1983 PREMIERE SAISON 1984 Le Théâtre de l'Europe est né. Il est devenu réalité et non plus une idée ou un désir. C'est un pas vers la connaissance des hommes, un geste pour affirmer de nouveau l'identité culturelle des européens, une identité multiple, complexe, contradictoire et qui pourtant est reconnaissable comme un fil rouge qui tramerait notre histoire. Dans cette première saison seront présentées des voix de différents poètes et pays. Dans le futur, d'autres voix, d'autres pays, d'autres langues alterneront sur la scène du Théâtre de l'Europe, théâtre ouvert à la poésie, à la vérité, à l'amour, qui n'ont aucune frontière. La France a voulu accomplir ce geste dans un esprit libre en créant un organisme public dédié à l'Europe de la créativité et du talent. C'est à elle que s'adresse notre gratitude. Bien que varié, notre programme présente une unité de fond. Les œuvres représentées traitent de certains thèmes, elles interrogent par le biais du théâtre les rapports entre Illusion, Pouvoir et Théâtre-même. Questions et réponses s'entrecroisent et se renvoient à l'infini. "La Tempête" de Shakespeare est une réflexion sur l'ensemble de ces thèmes. "L'Illusion" de Corneille nous parle de ces liens mystérieux entre théâtre et illusion, vie, théâtre et vie; "Les lumières de Bohème" de Valle Inclàn de la confrontation entre artiste et pouvoir, personnage et réalité. Avec "La bataille d'Arminius" de Kleist, c'est la théâtralité du héros démystifiée. Dans le même temps, au Petit Odéon, auront lieu diverses manifestations de théâtre, poésie, musique, en relation avec les spectacles de la grande salle (c'est souvent le cas lors de l'accueil des compagnies étrangères), mais nous y poursuivrons aussi un travail de recherche de nouvelles œuvres françaises ou étrangères. Un théâtre est né, une compagnie de théâtre est née, un travail culturel neuf avec le sentiment de l'inédit, de l'incertitude et de l'humilité d'apprendre et de faire mieux demain, non pas seuls, mais ensemble avec notre public. Ce lien avec le public sera pour nous l'acte fondamental de notre sentiment de théâtralité, il sera aussi dans un certain sens, notre guide futur! Giorgio Strehler Photo Bernand rp de IT71 JhEATRECjUROPE | 26 octobre - 10 novembre (20 h) OD E ON THEATRE NATIONAL GRANDE SALLE 13 février - 20 février (20 h 30) LA TEMPESTA LA TEMPETE de William Shakespeare LUCES DE BOHEMIA LUMIERES DE BOHEME de Ramon del Valle Inclàn PICCOLO TEATRO Dl MILANO mise en scène Giorgio Strehler COPRODUCTION PICCOLO TEATRO THEATRE DE L'EUROPE spectacle en langue italienne CENTRE DRAMATIQUE NATIONAL D'ESPAGNETeatro Maria Guerrero mise en scène Lluis Pasqual CO-PRODUCTION CENTRE DRAMATIQUE NATIONAL D'ESPAGNETHEATRE DE L'EUROPE spectacle en langue espagnole Créé en 1947 par Paolo Grassi et Giorgio Strehler, le "Piccolo Theatro" de Milan est sans aucun doute l'un des plus célèbres théâtres d'Europe aujourd'hui. Premier "teatro stabile" à vocation de théâtre populaire à voir le jour dans l'Italie de l'après-guerre, le Piccolo n'a cessé de voir son public croître, chaque nouvelle création se joue à Milan entre 200 et 500 fois. Depuis son ouverture le 14 mai 1947, le Piccolo a créé 91 classiques et 81 pièces contemporaines pour 12.367 représentations en Italie et à l'étranger. Giorgio Strehler est depuis 1972 l'unique directeur. C'est peut-être aussi la compagnie étrangère la mieux connue du public français, et surtout du public de l'Odéon, théâtre que Strehler affectionne particulièrement. Le Piccolo a souvent été l'invité à Paris du Théâtre des Nations puis du Festival d'Automne : citons pour mémoire "Arlequin serviteur de deux maîtres" (Goldoni) spectacle fétiche du Piccolo "El Nost Milan" (Bertolazzi); "Barouf à Chioggia" (Goldoni); "Les Géants de la Montagne" (Pirandello); "Il Campiello" (Goldoni); "La Cerisaie" (Tchekov); "Le Roi Lear" (Shakespeare); "lo Bertolt Brecht", "La Bonne Ame de Se Tchouan" (Bertolt Brecht) etc. | 9 décembre - 5 février (20 h 30) L'ILLUSION de Pierre Corneille THEATRE DE L'EUROPE mise en scène Giorgio Strehler PRODUCTION DU THEATRE DE L'EUROPE spectacle en langue française "L'ILLUSION" - mise en scène de Giorgio Strehler - est la première production, à part entière, du Théâtre de l'Europe. Si Strehler a dirigé plus de deux cents spectacles dramatiques ou lyriques dans différents pays, "L'Illusion" est sa deuxième mise en scène en français - avec des acteurs que vous retrouverez sans doute dans les prochains spectacles du Théâtre de l'Europe - la première ayant été "La Villégiature" de Goldoni, dans ce même théâtre, pour la Comédie Française. Pourquoi "L'Illusion"? (Il s'agit bien de "L'Illusion Comique" de Pierre Corneille; l'auteur luimême avait déjà supprimé l'épithète "comique" dans l'édition de 1660). La question contient déjà sa réponse ; rarement une pièce a mieux fait éclater la puissance de l'illusion dramatique, et plaidé la cause du théâtre et des acteurs. ] Lluis Pasqual, 31 ans, catalan, était depuis 1976 membre fondateur et directeur du Teatro Lliure à Barcelone avant d'être nommé cette année directeur du Centre Dramatique National d'Espagne à Madrid — Teatro Maria Guerrero — où il succède à José Luis Alonso. "L'Espagne est un vieux pays qui a la chance d'être jeune; nous traversons une étape de reconstruction après quarante ans de fascisme qui ont détruit trop de choses. Prendre la tête d'un théâtre national comporte peutêtre ici plus d'espoir, plus | 28 février-6 mars (20 h 30) d'inquiétudes, plus d'interrogations que partout ailleurs; c'est, avec une équipe, participer à cette reconstruction et tenter de former avec le public une assemblée de libre confrontation avec la réalité". Lluis Pasqual Lluis Pasqual a déjà réalisé vingt mises en scène pour le théâtre ou l'opéra : à Barcelone ("Léonce et Léna" de Buchner, "Le Balcon" de Genêt, etc.); pour la Compagnie Nuria Espert ("Une autre Phèdre s'il-vous-plait" de S. Espriu, "Medea" de Euripide-Sénèque), ainsi que des mises en scène d'opéra pour le Teatro de la Zarzuela de Madrid ("Samson et Dalida" de Saint-Saëns, "Falstaff" de Verdi), etc. Il ouvrira la nouvelle saison du Teatro Maria Guerrero de Madrid avec "Edouard II" de MarloweBrecht avant de créer pour le Théâtre de l'Europe "Luces de Bohemia" de R. Valle Inclàn. - DIE HERMANNStHLACHT LA BATAILLE D'ARMINIUS de Heinrich von Kleist SCHAUSPIELHAUS BOCHUM mise en scène Claus Peymann PRODUCTION DU THEATRE DE BOCHUM spectacle en langue allemande Claus Peymann a 46 ans. Il est, depuis 1979, l'un des directeurs du Schauspielhaus de Bochum, direction qu'il partage avec Hermann Beil, Uwe Jens Jensen, Alfred Kirchner, Rolf Paulin - équipe qui a succédé à Peter Zadek à la tête de ce théâtre. De 1966 à 1969, il fut le principal metteur en scène du Theater am Turm à Francfort, puis co-directeur de la Schaubuhne am Halleschen Ufer à Berlin; de 1974 à 1979, il fut directeur du Théâtre de Stuttgart. L'activité du Théâtre de Bochum met l'accent sur une nouvelle lecture des classiques allemands et sur la création d'auteurs dramatiques contemporains (Thomas Bernhard, Heiner Muller, Herbert Achternbusch, Gerlind Reinshagen, Peter Paul Zahl, Thomas Brasch). Pendant la saison 1982-83, il a accueilli 174.000 spectateurs. "Le Monde", dans un article concernant la Ruhr, en vient à la conclusion suivante : "Le Théâtre de Bochum est devenu une sorte de laboratoire culturel à l'intérieur de la République Fédérale Allemande". Pendant la même période, le Bochumer Ensemble sera également au Petit Odéon où il présentera deux spectacles . | | 26 octobre ■ 10 novembre LA TEM PESTA LA TEMPETE de Shakespeare PICCOLO TEATRO DE MILAN mise en scène : Giorgio Strehler décors et costumes : Luciano Damiani musique : Fiorenzo Carpi avec Ottoni, Piero Sammataro, Massimo Bonetti, Tino Carraro, Marcello Cortese, Ferrucio Soleri, Enzo Franco Graziosi, Giulia Tarascio, Mauricio Trombini, Lazzarini, Nello Mascia, Fabiana Udenio, Mario Valgoi, Augusto Zeppetelli. Luciano Mastellari, Luigi CO-PRODUCTION PICCOLO TEATRO-THEATRE DE L'EUROPE spectacle en langue italienne ATTENTION : horaire exceptionnel - soirées à 20 h La Tempête est une œuvre désespérée. C'est le cri ultime devant l'échec d'un projet humain merveilleux et manqué. C'est l'interrogation ultime sur le destin de l'homme, son histoire, ses contradictions, sa poésie, et c'est donc une interrogation sur le théâtre comme parabole la plus proche qui soit, sur la vie. Maintenant que nous en sommes aux dernières répliques, elle nous laisse, non pas un goût amer, elle est trop grande pour cela, mais le calme sentiment d'une douleur profonde, dans la lueur du couchant, alors que nous voudrions que tout naisse dans la lumière d'un premier jour de création, une peine profonde pour ce destin humain qui cherche si malaisément à être pour l'homme et non contre l'homme. Cette Tempête qui s'achève sur le sentiment de cet échec nous livre au même instant la conviction tout aussi tranquille et profonde que seule la conquête de l'humain — qui n'est pas seulement pitié, justice ou tendresse mais acceptation de la réalité humaine comme elle est, au-delà de l'écran irridescent des grands projets, de la dure et mauvaise réalité — peut aider véritablement l'homme à prendre le monde dans ses mains, mais non, comme il en a coutume, pour le détruire et pour l'avilir. Au-delà de ses implications politiques, historiques, artistiques, théâtrales, immenses, la Tempête nous apparaît toujours plus comme une marche vers la connaissance, celle de son héros Prospéra, vers la "conquête du réel" : c'est notre propre marche laborieuse vers la connaissance à nous autres, interprètes et spectateurs. Mais c'est aussi une grande parabole sur le théâtre. A côté des questions pressantes sur la vie, l'histoire, la connaissance, que Shakespeare nous pose dans la Tempête, il y a l'interrogation sur le destin de la théâtralité, sur les raisons et la façon dont nous faisons du théâtre, sur ce que le théâtre pourrait ou devrait être. Giorgio Strehler Photo Ciminaghi lâlÉi | 9 décembre - 5 février L'ILLUSION de Corneille mise en scène : Giorgio Strehler décors et costumes : Ezio Frigerio musique : Fiorenzo Carpi avec Hugues Quester, Nada Marc Delsaert, Gérard Strancar, Henri Virlogeux.. (distribution en cours). Desarthe, Nathalie Nell PRODUCTION DU THEATRE DE L'EUROPE spectacle en langue française C'est la représentation à la Comédie Française en 1937, dans a mise en scène de Louis Jouvet, qui remit en lumière 'L'Illusion". 'Le thème de la pièce est le thème du magicien, de 'enchanteur. C'est un thème courant et très en faveur à 'époque, mais c'est Corneille qui, le premier, devançant de bien loin Pirandello dans une action picaresque, qui raconte déjà l'aventure du "Gil Blas" de Lesage, nous explique par paraphrase la magie du théâtre... "Dans l'inquiétude qui précède la première représentation de l'ouvrage, je me rassure parce qu'on y découvrira peut-être un Corneille que trop de commentaires et de programmes scolaires, en voulant le magnifier ou le monopoliser au profit de grands sentiments tragiques, ont probablement desservi en le défigurant... "Il ne m'appartient pas de souligner les qualités de la pièce et il n'est pas besoin d'être très averti et d'avoir l'oreille fine pour entendre les beautés si diverses qu'elle contient, les tons si différents qu'elle comporte, mais on me permettra, je pense, d'aimer particulièrement une pièce qui se termine par un panégyrique de cette souveraine illusion, de cette magie surnaturelle qu'est le théâtre, de la poésie dramatique et de l'art du comédien". Louis Jouvet Propos recueillis dans "L'Ordre" - 11 février 1937 Gravure de Callot : Matamore | 13 février - 20 février LUCES DE BOHEMIA LUMIERES DE BOHEME de Valle Inclàn CENTRE DRAMATIQUE NATIONAL D'ESPAGNE Teatro Maria Guerrero mise en scène : Lluis Pasqual décors : Fabian Puigserver musique : J.M. Arrizabalaga avec José Maria Prodero (Max Estrella) (distribution en cours). CO-PRODUCTION CENTRE DRAMATIQUE NATIONAL D'ESPAGNETHEATRE DE L'EUROPE (spectacle en langue espagnole Le personnage central est "le plus grand poète d'Espagne", Maximo Estrella, dit Mala Estrella, la Mauvaise Etoile. Il faut voir en lui un reflet de l'auteur. Un divorce se manifeste entre Max et la société dans son ensemble. Le poète ne peut pas vivre dans ce monde, il n'y a pas d'autre solution que le suicide, le refus global de "cette" vie. Max meurt misérablement, laissant le monde dans toute sa confusion... chacun allant essayer pour son compte de vivre, d'assumer la misère et le malheur, de subir l'impossibilité de l'existence. On ne peut pas dire que l'œuvre de Valle Inclàn soit autobiographique au sens étroit du terme; les événements relatés ne sont pas ceux que l'auteur a vécu directement. Mais les personnages qu'il choisit et les traits qu'il met en relief chez eux sont l'expression de ce qu'il était et de ce qu'il voulait être. Il a été l'anti-bourgeois absolu au moment du triomphe de la bourgeoisie, celui qui agite des idées, celui qui remet tout en question, celui qui fait éclater les normes. Dans ces quatorze tableaux, Valle Inclàn, de la main de Max Estrella, fait sa propre "descente aux enfers". Il se promène, à la fois dedans et dehors, dans le"cœur" de ce que l'on a appelé "l'autre Espagne", cette Espagne qui n'est qu'une "déformation grotesque de la civilisation européenne". Eau-forte de Goya (détail). I 28 février - 6 mars DIE HERMANNSCHLACHT LA BATAILLE D'ARMINIUS de Kleist BOCHUMER ENSEMBLE mise en scène : Claus Peymann décors : Vincent Collara costumes : Ursula Renzenbrink musique : Heiner Goebbels avec Lore Brunner, Claudia Burckhardt, Kirsten Dene, Anneliese Rômer, Bernd Birkhahn, Wolfgang Feige, Hansjurgen Gerth, Reiner Gross, Urs Hefti, Hans-Dieter Knebel, Otto Kukla, Karl Menrad, Bert Oberdorfer, Johann-Adam Oest, Ulrich Pleitgen, Branco Samarovski, Sylvester Schmidt, Rupert J. Seidl, Gert Voss, Ulrich Wesselmann. PRODUCTION DU SCHAUSPIELHAUS BOCHUM spectacle en langue allemande "La Bataille d'Arminius" a été publiée pour la première fois en 1821 avec "Le Prince de Hombourg". Elle trace à grands traits une fresque de la guerre germanoromaine, fresque dans laquelle il faut lire un appel au soulèvement contre l'invasion napoléonienne en Allemagne. Plus qu'un drame patriotique, c'est un chant de haine contre les envahisseurs et l'infamie des princes et intellectuels allemands qui n'ont pas craint de faire alliance avec l'étranger. Le psychologue Kleist est ici proche de Shakespeare et de son "Richard III". Il ne craint pas de mélanger violence et rire, scènes héroïques et scènes intimes, montrant les contradictions internes du "héros", l'histoire dans sa dimension privée. Considérée comme une œuvre nationaliste allemande, "La Bataille d'Arminius", après avoir connu le succès sous le nazisme, n'avait pas été jouée en Allemagne depuis 1946. La mise en scène de Claus Peymann au Schauspielhaus de Bochum, dont il est un des directeurs et dont le Théâtre de l'Europe présente pour la première fois le travail en France, a été reçue comme un événement dans l'histoire des mises en scène des oeuvres de Kleist. En restant fidèle au romantisme fou, presque "kitsch", de l'auteur, Peymann réhabilite cette pièce que nous percevons aujourd'hui comme une dérision du mythe du héros, et de tout nationalisme. Photo Tullmann PetitOdeon ® saison 1983/84 - 3 novembre - 5 mars 3 novembre 18 h 30 GIORGIO STREHLER LIT LEOPARDI en langue italienne 4 - 13 novembre 18 h "ACTING SHAKESPEARE" par lan Me Kellen spectacle en langue anglaise 22 nov. - 4 déc. 18 h 30 "HEINER MULLER DE L'ALLEMAGNE" réalisation J. Jourdheuil/J.F. Peyret Spectacle en langues française/allemande 13 déc. - 15 jan. 18 h 30 "LA PRISE DE L'ECOLE DE MADHUBAÏ" de Hélène Cixous 24 jan. - 25 fév. 18 h 30 "BONS OFFICES" Récit : Pierre Mertens Théâtre : Michèle Fabien 9 février 20 h 30 SOIREE VALLE INCLÀN Centre Dramatique National d'Espagne spectacle en langue espagnole 27, 29 février 2, 3, 5 mars 18 h 30 "JACKE WIE HOSE" de Manfred Karge Bochumer Ensemble spectacle en langue allemande L'Angleterre, l'Italie, la R.D.A., l'Espagne, l'Allemagne, la Belgique et la France seront représentées au Petit Odéon avec des créations contemporaines, ou des soirées venant élargir les propositions de la grande salle. La programmation des créations en français que le Théâtre de l'Europe présente, en collaboration avec Théâtre Ouvert, participe d'une provocation à l'écriture faite à des auteurs - cette saison Hélène Cixous (France) et Michèle Fabien (Belgique), avec en toile de fond l'Histoire. C'est un peu de l'Europe des déchirures qu'il sera question, comme en témoigne l'ouverture de ce cycle avec l'atelier Heiner Muller. Prix des places : Tarif unique 32 F. Etudiant 17 F. lan McKellen, Photo British Council | 3 novembre (18 h 3ÔT | 22 novembre - 4 décembre (18 h 30) GIORGIOSTREHLI HEINER LIT LEOPARD en langue italienne poète italien, il s'^etfesse à nous /' tous. Il chanje ftotre désespoir, Lire Leopardi signifie approcher notre apaeflJr de la vie, notre l'un des plus grandg-f5oètes doyieûrface à notre condition européens, un peéte qui fait d'un Sphémère dans l'éternité de pays tout urHfvonde; c'est l'univers. appréhender l'infiniment granjj Sa poésie est universelle, elle est l'infin.mient petit presque^ au-delà des barrières de langues. quotidien. GIORGIO STREHLER. Leopardi n'est pas-seulement un DE | 4 -13 novembre (18 h) ACTING SHAKESPEARE par lan Me Kellen spectacle en langue anglaise Company, puis avec la Royal Shakespeare depuis 1974 — "Roméo et Juliette", "Le Conte "Jouer Shakespeare", c'est le d'Hiver", "Macbeth", "Le Roi titre qu'a donné lan Me Kellen, Lear", "La Nuit des Rois" etc.— acteur de la Royal Shakespeare Company, à ce spectacle créé en Le spectacle qu'il nous propose n'a rien de didactique, c'est un 1977 au Festival d'Edimbourg. parcours à travers les Acteur et metteur en scène, lan personnages shakespeariens Me Kellen connaît bien pendant qu'un Prospéra italien Shakespeare pour avoir joué interprétera "La Tempête" avec dans "Richard II", "Hamlet" le PiccoloTeatro. avec la Prospect Theatre MULLER L'ALLEMAGNE réalisation : Jean Jourdheuil Jean-François Peyret spectacle en langues française/allemande Il s'agit, au cours de six soirées différentes, de partir de la découverte d'une œuvre encore mal connue d'un auteur Allemand de la R.D.A., en passant d'un de ses écrits à l'autre (la plupart étant encore inédits) et de les appréhender en sa présence. Tel est le projet de cet atelier. JEAN JOURDHEUIL 13 décembre - 15 janvier (18 h 30) LA PRISE DE L'ECOLE DE MADHUBAÏ d'Hélène Cixous Création française Ceci est un épisode tiré de la légende de Sakundeva, cette femme, l'une des plus justes de son pays, l'une des plus injustes aussi, l'une des plus implacables. Elle est née dans un monde où des femmes peuvent encore être vendues comme des bêtes au marché. Elle s'est levée dans un monde où des femmes peuvent encore prendre la tête d'une armée. Comme celle qui a été vendue par son père, qui d'esclave est devenue rebelle et reine par force et fureur, trouverait-elle la plus grande force, celle d'être quand même une femme. Celle qui a dû tuer pour se redonner naissance, celle qui doit au meurtre son peu de liberté, comment sortirait-elle du cercle des sangs? Il faudrait en même temps oublier la douleur et ne pas oublier. Il faudrait échanger la honte contre l'honneur. Echanger le cri contre une école pour filles. Je me demande par quel combat c'est possible. Par quelle amère négociation? Rendre le lait pour le sang, estce que ce n'est pas pour Sakundeva le rêve le plus fou, le risque le plus désirable? HELENE CIXOUS 24 janvier - 25 février (18 h 30) BONS OFFICES Récit: Pierre Mertens Marcinelle et les études, Paul Théâtre : Michèle Fabien Sanchotte, aujourd'hui médiateur Création belge international, savait sans doute déjà qu'on ne choisissait pas son Un enfant récite des formules camp tout seul si facilement. Il mathématiques, il va passer un était du côté des victimes mais examen. Une femme, sa mère, avait réussi son examen de raconte le Brésil merveilleux du mathématiques... soleil, de la joie, de l'harmonie, Comme une scène primitive du carnaval. Une autre femme, politique qui pèserait sur un une étrangère, lance en italien avenir écartelé, voué à la des imprécations contre l'exil, le schizophrénie. travail, la misère. Une troisième Que faire? Et où? Et comment? femme enfin, une journaliste Ici et maintenant, "abandonné de sans doute, relate les faits : la l'Histoire, de Dieu et des mort, le grisou, la liste longue des femmes", Paul Sanchotte victimes. commence à parler. 1954 : entre la catastrophe de MICHELE FABIEN. (20 h 30) SOIREE VALLE INCLAN Présentée par le Centre Dramatique National découverte d'une étrange d'Espagne personnalité littéraire entourée en langue espagnole d'une légende prodigieuse que lui-même a créée ou du moins A travers des poèmes et des encouragée. textes de Valle Inclàn, avec en "Ma vie a été une nuit noire, contrepoint les musiques pleine d'éclairs et de tonnerre". qu'aimaient l'auteur, la VALLE INCLAN. | 27, 29 février - 2, 3, 5 mars (18 h 30) JACKE WIE HOSE PRODUCTION DU SCHAUSPIELHAUS BOCHUM d'histoire allemande. spectacle en langue allemande (extrait du journal "Révolution") Texte et mise en scène : Le Théâtre de Bochum Manfred Karge présentera, en alternance une avec : Lore Brunner création à préciser ultérieurement. Au plus fort du chômage, une "Jacke wie Hose" est le premier femme prend l'identité de son texte dramatique et la première défunt mari et occupe son poste mise en scène en solitaire de de travail. Ce fait divers Manfred Karge, dont nous avons authentique, typique de la grande déjà vu à Paris "Die Schlacht" crise, a inspiré Brecht et Anna de Heiner Millier, "MarieSeghers. Manfred Karge le Woyzek" de Buchner, mises en reprend à son compte dans scène co-signées Matthias "Jacke wie Hose" et fait Langhoff, Manfred Karge. Lore traverser à son personnage, Max Brunner, son interprète, était (ou Ella) Gericke, un demi-siècle Marie dans le Buchner. Photo Eichorn RENSEIGNEMENTS PRATIQUES RENCONTRE DATES Alpha F.N.A.C. organise en collaboration avec l'Institut Culturel italien, à l'auditorium de la F.N.A.C, Forum, une rencontre avec Giorgio Strehler le mercredi 5 octobre à 1 7 h 30 (animée par Matthieu Galey). Les 5, 6 et 7 octobre à 17 heures, dans le même lieu, projection de vidéos de certaines de ses mises en scène du Piccolo Teatro di Milano (en version intégrale ou en extraits) réalisées par la R.A.I. : "L'Opéra de quatre sous" (Brecht), "Le Roi Lear" (Shakespeare), "La Cerisaie" (Tchekov), "L'Orage" (Strindberg), "Arlequin serviteur de deux maîtres" (Goldoni). Les inscriptions seront reçues jusqu'au 15 ocotbre 1983, dans l'ordre d'arrivée des demandes et dans la limite des places disponibles. PRIX DES PLACES grande SALLE ATTENTION A la demande des metteurs en scène les spectacles en langue étrangère (LA TEMPESTA - LUCES DE BOHEMIA - DIE HERMANNSSCHLACHT) se dérouleront sans traduction simultanée. Un synopsis détaillé de chaque pièce sera remis gratuitement aux spectateurs. Le tarif exceptionnel B sera appliqué à tous les spectacles de la saison : 80 F, 60 F, 45 F, 30 F, 20 F. HORAIRES DES SPECTACLES TARIFS PREFERENTIELS — Carte vermeille : 60F, 45 F, 35 F. — Groupe hors abonnement à partir de 10 personnes : 60 F, 45 F, 35F. Les options doivent être prises un mois avant le début des représentations du spectacle souhaité. Ces tarifs s'appliquent dans la limite des places disponibles. — Etudiants : 29 F. Tarif unique dans la mesure des places disponibles. Ces places sont en vente 45 minutes avant le lever du rideau sur présentation de la carte d'étudiant. TARIFS ABONNEMENTS — Abonnement individuel : 60 F, 45 F, 35 F. — Abonnement collectivité : 52F, 40 F, 30 F. Vous pouvez bénéficier du tarif abonnement individuel ou collectif pour : L'ILLUSION de Pierre Corneille si vous avez souscrit l'abonnement ODEON qui comporte : IONESCO - LE SUICIDÉ - FREDERIC, PRINCE DE HOMBOURG. (voir formulaire d'abonnement individuel et collectif Odéon). — Location prioritaire : Réservée aux abonnés ODEON pour : LA TEMPESTA - LUCES DE BOHEMIA - DIE HERMANNSSCHLACHT Pourboires interdits, vestiaire et programme compris. 20 h 30 : mardi, mercredi, jeudi, vendredi, samedi. (20 h pour la Tempête) 15 h : dimanche. Les spectacles commencent à l'heure précise. Les retardataires ne seront admis dans la salle qu'entre deux scènes, afin de ne pas gêner le bon déroulement de la représentation. LOCATION — aux guichets du théâtre (1, place Paul Claudel 75006 Paris, métro Odéon ou Luxembourg). — par téléphone : 325.70.32. — location ouverte deux semaines à l'avance jour pour jour de 11 h à 18 h 30. — par correspondance pour les personnes résidant en province ou à l'étranger. Les commandes doivent parvenir au service de location 3 semaines avant la date choisie. POUR TOUS RENSEIGNEMENTS Théâtre National de l'Odéon — Service location-abonnements 1, place Paul Claudel 75006 Paris Tél. : 325.70.32 SAISON OD E ON PkTIT direction : François Barachin 13 mars - 15 avril IONESCO Théâtre National Populaire mise en scène : Roger Planchon 24 avril - 27 mai LE SUICIDÉ Nicolas Erdman Comédie-Française mise en scène : Jean-Pierre Vincent s C SjJiLai ni- - xà-JTJImrt FREDERIC, PRINCE DE HOMBOURG Heinrich von Kleist Théâtre National Populaire mise en scène : Manfred Karge Matthias Langhoff N ^3 F ^mars -^K^avriI SARCASME de Yves Laplace mise en scène : Hervé Loichemol en co-réalisation avec la Comédie-Française 24 avril - 27 mai REVOIR LA MER de Jean-Pierre Thibaudat 4 5 juin - 8 juillet HOMME... AVEC FEMME, ARBRE ET ENFANT de Yves-Fabrice Lebeau