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Traitement local de la tumeur primitive
dans le CaP métastatique
Michel Soulié
CHU de Toulouse
UROMIP, Toulouse 6 janvier 2017
Déclaration Publique d’Intérêts
Michel Soulié
CHU de Toulouse
J’ai, ou ai eu durant les trois dernières années, une affiliation, des intérêts financiers (rémunération/
bourse/ honoraires) ou intérêts autres avec un organisme industriel ou commercial :
En qualité de
• Orateur / Consultant / Expert
• Bourses d’études
Sociétés
Amgen
Astellas
Astra-Zeneca
Ferring
Glaxo Smith K
Ipsen
Janssen
Keocyt
Novartis
Pierre Fabre
Sanofi Aventis
Takeda
Zambon
« The dogma of the quiet past are inadequat to the stormy present »
Abraham Lincoln
Rationnel du traitement local de la tumeur primitive
en situation métastatique
• La charge tumorale métastatique semble tirer bénéfice du contrôle de la tumeur
primitive en termes de survie et d’évolution métastatique (Hellman, JCO 1995).
• La cytoréduction tumorale favorise :
- la réponse à l’hormonothérapie et/ou à la chimiothérapie,
- la suppression de facteurs promoteurs de tumeurs et de cytokines immunosuppressives,
- l’élimination de la principale source de dissémination des cellules métastatiques
intégrant l’hypothèse du « self-seeding » (auto-ensemencement tumoral)
(Comen E, Nature Reviews 2011)
2011
Cancer du sein
Théorie de l’auto-ensemencement
de la tumeur primitive à partir des
métastases à distance
Souligne l’intérêt de l’exérèse de
la tumeur primitive
Associé à la chimioT, le Tt de la T primitive s’accompagne d’un gain de survie dans
certains cancers d’emblée M+ :
- Estomac, colon
- Ovaire
Cytoréduction « debulking »
- Mélanome
- Rein
- Sein
Mécanismes immunitaires
Inhiber la deuxième vague de métastases
• La tumeur primitive
– envoie en permanence des cellules dans la circulation
– 2ème vague métastatique (décrite en cas d’échec du Tt local)
Fuks Z, IJROBP 1991 – Cohen JJ, JCO 2002
• Les cellules tumorales circulantes : corrélées à un mauvais
pronostic et à une résistance aux traitements
Resel Folkersma L, Urology 2012
1. Les cellules tumorales circulantes vont coloniser les sites métastatiques à distance
2. Ré-infiltration de la tumeur primitive par les cellules circulantes et promotion de la
progression tumorale (Kim et al., 2009)
L’attaque des clones…
Mécanisme bi-directionnel
avec 2 cibles :
La T. Itive et les métastases
Maladie polyclonale
Essaimage multi-originel
Le contrôle de la tumeur primitive limite le risque d’essaimage
Persistance locale de l’activité tumorale
après traitement systémique
Clinical Trial NCT01751438
32 PT pour cT3
Tt néo-adjuvant :
1 an HT + 4 cycles docetaxel
Analyse pièces PT
Diffuse Residual Tumor
(70% of gland)
Intraductal
Spread
Malgré la réponse biologique, synthèse intracrine d’androgènes puis progression
Le contrôle du primitif limite le risque de rechute
Courtesy B Chapin, ASCO GU 2015
Traitement local chez les patients M+
Est-il bénéfique ?
553 pts traités par HT
M+ ou MTt local ou pas
Les patients sans Tt local
progressaient plus vite
que les autres (y compris
les M+)
Ross, Cancer 2008
2015
Bénéfice établi
pour les cN+
Denver, US de 1995 à 2005
2991 T1-4 N1 M0
NLT = No Local Treatment
2015
+ 20% de survie spécifique si Tt local
Etude rétrospective du Registre SEER
8197 CaP M1a-c entre 2004 et 2011
92% sans Tt local
8% avec Tt local (PT ou curieT)
Objectif : survie spécifique à 3 ans en fonction
du Tt local
Confirmation de l’effet positif du Tt local
Seulement si le risque de mortalité spécifique
à 3 ans est ≤ 40% (selon un modèle prédictif
basé sur les caractéristiques de la tumeur).
In press, 2016
+ 16% de survie si Tt local
15 501 patients avec un CaPm
National Cancer Data Base
1470 (9,5%) patients : Tt local (PT ou RT)
Survie globale à 3 ans :
69% vs 54% (p<0,001)
Si risque de mortalité globale ≤ 20% (bon EG)
Courtesy B Chapin, ASCO GU 2015
Courtesy B Chapin, ASCO GU 2015
Pour quels patients métastatiques ?
1995
2016
2016
2011
Candidats à un traitement local
• Patients oligométastatiques (< 3-5 M+) à cibler (Hellman S, JCO 1995)
• Pour la chirurgie, patients « jeunes », bon statut urinaire
• Evaluation médicale (score de Charlson, ASA, scores fonctionnels…)
• Décision discutée au cas par cas en RCPO
• Demain…
Résultats oncologiques de la prostatectomie
dans le CaP métastatique
Survie globale et Mortalité spécifique
Registre SEER
Etude rétrospective entre 2004 et 2010
8185 CaP d’emblée M1a-c
Traitement local à côté du Tt hormonal :
- 245 PT (3%) et 129 curieT (1,6%)
- 7811 sans Tt local
Taux de survie globale à 5 ans :
- avec PT 67,5% (58,7-74,7)
(p<0,001)
- avec curieT 52,6% (39,8-63,9)
- sans Tt local 22,5 (21,1-23,9)
Diminution de la mortalité spécifique à 5 ans :
75,8% (PT) et 61,3% (curieT)
(p<0,001)
vs 48,7% sans Tt local
Registre du cancer de Münich
Etude rétrospective
1. RP
Série rétrospective 1998-2010
1538 patients métastatiques d’emblée
95% sans traitement local
5% chirurgie (RP, n = 74)
La radiothérapie non retenue comme Tt local
3. ADT
4. Autres
2. RTX
M1 patients
6 months ADT
If PSA < 1 ng/ml
Radical Prostatectomy
Groupe 1 expérimental : 23 patients M1 (≤ 3 M+ os)
Tt local par PT + curage ggl
Groupe 2 contrôle : 38 patients M+ d’emblée
HT sans Tt local
Comparaison de 2 groupes homogènes
(PSA, stade clinique, Gleason)
Groupe 1 : 23 patients M1 (≤ 3 M+ os)
Age m : 61 ans
PSA < 1 ng/ml après HT néo-adj.
Tt local = PT + curage ggl
Suivi médian 34,5 mois
Groupe 2 : 38 patients M+ d’emblée
Age m : 64 ans
HT sans Tt local
Suivi médian 47 mois
Comparaison de 2 groupes homogènes
(PSA, stade clinique, Gleason)
Temps jusqu’à la
résistance
à la castration :
40 vs 29 mois
(p=0,04)
Survie spécifique
96,6 vs 84,2%
p=0,043
M1 patients
6 months ADT
If PSA < 1 ng/ml
Radical Prostatectomy
Groupe opéré
%
Groupe témoin
%
Survie sans prog. biochimique
37,6
23
Survie sans prog. clinique
39,6
26
Survie spécifique
96,6
84
Série internationale rétrospective (2007 à 2014)
106 patients (36 M1a et 70 M1b) opérés dans 6
centres (Allemagne, Italie, USA, Suède)
Objectifs : résultats oncologiques et complications
péri-opératoires de la PT
Suivi médian : 22,8 mois
Résultats :
PT couplée au traitement hormonal
Mortalité spécifique 11,3%
Taux de complications 20,8%
HOMEOSTASIE DE L’ECOSYSTEME TUMORAL
Perte des inhibiteurs de l’angiogenèse
Invasion
médullaire
Voie de l’hypoxie
Mécanismes pro-inflammatoires
Altération du microenvironnement = Croissance tumorale locale et à distance ?
Le « HUB »
immunologique
•
•
SBRT : effet endothélial > mort mitotique
Action sur les CTC et la
vascularisation
Effet abscopal supérieur quand la RT est associée à d’autres Tt (HT)
Contrôle local par RT+HT chez les patients M+
• NCDB Database
• 6382 M+
- 538 (8,4%) RT+HT
- HT pour les autres
• Suivi m. = 5,1 ans
- Bénéfice de la RT+HT en
survie globale à 5 ans selon le
volume M+
- Relation dose/effet : 65 Gy
Rusthoven, JCO 2016
Résultats des séries de SBRT prostate
- Contrôle carcinologique > 90% avec Toxicité Aigue et Tardives faibles
- Suivi court, séries hétérogènes
(PACE Trial)
Henderson, Clin Oncol (R Coll Radiol) 2015
Au total, quel traitement local ?
• Prostatectomie Totale
- Ablation du primitif : « Seed »
- Contrôle des symptômes locaux
- Anatomopathologie définitive
-
- Après HT, prostate fibreuse : risque
de complications
- Marges positives : intérêt RT adj. ?
Mais, cumul des toxicités
• Radiothérapie
– IMRT+IGRT = haute dose
• Contrôle local + tolérance
– Morbidité curage vs irradiation
– Effet abscopal (SBRT)
– Efficacité moindre sur les
symptômes
- Théorie de l’hôte
Données rétrospectives +++
Aucune étude comparative
Perspectives
• Mieux définir les modalités du traitement local
• Nécessité d’essais cliniques pour valider cette tendance
Essais cliniques en cours d’inclusion ou de suivi
– Essai nord-américain NCT01751438 en cours (PT ou RT)
– Inclusions terminées : essais STAMPEDE (RT) et essai HORRAD (RT)
Perspectives de réponse
Essai nord-américain
NCT01751438
Inclusions en cours
Perspectives de réponse
Essai britannique STAMPEDE
Inclusions terminées
Perspectives de réponse
Essai néerlandais HORRAD
Inclusions terminées
Etude GETUG-AFU 21
(Peace 1)
Etude randomisée de phase III de suppression androgénique avec ou sans
radiothérapie prostatique avec ou sans acétate d’abiratérone et prednisone
pour des patients avec un cancer de la prostate métastatique hormono-naïf
LOGO
PARTENAIRE
LOGO
PARTENAIRE
Investigateur coordonnateur : Pr Karim Fizazi
GETUG-AFU 21/ Peace 1
• Cancer de la prostate métastatique hormono-naïf
• 916 pts
Randomisation
36 mois a-LHRH
36 mois a-LHRH + abiratérone
Randomisation
RT 76 Gy loge prostatique
Pas de RT
A terme, 2 objectifs stratégiques
• Renforcer le traitement local
• Cibler les (oligo)métastases
F Rozet et S Supiot, 2014
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