restitue Diagnostic écologique du Marais de Bousignies Site n° 3100507 : Marais de Bousignies Année 2010 Bénéficie du soutien financier de : Direction Régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement 24 JANVIER 2010 – Diagnostic écologique Marais de Bousignies 1 24 JANVIER 2010 – Diagnostic écologique Marais de Bousignies 2 SOMMAIRE I. DESCRIPTION DU PROJET .............................................................. 4 A. B. C. D. Cadre du projet .............................................................................................................. 4 Localisation..................................................................................................................... 4 Les données disponibles ................................................................................................ 7 Les partenaires ............................................................................................................... 7 II. INVENTAIRE ODONATE............................................................... 7 A. B. Protocole - établir un état des lieux............................................................................... 7 Résultats et analyse........................................................................................................ 9 1. Résultats..................................................................................................................... 9 2. Bibliographie et analyse ........................................................................................... 11 C. LIMITE DE L’ETUDE ODONATE...................................................................................... 12 D. PRECONISATIONS DE GESTION .................................................................................... 12 III. INVENTAIRE AMPHIBIEN – Triton crêté.................................... 13 A. Biologie......................................................................................................................... 13 Le Triton crêté .......................................................................................................... 13 Rappel : Niveau de protection et sensibilité des amphibiens.................................. 13 B. Protocole de départ ..................................................................................................... 14 C. Résultats....................................................................................................................... 16 1. 1ère visite................................................................................................................... 16 2. 2éme visite ............................................................................................................... 17 3. 3ème visite ............................................................................................................... 18 4. Données supplémentaires ....................................................................................... 18 5. Synthèse des inventaires.......................................................................................... 19 D. LIMITE DE L’ETUDE AMPHIBIEN ................................................................................... 19 E. ANALYSES ET PRECONISATIONS DE GESTION .............................................................. 19 1. 2. IV. Observations supplémentaires– Papillon ................................. 20 24 JANVIER 2010 – Diagnostic écologique Marais de Bousignies 3 I. DESCRIPTION DU PROJET A. Cadre du projet Par le biais d’une convention entre la FRC 59/62, la commune de Bousignies (propriétaire), la Société de chasse de Bousignies et le Parc naturel régional Scarpe-Escaut, la FRC est chargée d’une manière générale de la gestion écologique du site. La durée de la convention est de 5 ans. Dans le but de réaliser un plan de gestion tenant compte des habitats et espèces de la Directive habitat, la FRC souhaite améliorer la connaissance du site en réalisant des inventaires faune/flore en donnant une priorité aux groupes Amphibien et Odonate directement inféodés aux zones humides, milieux caractéristique du marais de Bousignies. Par ailleurs, d’après la fiche descriptive du site Natura 2000 (FR3100507) l'importance et l'éclatement spatial des réseaux aquatiques (mares, fossés, chenaux...) expliquent par ailleurs le rôle majeur de ce site pour le maintien du Triton crêté (Annexe II). Ces inventaires pourront nous préciser ou non la présence du Triton crêté, espèce de la Directive habitat. Les inventaires odonates permettront de révéler ou non la présence de Leucorrhine à gros thorax (Leucorrhinia pectoralis), espèce (annexe II de la directive habitat) présente à l’échelle du site Natura 2000 mais de manière non significative. Il semblerait tout de même qu’il soit difficile de re-contacter cette espèce. Les inventaires floristiques et habitats ainsi que l’étude hydraulique du site a été confié respectivement à un bureau d’étude « Rainette environnement » et au PNR Scarpe Escaut. B. Localisation Le marais se situe dans le département du Nord, dans la vallée de la Scarpe. La commune de Bousignies est propriétaire des parcelles A0 782 et A0781 d’une surface de 1 ha 60a 80ca (voir plan). Ces deux parcelles sont le site d’étude. Le marais de Bousignies est inclus dans un périmètre Natura 2000, numéro FR 3100507 Cf plan : contexte géographique et naturel du Marais de Bousignies. Lors des relevés « odonates et amphibiens », les niveaux d’eau ont été relevés qualitativement de manière subjective pour permettre de préciser l’autochtonie des espèces. 7 avril : L’ensemble des mares sont en eau, la mare au sud (M1) déborde sur la prairie sud.(plusieurs centimètres) 3 mai : le niveau d’eau de la mare nord (M2) a diminué par rapport au premier passage ainsi que le niveau d’eau dans la prairie. 24 JANVIER 2010 – Diagnostic écologique Marais de Bousignies 4 Le 4 juin : La mare nord en grande partie gorgée d’eau (disparition de l’eau « libre ») (M2) Mare du fond (D1) : lame d’eau (environ 30cm) Périphérie de la mare sud (M1), secteur des touradons en assec. Le 23 juin : Mare à droite (M2), du fond (D1), fossé (D4) et queue de la mare (M1) (zone à touradons de carex) asséchés. Le 19 juillet : Toutes les mares sont asséchées. D2 D1 D3 M2 R1 M1 D4 R2 Donnée Lidar –DREAL Nord Pas-de-Calais © Aerodata France 2008 Relevé topographique et localisation des différents secteurs (cf étude hydraulique réalisée par le PNR Scarpe escaut) 24 JANVIER 2010 – Diagnostic écologique Marais de Bousignies 5 24 janvier 2010 – Diagnostic écologique Marais de Bousignies C. Les données disponibles La Fédération régionale des chasseurs du Nord - Pas de Calais a fait une demande pour l’obtention de données existantes centralisées par le GON dans le cadre du RAIN. Les données demandées concernent les amphibiens et odonates à l’échelle de la commune, du site et plus spécifiquement les données amphibiens présentes dans un rayon de 500 mètres autour du site. La demande est actuellement en cours de traitement. D. Les partenaires Le PNR Scarpe Escaut, via Jérôme Bacquaert, a contribué à la réalisation des inventaires de terrain pour les amphibiens. II. INVENTAIRE ODONATE A. Protocole - établir un état des lieux. Nous nous sommes référés à la méthodologie de l’Inventaire cartographique des Odonates de France - INVOD - (DOMMANGET, 2002). La méthode consiste à prospecter, en parcourant les zones les plus propices à la présence de ces espèces, en milieu de journée, par temps calme et chaud. La SFO préconise 4 relevés par an de mai à octobre. Toutefois à partir de septembre l’activité des libellules diminue généralement dans le nord de la France. Pour réaliser un inventaire complet, la SFO recommande une durée de 1 à 3 ans. Les prospections sont effectuées, à proximité des zones en eau où ont lieu les émergences et la reproduction. Les zones annexes sont également visitées en particulier pour observer les individus en période pré reproductive (dite de maturation) et de chasse pour les grands Anisoptères. Les imagos (adultes) sont capturés à l’aide d’un filet entomologique, identifiés sur place et relâchés. Dans certains cas, lorsque les espèces sont identifiables à vue et qu’il y a un grand nombre d’individus (Pyrrhosoma nymphula, Libellula depressa…), elles ne sont pas capturées afin d’éviter les captures inutiles ou pour faciliter les comptages ou les estimations. Les observations sont consignées dans un formulaire. Il s’agit d’un inventaire qualitatif et non quantitatif. Le nombre d’individus observés est renseigné mais simplement à titre indicatif. Notons que le nombre absolu d’individus observé est indiqué avec des chiffres arabes et que les estimations le sont en chiffres romains selon la classification INVOD : 24 janvier 2010 – Diagnostic écologique Marais de Bousignies Tableau n° 1 : Classes des effectifs d’imagos Classes I II III IV V Estimations 1 individu 2 à 10 individus 11 à 50 individus 51 à 100 individus Plus de 100 individus D’après le protocole INVOD une preuve de développement larvaire est indispensable pour prouver l’autochtonie chez les Anisoptères. En revanche, pour les Zygoptères la présence de populations et des comportements de reproduction sont suffisants (DOMMANGET, 2002). Il est toutefois nécessaire d’assurer le suivi du site pendant au moins trois ans. L’identification des larves et exuvies peut permettre également d’inventorier des espèces qui sont difficiles à capturer (en particulier les Aeshnidae) ou non observés lors des prospections. L’exuvie est la dépouille vide laissée par la larve de libellule lors de sa mue. Peu de détails la différencient de la larve qui a terminé sa croissance. La plupart des espèces émergent sur des tiges de plantes au-dessus de la nappe d’eau ou sur le rivage. Cependant, cela peut varier fortement selon les espèces, certaines peuvent s’observer par exemple à plusieurs mètres des berges. La recherche d’ exuvies est faite au même moment que les imagos mais elle a lieu également lors des relevés botaniques. Le bureau d’étude responsable des inventaires botaniques a donc été sollicité. La recherche de larves pourra se faire avec un filet troubleau en différents points de la mare. Remarque : Il a été fait le choix de ne pas procéder à la capture de larve de libellules. L’identification est particulièrement délicate et notamment la manipulation d’individu vivant mais aussi parce que l’identification est rendu difficile en fonction de l’avancé de la larve dans son processus de mutation (les critères n’étant pas toujours apparents, il faut alors élever les larves...). Par ailleurs, le fort taux de recouvrement de la végétation sur le marais de Bousignies aurait rendu difficile la prospection avec un troubleau Vu l’assèchement rapide des mares et la reproduction de Foulques et autres oiseaux, la recherche d’exuvies, moins « perturbatrice » sera privilégiée. Pour nous assurer de l’autochtonie des espèces, la recherche d’exuvie sera entreprise. Ceci permet de ne pas tuer ou endommager un insecte vivant Les exuvies seront déterminer à la loupe binoculaire et avec les clés de détermination de la SFO (HEIDEMANN, SEIDENBUSCH, 2002 et DOUCET G., 2010). La présence d’exuvies garantie la reproduction de l’espèce sur le site. Grâce à certains indices, un degré d’autochtonie (capacité à terminer un cycle complet ou production d’une descendance imaginale) est déterminé en suivant une grille de lecture (Le Héron N°40, mars 2007). Il ne faut pas oublier que l’habitat potentiel est celui de la phase larvaire de l’espèce. 24 janvier 2010 – Diagnostic écologique Marais de Bousignies B. Résultats et analyse Remarque : différence et adaptation par rapport au protocole de départ : Il a été effectué 5 passages « protocolaires » de mai à septembre, deux passages complémentaires pour confirmer la détermination de certaines espèces et un passage supplémentaire début octobre et une observation ponctuelle, le 2 septembre lors d’une visite du site. Il est à noter qu’aucune larve n’a été trouvée lorsque des coups de troubleau ont été donnés pour la recherche d’amphibien, ce qui renforce le choix de ne pas rechercher des larves. Par ailleurs le faible niveau d’eau en plus du taux de recouvrement important de la végétation ne le permettait pas. 1. Résultats (cf. tableau page suivante) Contact : Fi = Capture filet / T = Troubleau / V = Vu / P = Photo 24 janvier 2010 – Diagnostic écologique Marais de Bousignies N° Effectif Localisation ♂ ♀ ? 1 Mare à gauche Espèce Aeschna sp affinis Anisoptere : Anax ? 04/06/2010 Coenagrion sp scitulum 23/06/2010 Coenagrion sp 19/07/2010 Comportement Autochtonie 04/06/2010 Lestes barbarus 24/08/2010 02/09/2010 07/06/2010 19/07/2010 Mare de droite Mare à gauche III Mare à droite et au fond Mare à droite (principalement) sur les berges et megaph Principalement sur les mares III Cœur copulatoire et vol (toutes asséchées) Plutôt présente sur la partie II gauche du site 1 1 mare au fond à droite cœur copulatoire 1 mare 1 1 En vol x Libellula depressa SP : Anax imperator x 07/06/2010 Mégaphorbiaie layon 23/06/2010 Sympetrum sanguineum II 24/08/2010 II 13/10/2010 néant néant possible Vu, Ph,FI Ad Vu, Ph, Vu Ad Vu Vu Vu Mare au fond (seche), fossé et queue d’étang, entrée du site II 19/07/2010 possible certaine 1 29/09/2010 Ad III 23/06/2010 23/05/2010 Ad Néo Vu Vu FI,Ph Vu 1 07/06/2010 19/07/2010 Contact Chasse à proximité du sol 23/05/2010 1 Stade 1 II Etang de gauche Cœur copulatoire et chasse Etang de gauche et chemin Ponte ( mare asséchée) néant néant néant néant 24 janvier 2010 – Diagnostic écologique Marais de Bousignies probable possible aucune preuve Emergence Vu, Ph et exuvie Ad Vu Ph, Fi Neo Ad Vu, Fi Vu, Ph,FI Ad Vu, Ph,Fi néant néant néant néant 2. Bibliographie et analyse a) Bibliographie Description des espèces présentes : d’après Larves et exuvies des libellules de France et d’Allemagne par Harald HEIDEMAN et Richard SEIDENBUSCH (publié par la SFO, 2002, 415 p.) Larves de : Sympetrum sanguineum L’espèce est présente dans les eaux stagnantes de diverses natures, pourvu qu’il y ait une ceinture d’atterrissement avec des hélophytes denses, mais pas trop hauts. Il affectionne les rivages à pente faible et à niveau variable. *Les couples reproducteurs ont tendance à laisser tomber les œufs sur la terre humide qui sera plus tard inondée. Lestes barbarus : présentent dans les eaux stagnantes, peu profondes, fortement envahies par la végétation, souvent de petites tailles, à niveau variable. Des joncs ou des laîches sont les hélophytes typiques. Si le milieu est desséché à la période de ponte, la femelle n’a que deux possibilités : ou elle pond sur un milieu assec ou cherche un nouvel habitat. [L’espèce est néanmoins sensible aux sécheresse précoces, qui interdisent le développement des larves aux printemps. (GRAND D., BOUDOT J.P,2006) ] Libellula depressa Larves présentes sur des pièces d’eau stagnantes, peu profondes et claires. Il s’agit d’une espèce pionnière. Quoiqu’elle aime l’eau libre, dépourvue de végétation, les plantes riveraines sont favorables. Elles servent de perchoir à l’imago. Les zones de profondeur très faible, surtout à proximité du rivage, se prêtent particulièrement à la ponte. Aeschna affinis : présente dans les petites pièces d’eau stagnantes, peu profondes, ensoleillées et fortement envahies par la végétation ou dans les zones d’atterrissement des étangs. L’espèce trouve les conditions les plus favorables quand l’eau est devenue presque invisible sous la densité d’hélophyte. La larve met deux ans à se développer, une seule année si les conditions sont favorables. L’espèce peut survivre à l’assèchement estival. b) ANALYSE La découverte en juin, de l’exuvie de Sympetrum sanguineum nous permet de démontrer qu’il y a eu un cycle de complet de vie complet abouti en 2010. L’espèce devrait continuer à utiliser le site en effet, un couple formant un coeur copulatoire a été observé ainsi qu’une femelle en train de pondre dans la mare de gauche. Les seules espèces contactées utilisent comme milieu de reproduction d’après la bibliographie des zones en eau peu profondes, ou présentant des zones d’atterrissement et une végétation importante, ce qui caractérise le marais de Bousignies. Ces espèces sont également présentes car elles ont su s’adapter face à l’assèchement estival. 24 janvier 2010 – Diagnostic écologique Marais de Bousignies La Leucorrhine à gros thorax (Leucorrhinia pectoralis) Cette espèce de la Directive habitat, notée dans le formulaire standard des données(FSD) du site, a été recherchée. Les inventaires du site n’ont pas permis de la contacter. La Leucorrhine émerge de la mi-mai jusque début juin (correspond à deux passages réalisés) La bibliographie nous confirme que cette espèce sera difficilement présente sur un milieu comme celui du Marais de Bousignies actuel. En effet, la larve de cette espèce est présente « dans les zones, d’atterrissement à un stade intermédiaire, où les hélophytes et hydrophytes envahissent l’eau sans atteindre une densité trop grande. Avant et après ce stade on ne trouve pas cette espèce. Actuellement les pièces d’eau situées en marges des tourbières sont sans doute les habitats préférés mais l’espèce n’est pas inféodées aux tourbières. » C. LIMITE DE L’ETUDE ODONATE Pour certaines espèces, le stade larvaire dure plusieurs années (exemple Aeschna affinis), cet inventaire ponctuel n’est donc pas exhaustif mais on peut cependant considérer qu’il nous donne un premier aperçu des espèces présentes. Il peut également servir de base à un éventuel suivi. Le fait que l’inventaire n’a eu lieu qu’une seule année ne nous permet pas de préciser si les populations présentes et notamment celle de Lestes barbarus le sont de manière permanente, intermittente ou accidentelle. Par ailleurs la recherche, d’exuvies est limité sur le site par une végétation dense (mégaphorbaie). Pour preuve la seule exuvie trouvée, était dans le chemin principale. . Autres espèces vu à proximité du site sur des mares en eaux : Ischnura elegans Agrion élégant Enallagma cyathigerum Agrion porte-coupe Erythromma najas L’agrion aux yeux rouges D. PRECONISATIONS DE GESTION De manière générale, la création de zones plus profondes, évitant l’assèchement d’une partie de la mare et avec une végétation moins dense serait favorable à d’autres espèces. Cette zone qui resterait en eau plus longtemps permettrait de créer une zone refuge lorsque le reste de la mare s’assèche à l’étiage et faciliter ainsi l’accomplissement d’un cycle complet de développement Le creusement doit être suffisant pour supporter l’étiage de la mare et le déficit hydrique en fin d’été mais aussi éviter le comblement rapide par l’accumulation des vases et des débris organiques, qui se déposent d’abord aux endroits les plus profonds de la mare. La présence de zone en eaux libres permanente permettrait de diversifier le cortége de libellules 24 janvier 2010 – Diagnostic écologique Marais de Bousignies III. INVENTAIRE AMPHIBIEN – Triton crêté A. Biologie 1. Le Triton crêté Le cycle complet du Triton crêté passe par une phase larvaire qui durent environ 3 mois, la métamorphose des larves a donc lieu courant juillet ! A long terme la baisse prématurée des niveaux d’eau peut mettre en danger la survie des larves de triton et des autres espèces tardives. D’après Godin J.[coord] 2003, la phase aquatique du Triton crêté commence dès le mois de mars et se poursuit jusqu'en septembre-octobre et c’est seulement à partir de la période juillet à septembre que les larves se métamorphosent en juvéniles. Leur dispersion est limitée à environ 500 m Mais si l’assec survient après fin juillet, on peut considérer que la majorité des larves auront eu la possibilité de mener à bien leur métamorphose ( Cordiez B, Legros S., 2007). En France, les adultes restent plus ou moins longtemps dans l’eau, la migration post nuptial peut ainsi s’étaler jusqu’en octobre (remarque FRC :ce qui ne semble pas être le cas sur Bousignies). Les individus s’éloigne de quelques mètres à quelques centaines de mètres. L’hivernage commence ensuite vers la mi-novembre. Le Triton crêté peut trouver refuge dans un terrier de rongeur, dans la litière de la végétation ou encore dans une cave. (ACEMAV coll., 2003). 2. Rappel : Niveau de protection et sensibilité des amphibiens Tableau issu de : Godin J.[coord.] Partez à la rencontre de la biodiversité : les amphibiens et reptiles liés à l’eau du bassin Artois Picardie, 2003 24 janvier 2010 – Diagnostic écologique Marais de Bousignies B. Protocole de départ Le protocole utilisé se base sur le protocole du programme MARE (Milieux où les Amphibiens se Reproduisent Effectivement). Ce programme a pour objet de suivre la dynamique des espèces d’Amphibiens à travers l’évolution temporelle du nombre de colonies reproductrices sur un territoire donné. Notre inventaire se veut qualitatif, le protocole MARE sera donc à adapter. On cherche à connaître les différentes espèces présentes sur le marais et qui se reproduisent. On cherche donc à définir la présence d’une espèce et non quantifier sa population. Une photo panoramique du site, à la mi-saison, permettra de le caractériser dans son environnement. Elle servira ultérieurement à suivre son évolution. On notera l’angle de prise de vue, en visant le centre du point d’eau, par rapport au nord magnétique et la distance par rapport à la berge » (source : programme MARE) a) Prospection : Au vu de la surface du site, 1h30 environ semble justifié pour prospecter l’ensemble du site. En effet, le site étant entièrement accessible et d’une surface de prospection totale en eau raisonnable, il est fait le choix d’inventorier l’ensemble du site. Le temps de prospection doit être sensiblement le même d’une visite sur l’autre. b) Nombre de visites par an Le site sera visité 3 fois au cours de l’année, « une première fois en début, une deuxième fois en milieu et une troisième fois en fin de saison de reproduction, de manière à couvrir toutes les espèces, précoces ou tardives, et à pouvoir conforter les indices de reproduction. Par exemple : chants, parades nuptiales ou pontes lors de la première visite, puis larves ou têtards lors de la deuxième visite, puis enfin imagos lors de la dernière visite. » (source : programme MARE) c) Dates des visites À titre indicatif, la date de la première visite sera calée sur la période de reproduction de Rana temporaria, Bufo bufo. Celle de la deuxième visite, sur la reproduction de Bufo calamita, Hyla arborea. Celle de la troisième visite, sur la reproduction des grenouilles vertes et l’émergence des premiers imagos. d) Horaires des visites Certaines espèces sont plus facilement détectées de nuit, d’autres de jour, selon leur rythme d’activité, la saison et selon que l’on cherche à repérer des chants, des pontes, des larves ou des adultes. 24 janvier 2010 – Diagnostic écologique Marais de Bousignies « D’une manière générale, il faut inclure systématiquement un passage en début de nuit pour au moins l’une des deux premières visites et un passage diurne pour la troisième visite. Cela est plus favorable pour l’écoute des chants et l’observation d’espèces souvent moins facilement détectables de jour en début et en mi-saison de reproduction. À l’inverse, en fin de saison de reproduction, la troisième visite sert plus à détecter les larves âgées de tritons, les têtards, les imagos, ainsi que les grenouilles « vertes ». » (source programme MARE) Récapitulatif : 1er passage : Visite en début de nuit et en pleine nuit 2ème passage : visite en pleine nuit 3ème passage : visite diurne et en pleine nuit e) Suivi à envisager Dans le cas où il y aurait un suivi du site : Lorsqu’une parcelle nouvelle est recensée, elle est prospectée les deux premières années. Ensuite, les prospections se font tous les deux ans. f) Les indices de reproduction Par reproduction, nous entendons qu’une espèce d’Amphibien s’accouple et ponde, indépendamment du succès de celle-ci, donc du fait que les oeufs éclosent et que les larves arrivent au terme de leur métamorphose. Nature des indices –( source : Programme MARE) Tous les indices de reproduction suivants peuvent être utilisés et, encore mieux, cumulés : – Chants (= cris d’appel sexuel), pour les espèces d’Anoures qui s’y prêtent. Le chant d’un mâle isolé peut être noté, mais il devra être confirmé par un autre indice. Bien que les chants ne soient pas une preuve infaillible de succès reproductif, un concert soutenu est un indice fort ; – Adultes en livrée de reproduction (= robe nuptiale), pour les tritons. Là aussi il s’agit d’un indice fort à noter mais à confirmer si possible par d’autres indices ; – Pariades nuptiales ou amplexus ; – Pontes ; – Larves ou têtards ; – Imagos (= individus nouvellement métamorphosés). On notera sur la fiche les indices de reproduction observés pour chaque espèce. L’absence de reproduction, pour une espèce donnée, a un intérêt aussi fort que le constat de son succès. Une attention particulière est donc demandée aux observateurs lorsqu’ils ne trouvent pas d’indice pour une espèce présente dans les autres sites de la même parcelle échantillon. Méthodes de recueil des indices Tous les moyens peuvent être utilisés pour recueillir ces indices : audition ou enregistrement des chants, observations de jour ou de nuit à la lampe torche, pêche à l’épuisette. Il est 24 janvier 2010 – Diagnostic écologique Marais de Bousignies fortement recommandé toutefois de perturber le moins possible les milieux. De longues pêches au troubleau sont donc à proscrire. En cas de doute sur une détermination, un enregistrement du chant, ou la photographie d’une ponte ou de l’animal, sera conservé. C. Résultats 1. 1ère visite La première visite s’est déroulée le 7 avril 2010. D’après le protocole, le premier passage a lieu lorsque la reproduction de la grenouille rousse a lieu. Le même jour d’autres mares ont été inventoriées dans la vallée de la Scarpe par le PNR, et certaines d’entre elles présentées des pontes de Grenouilles rousses. Par contre, 4 jours plus tôt en vallée de Sensée, sur des mares où des pontes avaient été localisées le 23 mars, les enveloppes des œufs avaient disparus et seuls quelques têtards étaient visibles. REMARQUE SUR LES METHODES DE RECUEIL D’INDICES : Entre la phase d’élaboration du protocole et la visite, l’opportunité de poser des pièges et nasses, grâce à la présence de Jérôme Bacquaert (PNR Scarpe Escaut) s’est offerte à nous. Un premier passage a eu lieu vers 19h30. Trois pièges ont donc été posés : 2 nasses flottantes type nasse à poisson chat (propriété du PNR) et 1 piège bouteille (illustration ci contre) dans la M1. Vers 1h00 jusqu’à 3h00 du matin (8 avril), les pièges ont été relevés et le contour des mares et les zones humides ont été prospectés avec une source lumineuse permettant de voir les individus (grenouilles et tritons). En cas de doute pour l’espèce et le sexe, les individus ont été capturés au troubleau ou à l’épuisette. Piège bouteille (dessin : FRC59/62) Recherche avec une source lumineuse. a) Résultats du passage en début de nuit : Lors de ce premier passage ont pu être contacté : - au chant, quelques individus de Grenouille verte isolés sur l’ensemble du site - visuellement quelques individus de Grenouille rousse et de nombreux individus de Grenouille verte (indéterminée). - Aucune ponte ou têtard n’ont été vu. Rmq : Lors de ce passage, la Grenouille verte semble être plus présente que la rousse. 24 janvier 2010 – Diagnostic écologique Marais de Bousignies b) Résultats du passage nocturne : Lors du passage nocturne ont été observées les espèces suivantes (le nombre d’individu a été inscrit mais n’est que purement indicatif) : Habitat Localisation (cf p5) Espèce - Triton ponctué ( 10 femelles) ; - Triton alpestre (2 males et 1 femelle) ; M2 globalement Mare - Triton crêté ( 1 male); - Triton sp (1) M1 3 Crapaud commun D1 2 Triton alpestre mâles Prairie Sud du site 1 Triton ponctué (femelle) - Piégeage : Dans les nasses filets aucun individu n’a été capturé, dans le piège bouteille 1 Triton ponctué (femelle) Triton ponctué c) Remarque La première visite à Bousignies n’a pas permis de trouver des indices de reproduction pour la Grenouille rousse mais cela est peut être du à la date de la visite, peut être une semaine trop tardive. 2. 2éme visite La deuxième visite à eu lieu le 3 mai 2010. REMARQUE : la mare de gauche étant la plus grande, plus profonde et avec une importante végétation, il a été fait le choix de poser des pièges bouteilles et des nasses. 5 nasses filet ont étés posées au centre de la mare car flottant et 18 pièges bouteilles ont été posés en périphérie de la mare de gauche Ils ont été posés aux alentours de 19h45 et relevé à partir 23h00. (température à 00h10 = 7°C) 24 janvier 2010 – Diagnostic écologique Marais de Bousignies Les prospections à la torche et au troubleau ont également eu lieu comme initialement prévu par le protocole. a) Résultats passage nocturne uniquement : 1 Triton alpestre mâle dans petite mare à droite a côté du champs( D1), Dans la grande mare à gauche (M1) malgré l’effort de capture important grâce aux pièges aucun individus n’a été contacté Présence de Grenouille verte 3. 3ème visite Ce passage a été réalisé le 23 mai 2010. a) Résultats passage diurne uniquement Enregistrement de chants de grenouille verte : Rana lessonae ( en cours de confirmation) REMARQUE : contrairement à ce qui avait été prévu dans le protocole, il n’y a pas eu de passage nocturne de réaliser pour plusieurs raisons : - La mare à gauche et celles du fond étaient les seules en eaux et ce comptage nocturne arriverait en pleine phase de reproduction de la grenouille verte - 3 espèces sur 4 de tritons avaient déjà été recensées L’éventuel dérangement que pourrait occasionner cet inventaire nocturne ne se justifiait pas assez au vu des données déjà récoltées. 4. Données supplémentaires 04/06/2010 Des individus de Grenouille verte, chantent sur la mare de gauche (M1) mais pas de pontes contactées 29/09/2010, Lors des prospections odonates, un Triton ponctué immature en phase terrestre a été contacté sur la périphérie du site (sud) cf photo ci dessous 24 janvier 2010 – Diagnostic écologique Marais de Bousignies 5. Synthèse des inventaires Espèces Triton crêté Triton ponctué Triton alpestre Grenouille verte phase aquatique aquatique aquatique aquatique Grenouille rousse aquatique Crapaud commun aquatique Grenouille verte aquatique sp terrestre terrestre Ponte ou larve Non Non Non Non reproduction Livrée nuptiale Livrée nuptiale Livrée nuptiale Chant, concert soutenu Non Non Non D. LIMITE DE L’ETUDE AMPHIBIEN er Le 1 passage a sans doute été réalisé une semaine trop tard, mais il est difficile de trouver le moment opportun et de le faire correspondre avec une date qui convienne à nos deux structures (FRC et PNR) et la météo. Lors de la deuxième visite, la température ambiante était de 7°C à 00h00. Cette baisse de température est peut être à l’origine de la quasi absence de contact de tritons sur le site... Durant la même nuit sur le secteur Scarpe Escaut, peu d’individus ont été également recensés. Il faut tout de même remarqué que les niveaux d’eau sur la mare de droite où avait été contacté la plupart des tritons avait déjà baissé de manière significative. De manière globale, la densité importante de végétation couplée à la profondeur d’eau de la mare M1 ne permet pas d’avoir une idée précise de la quantité d’individus présents. (Voir également Remarque 3ème visite.) Une deuxième série d’inventaire en 2011 pourrait venir confirmer le premier relevé. E. ANALYSES ET PRECONISATIONS DE GESTION Malgré la présence de Triton, en robe nuptiale et l’écoute de concert de Grenouille verte, aucun amplexus, ni têtards ou larve de tritons n’a pu être observé, nous avons donc relevé des indices fort de reproduction mais aucun qui pouvait prouver avec certitude la reproduction effective des espèces présentes ainsi qu’un cycle de développement complet. Le fait que les deux mares s’assèchent empêche l’implantation de population de poissons, ce qui est particulièrement favorable au maintien des amphibiens et particulièrement le Triton crêté, sa larve étant nectonique. Cependant, pour l’année 2010, dès le mois de juin, seul le centre de la mare de gauche (M1) présentait une lame d’eau et en juillet tout le site était asséché. L’assèchement précoce du site peut perturber le cycle de reproduction du Triton crêté 24 janvier 2010 – Diagnostic écologique Marais de Bousignies Concernant Triton crêté, il faut en général une densité de mare suffisante (4 à 8 mares/Km²) pour maintenir les populations de Triton crêté (ACEMAV coll., 2003). D’après la cartographie, élaborée par l’Agence de l’Eau Artois Picardie dans le cadre de la délimitation des zones à dominante humide et le repérage par la FRC sur orthophographie, on atteint ce seuil, puisque 14 étendues d’eau sont recensées. Ces mares ou plans d’eau sont de superficies variables allant de la mare prairial (« mare à vache ») au plan d’eau à vocation de loisirs. Ces dernières si elles sont continuellement en eaux (présence de poissons) peuvent ne pas être favorables au Triton crêté. Le maintien de zone en eaux sur le marais durant toute la période de reproduction est donc indispensable pour les individus présents. Le Triton crêté est assez peu sélectif dans le choix de ses habitats mais recherche néanmoins les mares associées à des boisements (Godin J.[coord] 2003), distant d’une centaine de mètres maximum. D’après la cartographie, élaborée par l’Agence de l’Eau Artois Picardie dans le cadre de la délimitation des zones à dominante humide et le repérage par la FRC sur orthophographie, plusieurs boisements artificiels sont présents à proximité du site. Et principalement dans la partie sud du site. Il faudra donc veiller à conserver une partie de la saulaie présente sur le site pour maintenir un boisement. De manière général, pour l’ensemble des amphibiens, il faudra veiller à conserver des vieilles souches et le bois mort gisant autour des mares, situés aussi bien sur les berges qu‘éloignés de plusieurs dizaines de mètres de la mare pour constituer des refuges aux amphibiens qui ont quitté le milieu aquatique en attendant la migration vers le site d’hivernage. A l’intérieur de ces caches l’humidité est relativement constante. A l’occasion de travaux de mise en lumière, il est plus intéressant pour les batraciens de disperser les rémanents aux abords de la mare, que de les brûler. C’est aussi une véritable économie de coûts de gestion. La végétation riveraine de la mare et en particulier les touradons de joncs ou de Carex sont des lieux recherchés par les amphibiens, où ils se terrent parmi les rhizomes[MD1]. IV. Observations supplémentaires– Papillon Parallèlement aux inventaires odonates, les papillons de jour (rhopalocères) ont été observés. Les 11 espèces suivantes ont été contactées sur le site : Paon du jour Vulcain Robert le diable Carte géographique Amaryllis Tircis Sylvaine Cuivré commun Azuré commun Piéride du navet Piéride de la rave Inachis io Vanessa atalanta Polygonium c-album Araschnia levana Pyronia tithonus Pararge aegeria Ochlodes venatus Lycaena phlaeas Polyommatus icarus Pieris napi Pieris rapae 24 janvier 2010 – Diagnostic écologique Marais de Bousignies 24 janvier 2010 – Diagnostic écologique Marais de Bousignies Bibliographie : ODONATES : DOMMANGET J. L. « Protocole de l’inventaire cartographique des Odonates de France (Programme INVOD) » MNHN-SPN/Sfonat , 64 p. ; 2002 DOUCET G. « Clé de détermination des exuvies des odonates de France » SFO , 64p ; 2010 GRAND D., BOUDOT J.P « Les Libellules de France, Belgique et Luxembourg » Biotope, Mèze, (Collection Parthénope), 480 p. ; 2006 HEIDEMANN H., SEIDENBUSH R., « Larves et exuvies des libellules de France et d’Allemagne (sauf de Corse) « Société française d’odonatologie, 416 p ; 2002 AMPHIBIENS : ACEMAV coll., DUGUET R. & MELKI F. ed., « Les amphibiens de France, Belgique et Luxembourg ». Collection Parthénope, éditions Biotope, Mèze (France). 480p ; 2003. JOLY P., MIAUD C., LEHMANN A., GROLET O.. Habitat matrix effects on pond occupancy in newts. Conservation Biology, vol. 15, Nº. 1. pp 239-248. ; 2001 GODIN J.[coord.] Partez à la rencontre de la biodiversité : les amphibiens et reptiles liés à l’eau du bassin Artois Picardie, 2003 CORDIEZ B. - LE GROS S. « Etude du Triton crêté et de son habitat en Moyenne Vallée de l’Oise » - – USTL-FDC02 - août 2007 J.J MORERE annexe Programme M.A.R.E V6 – ONBAF ; MNHN, UMR5173 ; 13 pages ; 2008 24 janvier 2010 – Diagnostic écologique Marais de Bousignies