cancers des voies aero-digestives superieures

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CANCERS DES VOIES
AERO-DIGESTIVES
SUPERIEURES
Dr R. NADJINGAR, ORL
16 décembre 2004

EPIDEMIOLOGIE
cancers des VADS :
- 12 % des causes de mortalité par cancer
chez l’homme
- 4ème cancer après ceux de la prostate, des
bronches, du côlon et du rectum (chez
l’homme).
- Pratiquement toujours liés à l’intoxication
tabac +/- alcool
- Risque augmenté si association
tabac+alcool (90% des patients)
risque
risque
risque
risque
1 = sujet ni fumeur ni buveur
X 5 = fumeur modéré
X 18 = fumeur modéré – gros buveur
X 40 = fumeur et buveur excessif
-
-
Moins fréquents chez la femme
(sex-ratio 1/10)
En France, les courbes de mortalité pour
cancers de la cavité buccale , du pharynx et
de l’œsophage, après une courbe
ascendante de 1950 à 1980, a amorcé une
nette diminution, ce qui n’est pas retrouvé
chez la femme

les cancers des vads :
Localisation
• massif facial (sinus maxillaires et
ethmoïde et fosses nasales) : 2 à 3 %
• larynx : 25 %
• Hypopharynx : 15 %
• Oropharynx : 15 %
• Cavité buccale : 16 %
Les CANCERS
PROFESSIONNELS ORL


Par définition : ce sont des cancers
qui ne seraient pas survenus en
l’absence d’exposition à des facteurs
de risque physiques, biologiques ou
chimiques présents sur les lieux du
travail
Peu nombreux car : sous déclarés,
non reconnus en pathologie
professionnelle


Ils résultent du cumul ou de
l’interaction de plusieurs facteurs
professionnels et extraprofessionnels
Nécessité de reconstituer la totalité
du calendrier professionnel pour
repérer l’exposition à des
cancérogènes professionnels.
Principaux cancérogènes
et causes professionnelles

Evaluation du danger cancérogène
Les substances, mélanges de substance
ou situations d’exposition sont classées
en catégories par le CIRC et l’UE
Catégorie 1 : cancérogène certain pour
l’homme
Catégorie 2 : devrait être considéré
cancérogène chez l’homme
(cancérogène probable)
Catégorie 3 : cancérogène possible pour
l’homme
Les substances en catégories 1 et 2
comportent un étiquetage faisant
mention explicite de ce danger et des
restrictions plus ou moins sévères
d’utilisation (interdiction de mise à la
disposition du grand public)

Les niveaux d’exposition à certains
agents cancérogènes sont maîtrisés
depuis de nombreuses années :
exemple : amines aromatiques dans les
K de vessie.
Les expositions à d’autres agents
cancérogènes certains ou probables
restent insuffisamment contrôlées dans
certaines situations professionnelles : le
cas des poussières de bois et des
émissions diesel.
.
La mise en place d’un suivi postprofessionnel spécifique, pour les sujets
ayant été exposés à des agents
cancérogènes, devrait aider à une
meilleure connaissance des causes
imputables aux expositions
professionnelles.
Cancers des cavités nasosinusiennes
(nez et sinus de la face)
Le rôle du tabac et de l’alcool est très
secondaire mais ils peuvent être
associés à des expositions
professionnelles.
Parmi les patients atteints de K de
l’ethmoïde, 90 % sont des
travailleurs de bois

Exposition au bois
• Travaux effectués en atelier, rarement à
l’air libre
• Taches effectuées : ponçage, sciage,
fraisage, rabotage, perçage,…
• Travailleurs les plus exposés : ébénistes,
menuisiers du bâtiment, mais aucune
activité ne peut être exclue
Attention :
aux machines modernes plus performantes à
l’origine de poussières plus fines restant en
suspension dans les ateliers surtout si elles
ne sont pas munies d’un système de hottes
aspirantes.
Souvent les bois sont des bois durs de la
classe des feuillus :
- bois européens : chêne, hêtre, noyer,
frêne, châtaignier, sycomore, cerisier,
merisier,..
- bois exotiques : acajou, palissandre, bois
de rose, teck, sipo, ébène.
Pour les bois artificiels, agglomérés et
contreplaqués ; ils contiennent des
liants et des colles qui jouent un rôle
de co-carcinogène.
A retenir, le rôle possible des
peintures, vernis et solvants
organiques utilisés dans le travail du
bois.
Rôle du facteur « temps d’exposition »:
certaines publications retrouvent un
délai court <5 ans mais, en général,
le temps d’exposition retrouvé par
certains auteurs est de 35 à 45 ans.
La Commission des maladies
professionnelles a fixé un délai
maximum de prise en charge à 30
ans, quel que soit le type
histologique.

Prévention et Dépistage
• Prévention :
l’action du carcinogène est liée à sa
concentration sur la muqueuse
nasosinusienne
il faut donc
diminuer l’empoussiérage ambiant par
une ventilation efficace au poste de
travail et par le port d’un masque
filtrant les particules de petites
dimensions.
• Dépistage :
Arrêté du 28/02/1995 puis en application
de l’article D 461 25 du code de la
sécurité sociale : précise la possibilité
d’une surveillance médicale et
spécialisée ORL tous les 2 ans avec
examens radiologiques pulmonaires et
des sinus de la face, complétés
éventuellement, par 5 à 6 coupes
frontales par scanner du sinus (pris en
charge par le fond d’Aide sanitaire et
sociale)
La pratique d’un interrogatoire
professionnel approfondi ne doit pas
être négligé devant tout cancer du
massif facial dans l’intérêt du patient
ou de ses ayants droits.

Signes cliniques :
• obstruction nasale chronique
• Rhinorrhée
• Hypo ou anosmie
• Épistaxis
• + évocateurs si les signes sont
unilatéraux

Signes plus spécifiques :
• Douleur faciale
• Névralgie du V
• Trismus
• Gonflement jugal
• Diplopie et troubles oculomoteurs
• Baisse d’acuité visuelle
• Paralysie oculomotrice

Bilan :
• Endoscopie + biopsies
• Scanner
• IRM

Traitement :
• Chirurgie
• Radiothérapie
• Chimiothérapie

Résultats :
• Suivi à 5 ans : 20-30 % pour les carcinomes
épidermoïdes, les sarcomes squelettogènes,
les mélanomes malins
• Suivi à 5 ans : > 50 % pour les
adénocarcinomes, cylindromes,
esthésioneuromes olfactifs, lymphomes
Larynx

L’incidence la plus élevée en
France au sein de la C.E.E.

Signes cliniques
• Dysphonie
• Dysphagie
• Dyspnée
• Adénopathie cervicale

Bilan
• Panendoscopie + Biopsies
• T.D.M.

Traitement
• Chirurgie : partielle ou totale
• Radiothérapie
• Chimiothérapie
CONCLUSION
Rôle prépondérant de la médecine du travail
dans la prévention des cancers ORL
professionnels d’autant qu’il existe une
discordance évidente entre le nombre de
tumeurs déclaré et les statistiques de
mortalité des travailleurs de bois.
Ceci semble lié à l’absence de déclaration
lorsque le diagnostic est établi après l’âge
de la retraite
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