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Précis d’économie objective / Propositions premières de science économique /
Chapitre 8 – La répartition
8.6. N’appelons « rentabilité » qu’un taux de revenu ou de marge sur
stock.
1. Dans cette définition, « stock » est utilisé dans son sens économique le plus
général.
Stock par distinction avec flux, conformément à ce que rappelle la proposition 4.2. Les
bilans sont des comptes de stock. Les patrimoines et les dettes des particuliers sont, entre
autres, des stocks alors que les revenus sont, parmi d’autres, des flux.
2. Utilisons la lettre G, de gain, pour désigner algébriquement un revenu de
placement ou une marge.
Les profits, tels qu’ici définis, sont entièrement des revenus mais de placement. Les
salaires sont également entièrement des revenus mais du travail. L’usage est d’appeler
« marge » la différence entre un flux de ventes à sa valeur-prix – le « chiffre d’affaires » –
et ce même flux à une valeur-coût – un « prix de revient des ventes ». Ce qu’il est convenu
d’appeler « valeur ajoutée » est une marge. [1]
3. Des marges sont parfois appelées « contributions ».
Quand le « prix de revient des ventes » est le coût d’achat des marchandises revendues,
la marge est fréquemment dite « brute ». [2] Quand le coût considéré est « direct »,
qualifier la marge de « directe » est conséquent. Bénéfices et pertes sont eux aussi des
marges.
4. Seul un ratio entre un revenu ou une marge G et un stock S est une
rentabilité R telle que R = G / S.
Il résulte de cette définition qu’aucun rapport entre un revenu ou une marge et un flux
n’est une rentabilité.
5. Un taux de profit sur capital est un ratio de la famille des rentabilités.
Le rapport entre le revenu de l’épargne placée et la valeur attribuée à cette épargne l’est
également. Sont aussi, entre autres, des rentabilités les taux de marge brute sur stock
moyen et les taux de marge directe sur actif direct.
6. Rendre la famille des rentabilités logiquement homogène évite des
malentendus et des erreurs.
X affirme que sur longue période la rentabilité des entreprises baisse. Y affirme que cette
tendance est, au contraire, à la stabilité. Les deux peuvent avoir raison… et tort de se
donner tort. Quand X parle de rentabilité des entreprises, le taux auquel il pense est de
bénéfice sur chiffre d’affaires alors que pour Y le taux auquel il pense est aussi de bénéfice,
mais sur capital ou actifs.
7. De très célèbres économistes ont prédit la baisse tendancielle des taux de
profit.
De savantes discussions de ce point sont restées sans issue à cause de définitions qui
n’en sont pas. La baisse asymptotique de taux de profit sur ventes n’exclut pas la stabilité
des taux de profit sur capital.
8. Soit une entreprise où, comme cela reste encore très fréquent, on ne
s’astreint pas à l’usage univoque du concept de rentabilité.
Le taux de marge sur chiffre d'affaires pour l'activité A est nettement plus petit que pour
l'activité B. Mieux vaut se défaire de l’activité A, estime la direction, afin de remonter la
rentabilité de l’entreprise. En réalité, au sens univoque ici donné au concept de rentabilité
et comme cela arrive souvent, c’est la rentabilité directe de l’activité A qui est plus grande
que celle de l’activité B.
9. Beaucoup de décisions, lourdes de conséquences notamment sur l’emploi,
sont prises eu égard à la rentabilité.
Hélas, ce n’est pas pour autant qu’il s’agît presque toujours d’un élément de l’ensemble
des rentabilités lorsque cet ensemble satisfait ce qu’est une définition en logique
mathématique (proposition 1.1). Tant à des fins théoriques que pratiques, c’est pourtant
nécessaire, faute de quoi le réel économique n’est sur un point clé ni observé ni traité pour
ce qu’il est.
10. Usons de ce que le français nous a légué d’économiquement perspicace.
En français, une « rentabilité » évoque la rente rapprochée de la valeur attribuée au
placement qui procure cette rente. Ce rapprochement constitue une valeur relative,
toujours exprimable en pourcentage à l’année. Cette valeur relative est, pour ainsi dire, la
mère des rentabilités en économie politique objective et en bonne gestion.
[1] Aucun revenu (dont le profit) n’est, entre les mains de qui le perçoit, une marge. Plus
généralement, tout montant d’une vente n’est pas une marge.
[2] Mais il n’y a pas de définition universelle de ce qu’est en gestion d’entreprise une
marge brute, non plus que demi-nette et nette.
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