Agir pour la biodiversité 2 Éditorial Protéger la biodiversité, maintenir la une priorité pour nos l n’y a ni Terre ni Nature de rechange. Si la biodiversité se révèle beaucoup plus riche qu’on ne l’avait imaginé 20 ans plus tôt – on ne connaît que le dixième des espèces existantes – elle est menacée. La préserver est le devoir de tous, et c’est une des composantes majeures de l’action de Veolia Environnement, leader mondial des services à l’environnement. Majeures, mais peu visibles, à l’instar des millions de micro-organismes indétectables à l’œil nu. Directement ou indirectement, tous nos métiers protègent la faune et la flore : lorsque nous dépolluons les eaux usées d’une usine, lorsque nous collectons les déchets d’une collectivité, lorsque nous réduisons l’emprise au sol d’infrastructures de transport public, lorsque nous accroissons le rendement d’une chaufferie à bois, nous protégeons la biodiversité des rivières, des mers et des terres. I Dans ce domaine, quatre lignes de force guident nos interventions : - Préserver les écosystèmes et leur vitalité. D’abord en traitant les pollutions rejetées par nos clients municipaux et industriels, de sorte que leurs activités ne nuisent pas à la diversité biologique. Ensuite, en allégeant au maximum l’empreinte environnementale des services d’eau, de propreté, de transport et d’énergie dont ils nous confient la gestion. Par empreinte, il faut entendre toutes les empreintes, pas seulement celles de carbone ou de matières premières, mais aussi celles d’eau, d’espaces consommés et d’espèces touchées. - Restaurer et développer la biodiversité urbaine. Dans un monde de plus en plus urbain, un enjeu crucial sera de maintenir ou de réintroduire la nature dans la ville. Les agglomérations ne sont pas forcément pauvres en biodiversité, mais force est de constater que la nature a déserté bon nombre d’entre elles. Ou qu’elle y occupe la portion congrue, ne survivant plus que dans quelques « forteresses vertes » cernées Éditorial Antoine Frérot Directeur général qualité des écosystèmes, métiers par les immeubles. Pourtant, il n’y a pas de fatalité au malentendu entre la ville et la nature. Des métropoles comme Berlin ou Hong Kong conjuguent harmonieusement développement urbain et respect des écosystèmes. - Protéger les zones écologiques remarquables, ces sanctuaires de la nature, que ce soit dans le cadre de nos activités contractuelles ou en dehors de celles-ci, à travers les projets soutenus par notre Fondation. Au fond, il s’agit de rendre à la nature des services, de même que celle-ci nous en rend. Lui restituer une partie des bienfaits qu’elle nous procure n’est qu’un juste retour des choses. - Enfin, mieux connaître les écosystèmes pour mieux les protéger. Autrement dit, évaluer et suivre la biodiversité sur nos sites et chez nos clients, ainsi que les résultats des actions entreprises pour la sauvegarder. Aider la nature à « retrouver sa place », rétablir les continuités écologiques, prendre soin de la biodiversité, réparer les milieux naturels dégradés, enrayer l’uniformisation biologique des territoires, instaurer des modèles économiques qui protègent la nature tout en l’utilisant, autant de tâches auxquelles nous participons activement. Si la diversité biologique est le moyen qu’utilise la nature, au fil des siècles, pour s’adapter aux changements, elle constitue, pour l’homme, une assurance quant à son avenir. Tous deux partagent un même destin : l’appauvrissement de la nature appauvrit l’homme. L’état de la biodiversité est le miroir de nos relations avec les autres espèces vivantes. La protéger et aider nos clients à la protéger figurent parmi les ambitions de Veolia Environnement. « Selon l’évaluation des écosystèmes pour le millénaire de l’ONU, plus de 60 % des services écosystémiques seraient dégradés » 3 Stratégie r s Co n er ver Pré se ip e r e s i r er rv Ma ît 4 c i t n A Stratégie maîtriser Afin de répondre aux enjeux environnementaux liés à l’érosion de la biodiversité, Veolia Environnement s’engage à maîtriser les impacts sur les écosystèmes induits par les activités qu’il gère. L’élaboration de nouveaux outils d’évaluation – diagnostics, bio-indicateurs, modèles cartographiques – permettent de caractériser efficacement les impacts et contribuent à déployer les bonnes pratiques comme la gestion des espaces au sein des exploitations du Groupe. préserver Depuis des années,Veolia Environnement engage des partenariats avec des associations locales et internationales afin de préserver la biodiversité. Ces actions concernent les espaces dont le Groupe a la responsabilité à travers le monde. 4 engagements de la biodiversité au service anticiper Le dialogue permanent entre les scientifiques de la Recherche et Innovation du Groupe et les équipes de terrain permet d'anticiper les besoins et de faire émerger de nouvelles solutions au service des collectivités et des industriels. En particulier, grâce à l’identification de services écologiques* sur lesquels le Groupe s’appuie pour ses activités et leur amélioration au quotidien. conserver Conserver la biodiversité remarquable est une priorité pour Veolia Environnement. Au travers de sa Fondation d’entreprise, le Groupe s’implique concrètement dans de grands programmes internationaux. Il contribue ainsi au maintien des espèces rares menacées d’extinction et participe à la protection des écosystèmes les plus fragiles de la planète. Enfin, informer, former et sensibiliser les populations restent un objectif majeur pour le Groupe, favorisant l’évolution des comportements. * voir glossaire page 22 5 6 7 milliards 12,7 millions 4,3 millions 1,6 million de m3 d’eaux usées collectés par Veolia Eau de tonnes de déchets recyclées par Veolia Propreté de tonnes eq. CO2 évitées lors de déplacements assurés par Veolia Transport dans le monde de tonnes de biomasse consommées par Veolia Énergie à la place d'énergie fossile Les activités de Veolia Environnement contribuent, en premier lieu, à préserver les écosystèmes en réduisant la charge polluante qui pèsent sur eux. L’enjeu ensuite est d’assurer la maîtrise des impacts environnementaux secondaires liés à ses activités qui entraînent une perte de biodiversité. Ceux-ci sont notamment liés à l’emprise foncière des installations, à la consommation de ressources naturelles et à la pollution résiduelle contenue dans les rejets des exploitations. Le Groupe développe des outils capables de caractériser avec précision la sensibilité du milieu naturel à ces impacts pour élaborer des plans d’actions adaptés aux enjeux locaux. Maîtriser les impacts sur les écosystèmes Promouvoir la biodiversité urbaine Les milieux urbains sont devenus le refuge de nombreuses espèces menacées figurant sur la liste rouge de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN). L’évaluation de la biodiversité urbaine est indispensable afin d’assurer une gestion appropriée des installations du Groupe. L’utilisation d’outils comme le « cadastre vert » (document d’urbanisme permettant de cartographier le patrimoine végétal urbain) permet à Veolia Environnement d’adapter sa stratégie (analyse écologique et recensement des emprises foncières vertes sur un territoire). Comprendre et évaluer les impacts Système d’Information Géographique Diagnostic Biodiversité Le Groupe dispose, depuis 2005, d’un système d’infor- Le Groupe a développé un outil dont la méthodologie mation géographique (SIG) permettant de localiser intègre les caractéristiques du milieu naturel et les précisément ses installations par rapport aux zones modes d’aménagement et de gestion de chaque site. d’intérêts écologiques. Cet outil est continuellement Il permet de définir un plan d’action adapté aux enrichi par l’intégration de bases de données. En enjeux locaux. L’objectif pour 2011 est de déployer cet 2010, il intégrera la base de données IBAT (Integrated outil, en priorité sur les sites situés dans les zones Biodiversity Assessment Tool) développée par Birdlife d’intérêts écologiques (hotspots* recensés par Conser- International, Conservation International, l’Union vation International et sites classés Natura 2000). Internationale pour la Conservation de la Nature, et le Programme pour l’Environnement des Nations Unies. * voir glossaire page 22 La recomposition du paysage urbain autour de l’eau est un des partis pris d’Eco Environnement Ingénierie (2EI). À travers ce bureau d’études, le Groupe propose une approche transversale de l’environnement à l'échelle d’un quartier ou d’un territoire. Un projet d’aménagement urbain durable nécessite d’intégrer les réflexions sur les services environnementaux très en amont, dès sa conception. Toutes ces initiatives contribuent à encourager la biodiversité à reprendre ses marques. 7 8 Maîtriser les impacts sur les écosystèmes Wyuna, New South Wales (Australie) Corridor écologique Le site comprend deux unités de traitement de filtration des eaux sur plus d’une centaine d’hectares. Ce vaste territoire présente des écosystèmes variés, une forêt, une rivière et un plan d’eau artificiel. Sur cet espace, Veolia Eau surveille, annuellement, les espèces végétales invasives, privilégie celles natives situées à proximité des rives et encourage la diversité animale. Avec l’appui des autorités locales, la prolifération des renards, qui menacent les espèces locales, est surveillée et contrôlée. Gérer les espaces e Groupe veut promouvoir la gestion différenciée qui consiste à intégrer la préoccupation écologique dans la conception et la gestion des espaces. Cela signifie diminuer la fréquence d’entretien des pelouses en réalisant une fauche tardive, favoriser la régénération des espèces indigènes, lutter contre les espèces exotiques invasives qui colonisent de façon excessive un milieu et pro- L voquent sa banalisation, ou encore créer des refuges (au sol ou aériens) pour la faune sur les sites. Et aussi,pratiquer le désherbage thermique,mécanique ou manuel pour diminuer le recours aux produits phytosanitaires. Le Groupe développera en 2011 un guide technique de gestion différenciée des espaces verts pour accompagner l’outil de Diagnostic Biodiversité. Lapouyade (France) Lamas débroussailleurs Pulnoy (France) Prairies fleuries Les pelouses taillées façon putting green de golf de ce site pilote de Veolia Énergie - Dalkia ont cédé la place à une végétation plus sauvage, dénommée « prairie fleurie », présentant une trentaine de variétés de fleurs à dominante rouge et jaune. Avec l’aide de paysagistes, l’aménagement des espaces verts autour des bâtiments a été repensé. Une haie de charmilles, appréciée des insectes, remplace celle de thuyas, acides et uniformes. L’utilisation des pesticides, des engrais sélectifs et du désherbage chimique n'a plus cours. Le réaménagement et la nouvelle végétalisation de 20 hectares d’anciennes zones d’exploitation du centre de stockage des déchets ultimes de Lapouyade, fermé en 2006, ont laissé place à une grande prairie. Dans le cadre du suivi du site en post-exploitation, Veolia Propreté a recours à des lamas qui assurent le travail d’entretien de débroussaillage, permettant de limiter la pollution liée à l’usage de matériel motorisé. Gold Coast (Australie) Maîtriser les impacts sur les écosystèmes Impacts limités dans le milieu marin La prise de l’eau et les rejets de l’usine de dessalement de Gold Coast, exploitée par Veolia Eau, ont été conçus afin de limiter leurs impacts négatifs sur le milieu marin. Ainsi, la bouche et les diffuseurs se situent à plus d’un kilomètre du bord de mer, à quelque 20 mètres de profondeur, en dessous des courants de surface. Par ailleurs, les diffuseurs de rejets installés permettent la dilution rapide de la saumure. Ru de l’Almont (France) Un cours d’eau sous haute bio surveillance Veiller à la bonne santé d’un cours d’eau qui reçoit des rejets des activités industrielles est une priorité pour Veolia Eau et demande un suivi régulier de mesures et des outils appropriés. Le cours d’eau de l’Almont, se déversant dans la Seine près de Paris, bénéficie ainsi d’un programme de mesures de la qualité globale du milieu reposant sur deux indicateurs biologiques. En amont et en aval, le premier évalue la qualité biologique générale de l’eau à partir de l’analyse des comportements des invertébrés. L’autre indicateur s’appuie sur l’étude des algues particulièrement sensibles aux variations environnementales. Réduire et traiter les rejets es approches physico-chimiques classiques, qui consistent à mesurer les niveaux de polluants dans les rejets, ne garantissent pas à elles seules la qualité de la diversité biologique au sein d’un milieu.De nouvelles approches globales se développent permettant de mieux caractériser l’état écologique d’un milieu. Le Groupe développe ainsi son expertise des outils biologiques d’évaluation de ses rejets dans les milieux aquatiques, de ses émissions atmosphériques et de ses produits (amendements organiques et matières premières secondaires). L Braunschweig (Allemagne) Traitement des eaux au naturel La station d’épuration de Braunschweig traite les eaux usées d’environ 290 000 habitants. Situés à proximité, les champs drainants font partie intégrante de la station puisqu’ils ont pour rôle de filtrer naturellement ces eaux par un système de méandres similaire au cheminement d’un cours d’eau permettant le traitement biologique tertiaire et la clarification de l’eau. Ces champs s’étendent sur une superficie de 300 hectares dont les deux tiers sont utilisés comme lagunes, le reste étant cultivé ou en jachère. 9 10 791 c’est le nombre d’espèces animales et végétales éteintes au cours des cinq derniers siècles, recensées dans la liste rouge de l’UICN 500 à 1 000 ans 1,8 million c’est le temps qu’il faudrait aux scientifiques pour terminer l’inventaire des espèces estimées sur Terre (entre 7 à 30 millions) c’est le nombre des espèces recensées à ce jour Le Groupe a inscrit la préservation de la biodiversité au cœur de ses préoccupations. Pour cela, Veolia Environnement engage des partenariats clés avec des associations de protection de la nature pour des actions de préservation. Le Groupe est ainsi partenaire du Comité Français de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) et d’un nombre important d’associations locales de protection de la nature à même d’apporter des solutions concrètes par leur connaissance intime des territoires impliqués. Ces partenariats réunissent des compétences et des expertises complémentaires d’ordres scientifique, technique, environnemental et financier. Préserver les écosystèmes « Veolia Environnement prend en compte la préservation des écosystèmes durant toute la durée de vie des projets » V eolia Environnement prend en compte la Le partenariat conclu en 2008 avec l’UICN France et préservation des écosystèmes dès la concep- leur participation au comité de pilotage biodiversité tion des projets. De la gestion raisonnée des du Groupe contribuent à l’orientation des travaux espaces verts lors de la phase d’exploitation à la sur cette thématique. réhabilitation de terrain, comme ceux des centres de stockage en post exploitation,nous encourageons Par ailleurs, les associations locales de protection de le dialogue avec les différents partenaires que sont la nature accompagnent les opérationnels pour la les collectivités, les scientifiques, les naturalistes et mise en œuvre de plans d’actions adaptés aux enjeux le public. locaux de préservation des sites. 11 12 Préserver les écosystèmes La Vergne (France) Aménagement écologique Le Groupe a intégré la biodiversité dès la conception du projet d’extension de ce centre de stockage des déchets, un espace élargi de 20 à 28 hectares. Menée en partenariat avec une association locale de défense de l’environnement, une série de mesures compensatoires a favorisé la préservation de la biodiversité sur le site : utilisation de la terre végétale excavée pour modifier l’aspect des prairies, profilage et méandrage des fossés. Pitsea (Royaume-Uni) Un paradis pour les oiseaux En partenariat avec l’association britannique de protection des oiseaux (Royal Society for protection of birds), Veolia Environmental Services a mis en place une réserve naturelle de 270 hectares. Cette vaste zone humide de marais, landes et lagunes, situées en bord de mer, est un havre de paix pour de nombreuses espèces d’oiseaux protégées comme le butor, oiseau de proie ou le chevalier gambette, échassier parmi de nombreux autres colonisant ces lieux. La réserve jouxte le site d’enfouissement des déchets de Pitsea. Taillis à courte rotation (France) Marchwood (Royaume-Uni) Paillage expérimental Vivre en bonne intelligence Dans le cadre de la culture de taillis à très courte rotation, ce qui représente 2 à 5 % de la biomasse de Veolia Énergie - Dalkia France, le Groupe a développé des méthodes alternatives de recours aux herbicides. La technique de paillage limite la concurrence de la flore sauvage lors de la croissance de jeunes plants, encourage l’enracinement en profondeur et diminue les risques de sécheresse. Le site de valorisation énergétique de Marchwood, une installation importante de Veolia Environnemental Services, est un étonnant lieu de biodiversité. Il se trouve dans un environnement exceptionnel : un large estuaire, hébergeant à demeure de nombreuses espèces sauvages. Afin de promouvoir cette flore et faune exceptionnelle, Veolia a mis en place un projet paysager privilégiant les plantes indigènes telles qu’aubépines, frênes ou chênes. Par ailleurs, la pratique de fauches tardives de prairie favorise la floraison… et le retour des abeilles, papillons et autres insectes pollinisateurs. Il est prévu d’aménager des mares pour servir de refuges aux oiseaux. Préserver les écosystèmes « Compenser biodiversité » L’idée de compenser les impacts sur les milieux naturels et la biodiversité date de plus de 30 ans, avec le Clean Water Act, loi fédérale américaine destinée à préserver les zones humides. Depuis, des réglementations s’instaurent et se développent dans le monde pour limiter la destruction des écosystèmes, réduire les impacts inévitables, et enfin compenser les impacts résiduels. Aux États-Unis, un système de compensation financière, sous forme d’échange de crédits, a été mis en place en 1987 (avec le Wetlands policy forum) pour autoriser certaines activités économiques dans les zones protégées, tout en compensant les pertes écologiques en améliorant d’autres écosystèmes. Aucun modèle d’équivalence écologique ne fait l’unanimité : comment peut-on s’assurer que la création d’un espace forestier compensera la destruction d’une zone humide ? Crépieux-Charmy (France) Eau naturelle Veolia Eau gère le plus vaste champ captant d’Europe, permettant à plus d’un million d’habitants de boire une eau de grande qualité. Cet espace de 375 hectares est aussi une réserve naturelle. Le Groupe est donc un acteur essentiel de la gestion de ce patrimoine précieux. Il s’appuie sur l’expertise et le savoir-faire de nombreuses associations locales et nationales pour mettre en œuvre des fauches tardives, préserver et développer les habitats favorables à la faune locale, restaurer des milieux remarquables. Autant d’actions qui permettent à la nature de bien faire son travail. Le Groupe Veolia Environnement développe son expertise sur ces modèles, en particulier ceux adaptés aux territoires très morcelés comme la France, ou des schémas de trames vertes et bleues sont à l'étude pour assurer la connectivité des territoires. 13 14 6,5 milliards d’urbains en 2050 11 % 850 des espaces naturels risquent d’être détruits d’ici à 2050 du fait de l’urbanisation ou de la conversion en terres agricoles chercheurs et experts chez Veolia Environnement Issues d’un dialogue permanent entre les chercheurs et les équipes de terrain, les offres de Veolia Environnement intègrent des innovations fiables, économiques et écologiques. Il est important de comprendre les relations d’interdépendance entre les fonctions écologiques et les activités du Groupe afin d’identifier les services essentiels sur lesquels s’appuie l’entreprise dans l’exercice de ses activités. Les équipes ont élargi le champ de leurs travaux à l’ingénierie écologique afin d’identifier les techniques adaptées à la réduction des impacts (lagunes, bandes enherbées, etc.) et développer les compétences en matière de restauration des milieux. Anticiper les besoins L’association française Orée, concilier croissance économique et biodiversité Réconcilier activités économiques et biodiversité nécessite à la fois de mobiliser les entreprises et les territoires et de créer de nouveaux outils. C’est ce double défi, dès 2006, qu’a souhaité relever le groupe de travail Orée* coprésidé par Veolia Environnement et FrB (Fondation de la recherche pour la biodiversité). E n analysant, à l’aide d’outils appropriés, le Par exemple, Veolia Eau s’assure du bénéfice lié au degré de dépendance du Groupe vis-à-vis des service écologique de régulation de la qualité de la services écosystémiques*, il est possible ressource en eau en accompagnant ses clients muni- d’anticiper l’impact d’une dégradation d’un service cipaux et industriels dans la réduction des pollutions essentiel et de mesurer l’opportunité de renforcer accidentelles, chroniques et la protection des zones son utilisation afin de répondre à une demande de de captages. Cela permet de limiter les traitements « services verts » des clients. Le Groupe porte une de potabilisation. Par le contrôle direct des filières attention particulière à l’ingénierie écologique qui amont d’approvisionnement forestières et agricoles, propose des solutions efficaces dans ce domaine. Veolia Énergie - Dalkia s’assure du bénéfice lié au L’enjeu est de dépasser la seule logique de réduction la fourniture de ses installations de combustion en d’impact environnemental, de trouver un équilibre biomasse. service écologique d’approvisionnement et sécurise entre génie des procédés et génie écologique, et de valoriser économiquement la contribution des activités du Groupe au maintien ou à l’amélioration des écosystèmes. * voir glossaire page 22 La première initiative, l’élaboration d’un indicateur d’interdépendance de l’entreprise à la Biodiversité « IIEB », a permis à diverses entreprises et collectivités de prendre conscience de leur interdépendance à la biodiversité. Un guide Intégrer la biodiversité dans les stratégies des entreprises, publié fin 2008, a ainsi permis de confirmer que la biodiversité conditionne l’évolution d’un très grand nombre d’entreprises. Une thèse*, soutenue par Veolia dans le cadre d’une convention de recherche, vise à construire dans un second temps une nouvelle comptabilité des flux entrée et sortie de biodiversité, testée aujourd’hui par plusieurs entreprises, dont Veolia Environnement. * voir à « Orée », glossaire page 22 15 16 Anticiper les besoins Organica (Hongrie) Tara Oceans Traiter l’eau au naturel Au service de la biodiversité marine Organica™, marque déposée conçue en Hongrie et acquise par le Groupe, est un système ingénieux de traitement des eaux usées combinant l’ingénierie écologique aux technologies traditionnelles d’épuration des eaux usées. De nombreuses villes, comme Telki en Hongrie, ont adopté ce procédé de traitement des effluents par voie végétale s’appuyant sur les pouvoirs autofiltrants de la nature. Organica™ favorise la biodiversité, en sollicitant fortement de nombreux organismes épurateurs, et demande moins d’énergie pour fonctionner. Clay Lane (Royaume-Uni) Sensibiliser à la biodiversité Fondé en 1998, le Centre pour l’environnement et l’éducation de Three Valleys à Bushey, au Royaume-Uni, contribue à sensibiliser les jeunes aux sujets environnementaux comme les économies d’eau, la réutilisation, le recyclage ou le compostage. Parallèlement, les professionnels de l’éducation du centre traitent de la protection de la biodiversité. Ainsi, cette région de l’Angleterre où intervient Veolia Eau est une région où le triton crêté, qui est une espèce rare et protégée, est recensé. Cette espèce est présente sur le site et les éducateurs expliquent aux enfants l’importance de la protéger. Grâce à sa Fondation d’entreprise, le Groupe apporte un soutien actif à l’expédition scientifique Tara Oceans. La mission, composée de nombreux chercheurs internationaux, a pour objectif d’inventorier et de comprendre le fonctionnement de la biodiversité du plancton et des écosystèmes des principales mers et des cinq océans du globe durant 3 ans. Les chercheurs du Groupe pourront analyser à terme les résultats et envisager de nouvelles approches de la mesure capable de qualifier le bon état écologique des masses d’eau. Anticiper les besoins Une chaire internationale « Modélisation Mathématique et Biodiversité » En France, en collaboration avec le Muséum national d’histoire naturelle de Paris et l’École polytechnique, le Groupe a créé en 2009 la chaire de modélisation mathématique et biodiversité. Cette chaire a pour but d’élaborer des modèles répondant à des enjeux tels que l’évolution adaptative, la colonisation spatiale des espèces, les niches écologiques, l’analyse de la dynamique des communautés et la construction de scénarios de la biodiversité. Berlin (Allemagne) Valorisation écologique et économique Avant 1993, l’agglomération berlinoise utilisait 290 hectares d’espaces verts pour déverser et filtrer des eaux usées. Disposant désormais d’une unité de traitement des eaux usées, ce site, classé zone de protection paysagère, est un lieu de promenade et de détente. Le rejet partiel des eaux traitées dans ces espaces contribue à la recharge de la nappe phréatique, au maintien d’une agriculture fourragère et vivrière et à l’alimentation en eau des étangs et des arbres du parc paysager. Pour répondre à l’enjeu du renouvellement de l’autorisation de rejets d’eaux usées traitées à partir de 2011, le Groupe, qui gère le service d’eau et d’assainissement de Berlin (en partenariat avec RWE), a imaginé une alternative à la gestion actuelle, au travers d’un projet de partenariat avec un énergéticien pour la mise en place de cultures énergétiques. Ces dernières permettraient de produire de l’énergie renouvelable tout en contribuant à la dépollution des sols. L’étude actuellement réalisée pour valoriser les bénéfices économiques et écologiques liés à la réutilisation des eaux usées traitées fournira des éléments pour un partage des avantages économiques de ce projet entre les différentes parties prenantes du territoire. Ces modèles pourront être confrontés à l’expertise et aux données de scientifiques de terrain, ainsi qu’à des problématiques plus opérationnelles. 17 18 De 100 à 1 000 34 35 le rythme actuel de la disparation des espèces est de 100 à 1 000 fois plus élevé que ce qu’il devrait être c’est le nombre de hotspots* répartis à travers le monde. Ils représentent 15,7 % de la surface du globe projets soutenus en 2009 par la Fondation Veolia Environnement (source UICN) *voir glossaire page 22 Au travers de sa Fondation d’entreprise, Veolia Environnement soutient de grands programmes internationaux de conservation ayant pour objectif de sauvegarder la biodiversité remarquable. Au-delà du soutien financier, la Fondation Veolia Environnement privilégie l’approche opérationnelle. En effet, le Groupe met à disposition son expertise et ses collaborateurs grâce au mécénat de compétences. Ce mécénat permet de sensibiliser fortement les salariés aux questions environnementales et met à disposition des partenaires le savoir-faire des activités du Groupe. Par ailleurs, la Fondation soutient de nombreuses actions de sensibilisation et de communication autour de la biodiversité destinée à un large public. Conserver la biodiversité remarquable « V ivre en harmonie avec la nature, préserver La biodiversité ordinaire est aussi à protéger, celle les ressources et la biodiversité, limiter le directement confrontée aux pressions induites des dérèglement climatique, c’est faire en sorte comportements individuels comme des activités que la Terre demeure habitable. La Fondation Veolia industrielles. Veolia Environnement encourage ainsi Environnement soutient donc des projets ambitieux de multiples actions locales qui éduquent ou sensibi- de connaissance et de restauration des milieux natu- lisent le public aux comportements éco-responsables. rels. Elle contribue à leur financement et à leur rayonnement et, bien sûr, leur apporte le soutien at- Toutes ces initiatives contribuent à faire prendre tentif et passionné d’un parrain ou d’une marraine conscience de l’équilibre fragile de la biodiversité en au sein de l’entreprise. envisageant des solutions économiques où l’homme a toute sa place. C’est une façon de participer efficace- Les critères de sélection de ces grands programmes ment à la préservation de la biodiversité, qu’elle soit dépendent de l’évaluation rigoureuse des inven- présente en milieu urbain, en zone rurale ou bien taires, de l'efficacité de la conservation, de la sensibi- située dans de larges espaces ouverts encore lisation et de la dimension internationale de chaque sauvages. programme. L’homme doit prendre toute sa place dans les projets de protection des hauts lieux de la biodiversité » 19 20 Conserver la biodiversité remarquable L'archipel Madrean (États-Unis) Mobilisation internationale L’archipel Madrean s’étend sur 7,8 millions d’hectares aux confins de l’Arizona et du Mexique. Situé à la croisée de plusieurs systèmes géographiques, il est classé comme un hotspot et ses écosystèmes sont prioritairement à sauvegarder. Sa richesse en biodiversité est nichée dans ses rivières, ses vallées et ses petites montagnes, et détruite en grande partie par les activités humaines. 70 % de sa végétation auraient disparu selon les scientifiques. Afin d’évaluer ces pertes, un programme MABA (Madrean Archipelago Biodiversity Assessement) a été conçu par l’association Sky Island Alliance. La Fondation Veolia Environnement est partenaire du projet depuis 2009. Camargue (France) Alsace (France, Suisse et Allemagne) Corridors écologiques Les corridors écologiques préservent la biodiversité urbaine. L’objectif de la Ligue alsacienne de protection des oiseaux est d’élaborer un projet de réalisation de corridors régionaux passant par les exploitations agricoles, les bans communaux et intercommunautaires. Après la réussite d’un programme de conservation en France, en Allemagne et en Suisse, la LPO Alsace espère à nouveau responsabiliser les parties prenantes (riverains, élus, agriculteurs, scolaires, associations locales, etc). La Fondation Veolia Environnement accompagne ce projet européen. Flamants roses et réserve marine Le partenariat établi entre la Fondation Veolia Environnement et le Parc Naturel Régional de Camargue consiste en deux opérations de maintien et de développement de la biodiversité en Camargue. La Fondation finance un programme d’observation scientifique et apporte les compétences des équipes de Veolia Eau en hydrographie, deux types d’actions permettant de restaurer l’écosystème fragile d’un étang, haut lieu de reproduction des flamants roses. L’autre initiative est de protéger la réserve marine méditerranéenne du golfe de Beauduc, au service des pêcheurs traditionnels. Conserver la biodiversité remarquable Îles éparses (France) Juan de Nova, future sentinelle de la biodiversité Le partenariat avec les TAAF (Terres Australes Antarctiques Françaises) consiste à dépêcher sur l’une des îles éparses (canal du Mozambique, véritables fleurons de la biodiversité marine) une équipe de Veolia Propreté spécialisée dans la dépollution des sols et le maniement de fûts. Ces derniers, résultant d’activités militaires, ont été entreposés durant des décennies. La mission : redonner à l’île Juan de Nova sa qualité originelle pour qu'elle devienne ensuite un poste permanent d'observation de la biodiversité marine. Abrolhos (Brésil) Nouvelle-Calédonie (France) Les pêcheurs ont la maîtrise du projet Base de données stratégique Les Abrolhos recouvrent la plus importante zone de récifs coralliens de l’Atlantique Sud, riche en espèces endémiques. Le projet marin des Abrolhos, que soutient la Fondation Veolia Environnement, s’inscrit dans la nouvelle mission de Conservation International un double objectif de préservation des ressources marines et d’amélioration des conditions de vie des populations locales. Ces communautés, dix mille familles de pêcheurs, sont impliquées dès le début du projet, depuis les discussions publiques jusqu’à la création des réserves. Elles sont maintenant cogérantes des réserves. La destruction et la fragmentation des habitats du deuxième plus vaste ensemble récifal du monde sont à l’origine du programme d’évaluation et de révision de certains groupes d’organismes vivants. Conservation International (CI), que soutient la Fondation Veolia Environnement, crée une base de données des espèces rares menacées, ce qui permettra à terme de mettre en œuvre une stratégie de conservation. La communauté scientifique, celle des décideurs et l’ensemble de la population partageront à terme ces données. 21 22 Glossaire Biodiversité : ce terme recouvre deux sens.Le premier désigne toute forme possible d’êtres vivants, du plus petit virus aux gros mammifères, en passant par les végétaux. Le deuxième cherche à décrire les relations que tissent les espèces entre elles,au sein d’un milieu, pour ensuite comprendre les fonctions qui régissent les écosystèmes. Conservation : concept né dans les pays occidentaux, trahissant une certaine idée de la nature, excluant l’homme dès lors qu’il fallait la protéger. D’où l’idée de nature « autonome ». Le premier parc, véritable réserve naturelle conçue dans cet esprit, est celui de Yellowstone en 1872, aux États-Unis. Mais d’aucuns ne partagent pas cette idée de nature vierge, considérant l’homme comme partie intégrante du monde végétal et animal dans lequel il a sa place. le groupe TEEB (The Economics of Ecosystems & Biodiversity) et la thèse de Joël Houdet : « Entreprises, biodiversité et services ecosystémiques. Quelles interactions et stratégies ? Quelles comptabilités ? ». Résilience écologique : les écosystèmes naturels de- meurent relativement stables sur des périodes de temps souvent longues et malgré des perturbations parfois importantes.Cette propriété leur vient de ce que l’on nomme la résilience écologique. Cette dernière peut s’établir dès lors que l’écosystème contient suffisamment d’espèces pour que seules certaines d’entre elles soient affectées en cas de grave perturbation. Les espèces restantes, même si elles en sont affectées, pourront alors progressivement s’adapter aux nouvelles conditions et recréer un nouvel écosystème stable. Cette variété d’espèces, indispensable à la survie des écosystèmes, est nommée biodiversité. Écosystème : l’ensemble des êtres vivants, regroupés en un lieu particulier et à un moment donné, constitue un écosystème. Organisés en communautés, ces êtres vivants y trouvent les conditions de leur survie et de leur développement. La biodiversité est alors le fruit de leurs interactions, dans des milieux eux-mêmes en changement. Hotspot : est considéré comme un hotspot de biodiversité un lieu ayant au moins 1 500 espèces végétales, soit 0,5 % de celles connues sur Terre, et ayant perdu déjà 70 % d’entre elles depuis son état originel. Constamment revisités, ces lieux sont au nombre de 34 en septembre 2010. Orée : créée en 1992, l’association Orée réunit des entreprises, collectivités et associations pour développer une réflexion commune et expérimenter des solutions concrètes pour une gestion intégrée de l’environnement à l’échelle des territoires. Le groupe de travail Orée s’est illustré par plusieurs publications qui ont été autant de contributions pour la EPBRS (European Platform for Biodiversity Research Strategy), Services écosystémiques : les écosystèmes de qualité offrent divers services essentiels qui contribuent directement ou indirectement au bien-être de l’être humain. Les services écosystémiques sont les processusparlesquelsl’environnementproduitdesressources, comme l’eau potable, le bois d’œuvre et assure la pollinisation des plantes agricoles et indigènes. Ils sont créés par l’interaction des organismes vivants, y compris les êtres humains, avec leur milieu. TEEB (The Economics of Ecosystem and Biodiversity) : depuis deux ans, une équipe dirigée par Pavlan Sukhdev, travaille sur l’économie des écosystèmes à l’initiative de l’Union européenne. The Economics of Ecosystem and Biodiversity analyse sous une optique financière l’ensemble des services rendus par le maintien de la biodiversité dans le monde. Le travail évalue ainsi ce qui risque d’être perdu d’ici à l’an 2050 si l’érosion de la biodiversité continue,estimations faites à la faveur de projections que l’on peut lire dans les rapports publiés et disponibles sur Internet. Conception graphique : Ikoneo Rédaction : Bords de Loir / Etienne Collomb Direction du Développement Durable et Direction de la Communication de Veolia Environnement Crédits photos : Photothèque VEOLIA - Christophe Majani d’Inguimbert, Jean-Marie Ramès, Jean-François Pelegry, Alexis Duclos, Klaus-Peter Schleicher, Rodolphe Escher, Olivier Guerrin, Manolo Mylonas, Peter Sorok, Samuel Bigot/Andia, Fondation Veolia - CI, Fonds Tara, Serge Gelabert, AeroGRID Limited Veolia Environnement 36/38 avenue Kléber 75116 Paris - France Tél. : +33 1 71 75 00 00 www.veolia.com