Plus de guérisons mais des progrès à poursuivre Lors de la Réunion Qualité de Vie organisée mardi 26 avril 2011 par l’association Actions-Traitements en partenariat avec SIS, le Dr Eka Chakvetadze, médecin à l’hôpital Cochin, est intervenue pour faire le point sur le thème des co-infections hépatites-VIH. Quelles nouveautés en matière de traitement des co-infections ? Présentent-ils des inconvénients supplémentaires ? Etre co-infecté augmente-t-il les risques de transmission ? Le Dr Eka Chakvetadze répond à ces questions. *** SIS - HIS : Docteur Chakvetadze vous êtes médecin à l’Unité Fonctionnelle de Pathologie Infectieuse dans le service de Médecine Interne de l’hôpital Cochin à Paris. Pouvez-vous nous dire en quoi les nouveaux traitements contre les hépatites changent la prise en charge des mono et coïnfections au VIH et VHC ? Dr Chakvetadze : Pour commencer par l’hépatite C et par rapport à la mono-infection, l’arrivée de nouveaux traitements, donc des antiviraux dans le traitement de l’hépatite C, augmente le taux de guérison par rapport aux traitements classiques. Ça nous permettra de guérir plus de patients qu’auparavant. Mais les progrès ne sont pas finis : la recherche continue. Aujourd’hui on va parler plutôt des anti-protéases de l’hépatite C : c’est la classe thérapeutique la plus avancée dans le développement des antiviraux contre l’hépatite C mais d’autres traitements arrivent. L’objectif c’est vraiment de guérir le plus de patients possible. Par rapport à la coïnfection les données vont arriver avec un peu plus de retard parce que la recherche se fait d’abord chez les patients monoinfectés et, après, chez le patient co-infecté. Le succès va aussi être augmenté chez le patient co-infecté par le VIH et l’hépatite C. On guérit aujourd’hui beaucoup plus de patients qu’avec la bi-thérapie classique. SIS – HIS : Existe-t-il d’autres inconvénients à ces traitements que ceux actuellement déjà présents ? Dr Chakvetadze : Un nouveau médicament en plus, c’est des comprimés à prendre en plus. Si on compare à la bi-thérapie classique Pégasys ou ViraféronPEG par voie injectable, couplé à la Ribavirine en comprimés à prendre par voie orale, on a toujours affaire à des comprimés à prendre. Pour la tolérance c’est à peu près comparable avec les effets secondaires propres à chaque molécule. Mais globalement le bénéfice-risque vaut la peine. SIS – HIS : Ces bénéfices sont-ils valables pour tous les génotypes ? Dr Chakvetadze : Pour l’instant la réponse est non parce que les essais sont faits majoritairement pour le génotype 1, celui qu’on appelle le « mauvais » génotype, le mauvais répondeur au traitement. Il faut donc s’occuper des autres génotypes, notamment du génotype 4. On sait que ça marche moins bien sur le génotype 2. Le génotype 1 était le plus difficile à soigner avec le génotype 4.