La presse congolaise annonce en ce mois de février 2013 un

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CONSTRUIRE DES STADES DE FOOTBALL
AU BAS-CONGO - EST-CE INVESTIR ?
La presse congolaise annonce en ce mois de février 2013 un versement de quelques 635.000
USD par le nouveau gouverneur élu du Bas-Congo, Jacques Mbadu, pour la reconstruction du
Stade Lumumba de la ville portuaire de Matadi, et d’autres en prévision dans la province. Et,
l’on ajoute dans une dépêche de l’ACP que la reconstruction de ce stade préoccupe autant la
ville de Matadi, mieux, les sportifs, privés depuis plus de trois ans d’activités sportives,
singulièrement, de la pratique du football, sport qui passionne tant les Matadiens.
Mais alors…
Peut-on considérer la construction des stades, sinon, le football, comme un facteur de
développement ?
Construire un stade est un facteur de développement et aussi un investissement. Puisque sujet
déjà et plusieurs fois abordé, un article sur le web renseigne d’ailleurs que « pour devenir riche
et célèbre, le football est le principal chemin pour un jeune africain, et de nombreuses familles
placent tous leurs espoirs et leurs économies sur un fils footballeur ».
A ce jour, sous d’autres cieux, en Europe principalement, une quarantaine de clubs sont cotés en
bourse et des milliardaires sont souvent à la tête des grandes équipes. Les revenus de certains
joueurs sont comparables à ceux des managers des grandes banques ou des sociétés
multinationales. Rien que par ces deux observations, nous conclurons sans tarder que disposer de
stades dignes d’activités sportives est un aspect et facteur du progrès économique.
Et, des experts du sport se sont exprimés à ce sujet de savoir si le football est-il un déclencheur
du développement… Par exemple, Ludovic Lestrelin, sociologue du sport, déclare que le
football peut générer des mouvements collectifs très forts, mais temporaires. Des supporters de
telle équipe peuvent se constituer mouvement fort pour telle ou telle autre raison.
Construire des stades signifie développer l’économie d’une nation, d’une entité quelconque.
Déjà, vous aurez sur votre dos et dans vos trousses, des chaînes de télévision, des sponsors qui
investiraient de plus en plus d’argent dans les événements sportifs, souvent suivis dans le monde
entier.
L’organisation de la coupe du monde aux Etats-Unis en 1994, en Corée du Sud et au Japon en
2002 et en Afrique du Sud en 2010 a ouvert, grâce au football, ces nations au monde, mais
aussi à de nouveaux marchés. Donc, dès que Matadi, Boma, Muanda, Kisantu, Tshela, MbanzaNgungu, Kasangulu, Luozi, Kimpese, par exemple, ont des stades répondant aux normes,
l’ouverture de ces contrées à d’autres coins du Congo ne se fera pas attendre.
Le football joue un rôle de cohésion sociale…
Si la mondialisation est perçue comme une force venant broyer questions identitaires nationales,
le football lui en est le plus sûr ciment, dit Pascal Boniface, un article intitulé « Football et
Mondialisation », Ed. Armand Coli, 2006.
En d’autres termes, bâtir des stades au Bas-Congo serait une mission qui consiste à bâtir un
meilleur avenir pour la province, la nation et le monde. Et même, Sepp Blatter, président de la
FIFA, l’a confirmé le 2 mars 2010, en disant que l’avenir meilleur par le football est dû par son
incroyable puissance et son extraordinaire popularité.
Adolf Ogi, autrefois, conseiller spécial pour le sport, a souligné qu’une population active est
également plus productive sur le plan économique. Aussi, a-t-il renchéri, l’encouragement à la
pratique régulière d’une activité physique et sportive est un moyen de réduire les dépenses de
santé et d’améliorer les conditions de vie de la population.
Football, sinon, construire des stades, facteur de développement économique…
Des prévisions avaient démontré que la Coupe du monde apportera environ 21,3 milliards de
rands (3 milliards de francs) à l’économie sud-africaine, sans oublier qu’elle produirait quelques
159.000 nouveaux emplois. C’est Thabo Mbeki, président du pays organisateur qui l’a déclaré
en 2008.
Construisez des stades !
Gerald Ford, président des Etats-Unis de 1977 à 1976, a déclaré, en philosophe et homme
d’Etat : « Un succès sportif peut servir autant une nation qu’une victoire militaire. » Et, le 24
janvier 2006, Koffi Annan a clamé qu’il ne connaît rien d’autre qui sache unir les peuples
comme le football. Le monde entier, ajoute-t-il, devient pendant 90 minutes une seule et même
nation.
C’est aussi vrai que le stade n’a pas que d’immenses joies ou d’émotions de quelque autre type,
la violence également visite ce milieu. Des dégâts provoquent des dommages et des frais de
sécurité de plus en plus importants. Une opinion estime que ce n’est plus à l’Etat de payer ces
dommages, et voudrait que des factures des troubles soient transmises aux clubs.
Le stade, le football, un miroir sans faille…
Sur le plan des enjeux sociopolitiques, la vie dans le stade reflète le vécu de la société. En
janvier 2010, lors de la Coupe d’Afrique, l’Angola tenait à prouver au monde sa stabilité. Mais
hélas ! Deux jours avant le coup d’envoi, dans la province de Cabinda, l’attaque du bus de
l’équipe nationale du Togo par une guérilla indépendantiste a trahi et réduit la fierté angolaise.
Le football va au-delà de politique…Notons que la Turquie, pays de l’Europe de l’Est a intégré
l’UEFA depuis il y a 50 ans aujourd’hui, alors que sa demande d’adhésion à l’Europe tardait
jusque hier.
En outre, Emmanuel Luzolo N’zeka, journaliste au Bas-Congo, écrit que construire un stade
moderne dans un pays reflète une vision de rassemblement des masses pour un esprit
d’émulation et de stimulus sur base de principes de l’olympisme.
La République Démocratique du Congo, dit Luzolo, n’aura pas tord d’être hantée par l’esprit
d’organiser la coupe d’Afrique des Nations en 2019. Cette ferme volonté exprimée, il y a
quelques jours par le Ministre du gouvernement central en charge des sports, réjouit tous les
aspects évoqués ci-haut. Cependant, sur une vingtaine d’infrastructures ou stades que compte la
RDC, construites, il y a plus de 50 ans, 17 se trouvent dans un état de délabrement très avancé,
et constituent un danger pour le grand public et un frein pour le développement des disciplines
sportives.
Le journaliste conclut en disant que construire des infrastructures sportives dans la Province du
Bas-Congo entre dans la logique des investissements puisque l’Etat trouve tout de même son
compte du point de vue des recettes à réaliser.
Construire des stades au Bas-Congo, c’est développer un peuple, c’est faire avancer la province.
C’est un phénomène sociétal de grands enjeux économiques et d’union entre les peuples. Le
stable, en soi, c’est un forum d’apolitisme visible ou par moments, s’éclatent des visées barbares.
C’est selon les pays, la Grande-Bretagne, sous-entendue.
Didier VEKA
Homme de Lettres & Philosophe
Février 2013
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