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ACTIVITE PHYSIQUE
ET
DIABETE DE TYPE 2
Pr Martine DUCLOS
Service de Médecine du Sport, CHU G.Montpied
Laboratoire de Nutrition Humaine (CRNH)
Université d’Auvergne
Clermont-Ferrand
175 millions
353 millions
ACTIVITE PHYSIQUE ET DIABETE DE TYPE 2
EFFET PREVENTIF
DE L’ACTIVITE PHYSIQUE
CHEZ DES SUJETS
A RISQUES METABOLIQUES
PREVENTION DU DIABETE de type 2
Incidence du diabète
chez sujets à risque métabolique élevé (intolérance au G)
→ -50%
Crandall et al. Nature Clinical Practice Endocrinology & Metabolism 2008
Il est possible chez des sujets à haut risque de DT2
de réduire le risque de développer un DT2
par une intervention active sur le mode de vie
Même avec une perte de poids modérée
Cependant,
50% sujets qui développent un DT2 dans groupe intervention
Prise en charge supervisée
PREVENTION DU DIABETE
Toutes études : effets activité physique + diététique
Existe-t-il un effet indépendant de l’activité physique?
PREVENTION DU DIABETE de type 2
PREVENTION DU DIABETE
Etude finlandaise
Sujets réévalués à 4 ans (au lieu 3 ans)
Adhésion recommandations AP (>2,5h/sem):
 62% groupe intervention
 46% groupe CTL
Laaksonen et al. Diabetes 54: 158-165, 2005
PREVENTION DU DIABETE
Tous les sujets pris en compte (n=487: 249 + 238)
Marcher au moins 2,5h/sem
↓incidence du diabète
chez sujets à risque métabolique élevé (intolérance au G)
de 65%
Effet indépendant de la diététique et de l’IMC
Rôle de la DE totale +++
Laaksonen et al. Diabetes 54: 158-165, 2005
Et à long terme ?
Que se passe-t-il après le
coatching ?
M Duclos et al. Activité physique et prévention du diabète de type 2. Médecine des maladies Métaboliques 2010, 4: 147-151 Lindstrom et al. Lancet 368: 1673-9,
2006, Li G et al. Lancet 2008, 371: 1783-1789, Diabetes Prevention program research group, lancet 2009, 374: 1677-86.
3.2 ans
↓58%
20 ans
↓43%
7 ans
↓43%
FDPS
6 ans
↓51%
China Da Qing
2.8 ans
↓58%
10 ans
↓34%
DPPS
Lindstrom et al. Lancet 368: 1673-9, 2006, Li G et al. Lancet 2008, 371: 1783-1789, Diabetes
Prevention program research group, lancet 2009, 374: 1677-86.
ACTIVITE PHYSIQUE ET DIABETE DE TYPE 2
ROLE DE L’ACTIVITE PHYSIQUE
DANS LE TRAITEMENT
DU DIABETE DE TYPE 2
Thomas DE et al. Cohrane Database of Systematic Reviews 2006
ACTIVITE PHYSIQUE ET DIABETE DE TYPE 2
Amélioration significative du contrôle glycémique
HbA1C ↓ 0.6%
UKPDS (United Kingdom Prospective Diabetes Study Group)
↓1% HbA1c (sans seuil d’HbA1c)
→ ↓ 15-20% évènements cardiovasculaires majeurs
→ ↓ 37% risque complications microvasculaires
Thomas DE et al. Cohrane Database of Systematic Reviews 2006
AUTRE METANALYSE
EFFETS DE L’ACTIVITE PHYSIQUE
SUR LES FACTEURS DE RISQUE
VASCULAIRE
CHEZ LE DIABETIQUE DE TYPE 2
ACTIVITE PHYSIQUE ET DIABETE DE TYPE 2
Diminution du TAV (et TA SC)
Sans perte de poids (probable ↑MM)
ACTIVITE PHYSIQUE ET PRESSION ARTERIELLE
Effet hypotensif d’une session d’exercice musculaire
Au cours EM : ↑PA
Arrêt EM : ↓PA < PA repos pdt 2-4h
- normotendus : PAS ↓ 8-10 mmHg
PAD ↓ 3-5 mmHg
- hypertendus: la ↓ peut être x2
Exercice musculaire :
- durée: à partir de 20 min
- intensité: même si faible intensité: 40% VO2 max
Iwasaki et al. J Appl Physiol 95: 1575-83, 2003
ACTIVITE PHYSIQUE ET PRESSION ARTERIELLE
Effet hypotensif de l’entraînement aérobie
8 sem ET : (méta-analyse de RCT)
(Welton et al. Ann Intern Med 136: 493, 2002)
Chez normotendus et hypertendus :
PAS ↓ 3,8 mmHg
PAD ↓ 2,6 mmHg
Effet obtenu en absence de perte de poids,
chez sujets minces et obèses
Méta-analyse chez hypertendus (HTA modérée à moyenne)
(Dickinson et al. J Hypertens 24: 215, 2006)
→ PAS ↓ 5 mmHg
ACTIVITE PHYSIQUE
ET PARAMETRES LIPIDIQUES
Effet de l’activité physique sur les paramètres lipidiques chez des patients présentant des
taux de HDL-c bas et de triglycérides élevés avant le programme d’entraînement (n=62)
D’après Couillard C et al. Effects of endurance exercise training on plasma HDL-cholesterol levels
depend on levels of triglycerides : evidence from men of the Health, Risk factors, Exercise Training
and Genetics (HERITAGE) family study. Arterioscler Thromb Vasc Biol 2001 : 21 ; 1226-32
CAPACITE D’EXERCICE
6213 hommes: test d’exercice (épreuve triangulaire VO2 max)
Suivi : 6.2±3.7 ans
Myers et al. NEJM 346: 793-801, 2002
Myers et al. NEJM 346: 793-801, 2002
Age-adjusted relative risks of death from any cause according
to quintile of exercise capacity
x4
Myers et al. NEJM 346: 793-801, 2002
Capacité d’exercice
= marqueur de risque aussi important
- population en bonne santé
- population présentant une path. cardiovasculaire
Dans les 2 populations :
Le pic d’exercice
est un facteur de prédiction d’un risque ↑ de décès
Aussi important que les variables cliniques
ou les FDR établis: HTA, DT2, tabac...
Indépendamment de la nutrition
Ces données confirment le caractère de protection d’une capacité
d’exercice élevée même en présence de FDR
Relation dose effet (capacité d’exercice et mortalité de toute cause)
Conclusions
Activité physique et DT2
Equilibre glycémique et poids
• - 0,6 % HbA1c (95 % IC, -0,3 à -0,9 %, p < 0,0001)
• Pas de modification du poids ni BMI probablement lié à la modification de la composition
corporelle (augmentation de la masse musculaire)
• Réduction de la graisse viscérale (- 45,5 cm², - 27,3 à - 63,8, p < 0.0001) et du tissu adipeux
sous-cutanée
 Effet démontré de l’activité physique sur l’HbA1c sans perte de poids
Effet hypotensif sur la PAS, PAD chez le normo et hypertendus
Effet favorable sur le profil lipidique ( HDL-c,  TG)
La capacité maximale d’exercice est un facteur pronostic de mortalité
Thomas D et al. Exercise for type 2 diabetes mellitus. 2009, issu 4. The cochrane Library.
Myers et al. NEJM 346: 793-801, 2002
Couillard C et al. Arterioscler Thromb Vasc Biol 2001 : 21 ; 1226-32
Whelton et al. Ann Intern Med 2002, 136;493-503.
Dickinson et al. J Hypertens 2006, 24:215-233
QUEL TYPE
D ’ACTIVITE PHYSIQUE?
Les recommandations
Recommandations
Alfediam (1998)
> 30 min au moins 3 x sem (1xj idéalement)
HAS (2006)
« l’activité physique consiste en des modifications réalistes du mode de vie quotidien et autant que
possible repose sur >3 heures par semaine d’activité plus intensive adaptée au profil du
patient. »
American Diabetes Association (ADA) (2004):
30 min de marche (activité physique modérée) le maximum de jours par semaine
ADA 2006
En aérobie 150 min/sem d’EM modéré et/ou 90 min/sem d’EM « vigoureux » (en 3 fois)
En résistance EM 3x/sem pour tous les groupes musculaires
3 sets de 8-10 répétitions (poids qui ne peut être soulevé 8-10 fois)
American College of sports Medecine et ADA (2010)  programme plus détaillé
En aérobie, 150 min/sem modéré ou « vigoureux » en 3 fois
En résistance, EM 2 à 3 x/sem
Bénéfice additionnel en combinant EM aérobie et en résistance
Flexibilité des programmes de training
Gautier LF et al. Activité physique et diabète. Recommandations de l’Alfediam. Diabetes & metabolism 1998, 24:281-290.
HAS Traitement médeicamenteux du diabète de type 2 (actualisation). Novembre 2006.
Physical activity/exercice and diabetes. Diabetes Care 2004, 27:S58-S62
Physical activity/exercice and type 2 diabetes. Diabetes Care 2006, 29:1433-1438
Colberg SR et al. Diabetes Care 2010, 33: 2692-2696.
Recommandations
bilan des complications pour les indications
LES CONTRE-INDICATIONS ABSOLUES A L’AP chez le DT2
Qui peuvent aggraver les complications vasculaires
-Insuffisance coronaire
-HTA à l’effort musculaire (PAS > 240 mmHg et:ou PAD > 120 mmHg)
-Rétinopathie proliférative
-Macroprotéinurie
-Lésions pieds (décharge obligatoire)
Gautier LF et al. Activité physique et diabète. Recommandations de l’Alfediam.
Diabetes & metabolism 1998, 24:281-290.
Recommandations
Quels patients doivent bénéficier du dépistage de
l’ischémie myocardique ?
Puel J et al. Identification de l’ischémie myocardique chez le diabétique. Recommandations
Conjointes SFC/Alfediam. Archives des maladies du coeur et des vaisseaux, 2004; 97: 1-20
EN PRATIQUE
Activité physique et métabolisme du
glucose
- Pendant l’exercice
- En post-exercice
- En endurance
- Rôle de la durée de AP
- Influence de l’heure du repas
EFFET AIGU DE L’EXERCICE
chez les DT2
1) Une session d’exercice fait baisser la glycémie
chez le DT2.
2) L’exercice est un bon moyen pour les DT2
de contrôler leur glycémie post prandiale.
3) En post exercice: ↑sensibilité à l’insuline
(attention au risque d’hypoglycémie si TTT insulinosécréteur)
EFFETS D’UNE SESSION D’EXERCICE
Pendant l’exercice
Repos : consommation de glucose= 2 mg/min/kg
70 kg, consommation de 8,4 g au repos
Exercice : augmentation de la consommation de glucose :
• intensité modérée : +2 mg/min/kg = 4 mg/kg/min
Exemple : 70kg : 8.4 à 12.6 g/h d’exercice
• forte intensité : + 6 mg/min/kg = 8 mg/min/kg
L’augmentation de l’utilisation du G pdt l’exercice est
normale chez le DT2 car effet indépendant de l’insuline
Wasserman DH et al. Diabetes care 1994, 17:924-937.
Wojtaszewski et al. JCI 104: 1257-64, 1999
L’augmentation de l’utilisation du G pdt l’exercice :
normale chez le DT2 +++
Car effet indépendant de l’insuline
2DG uptake
increase above basal (µmol/g per hour)
MIRKO
Contrôles
Insuline
Exercice
Wojtaszewski et al. JCI 104: 1257-64, 1999
NEJM 341: 248-257, 1999
Glycémie
45 min à 60%VO2 max
Diabétiques de type 2
à jeun
traitement non pris depuis 24h
Minuk et al.
Am J Physiol 240: E458-64, 1981
Une session d’exercice fait baisser la glycémie
chez le DT2
L’augmentation de l’utilisation du G pdt l’exercice :
normale chez le DT2 +++
Car effet indépendant de l’insuline
Facteurs impliqués dans l’absence ou la faible augmentation
de la production hépatique de glucose chez le DT2
• hyperglycémie
• augmentation basale de la PHG
• concentrations élevées d’insuline pdt l’exercice
METABOLISME DU GLUCOSE
EFFETS D’UNE SESSION D’EXERCICE
En post-exercice
Augmentation de la sensibilité musculaire à l’insuline
3h après l’arrêt de l’exercice
Gulve et al. AJP 259: E685-E691, 1990
EFFET AIGU DE L’EXERCICE
chez les DT2
1) Une session d’exercice fait baisser la glycémie
chez le DT2.
2) L’exercice est un bon moyen pour les DT2
de contrôler leur glycémie post prandiale.
3) En post exercice: ↑sensibilité à l’insuline
(attention au risque d’hypoglycémie si TTT insulinosécréteur)
METABOLISME DU GLUCOSE
EFFETS DE L’ENTRAINEMENT
réponse à l’insuline au repos
METABOLISME DU GLUCOSE
EFFETS DE L’ENTRAINEMENT
réponse à l’insuline au repos
Contexte. L’entraînement en endurance  la sensibilité à
l’insuline
chez le sujet sain ou insulino-résistant, normoglycémique
ou DT2.
Perseghin et al. NEJM 335: 1357-62, 1996
6 sem d’entraînement
avec 4 x /semaine : 45min d’exercice à 65% VO2 max
48h après la dernière session d’exercice
clamp hyperinsulinique + spectro RMN
 40% insulinosensivité corps entier
et  métabolisme non oxydatif du glucose de 60 à 70%
(par x2 synthèse de glycogène induite par l’insuline)
Mécanismes de l’augmentation de la sensibilité à l’insuline
avec l’entraînement
- pas de diminution du poids
-  GLUT-4
-  activité de l’hexokinase et glycogène synthase
-  apport du G au muscle par  de capillarité musculaire
-  nombre de fibres oxydatives
-  libération des AGL
-  clairance des AGL
-  nombre de mitochondries
ROLE DE LA DUREE DE L’EXERCICE
Exercice réalisé à jeun
traitement pris
Repos
20 min
40 min
Exercice
Paternostro-Bayles et al., Diabetes Care 12: 34-37, 1989
Repos
40 min
Paternostro-Bayles et al., Diabetes Care 12: 34-37, 1989
STATUT NUTRITIONNEL
La glycémie diminue d’autant plus que l’exercice est réalisé
en post prandial.
Poirier et al., JCEM 85: 2860-64, 2000
Conclusions
• Role de l’exercice musculaire,
– Pendant l’exercice, la captation musculaire du
glucose est augmentée
– La sensibilité musculaire à l’insuline est augmentée
pendant plusieurs heures après l’AP
– La diminution de la glycémie est liée à la durée de
EM
– La glycémie diminue d’autant plus que l’exercice est
réalisé en post prandial  AP est un bon moyen de
contrôler la GPP
Recommandations
Adaptations thérapeutiques
• Bêta-bloquants
– Déconseillés compte tenu de la mauvaise tolérance à
l’effort
• Sulfamides/glinides
– Suceptibles d’induire des hypoglycémies lorsque les
patients sont bien contrôlés. La posologie doit être
adaptée (diminution ou suppression de la prise précédent
l’exercice)
• Auto surveillance glycémique nécessaire avant et après
• Possibilité de diminuer les ADO après un certain temps
lorsque l’entraînement est bénéfique sur le contrôle
glycémique
Gautier LF et al. Activité physique et diabète. Recommandations de l’Alfediam.
Diabetes & metabolism 1998, 24:281-290.
Recommandations
Adaptations diététiques
• Repose sur apport en glucides et hydratation +++
• L’effort bref (< 20 min) ne nécessite pas d’apport en glucides
supplémentaires
• Effort bref et répété sur durée prolongée: réhydratation et
collation (~ 30 g) à la mi-temps
• Efforts prolongés:  ration glucidique de l’avant dernier et
dernier repas et 15 à 30 g toutes les 30 à 45 min
• Prévention des hypoglycémies tardives : 15 à 20g après effort
(index élevés) et supplément repas suivant
L’éducation et l’auto-expérience sont irremplaçables
Gautier LF et al. Activité physique et diabète. Recommandations de l’Alfediam.
Diabetes & metabolism 1998, 24:281-290.
ACTIVITE PHYSIQUE ET DIABETE DE TYPE 2
EN PRATIQUE
Type d’exercice
Aérobie: quelque soit intensité faible modérée à semi-intense
Renforcement musculaire
Type de programme d’exercice à individualiser en fonction
des goûts du sujets
Progressivité
Et privilégier intensité modérée
Et exercices variés
+ favoriser activité dans vie quotidienne (escaliers…)
1ère consultation
Et consultations de suivi
NE PAS OUBLIER DANS LA SURVEIILLANCE
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