Bulletin_010 - Site des amis de Jean Giraudoux

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Amis de Jean Giraudoux
Un bulletin 2010 qui arrive en 2011, après un
bulletin 2009 qui lui-même récapitulait plusieurs
années désespérément vides pour ceux des Amis de
Giraudoux qui préfèrent le papier au numérique ! Dans
notre course contre le temps, nous espérons une
victoire pour cette année avec un bulletin 2011 en
décembre.
L’équipe qui s’est mise en place courant 2010
prend la mesure de ses responsabilités et surtout de la
charge de travail. Certes le passage de témoin se fait
dans de bonnes conditions : Jacques Body et Guy
Teissier sont notre mémoire, Sylviane Coyault nous
conseille pour le traitement des dossiers, Édouard
Demazure conseille Souad pour les questions
financières. Brigitte Brissard transmet fidèlement les
nouvelles de Bellac. Mais il nous faut prendre le rythme
de ces nouvelles fonctions, et compter avec les
facéties d’Arthur qui contrarient parfois les
« Ensembliers » que nous souhaiterions devenir.
Le dynamisme d’une association se mesure à ses
réalisations et à ses projets. La publication annuelle
d’un « Cahier » répond au besoin de consolider la place
de Jean Giraudoux dans la sphère de la recherche
littéraire. L’installation d’une exposition estivale à
Bellac permet de toucher un public plus vaste.
Actuellement, un troisième chantier est au cœur de
nos préoccupations : faire de la Maison natale un lieu
qui parle de l’auteur. La bonne volonté ne nous fait pas
défaut. Mais votre soutien nous est indispensable.
Bon été à tous, avec Giraudoux sur papier ou sur
ordinateur.
Annie Besnard,
Anne-Marie Prévot, Souad Zaied Akrout
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Bulletin 2010
Festival de Bellac 2010
lepopulaire.fr, 24 juin 2010
« Bellac fête son label Village étape du 25 au 27 juin », par
Stéphanie Barrat
Le week-end des 25, 26 et 27 juin, Bellac fête l'attribution de son
label Village étape. Au programme : animations, spectacles, expo...
Les Bellachons et les Bellachonnes comptent bien fêter dignement
l'obtention du fameux label Village étape.
La municipalité, les associations, les commerçants se sont mobilisés
en partenariat pour concocter un week-end de fête. Du vendredi 25
au dimanche 27 juin, il y aura des animations dans tous les coins de
la ville.
« Il y en aura pour tous les goûts, pour tous, nous souhaitons une
grande fête populaire », affirme le maire de Bellac Jean-Michel
Doumeix.
2
Amis de Jean Giraudoux
Le programme des festivités :
[…]
Samedi 26 juin
À 14 h 30, l'exposition « Charles-Louis Philippe (1874-1909) et Jean
Giraudoux » sera inaugurée à la Maison de Jean Giraudoux. Cette
exposition raconte la rencontre des deux hommes de lettres.
[…]
Dimanche 27 juin
À 9H30, une table ronde sur le thème « Charles-Louis Philippe et
Jean Giraudoux » sera organisée à la mairie, elle sera suivie de
l'assemblée générale des Amis de Jean Giraudoux.
Puis à 14H30, au départ de la maison de Jean Giraudoux, une
promenade littéraire dans Bellac sur les pas de l'auteur sera proposée.
Les Journées Jean Giraudoux
samedi 26 juin, 14 h 30, Maison natale de Jean Giraudoux
vernissage de l’exposition Charles-Louis Philippe et Jean
Giraudoux, réalisée par les Amis de Jean Giraudoux en collaboration
avec l’Association Charles-Louis Philippe.
dimanche 27 juin
- 9 h 30 : Table ronde
Charles-Louis Philippe et
Jean Giraudoux, animée par
Jacques Body, David Roe,
Marie-Thérèse et Jean-Louis
Aurat.
Salle des mariages de la
mairie de Bellac.
3
Bulletin 2010
- 15 h : Promenade
Giraudoux dans Bellac,
conduite par Jacques
Body, avec la
collaboration de F.
Massicot et R. Messié.
Articles de presse autour du Festival
lepopulaire.fr, 25 juin 2010
« Entretien avec Francis Huster avant sa représentation à
Bellac », par Muriel Mingau
Avec Traversée de Paris de Marcel Aymé, Francis Huster ouvrira ce
samedi le 57e Festival de Bellac. Dans les pas de Louis Jouvet. Le
comédien donne d'ailleurs un sens particulier à cette unique
représentation donnée à guichets fermés.
Francis Huster est un homme de théâtre comblé.
Fraîchement nommé à la tête du Centre dramatique national-Les
Tréteaux de France, il devient le chef d'une troupe itinérante,
réalisant ainsi l'un de ses rêves les plus chers. A Paris, au Théâtre de
la Gaîté Montparnasse, il vient aussi de créer Sacha Le Magnifique,
spectacle où il incarne Sacha Guitry.
[…]
A Bellac, j'aurai aussi des choses tout à fait incroyables à dire à
propos de Jean Giraudoux, natif de cette ville.
4
Amis de Jean Giraudoux
Donneriez-vous un sens particulier au fait de jouer à Bellac ?
Bellac est un haut lieu du théâtre. Je m'y sentirai dans les pas de
Louis Jouvet qui initia son festival, aujourd'hui l'un des plus anciens
de France. Y jouer a beaucoup de sens pour moi.
On vous voit au théâtre, au cinéma, à la télé. Vous êtes metteur
en scène, réalisateur? Vous venez d'être nommé à la tête des
Tréteaux de France. Comment vous situez-vous avant tout ?
Je me suis toujours senti un acteur de théâtre, qui fait du cinéma ou
de la télévision. Quand je fais de grandes sagas pour la télévision par
exemple, cela me sert à nourrir mes projets de théâtre.
Jouvet et Barrault faisaient la même chose, avec le cinéma.
Aujourd'hui, en prenant la direction des Tréteaux de France, l'acteur
que je suis devient le chef d'une troupe itinérante. Molière et
Shakespeare n'étaient-ils pas acteurs avant tout ?
Cela fait très longtemps que je désire fonder une troupe dans cet
esprit, une troupe faite pour sillonner le monde !
A quoi sert le théâtre ?
A défendre des valeurs, une idée de la dignité humaine à travers les
textes des poètes. Le théâtre n'est pas un divertissement, même quand
on joue Sacha Guitry, comme je le fais actuellement au Théâtre de la
Gaité Montparnasse.
Par ses deux visages, le rire et les larmes, le théâtre sert à libérer
l'être humain. Ici, le rire n'invite pas à fermer les yeux mais, au
contraire, à les ouvrir. Le théâtre sert à dire cette immense
plaisanterie qu'est la vie. Il fait partie de ces aventures magnifiques,
qui peuvent donner du sens à notre passage sur terre.
La Traversée de Paris : de Marcel Aymé, ce samedi à 21 h, au
Théâtre du Cloître, en ouverture du 57e Festival national de Bellac.
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Bulletin 2010
lefigaro.fr, 28 juin 2010
« Francis Huster, le baladin du monde théâtral »
Francis Huster au Théâtre de la Gaîté-Montparnasse. Crédits photo :
Le Figaro
À plus de 60 ans, il accède à la direction d'une institution. Les
Tréteaux de France, centre dramatique itinérant, correspondent à son
tempérament.
«Je suis fier, je suis heureux, j'espère être digne du fondateur, Jean
Danet et de mon prédécesseur, Marcel Maréchal. Je pense que Les
Tréteaux de France servent le théâtre d'une manière vivante et
généreuse et je suivrai cette ligne», disait-il, le 7 juin lorsqu'il fut
officiel qu'il succéderait à Marcel Maréchal, atteint par la limite d'âge
mais qui va poursuivre son travail avec une compagnie
subventionnée. La soixantaine venue, Francis Huster accède donc
enfin à la tête d'une institution. Elle est itinérante, ce qui
enthousiasme ce fougueux capitaine. Dimanche, dans l'élan, il
précisait : «Samedi, je présentais à Bellac, dans le cadre du festival
Jean-Giraudoux, ma version de La Traversée de Paris, de Marcel
Aymé. Pour moi, tout ici a du sens : le festival a été créé par Louis
Jouvet, qui est pour moi un modèle. Je compte mettre Giraudoux à
l'affiche des Tréteaux de France dans mes premières saisons.»
Francis Huster prendra ses fonctions en janvier 2011.
«Francis, c'est mon fils, Huster, c'est mon frère.» Jean-Louis Barrault
se reconnaissait dans l'énergie du comédien et chef de troupe.
[…]
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Amis de Jean Giraudoux
Le Populaire du centre, 29 juin 2010
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Amis de Jean Giraudoux
L’Écho du Centre, 9 juillet 2010
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Amis de Jean Giraudoux
L’Écho du Centre, 7 août 2010
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Amis de Jean Giraudoux
Giraudoux au théâtre
dna.fr, 29 avril 2010
Bouxwiller / Théâtre : « Le miroir aux sosies »
« Les lycéens voient double »
Cette année, les élèves de l'atelier-théâtre du lycée Adrien-Zeller de
Bouxwiller ont travaillé sur le thème du double, du sosie, celui qui
semble identique à soi, mais qui ne l'est pas tout à fait, voire même
pas du tout !
Belle source d'interrogations et d'inquiétudes pour les jeunes
comédiens, qui se produiront en public ce vendredi soir. Qui est à
l'image de qui ? A partir de la comédie de Molière, Amphitryon, des
ajouts de la pièce antérieure de Plaute et des pièces postérieures de
Kleist et de Giraudoux fonctionnent comme des miroirs dans lesquels
se forment et se déforment les rapports humains, eaux troubles et
troublantes qui renvoient les images mouvantes de l'amour, du
pouvoir, des passions. ...
lest-eclair.fr, 29 juin 2010
« Théâtre d'une « Folle » actualité »
La prestation des artistes amateurs de l'atelier du Théâtre populaire
de Champagne a été remarquable.
La Folle de Chaillot, pièce écrite par Jean Giraudoux, a été retenue
par Maria Naudin et Christian Brendel pour clore une année de
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Bulletin 2010
travail avec les quatorze élèves de l'atelier du Théâtre populaire de
Champagne. Cet atelier, situé rue de la République à Saint-Andréles-Vergers dans les locaux de l'école de musique de l'Aurore,
propose un travail de scènes (différents auteurs, différents styles…)
de septembre à janvier, puis le texte complet de la représentation de
fin d'année est abordé.
Magie du théâtre. Cette année, le niveau des élèves permettait
d'aborder la création théâtrale avec un texte assez difficile. Ce dernier
texte (auteur décédé en 1944), écrit en 1942-1943 durant l'occupation
allemande, est terriblement d'actualité. « La Folle : Que cherchentils ? Ils ont perdu quelque chose ? - Pierre : Ils cherchent du pétrole. La Folle : Curieux ! Qu'est-ce qu'ils veulent en faire ? - Pierre : Ce
qu'on fait avec du pétrole. De la misère. De la guerre. De la laideur.
Un monde misérable. »
Dans un décor réaliste, la mise en scène offre un rôle d'exception et
une vraie performance scénique à Laurence Dubus, (rôle tenu au
cinéma par Katarine Hepburn et sur scène par Edwige Feuillère fautil le rappeler !). Un travail de comédienne vraiment très intéressant
car le texte est difficile, entre réalité et fiction.
Texte prophétique, créé en 1945 par Louis Jouvet, La Folle de
Chaillot nous a permis, mardi soir à l'espace Gérard-Philipe, de
retrouver la magie du théâtre avec une troupe de comédiens qui
prennent plaisir à jouer ensemble, qui se soutiennent dans l'effort et
dans les difficultés et la longueur de la représentation.
Amateurs oui mais dans le bon sens du terme. Et comme tout est bien
qui finit bien : l'amour n'est jamais loin. « Si deux êtres qui s'aiment
laissent une seule minute se loger entre eux, elle devient des mois,
des années, des siècles. »
L.B.
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Amis de Jean Giraudoux
zoom42, 19/09/2010
« Spectacle d'humour sur notre société de consommation »
En ouverture de la dixième saison culturelle des Foréziales de
Montrond-les-Bains, la pièce d'humour Bushman d'Eric Bouvron fera
une entrée remarquée : l'acteur, vêtu d'un simple pagne, d'un arc et
d'une flèche, séduira petits et grands avec un spectacle original et
pétri d'humanité.
Bushman est un voyage au cœur du désert du Kalahari. Eric Bouvron
incarne Ngubi, un bushman, un être doux et curieux qui vit dans le
désert d'Afrique Noire le plus aride du monde. Pour survivre, il faut
savoir tout faire : éviter les cornes de l'oryx, piquer les œufs
d'autruche, se nourrir de plantes et séduire comme un phacochère !
Un conte drôle et social
Eric Bouvron s'exprime sous forme de conte humoristique et cela
fonctionne d'autant mieux qu'il est aussi drôle que sincère : parti
vivre quelques temps chez les Bushmen, il nous revient avec pleins
d'histoires et de mimes sur leurs habitudes. Sophie Forte, humoriste,
comédienne, chanteuse, auteur, animatrice, est metteur en scène du
spectacle.
Un spectacle intense entre rires et émotions
Éric Bouvron, auteur et interprète du spectacle, a grandi en Afrique
du Sud. Sa formation est éclectique : Ecole Internationale de Théâtre
Jacques Lecoq, stages avec Lindsay Kemp, Ariane Mnouchkine et
Jean-Paul Denizon (assistant de Peter Brook). Metteur en scène,
comédien, danseur et chorégraphe au Théâtre National, il explore les
univers de Shakespeare, Molière, Lorca, Peter Schaeffer, Giraudoux.
[…]
Bushman: Des facéties pour remettre en question la société de
consommation...
Vendredi 24 septembre 20102 à 20h30
L'Auditorium des Foréziales de Montrond-les-Bains
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Bulletin 2010
sud-ouest.fr, 8 juin 2010
article de Guy Lenoir
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Amis de Jean Giraudoux
journaldujura.ch, 9 novembre 2011
« Renouveau au Parpaillot »
La première de L’Apollon de Bellac, la nouvelle pièce de la troupe du
Parpaillot, sera dévoilée vendredi à Moutier. La mise en scène a été
confiée à Marie-Claude Lachapelle. Au menu de la soirée: vente de
paroisse, souper, loto et théâtre en guise de dessert. La recette sera
destinée à soutenir un projet humanitaire au Togo.
La troupe du Parpaillot présentera vendredi L’Apollon de Bellac de
Jean Giraudoux, une pièce qui parlera indubitablement à tous les
spectateurs. La première aura lieu au foyer à Moutier, à 20h15.
Cette année, un vent nouveau souffle sur la troupe. Marie-Claude
Lachapelle a succédé à Pierre Paroz à la mise en scène. Cette
Québécoise établie en Suisse depuis 10 ans renoue avec ses
premières amours puisqu’elle a enseigné le théâtre durant de
nombreuses années outre-mer.
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Bulletin 2010
Publications
Les Vies multiples de Jean Giraudoux
bibliosurf.com, 2 novembre 2010
Grasset, 10/11/2010
Les multiples vies de Jean Giraudoux est un ouvrage biographique
écrit par Guy Teissier et Mauricette Berne, édité en novembre 2010
aux éditions Grasset.
Mauricette Berne, conservateur honoraire des Bibliothèques,
spécialiste du fonds Giraudoux à la B. N. F., qui préside depuis 2000
la Fondation Jean et Jean-Pierre Giraudoux, et Guy Teissier,
universitaire, spécialiste de l’œuvre de Giraudoux (il a collaboré à
son édition dans la Pléiade), ont consacré dix ans d’études à cette
biographie qui se veut définitive de l’auteur de La Guerre de Troie
n’aura pas lieu.
On croyait que tout était dit de Jean Giraudoux (1882-1964). L’élève
brillant de l’École normale. Le soldat décoré de la Première guerre
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Amis de Jean Giraudoux
mondiale. Le diplomate ami de Paul Morand. Le romancier à succès
(Suzanne et le Pacifique, 1921). L’auteur de théâtre joué dans le
monde entier (La Guerre de Troie n’aura pas lieu, 1935), dont la
dernière et plus célèbre pièce, La Folle de Chaillot, a été représentée
juste après sa mort, en 1945.
Cet auteur reste pourtant caché par sa célébrité et les légendes qui
l’accompagnent. Après des années de recherches, des découvertes
d’archives inédites et un rapport au plus près avec l’œuvre
débarrassée de ses commentaires, les auteurs nous font découvrir
Giraudoux sous un jour nouveau.
Se fiant à la confidence faite par Giraudoux lui-même que ses livres
sont « de faux journaux intimes », Mauricette Berne et Guy Teissier
révèlent les traces de la vie cachée de l’écrivain à travers ses œuvres,
au regard de sa vie publique. De son enfance en province au Quai
d’Orsay, du roman au théâtre, de la République à Vichy, ils révèlent
« les vies multiples » d’un écrivain complexe et chatoyant, l’un des
plus beaux talents de l’entre-deux-guerres.
sudouest.fr, 28/11/2010
« Le mystère Giraudoux »
Jean Giraudoux lors d'une répétition de sa pièce « La guerre de Troie
n'aura pas lieu », jouée pour la première fois en 1935. PHOTO
KEYSTONE
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Bulletin 2010
JEAN-MARIE PLANES
En 1945, un an après la mort de Jean Giraudoux, Maurice Blanchot
signe un article intitulé « Le Mythe Giraudoux » : « Tout écrivain
mort dont le nom survit tend à se changer en mythe. » Postulat
discutable. Pour le reste, l'analyse de Blanchot est parfois
prophétique : « Giraudoux n'est pas actuel, ou s'il l'est, c'est à force
de ne pas l'être. […]. Il est trop clair qu'il a eu partie liée avec le
bonheur : non seulement dans sa vie élégante et sans histoire, que la
politique n'a pas réussi à altérer, par la grâce qui a ignoré les
tourments, et aussi dans cette œuvre qui est bonheur dans le langage
comme dans les créations du langage, œuvre où tout semble heureux,
même la fin du monde, même la fatalité du destin, le sang de
Clytemnestre et la folie d'Ondine : une pareille félicité, une telle
surabondance finit par être gênante. »
C'est en gros l'image que nous conservons, en 2010, de Giraudoux.
C'est peut-être cette félicité surabondante qui gêne, cette absence de
tourments dans la grâce qui conduit à la disgrâce dont souffre
aujourd'hui l'auteur d'« Intermezzo ». Cette image est néanmoins
sommaire. Il y a une énigme Giraudoux. Elle concerne l'homme et
l'œuvre. Blanchot évidemment la perçoit : « L'univers de Giraudoux
est peut-être un monde sûr où tout ce qui arrive par excellence, c'est
surtout un monde ambigu, par conséquent instable et périlleux. »
Vie double, personnage duel
Dans une importante biographie, Les Vies multiples de Giraudoux,
Guy Teissier, professeur, et Mauricette Berne, conservateur des
bibliothèques, se penchent sur cette énigme, tentant d'en démêler les
ambiguïtés, de souligner chez l'homme, comme dans les romans qui
déconcertèrent ou les pièces de théâtre encensées, ce qu'il y a
d'instable et de périlleux. Il s'agit d'un considérable travail,
typiquement universitaire. C'est-à-dire que l'on n'avance rien qui ne
s'appuie sur des faits avérés, sur des documents précis, sur des
témoignages écrits : M. Teissier et Mme Berne n'ont à redouter
aucune colère présidentielle. Ils progressent, parmi leurs archives, à
pas de fourmi, depuis la naissance à Bellac (sous-préfecture
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Amis de Jean Giraudoux
désormais célèbre pour son Apollon) jusqu'à la mort, à Paris, le 29
janvier 1944. Quand les sources manquent, ils le disent : « En l'état
de nos connaissances actuelles, la vie de Giraudoux, sentimentale et
sexuelle, reste pendant ces années de jeunesse bien vide ou fort
secrète, différente en tout cas de celle de son ami Paul Morand,
coureur de jupons, champion du sexe et collectionneur d'aventures. »
Et sur la mort soudaine qui, immédiatement, parut suspecte
(Giraudoux réunissait un mystérieux dossier accablant pour les nazis,
et la Gestapo l'aurait empoisonné) ils reconnaissent que, pour
l'instant, la vérité ne saurait être établie. Aux hypothèses, les auteurs
préfèrent la lente, patiente, sérieuse mise en évidence d'une vie
double et d'un personnage duel « partagé entre pathétique et
indifférence ».
On suit donc Giraudoux dans la progression de sa carrière
diplomatique et dans l'ascension vers un succès littéraire mondial,
qui ne fut pas immédiat (Simon le Pathétique, son premier et
autobiographique roman, est mal accueilli). Et l'on pénètre dans les
subtilités d'un caractère, comme d'une œuvre, qui sont loin d'être
aussi lisses, légers, épris de rhétorique précieuse et de pure virtuosité
que le voudrait la légende.
Noblesse et fantaisie
Courageux pendant la Première Guerre et plusieurs fois blessé,
proche, pendant la Seconde, de la Résistance, ce qui ne l'empêchera
pas d'être accusé d'antisémitisme et de collaboration, la noblesse
mêlée de fantaisie frappent dans ce personnage qui avoue : « Je ne
suis qu'un oiseau, doublé d'un serpent, d'un gentil serpent d'ailleurs,
qui ne mord pas… »
Quant à l'œuvre, revenons à Blanchot : « Monde ravissant et
illusoire, le monde de Giraudoux est, à cause de cela, sans illusions
[…], c'est un monde absurde. » Guy Teissier et Mauricette Berne
citent à juste titre L'Humanité qui note, en 1963, que dans La Guerre
de Troie n'aura pas lieu, chef-d'œuvre opportunément réédité,
Giraudoux « n'est pas moins démystificateur que Brecht ».
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Bulletin 2010
« Les subtilités d'un caractère, comme d'une œuvre, qui sont loin
d'être aussi lisses que le voudrait la légende »
A LIRE
Les Vies multiples de Jean Giraudoux, de Guy Teissier et Mauricette
Berne, éd. Grasset, 492 p., 23 €.
La Guerre de Troie n'aura pas lieu, de Jean Giraudoux, éd. Grasset,
coll. Les Cahiers rouges, 125 p., 7,10 €.
Cahier Jean Giraudoux n°38 : Arcadie ou Utopie
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Amis de Jean Giraudoux
fabula.org, 16/09/2010
Ph. Chardin (dir.), Originalités proustiennes
Paris, Editions Kimé, coll. ""Détours littéraires", 2010.
Prix : 27EUR.
Présentation de l'éditeur :
Au cours de cette rencontre à Tours qui réunissait nombre des
meilleurs spécialistes de Marcel Proust autour de la notion,
essentielle pour son œuvre, d'originalité, ont d'abord été analysés ces
passages célèbres d'À la recherche du temps perdu qui font de
l'originalité créatrice un absolu et du surgissement de ce « nouvel
écrivain » (dont Flaubert ou Giraudoux furent aux yeux de Proust les
prototypes) une sorte de miracle ex nihilo. Néanmoins, plusieurs
approches génétiques et linguistiques permettront de prendre du recul
par rapport à ces textes mythiques en mettant l'accent sur les
fluctuations, sur les doutes et sur les contradictions de cette pensée
proustienne de l'originalité - une originalité qui, dans l'œuvre de
Proust elle-même, semble avoir été conquise de manière bien plus
progressive (à partir des tâtonnements des œuvres de jeunesse) et
bien moins autarcique en combinant "mémoire de la littérature" et
exorcismes de l'imitation (ce qui sera examiné à la lumière d'un large
éventail intertextuel allant d'Homère à Baudelaire en passant
notamment par Racine, par Balzac et par Michelet). Suivront un
ensemble d'articles consacrés à la réception, souvent empreinte d'
« idées reçues », des originalités proustiennes par la critique et à
quelques réceptions créatrices plus « originales » de grands écrivains
23
Bulletin 2010
français ultérieurs comme Jean-Paul Sartre, Claude Simon ou Pascal
Quignard. Cet ouvrage sera enfin l'occasion de déplacer avec humour
la hantise proustienne de l'originalité, comme le fait Antoine
Compagnon, du côté de la légère angoisse et de l'auto-ironie des
innombrables lecteurs et des fort nombreux chercheurs que cette
œuvre devenue canonique a suscités partout dans le monde : on se
sera cru original à l'adolescence en aimant Marcel Proust alors qu'on
aura peut-être été seulement typique de la ferveur littéraire de toute
une génération !
Collaborateurs :
Jacques BODY ; Annick BOUILLAGUET ; Bernard BRUN ;
Philippe
CHARDIN ;
Stéphane
CHAUDIER,
Antoine
COMPAGNON, Luc FRAISSE; Florence GODEAU ; Francine
GOUJON ; Geneviève HENROT SOSTERO ; Robert KAHN ;
Françoise LERICHE ; Hélène MAUREL-INDART ; Nathalie
MAURIAC DYER ; Mireille NATUREL ; Pierre-Louis REY ;
Isabelle SERÇA ; Anne SIMON ; Thanh Vân TON-THAT ;
Kazuyoshi YOSHIKAWA.
Cet ouvrage est issu d'un colloque international « Originalités de
l'œuvre et notion d'originalité dans la pensée de Marcel Proust »
Jacques BODY : « Proust devant l’originalité de Giraudoux ».
L’admiration de Proust pour l’œuvre de Giraudoux ne se démentira
jamais.
Pourquoi cet « extraordinaire emballement » (Proust à Paul Morand,
août 1920), pourquoi ces lettres d’admiration délirantes à celui qu’il jugeait
« le prix Goncourt idéal » après À l’ombre des Jeunes filles en fleurs
(1919), et jusqu’à ses derniers jours, jusqu’à sa toute dernière lettre: « Son
livre [Siegfried et le Limousin] m’enchante, mais je suis trop fatigué pour
dicter une ligne de plus. » ?
24
Amis de Jean Giraudoux
Au fil des lectures…
lunion.presse.fr, 15 février 2010
« Publicité et désinformation »
La publicité joue-t-elle un rôle en cette période de guerre ? Une
marque d'apéritif ne se prive pas d'offrir des cartes postales sur
lesquelles est mentionné le message du président du Conseil Edouard
Daladier : « La France a pris les armes pour une cause juste et
humaine. C'est pour cela qu'elle aura la victoire ». La certitude de la
protection de la ligne Maginot est attestée par les chansonniers au
premier rang desquels figurent Ray Ventura et ses collégiens. Ils
avertissent non sans audace les Allemands et chantent : « On ira
pendre notre linge sur la ligne Siegfried ». Le calme persistant sur le
front entretient un climat défavorable de lassitude. Les
correspondants de guerre sont préoccupés par cette oisiveté
contrainte du combattant qui est tenté par le désœuvrement. La
politique française de propagande est fragile et ce n'est pas la mise à
l'écart de Jean Giraudoux et son remplacement début mars 1940 par
Ludovic-Oscar Frossard qui devient ministre de l'Information qui
change quoi que ce soit.
[…]
telerama.fr, 16 juin 2010-06-17
« La Guerre en embuscade », propos de Jean-Christophe Rosé,
recueillis par François Ekchajzer
Qu'est-ce qui distingue les actualités allemandes, britanniques et
françaises ?
Les Allemands avaient parfaitement intégré la puissance de l'image
comme arme de propagande. En face, on essayait bien de faire passer
des messages à travers les actualités ; mais ça n'avait rien de
professionnel. Joseph Goebbels était un vrai technicien de la chose ;
Jean Giraudoux, un écrivain qu'on avait bombardé au bureau de la
25
Bulletin 2010
propagande. Et puis, en France, la presse écrite était encore
prédominante. L'audiovisuel était plus fondateur chez les
Britanniques, à cause de la BBC, qui participait pleinement du
système démocratique. Les actualités anglaises - que ce soit British
Pathé, Movietone ou Gaumont British - proposaient d'ailleurs deux
journaux par semaine, ce qui est beaucoup.
nouvelobs.com, 5 mars 2010
« Les 43 secrets de Godard », par Jacques Drillon
[…]
Théâtre. Jean-Luc Godard a joué dans « Pour Lucrèce » de
Giraudoux. Il devait dire seulement : « Madame s'est
empoisonnée ! » Karina, qui jouait le rôle principal, était furieuse
parce qu'il faisait rire la salle en jouant à la Groucho Marx, traversant
le plateau courbé en deux et se tenant les fesses.
[…]
Blog de Michel Winock, 3 mars 2010
« Une remarque de Giraudoux »
On a souvent décrit l’État républicain vivant dans l’héritage de
la monarchie. En relisant les Pleins pouvoirs de Jean Giraudoux, je
tombe sur ce passage :
« Dès ses débuts, notre république n’a pas conçu son
installation et son existence selon les méthodes de beauté, d’ampleur,
de facilité qui ont toujours été celles de nos autres régimes. Elle n’a
pas apporté avec elle ce que les autres démocraties, américaine ou
hollandaise, danoise ou allemande, se sont plu à imaginer et à
perfectionner dès leur premier jour : ses meubles. Elle se contente de
vivre en meublé, elle n’a guère prévu, pour elle, d’autre installation
que des utilisations ou des adaptations du domaine impérial ou royal.
Elle s’est installée dans la nation non en maîtresse et en architecte
souveraines, mais petitement, avec quelque honte, comme une
26
Amis de Jean Giraudoux
acheteuse de biens nationaux. Ces mœurs de petit bourgeois, n’ont
guère été réprouvées que par de rares municipalités et quelques
administrations. Notre démocratie grille d’avoir son style, c’est-àdire sa plus forte voix ; notre peuple est un peuple de maçons et
d’architectes qui n’attend qu’un signal : mais bien rares, pourtant,
sont les ministères, les hôpitaux, les bureaux qui ne se disputent pas
férocement, comme des bernard-l’ermite, le moindre hôtel ou la
moindre coquille libre de l’ancien régime. Chambre des députés,
Sénat, écoles d’agriculture, mairies, maisons de fous, sont installés
presque toujours dans ces musées et ces repaires du passé que sont
les châteaux, les folies ou les évêchés désaffectés. Le seul monument
parisien voté d’enthousiasme par notre démocratie a été le SacréCœur de Montmartre. »
Ce texte a quelque peu vieilli, il date de 1939. Il n’est pas pour
autant périmé. Le seul ministère de quelque importance qui échappe
à cette description a été le ministère de l’Économie et des Finances,
passant du Louvre à Bercy. Les monuments, eux, sont plus
nombreux : Giraudoux oubliait la Tour Eiffel, devenue pour
l’étranger le symbole de la France, et Paris s’est transformé depuis
que l’écrivain est mort, chaque président de la République depuis
Georges Pompidou ayant eu à cœur de marquer son nom dans la
pierre, depuis Beaubourg jusqu’au Musée des arts premiers. Il n’en
reste pas moins que le sommet de l’appareil d’État siège dans les
fauteuils et dans les hôtels de la monarchie et de l’empire. On pourra
ainsi opposer la continuité des résidences à la succession des
régimes, et se dire que la France est bien plus stable qu’il n’y paraît.
Ou au contraire, comme Giraudoux, se plaindre que la démocratie en
France n’ait pas trouvé son style.
Michel Winock, professeur émérite à Sciences-po, cofondateur
de la revue L'Histoire en 1978, est l'auteur d'une vingtaine
d'ouvrages, parmi lesquels Le Siècle des intellectuels (PointsHistoire), Parlez-moi de la France (Plon), Jeanne et les siens (Seuil),
Clemenceau (Perrin) et le dernier en date : Le XXe siècle idéologique
et politique (Tempus/Perrin).
27
Bulletin 2010
Débat autour de Jouvet
telerama.fr, 29 décembre 2010
« Louis Jouvet, ambivalent pendant l'Occupation ? »
Suite à la diffusion le 19 décembre sur France 5 du documentaire
L'Occupation sans relâche, qui décrit l'attitude de certains artistes
français pendant la Deuxième Guerre mondiale, nous avons reçu une
lettre indignée d'Alberte Robert. Celle-ci, auteure en 1981 pour
Antenne 2 d'un documentaire sur Louis Jouvet, réfute les accusations
de collaboration prêtées au comédien par un historien interrogé dans
le film. Voici l'extrait incriminé et la réponse, sous forme de tribune,
d'Alberte Robert.
Pour l’honneur de Louis Jouvet, par Alberte Robert
Je reviens sur les déclarations de l’historien Denis Rolland dans le
document L’Occupation sans relâche présentant l’attitude de Louis
Jouvet sous l’Occupation en deux raccourcis sans appel : en 1940 la
tournée en Amérique du Sud « comme clairement officielle »
donc sous l’égide de Vichy « pour promouvoir le gouvernement
pétainiste de la France » ; et le retour en 1945 énoncé avec ironie
« en héros… de la Résistance ! ». Or la réalité des faits est tout
autre :
En 1940, les Allemands interdisent à Jouvet de jouer Jules
Romains et Jean Giraudoux ; les jugeant « anticulturels », on lui
offre de les échanger contre Schiller et contre Goethe. Alors Jouvet
leur rétorque qu’« on ne fait du théâtre que par plaisir, et en
liberté », et cohérent, laissant son théâtre, il se replie en Suisse avec
sa troupe et accepte le projet de Max Ophüls : faire un film de
L’Ecole des Femmes qu’il avait créée à l’Athénée. Mais quand il
découvre que le cinéaste entretient une liaison avec Madeleine
Ozeray, il rompt le tournage et toute la troupe se replie à Lyon. C’est
là que Marcel Karsenty (qui a échappé de justesse aux Allemands –
comme Ophüls) réussit à monter une tournée vers l’Amérique latine,
comme auparavant Sarah Bernhardt et après, Renaud-Barrault. Après
28
Amis de Jean Giraudoux
avoir joué en zone libre, on rapatrie les décors vers Lisbonne et c’est
du Portugal qu’en mai 1941 Jouvet et sa troupe s’embarquent pour
une tournée vers Rio et Buenos-Aires de juin à septembre, et qu’ils
supposent d’une saison.
A Rio, c’est un triomphe. Conférences, représentations,
Molière et Jean Giraudoux, Knock, Ondine, Electre, Le Trouhadec,
on joue tous les jours à guichets fermés. L’Argentine n’est pas en
reste ! Quand Jean-Pierre Aumont, réfugié à Hollywood avec Renoir,
lui propose de le rejoindre, Jouvet, solidaire de sa troupe, refuse, et
prend la décision de rester où il est. Avec ses comédiens.
Le gouvernement du Canada propose alors une saison à
Montréal, Québec et Ottawa mais comme Washington ne répond pas
aux demandes de visas des interprètes, Jouvet comprend que leur
séjour est devenu un exil et il entame une deuxième saison à Rio, en
élargissant le répertoire à Claudel, Musset et Mérimée.
Après Rio, Sao-Paulo et Buenos-Aires, sans nouvelle des leurs,
les comédiens souffrent. Le 21 septembre 1942, les décors et les
costumes flambent … Madeleine perd ses parents et sa relation avec
Jouvet se dégrade… alors qu’il faut partir, mais où ? Ce sera de
l’autre côté de la Cordillère, au bord du Pacifique, au Chili en
premier.
Et c’est l’errance : de la fin 1942 au printemps 1945, Karsenty
les devance de ville en ville, en bateau, à dos de mules ou par
d’improbables gués, à travers un pays âpre et montagneux, afin de
préparer les représentations à venir. On pense à Molière et son
Illustre Théâtre à travers le Languedoc bien avant les fastes de
Versailles.
Après Madeleine, sa vedette depuis 1934, qui l’a quitté à
Montevideo, Jouvet perd des comédiens dont le fidèle Romain
Bouquet, son compagnon depuis l’aventure avec Jacques Copeau,
emporté à Santiago, tandis que sans aucun subside ni subvention,
sans nouvelle des siens, sa femme et ses trois enfants, son seul lien
avec la France va être l’espoir d’une lettre de Jean Giraudoux,
29
Bulletin 2010
commissaire général à l'Information de 1939 à 1940, lettre qui
l’attend quand la troupe atteint une capitale ou un consulat français.
C’est ainsi qu’il apprend que sa nouvelle pièce La Folle de
Chaillot attendra son retour, donc la fin de la guerre, pour être
montée à l’Athénée…Giraudoux lui précise avoir laissé la date en
blanc.
C’est à Mexico que Jules Romains les accueille au début 1945.
Leur odyssée s’achève. En quatre années ils ont parcouru
67 000 kilomètres (une fois et demie le tour de la terre), avec 34
tonnes de matériel, vingt pièces, seize spectacles, par monts et par
vaux, ravins torrides et fondrières enneigées ; Valparaiso, Lima,
Quito, Bogota, Caracas, les Caraïbes. Ils répétaient sur les bateaux,
dans le train, ou sous la tente. Ils étaient quarante, ils reviennent à
vingt-sept. Ils s’appellent : Régis Outin, Paul Cambo, Marthe Herlin,
Monique Mélinand, Wanda Kerrien, Alexandre Rignault, Camille
Demangeat (qui deviendra l’homme de Jean Vilar au TNP), Marcel
Karsenty, et épuisés par ces quatre ans, aux limites de leurs forces, ils
apprennent la mort de leurs proches. Ce sont eux, ces rescapés, qui
m’ont raconté ce que je relate ici, de cette tournée : saluons les
saltimbanques !
Quand Jouvet et sa troupe arrivent à Paris, c’est pour mettre
immédiatement en répétition la pièce de Giraudoux, et c’est par
fidélité que Jouvet et Marguerite Moreno créent La Folle de Chaillot
le 20 décembre 1945. « Nous sommes en retard », écrit Jouvet sur le
programme en s’adressant à l’auteur qui n’est plus là.
Oui, Denis Rolland, Jouis Jouvet n’était pas à Londres, ni dans
le maquis. Il était sur les planches, sur scène avec ses frères d’armes,
Arnolphe, Knock, et avec les plumes de Molière, de Jules Romains,
de Steve Passeur et de Claudel, de Giraudoux et de Supervielle, elles
furent ses dérisoires épées pendant ces quatre années de miracles
quotidiens.
Avec sa troupe il a porté haut l’éclat d’une nation humiliée et
sans mémoire, d’un pays rabaissé. Lui, saltimbanque infatigable, il a
fait ce qu’il savait si bien faire : il a joué.
30
Amis de Jean Giraudoux
Son épée était de bois mais son fil, c’était le verbe.
Alors, comme vous l’avez affirmé, présenter Jouvet en 40
comme un suppôt de Pétain et en 45 comme un pseudo résistant,
n’est-ce pas une offense, à vrai dire une infamie ? Nul doute que le
caustique fantôme de Jouvet n’en sourie, et emprunte à ces auteurs
qu’il respectait tant, son si fameux « N’est-ce pas un peu court, jeune
homme ? »
Alberte Robert
Auteur de Louis Jouvet, serviteur du Théâtre, Antenne 2, 1981
Hommage à Colette Weil
31
Bulletin 2010
32
Amis de Jean Giraudoux
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Bulletin 2010
34
Amis de Jean Giraudoux
Disparition
republicain-lorrain.fr, 12 novembre 2010
« Simone Valère a quitté les planches »
Inoubliable interprète des œuvres de Anouilh, Beckett, Claudel,
Giraudoux, Ionesco, Montherlant ou Prévert, l’actrice Simone
Valère, dont le nom reste lié à celui de Jean Desailly, son partenaire à
la ville comme à la scène mort en juin 2008, est décédée hier à
Roinville-sous-Dourdan (Essonne) à l’âge de 89 ans. Le couple
Desailly-Valère a participé sous la houlette de Jean-Louis Barrault au
renouveau théâtral de l’après-guerre. Leur rencontre s’était produite
en 1942 sur le tournage du film de Louis Daquin Le Voyageur de la
Toussaint. Ils avaient fêté en 2001 leurs soixante ans de théâtre en
jouant La Maison du lac d’Ernest Thompson à la Madeleine à Paris.
35
Bulletin 2010
Des projets pour Bellac… avec Giraudoux
lepopulaire.fr, 29 décembre 2010
Bellac
« Le Palais de justice deviendra la médiathèque centrale du Haut
Limousin », par Laurent Borderie
Il n'en reste actuellement que les murs. En avril 2012, le palais de
Justice sera devenu la médiathèque.
Le Palais de justice a fermé ses portes il y a plusieurs mois déjà et
s'est transformé en ruche. Les entreprises se succèdent.
Le réseau de lecture de la Communauté de communes du Haut
Limousin, est un chantier d'envergure qui aboutira à la création d'un
pôle central, sis à Bellac et de 3 antennes installées à BussièrePoitevine, Mézières-sur-Issoire et Nouic.
Il y aura également 14 points de lecture créés dans des communes du
territoire.
Pour Jean-Michel Doumeix, président de la CDC du Haut Limousin,
« la médiathèque est appelée à être, avec le théâtre du Cloître, un
équipement culturel structurant pour l'ensemble du territoire ».
Ce futur lieu de vie proposera un accès libre à des documents écrits,
sonores, vidéo, multimédia, et la consultation sur place ou la
possibilité d'emprunter ces documents.
« Le lieu devra aussi répondre aux besoins de sauvegarde, de
conservation dans des conditions suffisantes et de mise en valeur des
richesses littéraires locales et tout particulièrement du fonds
Giraudoux que nous allons numériser grâce à la DRAC qui va nous
soutenir financièrement dans cette vaste entreprise. »
36
Amis de Jean Giraudoux
Numérisation des fonds Giraudoux
L'enjeu principal pour la communauté de communes est d'assurer au
futur réseau de lecture des moyens de fonctionnement suffisants pour
que l'équipement ne reste pas cantonné à une simple mise à
disposition d'un service mais qu'il puisse réellement jouer un rôle de
diffusion et de développement de la lecture.
La Bibliothèque Départementale de prêts reste l'un des partenaires
privilégiés pour le bon fonctionnement de ce réseau.
Le site de Bellac sera la "tête de réseau" de cette structure et
proposera une offre documentaire de 30.000 documents et 50 titres
périodiques.
Le site choisi l'a été dans la concertation et a retenu l'attention des
élus par sa localisation en centre-ville dans un immeuble facilement
repérable par les usagers qui sera aussi à l'origine d'une synergie
évidente avec la fonction commerciale du centre-ville.
En outre, la réhabilitation d'un édifice à l'identité affirmée présente
pour l'ensemble de la collectivité un intérêt patrimonial et
architectural évident.
L'ouverture de l'ensemble des sites est prévue pour avril 2012.
37
Bulletin 2010
Vie de l’association
COMPTE RENDU DE L’ASSEMBLEE GENERALE
DU 23 JANVIER 2010
Présents : A. Besnard, J. Body, L. Body, A. Cheyssial, S. Coyault, E.
Demazure, O. Demazure, A. Duneau, F. Escoube, I. Guinle d’Allens,
A. Job, A. Lacaux, M. Lépron, R. Messié, N. Moreau, C. Nier, A.-M.
Prévot, J.-B. Raimond, G. Teissier, C. Riera, D. Roncière, G.
Roncière, J.-L. Vergeade, S. Zaied Akrout
Excusés : M. Berne, F. Bombard, L. Gauvin, M.-C. Hubert, W.
Meier
Procurations :
à J. Body : R. Barthelemy, H. Brunschwig, J.-C. Fasquelle, R.
Laubreaux
à S. Coyault : J. Barnier, M.-P. Fau, C. Modrzejewska, R.-M.
Moudoues-Vessigault, J.-C. Sertelon, A. Weber-Caflisch
à E. Demazure : B. Brissard
à M. Lépron : B. Martenka
à J.-B. Raimond : M. Autrand, H. Laurenti,
à J.-L. Vergeade : J. Greslier
M. le Président Jean-Bernard Raimond ouvre la séance à 14h45
heures.
Rapport financier
Le bilan de l’année 2009 se caractérise par un solde négatif de
1579 euros :
- 14211 euros pour les recettes. Celles-ci ont été inférieures aux
prévisions en raison de subventions moins importantes que les
années précédentes (la subvention du C.N.L. est ainsi passée à 1000
euros alors qu’elle était jusque-là de 3000). L’association compte à
38
Amis de Jean Giraudoux
l’heure actuelle à peu près 150 adhérents, ce qui correspond aussi au
nombre d’adhérents d’autres associations d’écrivains.
- 15790 euros pour les dépenses qui incluent la réception de
Florence Delay au mois de janvier ainsi que le financement de deux
spectacles pendant les journées de Bellac.
Le fonds de l’Association passe alors à 8191 euros, ce qui
n’est pas critique mais peut inquiéter dans un contexte de restriction
budgétaire.
Jacques Body fait alors savoir que Colette Weil a légué à
l’association une somme de 1520 euros qui viendra couvrir le déficit
enregistré cette année.
Le budget est adopté à l’unanimité, avec félicitations au
Trésorier.
Rapport d’activité
Bellac
Les journées Giraudoux à Bellac ont donné lieu à une
exposition consacrée à Charlotte Delbo ainsi qu’à une table ronde
autour de C. Delbo et J. Giraudoux. Des extraits de La Guerre de
Troie ont été joués par des étudiants d’Yves Landerouin dans le
cadre enchanteur des rives du Vincou. Des lectures croisées de textes
de C. Delbo et de Giraudoux ont également été faites par trois
comédiens ; ceux-ci ont ensuite été invités à Saint-Avertin (près de
Tours) grâce à Claudine Riera-Collet, exécutrice testamentaire de C.
Delbo.
Cahier
Le Cahier 37 consacré à Giraudoux et les Arts a été publié sous
la direction d’Yves Landerouin.
Bulletin
39
Bulletin 2010
Grâce à Jacques Body, le Bulletin a revu le jour après deux ans
d’absence. Cette publication, même si elle semble parfois redondante
par rapport au site, permet d’entretenir un lien avec les Amis de
Giraudoux qui ne disposent pas encore de l’équipement nécessaire
pour consulter internet ou préfèrent un support papier. Des courriers
d’adhérents ont rappelé que le Bulletin est inclus dans le prix de la
cotisation. Par ailleurs, le CNL a justifié la baisse de ses subventions
par l’absence de ce Bulletin. Celui-ci se révèle donc indispensable
pour l’obtention de subventions.
Edouard Demazure accepte de remplacer Jacques Body dans la
confection du prochain Bulletin. C’est donc à lui qu’il faut
transmettre toute information relative à Giraudoux.
Divers
Guy Teissier, qui regrette l’absence de mémoires de recherche
cette année, évoque les différents événements français et européens
autour de Giraudoux :
- une adaptation des Anges du péché a été jouée cette année à
Bougival au mois de novembre par la troupe de Laurent Le Bras ;
elle devrait être reprise cet été dans le cadre du festival off
d’Avignon.
- La Folle de Chaillot a été jouée au Théâtre Royal du Parc à
Bruxelles
- une traduction de La Guerre de Troie en géorgien est
envisagée
Fondation Jean et Jean-Pierre Giraudoux
Mauricette Berne fait le point sur la situation actuelle de la
Fondation. La fin des problèmes avec l’administrateur judiciaire a
permis à celle-ci de tenir enfin son rôle. Elle a notamment pu aider
Laurent Le Bras en lui accordant une subvention pour son spectacle
réalisé à partir des Anges du péché. Mais aucun prix Giraudoux n’a
40
Amis de Jean Giraudoux
pu être décerné cette année faute de candidats (alors qu’un prix
Racine a été attribué).
Par ailleurs la Fondation a immédiatement réagi face aux
affirmations de M. Cieutat dans le Dictionnaire du cinéma populaire
français (Nouveau Monde éditions), à l’entrée « Jean-Louis Bory » :
un courrier a été envoyé auquel l’auteur a répondu en s’excusant de
ses propos qu’il met sur le compte de l’utilisation hâtive d’une
information non vérifiée.
Jean-Louis Vergeade aborde le problème de la maison « des
Jean et des Pierre » : on est revenu à la situation de l’année 2000,
mais les dix ans de procès ont laissé des traces dans la mesure où
cette maison s’est beaucoup dégradée.
Renouvellement du Bureau
Sylviane Coyault est remplacée par Annie Besnard à la tête du
secrétariat général. Pour les relations avec Bellac, celle-ci sera aidée
par Anne-Marie Prévot, habite dans la région.
Edouard Demazure a souhaité son remplacement comme
trésorier. Souad Zaied-Akrout propose sa candidature. Il est convenu
que, jusqu’à la prochaine Assemblée générale, elle s’initiera à la
gestion de la trésorerie avec l’aide d’Edouard Demazure, qui reste
trésorier en titre.
Perspectives 2010
Cahiers
Le prochain Cahier, le numéro 38, sera consacré à la parution
de larges extraits de deux thèses soutenues récemment : celles de
Christian Allègre et d’Abelghani El Himani ; il sera intitulé : Arcadie
ou Utopie ? Pour le numéro suivant, Arzu Ildem compte sur l’édition
en France des actes du colloque d’Ankara ; mais le nombre important
41
Bulletin 2010
de participants prévus (environ 40) risque de faire beaucoup trop
pour un seul ouvrage. On suggère donc de ne proposer qu’un abstract
des différentes communications et de mettre l’intégralité des celles-ci
en ligne sur le Net. Le numéro 41 devrait permettre de publier de
larges extraits des travaux de Myriam Lépron et de Yukie Masé.
Pour la suite, Sylviane suggère qu’il faudrait reprendre la
thématique : « une œuvre, un cahier », comme cela a été fait pour la
Folle de Chaillot et L’Apollon de Bellac.
Dictionnaire
André Job évoque ce lourd projet qui est en train de prendre
forme : ce dictionnaire Giraudoux constitue un enjeu crucial dans la
recherche à venir car il devrait être l’ouvrage de référence aussi bien
pour les étudiants que pour les chercheurs. Publié par les éditions
Champion, cet ouvrage d’environ un millier de pages doit faire le
point sur 50 ans de critique et impliquer de 50 à 70 collaborateurs. À
la tête de cet immense projet, une double direction : André Job et
Sylviane Coyault. Depuis six mois, il a déjà bien avancé : la liste des
entrées est prête et un certain nombre de collaborateurs prestigieux
comme Pierre Brunel ou Florence Delay ont accepté de participer. Le
problème réside à présent dans la répartition des entrées : outre les
deux directeurs qui devraient assurer la rédaction de 150 entrées
chacun, et les collaborateurs occasionnels qui en prendraient 1,2 ou
3, il faudrait que les spécialistes se chargent d’une cinquantaine
d’entrées, ce qui constitue un travail important.
Bellac
Pour l’instant, on ne sait rien (dates, spectacles prévus…) des
projets de la municipalité de Bellac pour le festival.
Pour l’exposition, différentes pistes sont avancées : CharlesLouis Philippe serait la plus probable dans la mesure où Sylviane est
en contact avec les Amis de l’auteur et où cette exposition est déjà
envisagée depuis plusieurs années. Guy propose alors de laisser
l’exposition sur deux ans, de façon à permettre la préparation de celle
42
Amis de Jean Giraudoux
sur Vialatte. A. Job suggère une exposition autour de Giraudoux et
l’Histoire.
Divers
Annie Besnard, nouvelle secrétaire générale, prend la parole
pour remercier Sylviane du long travail qu’elle a accompli depuis
plusieurs années. Elle définit ses objectifs pour les années à venir :
augmenter le nombre d’adhérents dans un contexte peu favorable ;
équilibrer le budget et pour cela il va falloir résoudre le difficile
problème des dossiers de subventions ; partager les responsabilités
avec Anne-Marie concernant Bellac.
Anne-Marie intervient à son tour : elle voudrait rencontrer les
différentes personnes susceptibles d’être des interlocuteurs à Bellac
et mobiliser les gens sur place de façon à ce que l’association
reprenne un ancrage géographique plus important.
La réunion se termine par l’intervention de Laurent Le Bras et
de plusieurs comédiens qui viennent présenter des photos de leur
spectacle et lire des extraits des Anges du péché.
COMPTE RENDU DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
DU 27 JUIN 2010
Présents : M. Berne, A. Besnard, R. Beucler, L. Body, J. Body, B.
Brissard, S. Coyault, A. Duneau, R. Gonzalez-Naranjo, M. Lépron,
R. Messié, N. Moreau, M. Potet, A.-M. Prévot, G. Roncière, D.
Roncière
Excusés : F. Bombard, L. Jankovic, A. Job, J.-B. Raimond, S. ZaiedAkrout
43
Bulletin 2010
Procurations : à A. Besnard : N. Nakamura ; à J. Body : H.
Brunschwig, R. Laubreaux, N. Maritch-Haviland ; à S. Coyault : P.
d’Almeida, J.-C. Sertelon ; à J.-B. Raimond : R-M. MoudouesVessigault.
1) Gratuité de l’exposition de l’été à la Maison natale
Les visiteurs de l’exposition installée à la Maison natale par
l’Association des Amis de Giraudoux acquittent un droit d’entrée.
Celui-ci est modique (3 €, uniquement pour les adultes). L’exposition
de l’an dernier, dont l’entrée était gratuite pour les habitants de la
communauté de communes de Bellac, a rapporté 140 € à
l’association.
La municipalité demande à ce que l’accès à cette exposition
soit désormais gratuit pour tous les visiteurs, à l’exemple d’autres
expositions, organisées le reste de l’année par la Société des Amis de
la Maison natale, animée par Monsieur Peyronnet.
Il semble effectivement désobligeant de faire payer
l’exposition de l’été ; cela risque de dévaloriser les expositions
installées par la Société des Amis de la Maison natale, qui mettent les
lieux en valeur toute l’année.
Proposition acceptée à l’unanimité.
2) Entretien de la Maison natale
Lors de la mise en place de l’exposition Philippe/Giraudoux,
Anne-Marie Prévot a découvert que le ménage n’avait pas été fait
depuis longtemps.
Selon Brigitte Brissard, la mairie doit faire faire le ménage tous
les 15 jours. Mais il ne s’agit que d’un accord oral.
À vérifier avec la mairie.
44
Amis de Jean Giraudoux
3) La bibliothèque
Les livres de Giraudoux appartiennent à la ville ; les autres
ouvrages à l’association. La ville a passé convention avec
l’association pour gérer l’ensemble du fonds.
Actuellement, la Fondation Jean et Jean-Pierre Giraudoux veut
constituer un centre de documentation autour de Jean Giraudoux. La
Fondation de France doit venir à Bellac faire une estimation, afin de
participer à la restauration des livres endommagés.
Mauricette Berne et Guy Teissier ont trouvé la bibliothèque
dans le plus grand désordre. Une solution est proposée pour la
ranger : employer un enseignant du collège qui a demandé à
consulter des documents.
4) Les Cahiers
Sylviane Coyault, responsable des Cahiers, annonce que le n°38,
Arcadie ou Utopie ?, est sous presse. Il propose les résumés des
thèses de Christian Allègre et Abdelghani El Himani.
- Cahier 39
Le colloque L’Espace dans l’œuvre de Giraudoux a eu lieu en
mai à Ankara. Les Actes seront-ils publiés en Turquie ou dans les
Cahiers ? Arzu Ildem, l’organisatrice, n’a pas encore donné réponse.
Si la publication des Actes se fait en Turquie, le Cahier 39
pourrait présenter les résumés de deux thèses autour du théâtre de
Giraudoux : celle de Catherine Nier et celle de Yukie Mase.
- Débat autour du contenu des Cahiers
* Jacques Body souligne qu’en publiant des résumés de thèses,
l’Association risque de s’adresser plus aux 30 adhérents de la
SIEG (Société Internationale des Etudes Giralduciennes)
qu’aux 150 adhérents des Amis de Jean Giraudoux. Comment
faire pour ne pas oublier les adhérents non-universitaires dans
45
Bulletin 2010
les publications ? Il serait en tout cas souhaitable que les
auteurs de thèses s’orientent vers un essai bref et dynamique
résumant leur travail.
* Sylviane Coyault rappelle différents points :
> résumer une thèse est déjà un énorme travail, ne
demandons pas l’impossible aux auteurs ;
> la plupart des articles figurant dans les Cahiers sont
écrits par des universitaires ;
> les Presses Universitaires Blaise Pascal, qui assurent –
et donc soutiennent - la publication, ne peuvent
cautionner que des articles qui aient une bonne tenue
scientifique.
* Jacques Body suggère la possibilité d’un retour chez Grasset,
qui laissait plus de liberté.
* Les deux associations d’auteurs présentes à l’Assemblée
donnent leurs témoignages :
> L’Association Robert Margerit propose dans ses
Cahiers des articles d’universitaires, mais aussi de
contributeurs locaux.
> L’Association Beucler publie également des articles
d’universitaires et de non universitaires.
Les représentants des deux associations soulignent que
l’université n’est pas partie prenante dans leurs publications.
D. Roncière se demande s’il ne serait pas possible de s’orienter
vers des Cahiers qui regrouperaient plusieurs associations
d’Amis d’écrivains.
- Perspectives
Afin de concilier les objectifs de la recherche universitaire et la
nécessité de promouvoir l’œuvre de Giraudoux auprès d’un public
plus large, Sylviane Coyault propose d’alterner la publication de
thèses et celle de cahiers consacrés à une œuvre.
* Les thèses
46
Amis de Jean Giraudoux
La consigne donnée aux auteurs serait de les réduire à 150 ou
200 pages. Le Cahier pourrait être éventuellement complété
avec des articles traitant de la même problématique, des inédits
ou versions primitives, des photographies de manuscrits.
* Cahiers autour d’une œuvre
Il s’agirait de faire connaître des œuvres autres qu’Électre ou
La Guerre de Troie en rassemblant des études
(approfondissement thématique, explications de passages clés)
et des documents qui permettent à des enseignants des
premières années d’université de travailler avec leurs étudiants.
Pour chaque cahier, un coordonnateur donnerait une cohérence
autour de l’œuvre.
Il serait souhaitable de commencer par Aventures de Jérôme
Bardini ou Choix des élues.
- Mise en ligne des Cahiers
Les Presses Universitaires s’orientent de plus en plus vers une vente
en ligne payante du texte parallèlement à la vente du volume
imprimé.
Prix du texte en ligne : 60 % de celui du support papier.
Les Amis de Jean Giraudoux donnent-ils leur accord pour la
publication en ligne payante des Cahiers ?
Accord à l’unanimité.
5) Modification du Bureau
- Vice-présidence
Les statuts de l’association prévoient trois vice-présidents, nous
en avons actuellement deux : Jacques Body et Guy Teissier.
Jacques Body, qui s’est beaucoup investi dans l’association
depuis de nombreuses années, souhaite prendre un peu de recul et
47
Bulletin 2010
présente sa démission. André Job s’est proposé pour assumer les
fonctions de vice-président.
Sylviane Coyault vient de laisser sa charge de Secrétaire
générale, mais continue à avoir la responsabilité des Cahiers. Avec
André Job, elle dirige la préparation du futur Dictionnaire
Giraudoux. Elle semble donc toute désignée pour être viceprésidente.
Sylviane Coyault et André Job sont élus.
- Trésorier
Édouard Demazure, qui gère avec compétence les finances de
l’association depuis de plusieurs années, souhaite être déchargé de
ses fonctions. Depuis plusieurs mois, il initie Souad Zaied-Akrout,
devenue son adjointe en janvier, au suivi de la trésorerie des Amis de
Giraudoux.
Souad Zaied-Akrout est donc élue trésorière.
Les Amis de Jean Giraudoux remercient Jacques Body et
Édouard Demazure pour le travail accompli et sont heureux de
pouvoir continuer à compter sur leur aide et leurs conseils.
48
Amis de Jean Giraudoux
Sommaire
Éditorial…………………………………………………1
Festival de Bellac 2010
Les Journées J. Giraudoux……………………………....3
Articles de presse autour du Festival……………...…….4
Giraudoux au théâtre
La Folle de Chaillot…………………………….….13, 15
L’Apollon de Bellac……………………………………17
Mélanges thématiques……………………………..13, 15
Publications
Les Vies multiples de Jean Giraudoux………...………18
Cahier 38 Arcadie ou Utopie……………………..……22
Originalités proustiennes…………………..………….23
Au fil des lectures
Extraits………………………………………………....25
Blog de Michel Winock……………………………..…26
Débat autour de Jouvet……………………………...…28
Disparitions
Hommage à Colette Weil…………………………..….31
Simone Valère…………………………………………35
Des projets pour Bellac…………………………...….36
Vie de l’association
Compte rendu Assemblée générale janvier 2010……...38
Compte rendu Assemblée générale juin 2010…………43
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