environnement & cancer en Aquitaine présentation Introduction L’impact de l’environnement sur la survenue de cancers ne fait plus de doute. La part des cancers attribuable à l’environnement est cependant difficile à évaluer et à étudier pour plusieurs raisons. Un cancer peut résulter d’expositions simultanées, successives ou cumulées à plusieurs facteurs de risques et il peut s’écouler plusieurs dizaines d’années entre l’exposition à l’agent cancérogène et l’apparition de la maladie. La susceptibilité génétique individuelle peut également moduler les effets de l’environnement. Objectif Ainsi, les difficultés à démontrer et à caractériser des effets sur la santé, ou l’insuffisance de dispositifs susceptibles de repérer et mesurer d’éventuels risques pour la santé existent encore. Cependant, grâce aux nombreux travaux réalisés dans le monde L’objectif de ces présentations est sur les effets de l’environnement sur les cancers, le Centre Inter- de donner une information sur les national de Recherche sur le Cancer (CIRC) a pu identifier des agents environnementaux reconnus agents susceptibles d’accroître le risque de cancers ou de certains ou suspectés cancérogènes et sur les types de cancers. Au total, en décembre 2014, 971 agents ont été cancers associés. Cette information évalués parmi lesquels 114 agents cancérogènes pour l’homme, est basée sur les connaissances ac- 69 probablement cancérogènes (groupe 2A) et 283 possiblement tuelles validées. cancérogènes (groupe 2B). Il s’agit d’agents chimiques, de mélanges complexes, d’agents physiques, biologiques et de facteurs comportementaux. Le CIRC publie et met à jour le résultat de ses travaux dans des monographies disponibles sur le site www.iarc.fr. Quatre groupe s de cancérogènes Le CIRC définit quatre groupes correspondant à des degrés d’indication de cancérogénicité. Le deuxième groupe est subdivisé en deux. Groupe 1 : agent cancérogène (avéré ou certain) – 114 agents Groupe 2A : agent probablement cancérogène – 69 agents Groupe 2B : agent peut-être cancérogène (cancérogène possible) – 283 agents Groupe 3 : agent inclassable quant à sa cancérogénicité – 504 agents Groupe 4 : agent probablement pas cancérogène – 1 agent Groupe 1 Un agent est classé dans le groupe 1 lorsque les études réalisées ont permis de mettre en évidence une relation positive entre l’exposition à l’agent et la survenue du cancer. Les effets du hasard, de biais et de facteurs de confusion ont pu être exclus avec suffisamment de certitude. Le ou les organes ou tissus cibles principaux sont identifiés, ce qui n’empêche pas que l’agent puisse éventuellement provoquer le cancer sur d’autres localisations. Groupe 3 Le groupe 3 correspond aux agents pour lesquels les études existantes sont insuffisantes pour conclure à l’existence ou non d’une relation de cause à effet, ou bien les données sur le cancer chez l’homme sont indisponibles. Groupe 2 Dans le groupe 2, les études disponibles n’ont pas permis d’exclure avec suffisamment de certitude l’effet du hasard, de biais ou de facteurs de confusion. Le groupe 2A comprend les agents probablement cancérogènes pour l’homme : il n’existe pas de preuve formelle mais des indices concordants pour l’homme et des preuves suffisantes de cancérogénicité expérimentale chez l’animal. Le groupe 2B comprend les agents possiblement cancérogènes pour l’homme : il existe des indications limitées chez l’homme et des indications chez l’animal ou des indications insuffisantes chez l’homme et suffisantes chez l’animal. Groupe 4 Les études disponibles conduisant au classement d’agents dans le groupe 4 présentent des résultats suffisants et concordants et ne font pas ressortir d’association positive entre l’exposition à l’agent et le cancer étudié, quel que soit le niveau d’exposition examiné. À ce jour, un seul agent a été classé dans ce groupe, le coprolactame, monomère entrant dans la composition du nylon. La sélection des agents et des cancers est faite à partir des informations mises à disposition par le site internet Cancer-Environnement, édité par le Centre Léon Bérard, Centre de lutte contre le cancer situé à Lyon (http://www.cancer-environnement.fr/40-Accueil.ce.aspx). Ce site est un portail d’informations sur les risques de cancer en liens avec des expositions environnementales ou professionnelles, à destination des professionnels de santé, des personnes malades et d’autres publics intéressés par la thématique. Les sources du site reposent sur une synthèse des données actuelles de la science. Les informations du site sont élaborées par les membres de l’Unité « Cancer, Environnement et Nutrition » du Centre Léon Bérard (http://www.centreleonberard.fr) et chaque fiche d’information propose une sélection de documents de référence avec des liens vers des ressources et sites internet pour aller plus loin sur un thème. Des extraits de contenus de ce site sont repris dans les fiches. D’autres sources ont également été mobilisées, notamment l’INCa, l’Institut national de lutte contre le cancer (http://www.e-cancer.fr/) et des bases de données disponibles dans le réseau des ORS. deux groupes de fiches cancers et agents Sélectionné à partir des travaux du Centre Léon Bérard et de son site Cancer-Environnement, l’agent choisi induit la présentation d’une ou plusieurs localisations cancéreuses ou inversement le choix d’un cancer induit de présenter un ou plusieurs agents. Fiches « Agents » Les agents présentés sont classés par le CIRC dans les groupes 1, 2A ou 2B. Fiches « Cancers » La première partie de la fiche décrit l’agent, ses caractéristiques, son utilisation et ses liens avérés ou suspectés avec certains cancers. Des données sur l’exposition à l’agent sont ensuite présentées lorsqu’elles sont disponibles dans le cadre d’une observation homogène sur le territoire national et standardisée. Le plus souvent, elles décrivent la situation à l’échelle nationale ou régionale, voire locale dans certains cas. Un point sur la situation de l’exposition en Aquitaine est fait dans la mesure où des informations sont disponibles. La première partie de la fiche présente le cancer, ses caractéristiques, ainsi que des informations sur les causes de son développement. La partie suivante est dédiée à l’épidémiologie du cancer en question. Il s’agit de données d’admissions en affection de longue durée et de données de mortalité. Elles sont déclinées à l’échelle de l’Aquitaine et de ses territoires de santé lorsque les effectifs d’admissions ou de décès sont suffisants. L’analyse est centrée sur les caracté- Dans certains cas, il s’agit de données issues des contrôles ristiques démographiques (sexe et âge), l’évolution dans le d’exposition réalisés dans l’environnement ou milieu de vie temps et la comparaison aux valeurs moyennes nationales. et/ou professionnel. Lorsque les données d’exposition le permettent, une analyse de l’exposition est faite selon des caractéristiques géographiques mais aussi sociales (âge, profession…) afin de faire apparaître des inégalités environnementales. Enfin, les sources documentaires utilisées et les bases de données mobilisées sont citées. La dernière partie de la fiche fait un point sur les facteurs de risques associés à la survenue de ce cancer et présente des études ayant permis de confirmer ou de suspecter le lien entre l’exposition à l’agent et la localisation cancéreuse. épidémiolgie Codes CIM Indicateurs Codes de la 10e classification internationale des maladies (CIM10) Le taux par âge est le rapport d’un effectif de décès retenus pour sélectionner les admissions en ALD et les décès. ou d’admissions en ALD enregistrés au cours d’une Pour les décès, seule la cause initiale du décès est retenue. année et classés selon l’âge à la population moyenne Cancers du système nerveux central : C70 : tumeur maligne des méninges C71 : tumeur maligne du cerveau C72 : tumeur maligne de la moelle épinière, des nerfs crâniens et d’autres parties du système nerveux central du groupe d’âge. Le taux standardisé (ou taux comparatif) de mortalité ou d’admissions en ALD s’exprime en nombre de décès ou admissions en ALD pour 100 000 habitants. Il correspond au taux que l’on observerait dans la région ou le territoire de santé s’ils avaient la même structure par âge que la population de référence (France entière au recensement de 2006). Les taux standardisés éliminent les effets de structure par âge et autorisent les comparaisons entre deux périodes, entre les deux sexes et entre les unités géographiques retenues. Le taux est calculé sur une période triennale. Sources Les décès sont issus de la statistique des décès du CépiDc (Inserm). Les admissions en ALD sont issues de trois régimes d’assurance maladie : régime général (CnamTS), régime agricole (CCMSA), régime des professions indé- Cancers du sang Leucémies C91 : leucémie lymphoïde C92 : leucémie myéloïde C93 : leucémie monocytaire C94 : autres leucémies à cellules précisées C95 : leucémie à cellules non précisées Maladie de Hodgkin C81 : maladie de Hodgkin Lymphomes malins non hodgkinien C82 : lymphome folliculaire non hodgkinien C83 : lymphome diffus non hodgkinien C84 : lymphomes périphériques et cutanés à cellules T C85 : lymphome non hodgkinien, de types autres et non précisés C96 : tumeurs malignes des tissus lymphoïde, hématopoïétique et apparentés, autres et non précisés Cancer du rein C64 : tumeur maligne du rein, à l’exception du bassinet Cancer de la vessie C67 : tumeur maligne de la vessie pendantes (RSI). Les données de population sont de source Insee. Les calculs des taux d’admissions en ALD et de mortalité sont réalisés par SCORE-Santé, site d’information en santé. Ce document a bénéficié de la relecture de membres du Département Cancer Environnement du Centre Léon Bérard, dont le portail d’information des publics cancer-environnement.fr a permis d’élaborer en partie ces fiches. décembre 2014 ____________________________ Document réalisé par l’Observatoire régional de la santé d’Aquitaine 103 ter rue Belleville 33000 BORDEAUX tél. : 05 56 56 99 60 courriel : [email protected] site web : www.ors-aquitaine.org avec le financement du Conseil régional d’Aquitaine