LE TRAVAIL Les données de l’enquête sur la population active ont été publiées le jeudi 28 dernier et les chiffres indiquent que l’Espagne a terminé l’année 2015 avec 4.779.500 chômeurs, 20,9% de la population en âge de travailler. En dépit de la baisse du nombre de chômeurs due à l’amélioration de l’emploi d’une part et d’autre part à la réduction du nombre de personnes qui travaillent, le nombre de personnes en âge de travailler a diminué de 153 000 premièrement, à cause du vieillissement de la population et l’augmentation de l’espérance de vie. Deuxièmement, vu les émigrants qui retournent dans leurs pays d’origine et finalement, par le découragement des chômeurs de longue durée qui abandonment la recherche d’un job et qui ne s’inscrivent pas à l’INEM (Bureau d’embauche). Tout en reconnaissant le fait que le taux de chômage enregistré en 2015 a diminué, il est nécessaire de se demander ce qui se passe avec les salariés, la qualité des boulots créés et l’avenir qui attend les jeunes qui vont sûrement vivre pire que la génération de leurs parents. La file des personnes qui vont dans les soupes populaires et l’augmentation des ONG pour venir en aide aux défavorisés indiquent qu’il n’y a pas de relation directe entre les politiques économiques et le vrai vivre de la citoyenneté. Tel est le cas de la nouvelle structure sociale dans laquelle 70% a avancé avec plus ou moins de difficultés depuis la crise de 2008 tandis que le 30% restant est condamné à vivre dans la pauvreté sans aucun espoir de redressement social ou économique. Il est certain qu’au cours des dernières années, des lois et des règles, dirigées à faire en sorte que le marché du travail soit plus flexible, ont été approuvées avec moins de différenciations entre les postes fixes et les saisonniers mais les premiers ont perdu des droits en s’accrochant aux conditions précaires des personnes qui travaillent pour des prunes. Pour illustrer ce point, rappelonsnous des sociétés de marché du XVIIe siècle dans le cadre de la Révolution Industrielle où on est passé d’une société féodale à une société capitaliste en remplaçant l’homme par la machine dont le résultat a été la pauvreté et le malheur entre la population laquelle s’est organisée pour détruire les machines considérées responsables de provoquer le chômage forcé. Ces revendications furent dénoncées par l’écrivain Émile Zola dans son roman Germinal où il expose les dures conditions de travail des masses laborieuses enchaînées aux machines et également par les penseurs du XIXe siècle en affirmant que l’exploitation des personnes était au coeur du travail et négociaient avec les patrons des normes pour interdire les métiers pénibles aux jeunes mineurs, le droit des femmes à une allocation pendant leur grossesse, les jours de congé, le droit à se syndiquer ou à la grève, parmi tant d’autres. Pour conclure j’affirmerai que, sans aucun doute, le travail a évolué avec les temps et que ce sont les professions liées aux services privés celles qui se sont le plus développées mais avec les nouvelles technologies, le nombre d’ouvriers spécialisés ne cesse pas de diminuer. Je crois qu’aujourd’hui la classe ouvrière est plus pauvre, plus précaire et moins protégée. Ce panorama est le bilan désolant que la crise économique nous a laissé en héritage, surtout dans le sud de l’Europe devenu la plus grande des expériences de laboratoire appelé “l’austérité expansioniste” qui questionne la stabilité de la démocratie et du capitalisme.