Les principales maladies des arbres fruitiers en Tunisie

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Les principales maladies des
arbres fruitiers en Tunisie
Amira Mougou Hamdane
Journée de formation AVFA - 24 Novembre2015
Champignons foliaires
- Oïdium
- Alternariose
- Pourriture grise
- Cloque
-..........
Champignons telluriques
- Verticilliose
- Pourriture du collet
Virus
- PPV
- APMV
- …..
Bactéries
- Erwinia amylovora
- Agrobacterium tumefaciens
- Xanthomonas arboricola
- Pseudomonas syringae
Les maladies foliaires
L’oïdium
L’oïdium peut être responsable de dégâts importants sur les productions de
pêches et d’abricots. D’abord, par les symptômes qu’il occasionne sur les fruits,
mais aussi parce qu’il constitue une porte d’entrée pour d’autres maladies,
comme les monilioses.
L’oïdium du pêcher et de l’abricotier est provoqué par le champignon
Podosphaera pannosa.
L’oïdium du pêcher et de l’abricotier est souvent considéré comme un parasite
de stress hydrique, c’est-à-dire qui s’installe après un manque d’eau chez les
arbres.
L’oïdium a une nuisibilité directe en rendant les fruits impropres à la
commercialisation.
Il est aussi très préjudiciable à la récolte en permettant aux monilioses de
s’installer.
Symptômes
Sur fruits. L’oïdium attaque les jeunes fruits de pêches et d’abricots dès
qu’ils atteignent le stade sensible de 7 à 8 mm de diamètre. Les fruits
touchés sont recouverts de plages de feutrage blanchâtre très
caractéristiques.
Des dégâts peuvent aussi être observés sur les feuilles.
A partir du stade de durcissement du noyau, les lésions dues à l’oïdium sur
les fruits constituent une porte d’entrée aux contaminations par les
monilioses.
La cloque
La cloque du pêcher est une maladie importante souvent très grave.
Cette maladie dont les dégâts sont souvent indirects, affaiblit l'arbre en réduisant
la photosynthèse, mais peut être extrêmement préjudiciable pour la production.
Taphrina deformans attaque différentes parties aériennes de l'arbre en cours de
croissance, principalement les feuilles et les jeunes rameaux.
Ce champignon entraîne la déformation et la décoloration des organes attaqués :
couleur des feuilles variant du blanc jaunâtre au rose rouge , plus épaisses et
déformées, fruits boursouflés.
• Les feuilles malades sont plus sensibles aux attaques d'oïdium et
aux pucerons. Les dégâts apparaissent au début du printemps
(soit 2-3 semaines après l'infection).
• Un épaississement et une crispation du limbe qui provoque un
rabougrissement et un enroulement en spirale de la feuille. Celleci devient cassante et prend un aspect cloqué caractéristique de la
maladie.
Les pousses malades peuvent éventuellement se dessécher. Lorsque
l'infestation a comme point de départ le bourgeon, la croissance
du rameau est pratiquement nulle. A son extrémité, on trouve
généralement un bouquet de feuilles séchées, recroquevillées, qui
persiste sur l'arbre.
Symptômes
Les monilioses (A.C: Monilia laxa, Monilia fructigena)
La moniliose fait partie des maladies très répandues .
les fruits encore sur l'arbre pourrissent, en portant des taches noires ornées de
cercles concentriques et/ou de pustules blanches. La lutte est principalement
préventive.
Ce champignon hiverne dans les plaies des arbres (chancres), les fruits momifiés
restant accrochés aux branches, les fleurs séchées ou les fruits pourris restés au sol.
Il est disséminé par le vent, la pluie et les insectes, et s'attaque ensuite aux organes
blessés de l'arbre, que ce soit les fleurs abimées, ou les fruits blessés.
Les taches brunes et les cercles apparaissent sur les fruits atteints. Ces derniers
peuvent alors tomber au sol, ou bien se dessècher complètement et rester
accrochés à l'arbre.
Les monilioses: Symptômes
Coussinets conidifères bruns
en cercles concentriques
Momification des fruits
La pourriture grise (A.C: Botrytis cinerea )
Pourriture molle et humide de couleur marron
Feutrage blanc à gris
Apparition de ponctuations noires au milieu des nécroses
Les pourritures à Alternaria
Les pourritures de cœurs représentées par les carpelles
qui sont tapissés d’un feutrage noir
Pourritures à contours nets,
irréguliers, de consistance molle
La tavelure (A.C: Venturia inaequalis)
Croûtes noirâtres liégeuses,
plus ou moins crevassées
Taches translucides puis brun olivâtres à aspect velouté
L’anthracnose
Pourritures lenticellaires
Les maladies fongiques telluriques
La verticilliose (A.C Verticillium dahliae)
Un grand nombre d'espèces telles que abricotier, amandier, pêcher....
- Symptômes de dessèchement apparaissant de façon sectorielle par parties
d’arbres, touchant quelques rameaux, une branche, une charpentière, mais parfois
aussi l’arbre entier.
- Les feuilles prennent une teinte grise puis brune et s’enroulent longitudinalement
en gouttière vers la face inférieure. jaunissements plus ou moins complet des
feuilles entraînant parfois un nanisme de la plante. On peut aussi observer le
dessèchement des feuilles suivi d’une chute progressive. La plante peut dépérir.
- Le bois prend une couleur brun-rougeâtre qui progresse de l’extrémité
vers la base du rameau, dessèchements des branches voire d’arbres
entiers.
- Sorties importantes de rejets au pied de l’arbre ou à la base de la
branche concernée.
- Sur les tissus vasculaires: brunissement.
Sur les branches et les rameaux: dessèchements des branches voire
d’arbres entiers.
Les maladies virales
La sharka
• Causée par Plum Pox Virus (PPV)
• La maladie la plus grave sur espèces à noyaux
• Une maladie de quarantaine en Tunisie
• Ce virus est transmis principalement par 4 espèces de pucerons sur
le mode non persistant et sans période de latence: Myzus
persicae, Brachycaudus helichrysi , B. cardui, Phorodon humuli
• Une autre forme de dissémination a lieu par les graines et la
multiplication végétative du matériel végétal.
Symptômes
Apparition d’anneaux pâles
délimitant des taches plus
foncées.
Apparition très tôt des symptômes:
nervures plus claires, puis formation
d’auréoles
chlorotiques
diffuses
autour des nervures secondaires.
des taches ou anneaux jaunâtres apparaissent
sur l'épiderme avec ou sans déformation
Le nanisme du prunier
• Causé par Prune Dwarf Virus (PDV)
• La transmission a lieu par le pollen mais surtout par
le
greffage
sur
certains
porte-greffes
sensibles.
• L'utilisation de matériel végétal contaminé est également un
facteur de dissémination de la maladie, en particulier, sous les
formes latentes menant à de fortes pertes de rendement ou à la
mort des plantes.
• Les taux de propagation naturelle varient avec les régions et les
types d'hôtes.
Symptômes
Sur feuilles:
-Elles deviennent plus étroites, se gondolent et subissent un
découpage important du limbe, un épaississement des tissus les rend
cassantes.
- Quelques variétés présentent des taches jaunâtres et un
enroulement des feuilles.
La mosaïque du pommier
• Causée par Apple Mosaic Virus (ApMV)
• Le PNRV (Prunus Ringspot Virus) et l'ApMV sont sérologiquement
proches, provoquant des maladies distinctes sur différents hôtes.
• Des formes intermédiaires peuvent apparaître sur d'autres
plantes-hôtes (Houblon, Rosier).
• Ils provoquent le même type de symptômes et ont une même
gamme d'hôtes.
• Ils sont transmissibles par la sève et sont effectivement transmis
par les semences et le pollen. Les vecteurs ne sont pas connus.
• La dissémination se fait par l'intermédiaire du pollen.
Symptômes
En juillet - août, les symptômes sont plus
marqués et une perte de rendement allant
jusqu'à 30% est enregistrée.
Début juin, les feuilles présentent des
taches chlorotiques en forme d'anneaux et de
bandes ;
La maladie des taches chlorotiques et annulaires des feuilles de
pommier
• Causé par Apple Chlorotic Leaf Spot Virus (ACLSV)
• Transmission mécanique ou par greffage. La transmission par
nématodes n’est pas confirmée.
• Chute de rendement sur pommier allant jusqu’à 40%.
Symptômes
• Apparition de taches jaunes claires en
arabesque sur les feuilles
• Déformation du limbe
•Le
virus
accentue
la
déformation causé par d’autres
pathogènes.
• Apparition de nécrose sur les
fruits.
Symptômes
Sur branches:
- Rabougrissement des pousses lié au raccourcissement des entrenoeuds.
- Sur les variétés sensibles, malgré le grand nombre de fleurs, la
nouaison
reste
peu
élevée.
- Le PDV montre principalement des symptômes sur feuilles
complètement étalées.
L'infection peut devenir latente après un stade chronique.
Les maladies bactériennes
Le feu bactérien
• Causé par Erwinia amylovora; Le Feu bactérien est l'une des
plus redoutables maladies qui affectent les Rosacées.
• Les bactéries passent l'hiver dans les chancres.
Les gouttelettes d'exsudat constituent au printemps la
principale source d'inoculum.
• Les bactéries pénètrent par les fleurs et par les plaies
occasionnées par la grêle sur les pousses ou par des orifices
naturels : stomates, lenticelles.
• La dissémination se fait par les pluies, les insectes, les oiseaux
et le transport de greffons malades. La maladie évolue à des
températures relativement élevées.
Symptômes
Au cours de la floraison on observe un noircissement des bouquets
floraux et des jeunes pousses qui se dessèchent sur l'arbre en se
recourbant en crosse.
Les feuilles des parties atteintes semblent brûlées par le feu ; la
maladie progresse vers la base des rameaux ; des gouttelettes
d'exsudat
suintent
des
rameaux
peu
lignifiés.
Exsudat bactérien: Peut être observé sur chancre, fruit,
pédoncules des feuilles et fleurs.
A l'automne, les branches maîtresses peuvent être atteintes à leur
tour entraînant le dessèchement de leurs rameaux et feuilles.
Des chancres se forment sous l'écorce qui se boursouffle, se
craquèle et suinte, laissant apparaître un bois de couleur
rougeâtre.
Symptômes
Dépérissement bactérien à Pseudomonas
On constate au printemps une absence de débourrement ou un dessèchement
de la végétation à différents stades ; cela se produit sur un rameau, toute une
branche maîtresse ou l'intégralité de l'arbre. Une nécrose rougeâtre apparaît
sous l'écorce. Des suintements gommeux se manifestent à la limite des
tissus malades.
En été la bactérie subsiste à la surface des feuilles et des branches et
ne contamine que l'hiver par temps froid et humide : la bactérie pénètre alors
par des plaies (plaies de taille, plaies pétiolaires).
L'agent pathogène est disséminé par la pluie et le vent.
Les infections sont favorisées par des périodes froides et humides surtout de
fin d'hiver.
Planter dans des sols assez profonds avec nutrition et irrigation satisfaisantes.
Eviter
les
zones
froides.
Pulvériser des bouillies cupriques à la chute des feuilles.
Symptômes
Bactériose ou maladie des taches bactériennes des Prunus
Xanthomonas arboricola pv. pruni ou Xanthomonas campestris pv. Prunia
Les pêchers (Prunus persica), les pruniers (P. domestica et surtout P. salicina) et les
abricotiers (P. armeniaca) sont particulièrement concernés. Les autres prunus peuvent
aussi être touchés mais moins sévèrement.
Pour le moment, elle ne cause pas d’importants dégâts dans les grandes zones de
production de Prunus.
Les symptômes s’observent sur feuilles, fruits et rameaux.
- Dégâts sur feuilles: Nombreuses taches nécrotiques anguleuses, Jaunissement du
feuillage, Défoliation prématurée et brutale
- Dégâts sur fruits: Présence anormale de criblures liégeuses, voire d’écoulements de
gomme.
-Dégâts sur rameaux: Taches rouges se nécrosant à la base des insertions foliaires.
Attention : des confusions sont possibles avec certains symptômes des bactérioses à
Pseudomonas, avec la maladie criblée (Coryneum beijerinckii), voire avec des
symptômes de phytotoxicité, surtout sur pêcher.
Gestion des maladies
Gestion des maladies foliaires
Lutte préventive
Toutes les mesures qui favorisent un bon développement des plantes, telles
qu’une irrigation régulière, la lutte contre les mauvaises herbes.., agissent contre
la maladie.
Eliminer les arbres, branches morts en totalité.
Eviter l’arrosage par aspersion.
Utiliser des plants certifiés, résistants, multiplier les plantes saines.
Lors de la plantation, espacez suffisamment vos plants.
Nettoyez régulièrement autour de votre plantation en enlevant herbes et
feuilles.
il faut éviter de planter à proximité de vieilles plantations infectées.
Faire attention à la transmission des maladies virales et bactériennes par le
matériel utilisé.
Lutter contre les vecteurs des virus.
Gestion des maladies en arboriculture fruitière
Lutte curative/ chimique
Elle montre actuellement à la fois son extrême efficacité et ses
conséquences environnementales désastreuses. Elle est encore
utile si on l'utilise avec le bon produit, au bon moment, au bon
endroit et à la bonne dose
- Le bon produit (fongicide) est déterminé par la maladie à combattre,
Il faut veiller au spectre d'action du produit (spectre large, spectre étroit)
- Le bon moment est déterminé à la fois par le stade de
développement de la maladie qui est le plus sensible à l'action du produit et
par les conditions environnementales du moment d'application et des jours qui
suivent (température, vent, pluie).
- Le bon endroit est déterminé par le type de produit (contact,
systémique, protecteur).
- La bonne dose pour éviter les pb de phytotoxicité, de résistance…
Je vous remercie pour
votre attention
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