automne 2010 Belgique - België P.P. - P.B. B - 018 N° 33 Autorisation de fermeture B/018 Trimestriel (printemps, été, automne, hiver) – Expéditeur : CHU de Liège – Editeur responsable : Pol Louis, av. de l’Hôpital B35, 4000 Liège – Bureau de dépôt : Liège X – Agrément n° P801120 Bulletin d’information des médecins du Centre Hospitalier Universitaire de Liège Esneux, fleuron de la revalidation Quatre émérites passent le témoin Un pharmacien au chevet des patients > pages 5 à 7 > page 13 page 2 chuchotis > pages 8 à 12 Portes ouvertes page 3 chuchotis Le dimanche 3 octobre, malgré une météo estivale plus propice aux activités de plein air, près de 1 500 visiteurs ont participé à la Journée Découverte Entreprises organisée sur les trois sites hospitaliers du CHU de Liège. Le centre de revalidation d’Esneux, inauguré deux jours plus tôt, a connu un véritable succès de foule. Le site de N.-D. des Bruyères a ouvert les portes de la pédiatrie et de la maternité. Au Sart Tilman, les participants ont eu l’embarras du choix, pas moins de vingt circuits thématiques leur offrant l’occasion de découvrir de manière conviviale les coulisses de la recherche clinique, des salles d’opération, des équipements de pointe ou encore de la logistique. automne 2010 En bref Le centre de revalidation d’Esneux vient d’être inauguré. C’est le thème central de ce numéro. 5 En un coup d’œil, quelques nouvelles du CHU de Liège. Who’s who Direction médicale. Un nouveau directeur médical a pris ses fonctions le 1er octobre. Le Pr. Christian Bouffioux, admis à l’éméritat, passe le témoin au Pr. Pierre Gillet. Eméritat. Le 30 septembre, trois autres personnalités ont accédé à l’éméritat : Jacques Belaiche, chef du service de gastro-entérologie, Jacques Boniver, chef du service d’anatomie pathologique, et Guy Bricteux, chef du service de pédiatrie. 8 Nouveaux chefs de service. La relève des trois jeunes retraités est assurée, avec l’entrée en fonctions dès le 1er octobre de Philippe Delvenne en anatomie pathologique, d’Edouard Louis en gastro-entérologie et de Marie-Christine Seghaye en pédiatrie. Dossier Centre de revalidation 13 Les nouvelles infrastructures du centre de revalidation d’Esneux ont été inaugurées le 1er octobre. Leur conception architecturale privilégie deux trajets de soins : le premier est destiné aux patients hospitalisés, essentiellement atteints de pathologies neurolocomotrices, le second aux patients externes qui souhaitent bénéficier de l’expertise internationalement reconnue du centre de revalidation. N° 33 éditorial Le CHU de Liège a acquis le centre hospitalier de l’Intercommunale Ourthe-Amblève en janvier 1993. Il fusionne avec la clinique des Bruyères près de 10 ans plus tard et il définit un plan multisite dans le cadre du plan COS. Le plan visait à créer des pôles d’excellence sur chacun des sites plutôt que laisser des clones imparfaits du Sart Tilman sur les autres sites et disperser les ressources. C’est ainsi que la haute technologie reste concentrée au Sart Tilman, avec le centre d’oncologie, la radiothérapie, les greffes, etc. N.-D. des Bruyères accueille le pôle « mère et enfant » et la gériatrie. Il reste doté d’un service d’urgences moderne et performant. Esneux abrite la revalidation hospitalière et ambulatoire. L’infrastructure, détaillée dans l’article, est splendide. La visite en vaut la peine. Une polyclinique moderne comptant plus de 25 disciplines y est aussi maintenue. Le centre de revalidation du CHUOA est une réussite ; le Pr. Crielaard, chef de service, qui a suivi et supporté le projet depuis le début, n’a pu cacher son émotion et sa légitime fierté dans son discours inaugural. Certes, cette politique ne fut pas toujours facile à mener, la résistance au changement étant une constante de la nature humaine. Mais le bon sens a fini par prévaloir, ce qui constitue un exploit de nos jours, dans notre pays. Pr. Christian Bouffioux directeur médical honoraire directeur de la rédaction Post scriptum : Votre serviteur vient d’être admis à la retraite. Il continuera cependant à assurer la direction du comité de rédaction de CHUchotis, qui est fier de fêter ses 10 ans. A bientôt, donc. Soins pharmaceutiques Depuis bientôt trois ans, un pharmacien clinicien apporte ses compétences spécifiques aux équipes soignantes. Le point sur une fonction qui prend son essor. Bulletin d’information des médecins du Centre Hospitalier Universitaire de Liège éditeur responsable : P. Louis, Administrateur délégué du CHU (04 366 70 00), av. de l'Hôpital 13 bât. B35 - 4000 Liège - Directeur de la rédaction : Pr. C. Bouffioux Conseil éditorial : A. Bodson, C. Bouffioux, J.P. Delporte, Q. Désiron, V. D’Orio, C. Faidherbe, D. Giet, J.M. Krzesinski, M. Lamy, P. Louis, M. Malaise, G. Pierard Coordination, rédaction et réalisation : A. Pironet ([email protected], 0479 87 30 87) - Photos : © Serge Brison (couverture et p9, 10, 12); © M. Houet Tilt Photographie 2010 (C2, p8, 10, 11, 12); © J.-C. Dessart (p4 à 7); © J.-M. Clajot (p6, 13), C. Ernotte et M. Mathys (CHU) http://www.chuliege.be page 1 chuchotis 2 sommaire EN BREF Coup d’œil sur l’actualité Bienvenue à nos jeunes confrères Le 1er octobre, plus de 80 jeunes médecins, engagés pour la première fois en tant qu’assistants au CHU de Liège, ont été invités à participer à une journée d’accueil organisée sur le site du Sart Tilman. Comité de sécurité Un comité de sécurité des patients vient d’être créé au CHU de Liège pour stimuler la « culture de sécurité » à l’hôpital. Cette démarche s’inscrit dans le cadre des recommandations de l’Organisation mondiale de la santé relayées par le Ministère de la santé en matière de sécurité et de qualité des soins. Parmi les missions du comité, nous retiendrons : formuler des objectifs et les suivre avec des indicateurs, suivre et faciliter des projets portant sur la sécurité des patients et coordonner les activités menées dans ce but, par exemple par le comité d’hygiène hospitalière, le comité médico-pharmaceutique, le groupe de gestion de l’antibiothérapie, le comité du matériel médical ou encore le comité de transfusion. La généralisation de l’usage d’un formulaire de déclaration d’incident est aussi un objectif important, de manière à identifier les points à améliorer dans une optique préventive. page 2 chuchotis Semaine de la mobilité A l’occasion de la semaine européenne de la mobilité, du 16 au 22 septembre, plusieurs actions de sensibilisation ont été organisées sur les sites du Brull, du Sart Tilman et de N.-D. des Bruyères. Plus de 350 personnes – patients, visiteurs, membres du personnel et étudiants – ont reçu des informations sur les possibilités offertes par les transports en commun, par le covoiturage et par le parking de délestage mis en place voici un an au Country Hall. Signalons par ailleurs qu’un rapport de la Direction du transport des personnes du Service public de Wallonie a souligné la qualité exemplaire du service fourni par la navette CHUttle, mise gratuitement à la disposition des utilisateurs du parking de délestage. du CHU La médecine a la cote Cette année, à l’Université de Liège, les aspirants médecins et dentistes sont quatre fois plus nombreux qu’il y a dix ans : ils sont plus de 850 inscrits en premier bac, soit, par rapport à la rentrée 2009, 45 % d’étudiants supplémentaires en médecine et 63 % en dentisterie. Cet engouement nécessite, on s’en doute, de trouver des solutions imaginatives pour conserver des conditions d’enseignement acceptables en dépit d’auditoires bondés. Les enseignants ont ainsi accepté de donner deux fois leurs cours et plusieurs d’entre eux seront filmés pour être mis en ligne sur internet, grâce à une formule de podcasting. D’autres solutions devront être trouvées pour remédier au manque de matériel pédagogique et de locaux pour les travaux pratiques. Du sport, de l’art et des études Pour permettre à ses étudiants de mener de pair des études universitaires et une carrière sportive ou artistique à un niveau élevé, l’Université de Liège a formalisé deux nouveaux statuts d’étudiant sportif et d’étudiant artiste. En plus de la souplesse d’organisation accordée par l’ULg (étalement des cours, aménagement des horaires, accompagnement d’un coordinateur, etc.), ces deux statuts offrent à leurs bénéficiaires un accès privilégié à des services spécialisés du CHU de Liège : urgence sportive, suivi médical, psychologique et diététique pour les étudiants sportifs ; logopédie, rééducation de la voix, psychologie et kinésithérapie pour les étudiants artistes. EN BREF Neuroendocrinologie Du 22 au 25 septembre, le Palais des congrès de Liège a accueilli le 14e congrès international de l’Association européenne de neuroendocrinologie (ENEA). Organisée par le Pr. Albert Beckers, chef du service d’endocrinologie du CHU de Liège et secrétaire de l’ENEA, cette manifestation a permis à quelque 600 participants, issus de 47 pays, de faire le point sur les développements récents de la discipline, ainsi que de découvrir de nouvelles approches thérapeutiques. La soirée inaugurale s’est déroulée dans la nouvelle gare des Guillemins, en présence de l’architecte Santiago Calatrava. Combattre les anévrismes Sida Sol Sous-titrée New insights into an old problem, la seconde réunion internationale sur les pathologies aortiques s’est tenue du 30 septembre au 2 octobre au Palais des congrès de Liège. Elle était organisée par le service de chirurgie cardiovasculaire du CHU de Liège (Pr. Natzi Sakalihasan, spécialiste des anévrismes aortiques, et Pr. Jean-Olivier Defraigne, chef de service), le projet européen Fighting Aneurysmal Disease coordonné par l’INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale, France) et l’Aneurysmal Pathology Foundation. Le service de radiothérapie dirigé par le Pr. Philippe Coucke a présenté le 22 octobre un aperçu des indications et des résultats de la radiothérapie en conditions stéréotaxiques à l’aide du Cyberknife. Cet outil de radiochirurgie encore unique en Belgique est installé au Sart Tilman depuis quelques mois. Parmi les orateurs, signalons la présence de spécialistes de Stanford, Munich, Lille et Rotterdam. Le CHU et l’Université de Liège ont créé une nouvelle asbl, Sida Sol, qui a pour objectifs la prévention primaire, secondaire et tertiaire du sida et des autres maladies sexuellement transmissibles, la recherche-action, la lutte contre les discriminations, la formation et le développement d’actions de solidarité vis-à-vis des publics vulnérables. Sida Sol propose notamment des actions de dépistage et des consultations sexologiques pour les personnes à risque et leurs partenaires (en collaboration avec le centre de référence sida du CHU de Liège). www.sidasol.be Soins intensifs Le CHU sur internet Radiothérapie chirurgicale Traiter le psoriasis Dans le cadre de la Journée mondiale du psoriasis, le 29 octobre, le service de dermatologie organise des ateliers pratiques en collaboration avec les services de pharmacie et de psychologie. Le premier atelier aborde l’influence du psoriasis sur la vie personnelle, affective, sociale et professionnelle des patients. Le second vise à expliquer le mode d’administration des traitements ; les progrès notables dans la formulation galénique et les nouveaux types de traitements locaux seront aussi abordés. Inscription obligatoire au secrétariat de dermatologie : 04 366 80 56 ou 04 366 72 32. Depuis le 30 septembre, une version actualisée du site internet du CHU de Liège est en ligne (www. chuliege.be). Pour offrir à chacun l’information la plus pertinente, elle tient compte de deux types d’utilisateurs : les patients et leurs proches, d’une part, les professionnels de la santé, d’autre part. page 3 chuchotis Le 3 décembre, ce sera au tour du service des soins intensifs (Pr. Pierre Damas) d’accueillir au Palais des Congrès le 30e congrès de la Belgian Society of Intensive Care Medicine, consacré aux thèmes de l’endocrinologie, des modifications du métabolisme et de l’alimentation dans les unités de soins intensifs. EN BREF Coup d’œil sur l’actualité Carmen à l’ORW Destiné à soutenir la recherche médicale au CHU et à l’Université de Liège, le Fonds Léon Fredericq organise le 17 décembre son traditionnel concert de Noël à l’Opéra royal de Wallonie (espace Bavière). C’est le célèbre « Carmen », de Georges Bizet, qui sera au programme, dans une mise en scène de Emilio Sagi et sous la direction musicale de Massimo Donadello. du CHU Des généralistes au Vietnam Informations et réservations : www.fondsleonfredericq.be, tél. 04 366 24 06. Jogging d’Esneux Les spectateurs sont venus nombreux pour encourager les 12 handbikers, les 40 enfants, les 60 marcheurs (valides et en chaise roulante) et les quelque 300 coureurs qui ont participé au Jogging d’Esneux, le 21 août. En fin de journée, un match de tennis en fauteuil roulant a permis de découvrir un autre sport adapté aux personnes à mobilité réduite. Organisée chaque été par le personnel du centre de revalidation d’Esneux, cette manifestation a pour objectifs de promouvoir le sport d’endurance pour la personne handicapée, mais également de récolter des fonds destinés à améliorer le confort et la qualité du séjour des patients fréquentant le centre. page 4 chuchotis CHUchotis a 10 ans Le 9 octobre, à l’occasion de la journée médico-scientifique Synthèse organisée par le conseil médical du CHU de Liège, notre magazine a célébré son dixième anniversaire en compagnie de ses lecteurs. Un grand merci pour votre soutien et votre fidélité ! Du 5 au 22 octobre, une exposition a retracé dans la grande verrière du site du Sart Tilman le travail de coopération mené depuis cinq ans au Vietnam par le département de médecine générale de l’Université de Liège. L’objectif de la coopération est de développer les soins de première ligne dans ce pays où presque tous les médecins travaillent en milieu hospitalier, alors que des soins de proximité pourraient, comme chez nous, présenter une alternative de qualité à l’engorgement des hôpitaux. Accompagnée de photographies réalisées par le Pr. Philippe Burette, l’exposition connaîtra un prolongement virtuel sur le site internet du département de médecine : www.dumg.be. Enfin, les bénéfices du concert que Michel Fugain donnera au Forum de Liège le 12 décembre à 16h serviront à financer la poursuite de cette coopération belgo-vietnamienne. who’s who Le CHU a un nouveau directeur médical Un nouveau directeur médical a pris ses fonctions le 1er octobre. Le Pr. Pierre Gillet succède au Pr. Christian Bouffioux, admis à l’éméritat. Un événement rare : depuis la naissance du CHU de Liège, en 1987, Pierre Gillet est le troisième seulement à occuper ce poste. Après quinze ans à la direction médicale du CHU de Liège, le Pr. Christian Bouffioux vient de raccrocher son tablier de médecin-chef pour mieux endosser celui de chef coq. Originaire de la cité des Gilles, ce bon vivant au caractère bouillonnant compte en effet profiter de sa retraite pour mitonner à ses enfants et à ses petits-enfants osso bucco, navarins et autres savoureux pots-au-feu. Il caresse même le projet de partager sa passion culinaire avec ses confrères, en leur dispensant des cours de cuisine. Mais ce n’est pas parce qu’il est admis à l’éméritat que Christian Bouffioux a l’intention d’abandonner toute activité médicale. Bien au contraire cet urologue renommé poursuit ses activités de consultation et compte bien mettre au service du CHU l’expertise qu’il a accumulée en matière de gestion hospitalière. Parmi les missions qui lui sont aujourd’hui confiées, nous ne pouvons manquer de mettre en avant celle qui tient le plus à cœur aux membres du conseil éditorial de CHUchotis, la direction de la rédaction de notre magazine, que Christian Bouffioux assure avec humour et cordialité depuis deux ans. Nommé directeur médical et médecin-chef en 1995, à la succession du Pr. Fernand Bonnet, le jeune retraité quitte ses fonctions avec la satisfaction d’avoir rempli ses objectifs. Membre fondateur de l’EORTC, prestigieuse organisation européenne pour la recherche et le traitement du cancer, il a contribué à forger le leadership de sa section génito-urinaire, responsable d’un nombre élevé d’études internatio- Pr. Pierre Gillet C’est donc au Pr. Pierre Gillet, jusqu’alors médecin-chef adjoint, qu’on été confiées les rênes de la direction médicale. Comme l’explique ce médecin généraliste (ULg, 1984) et docteur en sciences de la santé publique (ULg, 1997), le poste se caractérise par la conjonction des fonctions de médecin-chef et de médecin-directeur. Le médecin-chef, au sens où l’entend la loi sur les hôpitaux, est responsable nales randomisées. Sur le plan liégeois, il a accompagné les jeunes années de l’hôpital universitaire jusqu’à en faire un hôpital complet (à l’époque, il lui manquait la pédiatrie et la gynécologie-obstétrique), d’une capacité similaire à celle des autres institutions hospitalières de la région (925 lits). Au moment de passer le témoin, Christian Bouffioux est convaincu que le CHU de Liège a réuni les ingrédients nécessaires pour lui permettre de jouer un rôle de tout premier plan dans le paysage hospitalier de notre pays. de l’organisation de l’activité médicale. Le médecin-directeur, de manière plus large, apporte son soutien à la stratégie de l’hôpital comme au personnel soignant, en collaboration avec le conseil médical. Ce rôle se double des aspects liés aux spécificités académiques du CHU de Liège, comme la gestion des connaissances, la reconnaissance des maîtres de stage ou encore le soutien au développement de la recherche clinique et translationnelle. On le voit, le programme du nouveau directeur médical est chargé. Parmi ses priorités, citons le développement de l’activité médicale, le développement de synergies intra et interhospitalières, l’amélioration de la continuité des soins et de la qualité de la prise en charge, le renforcement des relations avec les médecins généralistes ou encore l’augmentation du bienêtre au travail. Pr. Ch. Bouffioux Directeur médical honoraire christian.bouffioux @chu.ulg.ac.be Pr. P. Gillet Directeur médical 04 366 70 09 pierre.gillet @chu.ulg.ac.be page 5 chuchotis Pr. Christian Bouffioux who’s who Trois émérites passent le témoin Le 30 septembre, trois personnalités ont accédé à l’éméritat : les professeurs Jacques Belaiche, chef du service de gastroentérologie, Jacques Boniver, chef du service d’anatomie pathologique, et page 6 chuchotis Guy Bricteux, chef du service de pédiatrie. Pr. Jacques Belaiche Pr. Jacques Boniver Pr. Guy Bricteux Liégeois de cœur, le Pr. Jacques Belaiche est originaire de Paris, où il a mené ses études de médecine et entamé sa carrière. Le 1er octobre 1988, il est nommé à la tête du service de gastroentérologie du CHU de Liège, qui venait d’être installé dans le bâtiment flambant neuf du Sart Tilman. Jacques Belaiche y établira dès le premier jour une collaboration fructueuse avec le Pr. Nicolas Jacquet, chef du service de chirurgie digestive, tant sur le plan clinique que sur le plan académique. Il laisse aujourd’hui à son successeur un service en plein essor, fort du développement de tous les secteurs de la discipline et de la notoriété acquise par plusieurs d’entre eux, comme les maladies inflammatoires de l’intestin, les maladies du foie et l’oncologie digestive. Le Pr. Jacques Boniver est l’une des personnes qui connaît le mieux les rouages de l’hôpital universitaire. Il a non seulement consacré les vingtcinq dernières années à la direction du service d’anatomie pathologique, mais il a également contribué, via le conseil médical, au redressement financier de l’institution et initié, en tant que doyen, le renouveau pédagogique qui caractérise aujourd’hui l’enseignement de la faculté de médecine. Et ce n’est pas l’éméritat qui pourra mettre un terme à cet engagement de chaque instant : Jacques Boniver continuera à piloter plusieurs beaux projets, comme le regroupement des laboratoires d’analyses au sein d’Unilab Lg ou la création d’un centre de recherche translationnelle, sans oublier son investissement au FNRS pour l’opération Télévie. C’est en pratiquant l’aviron devant les fenêtres des enfants hospitalisés à Bavière que Guy Bricteux a approché la pédiatrie. Homme de projets et de défis, il a recréé en 1999 un service de pédiatrie au CHU de Liège, au Sart Tilman d’abord puis, à partir de 2007, à N.-D. des Bruyères. Ce regroupement des activités pédiatriques au sein du pôle « mère et enfant » a donné un nouvel essor à la discipline, notamment en autorisant le recrutement de spécialistes de haut niveau et en développant l’expertise en matière de prise en charge aiguë et de proximité. Le Pr. Guy Bricteux entend d’ailleurs poursuivre dans cette voie, non seulement en conservant une activité médicale à temps partiel, mais également en se mettant au service des projets d’excellence qui seront définis par son successeur. n Claude Ernotte, photographe au CHU de Liège depuis 1970, prend aujourd’hui sa retraite. Passionné de photographie médicale, il a réalisé au cours de sa carrière des centaines de milliers de clichés en salle d’opération, destinés à illustrer les publications, les cours et les conférences de très nombreux spécialistes de l’hôpital. Il a aussi apporté une aide précieuse au magazine CHUchotis, dont il a réalisé la majorité des photos depuis le tout premier numéro, il y a dix ans. who’s who à trois nouveaux chefs de service La relève des trois jeunes retraités est assurée, avec l’entrée en fonctions dès le 1er octobre de Philippe Delvenne en anatomie pathologique, d’Edouard Louis en gastroentérologie et de Marie-Christine Seghaye en pédiatrie. Docteur en médecine de l’ULg (1988), spécialiste en anatomie et cytologie pathologiques (1993) et chef de laboratoire depuis 2004, le Pr. Philippe Delvenne succède au Pr. Boniver avec l’objectif de développer les activités du service en collaboration étroite avec les autres composantes de l’Unilab Lg. Parmi ses projets figurent l’accréditation de toutes les analyses selon la norme ISO 15189, la spécialisation des pathologistes en réponse aux progrès dans divers secteurs de la médecine, l’amélioration de la performance des équipements et, bien sûr, la promotion d’une recherche fondamentale, translationnelle et clinique de haut niveau. Philippe Delvenne souhaite notamment stimuler des projets relatifs au cancer et à d’autres maladies, en matière de dépistage, de diagnostic, de pronostic et de suivi. Pr. Marie-Christine Seghaye Cardiologue pédiatrique, la Pr. Marie-Christine Seghaye succède au Pr. Bricteux. Diplômée de l’ULg (médecine 1983, pédiatrie 1988), elle a poursuivi sa formation en Allemagne, puis dirigé la cardiologie pédiatrique et les soins intensifs chirurgicaux pédiatriques à l’hôpital universitaire d’Aachen. MarieChristine Seghaye met aujourd’hui ses compétences au service de la pédiatrie universitaire liégeoise, tant sur le plan clinique que sur le plan de la recherche. Elle entend développer en priorité les pôles cardiologiques, pneumologiques et chirurgicaux, en collaboration avec les services de médecine adulte concernés, tout en maintenant à un haut niveau les activités existantes en endocrinologie, maladies métaboliques et neurologie. Pr. Edouard Louis Pr. Ph. Delvenne Anatomie pathologique 04 366 24 10 P.Delvenne @chu.ulg.ac.be Pr. E. Louis Gastroentérologie, hépatologie et oncologie digestive 04 366 72 56 edouard.louis @ulg.ac.be Réputé pour ses travaux sur la maladie de Crohn et la génétique des maladies inflammatoires intestinales, le Pr. Edouard Louis est docteur en médecine de l’ULg (1990), hépato-gastroentérologue (1996) et chef de clinique au CHU de Liège depuis 1999. Il succède au Pr. Belaiche avec l’ambition d’impulser une dynamique motivante pour l’ensemble du service et de stimuler le développement de certains secteurs (en priorité l’endoscopie digestive). Sur le plan de la recherche, Edouard Louis entend notamment encourager la mise au point et l’évaluation de nouvelles stratégies diagnostiques et thérapeutiques, ainsi que des projets portant sur la protéomique et la génomique des maladies inflammatoires intestinales, de l’hépatite C et du cancer du colon. Distinctions nLe Pr. Yves Beguin, chef du service d’hématologie clinique, a été élu président de la Belgian Haematological Society (2010-2012). nLe Dr Jorge Arrese Estrada a été nommé consul honoraire du Pérou à Liège. Pr. M.-C. Seghaye Pédiatrie 04 367 94 09 mcseghaye @chu.ulg.ac.be page 7 chuchotis Pr. Philippe Delvenne dossier Esneux, fleuron de la revalidation En inaugurant à Esneux, le 1 er octobre, les nouvelles infrastructures du centre de revalidation, le CHU de Liège boucle un programme ambitieux entamé voici plus de cinq ans : le redéploiement multisite de ses activités hospitalières. Entre 2005 et 2010, les chantiers se sont en effet succédé à un rythme soutenu sur les différentes implantations de l’hôpital universitaire, pour un budget global de plus de 34 millions d’euros. nAu Sart Tilman, sur les hauteurs de Liège, citons la création en 2006 d’une unité d’infectiologie, ainsi que la modernisation de l’unité stérile, qui accueille les patients bénéficiant d’une greffe de cellules souches hématopoïétiques. L’hôpital de jour a également été repensé dès 2007, pour une capacité accrue et un meilleur confort des patients. Plus récemment, en 2009, c’est le service des urgences qui a bénéficié d’un aménagement important de l’espace d’accueil et d’orientation des patients. nA Chênée, le site N.-D. des Bruyères a connu le plus important des chantiers du « plan multisite ». Entamée avec l’installation d’un pôle « mère et enfant » dans des locaux réaménagés (pédiatrie, néonatologie et maternité), cette phase essentielle du redéploiement des activités hospitalières a connu un point d’orgue avec l’inauguration, il y a tout juste deux ans, d’un bâtiment de 5 000 m2. Son rez-de-chaussée offre à la médecine d’urgence un vaste plateau à la pointe du progrès, tandis que le premier étage accueille deux unités de gériatrie dans des locaux fonctionnels et conviviaux. nA Esneux, le site Ourthe-Amblève voit à son tour aboutir un chantier d’une belle ampleur, entamé en 2008. Depuis quelques semaines, les patients du centre de revalidation sont installés dans un tout nouveau bâtiment, conçu dans ses moindres détails pour répondre à leurs besoins spécifiques et leur offrir les meilleures chances de rétablissement. D’autres travaux vont à présent commencer pour rénover les locaux ainsi libérés dans le bâtiment à rue, de manière à y développer les activités de la polyclinique. page 8 chuchotis Une vision stratégique Le « plan multisite », adopté en décembre 2004 par le conseil d’administration du CHU de Liège, est l’un des projets majeurs du plan stratégique de l’institution, dont l’objectif est d’offrir les soins de la plus haute qualité universitaire, accessibles à tous, tout en sauvegardant la pérennité financière de l’institution. privilégie le développement sur chaque site de centres d’excellence, dans une optique de spécialisation et de complémentarité : le pôle « mère et enfant » et la gériatrie sur le site N.-D. des Bruyères, le centre de revalidation sur le site Ourthe-Amblève et les disciplines de haute technologie sur le site du Sart Tilman. Ce plan de redéploiement des activités hospitalières universitaires La qualité de ce plan multisite a été récompensée en 2007 par le prix d’excellence en gestion hospitalière décerné par la société Covidien, sous la présidence de la KUL et de l’Association belge des hôpitaux. Mais la plus belle des récompenses est sans conteste celle décernée par les patients, de plus en plus nombreux à accorder leur confiance au CHU de Liège. dossier > Nouveau centre de revalidation d’Esneux L’hôpital d’Esneux, cent ans d’histoire 1906. Grâce à des mécènes privés, dont Madame MontefioreLévi, un hôpital de 46 lits voit le jour. Jusqu’en 1938, les religieuses de l’Ordre de Saint-Augustin assurent les soins aux malades. 1958. L’hôpital est géré par une intercommunale mixte regroupant 14 communes. 1972. Inauguration d’un nouveau bâtiment. L’hôpital compte 68 lits. 1981. Inauguration d’un nouveau service de gériatrie de 34 lits. 1987. Importante réforme des soins de santé, qui entraîne la suppression des petits hôpitaux. Pour survivre, Esneux forme un groupement avec le CHU de Liège et l’Institut médical provincial de La Gleize. 1993. Fusion avec le CHU de Dans une optique de proximité et de service à la population, la polyclinique polyvalente qui jouxte le centre de revalidation va être développée. Les locaux libérés par le transfert des activités hospitalières dans le nouveau bâtiment seront rénovés dans les prochains mois, de manière à accueillir dans des conditions optimales les patients des nombreuses consultations spécialisées proposées à Esneux. Très appréciée pour sa convivialité, cette polyclinique reçoit annuellement plus de 50 000 patients. Les disciplines actuellement présentes sur le site sont l’anesthésie (bilan préopératoire), la cardiologie, le centre de l’obésité, la chirurgie ostéo-articulaire, la chirurgie plastique et réparatrice, la dermatologie, la diabétologie et maladies métaboliques, la diététique, l’ergothérapie (orthèses), la gastroentérologie, la gynécologie, la médecine gériatrique, la médecine dentaire, la médecine interne-néphrologie, la médecine de l’appareil locomoteur, la neurologie, l’obstétrique, l’oto-rhino-laryngologie, l’ophtalmologie, la pédicurie, la pneumologie-allergologie, la psychiatrie, la psychologie médicale, la revalidation fonctionnelle, la rhumatologie, la sénologie, l’uro-dynamique, l’urologie, l’imagerie médicale et les prélèvements sanguins. 1995. Construction de deux appartements thérapeutiques. 1998. Construction d’une piscine d’hydrokinésithérapie. 2004. Le contrat organisationnel et stratégique (plan COS) du CHU de Liège prévoit de positionner Esneux comme centre d’excellence en revalidation et de renforcer les activités de la polyclinique pour conserver le caractère de proximité de l’implantation. 2010. Inauguration du nouveau centre de revalidation, avec un plateau d’hospitalisation de 40 lits et un plateau destiné aux patients externes, équipé d’un second bassin d’hydrokinésithérapie. page 9 chuchotis Une polyclinique polyvalente Liège. Création d’un service de revalidation fonctionnelle, d’un service de médecine nucléaire et d’une salle d’analgésie. dossier Des infrastructures d’exception La conception architecturale du nouveau centre de revalidation privilégie deux trajets de soins : le premier est destiné aux patients hospitalisés, le second aux patients externes. Tous deux bénéficient de locaux spécifiques, équipés d’un matériel performant. Le plateau d’hospitalisation, situé au premier étage, compte 27 chambres, dont 16 chambres individuelles. Il accueille deux types de patients : Pr. J.-M. Crielaard Chef du service de médecine physique et réadaptation fonctionnelle Responsable du centre de revalidation 04 366 82 41 [email protected] ndes personnes souffrant de lésions neurologiques consécutives, par exemple, à un accident vasculaire cérébral, à un grave traumatisme crânien ou à une blessure de la moelle épinière entraînant une paralysie étendue ; ndes personnes « polytraumatisées » dont les multiples fractures ont nécessité de lourdes interventions chirurgicales, comme la pose de clous, de vis, de plaques ou de prothèses. page 1 0 chuchotis Ces patients sont adressés au centre de revalidation par les services de soins intensifs, de neurologie, de neurochirurgie ou d’orthopédie de différents hôpitaux de la région liégeoise, mais aussi d’un peu partout en Belgique. Preuve de la notoriété acquise par le centre au fil des années, de plus en plus de patients lui sont également référés de l’étranger. Sous la supervision de médecins spécialistes en médecine physique et réadaptation fonctionnelle, les Drs Valérie Bartsch et Laurence Pirnay, et avec la collaboration d’un neurologue, le Dr Dominique Dive, une équipe soignante assure une prise en charge réellement interdisciplinaire. Une fois par semaine, l’équipe discute de chaque patient, afin d’adapter au mieux les traitements médicamenteux et de revalidation dont il bénéficie. Au quotidien, la collaboration est plus étroite encore, grâce à une configuration architecturale expressément demandée par l’équipe au moment de la conception du nouveau bâtiment : les chambres des patients et les locaux de revalidation sont situés sur le même plateau, de manière à assurer une communication constante entre le corps médical, le corps infirmier et les thérapeutes paramédicaux (au total, plus de cent personnes). Favoriser l’autonomie Le programme de soins favorise la récupération fonctionnelle, l’amélioration de l’autonomie et la réintégration familiale, sociale et professionnelle des patients. Les infirmières encouragent ainsi les patients à se prendre en charge, notamment sur le plan des soins corporels. Les kinésithérapeutes et les ergothérapeutes travaillent la récupération hémodynamique, respiratoire et locomotrice, mais également la compensation du handicap. Les logopèdes prennent en charge les troubles du langage et de la déglutition des patients cérébrolésés. Les déficits cognitifs (mémoire, concentration) sont traités par les neuropsychologues, tandis que les psychologues apportent aux patients et à leurs proches un soutien de longue durée, tant pendant leur hospitalisation qu’à leur retour à domicile. L’éducateur encourage la resocialisation des patients ; il est également la personne de référence en matière de domotique. Les assistantes sociales aident les patients à accéder à des aides financières et à des réorientations professionnelles. Pour faciliter la transition entre le monde hospitalier et le domicile, deux appartements thérapeutiques, inaugurés voici déjà quinze ans, permettent aux patients de réapprendre les gestes de la vie quotidienne et de réintégrer la dossier > Nouveau centre de revalidation d’Esneux au service des Revalidation ambulatoire En complément du trajet de soins spécifique aux patients hospitalisés, une partie importante de l’infrastructure est destinée exclusivement à une patientèle ambulatoire, de plus en plus importante. Un second plateau thérapeutique, installé au rez-de-chaussée, comprend ainsi un vaste bassin d’hydrokinésithérapie, plusieurs salles de kinésithérapie, d’ergothérapie, de gymnastique et de prise en charge logopédique, ainsi que des bureaux de consultation pour les psychologues, les neuropsychologues, etc. Comme les patients hospitalisés, les patients ambulatoires du centre de revalidation bénéficient bien sûr d’une approche interdisciplinaire, essentielle notamment sur le plan de la continuité des soins. Les patients externes du centre de revalidation sont, d’une part, d’anciens « pensionnaires » qui, à l’issue de leur séjour à l’hôpital, choisissent de poursuivre leur revalidation avec le soutien de la même équipe, d’autre part, des patients référés par d’autres centres ou services (par exemple, des patients qui doivent suivre un programme de réadaptation suite à la pose d’une prothèse de hanche, d’épaule ou de genou). École du dos, revalidation cardiaque et pulmonaire Les activités ambulatoires ne sont toutefois pas uniquement destinées à des personnes précédemment hospitalisées pour une pathologie neuro-locomotrice. C’est ainsi, notamment, que les activités de l’école du dos du CHU de Liège seront prochainement transférées à Esneux, de même que la rééducation des patients fibromyalgiques. Les différentes spécialités de la médecine physique sont en outre bien représentées, comme la kinésithérapie uro-gynécologique, le drainage lymphatique ou encore l’ostéopathie. Les infrastructures et les équipements du plateau ambulatoire seront également utilisés, d’ici quelques mois, par deux autres secteurs de la revalidation, actuellement hébergés au Sart Tilman : la revalidation cardiaque et la revalidation pulmonaire. nSi les patients hospitalisés pour un infarctus du myocarde, une insuffisance cardiaque, un pontage coronaire, une transplantation cardiaque, etc., bénéficient généralement d’une première phase de revalidation au cours de leur séjour à l’hôpital, ils doivent le plus souvent suivre un programme de revalidation spécifique dès leur retour à la maison. Les effets bénéfiques de ce programme sont une réduction de la mortalité, une amélioration de la qualité de vie, une amélioration des paramètres cardiovasculaires et ventilatoires, une augmentation de la masse et de la force musculaires, une réduction de poids, etc. A l’exception de la réadaptation « douce » proposée aux insuffisants cardiaques (qui resterait localisée sur le site du Sart Tilman), ces séances seront prochainement organisées à Esneux, de même que les activités de maintien d’un entraînement physique régulier. nLes patients du centre de revalidation pulmonaire, aujourd’hui à l’étroit dans une salle du complexe sportif du Blanc Gravier, bénéficieront eux aussi des locaux spacieux du centre de revalidation d’Esneux. Ces patients sont pour la plupart atteints de broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) ; certains souffrent d’une insuffisance respiratoire provoquée par le tabagisme, une maladie génétique, un cancer ou un asthme chronique. Le programme de revalidation qui leur est destiné a pour but de renforcer leur musculature respiratoire, avec des résultats très positifs : diminution de la mortalité, amélioration de la qualité de vie et de la performance à l’effort, diminution de la fréquence des hospitalisations. En Belgique, seuls quatre centres de revalidation pulmonaire sont financés par l’Inami, dont celui du CHU de Liège. Dr V. Bartsch Médecine physique et réadaptation fonctionnelle 04 380 91 74 [email protected] Dr L. Pirnay Médecine physique et réadaptation fonctionnelle 04 380 91 74 laurence.pirnay @chu.ulg.ac.be Dr D. Dive Neurologie 04 380 91 98 dominique.dive @chu.ulg.ac.be page 1 1 chuchotis vie de famille après de longs mois d’hospitalisation. Ils constituent en outre un exemple des adaptations architecturales qui peuvent aider les personnes présentant un handicap aigu. patients dossier Un travail d’équipe pour améliorer la qualité de vie des patients Conçu comme une ample extension de l’ancien bâtiment de l’hôpital d’Esneux, le nouveau centre de revalidation se caractérise par une grande luminosité. Les architectes ont veillé à ce que les patients alités profitent d’une vue agréable sur l’environnement boisé, la plupart des chambres sont équipées d’un balcon et les différentes salles de revalidation sont spacieuses et ouvertes sur l’extérieur. Atout supplémen­ taire, la terrasse de la salle à manger des patients hospitalisés offre l’une des plus belles vues sur Esneux. Détails soignés Le bâtiment s’inscrit dans une démarche de développement durable. Les matériaux choisis, un bardage en ciment laqué et du bois d’essence douglas, nécessiteront très peu d’entretien. Une isolation thermique importante, couplée à une toiture verdurisée, assureront un bon rendement énergétique. « Ce qui nous a guidés », explique Daniel Dethier, l’un des architectes impliqués dans le projet, « c’est une démarche respec­tueuse des patients et du personnel. » Conscients des contraintes liées au long processus de revalidation imposé aux patients du centre, les architectes ont travaillé en étroite concertation avec les représentants de l’équipe soignante. De l’ergonomie des salles de bain à l’ameublement spécifique des chambres, en passant par l’adaptation des commandes pour les stores ou la télévision, tout a été pensé pour améliorer le séjour de longue durée des patients. Certaines chambres réservées aux personnes les moins mobiles sont même équipées de domotique. Dans toutes les chambres, le patient peut piloter depuis son lit un bras multimédia qui lui donne accès à internet, à des jeux vidéo, à la radio, au téléphone et à la télévision. Son mode d’utilisation a été spécialement étudié pour favoriser l’autonomie des patients, quel que soit leur handicap. Un cadre agréable Commune paisible des bords de l’Ourthe, Esneux offre deux atouts supplémentaires aux pensionnaires du centre de revalidation : un cadre naturel harmonieux et des commerces de proximité. Deux atouts qui peuvent jouer un rôle de premier plan dans le processus de revalidation, par exemple lorsque l’ergothérapeute propose à son patient de se rendre au supermarché pour acheter les aliments nécessaires à la préparation du repas, ou encore, tout simplement, de l’accompagner chez le glacier du coin. Des activités « de tous les jours » qui sont loin d’être anodines pour des patients brutalement privés de leur mobilité. Et demain ? page 1 2 chuchotis « Les progrès réalisés depuis plusieurs années par la médecine d’urgence, les soins intensifs et la neurochirurgie ont amené une croissance importante des activités de revalidation », explique le Pr. Jean-Michel Crielaard, chef du service de médecine physique et réadaptation fonctionnelle du CHU de Liège, et à ce titre responsable du centre de revalidation. « En effet, de plus en plus de patients restent en vie, mais ils souffrent de graves séquelles qui leur imposent un long travail de revalidation. » Le nombre de lits de revalidation est ainsi passé de 8 à 20, puis à 40 lits. Et ce n’est probablement pas fini. « L’architecture du nouveau centre a d’ailleurs été conçue pour permettre l’ajout ultérieur d’une aile de 20 lits, dans la continuité du plateau d’hospitalisation », précise le Pr. Pierre Gillet, qui vient d’être nommé directeur médical du CHU de Liège. Le Pr. Crielaard évoque encore d’autres projets destinés à faire du centre d’Esneux l’un des fleurons européens de la revalidation, comme la création d’un centre de réadaptation au travail qui pourrait proposer aux patients différentes formations. pharmacien au chevet des patients actualité Un Depuis bientôt trois ans, un pharmacien clinicien apporte ses compétences spécifiques aux équipes soignantes. Le point sur une fonction qui prend son essor. Soins pharmaceutiques Mais que recouvre cette notion de « soins pharmaceutiques » ? Alors que le rôle du pharmacien hospitalier est, traditionnellement, l’acquisition, le stockage, la dispensation, la préparation et le contrôle des médicaments, la pharmacie clinique a pour missions d’optimaliser l’efficacité des médicaments, de minimaliser leurs effets indésirables et de promouvoir leur utilisation économique, tant à l’échelle de l’individu qu’à celle de la société. Le pharmacien clinicien est présent dans l’unité de soins, en contact étroit avec l’équipe thérapeutique. Par ses compétences spécifiques, il participe à l’amélioration de la qualité et de la sécurité des soins en cherchant à prévenir ou à résoudre tout problème lié aux médications. « Nous contrôlons l’existence d’éventuelles interactions médicamenteuses, surtout dans le cas de patients polymédiqués, et nous discutons avec l’équipe soignante des meilleures conditions d’admi- nistration », explique Thierry Van Hees. Tel médicament peut-il être broyé pour être administré par voie nasogastrique ou mélangé à une compote ? Ce médicament est-il absolument nécessaire ? A quel moment de la journée son efficacité sera-t-elle optimale ? La dose ne devrait-elle pas être adaptée ? Les symptômes présentés par le patient ne pourraientils pas être le signe d’une réaction indésirable ? Une autre facette de l’intervention du pharmacien clinicien est la clarification du traitement réellement consommé par le patient avant son admission à l’hôpital, sur la base d’un entretien avec le patient et ses proches et un contact avec le pharmacien d’officine, voire, dans certains cas, avec le médecin généraliste. Projets pilotes A l’heure actuelle, seules quelques unités de soins du CHU de Liège bénéficient de cette expérience. Ce sont essentiellement le service des soins intensifs, le centre des brûlés, le service de gériatrie et le service d’hématologie clinique qui sont concernés, mais plusieurs autres se montrent particulièrement intéressés, comme la néphro­logie, l’anesthésie-réanimation ou encore la revalidation. Le groupe de gestion de l’antibiothérapie vient en outre d’être renforcé par l’engagement d’une pharmacienne clinicienne chargée de l’analyse des consommations et du suivi des patients sous antibiotiques à large spectre. Enfin, le service de pharmacie clini- que développe un projet avec le département de médecine générale de l’ULg afin d’améliorer les informations transmises au médecin traitant via la lettre de sortie. « Nous souhaitons informer le médecin généraliste et le pharmacien d’officine des raisons des modifications de traitement instaurées pendant le séjour à l’hôpital », détaille Thierry Van Hees, « de manière à améliorer la continuité des soins. » « Les années à venir vont être cruciales pour le développement de la pharmacie clinique », conclut le jeune chef de service, qui pourra heureusement compter sur de « nouvelles recrues » grâce à la modification de la formation des pharmaciens hospitaliers : cette spécialisation vient en effet d’être portée de un à trois ans, la dernière année pouvant être consacrée à la pharmacie clinique. Pr. T. Van Hees Pharmacie clinique 04 366 81 06 [email protected] page 1 3 chuchotis Née aux Etats-Unis, au Canada et en Angleterre, la pratique des « soins pharmaceutiques » est en progression constante dans la plupart des pays européens. Au CHU de Liège, elle s’est concrétisée au début de l’année 2008 avec la création du service hospitalo-universitaire de pharmacie clinique, dont la direction a été confiée au Pr. Thierry Van Hees. Aujourd’hui, l’équipe se compose de quatre pharmaciens cliniciens, pour une large part financés dans le cadre de conventions de recherche.