Université Denis Diderot (Paris 7) M2 de Mathématiques fondamentales 2012-2013 Topologie algébrique I Séance de TD n◦ 1 12 septembre 2012 Exemples d'espaces topologiques. 1 Espaces pro jectifs réels n, Pour tout entier naturel on dénit l'espace quotient RP n = Rn+1 \ {0} ∼ ∼ est dénie sur Rn+1 \ {0} par : x ∼ y ⇔ ∃t ∈ R∗ , y = tx. \ {0} −→ RP n la projection canonique et on utilisera aussi la notation où la relation d'équivalence On note π:R n+1 : π(x1 , . . . , xn+1 ) = [x1 , . . . , xn+1 ]. 1. Montrer que RP n est connexe et que l'application 2. Montrer que RP n est séparé. Indication : considérer d'abord deux points restriction de π à l'hyperplan 3. Montrer que la restriction de En déduire que n 4. On note S+ RP n H = {xn+1 = 1} π à Sn π est ouverte. [x1 , . . . , xn+1 ] de RP n tels que induit un homéomorphisme entre est compact. = {(x1 , . . . , xn+1 ) ∈ S n , xn+1 > 0} Montrer que la restriction de π à n S+ xn+1 6= 0. Montrer que la est un plongement. Conclure puis passer au cas général. Sn ∼ Sn. n S+ entre ∼ et RP n . et RP n . l'hémisphère nord de induit un homéomorphisme 5. On dénit l'application f : Dn x 2 Soit 7−→ Sn p + x, 1 − kx|2 Dn . x ∼ −x pour x ∈ ∂Dn n n−1 Montrer que RP s'obtient à partir de RP par attachement d'une cellule de dimension n. n−1 Indication : considérer le quotient injectif de l'application g : RP q Dn −→ RP n dénie par g([x]) = [x, 0] n−1 n pour [x] ∈ RP et g(x) = [f (x)] pour x ∈ D . Montrer que 6. −→ n π|S+ ◦f est une application quotient et en déduire que RP n ' Recollement de deux variétés suivant leurs bords M et N deux variétés compactes à bord de même dimension g : N −→ N un homéomorphisme. Montrer que : et f : ∂N −→ ∂M un homéomorphisme de leurs bords. Soit M ∪f ◦g|∂N ' M ∪f N En d'autres termes, la variété recollée se prolonge à N. M ∪f N ne change pas si on compose f par un homéomorphisme de ∂N qui Université Denis Diderot (Paris 7) M2 de Mathématiques fondamentales 3 Séance de TD n◦ 1 2 Exemples de recollements en dimension 3 : les espaces lenticulaires. Pour toute matrice q p M= s r ∈ GL2 (Z) l'application hM : S 1 × S 1 (u, v) est un homéomorphisme du tore S 1 × S 1 ⊂ C × C. LM = D2 × S 1 ∪hM D2 × S 1 = −→ 7−→ S1 × S1 (uq v s , up v r ) On dénit l'espace D2 × S 1 q D2 × S 1 (x, y) ∈ ∂(D2 × S 1 ) ∼ hM (x, y) ∈ ∂(D2 × S 1 ) C'est une variété topologique de dimension 3, sans bord, compacte et connexe. 1. Montrer que pour M= 2. Montrer que pour M= 0 1 1 0 1 0 0 1 , on a LM ' S 3 . , on a LM ' S 1 × S 2 . D2 × S 1 ⊂ C × C 3. On appelle twist méridien du tore solide t : D2 × S 1 (u, v) Soit q p M= s r −→ 7−→ l'application D2 × S 1 (uv, v) ∈ GL2 (Z). q s + nq n ∈ Z, LM ' LAn où An = . p r + np q −s 0 0 ' LM où M = ∈ GL2 (Z). p −r a. Montrer que pour tout b. Montrer que LM c. En déduire que LM ne dépend (à homéomorphisme près) que du couple d'entiers premiers entre eux Cette variété est appelée espace lenticulaire de paramètres p et q et est notée 4. Avec les mêmes notations qu'à la question précédente, montrer que pour tout LM ' LBn , où En déduire que 5. Montrer que Bn = L(p, q) q + np p s + nr r ne dépend que de . q modulo L(−p, −q) ' L(−p, q) ' L(p, q). 6. Montrer que si qq 0 ≡ ±1[p] 7. Montrer que le π1 (L(p, q)) ' Z/pZ. alors L(p, q) ' L(p, q 0 ). p. L(p, q). n∈Z : (p, q).