theorie des faisceaux

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GÉOMÉTRIE ALGÈBRIQUES (Moderne )
Note de Cours de la :
Introduction à la théorie
des faisceaux
Version α
Mohamed AQALMOUN
Faculté des sciences Meknès
GRAGM Meknès
FSM
Laste updated
23 mars 2015
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2
Mohamed Aqalmoun
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Mohamed Aqalmoun
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Table des matières
17 Théorie des faisceaux
17.1 Pré-faisceau . . . . . . . . . . . . . . .
17.2 Faisceaux . . . . . . . . . . . . . . . . .
17.3 Morphisme de faisceaux . . . . . . . .
17.4 Sous faisceaux et faisceaux quotients
17.5 Image directe, Image inverse . . . . .
17.6 Suites exacte de faisceaux . . . . . . .
17.7 Recollement de faisceaux . . . . . . .
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18 Espace géométrique
185
18.1 Espace topologique annelé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 185
18.2 O -module . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 186
18.3 Espace géométrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 187
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TABLE DES MATIÈRES
FSM
TABLE DES MATIÈRES
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Chapitre 17
Théorie des faisceaux
17.1 Pré-faisceau
Définition 1.1.
Soit X un espace topologique. Un pré-faisceau de groupes Abéliens F sur X est la donné :
1. Pour tout ouvert U de X d’un groupe Abélien F (U ), et
2. Pour tout inclusion d’ouverts V ⊂ U , d’un morphisme de groupes ρUV : F (U ) →
F (V ), vérifiant :
(a) F (;) = 0,
(b) ρUU est l’application identité F (U ) → F (U ), et
(c) Si W ⊂ V ⊂ U sont des ouverts, alors ρUW = ρV W ◦ ρUV .
En théorie des catégories : Pour tout espace topologique X on définit la catégorie Top(X ), dont
les objets sont les ouverts de X et dont les morphismes sont les inclusion c’est-à-dire Hom(V,U )
est vide si V 6⊂ U et Hom(V,U ) = {i : V → U } où i est l’inclusion si V ⊂ U . Un pré-faisceau sur X est
un foncteur contravariant de la catégorie Top(X ) dans la catégorie des groupes Abélien Ub.
On définit de la même façon un pré-faisceau d’anneaux , d’ensembles , ou à valeurs dans une
catégorie C, en remplaçant dans la définition "groupe Abélien" par "anneau", "ensemble" , ou
"objet de C".
Si F est un pré-faisceau sur X , les éléments de F (U ) sont appelés les sections de F sur l’ouvert U , souvent F (U ) se note Γ(U , F ). L’application ρUV s’appelle l’application de restriction et
l’élément ρUV (s) où s ∈ F (U ) se note s|V .
Définition 1.2.
Soit F un pré-faisceau sur X et x ∈ X . La Fibre Fx de F en x est la limite direct des groupes
F (U ) , U parcourt les voisinages ouverts de x, via l’application de restriction ρ ;
Fx := lim F (U )
−−→
x∈U
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CHAPITRE 17. THÉORIE DES FAISCEAUX
17.1. PRÉ-FAISCEAU
Un élément de Fx est représenté par un couple (U , s) où U est un voisinage ouvert de x et s ∈
F (U ). Deux couples (U , s) et (V, t ) représente le même élément dans Fx si, et seulement si, il existe
un voisinage ouvert W de x tel que W ⊂ U ∩ V et s|W = t |W . Les éléments de Fx sont appelés les
germes des section de F en x. Si s ∈ F (U ) et x ∈ U , l’image de s dans Fx se note s x (le germe de s
en x). L’application F (U ) → Fx définie par s 7→ s x est un homomorphisme de groupes.
Définition 1.3.
Soient F et G deux pré-faisceaux sur X ; un morphisme de pré-faisceaux ϕ : F → G est
la donné, pour tout ouvert U , d’un morphisme de groupes ϕ(U ) : F (U ) → G (U ), tel que
pour tous ouverts V ⊂ U le diagramme suivant est commutatif
F (U )
ϕ(U )
ρUV
F (V )
G (U )
0
ρUV
ϕ(V )
G (V )
où ρ et ρ 0 désignent les applications de restriction dans F et G . Un isomorphisme est
morphisme qui possède un inverse.
Remarque : La commutativité du diagramme s’écrit : ϕ(U )(s)|V = ϕ(V )(s|V ) où s ∈ F (U ).
La catégorie des pré-faisceaux sur un espace topologique :
Les objets : Les objets de cette catégorie sont les pré-faisceaux sur X .
Hom(., .) : Les morphisme de cette catégorie sont les morphisme de pré-faisceaux de F dans G
c’est-à-dire si F et G sont des pré-faisceaux sur X , alors Hom(F , G ) est la classe des morphismes
de pré-faisceaux de F dans G .
Id− : Pour tout pré-faisceau F , IdF : F → F est le morphisme de pré-faisceau définie par IdF (U ) =
IdF (U )
Composition : Soient F , G et H trois pré-faisceaux sur X , et ϕ : F → G , ψ : G → H deux morphismes de pré-faisceaux, le morphisme ψ ◦ ϕ : F → H est défini par ; pour tout ouvert U de X ,
(ψ ◦ ϕ)(U ) = ψ(U ) ◦ ϕ(U ) (c’est bien un morphisme de pré-faisceau !). Il est facile de vérifier que la
composition est associative et que les identités sont des éléments neutres de la composition.
Soit ϕ : F → G un morphisme de pré-faisceaux et x ∈ X , alors ϕ induit un morphisme de
groupes sur les fibres ϕx : Fx → G x ,où ϕx est défini par ϕ(s x ) = (ϕ(U )(s))x si s x est représenté par le
couple (U , s) ( s ∈ F (U ) et U voisinage ouvert de x), en effet ; si s ∈ F (U ) et t ∈ F (V ) tel que s x = t x
alors il existe un voisinage ouvert W de x tel que s|W = t |W et donc ϕ(U )(s)|W = ϕ(W )(s|W ) =
ϕ(W )(t |w ) = ϕ(V )(t )|W , ce qui montre que (ϕ(U )(s))x = (ϕ(V )(t ))x .
Définition 1.4.
Soit ϕ : F → G un morphisme de pré-faisceau.
On dit que ϕ est injectif si pour tout ouvert U de X , ϕ(U ) : F (U ) → G (U ) est injectif.
On dit que ϕ est surjectif si , pour tout x ∈ X , ϕx : Fx → G x est surjectif.
On dit que ϕ est un isomorphisme s’il admet un morphisme inverse c’est-à-dire lorsqu’il
existe un morphisme de pré-faisceau ψ : G → F tel que ϕ ◦ ψ = IdG et ψ ◦ ϕ = IdF
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CHAPITRE 17. THÉORIE DES FAISCEAUX
17.2. FAISCEAUX
Notons , dans la définition , que la surjectivité à un caractère local, on ne demande pas la surjectivité des morphismes de groupes des sections (globale) , mais on s’intéresse à la surjectivité des
morphismes de groupes des germes (local)
17.2 Faisceaux
Définition 2.1.
Un pré-faisceau F sur un espace topologique est dit faisceau, lorsqu’il vérifie les propriétés
suivantes :
1. (unicité) Si (Ui )i est un recouvrement ouvert d’un ouvert U et s, t ∈ F (U ) tel que,
pour tout i , s|Ui = t |Ui alors s = t ,
2. (recollement ) Si (Ui )i est un recouvrement ouvert d’un ouvert U et s i ∈ F (Ui ), pour
tout i , tel que pour tous i , j , s i |Ui ∩U j = s j |Ui ∩U j alors il existe s ∈ F (U ) tel que pour
tout i , s|Ui = s i .
Exemple : Soit X un espace topologique, pour tout ouvert U de X on notons C (U ) = C 0 (U , R)
l’ensemble des applications continues de U dans R, et ρUV la restriction au sens usuel. Alors C est
un faisceau sur X .
Exemple : Soit X un espace topologique et (G x )x∈X
Yune famille d’ensemble indexée par les points
Q
x de X . Pour tout ouvert U de X on pose (U ) =
G x , pour V ⊂ U on définit la restriction de la
x∈U
Q
façon suivante ; pour s = (g x )x∈U sa restriction à V est s|V = (g x )x∈V . Alors est est un faisceau sur
X , qui est un faisceau de groupes abélien lorsque G x est un groupe abélien pour tout x ∈ X .
Soit U = {Ui }i une famille d’ouverts de X , U = ∪i Ui , et Ui j = Ui ∩U j . Pour tout pré-faisceau F
de groupes abéliens sur X , on a un complexe de groupes Abélien C • (U , F ) :
0
F (U )
d0
Y
i
F (Ui )
d1
Y
F (Ui , j )
i,j
où d 0 : s 7→ (s|Ui )i et d 1 : (s i )i 7→ (s i |Ui , j − s j |Ui , j )i , j
Lemme 2.2.
F est un faisceau si, et seulement si, le complexe C • (U , F ) est exacte, pour toute famille
d’ouverts U de X .
Démonstration : L’injectivité de d 0 est équivalente à la condition d’unicité, et l’égalité imd 0 =
ker d 1 est équivalente à la condition de recollement.
Lemme 2.3.
Soit F un faisceau sur X et U un ouvert de X . Si s, t ∈ F (U ) tel que, pour tout x ∈ U ,
s x = t x alors t = s.
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CHAPITRE 17. THÉORIE DES FAISCEAUX
17.3. MORPHISME DE FAISCEAUX
Démonstration : Soit x ∈ U , il existe un voisinage ouvert Wx de x, tel que Wx ⊂ U et s|Wx = t |Wx ,
puisque (Wx )x est un recouvrement ouverts de U , d’après la condition d’unicité, il vient que s = t .
17.3 Morphisme de faisceaux
Un morphisme de faisceaux est un morphisme de pré-faisceaux (i.e en tant que pré-faisceaux).
Les notions injectif , surjectif et isomorphisme pour les faisceaux sont définies de la même façon
que les pré-faisceaux.
On a ainsi la catégorie Fais X des faisceaux sur X , on la note Ab(X ) dans le cas des faisceaux des
groupes abéliens.
Exemple : Soit X = C∗ muni de sa topologie usuelle. F le faisceau des fonctions holomorphes :
U 7→ F (U ) := le groupe (additif) des fonctions holomorphes sur U , et G celui des fonction holomorphes et inversibles : U 7→ G (U ) := le groupe (multiplicatif ) des fonctions holomorphes et
inversibles (ne s’annulent pas ) sur U . Soit ϕ : F → G le morphisme de faisceaux défini par : pour
tout ouvert U et f ∈ F (U ) ; ϕ(U )( f ) = e f . Notons que ϕ(X ) : F (X ) → G (G) n’est pas surjectif (l’application z 7→ z n’est pas un exponentielle !) ; mais ϕ est surjectif ; en effet :
Soit x ∈ X , et h x ∈ G x où h ∈ G (V ), il existe un voisinage ouvert U de x simplement connexe (un
h0
disque par exemple) tel que U ⊂ V . h|U ne s’annule pas sur U , et
est holomorphe sur U , cette
h
dernière admet alors une primitive f sur U (par raison de simple connexité ), comme (he − f )0 =
h 0 e − f − h f 0 e − f = 0 sur U , donc he − f = λ constante non nulle sur U , d’où h = λe f = e f +α = e g sur
U où λ = e α et g = f + α. Ceci montrer que ϕx (g x ) = h x .
Lemme 3.1.
Soit ϕ : F → G un morphisme de faisceaux. Alors ;
ϕ est injectif si, et seulement si, pour tout x ∈ X , ϕx : Fx → G x est injective.
Démonstration : On suppose que ϕ est injectif. Soit x ∈ X et s x ∈ Fx tel que ϕx (s x ) = 0 où s ∈
F (U ) et U voisinage ouvert de x, donc (ϕ(U )(s))x = 0, il existe alors un voisinage ouvert W de x
tel que ϕ(U )(s)|W = 0 ou encore que ϕ(W )(s|W ) = 0, de l’injectivité de ϕ il vient que s|W = 0, ainsi
s x = 0. Réciproquement, supposons que pour tout x ∈ X , ϕx est injectif, on fixe un ouvert U de X
et s ∈ F (U ) tel que ϕ(U )(s) = 0, localement on a, pour tout x ∈ U , ϕx (s x ) = (ϕ(U )(s))x = 0, il vient
de l’injectivité local, que pour tout x ∈ U , s x = 0, d’où s = 0.
Le lemme donne une caractérisation local de l’injectivité.
Théorème 3.2.
Soit ϕ : F → G un morphisme de faisceaux. Les assertions suivantes sont équivalentes :
1. ϕ est un isomorphisme,
2. Pour tout x ∈ X , ϕx : Fx → G x est un isomorphisme.
3. ϕ est à la fois injectif et surjectif.
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CHAPITRE 17. THÉORIE DES FAISCEAUX
17.3. MORPHISME DE FAISCEAUX
Démonstration : (1.) ⇒ (2.) : Soit ψ le morphisme inverse de ϕ. Pour x ∈ X on a ϕx ◦ ψx = IdGx et
ψx ◦ ϕx = IdFx donc ϕx est un isomorphisme de groupes.
(2.) ⇒ (3.) : Immédiate, d’après le lemme précédent et la définition de la surjectivité.
(3.) ⇒ (1.) : Construction de ψ l’inverse de ϕ ; soit U un ouvert de X et t ∈ G (U ), pour tout x ∈ U ,
il existe Wx ⊂ U un voisinage ouvert de x et s x ∈ F (Wx ) tel que t x = ϕx (t xx ) = (ϕ(Wx )(s x ))x , par
suite il existe Vx ⊂ Wx ∩ U voisinage de x tel que t |Vx = (ϕ(Vx )(s x |Vx ))|Vx . Si x 0 ∈ U , alors ϕ(Vx ∩
0
0
Vx 0 )(s x |Vx ∩ Vx 0 ) = ϕ(Vx ∩ Vx 0 )(s x |Vx ∩ Vx 0 ), d’où s x |Vx ∩Vx 0 = s x |Vx ∩Vx 0 , comme la famille (Vx )x∈V
forme un recouvrement de U , alors (s x )x se relève à une section s de F sur U , et on a ϕ(U )(s) = t ,
l’unicité de s découle de l’injectivité de ϕ. On pose alors ψ(U )(t ) = s où s et tel que ϕ(U )(s) = t .
Alors ψ est l’inverse de ϕ (la commutativité des diagramme est immédiate).
Faisceautisation : Dans ce paragraphe, nous allons rependre à la question suivante : Comment
construire un faisceau à partir d’un pré-faisceau en préservant les fibres ?
Définition 3.3.
Soit F un pré-faisceau sur un espace topologique X . On appelle faisceau associé à F tout
faisceau F † équipé d’un morphisme de pré-faisceaux θ : F → F † vérifiant la propriété
universelle suivante :
Pour tout morphisme de pré-faisceaux ϕ : F → G où G est un faisceau, il existe un unique
morphisme de faisceaux ϕ̃ : F † → G tel que le diagramme suivant est commutatif,
ϕ
F
G
ϕ̃
θ
F†
L’unicité de F † lorsqu’il existe est une conséquence immédiate de la propriété universelle. Plus
précisément on a :
Théorème 3.4.
Soit F un pré-faisceau sur un espace topologique X . Alors le faisceau F † associé à F
existe est unique à isomorphisme près. De plus pour tout x ∈ X , θx : Fx → Fx† est un
isomorphisme.
Démonstration : Construction du faisceau associé F † à l’aide de l’espace étalé : Soit F un pré`
faisceau de groupes abéliens sur X . Soit Y = x∈X Fx (union disjointe), et on considère l’application π : Y → X qui envoi chaque élément s x ∈ Fx sur x i.e π(s x ) = x. Pour tout ouvert U de X et
s ∈ F (U ), notons s l’application s : U → Y définie pour tout x ∈ U par s(x) = s x , remarquons que
pour tout x ∈ U ; π(s(x)) = x i.e π ◦ s = IdU (s est une section et π rétraction ). On muni maintenant
Y de la topologie qui rende toutes les applications s : U → Y , U ouvert et s ∈ F (U ), continues.
Pour tout ouvert U de X , on définit F † (U ) = { f : U → Y / f continue et π ◦ f = IdU } c’est l’ensemble des sections de Y sur l’ouvert U .
Structure de groupe sur F † (U ) : soient f , g ∈ F † (U ) avec U ouvert, et x ∈ U ; puisque π( f (x)) =
π(g (x)) = x, alors f (x), g (x) ∈ Fx , puis on définit , ( f g )(x) = f (x)g (x) ∈ Fx , et on a π(( f g )(x)) =
π( f (x)g (x)) = x (car f (x)g (x) ∈ Fx )c’est-à-dire f g ∈ F † (U ) notons que f g est continue . Muni de
cette loi de composition F † (U ) est un groupe abélien (hérité des groupes Fx ).
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CHAPITRE 17. THÉORIE DES FAISCEAUX
17.4. SOUS FAISCEAUX ET FAISCEAUX QUOTIENTS
La restriction : pour tous ouverts V ⊂ U , la restriction F † (U ) → F † (V ) est la restriction au sens
usuel, en particulier F † est un pré-faisceau.
La condition de séparation est immédiate, puisqu’il s’agit des espaces de fonctions.
Si U = (Ui ) est un recouvrement ouvert de U , et f i ∈ F † (Ui ) tel que pour tous i , j ; f i |Ui = f j |U j ,
comme les f i sont continues, et sur les intersection, il existe f : U → X continue tel que pour tout
i , f |Ui = f i , de plus f est une section de π sur U : en effet si x ∈ U , il existe i tel que x ∈ Ui , et donc
π( f (x)) = π( f i (x)) = x. Donc F † est un faisceau.
Définitions du morphisme θ : Pour tout ouvert U de X , et s ∈ F (U ), on définit ; θ(U )(s) = s ∈
F † (U ).
Compatibilité avec les restrictions : Soit V ⊂ U deux ouverts de X , s ∈ F (U ) et x ∈ V ; on a θ(U )(s)|V (x) =
s|V (x) = s(x) = s x = (s|V )x = (s|V )(x) = θ(V )(s|V )(x), d’où θ(U )(s)|V = θ(V )(s|V ).
Soit G un faisceau, et ϕ : F → G un morphisme de pré-faisceaux. (Couper-recoller), on coupe une
section f de F † (U ) en des petite sections (des sections de F ) sur un recouvrement Ui de U , puis
en les envoyant vers les G (Ui ), ensuite on recolle dans G .
Les sections de F † sont obtenues par des recollements des sections de F , donc Fx = Fx† .
Remarque : Si F est un faisceau, il vient d’après la propriété universelle, que F † ' F .
Exemple : : Faisceau constant : Soit A un groupe (ou anneau , algèbre,. . . ), alors U 7→ A si U 6= ;
et ; 7→ 0 est un pré-faisceau et le faisceau associé est appelé le faisceau constant à valeurs dans A
et se note A X ou A. Pour tout x ∈ X on a A x = A. Si on muni A de la topologie discrète alors pour
tout ouvert U de X , A(U ) = { f : U → A / f continue } = { f : U → A / f localement constant }
17.4 Sous faisceaux et faisceaux quotients
Définition 4.1.
Soit F 0 , F deux faisceaux sur X , on dit que F 0 est un sous-faisceau de F , si pour tout
ouvert U de X , F 0 (U ) est un sous groupe de F (U ) et F 0 muni de la restriction induite .
Remarque : F 0 est un sous faisceau de F si, et seulement si, l’injection i : F 0 → F est un morphisme de faisceaux.
Lemme 4.2.
Soit ϕ : F → G un morphisme de faisceaux. Le pré-faisceau noyau U 7→ ker(ϕ(U )) est un
faisceau, et se note ker ϕ.
Démonstration : Soit U un ouvert de X et (Ui )i un recouvrement de U et s i ∈ ker(ϕ(Ui )) tel que
pour tout i , j ,s i |Ui ∩U j = s j |Ui ∩U j , comme s i ∈ F (Ui ) alors (s i )i se relève à une section s de F sur
U , mais pour tout x ∈ U , il existe i tel que x ∈ Ui et on a (ϕ(U )(s))x = ϕ(U )(s))x = (ϕ(Ui )(s i ))x = 0 ,
donc ϕ(U )(s) = 0, d’où s ∈ ker(ϕ(U )).
D’autre part, si s ∈ ker(ϕ(U ) tel que pour tout i , s|Ui = 0, alors s = 0 (s ∈ F (U ) et F faisceau).
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CHAPITRE 17. THÉORIE DES FAISCEAUX
17.4. SOUS FAISCEAUX ET FAISCEAUX QUOTIENTS
Remarque : Si ϕ : F → G est un morphisme de faisceaux, alors ker ϕ est un sous faisceau de F ,
et si on note i : ker ϕ → F l’inclusion, alors (ker ϕ, i ) est le noyau de ϕ au sens des catégories. c’està-dire : ϕ ◦ i = 0 et pour tout morphisme de faisceaux ψ : H → F , tel que ϕ ◦ ψ = 0, il existe un
morphisme de faisceaux ψ0 : H → ker ϕ tel que ψ = i ◦ ψ0 .
Les pré-faisceaux image U 7→ Im(ϕ(U )) et conoyau U 7→ Co ker(Im(U )) ne sont pas en générale
des faisceaux. Ce qui justifie la définition suivante ;
Définition 4.3.
Soit ϕ : F → G un morphisme de faisceaux. Le faisceau associé au pré-faisceau image est
appelé faisceau image et se note imϕ et celui associé au pré-faisceau conoyau est appelé
faisceau conoyau et se note cokerϕ.
Remarque : Si ϕ : F → G un morphisme de faisceaux, et U un ouvert de X , en générale (imϕ)(U ) 6=
im(ϕ(U )) !le premier terme est le groupe des sections du faisceau imϕ sur l’ouvert U , tandis que le
deuxième est l’image du morphisme de groupes ϕ(U ) : F (U ) → G (U ).
Plus précisément on a :
Théorème 4.4.
Soit ϕ : F → G un morphisme de faisceaux. On a les assertions suivantes :
1. Pour tous ouvert U de X , et s ∈ G (U ). s ∈ (imϕ)(U ) si, et seulement si, il existe un
recouvrement ouvert (Ui )i de U et des éléments t i ∈ F (Ui ) tels que, pour tout i ,
s|Ui = ϕ(Ui )(t i ).
2. ϕ est surjectif si, et seulement si, Pour tous ouvert U de X , et s ∈ G (U ), il existe
un recouvrement ouvert (Ui )i de U et des éléments t i ∈ F (Ui ) tels que, pour tout i ,
s|Ui = ϕ(Ui )(t i ).
3. ϕ est surjectif si, et seulement si, imϕ = G .
Démonstration :
1. imϕ est le faisceau associé au pré-faisceau U 7→ im(ϕ(U )), d’où le résultat.
2. Si ϕ est surjectif, soit U un ouvert de X et s ∈ G (U ), pour x ∈ U , l’application ϕx est surjective, donc il existe t x ∈ Fx tel que ϕx (t x ) = s x , il existe alors un voisinage ouvert U x ⊂ U et
t x ∈ U x tels que s|Ux = ϕ(U x )(t x ), le recouvrement (U x )x x ∈ U répond à la question.
Réciproquement, soit x ∈ X , et s x ∈ G x avec s ∈ G (U ), soit (Ui )i un tel recouvrement de U , il
existe i tel que x ∈ Ui , on a donc s x = (s|Ui )x = (ϕ(Ui )(t i ))x = ϕx ((t i )x ). Donc ϕ est surjectif.
3. Immédiate de 1. et 2..
Faisceau quotient : Soit F 0 un sous faisceau de F , alors U 7→ F (U )/F 0 (U ) est un pré-faisceau ;
Définition 4.5.
Le faisceau associé au pré-faisceau U 7→ F (U )/F 0 (U ) est appelé le quotient du faisceau
F par F 0 et se note F /F 0 .
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CHAPITRE 17. THÉORIE DES FAISCEAUX
17.5. IMAGE DIRECTE, IMAGE INVERSE
Lemme 4.6.
¡
¢
Soit F 0 un sous faisceau de F , et x ∈ X . Alors F /F 0 x ' Fx /Fx0 .
Démonstration : F /F 0 est le faisceau associé au pré-faisceau U 7→ F (U )/F 0 (U ),dont la fibre en
x est ' Fx /Fx0 .
17.5 Image directe, Image inverse
Jusqu’à maintenant, on a seulement parlé des faisceaux définies sur un seul espace topologique.
Nous allons étudier dans ce paragraphe quelques transformations des faisceaux via les applications continues entre espaces topologiques.
Définition 5.1.
Soient X , Y deux espaces topologiques, et f : X → Y continues.
Si F est un faisceau sur X , alors V 7→ F ( f −1 (V )) est un faisceau sur Y appelé faisceau
image directe de F et se note f ∗ F .
Si G est un faisceau sur Y , le faisceau associé au pré-faisceau U 7→ lim G (V ) est appelé
f (U )⊂V
image inverse de G est se note f −1 G .
Remarques :
1. Si V ⊂ U sont des ouverts de Y , la restriction est définie par f ∗ F (U ) = f −1 (U ) → f −1 (V ) =
f ∗ F (V ) (notons que f −1 (V ) ⊂ f −1 (U ) sont des ouverts de X ). Soit (Ui )i un recouvrement
de U , et (s i )i une famille de sections tel que s i inf∗ F (Ui ) = f −1 (Ui ) telles que s i |Ui ∩U j =
s j |Ui ∩U j , comme f −1 (U ) = ∪i f −1 (Ui ), par définition de f ∗ F et on a s i ∈ F ( f −1 (Ui )) et
s i | f −1 (Ui )∩ f −1 (U j ) = s j | f −1 (Ui )∩ f −1 (U j ) , il existe alors s ∈ F ( f −1 (U )) tel que pour tout i , s| f −1 (Ui ) =
s i , c’est-à-dire s|Ui = s i dans f ∗ F . Si s ∈ f ∗ F (U ) = F ( f −1 (U )) tel que s| f −1 (Ui ) = 0,alors s = 0
(F est un faisceau et ( f −1 (Ui ))i est un recouvrement ouvert de f −1 (U )).
2. ( f −1 G )x = G f (x) pour tout x ∈ X .
3. Notons que f ∗ est un foncteur de la catégorie Ub(X ) des faisceaux sur X vers la catégorie
Ub(Y ) des faisceaux sur Y . De même f −1 est un foncteur de Ub(Y ) vers Ub(X ).
Définition 5.2.
Soit Z une partie de X , muni de sa topologie induite et i : Z ,→ X l’inclusion. Si F est un
faisceau sur X , le faisceau i −1 F est appelé la restriction de F à Z et se note F | Z .
Remarque : Si U est un ouvert de X , alors pour tout ouvert V ⊂ U , on a F |U (V ) = F (V ).
Lemme 5.3.
Soit Z une partie de X et F un faisceau sur X . Alors pour tout z ∈ Z , on a (F | Z )z = Fz
Démonstration : Pour z ∈ Z , on a i (z) = z, donc (F | Z )z = (i −1 F )z = Fi (z) = Fz .
FSM
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CHAPITRE 17. THÉORIE DES FAISCEAUX
17.6. SUITES EXACTE DE FAISCEAUX
17.6 Suites exacte de faisceaux
Définition 6.1.
Soit X un espace topologique. On dit que la suite
...
F i −1
ϕi −1
ϕi
Fi
ϕi +1
F i +1
. . . de faisceaux sur X est exacte si pour
tout i ; imϕi −1 = ker ϕi . En particulier ; une suite de la forme 0
ϕ
exacte si ϕ est injectif, et la suite F
F
ϕ
G
est
0 est exacte si ϕ est surjectif.
G
Lemme 6.2.
Soit ϕ : F → G un morphisme de faisceaux sur X . Alors pour tout x ∈ X , on a (ker ϕ)x =
ker(ϕx ) et (imϕ)x = Im(ϕx ).
Démonstration : Soit s x ∈ (ker ϕ)x , et soit U un voisinage ouvert de x tel que s ∈ (ker ϕ)(U ) =
ker(ϕ(U )), donc ϕ(U )(s) = 0, ainsi ϕx (s x ) = (ϕ(U )(s))x = 0, donc s x ∈ ker(ϕx ). Réciproquement, si
ϕx (s x ) = 0, alors (ϕ(U )(s))x = 0 (U voisinage ouvert de x et s ∈ F (U )), il existe alors un voisinage
ouvert V ⊂ U de x tel que ϕ(U )(s)|V = 0, il vient alors que ϕ(V )(s|V ) = 0 et donc s|V ∈ ker ϕ(V ) d’où
s x = (s|V )x ∈ (ker ϕ)x . De même pour l’image.
Théorème 6.3.
...
exacte
...
ϕi −1
F i −1
Fi
de faisceaux sur
Fxi −1
ϕix−1
Fxi
ϕi
X
ϕix
F i +1
si, et
Fxi +1
ϕi +1
...
seulement
ϕix+1
...
si,
est
pour
une
tout
x
∈
suite
X;
est une suite exacte de de groupes
abélien.
Démonstration : La suite
F i −1
...
seulement si, pour tout i , im(ϕ
i −1
ϕi −1
Fi
ϕi
F i +1
ϕi +1
...
est exacte si, et
) = ker ϕ si, et seulement si, pour tout x ∈ X , et tout i , im(ϕix−1 ) =
ker ϕix si, et seulement si, la suite . . .
i
Fxi −1
ϕix−1
Fxi
ϕix
Fxi +1
ϕix+1
. . . est exacte.
Théorème 6.4.
Soit F 0 un sous faisceau de F . Alors la suite 0 → F 0 → F → F /F 0 → 0 est exacte.
Réciproquement, si, 0 → F 0 → F → F 00 → 0 est une suite exacte de faisceaux sur X , alors
F 0 s’identifie à un sous faisceau de F et F 00 ' F /F 0 .
Démonstration : D’après le lemme 4.6, pour tout x ∈ X , la suite 0 → Fx → Fx → Fx /Fx0 =
(F /F 0 )x → 0 est exacte, d’où le résultat. la réciproque est immédiate.
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CHAPITRE 17. THÉORIE DES FAISCEAUX
17.6. SUITES EXACTE DE FAISCEAUX
Le corollaire suivant, donne une propriété catégorique pour les faisceaux de groupes abéliens,
à savoir , la catégorie des faisceaux abéliens sur un espace topologique X est exacte :c’est-à-dire
pointée (existence d’un objet zéro), tout morphisme admet un noyau et conoyau (en particulier
, l’existence de im et Co im), et dans la quelle le premier théorème d’isomorphisme est vérifié
Co im ' im.
Corollaire 6.5.
Soit ϕ : F → G un morphisme de faisceaux. Alors
1. im(ϕ) ' F / ker ϕ, et
2. cokerϕ ' G /im(ϕ).
Démonstration : La suite 0 → ker ϕ → F → imϕ → 0 est localement exacte, donc exacte, puis
application du théorème précédent. De même la suite 0 → imϕ → G → Co ker ϕ → 0 est localement
exacte, donc exacte.
Théorème 6.6. (Naissance de la Cohomologie)
Soit U un ouvert de X , le foncteur Γ(U , .) de la catégorie des faisceaux sur X vers la catégorie des groupes abélien est un foncteur exacte à gauche i .e si 0 → F → F 0 → F 00 est une
suite exacte de faisceaux sur X , alors 0 → Γ(U , F ) → Γ(U , F 0 ) → Γ(U , F 00 ) est une suite
exacte de groupes abélien.
Démonstration : Notons ϕ le premier morphisme et ψ le deuxième morphisme. Puisque ϕ est
injectif, on a bien l’injectivité de ϕ(U ), d’autre part ψ ◦ ϕ = 0, donne ψ(U ) ◦ ϕ(U ) = (ψ ◦ ϕ)(U ) =
0, donc im(ϕ(U )) ⊂ ker ψ(U ).Réciproquement, soit s ∈ ker ψ(U ), comme ker ψ = imϕ,alors s ∈
(imϕ)(U ), il existe un recouvrement ouvert (Ui )i de U , et une famille de section (t i )i avec t i ∈
F (Ui ) tels que pour tout i , s|Ui = ϕ(Ui )(t i ) (maintenant on ait face à un problème de recollement
des sections t i ), on a ϕ(Ui ∩U j )(t i |Ui ∩U j ) = s|Ui ∩U j = ϕ(Ui ∩U j )(t j |Ui ∩U j ), donc t i |Ui ∩U j −t j |Ui ∩U j ∈
ker ϕ(U∩U j ), il découle de l’injectivité de ϕ, que pour tout i , j , t i |Ui ∩U j = t j |Ui ∩U j , on a donc l’existence d’une section t ∈ F (U ) tel que pour tout i , t |Ui = t i , d’autre part pour tout i , ϕ(U )(t )|Ui =
ϕ(Ui )(tUi ) = ϕ(Ui )(t i ) = s|Ui , il vient alors que s = ϕ(U )(t ).
Le théorème montre l’exactitude à gauche droite du foncteur Γ(U , .), mais ce foncteur est en
générale n’est pas exacte à droite, illustrons ceci par un exemple et un contre exemple :
Un exemple : cas d’un faisceau flasque
Définition 6.7.
Soit F un faisceau sur un espace topologique X , on dit que F est un faisceau flasque, si
pour tout inclusion d’ouverts V ⊂ U , le morphisme de groupes F (U ) → F (V ) , s 7→ s|V est
surjectif.
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CHAPITRE 17. THÉORIE DES FAISCEAUX
17.6. SUITES EXACTE DE FAISCEAUX
Remarque : En regardant le diagramme commutatif suivant (pour V ⊂ U )
F (X )
F (V )
il vient que F est flasque si, et seulement si, pour tout ouvert U ⊂ X , le
F (U )
morphisme F (X ) → F (U ) est surjectif.
Théorème 6.8.
Soit 0 → F → F 0 → F 00 → 0 une suite exacte de faisceaux, avec F flasque, alors pour tout
ouvert U de X la suite de groupes abélien 0 → F (U ) → F 0 (U ) → F 00 (U ) → 0 est exacte.
Démonstration : D’après le résultat du théorème précédent, la suite
0
F (U )
ϕ(U )
F 0 (U )
ψ(U )
F 00 (U ) est exacte, il suffit de démontrer que ψ(U ) est sur-
jectif, soit s ∈ F 00 (U ) = (imψ)(U ), il existe un recouvrement ouverts (Ui )i ∈I de U , et des section t i ∈
F 0 (U ) tel que pour tout i , s|Ui = ψ(Ui )(t i ).Pour J ⊂ I , posons U J l’ouvert ∪ j ∈J U j . Considérons l’ensemble E des couple (J , t ) où J ⊂ I et t un élément de F 0 (U J ) tel que s|U J = ψ(U J )(t ). On ordonne
E par (J , t ) ≤ (J 0 , t 0 ) si J ⊂ J 0 et t 0 |U J = t . La propriété de faisceau entraîne que E est un ensemble ordonné inductif ; il admet donc, par le lemme de Zorn, un élément maximal (J , t ). Supposons que J
soit un sous-ensemble strict de I et donnons-nous i 0 ∈ I \ J . ψ(U J ∩ Ui 0 )(t i 0 |U J ∩Ui 0 − t |U J ∩Ui 0 ) =
ψ(U J ∩ Ui 0 )(t i 0 |U J ∩Ui 0 ) − ψ(U J ∩ Ui 0 )(t |U J ∩Ui 0 ) = sU J ∩Ui 0 − sU J ∩Ui 0 = 0, donc t i 0 |U J ∩Ui 0 − t |U J ∩Ui 0 ∈
ker ψ(U J ∩Ui 0 ) = (imϕ)(U J ∩Ui 0 ) = im(ϕ(U J ∩Ui 0 )) (la dernière égalité est une conséquence du fait
que ϕ est injective ), il existe u ∈ F (U J ∩Ui 0 ) tel que t i 0 |U J ∩Ui 0 − t |U J ∩Ui 0 = ϕ(U J ∩Ui 0 )(u), comme
F est flasque, u est la restriction d’une section v ∈ F (U J ), posons t 0 = t + ϕ(U J )(v) ∈ F , le couple
(U J , t 0 ) est aussi maximal dans E et t 0 |U J ∩Ui 0 = t i 0 |U J ∩Ui 0 , par l’axiome des faisceaux les deux section t i 0 et t 0 induisent un élément t 00 de F 0 (U J ∪{i 0 } ), cela contredit la maximalité de (U J , t 0 ).
Un contre-exemple : Notons H le faisceau des fonctions holomorphe (additif ) et H × celui des
fonctions holomorphes inversibles.
Toute fonction holomorphe inversible est localement le logarithme d’une fonction holomorphe.
Par ailleurs, l’exponentielle d’une fonction holomorphe f sur un ouvert U de C est égale à 1 si, et
seulement si, f est constante de valeurs appartenant à 2i πZ sur chaque composante connexe de
U . On a donc une suite exacte naturelle de faisceaux de groupes abéliens sur l’espace topologique
C:
0 → 2i πZ → H → H × → 1
Mais la suite 0 → 2i πZ(C∗ ) = 2i πZ → H (C∗ ) → H × (C∗ ) → 1 n’est pas exacte :l’égalité 2i πZ(C∗ ) =
2i πZ est une conséquence, du fait que C∗ est connexe, et la non surjectivité du dernier morphisme
est traité dans l’exemple17.3.
Ce défaut d’exactitude -dont la mesure précise constitue l’objet de ce qu’on appelle la cohomologie- est, en un sens, le principal intérêt de la théorie des faisceaux : il traduit en effet les difficulté
de recollement d’antécédents , elles- mêmes liées à la forme de l’espace topologique considéré
(présence ou non de trous, etc.) ; il permet donc d’une certaine manière de décrire cette forme
algébriquement. Ainsi, le contre-exemple ci-dessus est intimement lié au fait que C∗ n’est pas
simplement connexe.
Extension du faisceau par zero : Soit X un espace topologique, Z un fermé de X , et U = X \ Z .
i : Z ,→ X et j : U ,→ X les inclusion.
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CHAPITRE 17. THÉORIE DES FAISCEAUX
17.6. SUITES EXACTE DE FAISCEAUX
• Si H est un faisceau sur U on note j ! H le faisceau sur X associé au pré-faisceau V 7→ F (V ) si
V ⊂ U et V 7→ 0 sinon.
Lemme 6.9.
Soit H un faisceau sur Z , alors pour tout x ∈ X , on a (i ∗ H )x = H x si x ∈ Z et (i ∗ H )x = 0
sinon.
Soit K est un faisceau sur U , alors pour tout x ∈ X on a ( j ! K )x = K x si x ∈ U et ( j ! K )x =
K x = 0 sinon.
j ! K est appelé le faisceau obtenue par extension par zero du faisceau K .
Démonstration : Soit x ∈ Z , pour tout voisinage ouvert V de x dans X , on a i ∗ F (V ) = F (U ∩ Z ),
lorsque V parcourt les voisinages ouverts de x dans X , V ∩ Z parcourt les voisinages ouverts de
x dans Z , en passant à la limite (inductive) on obtient (i ∗ F )x = Fx . Soit x ∈ U , si V est un voisinage ouvert de x dans X , alors V ∩U est aussi un voisinage ouvert de x dans X et i ∗ F (V ∩U ) =
F (V ∩U ∩ Z ) = 0, donc (i ∗ F )x = 0.
Soit x ∈ U , si V est un voisinage ouvert de x dans X , alors V ∩U est un voisinage ouvert de x, contenue dans V , si (V, s) est un représentant de s x ∈ ( j !F )x , alors (V ∩U , t |V ∩U , ) est un représentant de
s x dans Fx autrement dit la correspondance (V, t ) 7→ (V ∩U , t |V ∩U ) réalise une équivalence entre
les éléments de ( j !F )x et les éléments de Fx . Soit x ∈ Z , si V est un voisinage ouvert de x dans X ,
alors V 6⊂ U , d’où j !F (V ) = 0, ainsi ( j !F )x = 0 .
Théorème 6.10.
Soit F un faisceau sur X , Z un fermé de X et U = X \ Z alors
0 → j ! (F |U ) → F → i ∗ (F | Z ) → 0
est une suite exacte de faisceaux sur X .
Démonstration : Soit x ∈ X .
Si x ∈ Z , la suite 0 → ( j ! (F |U ))x = 0 → Fx → (i ∗ (F | Z ))x = Fx → 0 est exacte.
Si x ∈ U , la suite 0 → ( j ! (F |U ))x = Fx → Fx → (i ∗ (F | Z ))x = 0 → 0 est exacte.
La suite est localement exacte donc exacte.
Corollaire 6.11.
Soit X un espace topologique, U un ouvert de X et Z = X \U . F un faisceau sur X tel que
F |U = 0, alors F ' i ∗ (F | Z ).
Démonstration : Si F |U = 0 alors j ! (F |U ) = 0, l’exactitude de la suite
0 → j ! (F |U ) = 0 → F → i ∗ (F | Z ) → 0
permet de conclure.
Corollaire 6.12.
Soit X un espace topologique et U un ouvert de X . Alors le foncteur j ! : Ub(U ) → Ub(X ) est
exacte.
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CHAPITRE 17. THÉORIE DES FAISCEAUX
17.7. RECOLLEMENT DE FAISCEAUX
Démonstration : Soit 0 → F → F 0 → F 00 → 0 une suite exacte de faisceaux de groupes abéliens
sur U , si x ∈ U , la suite 0 → ( j !F )x = Fx → ( j !F 0 )x = Fx0 → ( j !F 00 )x = Fx00 → 0 est exacte. Si s 6∈ U
la suite 0 → ( j !F )x = 0 → ( j !F 0 )x = 0 → ( j !F 00 )x = 0 → 0 est trivial donc exacte. Cela montrer
l’exactitude local de la suite 0 → j !F → j !F 0 → j !F 00 → 0, donc exacte.
17.7 Recollement de faisceaux
Théorème 7.1.
Soit X un espace topologique, et U = (Ui )i un recouvrement ouverts de X . Supposons que
pour tout i , Fi est un faisceau sur Ui et pour tout couple (i , j ), ϕi , j : Fi |Ui ∩U j → F j |Ui ∩U j
est un isomorphisme tel que :
1. Pour tout i , ϕi ,i = IdFi , et
2. Pour tout (i , j , k), ϕi , j ◦ ϕ j ,k = ϕi ,k sur Ui ∩U j ∩Uk .
Alors il existe un unique (a isomorphisme près) faisceau F sur X et des isomorphismes
ϕi : F |Ui → Fi tel que pour tout (i , j ), ϕi , j = ϕi ◦ ϕ−1
sur Ui ∩U j .
j
On dit que F est le faisceau obtenue par recollement des des faisceaux Fi via les isomorphismes ϕi , j .
FSM
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Chapitre 18
Espace géométrique
18.1 Espace topologique annelé
Définition 1.1.
Un espace topologique annelé est un couple (X , O X ) où X est un espace topologique et O X
est un faisceau d’anneaux commutatifs unitaires sur X , appelé faisceau structurel.
Exemples :
1. Soit X un espace topologique, et O X le faisceau des fonctions continue à valeurs réelles sur
X , alors (X , O X ) est un espace annelé.
2. Soit X une variété analytique complexe (différentielles) et O X le faisceau des fonctions holomorphes (C ∞ ) sur X , alors (X , O X ) est un espace topologique annelé.
3. Soit X un espace topologique, (X , Z X ) est espace topologique annelé.
4. Soit (X , O X ) un espace topologique annelé, et U un ouvert de X , alors (U , O X |U ) est un espace topologique annelé, le faisceau structurel O X |U se note OU .
Définition 1.2.
Un morphisme d’espaces topologique annelé (X , O X ) → (Y , O Y ) est un couple ( f , f ] ) où
f : X → Y est une application continue et f ] : O Y → f ∗ O X est un morphisme de faisceaux
d’anneaux sur Y .
Exemples :
1. Soit (X , O X ) est espace topologique annelé et U un ouvert de X , et notons j : U → X l’injection. alors ( j , j ∗ ) : (U , OU ) → (X , O X )est un morphisme d’espaces topologiques annelés, où
pour tout ouvert V de X , j ∗ (V ) : O X (V ) → OU (U ∩ V ) est le morphisme de restriction.
2. Soit X et Y deux variétés analytiques complexes , muni des faisceaux de fonctions holomorphes, et f : X → Y une application holomorphe. Pour tout ouvert V de Y , et toute application holomorphe h : V → C, on définit f ∗ (h) = h ◦ f , alors ( f , f ∗ ) est un morphisme
d’espaces topologiques annelés.
3. On remplace holomorphe par C ∞ dans l’exemple précédent, on a aussi un morphisme
d’espaces topologiques annelés.
185
18.2. O -MODULE
CHAPITRE 18. ESPACE GÉOMÉTRIQUE
Soit ϕ : (X , O X ) → (Y , O Y ) un morphisme d’espaces topologiques annelés, soit x un point de
X , le morphisme ϕ induit de manière naturel un morphisme d’anneaux O Y , f (x) → O X ,x . Exemple
dans le cas des variétés analytiques complexes : soit X , Y deux variétés analytiques complexes
et f : X → Y une application holomorphe, et notons ( f , f ∗ ) : (X , O X ) → (Y , O Y ) le morphisme
d’espace d’espaces topologiques annelés induit par f . Soit x ∈ X et y = f (x) ∈ Y , si h est une
fonction analytique au voisinage de y, alors h ◦ f est analytique au voisinage de x, le morphisme
O Y , f (x) → O X ,x est définie par h y 7→ (h ◦ f )x .
Définition 1.3.
Soit ( f , f ] ) : (X , O X ) → (Y , O Y ) et (g , g ] ) : (Y , O Y ) → (Z , O Z ) deux morphismes d’espaces
topologique annelé. La composée est définie par :
(g , g ] ) ◦ ( f , f ] ) := (g ◦ f , f ] ◦ g ] )
Un isomorphisme d’espaces topologique annelé est un morphisme qui possède un inverse.
18.2 O -module
Définition 2.1.
Soit (X , O X ) un espace topologique annelé. Un faisceau de O -modules est un faisceau M
tel que , pour tout ouvert U , M (U ) est un O (U )-module et pour tout couple d’ouverts
V ⊂ U , le diagramme suivant est commutatif
O X (U ) × M (U )
M (U )
O X (V ) × M (V )
M (V )
i.e pour tout (a, s) ∈ O X (U ) × M (U ), on a (as)|V = a|V s|V .
Remarque : Si M est un O X -module et x ∈ X , alors Mx est muni d’une structure naturelle de
O X ,x -module : (a x )(m x ) := (am)x .
Exemple : Tout faisceau de groupes abélien F sur un espace topologique X est muni d’une structure naturelle de Z X -module , et tout morphisme de faisceaux de groupes abélien est un morphisme de Z X -modules.
Somme directe :
Soit F et G deux faisceaux de O modules, alors U 7→ F (U ) ⊕ G (U ) définie un faisceau de O modules sur X appelé la somme directe de F et G et se note F ⊕ G .
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CHAPITRE 18. ESPACE GÉOMÉTRIQUE
18.3. ESPACE GÉOMÉTRIQUE
Théorème 2.2.
Soit O un faisceau d’anneaux sur X , F et G deux faisceaux de O -modules sur X , pour tout
x ∈ X , on a (F ⊕ G )x = Fx ⊕ G x .
Produit tensoriel :
Soit F et G deux faisceaux de O modules, alors U 7→ F (U )⊗O (U ) G (U ) définie un pré-faisceau de
O -modules sur X , le faisceau associé est appelé produit tensorielle de F et G et se note F ⊗O G .
Théorème 2.3.
Soit O un faisceau d’anneaux sur X , F et G deux faisceaux de O -modules sur X , pour tout
x ∈ X , on a (F ⊗O G )x = Fx ⊗O x G x .
Si F et G sont deux faisceaux de groupes abéliens sur X (en particulier des Z X -modules), le
produit tensoriel de F et G est leur produit tensoriel en tant que Z X -modules F ⊗ G := F ⊗ZX G ,
en particulier pour tout x ∈ X , (F ⊗ G )x = Fx ⊗Z G x .
Définition 2.4.
Un morphisme ϕ : F → G de faisceaux de O -modules, est un morphisme de faisceaux
d’anneaux tel que pour tout ouvert U , le diagramme suivant est commutatif ;
O (U ) × F (U )
F (U )
Id ×ϕ(U )
O (U ) × G (U )
ϕ(U )
G (U )
i.e pour tout (a, s) ∈ O (U ) × F (U ), on a ϕ(U )(as) = aϕ(U )(s) en particulier ϕ(U )(as)|V =
a|V ϕ(V )(s|V ).
18.3 Espace géométrique
Définition 3.1.
Un espace géométrique ou espace topologique localement annelé est un espace topologique annelé (X , O X ) tel que pour tout x ∈ X , O X ,x est un anneau local. Si on note M X ,x
l’idéal maximal de O X ,x le corps k(x) := O X ,x /M X ,x est appelé le corps résiduel du point x.
Exemples :
1. Soit X une variété analytique complexe, et O X le faisceau des fonctions holomorphes sur X ,
alors (X , O X ) est un espace géométrique.
2. Même pour une variété différentielle, muni du du faisceau des fonctions C ∞ .
FSM
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CHAPITRE 18. ESPACE GÉOMÉTRIQUE
18.3. ESPACE GÉOMÉTRIQUE
3. Soit (X , O X ) un espace géométrique, et U un ouvert de X , alors (U , OU ) est un espace géométrique : cela vient du fait que, pour tout x ∈ U , OU ,x = O X ,x .
Soit (X , O X ) un espace géométrique , x ∈ X , on a une surjection canonique O X ,x → k(x), notons
cette surjection f 7→ f (x) appelé évaluation en x. On a ainsi l’équivalence f (x) 6= 0 si, et seulement
si, f est inversible dans O X ,x . Soit U un ouvert de X et x ∈ U , le morphisme composé O X (U ) →
O X ,x → k(x) sera noté aussi f 7→ f (x), et remarquons que si f est un élément inversible de O X (U ),
alors f (x) est un élément non nul de k(x).
Théorème 3.2.
Soit (X , O X ) un espace géométrique, U ouvert de X , et f ∈ O X (U ).
L’ensemble D( f ) := {x ∈ U / f (x) 6= 0} est un ouvert de U , et f est inversible dans O X (U ) si,
et seulement si, D( f ) = U .
Démonstration : Soit x ∈ D( f ), comme f (x) 6= 0, alors le germe de f en x n’est pas dans l’idéal
maximal M X ,x i.e f x 6∈ M X ,x , et donc f x est inversible dans O X ,x , on a alors f x s x = 1 où s une section
d’un voisinage ouvert V de x que l’on peut supposer inclue dans U (quitte à faire des restriction),
il vient alors que ( f |V s)x = 1, il existe alors un un voisinage ouvert W ⊂ V de x tel que f |W s|W = 1,
en particulier W ⊂ D( f ).
Si f est un inversible dans O X (U ), son image dans k(x) (pour x ∈ U ) est inversible donc non nulle.
Réciproquement si D( f ) = U , pour tout x ∈, on a f (x) 6= 0 donc f x est inversible dans O X ,x , ou
encore f inversible dans un voisinage ouvert de x, on donc l’existence d’un recouvrement ouverts
(Ui )i de U tel que pour tout i f |Ui est inversible dans O X (Ui ) et notons s i ∈ O X (Ui ) l’inverse de
f |Ui . Pour tout i , j , s i |Ui ∩U j (resp. s j |U∩U j ) est l’inverse de f |Ui ∩U j , et par l’unicité de l’inverse on
a s i |Ui ∩U j = s j |Ui ∩U j , les sections s i de recollent donc en une section s ∈ O X (U ), qui satisfait les
égalités ( f s)|Ui = f |Ui s i = 1, donc f s = 1.
Définition 3.3.
Soient A et B deux anneaux locaux, et notons M A (resp. M B ) l’idéel maximal de A (resp.
de B ), et soit ϕ : A → B un morphisme d’anneaux. On dit que ϕ est local si ϕ(M A ) ⊂ M B .
Proposition 3.4.
Avec les notations de la définition précédente. On équivalence entre :
1. ϕ est local ,
2. M A ⊂ ϕ−1 (M B ),
3. M A = ϕ−1 (M B ), et
4. Pour tout x ∈ A, si ϕ(x) est inversible dans B , alors x est inversible dans A.
Exemple : Soit ϕ : A → B un morphisme d’anneaux, et Q un idéal premier de B , P = ϕ−1 (Q),
alors le morphisme induit A P → BQ est un morphisme local.
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CHAPITRE 18. ESPACE GÉOMÉTRIQUE
18.3. ESPACE GÉOMÉTRIQUE
Définition 3.5.
Un morphisme d’espaces topologique localement annelé est un morphisme d’espaces to]
pologique annelé ( f , f ] ) : (X , O X ) → (Y , O Y ) tel que pour tout x ∈ X , f x : O Y , f (x) → O X ,x est
]
un morphisme local i.e f x (M Y , f (x) ) ⊂ M X ,x .
]
Remarque : Soit x ∈ X , dire que f x : O Y , f (x) → O X ,x est local, cela signifie que si g est un élément
]
de O Y , f (x) , alors g appartient à l’idéal maximal de O Y , f (x) si, et seulement si, f x (g ) appartient à
h
i
]
l’idéal maximal de O X ,x . Cela se traduit par l’équivalence g ( f (x)) = 0 ⇔ f x (g ) (x) = 0.
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