Centre des classes préparatoires aux grandes écoles d’ingénieurs d’agadir (SPE 1) Devoir surveillé :1 (02/10/2010) Durée : (2h30) Exercice Soit (E, ||.||) un espace vectoriel normé et d la distance associée à la norme ||.|| 1. Soit A une partie non vide de E (a) Rappeler la définition de la distance d’un point x de E à la partie A $.La distance du point x à la partie A est d(x, A) = inf {d(x, a) / a ∈ A} (b) Montrer que ∀x ∈ E , d(x, A) = 0 ⇔ x ∈ A $.(⇒) Soit x ∈ A tel que d(x, A) = 0 , D’après la caractérisation de la borne inférieure on a : ∀ε > 0 , ∃a ∈ A , 0 ≤ d(x, a) ≤ ε Ce qui est équivalent de dire que ∀ε > 0 , B(x, ε) ∩ A 6= φ c’est à dire qie x ∈ A (⇐) Supposons que x ∈ A, alors ∀ε > 0 , B(x, ε) ∩ A 6= φ C’est à dire que ∀ε > 0 , ∃a ∈ A , d(x, a) < ε ce qui prouve alors que inf {d(x, b) / b ∈ A} = 0 d’ou le résultat (c) Montrer que l’application ( E −→ R dA : x 7−→ d(x, A) Est lipschitziènne $.Soit (x, y) ∈ E 2 et a ∈ A on a d(x, A) ≤ d(x, a) ≤ d(x, y)+d(y, a) et par suite d(x, A)−d(x, y) ≤ d(y, a) ce qui veut dire que d(x, A) − d(x, y) est un minorant de {d(x, b) / b ∈ A} , donc d(x, A) − d(x, y) ≤ d(y, A) donc d(x, A) − d(y, A) ≤ d(x, y) et en pérmutant le rôle de x et y , on obtient alors |d(x, A) − d(y, A)| ≤ d(x, y) d’ou le résultat 2. Soient A , B deux fermés disjoints de E et f l’application définie par :f : E −→ R x 7−→ d(x, A) d(x, A) + d(x, B) (a) Montrer que f est bien définie et qu’elle est continue sur E $.Soit x ∈ E , on a d(x, A) + d(x, B) = 0 ⇔ d(x, A) = d(x, B) = 0 et d’après la question 1 − b ceci entrâine que x ∈ A ∩ B = A ∩ B et comme A ∩ B = φ alors on a ∀x ∈ E , d(x, A) + d(x, B) 6= 0 ce qui prouve alors que f est bien définie f est continue comme somme et rapport de fonction continue (b) Montrer que f −1 ({0}) = A et f −1 ({1}) = B $.Soit x ∈ E , on a d(x, A) f (x) = 0 ⇔ = 0 ⇔ d(x, A) = 0 ⇔ x ∈ A = A d(x, A) + d(x, B) D’ou f −1 ({0}) = A D’autre part on a f (x) = 1 ⇔ d(x, A) = 1 ⇔ d(x, A) = d(x, A) + d(x, B) ⇔ d(x, B) = 0 ⇔ x ∈ B = B d(x, A) + d(x, B) D’ou f −1 ({1}) = B 1 (c) En déduire l’existence de deux ouverts U et V de E disjoints , tels que A ⊂ U et B ⊂ V $.Il suffit de choisir deux ouverts disjoints de R tels que l’un contient 0 et l’autre contient 1 et de prendre ensuite 1 1 leur image réciproque par f , par exemple on prend les ouverts I =] − , +∞[ et J =] − ∞, − [ et on pose 2 2 U = f −1 (I) et V = f −1 (J) , par continuité de f les parties U et V sont deux ouverts disjoints de E contenant respectivement A et B Problème Dans ce problème n et d sont deux entiers naturels non nuls ., on notera ||.||∞ la norme infinie sur Rd , c’est à dire si x = (x1 , . . . , xd ) ∈ Rd , ||x||∞ = max |xi | .Si a est un élément de Rd et r > 0 , on note B∞ (a, r) , la boule ouverte de centre a 1≤i≤d et de rayon r pour la norme ||.||∞ Si A est une matrice d’ordre n à coefficients dans R, on dit qu’une matrice R de Mn (R) est une racine carrée de A si R2 = A.On note Rac(A) , l’ensemble des racines carrés de A , c’est à dire : Rac(A) = R ∈ Mn (R) , R2 = A L’objectif dece problème est l’étude de quelques propriétés topologiques de Rac(A) x1 x2 Pour X = . un élément de Mn1 (R) , on pose ||X||∞ = max |xi | , il s’agit d’une norme sur Mn1 (K) , et il n’est pas 1≤i≤n .. xn demandé de le démontrer Pour A = (ai,j )1≤i,j≤n dans Mn (R) on pose N (A) = max |ai,j | et N∞ (A) = max 1≤i,j≤n 1≤i≤n n X |aij | k=1 Partie :I 1. Montrer que N et N∞ sont des normes sur Mn (K) $.N est la norme 2 associée à la base canonique de Mn (K) $.N∞ est la norme subordonnée à la norme ||.||∞ de Kn 2. Soient A et B deux matrices d’ordre n à coefficients dans R (a) Montrer que ∀X ∈ Mn1 (R) , ||AX|| ≤ N∞ (A)||X|| ∞ ∞ n X a1,j xj x1 j=1 n x2 X .. ai,j xj |, il existe alors $.Soit X = . .On a AX = et par suite ||AX||∞ = max | 1≤i≤n n . . . j=1 X xn an,j xj j=1 i0 ∈ [[1, n]] , ||AX||∞ = | n X ai0 ,j xj | ≤ j=1 n X |ai0 ,j ||xj | ≤ j=1 n X |ai0 ,j |||X||∞ ≤ N∞ (A)||X||∞ j=1 (b) Montrer que N∞ (AB) ≤ N∞ (A)N∞ (B) $. Les normes subordonnées sont des normes d’algèbre (c) Cette inégalité est -elle valable avec la norme N (A justifier) $. Cette inégalité n’est pas valable pour la norme N en effet soit n ≥ 2 et si on pose J = (ai,j )i,j telle que 2 ∀(i, j) ∈ [[1, n]] , ai,j = 1, alors on a N (J) = 1 , N (J 2 ) = N (nJ) = n , alors N (J.J) > N (J).N (J) Partie :II 1. Soit A une partie de Rd . (a) Rappeler la définition d’un point intérieur à A $.Soit a ∈ Rd . a est un point intérieur à A si, et seulement si : ∃r > 0 , B(a, r) ⊂ A si, et seulement si A est un voisinage de a dans Rd 2 (b) Montrer que l’intérieur de A est le plus grand ouvert de E contenu dans A $. Soit a un point intérieur à A , alors il existe un réels strictement positif tel que B(a, r) ⊂ A ce qui etraine alors que a ∈ A et par suite l’intérieur de A est une partie de A r $.Soit a un point intérieur à A , il existe alors r > 0 tel que B(a, r) ⊂ A.Montrons que la boule B(a, ) est inclus 2 r r et x ∈ B a, , on a dans l’ensemble des points intérieur de A.Soit alors y ∈ B a, 2 2 r r + =r 2 2 r Ce qui prouve alors que x ∈ B(a, r) et donc x ∈ A et par suite B y, ⊂ A c’est à dire y est un point intérieur à A 2 r est inclus dans l’intérieure de A „ d’ou le résultat et donc B a, 2 1 0 2. Soit p ∈ N , on pose Sp = p −1 d(a, x) ≤ d(x, y) + d(y, a) < (a) Calculer Sp2 $. Sp2 = I2 (b) Rac(I2 ) est -elle une partie bornée de (M2 (R), N ) $. Si Rac(I2 ) était borné , alors ∃M ∈ R+ ∗ , ∀p ∈ N , ||Sp || ≤ M C’est à dire ∀p ∈ N , p ≤ M Ce qui contredit le fait que N est non majoré 3. Rac(In ) est -elle bornée de (Mn (R), N ) pour n ≥ 3 $.Soit Mp la matrice définie par bloc par : Mp = .On a Mp2 = Sp2 0 Sp 0 0 In−p 0 In−2 = In et on a N (Mp ) → +∞ ce qui prouve alors que Rac(In ) n’est pas borné 4. Pour cette question , n ≥ 2.Montrer qu’il n’existe pas de norme ||.|| surmultiplicative sur GLn (R) , vérifiant pour toutes matrices A et B dans GLn (R) , ||AB|| ≥ ||A||.||B|| $.Supposons l’existence d’une norme surmultiplicative .On a ∀p ∈ N∗ , Mp ∈ Gln (R) On a alors ||In || = ||Mp2 || ≥ ||Mp ||2 le membre de droite tend vers +∞ et celui de gauche est constant ce qui est absurde Partie :III Zéros de fonctions polynomiales .Application à la détermination de l’intérieur de Rac(A) On munit Rd de la norme infinie ||.||∞ .On rappelle qu’une application P de Rd dans R est une fonction polynomiale de Rd si , il existe un entier naturel N et une famille de réels (ai1 ,...,id )1≤i1 ,...,id ≤N tels que : ∀(x1 , . . . , xd ) ∈ Rd , P (x1 , . . . , xd ) = X ai1 ,...,id xi11 . . . xidd 1≤i1 ,...,id ≤N On appelle zéro de P tout élément (x1 , . . . , xd ) ∈ Rd tel que P (x1 , . . . , xd ) = 0, l’ensemble des zéros de P est noté Z(P ). On rappelle aussi que toute fonction polynomiale de Rd est continue sur Rd 1. Question préliminaire 3 (a) Montrer que l’application : ( (Mn (R), N ) −→ (Mn (R), N ) f: R 7−→ R2 est continue 2 $.L’espace Mn (R) est muni de la norme N et l’espace Rn est muni de sa norme infinie .L’application qui à chaque matrice M = (mi,j )i,j associe le n2 -uplet (m1,1 , . . . , mn,n ) est une!application lipschitzienne donc continue . Soit n 2 X A = (ai,j )i,j une matrice carrée d’ordre n , on a A2 = ai,k ak,j et l’application g définie sur Rn , ||.||∞ à k=1 n2 i,j valeurs dans R , ||.||∞ par : g : (a1,1 , a1,2 , . . . , an,n ) 7−→ n X a1,k ak,1 , k=1 n X a2,k a1,2 , . . . , k=1 n X ! an,k ak,n k=1 2 est continue car ses composantes relativement à la base canonique de Rn sont des fonctions polynomiales donc continues .Par composition l’application f est continue (b) En déduire que Rac(A) est une partie fermée de (Mn (R), N ) $.On a Rac(A) = f −1 ({A}) et {A} est un fermé de Mn (R) donc Rac(A) est un fermé (c) Soit a = (a1 , . . . , ad ) ∈ Rd et r > 0 .Montrer que B∞ (a, r) peut s’écrire comme produit de d intervalle ouverts de R d Y $.On vérifie facilement que B∞ (a, r) = ]ak − r, ak + r[ k=1 d (d) Soient F et G deux parties de R .On suppose que F et G sont d’intérieur vide .Montrer que F ∩ G est encore d’intérieur vide $.Supposons que F ∩ G est d’intérieur non vide et soit x un point intérieur à F ∩ G , alors il existe r > 0 tel que B(x, r) ⊂ F ∩ G ce qui entrâine alors que B(x, r) ⊂ F et B(x, r) ⊂ G ce qui veut dire que x est un point intérieur à F ce qui est absurde donc l’intérieur de F ∩ G est vide 2. Exemples d’ensembles des zéros de fonctions polynomiale (a) Dans cette question on prend d = 1 .Soit P une fonction polynomiale sur R.Dans quel cas Z(P ) est infini ? Justifier votre réponse $.Le seul polynôme à coefficients réels admettant une infinité de racines est le polynôme nul c’est une conséquence du théorème de D’Alembert -Gauss (b) Dans cette question d = 2.On considère P (x1 , x2 ) = 2x1 − x2 − 1 et Q(x1 , x2 ) = x21 − x2 . i. Représenter graphiquement dans le plan R2 les ensembles Z(P ) et Z(Q) $. On a Z(P ) est la droite d’équation 2x − y − 1 = 0 et Z(Q) est la parabole d’équation y = x2 ii. Z(P ) et Z(Q) sont-ils infinis ? $. Il est clair que Z(P ) et Z(Q) sont infinis 3. L’intérieur de l’ensemble des zéros d’une fonction polynomiale.Soit P une fonction polynomiale sur Rd (a) Soent (Ik )1≤k≤d une famille de parties infinies de R.Montrer par récurrence que si la fonction polynomiale P s’annule sur I1 × I1 × . . . × Id , alors P est la fonction nulle $.Le résultat pour d = 1 a été justifié en question 2.a. Supposons le résultat vrai jusqu’à un rang d ≥ 1. Soient alors P une fonction polynomiale qui s’annule sur I1 ×· · ·×Id+1 où chaque Ik est une partie infinie de R. En ordonnant les puissances de xd+1 , on peut écrire P (x1 , . . . , xd+1 ) = N X Pi (x1 , . . . , xd )xid+1 i=0 où chaque Pi est une fonction polynomiale sur Rd . Fixons x1 , . . . , xp avec xi ∈ Ii et considérons l’expression précédente comme fonction de xd+1 . C’est une fonction polynomiale qui s’annule en une infinité de points. D’après l’initialisation, c’est le polynôme nul. On a donc ∀i ∈ {1, .., N }, ∀(x1 , . . . , xd ) ∈ I1 × · · · × Id , Pi (x1 , . . . , xd ) = 0 L’hypothèse de récurrence donne la nullité des Pi et donc celle de P . On a ainsi prouvé le résultat au rang d + 1 et complété la récurrence. 4 (b) En déduire que si P s’annule sur une partie de Rd d’intérieur non vide , alors P est la Y fonction nulle $.D’après la question 1.c, toute partie d’intérieur non vide contient une sous-partie Ik où chaque Ik est infini (intervalle de longueur 2r > 0). Si P s’annule sur une partie d’intérieur non vide, P est alors nul avec la question précédente. (c) Si l’on suppose que P n’est pas la fonction nulle que vaut Z(P ) ? $. En contraposant le résultat de la question précédente, si P = 6 0 alors Z(P ) est d’intérieur vide. 4. Application à l’étude de l’intérieure de Rac(A) 2 Dans cette question , on confondra les espaces vectoriels Mn (R) et Rn .Soit A une matrice de Mn (R) 2 (a) Ecrire Rac(A) sous forme d’un sous ensemble de Rn $.Posons A = (ai,j )i,j et soit R = (ri,j )i,j un élément de Rac(A) .R2 est une matrice dont le coefficient générique est n X ri,k rk,j k=1 Considérons alors Qi,j = n X ! xi,k xk,j − ai,j k=1 2 cette matrice matrice s’identifie à une fonction polynomiale de Rn et par définition de Rac(A), on a \ Rac(A) = Z(Qi,j ) 1≤i,j≤n 2 ce qui fait apparaître Rac(A) comme sous-ensemble de Rn . 2 (b) Montrer qu’il existe n2 fonctions polynomiales P1 , . . . , Pn2 sur Rn , tels que 2 Rac(A) = n \ Z (Pi ) k=1 (c) Déterminer l’intérieur de Rac(A) $.Comme intersection de parties d’intérieur vide, Rac(A) est d’intérieur vide avec la question 13.b. 5