esneux, fleuron de la revalidation - CHU de Liège

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automne 2010
Belgique - België
P.P. - P.B.
B - 018
N° 33
Autorisation de
fermeture B/018
Trimestriel (printemps, été, automne, hiver) – Expéditeur : CHU de Liège – Editeur responsable : Pol Louis, av. de l’Hôpital B35, 4000 Liège – Bureau de dépôt : Liège X – Agrément n° P801120
Bulletin d’information des médecins du Centre Hospitalier Universitaire de Liège
Esneux, fleuron
de la revalidation
Quatre émérites
passent le témoin
Un pharmacien
au chevet des patients
> pages 5 à 7
> page 13
page 2 chuchotis
> pages 8 à 12
Portes ouvertes
page 3 chuchotis
Le dimanche 3 octobre, malgré une météo estivale plus propice aux activités de plein air, près
de 1 500 visiteurs ont participé à la Journée Découverte Entreprises organisée sur les trois sites hospitaliers du CHU de Liège. Le centre de
revalidation d’Esneux, inauguré deux jours plus
tôt, a connu un véritable succès de foule. Le site
de N.-D. des Bruyères a ouvert les portes de la
pédiatrie et de la maternité. Au Sart Tilman, les
participants ont eu l’embarras du choix, pas
moins de vingt circuits thématiques leur offrant
l’occasion de découvrir de manière conviviale
les coulisses de la recherche clinique, des salles
d’opération, des équipements de pointe ou encore de la logistique.
automne 2010
En bref
Le centre de revalidation d’Esneux vient d’être
inauguré. C’est le thème central de ce numéro.
5
En un coup d’œil, quelques nouvelles du
CHU de Liège.
Who’s who
Direction médicale. Un nouveau directeur
médical a pris ses fonctions le 1er octobre.
Le Pr. Christian Bouffioux, admis à l’éméritat, passe le témoin au Pr. Pierre Gillet.
Eméritat. Le 30 septembre, trois autres
personnalités ont accédé à l’éméritat :
Jacques Belaiche, chef du service de gastro-entérologie, Jacques Boniver, chef du
service d’anatomie pathologique, et Guy
Bricteux, chef du service de pédiatrie.
8
Nouveaux chefs de service. La relève des
trois jeunes retraités est assurée, avec
l’entrée en fonctions dès le 1er octobre de
Philippe Delvenne en anatomie pathologique, d’Edouard Louis en gastro-entérologie et de Marie-Christine Seghaye en
pédiatrie.
Dossier
Centre de revalidation
13
Les nouvelles infrastructures du centre de
revalidation d’Esneux ont été inaugurées
le 1er octobre. Leur conception architecturale privilégie deux trajets de soins : le
premier est destiné aux patients hospitalisés, essentiellement atteints de pathologies neurolocomotrices, le second aux
patients externes qui souhaitent bénéficier de l’expertise internationalement
reconnue du centre de revalidation.
N° 33
éditorial
Le CHU de Liège a acquis le centre hospitalier de
l’Intercommunale Ourthe-Amblève en janvier 1993.
Il fusionne avec la clinique des Bruyères près de 10
ans plus tard et il définit un plan multisite dans le
cadre du plan COS. Le plan visait à créer des pôles
d’excellence sur chacun des sites plutôt que laisser
des clones imparfaits du Sart Tilman sur les autres
sites et disperser les ressources.
C’est ainsi que la haute technologie reste concentrée au Sart Tilman, avec le centre d’oncologie, la
radiothérapie, les greffes, etc. N.-D. des Bruyères
accueille le pôle « mère et enfant » et la gériatrie.
Il reste doté d’un service d’urgences moderne et
performant. Esneux abrite la revalidation hospitalière et ambulatoire. L’infrastructure, détaillée dans
l’article, est splendide. La visite en vaut la peine.
Une polyclinique moderne comptant plus de 25 disciplines y est aussi maintenue.
Le centre de revalidation du CHUOA est une réussite ; le Pr. Crielaard, chef de service, qui a suivi et
supporté le projet depuis le début, n’a pu cacher
son émotion et sa légitime fierté dans son discours
inaugural. Certes, cette politique ne fut pas toujours facile à mener, la résistance au changement
étant une constante de la nature humaine. Mais le
bon sens a fini par prévaloir, ce qui constitue un
exploit de nos jours, dans notre pays.
Pr. Christian Bouffioux
directeur médical honoraire
directeur de la rédaction
Post scriptum : Votre serviteur vient d’être admis
à la retraite. Il continuera cependant à assurer la
direction du comité de rédaction de CHUchotis, qui
est fier de fêter ses 10 ans. A bientôt, donc.
Soins pharmaceutiques
Depuis bientôt trois ans, un pharmacien
clinicien apporte ses compétences spécifiques aux équipes soignantes. Le point
sur une fonction qui prend son essor.
Bulletin d’information des médecins du Centre Hospitalier Universitaire de Liège
éditeur responsable : P. Louis, Administrateur délégué du CHU (04 366 70 00),
av. de l'Hôpital 13 bât. B35 - 4000 Liège - Directeur de la rédaction : Pr. C. Bouffioux
Conseil éditorial : A. Bodson, C. Bouffioux, J.P. Delporte, Q. Désiron, V. D’Orio,
C. Faidherbe, D. Giet, J.M. Krzesinski, M. Lamy, P. Louis, M. Malaise, G. Pierard
Coordination, rédaction et réalisation : A. Pironet ([email protected],
0479 87 30 87) - Photos : © Serge Brison (couverture et p9, 10, 12);
© M. Houet Tilt Photographie 2010 (C2, p8, 10, 11, 12); © J.-C. Dessart (p4 à 7);
© J.-M. Clajot (p6, 13), C. Ernotte et M. Mathys (CHU)
http://www.chuliege.be
page 1 chuchotis
2
sommaire
EN BREF
Coup d’œil sur
l’actualité
Bienvenue à nos jeunes confrères
Le 1er octobre, plus de 80 jeunes médecins, engagés pour la première fois
en tant qu’assistants au CHU de Liège, ont été invités à participer à une
journée d’accueil organisée sur le site du Sart Tilman.
Comité de sécurité
Un comité de sécurité des patients vient d’être créé au CHU de Liège pour
stimuler la « culture de sécurité » à l’hôpital. Cette démarche s’inscrit dans
le cadre des recommandations de l’Organisation mondiale de la santé
relayées par le Ministère de la santé en matière de sécurité et de qualité
des soins. Parmi les missions du comité, nous retiendrons : formuler des
objectifs et les suivre avec des indicateurs, suivre et faciliter des projets
portant sur la sécurité des patients et coordonner les activités menées
dans ce but, par exemple par le comité d’hygiène hospitalière, le comité
médico-pharmaceutique, le groupe de gestion de l’antibiothérapie, le
comité du matériel médical ou encore le comité de transfusion. La généralisation de l’usage d’un formulaire de déclaration d’incident est aussi
un objectif important, de manière à identifier les points à améliorer dans
une optique préventive.
page 2 chuchotis
Semaine
de la mobilité
A l’occasion de la semaine européenne de la mobilité, du 16 au 22 septembre, plusieurs actions de sensibilisation ont été organisées sur les sites
du Brull, du Sart Tilman et de N.-D. des Bruyères. Plus de 350 personnes
– patients, visiteurs, membres du personnel et étudiants – ont reçu des
informations sur les possibilités offertes par les transports en commun,
par le covoiturage et par le parking de délestage mis en place voici un
an au Country Hall. Signalons par ailleurs qu’un rapport de la Direction
du transport des personnes du Service public de Wallonie a souligné la
qualité exemplaire du service fourni par la navette CHUttle, mise gratuitement à la disposition des utilisateurs du parking de délestage.
du CHU
La médecine
a la cote
Cette année, à l’Université de Liège,
les aspirants médecins et dentistes
sont quatre fois plus nombreux
qu’il y a dix ans : ils sont plus de
850 inscrits en premier bac, soit,
par rapport à la rentrée 2009,
45 % d’étudiants supplémentaires
en médecine et 63 % en dentisterie. Cet engouement nécessite, on
s’en doute, de trouver des solutions imaginatives pour conserver
des conditions d’enseignement
acceptables en dépit d’auditoires
bondés. Les enseignants ont ainsi
accepté de donner deux fois leurs
cours et plusieurs d’entre eux seront filmés pour être mis en ligne
sur internet, grâce à une formule
de podcasting. D’autres solutions
devront être trouvées pour remédier au manque de matériel pédagogique et de locaux pour les
travaux pratiques.
Du sport, de l’art
et des études
Pour permettre à ses étudiants de
mener de pair des études universitaires et une carrière sportive
ou artistique à un niveau élevé,
l’Université de Liège a formalisé
deux nouveaux statuts d’étudiant
sportif et d’étudiant artiste. En
plus de la souplesse d’organisation accordée par l’ULg (étalement des cours, aménagement
des horaires, accompagnement
d’un coordinateur, etc.), ces deux
statuts offrent à leurs bénéficiaires un accès privilégié à des services spécialisés du CHU de Liège :
urgence sportive, suivi médical,
psychologique et diététique pour
les étudiants sportifs ; logopédie,
rééducation de la voix, psychologie et kinésithérapie pour les
étudiants artistes.
EN BREF
Neuroendocrinologie
Du 22 au 25 septembre, le Palais des congrès de Liège a accueilli le 14e
congrès international de l’Association européenne de neuroendocrinologie (ENEA). Organisée par le Pr. Albert Beckers, chef du service d’endocrinologie du CHU de Liège et secrétaire de l’ENEA, cette manifestation
a permis à quelque 600 participants, issus de 47 pays, de faire le point
sur les développements récents de la discipline, ainsi que de découvrir de
nouvelles approches thérapeutiques. La soirée inaugurale s’est déroulée
dans la nouvelle gare des Guillemins, en présence de l’architecte Santiago
Calatrava.
Combattre les anévrismes
Sida Sol
Sous-titrée New insights into an old problem, la seconde réunion internationale sur les pathologies aortiques s’est tenue du 30 septembre au
2 octobre au Palais des congrès de Liège. Elle était organisée par le service de chirurgie cardiovasculaire du CHU de Liège (Pr. Natzi Sakalihasan,
spécialiste des anévrismes aortiques, et Pr. Jean-Olivier Defraigne, chef
de service), le projet européen Fighting Aneurysmal Disease coordonné
par l’INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale,
France) et l’Aneurysmal Pathology Foundation.
Le service de radiothérapie dirigé par le Pr. Philippe Coucke a présenté le
22 octobre un aperçu des indications et des résultats de la radiothérapie
en conditions stéréotaxiques à l’aide du Cyberknife. Cet outil de radiochirurgie encore unique en Belgique est installé au Sart Tilman depuis
quelques mois. Parmi les orateurs, signalons la présence de spécialistes de
Stanford, Munich, Lille et Rotterdam.
Le CHU et l’Université de Liège ont
créé une nouvelle asbl, Sida Sol,
qui a pour objectifs la prévention
primaire, secondaire et tertiaire
du sida et des autres maladies
sexuellement transmissibles, la recherche-action, la lutte contre les
discriminations, la formation et le
développement d’actions de solidarité vis-à-vis des publics vulnérables. Sida Sol propose notamment
des actions de dépistage et des
consultations sexologiques pour
les personnes à risque et leurs partenaires (en collaboration avec le
centre de référence sida du CHU
de Liège). www.sidasol.be
Soins intensifs
Le CHU sur internet
Radiothérapie chirurgicale
Traiter le psoriasis
Dans le cadre de la Journée mondiale du psoriasis, le 29 octobre, le service
de dermatologie organise des ateliers pratiques en collaboration avec les
services de pharmacie et de psychologie. Le premier atelier aborde l’influence du psoriasis sur la vie personnelle, affective, sociale et professionnelle des patients. Le second vise à expliquer le mode d’administration
des traitements ; les progrès notables dans la formulation galénique et les
nouveaux types de traitements locaux seront aussi abordés.
Inscription obligatoire au secrétariat de dermatologie :
04 366 80 56 ou 04 366 72 32.
Depuis le 30 septembre, une version actualisée du site internet du
CHU de Liège est en ligne (www.
chuliege.be). Pour offrir à chacun
l’information la plus pertinente,
elle tient compte de deux types
d’utilisateurs : les patients et leurs
proches, d’une part, les professionnels de la santé, d’autre part.
page 3 chuchotis
Le 3 décembre, ce sera au tour du service des soins intensifs (Pr. Pierre
Damas) d’accueillir au Palais des Congrès le 30e congrès de la Belgian Society of Intensive Care Medicine, consacré aux thèmes de l’endocrinologie, des modifications du métabolisme et de l’alimentation dans les unités de soins intensifs.
EN BREF
Coup d’œil sur
l’actualité
Carmen à l’ORW
Destiné à soutenir la recherche médicale au CHU et à l’Université de
Liège, le Fonds Léon Fredericq organise le 17 décembre son traditionnel concert de Noël à l’Opéra royal de Wallonie (espace Bavière).
C’est le célèbre « Carmen », de Georges Bizet, qui sera au programme,
dans une mise en scène de Emilio Sagi et sous la direction musicale de
Massimo Donadello.
du CHU
Des généralistes
au Vietnam
Informations et réservations : www.fondsleonfredericq.be, tél. 04 366 24 06.
Jogging d’Esneux
Les spectateurs sont venus nombreux pour encourager les 12
handbikers, les 40 enfants, les 60
marcheurs (valides et en chaise
roulante) et les quelque 300 coureurs qui ont participé au Jogging d’Esneux, le 21 août. En fin
de journée, un match de tennis
en fauteuil roulant a permis de
découvrir un autre sport adapté
aux personnes à mobilité réduite.
Organisée chaque été par le personnel du centre de revalidation
d’Esneux, cette manifestation a
pour objectifs de promouvoir le
sport d’endurance pour la personne handicapée, mais également de récolter des fonds destinés à améliorer le confort et la qualité
du séjour des patients fréquentant le centre.
page 4 chuchotis
CHUchotis a 10 ans
Le 9 octobre, à l’occasion de la
journée médico-scientifique Synthèse organisée par le conseil
médical du CHU de Liège, notre
magazine a célébré son dixième
anniversaire en compagnie de ses
lecteurs. Un grand merci pour votre soutien et votre fidélité !
Du 5 au 22 octobre, une exposition
a retracé dans la grande verrière
du site du Sart Tilman le travail de
coopération mené depuis cinq ans
au Vietnam par le département de
médecine générale de l’Université
de Liège. L’objectif de la coopération est de développer les soins
de première ligne dans ce pays
où presque tous les médecins travaillent en milieu hospitalier, alors
que des soins de proximité pourraient, comme chez nous, présenter une alternative de qualité à
l’engorgement des hôpitaux.
Accompagnée de photographies
réalisées par le Pr. Philippe Burette,
l’exposition connaîtra un prolongement virtuel sur le site internet
du département de médecine :
www.dumg.be.
Enfin, les bénéfices du concert que
Michel Fugain donnera au Forum
de Liège le 12 décembre à 16h serviront à financer la poursuite de
cette coopération belgo-vietnamienne.
who’s who
Le CHU a un nouveau
directeur médical
Un nouveau directeur médical a pris ses fonctions le 1er octobre. Le
Pr. Pierre Gillet succède au Pr. Christian Bouffioux, admis à l’éméritat.
Un événement rare : depuis la naissance du CHU de Liège, en 1987,
Pierre Gillet est le troisième seulement à occuper ce poste.
Après quinze ans à la direction médicale du CHU de Liège, le Pr. Christian Bouffioux vient de raccrocher
son tablier de médecin-chef pour
mieux endosser celui de chef coq.
Originaire de la cité des Gilles, ce
bon vivant au caractère bouillonnant compte en effet profiter de
sa retraite pour mitonner à ses enfants et à ses petits-enfants osso
bucco, navarins et autres savoureux pots-au-feu. Il caresse même
le projet de partager sa passion culinaire avec ses confrères, en leur
dispensant des cours de cuisine.
Mais ce n’est pas parce qu’il est admis à l’éméritat que Christian Bouffioux a l’intention d’abandonner
toute activité médicale. Bien au
contraire cet urologue renommé
poursuit ses activités de consultation et compte bien mettre au
service du CHU l’expertise qu’il a
accumulée en matière de gestion
hospitalière. Parmi les missions qui
lui sont aujourd’hui confiées, nous
ne pouvons manquer de mettre en
avant celle qui tient le plus à cœur
aux membres du conseil éditorial
de CHUchotis, la direction de la
rédaction de notre magazine, que
Christian Bouffioux assure avec
humour et cordialité depuis deux
ans.
Nommé directeur médical et médecin-chef en 1995, à la succession
du Pr. Fernand Bonnet, le jeune
retraité quitte ses fonctions avec
la satisfaction d’avoir rempli ses
objectifs. Membre fondateur de
l’EORTC, prestigieuse organisation
européenne pour la recherche et le
traitement du cancer, il a contribué
à forger le leadership de sa section
génito-urinaire, responsable d’un
nombre élevé d’études internatio-
Pr. Pierre Gillet
C’est donc au Pr. Pierre Gillet,
jusqu’alors médecin-chef adjoint,
qu’on été confiées les rênes de la
direction médicale. Comme l’explique ce médecin généraliste (ULg,
1984) et docteur en sciences de la
santé publique (ULg, 1997), le poste se caractérise par la conjonction
des fonctions de médecin-chef et
de médecin-directeur. Le médecin-chef, au sens où l’entend la loi
sur les hôpitaux, est responsable
nales randomisées. Sur le plan liégeois, il a accompagné les jeunes
années de l’hôpital universitaire
jusqu’à en faire un hôpital complet (à l’époque, il lui manquait la
pédiatrie et la gynécologie-obstétrique), d’une capacité similaire à
celle des autres institutions hospitalières de la région (925 lits).
Au moment de passer le témoin,
Christian Bouffioux est convaincu
que le CHU de Liège a réuni les
ingrédients nécessaires pour lui
permettre de jouer un rôle de tout
premier plan dans le paysage hospitalier de notre pays.
de l’organisation de l’activité médicale. Le médecin-directeur, de
manière plus large, apporte son
soutien à la stratégie de l’hôpital
comme au personnel soignant, en
collaboration avec le conseil médical. Ce rôle se double des aspects
liés aux spécificités académiques
du CHU de Liège, comme la gestion des connaissances, la reconnaissance des maîtres de stage ou
encore le soutien au développement de la recherche clinique et
translationnelle.
On le voit, le programme du nouveau directeur médical est chargé.
Parmi ses priorités, citons le développement de l’activité médicale,
le développement de synergies
intra et interhospitalières, l’amélioration de la continuité des soins
et de la qualité de la prise en charge, le renforcement des relations
avec les médecins généralistes ou
encore l’augmentation du bienêtre au travail.
Pr. Ch. Bouffioux
Directeur médical
honoraire
christian.bouffioux
@chu.ulg.ac.be
Pr. P. Gillet
Directeur médical
04 366 70 09
pierre.gillet
@chu.ulg.ac.be
page 5 chuchotis
Pr. Christian Bouffioux
who’s who
Trois
émérites
passent le témoin
Le 30 septembre, trois personnalités ont accédé à l’éméritat : les
professeurs Jacques Belaiche, chef du service de gastroentérologie,
Jacques Boniver, chef du service d’anatomie pathologique, et
page 6 chuchotis
Guy Bricteux, chef du service de pédiatrie.
Pr. Jacques Belaiche
Pr. Jacques Boniver
Pr. Guy Bricteux
Liégeois de cœur, le Pr. Jacques
Belaiche est originaire de Paris,
où il a mené ses études de médecine et entamé sa carrière. Le 1er
octobre 1988, il est nommé à la
tête du service de gastroentérologie du CHU de Liège, qui venait
d’être installé dans le bâtiment
flambant neuf du Sart Tilman.
Jacques Belaiche y établira dès le
premier jour une collaboration
fructueuse avec le Pr. Nicolas Jacquet, chef du service de chirurgie
digestive, tant sur le plan clinique
que sur le plan académique. Il laisse aujourd’hui à son successeur un
service en plein essor, fort du développement de tous les secteurs
de la discipline et de la notoriété
acquise par plusieurs d’entre eux,
comme les maladies inflammatoires de l’intestin, les maladies du
foie et l’oncologie digestive.
Le Pr. Jacques Boniver est l’une des
personnes qui connaît le mieux les
rouages de l’hôpital universitaire. Il
a non seulement consacré les vingtcinq dernières années à la direction
du service d’anatomie pathologique, mais il a également contribué,
via le conseil médical, au redressement financier de l’institution et
initié, en tant que doyen, le renouveau pédagogique qui caractérise
aujourd’hui l’enseignement de la
faculté de médecine. Et ce n’est
pas l’éméritat qui pourra mettre un
terme à cet engagement de chaque
instant : Jacques Boniver continuera à piloter plusieurs beaux projets,
comme le regroupement des laboratoires d’analyses au sein d’Unilab Lg ou la création d’un centre
de recherche translationnelle, sans
oublier son investissement au FNRS
pour l’opération Télévie.
C’est en pratiquant l’aviron devant
les fenêtres des enfants hospitalisés
à Bavière que Guy Bricteux a approché la pédiatrie. Homme de projets
et de défis, il a recréé en 1999 un
service de pédiatrie au CHU de Liège, au Sart Tilman d’abord puis, à
partir de 2007, à N.-D. des Bruyères.
Ce regroupement des activités pédiatriques au sein du pôle « mère et
enfant » a donné un nouvel essor à
la discipline, notamment en autorisant le recrutement de spécialistes
de haut niveau et en développant
l’expertise en matière de prise en
charge aiguë et de proximité. Le
Pr. Guy Bricteux entend d’ailleurs
poursuivre dans cette voie, non
seulement en conservant une activité médicale à temps partiel, mais
également en se mettant au service
des projets d’excellence qui seront
définis par son successeur.
n Claude Ernotte, photographe au CHU de Liège depuis 1970, prend aujourd’hui sa retraite.
Passionné de photographie médicale, il a réalisé au cours de sa carrière des centaines de
milliers de clichés en salle d’opération, destinés à illustrer les publications, les cours et les
conférences de très nombreux spécialistes de l’hôpital. Il a aussi apporté une aide précieuse
au magazine CHUchotis, dont il a réalisé la majorité des photos depuis le tout premier numéro, il y a dix ans.
who’s who
à trois nouveaux
chefs de service
La relève des trois jeunes retraités est assurée, avec l’entrée en fonctions dès le 1er octobre de Philippe Delvenne en anatomie pathologique,
d’Edouard Louis en gastroentérologie et de Marie-Christine Seghaye
en pédiatrie.
Docteur en médecine de l’ULg (1988),
spécialiste en anatomie et cytologie
pathologiques (1993) et chef de laboratoire depuis 2004, le Pr. Philippe
Delvenne succède au Pr. Boniver avec
l’objectif de développer les activités
du service en collaboration étroite
avec les autres composantes de l’Unilab Lg. Parmi ses projets figurent
l’accréditation de toutes les analyses
selon la norme ISO 15189, la spécialisation des pathologistes en réponse
aux progrès dans divers secteurs de la
médecine, l’amélioration de la performance des équipements et, bien sûr, la promotion d’une recherche fondamentale, translationnelle et clinique de haut niveau. Philippe Delvenne
souhaite notamment stimuler des projets relatifs au cancer et à d’autres
maladies, en matière de dépistage, de diagnostic, de pronostic et de suivi.
Pr. Marie-Christine Seghaye
Cardiologue pédiatrique, la Pr. Marie-Christine Seghaye succède au Pr. Bricteux. Diplômée de l’ULg (médecine 1983, pédiatrie 1988), elle a poursuivi sa
formation en Allemagne, puis dirigé la cardiologie pédiatrique et les soins
intensifs chirurgicaux pédiatriques à l’hôpital universitaire d’Aachen. MarieChristine Seghaye met aujourd’hui ses
compétences au service de la pédiatrie
universitaire liégeoise, tant sur le plan
clinique que sur le plan de la recherche. Elle entend développer en priorité
les pôles cardiologiques, pneumologiques et chirurgicaux, en collaboration
avec les services de médecine adulte
concernés, tout en maintenant à un
haut niveau les activités existantes en
endocrinologie, maladies métaboliques et neurologie.
Pr. Edouard Louis
Pr. Ph. Delvenne
Anatomie
pathologique
04 366 24 10
P.Delvenne
@chu.ulg.ac.be
Pr. E. Louis
Gastroentérologie,
hépatologie et
oncologie digestive
04 366 72 56
edouard.louis
@ulg.ac.be
Réputé pour ses travaux sur la maladie de Crohn et la génétique des
maladies inflammatoires intestinales, le Pr. Edouard Louis est docteur en médecine de l’ULg (1990),
hépato-gastroentérologue (1996)
et chef de clinique au CHU de
Liège depuis 1999. Il succède au
Pr. Belaiche avec l’ambition d’impulser une dynamique motivante
pour l’ensemble du service et de
stimuler le développement de certains secteurs (en priorité l’endoscopie digestive). Sur le plan de la
recherche, Edouard Louis entend
notamment encourager la mise au
point et l’évaluation de nouvelles
stratégies diagnostiques et thérapeutiques, ainsi que des projets
portant sur la protéomique et la
génomique des maladies inflammatoires intestinales, de l’hépatite C et du cancer du colon.
Distinctions
nLe Pr. Yves Beguin, chef du service d’hématologie clinique, a été élu président de la Belgian Haematological
Society (2010-2012).
nLe Dr Jorge Arrese Estrada a été nommé consul honoraire du Pérou à Liège.
Pr. M.-C. Seghaye
Pédiatrie
04 367 94 09
mcseghaye
@chu.ulg.ac.be
page 7 chuchotis
Pr. Philippe Delvenne
dossier
Esneux, fleuron
de la revalidation
En inaugurant à Esneux, le 1 er octobre, les nouvelles infrastructures
du centre de revalidation, le CHU de Liège boucle un programme
ambitieux entamé voici plus de cinq ans : le redéploiement multisite
de ses activités hospitalières.
Entre 2005 et 2010, les chantiers se sont en effet succédé à un rythme
soutenu sur les différentes implantations de l’hôpital universitaire, pour
un budget global de plus de 34 millions d’euros.
nAu Sart Tilman, sur les hauteurs de Liège, citons la création en 2006 d’une
unité d’infectiologie, ainsi que la modernisation de l’unité stérile, qui
accueille les patients bénéficiant d’une greffe de cellules souches hématopoïétiques. L’hôpital de jour a également été repensé dès 2007, pour
une capacité accrue et un meilleur confort des patients. Plus récemment,
en 2009, c’est le service des urgences qui a bénéficié d’un aménagement
important de l’espace d’accueil et d’orientation des patients.
nA Chênée, le site N.-D. des Bruyères a connu le plus important des chantiers du « plan multisite ». Entamée avec l’installation d’un pôle « mère
et enfant » dans des locaux réaménagés (pédiatrie, néonatologie et
maternité), cette phase essentielle du redéploiement des activités hospitalières a connu un point d’orgue avec l’inauguration, il y a tout juste
deux ans, d’un bâtiment de 5 000 m2. Son rez-de-chaussée offre à la
médecine d’urgence un vaste plateau à la pointe du progrès, tandis
que le premier étage accueille deux unités de gériatrie dans des locaux
fonctionnels et conviviaux.
nA Esneux, le site Ourthe-Amblève voit à son tour aboutir un chantier
d’une belle ampleur, entamé en 2008. Depuis quelques semaines, les
patients du centre de revalidation sont installés dans un tout nouveau
bâtiment, conçu dans ses moindres détails pour répondre à leurs besoins spécifiques et leur offrir les meilleures chances de rétablissement.
D’autres travaux vont à présent commencer pour rénover les locaux
ainsi libérés dans le bâtiment à rue, de manière à y développer les activités de la polyclinique.
page 8 chuchotis
Une vision stratégique
Le « plan multisite », adopté en
décembre 2004 par le conseil d’administration du CHU de Liège, est
l’un des projets majeurs du plan
stratégique de l’institution, dont
l’objectif est d’offrir les soins de
la plus haute qualité universitaire,
accessibles à tous, tout en sauvegardant la pérennité financière
de l’institution.
privilégie le développement sur
chaque site de centres d’excellence, dans une optique de spécialisation et de complémentarité : le
pôle « mère et enfant » et la gériatrie sur le site N.-D. des Bruyères,
le centre de revalidation sur le site
Ourthe-Amblève et les disciplines
de haute technologie sur le site
du Sart Tilman.
Ce plan de redéploiement des activités hospitalières universitaires
La qualité de ce plan multisite a
été récompensée en 2007 par le
prix d’excellence en gestion hospitalière décerné par la société
Covidien, sous la présidence de la
KUL et de l’Association belge des
hôpitaux. Mais la plus belle des récompenses est sans conteste celle
décernée par les patients, de plus
en plus nombreux à accorder leur
confiance au CHU de Liège.
dossier
> Nouveau centre de revalidation d’Esneux
L’hôpital d’Esneux,
cent ans d’histoire
1906. Grâce à des mécènes privés, dont Madame MontefioreLévi, un hôpital de 46 lits voit le
jour. Jusqu’en 1938, les religieuses
de l’Ordre de Saint-Augustin assurent les soins aux malades.
1958. L’hôpital est géré par une
intercommunale mixte regroupant 14 communes.
1972. Inauguration d’un nouveau bâtiment. L’hôpital compte
68 lits.
1981. Inauguration d’un nouveau service de gériatrie de 34
lits.
1987. Importante réforme des
soins de santé, qui entraîne la
suppression des petits hôpitaux.
Pour survivre, Esneux forme un
groupement avec le CHU de Liège
et l’Institut médical provincial de
La Gleize.
1993. Fusion avec le CHU de
Dans une optique de proximité et de service à la population, la polyclinique polyvalente qui jouxte le centre de revalidation va être développée. Les locaux libérés par le transfert des activités hospitalières dans le
nouveau bâtiment seront rénovés dans les prochains mois, de manière
à accueillir dans des conditions optimales les patients des nombreuses
consultations spécialisées proposées à Esneux.
Très appréciée pour sa convivialité, cette polyclinique reçoit annuellement plus de 50 000 patients.
Les disciplines actuellement présentes sur le site sont l’anesthésie (bilan
préopératoire), la cardiologie, le centre de l’obésité, la chirurgie ostéo-articulaire, la chirurgie plastique et réparatrice, la dermatologie, la diabétologie et maladies métaboliques, la diététique, l’ergothérapie (orthèses),
la gastroentérologie, la gynécologie, la médecine gériatrique, la médecine dentaire, la médecine interne-néphrologie, la médecine de l’appareil
locomoteur, la neurologie, l’obstétrique, l’oto-rhino-laryngologie, l’ophtalmologie, la pédicurie, la pneumologie-allergologie, la psychiatrie, la
psychologie médicale, la revalidation fonctionnelle, la rhumatologie, la
sénologie, l’uro-dynamique, l’urologie, l’imagerie médicale et les prélèvements sanguins.
1995. Construction de deux appartements thérapeutiques.
1998. Construction d’une piscine d’hydrokinésithérapie.
2004. Le contrat organisationnel et stratégique (plan COS) du
CHU de Liège prévoit de positionner Esneux comme centre d’excellence en revalidation et de renforcer les activités de la polyclinique
pour conserver le caractère de
proximité de l’implantation.
2010. Inauguration du nouveau
centre de revalidation, avec un
plateau d’hospitalisation de 40 lits
et un plateau destiné aux patients
externes, équipé d’un second bassin d’hydrokinésithérapie.
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Une polyclinique polyvalente
Liège. Création d’un service de
revalidation fonctionnelle, d’un
service de médecine nucléaire et
d’une salle d’analgésie.
dossier
Des infrastructures
d’exception
La conception architecturale du nouveau centre de revalidation privilégie deux trajets de soins : le premier est destiné aux patients hospitalisés, le second aux patients externes. Tous deux bénéficient de
locaux spécifiques, équipés d’un matériel performant.
Le plateau d’hospitalisation, situé au premier étage, compte 27
chambres, dont 16 chambres individuelles. Il accueille deux types
de patients :
Pr. J.-M. Crielaard
Chef du service de
médecine physique et réadaptation fonctionnelle
Responsable du
centre de
revalidation
04 366 82 41
[email protected]
ndes personnes souffrant de lésions neurologiques consécutives,
par exemple, à un accident vasculaire cérébral, à un grave traumatisme crânien ou à une blessure
de la moelle épinière entraînant
une paralysie étendue ;
ndes personnes « polytraumatisées » dont les multiples fractures
ont nécessité de lourdes interventions chirurgicales, comme la pose
de clous, de vis, de plaques ou de
prothèses.
page 1 0 chuchotis
Ces patients sont adressés au centre de revalidation par les services
de soins intensifs, de neurologie,
de neurochirurgie ou d’orthopédie de différents hôpitaux de la
région liégeoise, mais aussi d’un
peu partout en Belgique. Preuve
de la notoriété acquise par le centre au fil des années, de plus en
plus de patients lui sont également référés de l’étranger.
Sous la supervision de médecins
spécialistes en médecine physique
et réadaptation fonctionnelle, les
Drs Valérie Bartsch et Laurence
Pirnay, et avec la collaboration
d’un neurologue, le Dr Dominique
Dive, une équipe soignante assure
une prise en charge réellement
interdisciplinaire. Une fois par semaine, l’équipe discute de chaque
patient, afin d’adapter au mieux
les traitements médicamenteux et
de revalidation dont il bénéficie.
Au quotidien, la collaboration est
plus étroite encore, grâce à une
configuration architecturale expressément demandée par l’équipe au moment de la conception du
nouveau bâtiment : les chambres
des patients et les locaux de revalidation sont situés sur le même
plateau, de manière à assurer une
communication constante entre le
corps médical, le corps infirmier et
les thérapeutes paramédicaux (au
total, plus de cent personnes).
Favoriser l’autonomie
Le programme de soins favorise
la récupération fonctionnelle,
l’amélioration de l’autonomie et
la réintégration familiale, sociale
et professionnelle des patients. Les
infirmières encouragent ainsi les
patients à se prendre en charge,
notamment sur le plan des soins
corporels. Les kinésithérapeutes
et les ergothérapeutes travaillent
la récupération hémodynamique,
respiratoire et locomotrice, mais
également la compensation du
handicap. Les logopèdes prennent
en charge les troubles du langage
et de la déglutition des patients
cérébrolésés. Les déficits cognitifs
(mémoire, concentration) sont
traités par les neuropsychologues,
tandis que les psychologues apportent aux patients et à leurs proches
un soutien de longue durée, tant
pendant leur hospitalisation qu’à
leur retour à domicile. L’éducateur
encourage la resocialisation des
patients ; il est également la personne de référence en matière de
domotique. Les assistantes sociales
aident les patients à accéder à des
aides financières et à des réorientations professionnelles.
Pour faciliter la transition entre le
monde hospitalier et le domicile,
deux appartements thérapeutiques, inaugurés voici déjà quinze
ans, permettent aux patients de
réapprendre les gestes de la vie
quotidienne et de réintégrer la
dossier
> Nouveau centre de revalidation d’Esneux
au service des
Revalidation ambulatoire
En complément du trajet de soins
spécifique aux patients hospitalisés, une partie importante de
l’infrastructure est destinée exclusivement à une patientèle ambulatoire, de plus en plus importante.
Un second plateau thérapeutique,
installé au rez-de-chaussée, comprend ainsi un vaste bassin d’hydrokinésithérapie, plusieurs salles
de kinésithérapie, d’ergothérapie, de gymnastique et de prise en
charge logopédique, ainsi que des
bureaux de consultation pour les
psychologues, les neuropsychologues, etc.
Comme les patients hospitalisés,
les patients ambulatoires du centre de revalidation bénéficient
bien sûr d’une approche interdisciplinaire, essentielle notamment
sur le plan de la continuité des
soins.
Les patients externes du centre
de revalidation sont, d’une part,
d’anciens « pensionnaires » qui, à
l’issue de leur séjour à l’hôpital,
choisissent de poursuivre leur revalidation avec le soutien de la
même équipe, d’autre part, des
patients référés par d’autres centres ou services (par exemple, des
patients qui doivent suivre un
programme de réadaptation suite
à la pose d’une prothèse de hanche, d’épaule ou de genou).
École du dos, revalidation cardiaque et pulmonaire
Les activités ambulatoires ne sont
toutefois pas uniquement destinées à des personnes précédemment hospitalisées pour une pathologie neuro-locomotrice. C’est
ainsi, notamment, que les activités
de l’école du dos du CHU de Liège
seront prochainement transférées
à Esneux, de même que la rééducation des patients fibromyalgiques. Les différentes spécialités
de la médecine physique sont en
outre bien représentées, comme
la kinésithérapie uro-gynécologique, le drainage lymphatique ou
encore l’ostéopathie.
Les infrastructures et les équipements du plateau ambulatoire
seront également utilisés, d’ici
quelques mois, par deux autres
secteurs de la revalidation, actuellement hébergés au Sart Tilman :
la revalidation cardiaque et la revalidation pulmonaire.
nSi les patients hospitalisés pour
un infarctus du myocarde, une insuffisance cardiaque, un pontage
coronaire, une transplantation
cardiaque, etc., bénéficient généralement d’une première phase
de revalidation au cours de leur
séjour à l’hôpital, ils doivent le
plus souvent suivre un programme de revalidation spécifique dès
leur retour à la maison. Les effets
bénéfiques de ce programme sont
une réduction de la mortalité, une
amélioration de la qualité de vie,
une amélioration des paramètres
cardiovasculaires et ventilatoires,
une augmentation de la masse
et de la force musculaires, une
réduction de poids, etc. A l’exception de la réadaptation « douce »
proposée aux insuffisants cardiaques (qui resterait localisée sur le
site du Sart Tilman), ces séances
seront prochainement organisées
à Esneux, de même que les activités de maintien d’un entraînement physique régulier.
nLes patients du centre de revalidation pulmonaire, aujourd’hui
à l’étroit dans une salle du complexe sportif du Blanc Gravier,
bénéficieront eux aussi des locaux
spacieux du centre de revalidation
d’Esneux. Ces patients sont pour la
plupart atteints de broncho-pneumopathie chronique obstructive
(BPCO) ; certains souffrent d’une
insuffisance respiratoire provoquée par le tabagisme, une maladie génétique, un cancer ou un
asthme chronique. Le programme
de revalidation qui leur est destiné a pour but de renforcer leur
musculature respiratoire, avec des
résultats très positifs : diminution
de la mortalité, amélioration de
la qualité de vie et de la performance à l’effort, diminution de
la fréquence des hospitalisations.
En Belgique, seuls quatre centres
de revalidation pulmonaire sont
financés par l’Inami, dont celui du
CHU de Liège.
Dr V. Bartsch
Médecine physique
et réadaptation
fonctionnelle
04 380 91 74
[email protected]
Dr L. Pirnay
Médecine physique
et réadaptation
fonctionnelle
04 380 91 74
laurence.pirnay
@chu.ulg.ac.be
Dr D. Dive
Neurologie
04 380 91 98
dominique.dive
@chu.ulg.ac.be
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vie de famille après de longs mois
d’hospitalisation. Ils constituent
en outre un exemple des adaptations architecturales qui peuvent
aider les personnes présentant un
handicap aigu.
patients
dossier
Un travail d’équipe pour améliorer la qualité de vie des patients
Conçu comme une ample extension de l’ancien bâtiment de l’hôpital d’Esneux, le nouveau centre
de revalidation se caractérise par
une grande luminosité. Les architectes ont veillé à ce que les patients alités profitent d’une vue
agréable sur l’environnement
boisé, la plupart des chambres
sont équipées d’un balcon et les
différentes salles de revalidation
sont spacieuses et ouvertes sur
l’extérieur. Atout supplémen­
taire, la terrasse de la salle à
manger des patients hospitalisés
offre l’une des plus belles vues sur
Esneux.
Détails soignés
Le bâtiment s’inscrit dans une démarche de développement durable. Les matériaux choisis, un bardage en ciment laqué et du bois
d’essence douglas, nécessiteront
très peu d’entretien. Une isolation
thermique importante, couplée à
une toiture verdurisée, assureront
un bon rendement énergétique.
« Ce qui nous a guidés », explique
Daniel Dethier, l’un des architectes impliqués dans le projet,
« c’est une démarche respec­tueuse
des patients et du personnel. »
Conscients des contraintes liées
au long processus de revalidation
imposé aux patients du centre, les
architectes ont travaillé en étroite
concertation avec les représentants de l’équipe soignante. De
l’ergonomie des salles de bain
à l’ameublement spécifique des
chambres, en passant par l’adaptation des commandes pour les
stores ou la télévision, tout a été
pensé pour améliorer le séjour de
longue durée des patients. Certaines chambres réservées aux
personnes les moins mobiles sont
même équipées de domotique.
Dans toutes les chambres, le patient peut piloter depuis son lit
un bras multimédia qui lui donne
accès à internet, à des jeux vidéo,
à la radio, au téléphone et à la télévision. Son mode d’utilisation a
été spécialement étudié pour favoriser l’autonomie des patients,
quel que soit leur handicap.
Un cadre agréable
Commune paisible des bords de
l’Ourthe, Esneux offre deux atouts
supplémentaires aux pensionnaires du centre de revalidation : un
cadre naturel harmonieux et des
commerces de proximité. Deux
atouts qui peuvent jouer un rôle
de premier plan dans le processus
de revalidation, par exemple lorsque l’ergothérapeute propose à
son patient de se rendre au supermarché pour acheter les aliments
nécessaires à la préparation du repas, ou encore, tout simplement,
de l’accompagner chez le glacier
du coin. Des activités « de tous les
jours » qui sont loin d’être anodines pour des patients brutalement
privés de leur mobilité.
Et demain ?
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« Les progrès réalisés depuis plusieurs années par la médecine d’urgence,
les soins intensifs et la neurochirurgie ont amené une croissance importante des activités de revalidation », explique le Pr. Jean-Michel Crielaard,
chef du service de médecine physique et réadaptation fonctionnelle du
CHU de Liège, et à ce titre responsable du centre de revalidation. « En effet, de plus en plus de patients restent en vie, mais ils souffrent de graves
séquelles qui leur imposent un long travail de revalidation. »
Le nombre de lits de revalidation est ainsi passé de 8 à 20, puis à 40 lits.
Et ce n’est probablement pas fini. « L’architecture du nouveau centre a
d’ailleurs été conçue pour permettre l’ajout ultérieur d’une aile de 20
lits, dans la continuité du plateau d’hospitalisation », précise le Pr. Pierre
Gillet, qui vient d’être nommé directeur médical du CHU de Liège.
Le Pr. Crielaard évoque encore d’autres projets destinés à faire du centre
d’Esneux l’un des fleurons européens de la revalidation, comme la création d’un centre de réadaptation au travail qui pourrait proposer aux
patients différentes formations.
pharmacien
au chevet des patients
actualité
Un
Depuis bientôt trois ans, un pharmacien clinicien apporte ses compétences spécifiques aux équipes soignantes. Le point sur une fonction qui prend son essor.
Soins pharmaceutiques
Mais que recouvre cette notion de
« soins pharmaceutiques » ? Alors
que le rôle du pharmacien hospitalier est, traditionnellement, l’acquisition, le stockage, la dispensation, la préparation et le contrôle
des médicaments, la pharmacie
clinique a pour missions d’optimaliser l’efficacité des médicaments,
de minimaliser leurs effets indésirables et de promouvoir leur
utilisation économique, tant à
l’échelle de l’individu qu’à celle de
la société. Le pharmacien clinicien
est présent dans l’unité de soins,
en contact étroit avec l’équipe
thérapeutique. Par ses compétences spécifiques, il participe à
l’amélioration de la qualité et de
la sécurité des soins en cherchant
à prévenir ou à résoudre tout problème lié aux médications.
« Nous contrôlons l’existence
d’éventuelles interactions médicamenteuses, surtout dans le cas
de patients polymédiqués, et nous
discutons avec l’équipe soignante
des meilleures conditions d’admi-
nistration », explique Thierry Van
Hees. Tel médicament peut-il être
broyé pour être administré par
voie nasogastrique ou mélangé
à une compote ? Ce médicament
est-il absolument nécessaire ? A
quel moment de la journée son
efficacité sera-t-elle optimale ?
La dose ne devrait-elle pas être
adaptée ? Les symptômes présentés par le patient ne pourraientils pas être le signe d’une réaction
indésirable ?
Une autre facette de l’intervention du pharmacien clinicien est
la clarification du traitement réellement consommé par le patient
avant son admission à l’hôpital,
sur la base d’un entretien avec
le patient et ses proches et un
contact avec le pharmacien d’officine, voire, dans certains cas, avec
le médecin généraliste.
Projets pilotes
A l’heure actuelle, seules quelques unités de soins du CHU de
Liège bénéficient de cette expérience. Ce sont essentiellement
le service des soins intensifs, le
centre des brûlés, le service de gériatrie et le service d’hématologie
clinique qui sont concernés, mais
plusieurs autres se montrent particulièrement intéressés, comme
la néphro­logie, l’anesthésie-réanimation ou encore la revalidation.
Le groupe de gestion de l’antibiothérapie vient en outre d’être
renforcé par l’engagement d’une
pharmacienne clinicienne chargée de l’analyse des consommations et du suivi des patients sous
antibiotiques à large spectre. Enfin, le service de pharmacie clini-
que développe un projet avec le
département de médecine générale de l’ULg afin d’améliorer
les informations transmises au
médecin traitant via la lettre de
sortie. « Nous souhaitons informer le médecin généraliste et le
pharmacien d’officine des raisons
des modifications de traitement
instaurées pendant le séjour à
l’hôpital », détaille Thierry Van
Hees, « de manière à améliorer la
continuité des soins. »
« Les années à venir vont être cruciales pour le développement de
la pharmacie clinique », conclut le
jeune chef de service, qui pourra
heureusement compter sur de
« nouvelles recrues » grâce à la
modification de la formation des
pharmaciens hospitaliers : cette
spécialisation vient en effet d’être
portée de un à trois ans, la dernière
année pouvant être consacrée à la
pharmacie clinique.
Pr. T. Van Hees
Pharmacie clinique
04 366 81 06
[email protected]
page 1 3 chuchotis
Née aux Etats-Unis, au Canada
et en Angleterre, la pratique des
« soins pharmaceutiques » est en
progression constante dans la plupart des pays européens. Au CHU
de Liège, elle s’est concrétisée au
début de l’année 2008 avec la
création du service hospitalo-universitaire de pharmacie clinique,
dont la direction a été confiée au
Pr. Thierry Van Hees. Aujourd’hui,
l’équipe se compose de quatre
pharmaciens cliniciens, pour une
large part financés dans le cadre
de conventions de recherche.
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