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La Borréliose de Lyme chez le chien
*Un complément d'information introductif sur les maladies vectorielles et la présentation générale des tiques et leurs moyens de lutte sont proposés dans une autre fiche :
« Les maladies vectorielles rencontrées en France ».
La maladie de Lyme est une zoonose (= maladie commune à l’homme et à l’animal) infectieuse due à des bactéries du genre Borrelia (dont 4 espèces sont reconnues pathogènes),
inoculées par des tiques dures*.
Le chien est à l’heure actuelle l’espèce animale pour laquelle la borréliose de Lyme est la mieux caractérisée, et bien
qu’elle porte encore le nom de Lyme (petite ville du Connecticut d’où la maladie tire son nom), elle est très largement
répandue dans les régions tempérées et froides de l'hémisphère nord, du Japon à l'Amérique du Nord et de la Scandinavie
à l'Afrique du Nord. Cette maladie ne doit pas être considérée comme une des maladies infectieuses majeures des
carnivores domestiques : son impact semble plus limité en Europe qu’aux Etats Unis.
En revanche, la borréliose de Lyme est actuellement la première des maladies vectorielles chez l’homme sur l'ensemble de
sa distribution. On dénombrerait de 5000 à 20 000 cas par an en France (maladie non sujette à déclaration obligatoire
pour laquelle les chiffres sont très variables selon les sources). Cependant l’infection n’est symptomatique que dans
10% des cas chez l’homme. Celui‐ci se contamine aussi par morsure de tiques.
Epidémiologie
Les Borrelia sont des bactéries du même Ordre que celui des leptospires. Elles ont été identifiées la première fois aux USA en 1982. Il s'agit d'une bactérie mobile, de forme
hélicoïdale, présentant des flagelles à chaque extrémité. Ces bactéries ne survivent pas en dehors de l'hôte.
La transmission se fait par morsure de tiques. Les espèces vectrices diffèrent selon la zone géographique : en France,
Ixodes ricinus est le principal vecteur mais Ripicephalus
sanguineus pourrait être impliquée en Europe. En France, Ixodes est présente dans toutes les régions, principalement dans l'Est, sauf sur la bordure méditerranéenne et en
altitude. Son biotope est constitué par les sous‐bois de chênes, de hêtres, de châtaigniers, de charme, d'aulnes, les prairies en bordure de bois, les haies, les bosquets, les
bocages, les fougères et les landes (en général, aires couvertes à humidité élevée). La période d'activité de la tique se situe d'avril à octobre. Les larves se fixent essentiellement
sur les petits mammifères, les oiseaux et reptiles. Les femelles adultes mordent uniquement les grands mammifères (bovins, cervidés, chiens, chats, renard, sangliers, lièvre,
hérisson, hommes). Les nymphes se fixent de façon indifférente sur tous les animaux. Toutes ces espèces animales constituent de multiples réservoirs de la bactérie.
Chez la tique, la transmission transstadiale (de la larve à la nymphe et à l’adulte) permet la conservation de l’agent. Ainsi, qu’ils s’agissent de larves, nymphes ou adultes, les
tiques infectées peuvent transmettre l’infection dès 48 heures après leur fixation sur l’hôte.
La transmission directe est possible mais anecdotique.
Pathogénie et clinique
La pathogénie de la maladie est encore mal connue. On sait que l'inoculation se fait au site d'attachement de la tique. Ensuite, les bactéries circulent dans le sang quelques jours
à quelques semaines puis colonisent différents organes (système nerveux central, articulation, coeur).
Le tableau clinique chez l’animal est varié et non spécifique.
L’expression clinique de la maladie apparaît 2 à 5 mois après la morsure infectante. Chez le chien, la fièvre et l'asthénie dominent. Elles peuvent être accompagnées d'une
augmentation du volume des ganglions, de polyarthrite, de myopathie, de myocardite, de glomérulonéphrite, de méningite, de troubles nerveux (agressivité, convulsions,
paralysies) et d'avortement. La boiterie constitue le signe majeur de la maladie canine : elle survient dans 50 à 90 % des cas. Elle est relativement caractéristique : elle touche
essentiellement les petites articulations (carpes, tarses), elle est migratoire et intermittente. L'articulation est alors chaude, douloureuse, volumineuse. Cette
manifestation régresse en 3 à 4 jours et réapparaît sur une autre articulation. Il n'y a pas de prédisposition pour l’âge, la race ou le sexe. Plus de 90 % des chiens resteront
asymptomatiques après infestation.
Chez le chat, aucun cas d'infection naturelle n'a été rapporté à ce jour.
Diagnostic
Le diagnostic repose sur l'épidémiologie (possibilités d'exposition aux tiques), la présence de signes cliniques compatibles avec la maladie et l'exclusion des autres causes.
La réponse au traitement antibiotique est également un élément diagnostique. Aucun élément ne permet de faire à lui seul le diagnostic de la maladie de Lyme.
Au laboratoire, la visualisation de la bactérie peut être possible au microscope dans certaines circonstances. La culture de la bactérie est longue et difficile. La sérologie met en
évidence un contact avec l'agent mais pas forcément sa présence. L'apparition des anticorps est tardive (4 à 6 semaines). La séroconversion peut arriver lors d'antibiothérapie
précoce. Enfin, des réactions croisées avec d'autres bactéries de la même famille, des maladies auto‐immunes, la leptospirose sont possibles.
Des co‐infections sont possibles, en particulier des infections à Ehrlichia (ehrlichiose) ou Babésia (piroplasmose).
Traitement et pronostic
Le traitement repose sur la mise en place d'une antibiothérapie ciblée de longue durée (30 jours minimum).
La guérison est aisée si le traitement est précoce, cependant des réactivations de la bactérie sont possibles. Dans les cas compliqués accompagnés par exemple
d’insuffisance rénale ou cardiaque, le pronostic est défavorable.
Prévention
La prévention repose sur la lutte contre le vecteur et l’élimination des tiques sur les chiens dans les 48 heures qui suivent la morsure. Différents moyens de lutte existent*.
Il existe un vaccin contre la maladie de Lyme, disponible en France depuis la fin des années 1990. Le protocole vaccinal repose sur deux injections pratiquées à un mois
d'intervalle à partir de l'âge de trois mois et des rappels annuels au printemps. Il n'est actif que contre une seule espèce de Borrelia et est très peu pratiqué en France.
Santé publique
La Borréliose de Lyme chez le chien
Cette maladie est une zoonose c'est‐à‐dire une maladie commune à l'homme et aux animaux. L’homme se contamine par les tiques rapportées par le chien à la maison ou lors
d’activités extérieures.
Chez l'homme, la maladie de Lyme se manifeste par :
Santé publique
Cette maladie est une zoonose c'est‐à‐dire une maladie commune à l'homme et aux animaux. L’homme se contamine par les tiques rapportées par le chien à la maison ou lors
d’activités extérieures.
Chez l'homme, la maladie de Lyme se manifeste par :
Erythème chronique migrant centré sur la morsure plus ou moins associé à des plaques érythémateuses.
Signes arthritiques et nerveux.
Atteintes cardiaques.
Lors d'activités dans des biotopes à risque, certaines mesures permettent d'éviter les morsures de tique : le port de pantalon et vêtements à manches longues, de chaussettes au‐
dessus du pantalon ou de bottes et de vêtements de couleur claire.
Cette maladie n'est pas une affection dominante en médecine vétérinaire. Elle est cependant émergente et mérite de ne pas être sous‐estimée. Le diagnostic est difficile.
Des traitements existent mais l'efficacité peut être variable.
Il s'agit d'une maladie importante sur le plan de la santé publique, et la prévention est le moyen d'action numéro un.
La Borréliose de Lyme chez le chien
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