilisateurs sur le plan sexuel : bouffées de chaleur, suées mais surtout aussi sécheresse vaginale. Le mot cancer est de nature à démobiliser le partenaire (4) qui ne vit plus le corps de sa compagne comme un corps érotique, mais éventuellement comme une menace de mort démobilisatrice sur le plan de sa propre libido. L’étude de Boeckel (6) fait le point sur la qualité de vie sexuelle des anciennes cancéreuses du sein près de 8 ans après le diagnostic : 58 femmes ayant eu un cancer du sein sont comparées à 61 femmes sans La Lettre du Gynécologue - n° 325 - octobre 2007 cancer. Toutes remplissent des autoquestionnaires explorant la qualité de leur vie sexuelle et conjugale, la dépression, la fatigue et les symptômes climatériques. La vie sexuelle des cancéreuses est de moins bonne qualité que celle des femmes indemnes (p ≤ 0,01) : libido en baisse, incapacité de relaxation et d’accès aux plaisirs, difficultés d’excitation sexuelle et d’obtention de l’orgasme. La sécheresse vaginale est significativement reliée (p ≤ 0,05) à une activité sexuelle de mauvaise qualité. L’étude de Meyerowitz (7) note que parmi 863 femmes ayant eu un cancer du sein, un tiers déclare que la vie sexuelle est de moins bonne qualité et la plupart des femmes disent subir une diminution de la qualité de vie sexuelle portant sur une ou Tableau II. Cancer du sein : effets possibles des thérapies (9). Traitement chirurgical Modifications esthétiques, mastectomie/tumorectomie : peur, distorsion des sentiments, décoloration cutanée, sensibilité douloureuse. Hormonothérapie adjuvante Bouffées de chaleur, leucorrhées, sécheresse vaginale, douleurs, lubrification vaginale diminuée ou absente, rapports douloureux, libido en diminution, émotivité, angoisse. Radiothérapie Sécheresse, sensibilité, vulnérabilité cutanée, asthénie. Chimiothérapie Alopécie, asthénie, nausées, vomissement, ménopause précoce, diminution de la libido. plusieurs de ses composantes (excitation, lubrification, fantasmes, orgasme…). Dans cette étude, ce sont les femmes ayant dû subir un changement de statut estrogénique, celles qui vivent des problèmes conjugaux, qui souffrent de sécheresse vaginale qui témoignent d’une dégradation particulièrement marquée de leur vie sexuelle. Dans l’étude de Forbair (8), 549 femmes jeunes, âgées de 22 à 50 ans sont interrogées : environ la moitié des femmes déclarent que la qualité de leur vie sexuelle se dégrade dès le septième mois suivant le diagnostic. Parmi les 360 femmes ayant conservé une activité sexuelle, 52 % disent rencontrer des difficultés sexuelles sur au moins deux items du questionnaire administré. La difficulté la plus importante est associée à la sécheresse vaginale. Il existe aussi une importante dégradation de leur image corporelle : en particulier chez celles ayant eu une mastectomie, ou présentant une alopécie postchimiothérapie, celles ayant gagné ou perdu du poids ou ayant des difficultés conjugales. Les femmes aux prises avec les difficultés sexuelles les plus importantes sont celles présentant une sécheresse vaginale, ayant un mental peu élevé ainsi que celles ayant un partenaire peu concerné par leur maladie. Dossier D ossier Les différents traitements du cancer du sein ont des effets négatifs sur la sexualité Tableau III. L’activité et les problèmes sexuels enregistrés à la fin du premier traitement pour cancer de sein. Traitements choisis Total simple n = 558 Mastectomie seule n = 71 Lumpec- Mastec- Lumpectomie tomie + tomie + seule chimio- chimion = 208 thérapie thérapie n = 112 n = 167 P Sexuellement actif (%) 60 50 50,5 66,4 71,5 < 0,001 Postménopause au diagnostic (%) 63,7 77,5 76,4 48,2 52,4 < 0,001 Problèmes sexuels (IC95) 21,0 (18,5-23,5) 16,4 (9,723,1) 15,4 (11,619,3) 27,4 (21,233,6) 25,2 (20,729,7) < 0,001* Différents problèmes sexuels cités par les patients (%) Manque d’intérêt sexuel 23,4 17,2 16,3 33,6 26,9 0,002 Incapacité à se détendre et à apprécier le sexe 16,7 12,5 12,6 21,5 20 0,11 Difficulté avec l’éveil 20,5 14,1 16,3 24,1 25,6 0,07 Difficulté avec l’orgasme 17,8 14,1 13,1 22,2 21,9 0,08 Problème de sécheresse 21,1 12,5 14,2 26,2 29,4 Impact du cancer du sein sur la vie sexuelle (%) < 0,001 < 0,001 Négatif 34,9 25,4 18,2 50,9 48,4 Pas d’impact 57,6 63,5 73,7 40,7 46,6 Positif 7,6 11,1 8,1 8,3 5 * P-value for analysis of variance. La Lettre du Gynécologue - n° 325 - octobre 2007 Les traitements des cancers du sein (à court et long terme) posent des problématiques qu’il est difficile de résoudre, car nous sommes relativement désarmés à prescrire des drogues efficaces à soulager les symptômes induits. Le tableau II (9) résume l’ensemble des effets possibles des différentes thérapies du cancer du sein sur la qualité de vie sexuelle des femmes. La chirurgie C’est la mastectomie, avec ou non reconstruction versus la tumorectomie qui, dans la littérature, semble avoir le plus d’effets négatifs. L’impact psychologique de la chirurgie nécessaire est proportionnel à la dégradation de l’image corporelle. La tumorectomie, loin de ne pas avoir de conséquences, est généralement mieux tolérée, comme en témoignent la plupart des études consacrées à ce sujet. Ainsi, dans l’étude de Bukovic (10), 206 femmes traitées pour cancer du sein entre janvier 2001 et janvier 2004 sont invitées à remplir un questionnaire un et cinq ans après le traitement : 108 mastectomies avec chimiothérapie ou radiothérapie et 98 tumorectomies plus radiothérapie. Avant le traitement, elles étaient pour la majorité satisfaites de leur vie sexuelle (respectivement 70,37 % et 73,47 %). Elles ne sont plus que respectivement 50 % et 56,48 % après le traitement (p > 0,05). Les deux groupes déclarent que le comportement de leur partenaire n’a pas changé pour 31,48 % et 45,92 %, voire qu’il s’est même 35 Dossier D ossier amélioré (39,82 % et 25,51 %) après le traitement ; 58,33 % des femmes ayant subi une mastectomie témoignent d’une dégradation de leur image corporelle contre 44,90 % dans le groupe tumorectomie. Dans l’étude de Ganz (12), 25,4 % des femmes ayant subi une mastectomie se plaignent d’une dégradation de leur vie sexuelle (tableau III) versus 18,2 % des femmes tumorectomies (< 0,001). La reconstruction n’est pas toujours synonyme de bien-être automatiquement retrouvé dans la littérature. Ainsi, dans l’étude de Rowland (11), 1 957 femmes ayant eu un cancer du sein (de 1 à 5 ans après le diagnostic) remplissent un autoquestionnaire étudiant leur qualité de vie, leur image corporelle et leur vie sexuelle. Les femmes ayant eu une mastectomie plus reconstruction sont en général plus jeunes que celles avec mastectomie ou tumorectomie (50,3 % versus 58,9 %, p = 0,0001) et ont plus souvent un partenaire. Elles sont d’un niveau socioéducatif plus élevé. Les plaintes somatiques postchirurgicales sont plus nombreuses globalement chez les femmes mastectomies versus les tumorectomies. Mais paradoxalement, celles ayant eu une reconstruction sont plus nombreuses à estimer que le cancer a eu une influence négative sur leur vie sexuelle : 45,4 % versus 29,8 % pour les tumorectomies et versus 41,3 % pour les mastectomies sans reconstruction (p = 0,0001). Ce sont cependant souvent les femmes ayant eu une simple tumorectomie qui ont le moins de conséquences négatives sur leur qualité de vie. Mais ces différences s’estompent avec le temps : au-delà de la première année postopératoire, la qualité de vie des femmes est plus influencée par l’âge et le recours aux hormonothérapies adjuvantes que par les procédures chirurgicales. Cependant, la tumorectomie n’est pas obligatoirement synonyme de sérénité : bien plus que la nature de l’acte chirurgical, c’est l’agression contre l’organe symbole qui provoque éventuellement la morbidité psychiatrique. Ainsi, dans l’étude de Fallowfield (13), la tumorectomie est responsable d’autant de conséquences psychiatriques que la mastectomie (incidences de l’anxiété, de la dépression, de la dégradation de la vie sexuelle) : douze mois après l’intervention, 28 % des femmes ayant eu une mastectomie sont anxieuses versus 27 %, et 21 % des femmes mastectomies connaissent une dépression versus 19 % des femmes tumorectomies. Le sein opéré est à l’origine possible de douleurs chroniques, de modifications cutanées (rétraction cutanée, modification de couleur…), de perte éventuelle de sensibilité cutanée ou de dysesthésie postradique, de cicatrices plus ou moins heureuses, de consistance différente (radiothérapie), et aussi de perte de sensibilité préjudiciable après reconstruction (14). Enfin, la présence d’un “gros bras” postadénectomie avec ses douleurs, sa déformation esthétique peut, lui aussi, contribuer à démobiliser les femmes concernées. La chimiothérapie Peu d’études ont exploré la sexualité de ces femmes dans cette phase aiguë. Parmi elles, celle de Patricia Ganz (12) menée entre 1999 et 2002 sur 558 femmes d’âge moyen de 56,9 ans ayant subi soit 36 une mastectomie avec ou sans chimiothérapie, soit une tumorectomie avec ou sans chimiothérapie, montre que l’état psychologique, la fatigue, la sensibilité mammaire, les douleurs, les difficultés de concentration étaient comparables dans les deux groupes. En revanche, la qualité de vie sexuelle était plus dégradée chez les femmes ayant reçu une chimiothérapie quelle que soit la chirurgie effectuée (tableau III). Le même auteur (15) constate que les femmes ayant subi une chimiothérapie 5 à 10 ans auparavant (ou une hormonothérapie adjuvante) ont une qualité de vie et une vie sexuelle plus pauvres que celles n’ayant pas reçu cette thérapeutique (p = 0,003) : les effets de ces traitements ont donc des répercussions à long terme dont il faut être conscient au moment de la prescription. Quatre-vingt-deux femmes ayant un cancer de grade 1-2 sont traitées avec une ou plusieurs des procédures suivantes : chirurgie, chimiothérapie, radiothérapie, hormonothérapie (16). Elles remplissent un autoquestionnaire. Ce sont celles traitées par chimiothérapie qui rencontrent le plus de difficultés sexuelles par rapport aux autres groupes. Mais ces difficultés sont réversibles à l’arrêt définitif de la chimiothérapie. Fait positif, la plupart des femmes témoignent cependant d’une capacité orgasmique conservée pendant les traitements. Bien que ces femmes reçoivent une quantité de renseignements sur leur maladie et son traitement, elles sont nombreuses à souhaiter plus d’informations portant sur leur sexualité. Il convient donc de ne pas faire l’impasse sur cet aspect des choses : la ménopause prématurée et les difficultés sexuelles induites par les traitements doivent aussi compter parmi l’information donnée aux patientes, au même titre que celle donnée sur la maladie et ses traitements. Les hormonothérapies adjuvantes Ces procédures sont le plus souvent mises en place pour cinq ans minimum. Ce sont soit le tamoxifène, soit les inhibiteurs de l’aromatase. Ces derniers sont actuellement de plus en plus prescrits en première intention ou en relais du tamoxifène. Leur action antiestrogénique plus puissante que celle du tamoxifène induit des symptômes de carence estrogénique plus profonds ayant un impact négatif sur la qualité de vie en général, et la vie sexuelle en particulier. Ce sont la sécheresse vaginale, la dyspareunie et la baisse de libido qui dominent ici et contribuent à l’atteinte de la vie sexuelle. Ces hormonothérapies sont des molécules particulièrement agressives contre la sexualité, qui potentialisent souvent la carence estrogénique avec ses conséquences sur la sphère sexuelle mais aussi générale : arthralgies, bouffées de chaleur, asthénie (17). La qualité de vie des femmes participant à l’essai ATAC (18) (Arimidex® ou tamoxifène seul, ou en combinaison) est étudiée et comparée pendant 5 ans : 1 021 femmes ont toutes subi le traitement de départ (chirurgie plus radiothérapie plus chimiothérapie) et reçoivent pendant cinq ans de traitement : anastrozole (n = 335) ou tamoxifène (n = 347) ou une combinaison (n = 339) ou les deux. Elles répondent toutes aux échelles de qualité de vie (Functional assessment of cancer therapy-breast [FACT-B] plus l’Endocrine subscale [ES]) à l’inclusion puis tous les six mois. Résultats : les femmes sous anastrozole ont moins de suées, La Lettre du Gynécologue - n° 325 - octobre 2007 moins de pertes vaginales, mais plus de sécheresse vaginale (18,5 % versus 9,1 %, plus de dyspareunies (17,3 % versus 8,1 %) et une libido plus diminuée (34 % versus 26,1 %). L’étude de Mourits (19) évalue l’impact du tamoxifène sur la qualité de vie, de 1995 à 1999, chez des patientes de moins de 56 ans ayant reçu une chimiothérapie première à haute dose ou a une dose standard, suivie d’une radiothérapie et d’une prescription de tamoxifène. En ce qui concerne les plaintes sexuelles, la sécheresse vaginale et/ou la dyspareunie, (47 %), la baisse du désir et la perte d’intérêt au sexe (44 %) sont corrélées avec la sécheresse vaginale (p < 0,0005) et/ou la dyspareunie (p < 0,0005). Dans le groupe chimiothérapie à haute dose, les symptômes sont plus marqués et, à l’arrêt du tamoxifène, la sécheresse vaginale (entre autres) persiste plus souvent (p < 0,05). La carence estrogénique Le diagnostic de cancer du sein est le plus souvent le pourvoyeur d’une carence estrogénique sans espoir de retour : que ce soit par arrêt d’un THS en cours ou par les effets le plus souvent définitifs d’une chimiothérapie avant la ménopause ou encore en raison de l’hormonothérapie adjuvante (tamoxifène, antiaromatase ou par décision d’une ovariectomie). Les symptômes sont ceux, bien connus, du climatère. Ils sont souvent particulièrement marqués et gênants (20). Les femmes ayant eu un cancer du sein ont un risque cinq à six fois supérieur aux autres femmes de ressentir des symptômes gênants de carence estrogénique. Et cela d’autant plus qu’elles sont jeunes (21). L’étude de Gupta (22) tente d’évaluer la prévalence et la sévérité des symptômes en relation avec la carence estrogénique chez des femmes ayant ou non reçu un traitement pour leur cancer du sein dans les années précédentes ; la gêne subie et les différentes propositions thérapeutiques qui leur ont été apportées. Parmi les 200 femmes âgées de 29 à 65 ans, 95,9 % des femmes souffrent de bouffées de chaleur, 83,3 % de symptômes psychologiques et 89,7 % de symptômes somatiques. La prescription antérieure de chimiothérapie ou actuelle de tamoxifène n’augmente pas la sévérité des bouffées de chaleur. Les femmes sous antidépresseurs sont cependant celles qui ont la prévalence la plus haute de bouffées de chaleur et de symptômes de carence estrogénique (p = 0,008). Qui plus est, 56,4 % des femmes estiment que leurs symptômes ménopausiques diminuent la qualité de vie de leur partenaire, surtout en ce qui concerne les symptômes sexuels et la sécheresse vaginale. Seules 21 % des femmes ayant des bouffées de chaleur reçoivent un traitement (alternatif au THS). La plupart des 200 femmes n’ont pas beaucoup d’informations quant aux options thérapeutiques possibles. Quelles sont les alternatives thérapeutiques à notre disposition ? Comment en parler en consultation ? Les quatre questions suivantes devraient faire partie de toutes consultations de l’après-cancer du sein : “Les traitements La Lettre du Gynécologue - n° 325 - octobre 2007 que vous avez suivis ont-ils eu des conséquences sur votre vie sexuelle ? Souffrez-vous de sécheresse vaginale depuis que je vous ai prescrit le tamoxifène ou l’inhibiteur d’aromatase ? Le traitement chirurgical de votre tumeur a-t-il changé la façon dont vous vous percevez ? Comment votre partenaire a-t-il pris les choses ? Cela a-t-il modifié sa façon d’aborder la sexualité ?” Si la sexualité est un thème encore peu abordé en pratique clinique, il semble bien que le simple fait d’évoquer avec les patientes l’impact de la maladie et des traitements sur leur fonction sexuelle améliore leur qualité de vie (23). Les médecins considèrent souvent que le pronostic vital l’emporte sur toutes autres considérations : “elles sont vivantes, n’est-ce pas ce qui compte ?” Ils pensent parfois que le fait d’aborder les questions de sexualité serait en quelque sorte une revendication quelque peu déplacée dans ce contexte (24). De nombreux auteurs (25, 26) constatent que les médecins qui accueillent ces femmes se préoccupent en principe assez rarement du détail de la vie sexuelle de leurs patientes : – parce qu’ils imaginent parfois que leurs patientes n’ont désormais plus de vie sexuelle (en raison de l’âge) ; – parce qu’ils n’ont parfois pas le temps d’aborder ce sujet qui est particulièrement chronophage ; – parce que leurs consultations manquent d’intimité ; – enfin, parce que parfois aussi ils ne savent pas quelles solutions apporter à la problématique sexuelle qui leur serait annoncée. En contrepartie, il est vrai que les patientes interrogent rarement leurs médecins sur ce sujet. Ces derniers évitant alors d’en parler en tenant pour acquis que l’absence de questions vaut pour l’absence de problèmes (27). Par ailleurs, le thérapeute doit, comme c’est toujours le cas en matière de sexualité, être lui-même au clair avec sa propre sexualité. À défaut, il pourrait induire une véritable barrière entre lui et ses patientes au moment même où elles sont particulièrement vulnérables, où elles ont le plus besoin de support, d’écoute, de soutien et de temps (28). Aborder la sexualité d’une postcancéreuse du sein, c’est accepter d’y consacrer beaucoup de temps, car on ouvre alors véritablement une boîte de Pandore. Enfin, tous les praticiens ne se sentant pas capables d’assumer cette dimension de la consultation devraient savoir diriger leurs patientes concernées vers un confrère spécialisé ou une structure adaptée. Dossier D ossier Comment améliorer les symptômes de carence estrogénique ? L’étude de Patricia Ganz (29), non randomisée, décrit un groupe de femmes ayant eu un cancer du sein aux prises avec des symptômes climatériques intenses. L’enseignement principal de cette étude est que l’accompagnement et l’écoute par le corps médical conduit à une diminution des symptômes et à une amélioration de la qualité de vie sexuelles des femmes concernées. Les symptômes de carence estrogénique – bouffées de chaleur et suées, sécheresse vaginale, impériosités urinaires avec fuites urinaires – sont des symptômes très fréquents chez les femmes ayant eu un cancer du sein. Ils ne peuvent être soulagés par un 37 Dossier D ossier THS. Dans cette étude, 72 femmes ayant au moins un de ces symptômes (sévère) se voient proposer pendant les quatre mois de l’étude soit un accompagnement spécifique, soit un suivi classique. L’accompagnement est dispensé par une infirmière (formée par un médecin de l’équipe). Cet accompagnement se focalise sur le conseil, la prescription pharmaceutique alternative, l’information, la thérapie comportementale spécifique des trois symptômes de carence estrogénique. Les femmes sont invitées à remplir un autoquestionnaire. Les échelles d’évaluation utilisées sont la RAND Short-Form Health Survey Vitality Scale et la Cancer Rehabilitation Evaluation System (CARES) Sexual Functioning Scale. Les femmes enrôlées dans le groupe d’intervention (l’accompagnement) ont une amélioration significative de leurs symptômes (p = 0,0004). Et qui plus est, leur qualité de vie sexuelle est aussi améliorée (p = 0,04). Cet essai démontre que la fatalité n’est pas de mise dans ce contexte et que l’accompagnement pharmacologique (alternatif) et psychologique de ces femmes peut diminuer leurs symptômes de carence estrogénique sans avoir recours aux estrogènes. La sécheresse vaginale, la dyspareunie, la perte de libido Pour Bachmann (30), les spécialités locales, avec ou sans estrogènes, peuvent aider les femmes aux prises avec une dyspareunie sévère et une sécheresse vaginale. Il convient de faire la part des risques et des avantages des traitements estrogéniques locaux. Pour cet auteur, comme pour de très nombreux autres, la prescription d’un THS ne doit pas, par principe, être envisagée. Il s’agit en fait d’un des domaines les plus controversés de l’oncologie moderne : en l’absence d’études contrôlées, il faut savoir s’abstenir. Il concède cependant, dans certains cas particulièrement difficiles, qu’il faut savoir prescrire ce THS en estimant – à la lecture de la littérature – le surrisque qui serait alors de 5 %. En France, les estrogènes topiques se présentent sous différentes formes : gélules, crèmes… Toutes les spécialités bénéficient (Vidal 2007) de contre-indications soit relatives, soit absolues : celles contenant du promestriène présentent des contre-indications relatives tandis que celles avec estriol sont contre-indiquées de façon relative ou absolue selon les spécialités (sans qu’il y ait de différences notables entre les différents produits). La problématique, non vraiment résolue, des estrogènes locaux est leur éventuel passage systémique. Ici aussi, devant les incertitudes et sans doute les réceptivités individuelles, il faut savoir faire la part du bénéfice attendu en regard des risques hypothétiques. Les lubrifiants doivent être largement prescrits. Le polycarbophile (Replens®) peut rendre de bons services. Quant à la prescription d’androgènes, elle serait logique, bien que hasardeuse dans ce contexte, afin de stimuler la libido des femmes concernées par une baisse du désir. On sait que la qualité de la libido féminine est corrélée à la testostéronémie circulante. Barton (31), dans une étude de phase III randomisée cross over contre placebo, administre pendant 8 semaines à 150 femmes ayant eu un cancer du sein et se plaignant de diminution de désir sexuel une crème à 2 % de testostérone de telle manière que la dose de 10 mg par jour soit atteinte : aucune différence 38 en termes de qualité de vie sexuelle n’est démontrée dans cette étude. Les auteurs soupçonnent que l’absence d’estrogène associé aux androgènes soit responsable de cet échec. Les bouffées de chaleur et les suées (32) Les bouffées et suées sont extrêmement délétères à la sexualité féminine en ce qu’elles entraînent souvent un sommeil de mauvaise qualité avec une asthénie secondaire. Elles sont aussi gênantes car elles font souvent naître l’impression d’être “toujours sales”. Tenter de traiter ces symptômes participe de la volonté d’améliorer la sexualité diminuée des femmes concernées : Tous les placebos entraînent une réduction de 20 à 30 % des bouffées de chaleur. Cela peut donc être utile : ne pas récuser systématiquement cette stratégie. La clonidine démontre, en 1994, une efficacité supérieure de 15 % par rapport au placebo (33). La vitamine E (800 UI par jour) donne sensiblement les mêmes résultats (34). Depuis quelques années, de nombreuses études ont été menées avec des substances alternatives (35). Récemment, l’étude randomisée contre placebo en double aveugle de E. Drapier-Faure (36) démontre l’efficacité des isoflavones de soja (chez des femmes n’ayant pas eu de cancer du sein) en obtenant réduction significative des bouffées de chaleur : 39 % versus 25 % (sous placebo) dès la quatrième semaine, 51 % versus 33 % à la huitième semaine et 61 % versus 21 % à la fin du traitement. Leur efficacité et leur innocuité restent cependant très controversées dans ce contexte (37). Les antidépresseurs SSRI (Selective serotonin reuptake inhibitor) sont des molécules efficaces et leur effet antidépresseur peut souvent être le bienvenu dans ce contexte : – La venlafaxine est bien étudiée : une première étude montre que 37,5 mg par jour de cette molécule provoque une diminution de 50 % des bouffées de chaleur dans l’étude de la Mayo Clinic (38). Une deuxième étude (39) fixe à 75 mg par jour la posologie la plus efficace. – La paroxétine, 10 à 20 mg par jour, semble également efficace bien que son association (40) avec le tamoxifène (interférence métabolique) puisse poser problème. – La fluoxétine ne semble pas une molécule efficace dans ce contexte (41). – La sertaline n’a pas d’effet sur les bouffées de chaleur (42). • La gabapentine (Neurotin®), anticonvulsivant non barbiturique (à 900 mg par jour) réduit de 50 % la fréquence et la sévérité des bouffées de chaleur (43, 44). • Des succès ont également été rapportés pour des substances telles que la bêta alanine que beaucoup rangent au rang des placebos (Abufène®). • Le véralipride (Agréal®) fut longtemps utilisé, mais en l’absence d’études contrôlées, sa supériorité par rapport au placebo (20-30 %) est incertaine. De plus, une étude a démontré une augmentation des taux sanguins de DHEA et d’estradiol, à prendre en considération dans ce contexte (45). Enfin, cette molécule a été récemment retirée du marché en raison de rares effets secondaires neurologiques graves. La Lettre du Gynécologue - n° 325 - octobre 2007 Conclusion La sexualité des femmes ayant eu un cancer du sein est menacée par de multiples facteurs dépendant de sa structure psychologique et des traitements institués aussi bien en phase aiguë de traitement que pendant les années d’après-cancer. Il s’agit d’un sujet difficile à aborder en consultation à la fois par le manque de temps et de formation des praticiens et par le manque de solutions alternatives réellement décisives sur les symptômes vécus. La fatalité n’est pourtant pas de mise, car l’accompagnement médical et paramédical volontariste de ces femmes est capable, sinon de trouver des solutions panacées, d’améliorer grandement la qualité de vie sexuelle de ces femmes. n Références bibliographiques 1. Bakewell RT, Volker D. Sexual dysfunction related to the treatment of young women with breast cancer. 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