Collaborer - Le Centre Spatial Guyanais

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Argos, Jason, Calipso, TopexPoseidon, Cassini-Huygens…
autant de missions spatiales
de référence mondiale, résultant d'une
coopération fructueuse entre le CNES
et la NASA. Et cette coopération date
de 1962, l'âge du CNES ! C'est dire si
les deux agences, en dépit de la disparité
de leurs budgets spatiaux, de leur
potentiel scientifique et technique,
de la puissance de leur industrie,
ont trouvé des raisons objectives
de travailler ensemble. Plus partenaires
que concurrentes, les deux agences
se stimulent l'une l'autre, se fixent des
objectifs ambitieux et, pour y parvenir,
développent l'innovation technologique.
Evoquant la prochaine mission
américaine de capture de l'astéroïde
Apophis, le Président du CNES Jean-Yves
Le Gall s'est ainsi félicité d'être sollicité :
«La NASA lance une mission ambitieuse,
spectaculaire et, immédiatement,
elle propose au CNES d'être partenaire !
C'est la preuve d'une grande marque
d'intérêt pour ce que nous faisons».
© NASA/GSFC
Regarder vers l’Espace
Collaborer
Vue dÊartiste de la sonde spatiale MAVEN
24 / LATITUDE 5 / N°101 / JUILLET 2013
La qualité de première puissance
spatiale mondiale des Etats-Unis est un
indéniable stimulant pour l’ensemble
du secteur spatial dans le monde, y
compris pour la France. Ainsi, le CNES
et la NASA coopèrent depuis près de
50 ans, sur des missions d’observation
de la Terre et d’exploration de l’Univers.
Latitude 5 fait le point sur les relations
CNES-NASA, à l’heure où les regards
sont tournés vers l’Europe et les
Etats-Unis, qui enchaînent découvertes
et prouesses.
Par Mélody Ying Ping
a collaboration spatiale francoaméricaine sÊest forgée depuis
un demi-siècle au fil de missions
scientifiques ambitieuses, de la présence
dÊastronautes français au sein dÊéquipages
internationaux, parmi lesquels des
Américains lors de vols habités, et
à mesure de collaborations industrielles
majeures entre les deux pays. Sylvie Callari,
responsable des affaires internationales au
CNES, nous éclaire sur le fonctionnement
L
Objectif Mars
Missions du programme dÊexploration
de Mars menées par la NASA avec la
participation du CNES :
 MSL (Mars Science Laboratory)
 MAVEN (Mars Atmosphere and
Volatile Evolution)
 INSIGHT(Interior Exploration using
Seismic Investigations, Geodesy and
Heat Transport)
© NASA
Le siège de la NASA, à Washington D.C. (Etats-Unis)
CNES-NASA :
working together
des relations CNES-NASA. ÿ Dans le domaine des sciences
spatiales, la coopération avec la NASA sÊeffectue soit en bilatéral,
soit à travers la coopération NASA-ESA Ÿ, explique-t-elle.
AujourdÊhui, le CNES participe à plusieurs missions du programme
dÊexploration de Mars menées par la NASA. Citons dÊabord
la mission MSL (Mars Science Laboratory) où le CNES contribue
à deux instruments majeurs du rover Curiosity et à leurs
opérations dÊanalyse de lÊenvironnement martien. Puis la mission
MAVEN (Mars Atmosphere and Volatile Evolution), sonde spatiale
qui sera envoyée en novembre 2013 depuis le centre spatial
Kennedy (USA), et dont lÊobjectif principal est de déterminer les
causes de la perte de lÊatmosphère de la planète rouge. Pour cette
mission, le CNES fournira un spectromètre dÊélectron,
en collaboration avec le laboratoire IRAP. Citons enfin la mission
INSIGHT, un robot stationnaire ou lander dont le lancement
est prévu en 2016 et qui a pour objectif dÊétudier la structure
interne de Mars et ainsi déterminer si le cflur de cette planète
est liquide ou solide. Le CNES y contribuera ÿ en fournissant
un instrument clé pour la mission : SEIS, un sismomètre européen
dont le responsable scientifique est français. SEIS est développé
sous la responsabilité technique du CNESŸ, précise Mme Callari.
Outre les missions dÊexploration de Mars, le CNES est également
impliqué dans la mission JUNO initiée par la NASA, qui a pour
objectif lÊétude de la planète Jupiter.
LATITUDE 5 / N°101 / JUILLET 2013 /
25
© NASA
Vue dÊartiste du lander Insight.
© NASA
ÿLe CNES et la NASA collaborent de manière très étroite et sont
devenus leaders dans les domaines de lÊocéanographie et de
lÊaltimétrie, notamment à travers les missions Topex-Poseidon,
Jason 1, 2 et 3 Ÿ. En outre, une autre mission sÊinscrivant dans
la continuité de ces dernières, est actuellement en cours
de développement par le CNES et la NASA : SWOT (Surface
Water OceanTopography). Il sÊagit dÊune mission dédiée à lÊétude
des surfaces dÊeau océaniques et continentales, ÿ utilisant
le concept innovant de lÊaltimétrie par interférométrie Ÿ, dont
le lancement est prévu en 2020. Enfin, Mme Callari souligne
lÊexcellente collaboration entre le CNES et la NASA en matière
de sciences de lÊatmosphère ; ainsi, ÿle satellite franco-américain
CALIPSO fait partie de la constellation A-Train,[constellation
de satellites dédiés à lÊobservation des nuages, des aérosols et
du cycle de lÊeau -Ndlr] depuis 2006 Ÿ. En ce qui concerne
les programmes NASA-ESA, de nombreuses missions sont
à mentionner : JWST (James Webb SpaceTelescope), Integral
(observatoire spatial du rayonnement gamma), Rosetta (sonde
spatiale), Cassini-Huygens (étude de Saturne et de son système)...
Concrètement, comment fonctionne la collaboration CNESNASA ? Cela peut être un détachement de personnel sur une
durée limitée ; échange de chercheurs et dÊingénieurs ou équipes
intégrées, ou bien des ÿdéplacements ponctuels : participations
aux revues de développement, comités directeurs (Joint Steering
Committee), Working groups, REVEX (revues dÊexploitation)Ÿ.
Tous ces projets et ces missions menés conjointement par
le CNES et la NASA révèlent non seulement une collaboration
de longue date mais promettent également un avenir rempli
dÊautres projets franco-américains, toujours plus ambitieux.
DÊailleurs, la NASA, qui envisage de capturer un astéroïde afin
de servir de tremplin pour une mission sur Mars, aurait
déjà contacté le CNES, lequel a révélé son projet dÊétude de
la structure interne dÊApophis - lÊastéroïde passé à proximité
de la Terre en janvier dernier. Affaire à suivre⁄ 4
Le satellite franco-américain CALIPSO.
26 / LATITUDE 5 / N°101 / JUILLET 2013
© NASA
FICHE DÊIDENTITE : NASA
(National Aeronautics and Space Administration)
Date de création : 1958
Pays : Etats-Unis
Siège social : Washington DC
Directeur général : Charles F. Bolden
© CNES/LEFEUVRE ERIC, 2013
FICHE DÊIDENTITE : CNES
(Centre National dÊEtudes Spatiales)
Date de création : 1961
Pays : France
Siège social : Paris
Directeur général : Jean-Yves Le Gall
© ESA – P. CARRIL
Mot de l’ESA
Placé sur une orbite héliosynchrone à 820 km dÊaltitude, Proba-V cartographie le couvert végétal du globe tous les 2 jours
Proba-V,
un pionnier dans l’espace
Avec un poids de 160kg et un volume de moins d’un mètre cube, ce satellite de l’ESA offre un champ de vue de 102 degrés
capable de balayer un périmètre de 2500km. Proba-V peut distinguer différents types de couvert végétal, même les zones
cultivées et leur niveau de croissance. Miniaturisés et surtout trois fois plus précis en terme de résolution d’image,
les instruments de Proba rivalisent largement avec ses prédécesseurs.
e ciel européen a été le théâtre d’une grande première !
Un satellite a capté les signaux de positionnement d’avions
en vol. Grâce à un récepteur de signaux ADS-B embarqué,
Proba-V a réussi à établir la trajectoire d’avions en vol autour
du globe. Cette innovation offre un large champ d’applications
futures, notamment dans les régions exclues des systèmes terrestres
actuels, tels que les océans. Le potentiel est considérable en terme
de sécurité et de sûreté. Les opérations de recherche et de
sauvetage seront facilitées. Une fois opérationnel, ce système offrira
de multiples applications. Les avions pourront survoler des régions
dans des couloirs de vol réduits. Le trafic aérien sera amélioré
L
par l’exploitation efficace de ces couloirs. La consommation
de carburant des avions et leurs émissions de dioxyde de carbone
seront ainsi réduites.
C’est à bord de Véga, le dernier né des lanceurs européens
que Proba-V a été mis en orbite autour de notre planète le 6 mai.
Conçu et fabriqué en Belgique par QinetiQSpace, le quatrième
exemplaire du programme PROBA -pour projet d’autonomie
embarquée- témoigne d’une ambition : développer en Europe
des petits satellites “low-cost” en vue de rendre plus accessibles
les précieux services venus de l’espace.
LATITUDE 5 / N°101 / JUILLET 2013 /
27
Mot de l’ESA
© ESA
Opérationnel depuis le 16 mai, lÊimageur Végetation a été mis en route juste
à temps pour photographier le sud de la Bretagne.
Le 6 mai, pour son 2e lancement, Vega a placé 3 charges utiles dont Proba-V,
le satellite de lÊESA.
© 2013 ESA-CNES-ARIANESPACE/PHOTO OPTIQUE VIDÉO CSG
Une image de la Terre tous les deux jours
Digne successeur de Spot 4 et 5, Proba-V observe notre planète
pour livrer tous les deux jours une vision complète de la végétation
sur Terre. Les données collectées sont envoyées au centre de l’ESA
situé à Redu en Belgique où elles seront traitées et mises
à disposition des utilisateurs finaux.
Suivre l’évolution des ressources agricoles et végétales sur
l’ensemble de la planète, analyser le phénomène de désertification
et détecter les traces d’incendie sont autant de services fournis
par l’instrument Végétation.
Proba-V inclut le suivi quotidien des conditions météorologiques
extrêmes et la surveillance du niveau des nappes phréatiques.
Ces informations contribueront à alerter les autorités des risques
potentiels de mauvaises récoltes. En maîtrisant les surfaces
cultivées, les utilisateurs pourront évaluer les besoins en eau et
ils contribueront de la sorte à améliorer les modes d’irrigation,
à calculer le temps des récoltes et à déterminer l’importance
des réserves en eau.
En plus d’être une mission opérationnelle, Proba-V constitue
un véritable laboratoire de recherche miniature. Il validera
de nouvelles applications grâce à cinq technologies embarquées
innovantes et issues de filières européennes.
Parmi ces technologies embarquées, un émetteur en bande X
équipé d’un amplificateur utilisant une technologie GaN (Nitrure
de Gallium) va accélérer la vitesse de transfert des photos prises
par le satellite lors du survol de la station sol situé à Redu
en Belgique.
Autre innovation : Proba-V est équipé de deux détecteurs
de rayonnement dont l’instrument Energetic Particle Telescope
(EPT). Ce spectromètre compact et modulaire a pour objectif
de mesurer avec précision le flux des particules énergétiques
de l’espace, qui constituent un danger pour les astronautes et
les satellites en orbite autour de la Terre. Cet instrument est
primordial pour les futures missions des astronautes de l’ESA. 4
28 / LATITUDE 5 / N°101 / JUILLET 2013
© ORBITAL SCIENCES
Concurrence
America is back
Les Etats-Unis seraient-ils de retour dans la “guerre des lanceurs”… Dans la course effrénée des lanceurs spatiaux, Orbital
Sciences s’est fait une place sur la ligne de départ avec Antares, dont le premier vol d’essai est intervenu à la fin du mois
d’avril. Retour sur les débuts d’un futur compétiteur…
De Taurus à Antares
A l’origine des faits, le retrait de la navette spatiale américaine,
décidé en 2004 et effectif en 2011. Un problème logistique se
pose alors : désormais, comment ravitailler la station spatiale
en consommables et en pièces de rechange ? En 2006, la NASA
annonce le programme COTS (Commercial Orbital Transportation
Services), et lance un appel d’offre dans le but de confier à
des acteurs privés le transport d’une partie du fret et des équipages
jusqu’à l’ISS. Ce sont les sociétés américaines SpaceX et Orbital
Sciences qui sont alors retenues respectivement en 2006 et 2008.
Tandis que SpaceX présente son vaisseau Dragon associé au
lanceur Falcon 9, Orbital propose de développer le vaisseau Cygnus
associé au lanceur Taurus II (qui deviendra Antares par la suite).
En décembre 2008, il est convenu qu’Orbital Sciences devra
transporter au moins 20 tonnes de fret réparties sur 8 vols d’ici
2016, dans le cadre d’un contrat de 1,9 milliard de dollars.
ANTARES (Orbital Sciences)
 Masse : environ 282 t
 Hauteur : 40,5m
 Diamètre : 3,9 m
 Peut placer 5 à 6 t en orbite
basse
Le 21 avril 2013, après deux
reports successifs, Antares
prend son envol depuis la base
de lancement de Wallops en
Virginie (USA). Le lanceur
ne contient cependant pas la
vraie capsule Cygnus mais une réplique remplie d’équipements
électroniques afin de simuler la masse de Cygnus. Après le succès
de ce premier lancement d’essai, Orbital Sciences prépare
actuellement « une mission complète de démonstration de son
système de livraison de fret à l’ISS avec la capsule Cygnus», comme
l’a indiqué le PDG de la société américaine, David Thompson.
Ce vol devrait avoir lieu dans les mois à venir. Enfin, la troisième
mission, qui sera la première à ravitailler l’ISS, est prévue d’ici 2014.
Antares : caractéristiques techniques
Le premier étage d’Antares, constitué de réservoirs d’oxygène
liquide et de kérosène de fabrication ukrainienne, est propulsé par
deux moteurs NK-33 fournis par la Russie via la société américaine
Aerojet. Les deux moteurs réunis fournissent une poussée totale
dans le vide de 370 t. L’étage est divisé en cinq sections : (de bas
en haut) la section arrière, le réservoir de kérosène, la section interréservoirs, le réservoir d’oxygène et la section inter-étages. Les deux
réservoirs, équipés de capteurs de niveau, sont pressurisés
à l’hélium à 220 bars. Quant au deuxième étage, il est propulsé
par un moteur CASTOR-30A fonctionnant avec des propergols
solides, dérivé du CASTOR-120 (qui propulsait le lanceur Taurus
de première génération), et développé par la société américaine
ATK. Le moteur fournit une poussée de 36 t.
LATITUDE 5 / N°101 / JUILLET 2013 /
29
© NASA
Concurrence
Quid des autres lanceurs américains ?
Le petit frère dÊAntares, pourtant son aîné historique dans
la famille Orbital, le lanceur aéroporté Pegasus XL, réalisé sa
43ème mission depuis 1990. Il a mis en orbite, le 28 juin dernier,
le télescope IRIS de la NASA. Objectif de la mission : étudier une
région peu connue du soleil, entre la surface et la couronne.
LÊalliance Boeing/Lockheed Martin, ULA, (United Launch
Alliance) compte deux lancements réussis au 2ème trimestre
2013. Le lanceur Delta a effectué, le 25 mai dernier,
son premier vol depuis lÊéchec dÊoctobre dernier et mis
en orbite le satellite de communication WGS-5 pour le compte
de lÊarmée américaine. Atlas a, quant à lui, ralenti le rythme
avec un lancement au 2ème trimestre 2013 contre trois
au premier. Le 15 mai, le lanceur de ULA mettait en orbite
un satellite complémentaire de la constellation GPS.
Le Falcon de Space X nÊa, de son côté, pas décollé depuis
le 1er mars dernier et le lancement de la 4ème capsule Dragon
sur lÊISS. Prochain vol prévu en septembre.
européen de télécommunications SES-6. Mais l’échec, le 1er juillet
dernier, de la mise en orbite des satellites de navigation Glonass,
le GPS russe, pourrait à nouveau venir ternir le blason de l’opérateur
du Proton. 4
© ROSCOSMOS
Par Mélody Ying Ping
Delta, le lanceur de lÊalliance Boeing/Lockheed
Outre la version standard d’Antares décrite, le lanceur existe
dans d’autres configurations obtenues en utilisant une version
plus puissante du deuxième étage et en ajoutant de manière
optionnelle un troisième étage. Ce dernier peut être à ergols
liquides ou à propergol solide.
Pendant ce temps, dans le reste du Monde…
Amercica is back, et elle n’est pas la seule à se remettre en course.
« La guerre des lanceurs est déclarée », alertait la revue Science
& Vie en juin dernier. Qu’il paraît loin, le temps où le marché
de l’espace était partagé par une poignée de lanceurs russes,
américains et européens ! Aujourd’hui, on dénombre une trentaine
de lanceurs en service, et selon Sciences & Vie, ce nombre pourrait
doubler d’ici à 2025.
Fiabilité optimale et réduction des coûts sont les maîtres-mots
des développeurs de lanceurs. Le Japon s’apprête à inaugurer
son propre lanceur léger Epsilon pourvu d’intelligence artificielle,
tandis que le petit lanceur de la Chine Longue Marche 6
devrait entrer en service entre 2014 et 2016. De là est né le projet
d’Ariane 5 ME (pour Midlife Evolution) et celui d’Ariane 6
en Europe. C’est aussi dans cette optique que l’Europe,
qui possédait déjà Ariane pour les grosses charges utiles et Soyouz
pour les charges moyennes, a développé Vega, son lanceur léger.
Quant au Proton de l’ILS (International Launch Services),
la presse spécialisée annonçait allègrement son retour en course
après le succès de la mise en orbite, le 3 juin dernier, du satellite
Lancement du Proton de lÊILS, le 3 juin dernier, qui a mis en orbite SES-6.
30 / LATITUDE 5 / N°101 / JUILLET 2013
© NASA/ VICTOR ZELENTSOV
Nouvelles de l’Espace
Vite dit
 Cette année, cela fait 50 ans que la première femme est allée
dans l’espace. Il s’agissait de la soviétique Valentina
Terechkova, alors âgée de 26 ans. Aujourd’hui, on compte
seulement 57 femmes astronautes pour plus de 500 hommes.
[www.enjoyspace.com – le 31/05/2013]
 Trois spationautes ont rejoint l’ISS
Mardi 28 mai, le Russe Fedor Iourtchikhine, l’Américaine Karen
Nyberg et l’Italien Luca Parmitano se sont envolés du cosmodrome
russe de Baïkonour, dans les steppes du Kazakhstan, à bord
du vaisseau Soyouz TMA-09M. Après un voyage de 6 heures,
ils ont été accueillis par les Russes Pavel Vinogradov et Alexandre
Missourkine, ainsi que l’Américain Chris Cassidy. Les trois
nouveaux spationautes à bord de l’ISS remplacent une précédente
équipe rentrée sur Terre le 14 mai après cinq mois dans l’espace,
et ils passeront au total 172 jours à bord de la Station. Il est possible
de suivre le quotidien des astronautes via le compte Twitter de
Luca Parmitano et celui de Karen Nyberg tout au long de leur
mission. [www.letemps.ch – le 29/05/2013]
 Le record de la plus grande distance totale parcourue par
un véhicule de la NASA ailleurs que sur Terre a été battu par
le Rover Opportunity de la mission MER (Mars Exploration
Rover). Cette distance s’élève à 35,76 km. Le record mondial
est cependant toujours détenu par les Soviétiques (plus de
37 km). [www.futura-sciences.com – le 21/05/2013]
 Une étude parue dans la revue britannique Nature Geoscience
suggère que les minéraux rares découverts dans les cratères
lunaires seraient issus d’astéroïdes qui sont entrés en collision
avec la Lune et non pas des entrailles de la Lune elle-même.
[www.maxisciences.com – le 27/05/2013]
 Fournisseur des coiffes d'Ariane et de Vega depuis les débuts
des deux programmes, le suisse RuagSpace a développé
une nouvelle technologie de coiffes composites qui devrait
permettre de réduire encore les coûts de production pour
améliorer la compétitivité des lanceurs. [www.air-cosmos.com – le 18/06/2013]
 La capsule Bion-M1 lancée le 19 avril dernier avec
des animaux à bord, a été récupérée par l’agence spatiale russe.
L’objectif était d’étudier l’impact de la microgravité sur les êtres
vivants. Résultat : le voyage a été fatal pour la plupart
des animaux ; des études approfondies vont être menées.
[www.futura-sciences.com- le 28/05/2013]
 Amarrage réussi pour l’ATV-4
Le ravitailleur européen ATV-4 s’est amarré avec succès à la Station spatiale internationale (ISS) le 15 juin dernier. Lancé le 5 juin
par une fusée Ariane 5 depuis Kourou, ce vaisseau de 20,2 tonnes constitue la charge la plus lourde jamais envoyée par l’Europe
dans l’espace. Deux jours après l’arrimage, les occupants de la Station ont pu prendre livraison de la cargaison. Les astronautes
ont ainsi pu recevoir des produits de première nécessité mais aussi du beurre de cacahuète, des pyjamas, du parmesan, des lasagnes…
En sus de sa fonction de ravitailleur, l’ATV sert également de remorqueur spatial pour rehausser régulièrement l’orbite de la Station,
qui a tendance à retomber sur Terre. Une fois sa mission accomplie en octobre prochain, le cargo sera rempli des déchets de la station,
puis il se séparera de l’ISS pour plonger vers l’atmosphère terrestre où il se consumera avec tout ce qu’il transporte.
© ESA
[sciencesetavenir.nouvelobs.com – le 15/06/2013]
LATITUDE 5 / N°101 / JUILLET 2013 /
31
© NASA/ESA/HUBBLE
Nouvelles de l’Espace
 Le soleil dans deux milliards d’années
Le 22 mai dernier, des chercheurs brésiliens de l’Université de Rio
Grande do Norte ont découvert, à l’aide du satellite Corot
du CNES, une étoile similaire au Soleil par sa composition
chimique, sa masse et sa durée de rotation (de 24 à 29 jours).
Cette “grande sœur” du Soleil est située dans la constellation
de la Licorne, à quelques centaines d’années-lumière de la Terre.
Baptisée Corot Sol 1, cette étoile a la particularité d’être plus âgée
que le Soleil de 2 milliards d’années, ce qui permet d’avoir
une idée de ce à quoi ressemblera le Soleil dans le même nombre
d’années. Cette découverte est d’autant plus importante pour
les scientifiques que l’évolution du Soleil a toujours été au centre
de leurs préoccupations. [www.futura-sciences.com – le 26/05/2013]
 Danger des rayons cosmiques sur Mars
La dose de rayonnements cosmiques reçue par le rover Curiosity,
lors de son voyage vers Mars de novembre 2011 à août 2012,
interpelle les scientifiques. Curiosity aurait été bombardé d’une
quantité de rayons “comparable à celle que recevrait un patient
si on le soumettait à un scanner tous les cinq ou six jours”. Or cette
surexposition correspond seulement à un aller-retour vers Mars,
ce qui pose le problème fondamental de la protection contre
les rayonnements cosmiques pour des astronautes qui, outre
le voyage, pourraient rester plusieurs mois sur la planète rouge.
© NASA
[www.bfmtv.com – le 03/06/2013]
LÊimage
NGC 6302, ou la nébuleuse du Papillon ; c’est ainsi que l’on
nomme cette nébuleuse planétaire bipolaire située dans
la constellation du Scorpion, à environ 4000 années-lumière
de la Terre. Cette image du télescope Hubble date de 2009.
C’est un gros plan de la nébuleuse, dotée d’une structure
particulièrement complexe. A son centre meurt l’une des étoiles
les plus chaudes de notre galaxie (plus de 200000°C).
 La NASA lance la chasse aux astéroïdes
dangereux pour la Terre
L’agence spatiale américaine a lancé un appel le 18 juin dernier
à la communauté scientifique, de l’industrie et aux astronomes
amateurs afin de traquer les astéroïdes représentant une menace
potentielle pour la Terre. Cet appel vient en complément de
la mission récemment annoncée par l'agence. Elle vise à aller avec
un vaisseau non-habité capturer un astéroïde pour le remorquer
et le mettre en orbite autour de la Lune afin de pouvoir envoyer
des astronautes l'étudier. « Le Grand Défi se concentre sur
la détection (...) des astéroïdes et sur ce qu'il faudra faire en cas
de menace potentielle », a précisé la NASA. « Nous allons dans
ce cadre mettre à profit l'engagement du public et sa capacité
d'innovation et les scientifiques citoyens pour nous aider
à résoudre ce problème planétaire». [www.bfmtv.com – le 19/06/2013]
Le 29 avril dernier, l’observatoire spatial Herschel a épuisé comme
prévu sa réserve d’hélium mettant ainsi fin à plus de trois années
d’observation de l’Univers. Conçu par l’Agence spatiale
européenne, le plus grand télescope spatial dédié à l’astronomie
dans le domaine spectral de l’infrarouge et du submillimétrique
a permis de comprendre la naissance des étoiles et des galaxies.
Herschel a offert une vision totalement nouvelle de l’Univers
de par la compréhension de la naissance des étoiles et de la
formation de galaxies en aidant à détecter la présence d’eau partout
dans l’Univers.Durant sa mission, Herschel aura effectué plus
de 35000 observations scientifiques soit 25000 heures de données.
Loin d’être terminée, Herschel promet encore de longues années
de travail aux astronomes et sans doute de nombreuses
découvertes ! [www.esa.int – le 30/04/2013]
32 / LATITUDE 5 / N°101 / JUILLET 2013
Les images époustouflantes prises par Herschel dressent une histoire illustrée
de la formation des étoiles.
© ESA/PACS & SPIRE CONSORTIA, T. HILL, F. MOTTE,
LABORATOIRE AIM PARIS-SACLAY, CEA/IRFU - CNRS/INSU - UNI.
PARIS DIDEROT, HOBYS KEY PROGRAMME CONSORTIUM
 Herschel n'observera plus l'Univers
Lancements 2 ème trimestre 2013
Chine
Russie
Etats-Unis
Lancements par lanceurs
Orbital
Soyouz
Europe
Ils
Longue Marche
Proton
Delta
Lancements par mois
3
Pegasus
Black Brant
2
Vega
1
Antares
ie
ss
Ariane
Ru
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ita
l
Ils
ro
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Atlas
avr-13
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2
4
6
juin-13
© P. BAUDON
Un deuxième trimestre marqué par des missions ambitieuses
La Russie se démarque en ce deuxième trimestre. Avec cinq lancements, elle est présente sur tous les fronts : missions scientifique
et militaire, vol habité, ravitaillement de lÊISS⁄ Le tout sans compter les trois missions commerciales réussies de Proton (lanceur
de lÊaméricano-russe ILS).
Les Etats-Unis ont, pour leur part, mis en orbite quatre lanceurs, dont une fusée Antares contenant un simulateur de la capsule
Cygnus (système de livraison de frêt à lÊISS). Le succès de ce vol inaugural ouvre ainsi la voie aux prochaines étapes prévues par
la société Orbital Sciences : à terme, le ravitaillement effectif de la station spatiale internationale.
La Chine, absente au trimestre dernier, a mis les bouchées doubles ce trimestre puisquÊelle a effectué trois vols réussis avec son lanceur
Longue Marche, incluant sa plus ambitieuse mission spatiale habitée.
Quant à lÊEurope, elle a réussi 3 lancements depuis la base spatiale de Kourou, dont une Ariane 5 transportant le ravitailleur ATV-4,
charge la plus lourde jamais envoyée dans lÊespace par lÊEurope.
Mise en orbite de l'ATV-4 “Albert Einstein” par une Ariane 5 ES, le 5 juin 2013.
LATITUDE 5 / N°101 / JUILLET 2013 /
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