N°12 - supplément spécial international

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THÉODORE’S
NEWS
Spécial « international »
Septembre 2014
N°12
Supplément
Édito
En référence à ses valeurs humanistes et à sa volonté d’ouverture sur le monde, l’IFITS a intégré une
dimension internationale dans son projet institutionnel. Depuis plus de 20 ans, l’institut développe cette
culture d’ouverture notamment avec la Haute Ecole de Santé de Vaud de Lausanne en Suisse, son premier et plus ancien partenaire européen. La directrice, Mireille Clerc et le doyen des relations internationales, Carlos Masias nous ont encore fait cette année l’honneur d’être présents lors des journées
internationales. Au regard de la mondialisation, ils ont rappelé l’impact positif de l’internationalisation
de la formation et son enjeu dans le développement des connaissances et de la recherche dans le domaine du soin infirmier.
Eligibles au programme Erasmus depuis 2005, nous avons développé un large réseau de partenaires
européens avec lesquels nous construisons des liens professionnels qui, chaque année, se renforcent de
plus en plus.
Tous les ans, des étudiants effectuent des stages ou des voyages d’étude dans différents pays du monde.
Dans le cadre du programme Erasmus, certains réalisent des mobilités d’étude au sein de nos universités européennes partenaires. En complément de la bourse Erasmus, ils perçoivent, depuis cette année,
une subvention du Conseil Régional traduisant son engagement à soutenir la mobilité internationale des
étudiants. Mais ceux qui ne peuvent pas voyager bénéficient aussi d’une mobilité internationale lors des
« Journées Internationales » organisées chaque année au sein de l’IFITS, durant lesquelles ils assistent
à des conférences thématiques présentées par différents intervenants européens (universitaires ou professionnels).
Développer la culture de l’échange avec des partenaires étrangers constitue une formidable opportunité
pour élargir les champs de la réflexion et de la connaissance des étudiants, des formateurs et des personnels administratifs. La confrontation à des conceptions et à des pratiques différentes fait évoluer nos
façons de penser et d’agir. Le partage d’expériences professionnelles (soignantes et pédagogiques) et de
travaux de recherche infirmière contribue de manière incontestable à l’enrichissement professionnel de
chacun et, plus largement, permet de construire une réflexion citoyenne sur les problématiques sanitaires et humaines dans le monde. Nous espérons que grâce à ces projets internationaux, nos futurs professionnels continueront à cultiver cet esprit de mobilité, de curiosité et d’échange pour acquérir toujours
plus de connaissances et participer à des travaux de recherche afin de contribuer au développement
d’un corpus de savoirs en sciences infirmières.
Sommaire
Édito
1
ERASMUS
Deux nouveaux
partenaires
1
West Lothian College 1
à
Livingstone
en
Ecosse
Institut polytechnique 2
à Viseu au Portugal
Les documentalistes 2
se rencontrent aussi à
l’international
3
L’expérience
ERASMUS vue par les
étudiants
Journées
internationales
4
Soins de support en 4
oncologie
Christine MARCHAL
Directrice du GIP-IFITS Crise et psychiatrie
5
ERASMUS
Alimentation et per- 6
sonne âgée
L’IFITS a obtenu la nouvelle charte Erasmus + qui lui permet d’être éligible aux subventions du programme 2014-2020.
Cette année, nous avons signé des accords bilatéraux avec 2 nouveaux partenaires (Livingstone et
Viseu).
Kaléidoscope
des 7
pratiques infirmières
autour de l’enfant
West Lothian College à Livingstone en Écosse
A
quelques encablures d’Edimbourg, sa grande sœur
historique, la nouvelle ville de
Livingstone se veut résolument
moderne et attractive.
Le campus du West Lothian College, qui y est implanté depuis
2001, est moderne mais garde
l’empreinte des valeurs et du
savoir-vivre écossais. Tout ici
semble calme, paisible et propice
à l’apprentissage.
Les 8000 étudiants inscrits (en
présentiel et en non présentiel)
ont le choix de leur formation en
alternance : bâtiment, hôtellerie,
sport, informatique, bien-être,
business, management et préparation à la formation infirmière.
Nous avons été accueillis au
mois d’avril, par Alister Charnley, Directeur, Linda Brown et
Graham Baxter, enseignants au
« Wellbeing Center », département des formations santé,
beauté et esthétique, au sein
duquel est organisée une préparation à l’entrée en formation
infirmière universitaire.
Echanges avec les professeurs autour
du vécu de stage des étudiants en cursus
préparatoire à l’entrée en formation
infirmière universitaire
Voyage
d’étude 8
découverte
du
système
de santé
italien
Les échanges ont été riches et variés : réunions, visite de l’hôpital St John tout proche, rencontre avec les apprenants et les
professeurs et signature d’un accord bilatéral
de mobilité Erasmus pour étudiants et formateurs des deux établissements.
La collaboration enseignante s’oriente vers
une recherche action dans le domaine des
West Lothian College
pratiques pédagogiques. L’équipe pédagogique écossaise vise à la fois l’excellence de la
formation et l’employabilité des étudiants.
diant, dispositif d’aide à la réussite, organiNous nous sommes trouvés de nombreux sation d’une alternance au service du dévepoints communs : représentation de l’étu- loppement des compétences, prise en charge
holistique des personnes soignées.
Sur cette base de valeurs communes, nous
avons certainement à apprendre les uns des
autres et la mise en œuvre des mobilités à
venir devrait confirmer la richesse de ce
partenariat.
Erik SEFFER
Responsable pédagogique IFSI
Christine MARCHAL
Directrice du GIP-IFITS
Roselyne RUTLEDGE
Professeur d’anglais à l’IFITS
Institut Polytechnique à Viseu au Portugal
N
ous voilà parties pour une semaine ville de Viseu.
de mobilité Erasmus à l’« Escola Notre plus grand défi a été de dispenser
supérior de saude de Viseu » du 21 au 26 chacune un cours auprès des étudiants infirmiers, dans la langue
avril 2014.
L’accueil a été chaleureux
du pays. L’un a été
et nous remercions plus
dispensé aux étudiants
particulièrement les prode 2ème année, sur les
fessores Graça Aparicio
soins infirmiers aux
et Claudia Chaves qui
patients porteurs d’une
nous ont accompagnées
prothèse totale de handurant notre séjour et qui
che, l’autre auprès des
Escola supérior de saude de Viseu
ont organisé différentes
étudiants de 4ème année
visites : à l’Instituto Polysur la méthodologie de la
technico de Viseu, dans un centre gériatri- recherche en soins infirmiers.
que, dans différents services de l’hôpital de Cette expérience nous a également permis
Viseu mais aussi dans un centre de réhabili- de rencontrer les professionnels en stage qui
tation.
ont encadré Léa De Oliveira, étudiante de
De nombreux échanges avec nos différents l’IFITS, de 2ème année en mobilité Erasmus
partenaires ont eu lieu autour de nos prati- à Viseu mais également le responsable uniques pédagogiques, nos systèmes de forma- versitaire des relations internationales qui
tion et nos systèmes de santé.
organise l’accueil des étudiants.
Cette mobilité a été l’occasion de découvrir Cette mobilité de formateurs est un réel
les richesses historiques et culturelles de la enrichissement tant sur le plan personnel
que professionnel par la création de liens.
Avec ce nouveau partenariat, cette grande
famille européenne s’agrandit autour de
projets communs présents mais aussi futurs…
“Viseu,
Berço do infante da Patria fundador (…)
Sabe receber com afecto e amor (…)”
Carlos Almeida
Anne DE BRITO
Caroline FLORINDO
Formatrices IFSI
Intervention auprès des
étudiants de 2e année
Les documentalistes se rencontrent aussi à l’international
Photo du groupe « Library »
par Merja Janhunen
C
haque année, l’IFITS offre la possibilité à des membres du personnel
administratif de partir en mobilité Erasmus.
Début juin, nous nous sommes donc envolées pour la Finlande, direction l’Université
de Turku pour une semaine internationale
spéciale « administratifs ». Nous avons intégré le groupe « Library » qui réunissait des
documentalistes et bibliothécaires d’universités de différents pays européens : Allemagne, Pologne, Espagne, Lituanie, Finlande
etc.
2
Durant les quelques jours passés ensemble, ser… nous ont laissées songeuses et enthounous avons pu échanger sur nos pratiques siastes ! Nous sommes reparties la tête pleiprofessionnelles respectives et les spécifici- ne d’idées pour un futur réaménagement de
tés de nos bibliothèques.
notre centre de documentation !
Quel que soit notre pays d’origine et malgré Les échanges professionnels avec des perles différences culturelles, les préoccupa- sonnes
de
différents
horizons
tions des bibliothécaires et documentalistes (informaticiens, formateurs, responsables
demeurent les mêmes : formation des étu- des relations internationales, etc.), la découdiants à la recherche documentaire, accès à verte d’un nouveau pays (culture, gastronola bibliothèque, aménagement des locaux.
mie, langue…) et la nécessité de nous expriPar ailleurs, nos collègues finlandaises nous mer en anglais (qui était certes un peu
ont offert l’opportunité de découvrir quatre « rouillé ») font de cette mobilité une expébibliothèques de l’Univerrience inoubliable et enrichissansité des Sciences Applite !
quées de Turku, situées
Etudiants, formateurs, personnels
sur les différents campus.
administratifs : si vous aussi,
Les espaces de travail
vous êtes attirés par les programindividuel au calme, les
mes Erasmus proposés par l’Isalles fermées dédiées
FITS, n’hésitez plus et lancez
aux travaux de groupes,
vous !
les postes informatiques
donnant accès au catalogue de la bibliothèque,
Anne-Frédérique LEROY
les fauteuils confortables
Documentaliste
permettant au public de
Cécile VILLETTE
Lemminkäisenkatu
Campus
library
« se poser » pour y lire
Secrétaire pédagogique IFSI
Turku
tranquillement ou réviThéodore’s News
L’expérience ERASMUS vue par les étudiants
« Une expérience inoubliable...
Tout a commencé au début du mois de février. A mon arrivée à Paris, j’ai été
accueillie par la famille qui m’a hébergée. Toutes les personnes que j’ai rencontrées à l’IFITS (étudiants, formateurs) m’ont aidée à m’intégrer facilement,
je faisais partie de cette école. En avril, a débuté mon stage à l'hôpital de Montfermeil à 6h30 du matin ! Nouveaux collègues et nouveau travail. C’était mon
premier stage car à l’université de Grenade en Espagne, les stages se font en
3ème année de formation infirmière. Je me suis rapidement adaptée à la vie de
l`hôpital et j’ai amélioré mon français. C’est dans le service des urgences et au
bloc maternité que j'ai appris les techniques infirmières et travaillé en équipe.
J’ai pu prendre 1 semaine de vacances en Espagne pour prendre un peu de soleil ! De retour en France, j’ai fait 3 gardes au SMUR : inoubliable ! Après une
semaine au service des prélèvements aux consultations externes, je sais faire une
prise de sang! Avec l’approche des personnes âgées en médecine polyvalente,j’ai
appris l’importance de l’écoute. Je ne pourrai jamais oublier mon passage au bloc
central et au bloc de jour, impossible d’imaginer ça dans un premier stage. En
conclusion, après 5 mois passés en France, je voudrais remercier Céline et Aurélie, qui m’ont accordée beaucoup de temps. Je me souviendrai longtemps de cette
expérience. Merci à tous !»
Bélèn Pleguezuelos - Etudiante espagnole en Erasmus à l’IFITS
« Cette expérience a été unique ! Ma mobilité Erasmus
m’a permis de rencontrer des étudiants italiens, mexicains, britanniques et australiens. Echange et partage
sont les mots clés de ces rencontres. Je n’oublierai pas
ces personnes formidables avec qui j’ai ri, mangé,
marché dans Lausanne, dansé le soir, célébré mon
22ème anniversaire sur la plage de Vidy. Cette mobilité
m’a permis de me découvrir ; indépendante pour la
première fois, j’ai du gérer le budget, l’alimentation et
les tâches ménagères ! En Suisse, la qualité des soins
est un grand atout. Les infirmières, nombreuses, sont
aidées par les aides-soignantes. La prise en charge
globale du patient est centrée sur 14 besoins fondamentaux, les soins techniques prenant moins d’importance. Ce qui ressort, c’est la collaboration permanente
entre chaque professionnel de santé. Grâce à un excellent encadrement lors de mes stages, j’ai développé ma
dextérité dans les soins techniques, enrichi mes
connaissances, développé mon autonomie, analysé
chaque cas au travers de plusieurs démarches de soins
et surtout amélioré ma prise en charge du patient. Je
ressors grandie de cette aventure, avec une curiosité et
une soif de découvrir plus présentes encore. »
Echange
Rencontre
Autonomie
Solidarité
Maturité
Unique
Savoir
Maryse Kallam
Lausanne - Suisse
« Mobilité Erasmus : une expérience unique !
Nous ressortons grandis de ces 3 mois en Finlande. Nous y
avons notamment amélioré notre anglais : un de nos objectifs.
Ce que nous avons appris pendant notre stage ne peut pas s’apprendre en France. Découvrir d’autres méthodes permet de
réfléchir sur nos pratiques.
Nous avons rencontré des personnes de tous horizons et découvert la Finlande : un pays magnifique!
Nous remercions chaleureusement les Finlandais qui nous ont
accueillis et aidés ainsi que toutes les personnes qui ont rendu
cette mobilité Erasmus possible.
KIITOS SUOMI (merci la Finlande) »
Marie Verdy - Julie Wojtyna - Mélissa Khodabukus - Alexis Méhul
Turku - Finlande
N°12
« Erasmus : une aventure humaine.
Grenade, principale ville de l’Andalousie réunissant les cultures orientales et occidentales (architecture, musique, créations
artisanales…) est une très grande ville étudiante : de nombreux étudiants étrangers choisissent d' y effectuer leur mobilité Erasmus. Lors de notre mobilité, nous avons découvert
plusieurs services : soins palliatifs, oncologie, gynécologie/
obstétrique, dénutrition et diététique. Les équipes soignantes,
très accueillantes, ont toujours été à notre écoute, attentives
et chaleureuses. Nous avons pu améliorer notre espagnol, nous
familiariser avec le milieu hospitalier et apprendre de nouvelles techniques de soins.
Nous encourageons tous les élèves à partir en mobilité Erasmus. C'est une expérience enrichissante, motivante, humaine
et pleine de surprises».
Aurélie Le Deroff - Céline Thépault
Grenade - Espagne
« S’enrichir de nouveaux points de vue sur les
soins...
Grâce à cette expérience, j’ai rencontré des
personnes qui m'ont fait évoluer tant sur le
plan professionnel que personnel. J'ai amélioré
mon niveau linguistique et mon encadrement
m’a permis de surmonter certaines difficultés
que j’ai pu rencontrer. Ce formidable stage m’a
offert une expérience en or que j’ai hâte de
partager avec les futurs étudiants Erasmus . »
Léa De Oliveira
Viseu - Portugal
« La Roumanie est un magnifique pays, les Roumains,
très accueillants, nous ont proposés leur aide quand
nous en avions besoin et ont toujours été présents
pour nous.
Les stages nous ont permis d'acquérir une certaine
maturité, de découvrir de nouveaux gestes.
Nous ne pouvons que conseiller aux étudiants, attirés
par ce programme d’échanges, d’aller en Roumanie.
Cette expérience unique aura conforté notre choix
professionnel et nous aura donné envie d’en découvrir
davantage sur ce pays.»
Faryd Tahanout - Valérie Nouza
Cluj-Napoca - Roumanie
« Cork, deuxième ville la plus peuplée d'Irlande, est une ville vivante
et jeune avec une forte population d'étudiants. Partir dans un pays
étranger demande de l’organisation matérielle et administrative mais
une fois sur place, c’est beaucoup de rencontres, de découvertes et de
progrès en langue ! Partir loin de chez soi peu paraître excitant mais
c’est aussi effrayant, une chose est sûre : cette expérience nous a changées et sera très enrichissante pour notre future carrière professionnelle. En découvrant d’autres habitudes, d’autres façons de penser, on en
vient à modifier les siennes. Nous avons rapidement trouvé nos repères et les personnes que nous avons côtoyées nous ont aidées à prendre
confiance en nous. Cette expérience restera sans aucun doute l’une des
plus enrichissantes qu’il nous ait été donné de vivre ! »
Laura Dubowski - Marion Lesur
Cork - Irlande
3
Journées internationales —7 et 8 avril 2014
« L’avancée des pratiques de soins en Europe »
L
a 3ème édition des journées internationales a été inaugurée par Séverine Mignon (Directrice du développement social, de la santé et de
la démocratie participative - Conseil Régional d’Ile-de-France), Henriette Zoughebi (Vice-présidente du Conseil Régional d’Ile-deFrance - Chargée des lycées et des politiques éducatives), Catherine Naviaux-Bellec (Directrice des Soins - Conseillère Pédagogique
Régionale - ARS - Ile-de-France) et les Directeurs des hôpitaux fondateurs du GIP-IFITS représentés par les Directrices des Soins, Evelyne Salem pour l’EPS Maison Blanche et Patricia Bourceret pour le GHI Le Raincy-Montfermeil.
L’ensemble du personnel de l’institut a été très honoré de la présence de ces différentes personnalités qui ont manifesté tout leur intérêt et
leur soutien pour cet événement international.
Les journées ont encore remporté cette année un vif succès. Elles représentent un temps fort dans la vie de l’institut et illustrent notre
volonté d’inscrire la formation dans une dimension internationale. A l’attention des étudiants de 3ème année, cet événement constitue une
approche originale d’ouverture sur le monde visant à développer leurs connaissances en dehors de leur cadre de référence quotidien et à
les encourager à s’engager dans la recherche infirmière.
Nous remercions tous nos partenaires venus de Suisse, de Roumanie, de Finlande, d’Irlande, de Belgique, d’Ecosse, d’Italie, d’Allemagne
et de République Tchèque ainsi que les intervenants français du GHI Le Raincy Montfermeil, de l’EPS Maison Blanche, du CHI de Créteil et de l’hôpital Charles Foix qui ont accepté de contribuer à ce tour d’Europe des pratiques de soins.
Dalila Jaumally, infirmière à l’EPS Maison Blanche, diplômée en juillet 2013 à l’IFITS a démontré l’intérêt de l’initiation à la recherche
en soins infirmiers en formation initiale en présentant brillamment la synthèse de son mémoire de fin d’études relatif au respect de la
dignité en psychiatrie.
Parce que nous considérons que la connaissance doit être accessible à tous, les élèves aides-soignants et auxiliaires de puériculture de
l’institut ont assisté à des conférences en lien avec leur domaine
de formation.
Christine MARCHAL
Directrice du GIP-IFITS
Soins de support en oncologie
Ouverture des journées
De gauche à droite : Patricia Bourceret, Evelyne Salem, Catherine Naviaux-Bellec,
Henriette Zoughebi, Séverine Mignon, Christine Marchal
L
es soins de support sont définis comme : « l’ensemble des soins et soutiens nécessaires aux personnes malades, tout au long de leur
maladie, conjointement aux traitements spécifiques, lorsqu’il y en a » (mesure 42 du plan cancer 2003-2007).
La première table ronde de ces journées internationales a permis aux étudiants de découvrir deux approches différentes : celle de la Roumanie, auprès d’enfants atteints de leucémie et celle de la France, auprès d’adultes suivis en oncologie. Si les conceptions et les moyens
financiers diffèrent, l’objectif reste cependant le même : apporter du bien-être à la personne soignée.
Corinne LALLIER
Formatrice IFSI
approche de soins pour les enQ uelle
fants atteints de leucémie en Roumanie ?
L’expérience roumaine nous a été présentée
par le Docteur Gheorghe Popa, Maître de
conférence de l’Université de Médecine et
de Pharmacie à Cluj-Napoca en Roumanie.
Le premier objectif de la prise en charge des
enfants atteints de la leucémie a pour but de
guérir la maladie.
Cela passe par un traitement efficace : chimiothérapie intensive et traitement de support tels que la transfusion, l'hydratation
parentérale, les médications symptomatiques, la prise en charge de la douleur et
l'amélioration de l'hospitalisation par la mise
en place d'une terrasse afin que les enfants
puissent jouer et se relaxer à l’extérieur.
Le deuxième objectif est d'améliorer la qualité de vie grâce à un travail en équipe où le
rôle infirmier est essentiel. En effet, le professionnel accompagne l'enfant et sa famille.
Il participe à l'annonce du diagnostic et explique l'intérêt des dispositifs médicaux.
Le manque de moyens financiers de l'hôpital
implique que tous les enfants ne peuvent
4
bénéficier de pose de site implantable. Cependant, les infirmiers ont développé une
dextérité exceptionnelle pour la mise en
place de voie veineuse périphérique.
Dans un premier temps, les investigations
telles que les prélèvements sanguins et les
ponctions lombaires effectuées très rapidement ont un impact catastrophique sur l'enfant et sa famille. L'enfant n'a pas le temps
d'être préparé à son hospitalisation.
Selon le Dr G. Popa,
« l’annonce du diagnostic est un processus qui se fait en
plusieurs
étapes
durant deux ou trois
jours ».
Et c’est seulement
dans un second
temps que l'équipe,
Docteur Gheorghe
composée de deux
Popa
médecins et d'une
infirmière, prend le temps d’accompagner la
famille et l’enfant sur les sujets pratiques
liés à la thérapie et l'hospitalisation.
Certains cas d'abandon d’enfants sont constatés suite à l'annonce du diagnostic médical. Les enfants sont alors pris en charge par
le personnel soignant tout au long de leur
maladie.
Que représentent les soins de support en
France ?
L’expérience de Florence Barruel, psychooncologue (GHI Le Raincy-Montfermeil) et
d’Anne Guillemain, art thérapeute, nous a
permis de mieux comprendre la spécificité
française.
Les soins de support apparaissent en complément de la chirurgie, de la chimiothérapie
et de la radiothérapie. Les patients ainsi que
leurs proches peuvent en bénéficier tout au
long de la maladie dès l’annonce du diagnostic.
Les soins de supports répondent à différents
besoins tels que :
- Le soutien social
- La nutrition
- La douleur
- La fatigue
- Les troubles moteurs
- Les troubles de l’image corporelle
Théodore’s News
Ils permettent ainsi une prise en charge globale et adaptée au patient qui allie bien-être
et respect de la stratégie thérapeutique. D’après Florence Barruel, « Le soin de support
idéal est celui qui convient au moment où
l’on en a besoin ».
Cependant, étant souvent méconnus des
patients et de leur entourage, l’infirmière
doit veiller à présenter tous ces soins et identifier les besoins du patient afin de l’orienter.
Cela n’est possible que par une écoute du
patient et une collaboration pluridisciplinaire.
Anne Guillemain rappelle que les activités
sportives et de bien-être favorisent l’expression, la communication, l’autonomie et la
« combativité » à l’égard de la maladie et
des risques de récidive.
Au cours de cette semaine internationale
trois intervenants, Sabine Dreyer (coach
sportif), Florence Breuillard (socioesthéticienne) et Cyril Lefaure (professeur
de Karaté) ont présenté leur activité et ont
démontré les bienfaits des soins de support
sur la qualité de vie des patients et de leur
famille.
Quelles différences entre la France et la
Roumanie ?
Que ce soit en Roumanie ou en France, les
soins de support visent à améliorer la qualité
de vie des patients atteints d’un cancer.
Néanmoins, leurs démarches sont différentes. Pour la Roumanie, le Dr Popa affirme
qu’ils sont principalement dédiés à limiter
les effets secondaires des traitements. Ils
sont donc ancrés dans la prise en charge
médicale mais relèvent principalement du
rôle infirmier.
En France, les soins de support associent
prise en charge des effets secondaires et bien
-être du patient. Plusieurs ateliers sont accessibles aux patients grâce à la collaboration
d’une équipe pluridisciplinaire.
Que retiendrons-nous ?
Ces témoignages nous on appris que l’objectif des soins de support est globalement
identique en Roumanie comme en France.
Florence Barruel et Anne Guillemain
Le bien-être du patient reste, en effet, au
centre des préoccupations. Cependant, nous
pouvons constater que le manque de moyens
financiers est une limite en Roumanie mais
que l’investissement des professionnels de
soin permet une qualité de prise en charge
auprès des enfants malades.
Sarah BEN MOUHA
Anicette AMON
Marie Dielette ANILA
Étudiantes infirmières
Promotion 2011-2014
Crise et psychiatrie
V
éritable enjeu de santé publique, la prise en charge des patients présentant des problèmes de santé mentale est multiple et suscite
une perpétuelle réflexion pour une optimisation de la qualité des soins.
Ces conférences sont l’occasion de rencontrer différents partenaires internationaux qui nous font partager leurs recherches et leurs expériences permettant d’enrichir la réflexion et de faire évoluer les représentations sur la prise en charge de la souffrance psychique.
Valérie ABBAS
Olivier BERTRAND
Formateurs IFSI
A
u-delà de la maladie mentale la souffrance psychique peut être régulièrement rencontrée au sein des différentes
structures de soin. Par conséquent il nous
semble important d’élargir nos connaissances de façon à faire évoluer notre vision sur les soins en psychiatrie.
Heikki Ellilä, Krzysztof Skuza et
Gilles Bangerter
L’intervention de Heikki Ellilä, Maître de
conférences en sciences infirmières à l’Université de Turku en Finlande, a été centrée
sur l’influence des évènements traumatiques
pendant l’enfance sur la santé mentale à
l’âge adulte tels que les accidents, la violence, les abus sexuel ou le deuil. L’équilibre
existant entre le corps et l’esprit peut se
trouver perturbé après la survenue d’un de
ces traumatismes, ce qui peut entraîner des
troubles psychologiques. Cette intervention
a été enrichie lors de la troisième journée par
le visionnage d’un film finlandais « For the
living and the dead », 1989. Tiré d’un fait
réel, il nous montre un évènement traumatique survenu dans une famille subissant la
mort accidentelle du cadet. Il illustre les
différentes étapes du deuil et les changeN°12
ments qui ont lieu dans la famille, au niveau
individuel ou collectif entre les différents
membres de celle-ci.
Au travers d’une recherche Suisse présentée
par Krzysztof Skuza, psychosociologue,
Professeur et Gilles Bangerter, Professeur en
soins infirmiers à la Haute Ecole de Santé
Vaudoise de Lausanne, nous avons découvert une pratique assez controversée en
France le « packing ». Le principe repose
sur le concept de « holding » de Winnicott.
Les patients sont enveloppés dans des linges
humides et froids et recouverts d’une couverture dans le but de produire une réaction
thermique entrainant une sensation de bien
être. Cette technique permet chez les patients adultes psychotiques de favoriser une
prise de conscience de leur corps et de les
aider à maitriser leurs comportements afin
de communiquer sur ce vécu. De ce fait,
nous comprenons que cette technique est
intéressante auprès des patients psychotiques
qui ont une image corporelle morcelée.
Harry Gijbels
Harry Gijbels, Docteur
en sciences infirmières
à l’University College
de Cork en Irlande a
présenté l’expérience
irlandaise
des
« entendeurs de voix »
pour lesquels sont
organisés des ateliers
de soutien et d’écoute.
Il affirme que 10 % de
personnes dans le monde
entendent des voix, phé-
nomène qui n’est pas systématiquement
associé à une pathologie mentale. Pour certaines d’entre elles, la voix est plaisante et
pour d’autres, perçue comme une menace. Il
explique que l’objectif des ateliers n’est pas
de se débarrasser des voix, mais de trouver
comment vivre avec. Ces ateliers sont des
espaces d’échanges rassurants pour ces personnes qui peuvent partager leur expérience,
leurs sensations et leurs perceptions d’hallucinations auditives. Il s’agit pour lui d’un
enjeu de santé important, relevant « d’une
expérience humaine » et « d’un mouvement
social ».
Alexia Stantzos et Gilles
Bangerter, Professeurs
en soins infirmiers à la
Haute Ecole de Santé
Vaudoise de Lausanne
en Suisse, ont présenté
leur projet de recherche
autour de l’utilisation de
la musique et de la
culture pour gérer la
Alexia Stantzos
crise en psychiatrie en
faisant référence à Winnicott pour qui la « musique est un espace
transitionnel ». Ce projet intitulé
« Amenhotep » est issu d’une collaboration
pluridisciplinaire (soignants, ingénieurs et
professionnels de la musique). Ensemble, ils
ont conçu un dispositif musical permettant
aux patients en chambre de soins intensifs,
de choisir une musique parmi une sélection
prédéfinie.
5
L ’ ob jec ti f est d ’a na ly se r e t de
comprendre l’apport de ce dispositif pour le
soignant et le patient en état de crise, la musique étant un espace contenant permettant au
patient d’exprimer ses émotions.
Pour illustrer les effets bénéfiques de la culture, nous nous sommes rendus à Paris à l’exposition d’Art Brut « Raw Vision ». C’est un art
qualifié comme spontané et sans prétention
culturelle, réalisé par des non professionnels
de l’art.
Quatre-vingts artistes d’Europe, d’Amérique,
d’Afrique, d’Inde et du Japon, nous ont plongés dans un univers illustrant ce qu’est l’imagination humaine profonde. Pour certains
d’entre eux atteints de troubles psychiatriques
cette technique est un moyen d’expression.
y a à ne jamais hésiter et à tout oser 1».
Pour clore cette semaine, la visite du musée
d’art et d’histoire de la Folie et de la Psychiatrie de l’EPS Ville-Evrard s’est avérée intéresJennifer ALONSO MOLERO
sante pour comprendre les modalités de prise
Diana ANDRIANOELY
en charge d’aujourd’hui.
Chloé CHAMBELLAN
Vincent LABROUSSE
Ces différentes conférences, nous ont montré
Étudiants infirmiers
à quel point l’infirmière peut avoir une place
Promotion 2011-2014
prépondérante dans la recherche et l’évolution
des pratiques. A la veille de notre diplôme,
ces journées nous montrent la richesse des
opportunités professionnelles qui s’offrent à
nous. Nous reprendrons pour finir la citation
1
d’Erasme également empruntée par C. MarErasme, L’Eloge de la folie, 1508.
chal dans son discours d’ouverture : « ... peu
de gens comprennent l'immense avantage qu'il
Alimentation et personne âgée
L
’alimentation de la personne âgée est aujourd’hui une réelle préoccupation de santé publique en France et en Europe. Les conférences
des intervenants européens impliqués dans le projet de recherche « Food In Later Life » (FILL) auquel l’IFITS participe également, ont
éclairé cette thématique.
Jonathan Kaplan, Docteur en Sciences de l’Education et Laurence Ledesma, formatrice à l’IFITS, ont présenté les objectifs de ce projet de
recherche dont certains aspects ont été développés lors de cette table ronde.
Anke Eglomasse, Tino Boubaris, membres de l’Association Verein Niedersachsischer Bildungsinitiativen en Allemagne ont montré l’importance de prendre en compte les aspects interculturels dans la préparation des repas. Rita Bencivenga et Alessandra Tinti, membres de l’Association Alpha à Gênes, ont présenté des pratiques innovantes en terme d’accompagnement et de conception des repas. Cécile Hvostoff, chirurgien
dentiste, hôpital Charles Foix en France a abordé la question de l’impact des déficiences bucco-dentaire sur la nutrition.
Hanane Abidi et Fatoumata Djire, étudiantes en soins infirmiers en 3ème année ont témoigné de leur expérience dans le cadre de leur participation aux échanges autour du projet « FILL » à Hanovre en Allemagne.
Alexandra MUSSARD
Formatrice IFSI
partage entre le soignant, le résident et la
La population vieillit ! Ce constat nous
famille.
amène, futurs professionnels de santé à
nous interroger sur nos pratiques dans la PRENDRE EN COMPTE les différents
aspects, comme ceux des personnes atteinprise en charge des personnes âgées en
tes de la maladie d’Alzheimer, qui peuvent
perte d’autonomie et ou atteintes de polyvouloir manger en déambulant.
pathologies.
Nombreuses sont celles qui souffrent de IDENTIFIER les facteurs défavorisant et
s’appuyer sur les ressources préservées.
dénutrition. Posons-nous donc les bonnes
Dans les cas de démences, des problèmes
questions : « En quoi la nutrition est-elle
bucco-dentaires ou de perte de la capacité
devenue une problématique ? », « Ce prode mastication, le réflexe de succion étant
blème est-il uniquement français » ?
préservé, le résident est capable de s’aliLes journées internationales nous ont permenter par biberon.
mis de découvrir différentes méthodes de
prise en charge nutritionnelle.
Discutons
Lors de cette table ronde, certains aspects de
la prise en charge italienne ont suscité l’étonnement, en particulier l’utilisation du biberon.
Cette pratique, qui peut paraître choquante,
remet-elle en question la dignité de la personne ? Peut-on parler d’infantilisation ? Qu’en
est-il du plaisir lors du repas ? Ne devrionsnous pas dépasser certaines de nos représentations afin de rester centrés sur le bien être du
résident ?
de répondre au mieux à ses besoins. Pour
optimiser son accompagnement, la famille
tient un rôle très important. Elle permet aux
professionnels de santé de mieux connaître et
comprendre la personne soignée.
Hanane Abidi
et Fatoumata Djire
Jessica JUSTINE
Cécile HOAREAU
Emilie GRONDIN
Elodie DAMOUR
Étudiantes infirmières
Promotion 2011-2014
Anke Egblomasse et Tino Boubaris
Ce que nous retiendrons :
ADAPTER les plateaux repas des personnes
âgées en respectant leur régime ou habitudes alimentaires : végétarien, hallal, sans
gluten …
MAINTENIR un relationnel adapté, lors du
repas, afin que celui-ci reste un moment de
6
En bref …
Les infirmiers doivent prendre en
compte tous les
facteurs
culturels,
émotionnels et médicaux afin d’être au
plus proche des
désirs du résident et
Jonathan Kaplan, Alessandra Tinti,
Rita Bencivenga et Cécile Hvostoff
Théodore’s News
Kaléidoscope des pratiques infirmières autour de l’enfant
P
our cette table ronde, la réflexion sur les pratiques infirmières auprès de l’enfant et de ses parents était articulée autour d’un
« kaléidoscope » d’expériences ou de travaux de recherche dans différents domaines du soin préventif ou curatif.
Les enfants constituent une population particulière comme cela a été spécifié dans la Déclaration des droits de l’enfant proclamée à l’ONU en 1959, puis dans la convention internationale des droits de l’enfant de l’UNICEF, en 1989 :
« L’enfant, en raison de son manque de maturité physique et intellectuelle, a besoin d’une protection spéciale et de soins spéciaux (…) ».
Cette spécificité a été réaffirmée plus récemment en France dans le manuel de certification V2010 critère 19.a., « (…) les besoins et risques qui accompagnent leurs prises en charge sont spécifiques et représentent un enjeu de santé publique (…) ».
Comment les professionnels impliqués auprès des enfants et de leurs familles agissent pour favoriser son développement lui permettant de
se sentir en harmonie avec le monde qui l’entoure que ce soit au sein de l’hôpital où il peut être accueilli de manière ponctuelle ou dans
la communauté dans laquelle il évolue ?
Anne Melery, maître assistant à l’Institut Supérieur d’Enseignement Infirmier à Bruxelles en Belgique a évoqué l’importance de la place
des parents au moment de l’accueil d’un enfant au bloc opératoire, contexte fortement anxiogène.
Claudia-Felicia Pop, enseignant chercheur au département des sciences infirmières de l’Université de Médecine et de Pharmacie de Cluj
Napoca en Roumanie a présenté le rôle de l’infirmier dans la prise en charge des enfants souffrants d’asthme.
Yvonne Deguen, puéricultrice cadre de santé de l’Unité Mère-bébé au CHI de Créteil accompagnée de son équipe infirmière a présenté le
rôle infirmier dans la dyade mère-bébé. Elle a montré l’importance de la précocité de la prise en charge des situations à risques dès les
premiers mois de l’enfant et du soutien apporté à la mère dans l’instauration du lien d’attachement lorsque celui-ci présente des difficultés à s’établir.
Dans le cadre de pratiques infirmières au sein de la communauté, Camilla Laaksonen, enseignant chercheur en sciences infirmières à
l’Université des Sciences Appliquées de Turku en Finlande, a montré comment il est possible de promouvoir la santé de l’enfant en milieu
scolaire par le biais de différentes actions de préventions et d’éducation. C’est un moment privilégié de la vie où l’enfant fait preuve d’autonomie et de curiosité.
Adam Hlaváček, enseignant chercheur à l’Université Charles à Prague en République Tchèque a présenté une étude démontrant l’importance de développer la dimension préventive des soins de santé primaires et communautaires chez l’enfant et ses parents, afin d’éviter la
survenue d’accidents dits domestiques.
Un groupe d’étudiants s’est plus particulièrement intéressé à l’accueil de l’enfant et de ses parents au bloc opératoire.
Véronique PICHARD
Formatrice IFSI
« Maman ne me laisse pas !... ou l’accueil d’autres mesures d’apaisement (proposition
de l’enfant et de ses parents au bloc opéra- de distraction, manipulation du matériel et
de livret d’information adapté).
toire »
Elle ajoute que la création d’un environneSelon Anne Melery, l’accueil de l’enfant au ment approprié (dessins au mur, couleurs
bloc opératoire est une thématique importan- vives, possibilité de garder l’enfant avec son
te. L’expérience du bloc peut être particuliè- pyjama propre, de prendre son doudou…)
rement anxiogène et nécessite une prise en permet de mettre en confiance l’enfant dans
charge particulière qui sera déterminante un univers qui ne lui est pas familier. La
pour son futur parcours de soins. La qualité communication avec l’enfant reste primord’accompagnement, la prise en charge rela- diale : avoir les bons mots pour rassurer, lui
tionnelle de l’enfant et de ses parents doi- expliquer « qu’il va dormir avant que l’opévent être une priorité pour l’équipe soignan- ration ne commence, qu’il n’aura pas mal et
te.
qu’il se réveillera après que l’opération soit
terminée ».
Anne Melery, Camilla Laaksonen et
Adam Hlaváček
Elle explique qu’il faut repérer les éléments
qui peuvent provoquer de l’anxiété chez
l’enfant (peur de la maladie, de l’inconnu, de
la séparation avec ses parents et de la douleur).
Elle insiste également sur l’importance de
préparer et d’informer les parents en premier
lieu et de prévenir l’enfant quelques jours
avant l’intervention.
Elle juge que la prémédication n’étant pas
suffisante pour calmer l’enfant, l’équipe
soignante se doit donc de mettre en place
7
Enfin se pose la question de la présence des
parents pendant l’induction. Est-ce un avantage ou un inconvénient ? Est-ce plus facile
pour la prise en charge de l’enfant ?
Deux courants s’opposent à ce sujet. Les
partisans estiment que la présence des parents diminue l’anxiété de l’enfant et permet
de réduire la prémédication. Les opposants quant à eux abordent le problème de la
présence des parents en cas d’incident anesthésique.
Contrairement à la Belgique, en France les
parents ne sont pas systématiquement autoriser à accompagner leur enfant au bloc opératoire. Leur présence dépend des établissements, des services, des équipes, des protocoles et dans tous les cas, ne s’improvise
pas. Si les parents souhaitent entrer au bloc
et y sont autorisés, les explications fournies
par l’équipe soignante doivent être suffisamment claires pour que ces derniers acceptent
de quitter la salle le moment venu.
Cette conférence fut enrichissante et nous a
permis d’avoir une approche des pratiques
infirmières auprès des enfants en Europe.
Ayant peu d’expérience et d’apports théoriques sur la pédiatrie lors de notre formation,
nous n’avions pas conscience de l’importance de la prise en charge relationnelle de
l’enfant et de ses parents au bloc opératoire,
ce qui nous apparait comme une réelle problématique en France
Angélique HELIER
Céline EYRAUD
Julie FERCHAUD
Alyssia CHABANE
Annabelle CARRERE
Étudiantes infirmières
Promotion 2011-2014
Yvonne Deguen et son équipe infirmière,
Claudia-Felicia Pop
Théodore’s News
Nous avons visité l’hôpital pour enfants Ospedale Pediatrico Bambino Gesù. Cet établissement public, appartenant au Vatican, est
composé de 2 structures à Rome et dans sa
banlieue. Les services y sont divisés en départements : pédiatrie, urgences, réanimation,
chirurgie, néonatalogie, cardiologie et neurosciences.
Le triage est effectué par une « infirmière
décisionnelle ». Celle-ci bénéficie de 6 années
de pratique hospitalière dans un service d’urgence et d’une formation spécifique au triage
de 3 à 4 mois.
Grâce
au
site
internet
:
www.ospetalesantandrea.it, les patients peuvent être informés du temps d’attente en
temps réel du service d’urgence.
Le numéro d’urgence territorial est le 118. Ce
service est en dialogue direct avec les hôpiLes étudiants de l’IFITS à Rome
taux et les autres structures sanitaires présenNous avons assisté à plusieurs conférences : tes sur le territoire, ce qui permet une intervention directe qualifiée et le transport vers un
> « Histoire des soins infirmiers et des ré- lieu d’intervention adapté. Ce système a perseaux de soins sur le territoire ».
mis de réduire le nombre de morts ou de hanLa santé est inscrite dans la Constitution de la dicaps.
République Italienne depuis 1948. Elle est
donc garantie par la loi.
En conclusion
Nous avons découvert l’évolution de la place Nous nous sommes sentis considérés et écoude l’infirmier :
tés en tant que futurs professionnels de santé.
- 1885 : première école d’infirmière,
Le stage d’observation était adapté et perti- 1967 : mise en conformité avec les accords nent. Cette unité optionnelle est enrichissante
de Strasbourg relatifs aux normes minima- aussi bien d’un point de vue professionnel,
qu’humain et culturel.
les pour la formation des infirmières,
- 1971 : intégration des hommes dans la
formation,
Camille BAYARRI
- 1990 : intégration de la formation infirmièClémence SILOTIA
re à l’université (3 ans d’études, 52 compéFlore COELIS
tences à acquérir),
Guillaume WONG AH SEE
- 1999 : autonomie, professionnalisme, resSandra POGET
ponsabilité reconnus et création d’un ColEtudiants infirmiers
lège infirmier et d’un code de déontologie
Promotion 2011-2014
avec obligation d’y adhérer.
Ospedale Pediatrico Bambino Gesù
Doté de 600 lits, il accueille des enfants de 0 à
18 ans de tous pays, grâce à une convention
avec le Ministère de la Santé. La famille est
au cœur des soins, elle fait partie intégrante de
la prise en charge avec les équipes pluridisciplinaires, ainsi l’enfant n’est jamais seul.
L’hôpital possède également une école élémentaire.
Nous avons suivi une visite guidée du musée de la psychiatrie, Museo Laboratorio
della Mente.
Historiquement, l’hôpital psychiatrique était
situé en dehors de la ville et prenait en charge
des personnes dites « scandaleuses ». Une loi
de 1904 dit que « les personnes scandaleuses
devaient être enfermées », ce qui induit une
perte de droits civiques et une inscription sur
les listes de police. Les patients sont livrés à
eux-mêmes, les thérapies se résumant à des
électrochocs (premiers effectués en 1938) ou
des traitements médicamenteux (contention
chimique). Les patients pouvaient être mis
sous contention physique pour une durée allant de 24 heures à 10 années. La plupart des
patients ne ressortaient jamais.
La loi Franco BASAGLIA du 13 mai 1978 a
pris en considération la personne malade et a
intégré les patients atteints de troubles mentaux dans la société. Cela a permis de changer
le regard de la société sur ces patients que
l’on a désormais écoutés. Des services psychiatriques sont créés à l’hôpital. Puis peu à
peu des structures extérieures aux hôpitaux
sont créées sur le territoire, ce qui a entrainé
en 1999, la fermeture de l’hôpital psychiatrique.
Les infirmiers sont largement impliqués dans
l’offre de soins ambulatoires. En effet, afin de
pallier les manques de structures territoriales
et l’engorgement des hôpitaux, des Maisons
de Santé ont vu le jour proposant des prises en
charge pluridisciplinaires. Depuis 2007, il en
existe dans chaque arrondissement de Rome.
> Une étude auprès de patients atteints de
cancer sur leur ressenti et leur vécu face à la
maladie, source d’information permettant aux
soignants une meilleure compréhension des
situations afin d’optimiser la prise en charge
de la maladie. Les lettres des patients sont
compilées dans un recueil remis aux nouveaux
malades (concept de médecine narrative).
Hôpital St. Andrea
> Les services d’urgence en Italie : le service d’urgence de l’hôpital St Andrea regroupe
45 infirmiers et 20 médecins, 60 000 patients
par an s’y présentent.
Théodore’s News
Directrice de Publication : Christine MARCHAL ; Comité de Rédaction : Stéphanie BADOUX, Olivier BERTRAND,
Chantal BOURDON, Gwénaëlle CLAIRE, Marion GRÉVIN, Laurence LEDESMA, Anne-Frédérique LEROY, Nicolas MÉREAU, Alexandra MUSSARD, Erik
SEFFER, Cécile VILLETTE
Impression : Delta Graphique
Un triage sous forme de code couleur a été
mis en place afin d’identifier le degré de
priorité:
- Rouge : pronostic vital engagé
- Jaune : risque critique
- Vert : absence de risques évolutifs
- Blanc : non critique et si la prise en charge
ne nécessite pas une urgence, la consultation est facturée 25 €.
Journal imprimé sur du papier recyclé.
Lors de cette visite nous avons été invités à
ressentir les symptômes de certaines pathologies mentales en traversant 3 salles :
- perception de s’entendre et de voir ses
lèvres bouger avec un décalage,
- entendre une confusion de voix
Nous avons été accueillis par Paola Pieran(hallucination auditive / spectre décalé),
tognettei, Docteur en sciences infirmières à - restitution de notre image mais pas en
l’Université Degli Studi La Sapienza à Rome.
temps réel (hallucination sensorielle).
Dans le cadre d’un voyage d’étude consacré
à la découverte du système de santé italien,
un groupe d’étudiants infirmiers de 3ème
année, s’est rendu à Rome du 7 au 11 avril
2014.
Ne pas jeter sur la voie publique.
Voyage d’étude : découverte du système de santé italien
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