> XPress 6 Noir L’Encéphale (2008) Supplément 1, S1 j o u r n a l h o m e p a g e : w w w. e l s e v i e r. c o m / l o c a t e / e n c e p Éditorial O. Blin Dès lors que l’on parle des anxiolytiques, on pourrait avoir l’impression que tout a déjà été dit. Les benzodiazépines sont commercialisées depuis les années 1960, les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine obtiennent une indication dans le trouble anxieux généralisé quand les études adéquates, certes difficiles à mener à bien, sont réalisées. En réalité, la situation est toute autre. Un abord moderne, centré sur la pharmacoépidémiologie, la pharmacovigilance, la pharmacoéconomie et la prise en compte de l’intérêt de santé publique, montrent rapidement que la situation n’est pas idyllique. Les questions de sécurité d’emploi à long terme, en particulier chez le sujet âgé, restent sans réponse et méritent tout notre intérêt. Paradoxalement, les voies de recherche pharmacologique dans la prise en charge des troubles anxieux sont peu nombreuses. Toutefois, elles permettent de revoir sous un jour nouveau le mécanisme d’action des benzodiazépines et des produits agissant sur le système gabaergique et d’entrevoir des mécanismes d’action originaux, constituant autant de voies de recherche potentielles pour des médicaments commercialisés depuis plusieurs années. Il nous faut donc remercier Biocodex d’avoir pris l’initiative de bouleverser les idées reçues, d’avoir su fédérer des pharmacologues, des biologistes moléculaires, des cliniciens psychiatres autour d’une problématique commune, d’avoir réouvert un dossier que l’on croyait bien connaître. Ainsi, le complexe macromoléculaire GABA-canal chlore, livre ses secrets et recompose au gré des différentes sous unités et de leur fonctionnement, les effets anxiolytiques, amnésiants, sédatifs et myorelaxants. Les récepteurs périphériques prennent leur place. La biologie moléculaire trace de nouveaux contours. Et surtout, le fonctionnement des systèmes neurostéroïdes et leur rôle dans l’anxiété expliqué ici avec une clarté remarquable, ouvrent de nouveaux horizons. Dans ce contexte, l’étifoxine prend une autre saveur et on se prend à se demander pourquoi cette molécule ne pourrait, ne devrait pas, supplanter les benzodiazépines dans un nombre de situations cliniques que nous rencontrons au quotidien. E-mail : [email protected] L’auteur a déclaré des conflits d’intérêt. © L’Encéphale, Paris, 2008. Tous droits réservés. 4529_03_Edi t o. i 1ndd 4529_03_Edito.indd 1 9 / 0 1 / 0 89:27:51 9/01/08 9: 27: 51