Juillet 2013 o Vol. 22 n 13 Virus du Nil occidental (VNO) CARACTÉRISTIQUES ÉPIDÉMIOLOGIQUES Le VNO se retrouve communément en Afrique, en Europe, au Moyen-Orient, aux Indes, en Asie du Sud et de l’Ouest et en Australie. Depuis son introduction en 1999 aux États-Unis, le virus s’est répandu dans plusieurs provinces du Canada, en Amérique du Sud et dans les Caraïbes. Au Québec, le VNO est présent depuis 2002. Depuis, le nombre de cas déclaré par année variait entre 5 et 42 cas. Toutefois, en 2012, 132 cas d’infection par le VNO ont été déclarés dont 84 cas présentant une atteinte neurologique (64 % des cas déclarés). Pratiquement autant d’hommes que de femmes ont été touchés (65 hommes et 67 femmes) et l’âge moyen est de 59 ans, variant entre 17 et 92 ans. Les régions les plus touchées sont Laval, les Laurentides, la Montérégie et Montréal. 6 décès ont été rapportés. Dans Lanaudière, 5 cas ont été déclarés en 2012. Entre 2007 et 2012, aucun cas n’avait été déclaré. CYCLE DE TRANSMISSION DU VNO Le cycle de transmission du VNO comprend les oiseaux comme réservoir et les moustiques comme 1 vecteur de l’infection . Les oiseaux principalement visés sont de la famille des corvidés (tels que les corbeaux et corneilles). Les moustiques sont principalement du genre Culex (pipiens). Les humains, les chevaux ainsi que d’autres mammifères peuvent être infectés de façon accidentelle (voir figure 1). 1 Le Culex ne peut pas être infecté par l’humain. FIGURE 1 CARACTÉRISTIQUES CLINIQUES La période d’incubation est de 4 à 14 jours. L’infection humaine est le plus souvent asymptomatique (80%). Les infections symptomatiques s’apparentent, pour la majorité, au syndrome d’allure grippale : fièvre; myalgies; céphalées; problèmes gastro-intestinaux; rash maculo-papulaire chez 30 à 50 % des patients symptomatiques. Environ 1/150 personnes infectées feront une maladie sévère avec une atteinte neurologique : encéphalite (55 à 60 % des maladies sévères); méningite aseptique (35 à 40 %); syndrome ressemblant à la poliomyélite (5 à 10 %). Une infection par le VNO devrait être suspectée dans le diagnostic différentiel d’une méningite, d’une encéphalite et d’une faiblesse musculaire ou d’une paralysie flasque aiguë. La létalité se situe entre 4 et 14 % pour les cas d’infection sévère et ce taux serait supérieur parmi les personnes âgées de plus de 50 ans. DIAGNOSTIC DES CAS DE VNO AVEC ATTEINTE NEUROLOGIQUE Un sérum pour recherche d’anticorps du VNO (IgM/IgG) doit être soumis au laboratoire pour tous les cas suspects de VNO avec atteinte neurologique même si une recherche d’acides nucléiques sur le LCR est demandée. Cette exigence est liée au fait qu’un résultat négatif de la recherche des acides nucléiques n’exclut pas l’infection, car la fenêtre de virémie du VNO est très courte et précède l’apparition des symptômes. Toutefois, la détection du VNO dans le LCR permet de confirmer une infection. Utilisez un chasse-moustique lors des activités extérieures. Voir les précisions sur le type de chasse-moustique à utiliser en fonction de l’âge des personnes à l’adresse web suivante : http://www.santé.gouv.qc.ca/conseils-etprevention/se-proteger-des-piqures-demoustiques/ Installez des moustiquaires en bon état sur les portes et les fenêtres des maisons, ainsi que sur les tentes et abris de camping. Élimination des gîtes larvaires autour de la maison et du chalet Il suffit d'un peu d'eau dans une soucoupe sous un pot à fleurs pour qu'un gîte larvaire naisse, d'où l'importance d'éliminer toute source d'eau stagnante qui s'accumule sur les articles extérieurs, comme la couverture de la piscine, les soucoupes sous les pots à fleurs, les bacs de recyclage, les poubelles, etc. Pour plus d’information, consulter les sites web suivants : http://www.santé.gouv.qc.ca/conseils-etprevention/reduire-le-nombre-de-moustiques-dansson-environnement/ http://www.phac-aspc.gc.ca/wn-no/gen-fra.php Épandage préventif de larvicides Pour prévenir les piqûres de moustiques, il est recommandé de : À titre préventif, des larvicides peuvent être appliqués pour réduire les larves et diminuer l’émergence des moustiques adultes. Cette année les produits utilisés sont le méthoprène dans les puisards et le larvicide biologique Bti (Baccilus thuringiensis israelensis) dans les milieux humides tels les cours d’eau, les lacs ou autres plans d’eau. Ils sont efficaces et présentent peu de dangers directs et indirects pour la santé humaine et pour l’environnement. Portez des vêtements longs de couleurs claires pour aller à l'extérieur, surtout durant les périodes où les moustiques sont les plus actifs : pendant la nuit, particulièrement au coucher et au lever du soleil. Toutefois, les larvicides ne seront appliqués que dans des endroits déterminés par les experts du MSSS. Dans Lanaudière, la zone ciblée est située dans la MRC des Moulins, à Terrebonne en bordure de Bois-des-Filion. MESURES DE PROTECTION PERSONNELLE ET D’ÉLIMINATION DES GÎTES LARVAIRES DOMESTIQUES ET COMMUNAUTAIRE Protection contre les piqûres de moustiques Des sites de surveillance entomologique sont également présents à Repentigny et Terrebonne. Maladie de Lyme (ML) population humaine est davantage exposée à leurs piqûres. RAPPEL PRÉSENTATION CLINIQUE Mode de transmission SITUATION ÉPIDÉMIOLOGIQUE La maladie de Lyme est endémique dans plusieurs pays d’Europe et aux États-Unis. Au Canada, des populations de tiques infectées par la bactérie de la ML (Borrelia burgdorferi) sont établies dans les régions du Nouveau-Brunswick et de la NouvelleÉcosse. Au Québec, cette maladie est à déclaration obligatoire depuis novembre 2003. Récemment, des cas ont été diagnostiqués chez des personnes n’ayant pas voyagé hors Québec (cas indigènes). Au Québec, de 2004 à 2010, environ 10 à 15 cas ont été déclarés annuellement. En 2011 et 2012, le nombre de cas rapportés au Québec se situait entre 30 et 40 par année. Majoritairement, ces personnes ont contracté l’infection au cours d'un séjour à l'extérieur de la province. Cependant, la proportion de cas ayant acquis l’infection au Québec a augmenté en 2010 et en 2011. Au total, de janvier 2004 à décembre 2012, 138 cas de ML ont été déclarés; 101 étaient des cas qui avaient été contractés à l’extérieur de la province, 31 cas étaient indigènes et 6 cas dont le lieu d’acquisition était inconnu. Dans Lanaudière, durant la même période, 6 cas ont été déclarés dont un cas avait été acquis au Québec. Selon les données du programme de surveillance des tiques du Laboratoire de santé publique du Québec (LSPQ), les tiques I. scapularis se trouvent maintenant dans presque toutes les régions de la province, sauf dans le Grand Nord. Elles sont plus nombreuses dans les régions de la Montérégie, de Montréal, de la Mauricie et du Centre-du-Québec, des Laurentides, de la Capitale-Nationale et de Lanaudière. Les tiques y sont probablement transportées par les oiseaux migrateurs en provenance de territoires où elles abondent, par exemple les États-Unis. Bien qu’il soit actuellement faible, le risque de contracter la maladie de Lyme au Québec pourrait s’accroître dans les prochaines années, si le nombre de tiques continue d’augmenter et que la La tique infectée transmet le spirochète par sa salive. Un attachement prolongé de la tique est nécessaire à la transmission. Le risque est très faible avant 24 heures, augmente graduellement par la suite et devient plus important après 72 heures. Période d’incubation L’incubation est la période entre la piqûre de la tique infectante et l’apparition de l’érythème migrant ou des premières manifestations cliniques de la maladie. Elle peut varier de 1 à 32 jours, mais la période la plus fréquemment rapportée est de 3 à 30 jours. Signes et symptômes Les personnes touchées éprouvent le plus souvent les symptômes différents selon les différentes phases de la maladie. L’infection précoce localisée peut être accompagnée de symptômes et signes constitutionnels : fatigue, myalgies, arthralgies, céphalées, raideur de la nuque, anorexie, fièvre et parfois, ce sont les seuls symptômes notés lorsque l’érythème migrant est absent. L’infection précoce localisée est caractérisée par l’apparition de l’érythème migrant (EM), une lésion cutanée érythémateuse qui se manifeste généralement de 1 à 32 jours après la piqûre de la tique. L’érythème migrant : survient chez plus des deux tiers des sujets au stade précoce de la maladie; peut prendre plusieurs formes : circulaire, ovalaire, triangulaire, annulaire ou en cible; est généralement asymptomatique, mais il peut être associé à une sensation de brûlure, d’inconfort, de douleur ou de prurit; débute généralement au site de la piqûre; il est plus fréquemment localisé aux cuisses, aux aines, aux aisselles, au cuir chevelu, mais peut apparaître n'importe où sur le corps; augmente de taille assez rapidement et doit mesurer au moins 5 cm de diamètre pour être un critère diagnostique. Une lésion d’apparition récente de moindre dimension, qui s'agrandit rapidement si observée pendant 24 à 48 heures, pourrait être un EM en évolution; disparaît en quelques jours à quelques semaines, même sans traitement. L’EM et les autres symptômes de l’infection primaire disparaissent généralement en 3 à 4 semaines, sans traitement. Épreuves diagnostiques Lorsque la tique est disponible, elle peut être acheminée au laboratoire pour identification dans un contenant sec. Le diagnostic de la maladie de Lyme se fait sur une base clinique ou en conjonction avec les résultats de laboratoire. La présence d’un EM typique chez un patient ayant visité une région endémique est suffisante pour établir un diagnostic. Cependant, en absence de risque d’exposition à des tiques infectées, le diagnostic repose principalement sur les résultats de laboratoire. Traitement En l’absence de traitement, une deuxième et troisième phase peuvent se manifester avec des manifestations systémiques plus sérieuses (atteintes du système nerveux, cardiaque, arthrite). En général, la maladie de Lyme répond au traitement antibiotique. Au stade précoce de la maladie, le traitement réduit la durée des manifestations cutanées ainsi que l'incidence de la progression vers des manifestations ou séquelles tardives de l'infection. Le traitement approprié varie selon les stades de l’infection et les atteintes cliniques. Site référence : http://msss.gouv.qc.ca/sujets/santepub/maladie-lyme.php Feuillet d’information sur les mesures de prévention : http://www.msss.gouv.qc.ca/sujets/santepub/pdf/feuillet-maladielyme.pdf VIH Un nouveau document est disponible pour le suivi clinique de base des personnes vivant avec le VIH et est nommé L’examen médical périodique de l’adulte vivant avec le virus de l’immunodéficience humaine (VIH). Ce document est disponible à l’adresse suivante : http://msssa4.msss.gouv.qc.ca/fr/document/publication.nsf/4b1768b3f849519c852568fd0061480d/83cffa4de987 57e985257b9800472713?OpenDocument À l’automne, un nouveau service de soutien sera offert pour les personnes séropositives qui ne prennent pas les précautions pour prévenir la transmission du VIH. Dans ce contexte, nous aimerions obtenir les coordonnées des médecins qui font le suivi de cette clientèle au 450 759-1157, poste 4457, ou par courriel au [email protected]. _________________________________________________________________________________________ Publication Direction de santé publique Agence de la santé et des services sociaux de Lanaudière Responsable de la publication Dre Joane Désilets, médecin, Équipe des maladies infectieuses Rédaction Dre Joane Désilets, médecin, Équipe des maladies infectieuses Avec la collaboration de : Carole Marchand-Coutu, conseillère en soins infirmiers, équipe des maladies infectieuses Lisette Lafrenière, conseillère en soins infirmiers, équipe des maladies infectieuses Gabriel Hakizimana, agent de planification, de programmation et de recherche, équipe santé environnementale Richard Lanthier, coordonnateur en prévention et contrôle des risques d'origine biologique et environnementale Mise en pages Marie-Pier Bélanger, Équipe des maladies infectieuses © Agence de la santé et des services sociaux de Lanaudière, 2013 Dépôt légal Troisième trimestre 2013 ISSN 1718-9497 (PDF) 1920-2555 (en ligne) Bibliothèque et Archives nationales du Québec La version PDF de ce document est disponible à la section Santé publique, dans la rubrique Documentation sous l’onglet Professionnels de la santé du site de l’Agence au : www.agencelanaudiere.qc.ca À la condition d’en mentionner la source, sa reproduction à des fins non commerciales est autorisée.