Argos, Jason, Calipso, TopexPoseidon, Cassini-Huygens… autant de missions spatiales de référence mondiale, résultant d'une coopération fructueuse entre le CNES et la NASA. Et cette coopération date de 1962, l'âge du CNES ! C'est dire si les deux agences, en dépit de la disparité de leurs budgets spatiaux, de leur potentiel scientifique et technique, de la puissance de leur industrie, ont trouvé des raisons objectives de travailler ensemble. Plus partenaires que concurrentes, les deux agences se stimulent l'une l'autre, se fixent des objectifs ambitieux et, pour y parvenir, développent l'innovation technologique. Evoquant la prochaine mission américaine de capture de l'astéroïde Apophis, le Président du CNES Jean-Yves Le Gall s'est ainsi félicité d'être sollicité : «La NASA lance une mission ambitieuse, spectaculaire et, immédiatement, elle propose au CNES d'être partenaire ! C'est la preuve d'une grande marque d'intérêt pour ce que nous faisons». © NASA/GSFC Regarder vers l’Espace Collaborer Vue dÊartiste de la sonde spatiale MAVEN 24 / LATITUDE 5 / N°101 / JUILLET 2013 La qualité de première puissance spatiale mondiale des Etats-Unis est un indéniable stimulant pour l’ensemble du secteur spatial dans le monde, y compris pour la France. Ainsi, le CNES et la NASA coopèrent depuis près de 50 ans, sur des missions d’observation de la Terre et d’exploration de l’Univers. Latitude 5 fait le point sur les relations CNES-NASA, à l’heure où les regards sont tournés vers l’Europe et les Etats-Unis, qui enchaînent découvertes et prouesses. Par Mélody Ying Ping a collaboration spatiale francoaméricaine sÊest forgée depuis un demi-siècle au fil de missions scientifiques ambitieuses, de la présence dÊastronautes français au sein dÊéquipages internationaux, parmi lesquels des Américains lors de vols habités, et à mesure de collaborations industrielles majeures entre les deux pays. Sylvie Callari, responsable des affaires internationales au CNES, nous éclaire sur le fonctionnement L Objectif Mars Missions du programme dÊexploration de Mars menées par la NASA avec la participation du CNES : MSL (Mars Science Laboratory) MAVEN (Mars Atmosphere and Volatile Evolution) INSIGHT(Interior Exploration using Seismic Investigations, Geodesy and Heat Transport) © NASA Le siège de la NASA, à Washington D.C. (Etats-Unis) CNES-NASA : working together des relations CNES-NASA. ÿ Dans le domaine des sciences spatiales, la coopération avec la NASA sÊeffectue soit en bilatéral, soit à travers la coopération NASA-ESA Ÿ, explique-t-elle. AujourdÊhui, le CNES participe à plusieurs missions du programme dÊexploration de Mars menées par la NASA. Citons dÊabord la mission MSL (Mars Science Laboratory) où le CNES contribue à deux instruments majeurs du rover Curiosity et à leurs opérations dÊanalyse de lÊenvironnement martien. Puis la mission MAVEN (Mars Atmosphere and Volatile Evolution), sonde spatiale qui sera envoyée en novembre 2013 depuis le centre spatial Kennedy (USA), et dont lÊobjectif principal est de déterminer les causes de la perte de lÊatmosphère de la planète rouge. Pour cette mission, le CNES fournira un spectromètre dÊélectron, en collaboration avec le laboratoire IRAP. Citons enfin la mission INSIGHT, un robot stationnaire ou lander dont le lancement est prévu en 2016 et qui a pour objectif dÊétudier la structure interne de Mars et ainsi déterminer si le cflur de cette planète est liquide ou solide. Le CNES y contribuera ÿ en fournissant un instrument clé pour la mission : SEIS, un sismomètre européen dont le responsable scientifique est français. SEIS est développé sous la responsabilité technique du CNESŸ, précise Mme Callari. Outre les missions dÊexploration de Mars, le CNES est également impliqué dans la mission JUNO initiée par la NASA, qui a pour objectif lÊétude de la planète Jupiter. LATITUDE 5 / N°101 / JUILLET 2013 / 25 © NASA Vue dÊartiste du lander Insight. © NASA ÿLe CNES et la NASA collaborent de manière très étroite et sont devenus leaders dans les domaines de lÊocéanographie et de lÊaltimétrie, notamment à travers les missions Topex-Poseidon, Jason 1, 2 et 3 Ÿ. En outre, une autre mission sÊinscrivant dans la continuité de ces dernières, est actuellement en cours de développement par le CNES et la NASA : SWOT (Surface Water OceanTopography). Il sÊagit dÊune mission dédiée à lÊétude des surfaces dÊeau océaniques et continentales, ÿ utilisant le concept innovant de lÊaltimétrie par interférométrie Ÿ, dont le lancement est prévu en 2020. Enfin, Mme Callari souligne lÊexcellente collaboration entre le CNES et la NASA en matière de sciences de lÊatmosphère ; ainsi, ÿle satellite franco-américain CALIPSO fait partie de la constellation A-Train,[constellation de satellites dédiés à lÊobservation des nuages, des aérosols et du cycle de lÊeau -Ndlr] depuis 2006 Ÿ. En ce qui concerne les programmes NASA-ESA, de nombreuses missions sont à mentionner : JWST (James Webb SpaceTelescope), Integral (observatoire spatial du rayonnement gamma), Rosetta (sonde spatiale), Cassini-Huygens (étude de Saturne et de son système)... Concrètement, comment fonctionne la collaboration CNESNASA ? Cela peut être un détachement de personnel sur une durée limitée ; échange de chercheurs et dÊingénieurs ou équipes intégrées, ou bien des ÿdéplacements ponctuels : participations aux revues de développement, comités directeurs (Joint Steering Committee), Working groups, REVEX (revues dÊexploitation)Ÿ. Tous ces projets et ces missions menés conjointement par le CNES et la NASA révèlent non seulement une collaboration de longue date mais promettent également un avenir rempli dÊautres projets franco-américains, toujours plus ambitieux. DÊailleurs, la NASA, qui envisage de capturer un astéroïde afin de servir de tremplin pour une mission sur Mars, aurait déjà contacté le CNES, lequel a révélé son projet dÊétude de la structure interne dÊApophis - lÊastéroïde passé à proximité de la Terre en janvier dernier. Affaire à suivre⁄ 4 Le satellite franco-américain CALIPSO. 26 / LATITUDE 5 / N°101 / JUILLET 2013 © NASA FICHE DÊIDENTITE : NASA (National Aeronautics and Space Administration) Date de création : 1958 Pays : Etats-Unis Siège social : Washington DC Directeur général : Charles F. Bolden © CNES/LEFEUVRE ERIC, 2013 FICHE DÊIDENTITE : CNES (Centre National dÊEtudes Spatiales) Date de création : 1961 Pays : France Siège social : Paris Directeur général : Jean-Yves Le Gall © ESA – P. CARRIL Mot de l’ESA Placé sur une orbite héliosynchrone à 820 km dÊaltitude, Proba-V cartographie le couvert végétal du globe tous les 2 jours Proba-V, un pionnier dans l’espace Avec un poids de 160kg et un volume de moins d’un mètre cube, ce satellite de l’ESA offre un champ de vue de 102 degrés capable de balayer un périmètre de 2500km. Proba-V peut distinguer différents types de couvert végétal, même les zones cultivées et leur niveau de croissance. Miniaturisés et surtout trois fois plus précis en terme de résolution d’image, les instruments de Proba rivalisent largement avec ses prédécesseurs. e ciel européen a été le théâtre d’une grande première ! Un satellite a capté les signaux de positionnement d’avions en vol. Grâce à un récepteur de signaux ADS-B embarqué, Proba-V a réussi à établir la trajectoire d’avions en vol autour du globe. Cette innovation offre un large champ d’applications futures, notamment dans les régions exclues des systèmes terrestres actuels, tels que les océans. Le potentiel est considérable en terme de sécurité et de sûreté. Les opérations de recherche et de sauvetage seront facilitées. Une fois opérationnel, ce système offrira de multiples applications. Les avions pourront survoler des régions dans des couloirs de vol réduits. Le trafic aérien sera amélioré L par l’exploitation efficace de ces couloirs. La consommation de carburant des avions et leurs émissions de dioxyde de carbone seront ainsi réduites. C’est à bord de Véga, le dernier né des lanceurs européens que Proba-V a été mis en orbite autour de notre planète le 6 mai. Conçu et fabriqué en Belgique par QinetiQSpace, le quatrième exemplaire du programme PROBA -pour projet d’autonomie embarquée- témoigne d’une ambition : développer en Europe des petits satellites “low-cost” en vue de rendre plus accessibles les précieux services venus de l’espace. LATITUDE 5 / N°101 / JUILLET 2013 / 27 Mot de l’ESA © ESA Opérationnel depuis le 16 mai, lÊimageur Végetation a été mis en route juste à temps pour photographier le sud de la Bretagne. Le 6 mai, pour son 2e lancement, Vega a placé 3 charges utiles dont Proba-V, le satellite de lÊESA. © 2013 ESA-CNES-ARIANESPACE/PHOTO OPTIQUE VIDÉO CSG Une image de la Terre tous les deux jours Digne successeur de Spot 4 et 5, Proba-V observe notre planète pour livrer tous les deux jours une vision complète de la végétation sur Terre. Les données collectées sont envoyées au centre de l’ESA situé à Redu en Belgique où elles seront traitées et mises à disposition des utilisateurs finaux. Suivre l’évolution des ressources agricoles et végétales sur l’ensemble de la planète, analyser le phénomène de désertification et détecter les traces d’incendie sont autant de services fournis par l’instrument Végétation. Proba-V inclut le suivi quotidien des conditions météorologiques extrêmes et la surveillance du niveau des nappes phréatiques. Ces informations contribueront à alerter les autorités des risques potentiels de mauvaises récoltes. En maîtrisant les surfaces cultivées, les utilisateurs pourront évaluer les besoins en eau et ils contribueront de la sorte à améliorer les modes d’irrigation, à calculer le temps des récoltes et à déterminer l’importance des réserves en eau. En plus d’être une mission opérationnelle, Proba-V constitue un véritable laboratoire de recherche miniature. Il validera de nouvelles applications grâce à cinq technologies embarquées innovantes et issues de filières européennes. Parmi ces technologies embarquées, un émetteur en bande X équipé d’un amplificateur utilisant une technologie GaN (Nitrure de Gallium) va accélérer la vitesse de transfert des photos prises par le satellite lors du survol de la station sol situé à Redu en Belgique. Autre innovation : Proba-V est équipé de deux détecteurs de rayonnement dont l’instrument Energetic Particle Telescope (EPT). Ce spectromètre compact et modulaire a pour objectif de mesurer avec précision le flux des particules énergétiques de l’espace, qui constituent un danger pour les astronautes et les satellites en orbite autour de la Terre. Cet instrument est primordial pour les futures missions des astronautes de l’ESA. 4 28 / LATITUDE 5 / N°101 / JUILLET 2013 © ORBITAL SCIENCES Concurrence America is back Les Etats-Unis seraient-ils de retour dans la “guerre des lanceurs”… Dans la course effrénée des lanceurs spatiaux, Orbital Sciences s’est fait une place sur la ligne de départ avec Antares, dont le premier vol d’essai est intervenu à la fin du mois d’avril. Retour sur les débuts d’un futur compétiteur… De Taurus à Antares A l’origine des faits, le retrait de la navette spatiale américaine, décidé en 2004 et effectif en 2011. Un problème logistique se pose alors : désormais, comment ravitailler la station spatiale en consommables et en pièces de rechange ? En 2006, la NASA annonce le programme COTS (Commercial Orbital Transportation Services), et lance un appel d’offre dans le but de confier à des acteurs privés le transport d’une partie du fret et des équipages jusqu’à l’ISS. Ce sont les sociétés américaines SpaceX et Orbital Sciences qui sont alors retenues respectivement en 2006 et 2008. Tandis que SpaceX présente son vaisseau Dragon associé au lanceur Falcon 9, Orbital propose de développer le vaisseau Cygnus associé au lanceur Taurus II (qui deviendra Antares par la suite). En décembre 2008, il est convenu qu’Orbital Sciences devra transporter au moins 20 tonnes de fret réparties sur 8 vols d’ici 2016, dans le cadre d’un contrat de 1,9 milliard de dollars. ANTARES (Orbital Sciences) Masse : environ 282 t Hauteur : 40,5m Diamètre : 3,9 m Peut placer 5 à 6 t en orbite basse Le 21 avril 2013, après deux reports successifs, Antares prend son envol depuis la base de lancement de Wallops en Virginie (USA). Le lanceur ne contient cependant pas la vraie capsule Cygnus mais une réplique remplie d’équipements électroniques afin de simuler la masse de Cygnus. Après le succès de ce premier lancement d’essai, Orbital Sciences prépare actuellement « une mission complète de démonstration de son système de livraison de fret à l’ISS avec la capsule Cygnus», comme l’a indiqué le PDG de la société américaine, David Thompson. Ce vol devrait avoir lieu dans les mois à venir. Enfin, la troisième mission, qui sera la première à ravitailler l’ISS, est prévue d’ici 2014. Antares : caractéristiques techniques Le premier étage d’Antares, constitué de réservoirs d’oxygène liquide et de kérosène de fabrication ukrainienne, est propulsé par deux moteurs NK-33 fournis par la Russie via la société américaine Aerojet. Les deux moteurs réunis fournissent une poussée totale dans le vide de 370 t. L’étage est divisé en cinq sections : (de bas en haut) la section arrière, le réservoir de kérosène, la section interréservoirs, le réservoir d’oxygène et la section inter-étages. Les deux réservoirs, équipés de capteurs de niveau, sont pressurisés à l’hélium à 220 bars. Quant au deuxième étage, il est propulsé par un moteur CASTOR-30A fonctionnant avec des propergols solides, dérivé du CASTOR-120 (qui propulsait le lanceur Taurus de première génération), et développé par la société américaine ATK. Le moteur fournit une poussée de 36 t. LATITUDE 5 / N°101 / JUILLET 2013 / 29 © NASA Concurrence Quid des autres lanceurs américains ? Le petit frère dÊAntares, pourtant son aîné historique dans la famille Orbital, le lanceur aéroporté Pegasus XL, réalisé sa 43ème mission depuis 1990. Il a mis en orbite, le 28 juin dernier, le télescope IRIS de la NASA. Objectif de la mission : étudier une région peu connue du soleil, entre la surface et la couronne. LÊalliance Boeing/Lockheed Martin, ULA, (United Launch Alliance) compte deux lancements réussis au 2ème trimestre 2013. Le lanceur Delta a effectué, le 25 mai dernier, son premier vol depuis lÊéchec dÊoctobre dernier et mis en orbite le satellite de communication WGS-5 pour le compte de lÊarmée américaine. Atlas a, quant à lui, ralenti le rythme avec un lancement au 2ème trimestre 2013 contre trois au premier. Le 15 mai, le lanceur de ULA mettait en orbite un satellite complémentaire de la constellation GPS. Le Falcon de Space X nÊa, de son côté, pas décollé depuis le 1er mars dernier et le lancement de la 4ème capsule Dragon sur lÊISS. Prochain vol prévu en septembre. européen de télécommunications SES-6. Mais l’échec, le 1er juillet dernier, de la mise en orbite des satellites de navigation Glonass, le GPS russe, pourrait à nouveau venir ternir le blason de l’opérateur du Proton. 4 © ROSCOSMOS Par Mélody Ying Ping Delta, le lanceur de lÊalliance Boeing/Lockheed Outre la version standard d’Antares décrite, le lanceur existe dans d’autres configurations obtenues en utilisant une version plus puissante du deuxième étage et en ajoutant de manière optionnelle un troisième étage. Ce dernier peut être à ergols liquides ou à propergol solide. Pendant ce temps, dans le reste du Monde… Amercica is back, et elle n’est pas la seule à se remettre en course. « La guerre des lanceurs est déclarée », alertait la revue Science & Vie en juin dernier. Qu’il paraît loin, le temps où le marché de l’espace était partagé par une poignée de lanceurs russes, américains et européens ! Aujourd’hui, on dénombre une trentaine de lanceurs en service, et selon Sciences & Vie, ce nombre pourrait doubler d’ici à 2025. Fiabilité optimale et réduction des coûts sont les maîtres-mots des développeurs de lanceurs. Le Japon s’apprête à inaugurer son propre lanceur léger Epsilon pourvu d’intelligence artificielle, tandis que le petit lanceur de la Chine Longue Marche 6 devrait entrer en service entre 2014 et 2016. De là est né le projet d’Ariane 5 ME (pour Midlife Evolution) et celui d’Ariane 6 en Europe. C’est aussi dans cette optique que l’Europe, qui possédait déjà Ariane pour les grosses charges utiles et Soyouz pour les charges moyennes, a développé Vega, son lanceur léger. Quant au Proton de l’ILS (International Launch Services), la presse spécialisée annonçait allègrement son retour en course après le succès de la mise en orbite, le 3 juin dernier, du satellite Lancement du Proton de lÊILS, le 3 juin dernier, qui a mis en orbite SES-6. 30 / LATITUDE 5 / N°101 / JUILLET 2013 © NASA/ VICTOR ZELENTSOV Nouvelles de l’Espace Vite dit Cette année, cela fait 50 ans que la première femme est allée dans l’espace. Il s’agissait de la soviétique Valentina Terechkova, alors âgée de 26 ans. Aujourd’hui, on compte seulement 57 femmes astronautes pour plus de 500 hommes. [www.enjoyspace.com – le 31/05/2013] Trois spationautes ont rejoint l’ISS Mardi 28 mai, le Russe Fedor Iourtchikhine, l’Américaine Karen Nyberg et l’Italien Luca Parmitano se sont envolés du cosmodrome russe de Baïkonour, dans les steppes du Kazakhstan, à bord du vaisseau Soyouz TMA-09M. Après un voyage de 6 heures, ils ont été accueillis par les Russes Pavel Vinogradov et Alexandre Missourkine, ainsi que l’Américain Chris Cassidy. Les trois nouveaux spationautes à bord de l’ISS remplacent une précédente équipe rentrée sur Terre le 14 mai après cinq mois dans l’espace, et ils passeront au total 172 jours à bord de la Station. Il est possible de suivre le quotidien des astronautes via le compte Twitter de Luca Parmitano et celui de Karen Nyberg tout au long de leur mission. [www.letemps.ch – le 29/05/2013] Le record de la plus grande distance totale parcourue par un véhicule de la NASA ailleurs que sur Terre a été battu par le Rover Opportunity de la mission MER (Mars Exploration Rover). Cette distance s’élève à 35,76 km. Le record mondial est cependant toujours détenu par les Soviétiques (plus de 37 km). [www.futura-sciences.com – le 21/05/2013] Une étude parue dans la revue britannique Nature Geoscience suggère que les minéraux rares découverts dans les cratères lunaires seraient issus d’astéroïdes qui sont entrés en collision avec la Lune et non pas des entrailles de la Lune elle-même. [www.maxisciences.com – le 27/05/2013] Fournisseur des coiffes d'Ariane et de Vega depuis les débuts des deux programmes, le suisse RuagSpace a développé une nouvelle technologie de coiffes composites qui devrait permettre de réduire encore les coûts de production pour améliorer la compétitivité des lanceurs. [www.air-cosmos.com – le 18/06/2013] La capsule Bion-M1 lancée le 19 avril dernier avec des animaux à bord, a été récupérée par l’agence spatiale russe. L’objectif était d’étudier l’impact de la microgravité sur les êtres vivants. Résultat : le voyage a été fatal pour la plupart des animaux ; des études approfondies vont être menées. [www.futura-sciences.com- le 28/05/2013] Amarrage réussi pour l’ATV-4 Le ravitailleur européen ATV-4 s’est amarré avec succès à la Station spatiale internationale (ISS) le 15 juin dernier. Lancé le 5 juin par une fusée Ariane 5 depuis Kourou, ce vaisseau de 20,2 tonnes constitue la charge la plus lourde jamais envoyée par l’Europe dans l’espace. Deux jours après l’arrimage, les occupants de la Station ont pu prendre livraison de la cargaison. Les astronautes ont ainsi pu recevoir des produits de première nécessité mais aussi du beurre de cacahuète, des pyjamas, du parmesan, des lasagnes… En sus de sa fonction de ravitailleur, l’ATV sert également de remorqueur spatial pour rehausser régulièrement l’orbite de la Station, qui a tendance à retomber sur Terre. Une fois sa mission accomplie en octobre prochain, le cargo sera rempli des déchets de la station, puis il se séparera de l’ISS pour plonger vers l’atmosphère terrestre où il se consumera avec tout ce qu’il transporte. © ESA [sciencesetavenir.nouvelobs.com – le 15/06/2013] LATITUDE 5 / N°101 / JUILLET 2013 / 31 © NASA/ESA/HUBBLE Nouvelles de l’Espace Le soleil dans deux milliards d’années Le 22 mai dernier, des chercheurs brésiliens de l’Université de Rio Grande do Norte ont découvert, à l’aide du satellite Corot du CNES, une étoile similaire au Soleil par sa composition chimique, sa masse et sa durée de rotation (de 24 à 29 jours). Cette “grande sœur” du Soleil est située dans la constellation de la Licorne, à quelques centaines d’années-lumière de la Terre. Baptisée Corot Sol 1, cette étoile a la particularité d’être plus âgée que le Soleil de 2 milliards d’années, ce qui permet d’avoir une idée de ce à quoi ressemblera le Soleil dans le même nombre d’années. Cette découverte est d’autant plus importante pour les scientifiques que l’évolution du Soleil a toujours été au centre de leurs préoccupations. [www.futura-sciences.com – le 26/05/2013] Danger des rayons cosmiques sur Mars La dose de rayonnements cosmiques reçue par le rover Curiosity, lors de son voyage vers Mars de novembre 2011 à août 2012, interpelle les scientifiques. Curiosity aurait été bombardé d’une quantité de rayons “comparable à celle que recevrait un patient si on le soumettait à un scanner tous les cinq ou six jours”. Or cette surexposition correspond seulement à un aller-retour vers Mars, ce qui pose le problème fondamental de la protection contre les rayonnements cosmiques pour des astronautes qui, outre le voyage, pourraient rester plusieurs mois sur la planète rouge. © NASA [www.bfmtv.com – le 03/06/2013] LÊimage NGC 6302, ou la nébuleuse du Papillon ; c’est ainsi que l’on nomme cette nébuleuse planétaire bipolaire située dans la constellation du Scorpion, à environ 4000 années-lumière de la Terre. Cette image du télescope Hubble date de 2009. C’est un gros plan de la nébuleuse, dotée d’une structure particulièrement complexe. A son centre meurt l’une des étoiles les plus chaudes de notre galaxie (plus de 200000°C). La NASA lance la chasse aux astéroïdes dangereux pour la Terre L’agence spatiale américaine a lancé un appel le 18 juin dernier à la communauté scientifique, de l’industrie et aux astronomes amateurs afin de traquer les astéroïdes représentant une menace potentielle pour la Terre. Cet appel vient en complément de la mission récemment annoncée par l'agence. Elle vise à aller avec un vaisseau non-habité capturer un astéroïde pour le remorquer et le mettre en orbite autour de la Lune afin de pouvoir envoyer des astronautes l'étudier. « Le Grand Défi se concentre sur la détection (...) des astéroïdes et sur ce qu'il faudra faire en cas de menace potentielle », a précisé la NASA. « Nous allons dans ce cadre mettre à profit l'engagement du public et sa capacité d'innovation et les scientifiques citoyens pour nous aider à résoudre ce problème planétaire». [www.bfmtv.com – le 19/06/2013] Le 29 avril dernier, l’observatoire spatial Herschel a épuisé comme prévu sa réserve d’hélium mettant ainsi fin à plus de trois années d’observation de l’Univers. Conçu par l’Agence spatiale européenne, le plus grand télescope spatial dédié à l’astronomie dans le domaine spectral de l’infrarouge et du submillimétrique a permis de comprendre la naissance des étoiles et des galaxies. Herschel a offert une vision totalement nouvelle de l’Univers de par la compréhension de la naissance des étoiles et de la formation de galaxies en aidant à détecter la présence d’eau partout dans l’Univers.Durant sa mission, Herschel aura effectué plus de 35000 observations scientifiques soit 25000 heures de données. Loin d’être terminée, Herschel promet encore de longues années de travail aux astronomes et sans doute de nombreuses découvertes ! [www.esa.int – le 30/04/2013] 32 / LATITUDE 5 / N°101 / JUILLET 2013 Les images époustouflantes prises par Herschel dressent une histoire illustrée de la formation des étoiles. © ESA/PACS & SPIRE CONSORTIA, T. HILL, F. MOTTE, LABORATOIRE AIM PARIS-SACLAY, CEA/IRFU - CNRS/INSU - UNI. PARIS DIDEROT, HOBYS KEY PROGRAMME CONSORTIUM Herschel n'observera plus l'Univers Lancements 2 ème trimestre 2013 Chine Russie Etats-Unis Lancements par lanceurs Orbital Soyouz Europe Ils Longue Marche Proton Delta Lancements par mois 3 Pegasus Black Brant 2 Vega 1 Antares ie ss Ariane Ru O rb ita l Ils ro p e s Eu ni -U Et a ts C hi ne 0 Atlas avr-13 mai-13 0 2 4 6 juin-13 © P. BAUDON Un deuxième trimestre marqué par des missions ambitieuses La Russie se démarque en ce deuxième trimestre. Avec cinq lancements, elle est présente sur tous les fronts : missions scientifique et militaire, vol habité, ravitaillement de lÊISS⁄ Le tout sans compter les trois missions commerciales réussies de Proton (lanceur de lÊaméricano-russe ILS). Les Etats-Unis ont, pour leur part, mis en orbite quatre lanceurs, dont une fusée Antares contenant un simulateur de la capsule Cygnus (système de livraison de frêt à lÊISS). Le succès de ce vol inaugural ouvre ainsi la voie aux prochaines étapes prévues par la société Orbital Sciences : à terme, le ravitaillement effectif de la station spatiale internationale. La Chine, absente au trimestre dernier, a mis les bouchées doubles ce trimestre puisquÊelle a effectué trois vols réussis avec son lanceur Longue Marche, incluant sa plus ambitieuse mission spatiale habitée. Quant à lÊEurope, elle a réussi 3 lancements depuis la base spatiale de Kourou, dont une Ariane 5 transportant le ravitailleur ATV-4, charge la plus lourde jamais envoyée dans lÊespace par lÊEurope. Mise en orbite de l'ATV-4 “Albert Einstein” par une Ariane 5 ES, le 5 juin 2013. LATITUDE 5 / N°101 / JUILLET 2013 / 33