Résultats de l’éducation thérapeutique dans l’insuffisance cardiaque en milieu libéral Pierre Raphaël, Cédric Pariset Clinique Saint-Gatien, Tours La Baule, le 13 septembre 2012 Descriptif de notre pratique Résultats d’une évaluation à un an Qu’est-ce que l’éducation thérapeutique ? Un ensemble de pratiques visant à permettre au patient d’acquérir des compétences, afin de pouvoir prendre en charge de façon active sa maladie, ses soins et sa surveillance, en partenariat avec les soignants En France, en 2012 - - Pas de prise en charge par la sécurité sociale Une prise en charge financière existe, mais pas pour toutes les structures (validation par ARS) Nécessité d’un accord de l’ARS, sous peine d’amende Activité en plein essor S’intègre le plus souvent dans des réseaux d’insuffisance cardiaque de certains CHU Parfois grâce à des initiatives d’équipes de soignants (aide financière des laboratoires pharmaceutiques) Pourquoi l’éducation thérapeutique en cardiologie libérale ? Les réseaux d’éducation thérapeutique sont le plus souvent gérés par les structures hospitalières Intérêt d’impliquer les cardiologues traitants et les médecins généralistes traitants, qui sont plus présents au quotidien Pourquoi l’éducation thérapeutique dans l’insuffisance cardiaque ? Pathologie grave, chronique, coûteuse Morbidité et mortalité élevées malgré l’optimisation des traitements Intérêt d’une participation active du patient Les freins à l’éducation thérapeutique en milieu libéral Le manque de temps L’absence de rémunération et de cotation Les locaux non adaptés Le manque de collaboration L’absence de motivation des cardiologues La « lourdeur » administrative Notre expérience Association ETIC (Education Thérapeutique dans l’Insuffisance cardiaque), créée en 2007 Financement par des laboratoires pharmaceutiques, en attendant un financement par l’ARS Rémunération et formation des différents intervenants Objectifs Améliorer la qualité de vie du patient insuffisant cardiaque et de son entourage Diminuer la morbi-mortalité Le fonctionnement Rémunération et formation des différents intervenants Création de nos outils pédagogiques (carnets de suivi, documents remis aux patients, etc.) Les acteurs de l’éducation thérapeutique Le cardiologue traitant Le kinésithérapeute L’infirmier(ère) Le(la) diététicien(ne) équipe formée à l’éducation thérapeutique et à l’insuffisance cardiaque Organisation des séances Deux demi-journées, par groupes de 4 à 6 malades, avec leur conjoint Déroulement à la Clinique Saint-Gatien Intervention successive : infirmière, kinésithérapeute, diététicienne, cardiologue traitant Supports : guide de l’éducateur pour les intervenants, carnet de suivi et fiche récapitulative pour les malades Les différents intervenants Intervention de l’infirmière Entretien individuel : fixer un objectif thérapeutique pour améliorer la qualité de vie Apprendre à mesurer et à reconnaître les signes annonciateurs d’une décompensation cardiaque (poids, dyspnée, fréquence cardiaque, etc.) Améliorer la prise médicamenteuse Expliquer les effets néfastes des épisodes de fièvre, diarrhée, de l’automédication, etc. Intervention de la diététicienne Apprendre de façon pratique à respecter les règles hygiénodiététiques, avec des exemples de menus détaillés adaptés au régime hyposodé Intervention du kinésithérapeute Apprendre à conserver une activité physique adaptée, même pour les patients les plus sévèrement atteints (kinésithérapie statique : mouvements simples sur un tapis de sol que chaque patient peut effectuer) Enquête : résultats à un an Données démographiques Total = 81 patients 51 en 2008 ; 30 en 2009 Hommes : 83,9% Age moyen : 70,8 ± 10,7 Suivis sur un an : 7,4% de décès (n=6) Avant les séances d’ET Analyse sur 75 patients (6 données manquantes) Ont été hospitalisés au moins une fois dans l’année : n=51 Sur ces 51 patients Nombre d’hospitalisations/patient : médiane = 2 [min 1-max 10] ; moyenne = 2,2 ± 1,8 Nombre de jours d’hospitalisation/patient : médiane = 15 [2-90] ; moyenne = 22,3 ± 19,7 Évaluation après un an Analyse sur 74 patients (7 données manquantes) Ont été hospitalisés au moins une fois dans l’année : n=7 Sur ces 7 patients Nombre d’hospitalisations/patient : médiane = 1 [min 1-max 5] ; moyenne = 1,7 ± 1,5 Nombre de jours d’hospitalisation/patient : médiane =7 [3-35] ; moyenne = 10,3 ± 11,3 Comparaison avant/après Nombre de patients hospitalisés : 51/75 versus 7/74 (p<0,001 avec Chi2) Nombre d’hospitalisation/patient : Médiane : 2 versus 1 Moyenne : 2,2±1,8 versus 1,7±1,5 Nombre de jours d’hospitalisation/patient Médiane : 15 versus 7 Moyenne : 22,3±19,7 versus 10,3±11,3 Critères d’évaluation subjectifs Pratique de l’auto-surveillance (n=74) OUI Fréquence respiratoire : n=4 (5,4%) Fréquence cardiaque et TA : n=36 (48,7%) OMI (poids) : n=58 (78,4%) Observance (n=74) OUI Kinésithérapie : n=9 (12,2%) Activité physique : n=33 (44,6%) Mesures diététiques : n=68 (91,9%) Observance (n=74) OUI Kinésithérapie : n=9 (12,2%) Activité physique : n=33 (44,6%) Mesures diététiques : n=68 (91,9%) Conclusions Les résultats sont encourageants Satisfaction de tous les professionnels de santé Extension à l’éducation thérapeutique chez l’insuffisant coronarien Merci pour votre attention