le patrimoine naturel et écologique du parc naturel

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LE PATRIMOINE NATUREL ET ÉCOLOGIQUE
DU
PARC NATUREL HAUTES FAGNES-EIFEL
TABLE DES MATIÈRES
LES CARACTÉRISTIQUES PHYSIQUES4
Le Relief 4
La Géologie 4
La Pédologie 5
Le Climat 6
L’Hydrologie 6
LES CARACTÉRISTIQUES ÉCOLOGIQUES 7
La Structure écologique principale 8
Les biotopes présents 9
Les milieux terrestres non agricoles : les milieux tourbeux et les landes9
Les habitats forestiers10
Les habitats agricoles et mégaphorbiaies rivulaires12
Les habitats des eaux courantes13
Les éléments de liaison13
La Faune indigène au sein du Parc naturel Hautes Fagnes-Eifel15
Les espèces invasives16
Les plantes terrestres invasives16
Les plantes aquatiques invasives16
La faune invasive16
Les outils de protection de la biodiversité17
Le réseau Natura 2000 17
Les réserves naturelles domaniales et agréées18
Les réserves naturelles forestières18
Les zones humides d’importance internationale – zones RAMSAR19
Les sites de grand intérêt biologique (SGIB)19
Les arbres et haies remarquables19
Le Code forestier20
Les plans et conventions en faveur de la biodiversité20
Les parcs naturels ont des missions définies,
comment les atteindre dans
le monde d’aujourd’hui ?
Si aujourd’hui nous vous présentons ce document, c’est pour une raison bien précise. Actuellement,
nous renouvelons notre plan de gestion et son programme d’actions pour les dix prochaines années.
Or, depuis la création du Parc naturel de nombreux éléments ont évolué : les missions propres aux
parcs naturels, le contexte socio-économique, les villages, l’état des habitats naturels, la législation… Le nouveau programme d’actions du Parc doit s’ancrer dans cette nouvelle réalité pour
continuer à préserver durablement son cadre de vie exceptionnel.
C’est pourquoi, dans un premier temps, nous avons recherché, rassemblé, synthétisé les principales données caractérisant le territoire. Ce travail a pour objectif de prendre un cliché instantané, afin de mettre en évidence les points forts à protéger et à développer, et de déceler les
menaces et les faiblesses à lever pour le futur. Nous avons passé au crible les aspects suivants :
Les caractéristiques naturelles : à quoi ressemble le Parc, quelles sont la faune et la flore qu’on
y rencontre ?
Paysages et aménagement du territoire : quels sont les paysages caractéristiques et quelles influences
l’homme et ses activités ont eues sur ces paysages ? Quelle est l’organisation spatiale du territoire (bâti, mobilité, énergie,…)?
Développement rural : quelles sont les activités humaines du Parc ? Comment se portent l’agriculture, la sylviculture, le
tourisme, la vie culturelle et associative, … ?
Nous vous présentons ici le résumé de cette étude non exhaustive.
Si s’adapter au contexte est nécessaire, s’adapter aux personnes l’est autant ! Chacun est concerné d’une manière ou
d’une autre par cet espace : habitants, agriculteurs, enseignants, touristes, commerçants, entrepreneurs, … et vos connaissances concrètes et quotidiennes du territoire complèteront certainement notre analyse plus théorique. Vos avis, vos points
de vue nous permettront de construire un programme cohérent et adapté au territoire.
En somme, nous vous invitons à prendre part à la construction du Parc naturel de demain. Ne soyez pas effrayés par
l’aspect quelque peu formel de ce document. Notre volonté est de partager ces informations avec ceux qui le souhaitent.
La lecture de ces documents n’est pas indispensable pour donner votre avis.
Concrètement, vous pouvez ajouter votre pierre à l’édifice de plusieurs manières :
Participer aux rencontres et donner directement votre avis (le 30/05, le 13/06 ou le 20/06) ;
Répondre aux questionnaires disponibles en ligne ou sur demande (www.botrange.be);
Nous contacter par téléphone (080/440390), par mail ([email protected]) ou nous rencontrer à la Maison
du Parc.
Analyse AFOM22
3
LES CARACTÉRISTIQUES PHYSIQUES
Les caractéristiques physiques d’un territoire déterminent largement la nature des habitats naturels et l’usage que l’homme
a pu en faire. Ce chapitre détaille les caractéristiques physiques propres au territoire du Parc naturel Hautes Fagnes-Eifel.
Le Relief
La Pédologie
Le sol est un élément essentiel à prendre en compte pour toutes considérations, suggestions, recommandations, relatives à une gestion harmonieuse du
territoire du Parc naturel.
A l’échelle du parc, les sols peuvent être subdivisés en 4
types, par ordre décroissant d’importance :
Hérité de l’érosion quaternaire, le relief du Parc naturel est
divisé en trois grandes parties :
• Les sols caillouteux à charge de schistes et
de grès (50% du territoire). Ces sols se concentrent principalement dans la vallée de l’Our et dans
l’avant-pays fagnard. Ce sont des sols peu favorables
à l’agriculture de par leur charge caillouteuse. On retrouve principalement des forêts et quelques prairies
sur ce type de sol.
• Le Haut Plateau à climat rigoureux (> 600 m). C’est
dans ce plateau que prennent naissance de nombreux
cours d’eau dont une partie alimentera les lacs de la Gileppe et d’Eupen (Vesdre, Helle, Soor, Gileppe, Hoegne
et Rur).
• Les sols limono-caillouteux, assez sec (25%) :
Ces sols se retrouvent principalement dans la zone
correspondant au relief du Haut-Plateau (< 600m) et
peuvent être qualifiés de bons sols. On y trouve 45%
de forêts et la majorité des prairies ou prés de fauches
du Parc naturel (41%).
• Le Haut Plateau (< 600 m) : Cette partie comprend
les villages les plus élevés de Belgique (Elsenborn,
Mürringen, …), ainsi que des prairies et des pâtures
humides (zones agricoles défavorisées), et les lacs de
Butgenbach et de Robertville.
• Les zones de fortes pentes de la vallée de l’Our.
• Les sols limoneux peu caillouteux et majoritairement humides (8%) : Ces sols se trouvent principalement dans l’avant-pays fagnard et le plateau
des Hautes-Fagnes. On retrouve majoritairement des
forêts et quelques prairies sur ce type de sols.
• Les sols tourbeux (6%) : Il s’agit de sols sur
lesquels on retrouve des végétations non productives
(dont des habitats naturels rares et menacés, comme
les tourbières) et des plantations de résineux.
La Géologie
L’Ardenne et l’Eifel appartiennent au Massif Schisteux Rhénan.
Dans sa partie Sud, le Parc est essentiellement constitué de
roches datant du Dévonien.
Dans la partie Nord, on retrouve principalement des roches
datant du Cambrien.
4
5
LES CARACTÉRISTIQUES ÉCOLOGIQUES
Le Parc naturel Hautes Fagnes-Eifel renferme une richesse biologique exceptionnelle, tant au niveau de la faune, de la
flore que des biotopes.
Le Climat
Par sa position élevée et son relief, le plateau des Hautes-Fagnes est une région naturelle très différente des autres régions
du pays. Les Hautes-Fagnes sont abondamment arrosées ou baignées dans les brumes et les brouillards.
Les précipitations moyennes avoisinent les 1400 mm par an avec des pics pouvant aller jusqu’ à 1700 mm. En comparaison, Spa-Malchamps qui se trouve aux portes des Fagnes ne reçoit que 1127 mm par an et Uccle, 835 mm. Ce contraste
régional se révèle dans toutes les composantes climatiques.
Avec une température moyenne annuelle comprise entre 6 et 7 °C, le plateau des Hautes-Fagnes est le relief le plus froid
de Belgique. Cette température est de plus de 3 degrés inférieure à la température moyenne relevée à Uccle (10.4 °C).
La saison de végétation est aussi beaucoup plus courte que dans d’autres régions. Le climat rigoureux de cette région,
avec ses fortes précipitations, ses hivers longs et froids et une température moyenne basse, a permis le développement
d’habitats naturels et le maintien de nombreuses espèces végétales, boréo-montagnardes et atlantiques très rares.
Au nord et au sud du Haut-Plateau, l’abaissement du relief est progressif ; la hauteur des pluies diminue jusqu’à 1000 mm
dans les régions d’Eupen et de Saint-Vith. Le climat y est moins rude, les jours de brouillard moins fréquents et le ciel plus
clair, surtout dans la vallée de l’Our.
L’Hydrologie
Le Parc naturel est parcouru par de nombreux cours d’eau : au total, 1705 km de cours d’eau non navigables.
Il est découpé par deux districts hydrographiques : la partie nord appartient au district hydrographique de la Meuse, la partie
sud appartient au district hydrographique du Rhin.
Quatre bassins hydrographiques découpent le territoire
du Parc naturel :
•Le bassin hydrographique de la Moselle avec l’Our et ses
principaux affluents, la Braunlauf, l’Ulf, le Kolvenderbach
et le Medemderbach.
Les nombreux cours d’eau, les étendues de landes et de tourbières, la présence d’étendues forestières et de fonds de vallées humides, d’arbres et de haies remarquables, d’espèces rares et menacées à l’échelon national, voire européen, sont autant de caractéristiques qui confèrent au Parc
naturel un patrimoine naturel unique.
Un grand nombre de projets et d’initiatives ont été menés sur le territoire du Parc naturel afin de protéger et de sauvegarder
ces richesses naturelles et paysagères.
Citons, entre autres, le projet Life « Hautes Fagnes » qui a permis de restaurer près de 2800 ha de landes et de tourbières,
le projet Interreg « Contrat Rivière Our », qui a permis de rétablir un continuum écologique dans le cours principal de l’Our,
les actions entreprises par les PCDN d’Amblève, de Burg-Reuland et d’Eupen, la mise sous statut de nombreuses réserves
naturelles ou la désignation des sites Natura 2000, les actions entreprises par les contrats rivières et bien d’autres encore.
Néanmoins, malgré les nombreux efforts entrepris pour protéger et préserver notre patrimoine naturel, de multiples menaces persistent.
Une menace majeure est la fragmentation de l’habitat (les habitats sont de plus en plus petits et déconnectés les uns
des autres). Causée par l’urbanisation galopante, le développement des infrastructures routières et ferroviaires, les pratiques agricoles et sylvicoles intensives, la fragmentation de l’habitat provoque l’isolement des populations d’espèces.
Ces dernières, privées de corridors naturels, doivent renoncer aux déplacements nécessaires à leur survie et finissent par
s’éteindre. En préservant et en renforçant le réseau écologique sur le territoire, il est possible de lutter directement contre
cette menace de fragmentation.
La pollution des sols et des cours d’eau, le changement climatique ainsi que l‘introduction d’espèces exotiques contribuent
également à cette érosion de la biodiversité. Au-delà du maillage vert (les espaces verts ou naturels, reliés entre eux par
des haies, rivières ou autres), la qualité de l’environnement est donc indispensable à la survie des organismes et à leur
reproduction.
Le présent chapitre est consacré à la description du patrimoine naturel et écologique du Parc naturel Hautes Fagnes-Eifel.
•Le bassin hydrographique de la Vesdre avec ses principaux affluents dans le Parc naturel, la Gileppe, la Soor, la
Helle et la Getz,
•Le bassin hydrographique de la Meuse aval avec la Rur
et ses principaux affluents, l’Olef et la Schwalm,
•Le bassin hydrographique de l’Amblève avec la Warche
et ses affluents,
6
7
Les biotopes présents
La Structure écologique principale
La Structure écologique Principale (SEP) a pour but de rassembler, dans un contour cohérent, l’ensemble des zones du
territoire ayant un intérêt biologique actuel ou potentiel.
La SEP se compose de trois zones types :
• Les Zones centrales (ZC), où la conservation de la nature est prioritaire. Ces zones offrent des habitats écologiquement intéressants,
plus ou moins bien conservés, ou abritent des noyaux de populations
ou des espèces rares ou menacées.
• Les Zones de Liaison ou éléments du maillage écologique
(ZL). Elles permettent la dispersion de la flore et le déplacement de
la faune sauvage entre les zones centrales (par exemple : les haies,
les mares, etc.).
• Les Zones de Développement (ZD) sont de moindre valeur
écologique du fait des activités humaines. Elles servent en quelque
sorte de zone « tampon », protégeant les zones centrales et les liaisons des influences extérieures potentiellement nuisibles. La conservation de la nature doit y être favorisée.
Le territoire du Parc naturel Hautes Fagnes-Eifel renferme une richesse biologique exceptionnelle.
Etant donné les lacunes importantes au niveau de la cartographie, il est impossible de présenter de manière cartographique une répartition précise des différents biotopes sur le territoire du Parc naturel.
Nous nous limiterons donc à citer les biotopes présents sur le territoire présentant, dans le contexte régional, un intérêt
biologique important ou une étendue importante.
Parmi les nombreux biotopes d’intérêts présents sur le territoire du Parc, on trouvera notamment :
Les milieux terrestres non agricoles : les milieux tourbeux et les landes
Jadis, ces milieux ont eu leur importance dans l’économie locale (fournissant litière, fourrage, combustible). Aujourd’hui,
ces sites ne sont plus exploités et se concentrent principalement dans des sites protégés ou dans les camps militaires.
Toutefois, il existe encore certaines stations isolées et dispersées dans la matrice agricole ou forestière et dans ou au voisinage de carrières.
Ces biotopes sont principalement menacés par le manque de connectivité entre les
habitats, les pollutions atmosphériques ou les pollutions du sol, les mesures de gestion inadaptées, le reboisement, les activités liées à la sylviculture et l’envahissement
par les espèces exotiques.
►►
Les milieux tourbeux
Sur le territoire du Parc naturel on retrouve principalement:
Au sein du Parc naturel, la structure écologique principale (Natura 2000, SGIB)
s’étend sur 25.820 ha et couvre ainsi 35 %
du territoire.
Néanmoins, seuls 41 % de la SEP sont actuellement cartographiés.
Il reste donc un important travail de cartographie à réaliser
sur le territoire du Parc.
La classification de chacun de ces habitats en zones centrales, zones de développement ou éléments de liaison devrait être réalisée pour tout le territoire du Parc.
8
• des tourbières hautes légèrement bombées qui
s’étalent sur près de 150 ha, dans la Fagne Wallonne, à
Cléfaye, au Misten et au Rurhof.
L’intérêt des tourbières hautes
des Hautes-Fagnes est exceptionnel. Il s’agit
en effet, avec celles plus restreintes du plateau
des Tailles, pratiquement du seul milieu encore
proche de l’état naturel en Belgique.
• des tourbières hautes dégradées envahies de molinie dans les stades les plus dégradés, présentes principalement sur le Haut-Plateau (plus de 1.000 ha !) mais
également rencontrées dans les fonds de vallées du
Parc naturel.
• des tourbières basses ou bas-marais qui par opposition aux tourbières hautes sont toujours en contact avec
la nappe phréatique et que l’on rencontre dans les dépressions, sur les pentes, là où la couche de tourbe est
peu épaisse (max 80 cm).
9
►►
Les forêts feuillues
Tant sur le plateau des Hautes-Fagnes que dans les vallées, les forêts naturelles sont devenues extrêmement rares. Pourtant, ça et là subsistent quelques vestiges de la forêt originelle.
►►
Les landes et milieux associés
Sur le territoire du Parc naturel on retrouve :
Sur le territoire du Parc naturel on retrouve principalement :
Des landes humides qui occupent la plus grande partie du Haut-Plateau (plus de 2500 ha) et que
l’on retrouve également de manière plus sporadique dans les vallées, sur les anciens prés de
fauche.
Des landes sèches que l’on retrouve sous forme de grandes étendues (près de 780 ha)
sur le site du Camp militaire d’Elsenborn. Par sa superficie, sa richesse et la diversité
des habitats qui s’y sont maintenus, le terrain militaire d’Elsenborn constitue un élément essentiel du réseau N2000. La limitation d’accès, la non utilisation d’engrais et de
pesticides, les méthodes de gestion pratiquées depuis longtemps par les militaires ont
permis le maintien d’habitats naturels en régression dans le domaine civil.
Des boulaies tourbeuses,
généralement présentes sous forme
de reliques. On les retrouve principalement aux abords des tourbières ou des
landes tourbeuses. Ces habitats sont menacés par l’assèchement du sol qui provoque l’apparition du chêne au milieu
des bouleaux.
Les hêtraies à luzule
qui sont les plus largement
répandues sur le territoire (estimé
à environ 5.500 ha) dont notamment la hêtraie du Rurbusch ou
celle de Küchelscheid.
Des genévrières, associées aux milieux de landes, présentes en deux
endroits sur le Haut-Plateau à la Haute Harse et aux Planerèces. Ces
deux genévrières sont menacées par le reboisement et leur population est en régression depuis de nombreuses années.
Des chênaies-boulaies
également présentes sous
forme de reliques là où les sols
sont bien drainés et la couche
de tourbe est superficielle
voire absente.
Des nardaies, souvent associées aux landes à éricacées, que l’on retrouve principalement sur le site
du camp militaire d’Elsenborn.
Les habitats forestiers
Des forêts alluviales
que l’on retrouve souvent
sous forme de vestiges dans les
fonds de vallées. Ces forêts sont
dominées par l’aulne, le frêne ou le
saule et ont été défrichées au profit
de l’agriculture ou des plantations
exotiques.
Les données d’occupation du sol donnent un aperçu de l’ensemble des étendues forestières sur le territoire du Parc naturel
(pour plus d’informations sur les forêts du Parc naturel, voir cahier « Développement rural-Chapitre Sylviculture ») :
57 % du territoire du Parc naturel sont occupés par des forêts dont 76 % sont des
forêts de résineux, 19 % des forêts feuillues et 5 % des forêts mixtes.
La plupart des habitats forestiers souffrent d’un manque de connectivité et d’un manque de présence de bois morts et
d’arbres d’intérêt biologique offrant un habitat à de nombreuses espèces.
D’une manière générale, tant pour les forêts de résineux que pour les forêts de feuillus, l’activité sylvicole (récolte des
arbres morts, intervention limitant la diversité ligneuse, le tassement du sol, le gyrobroyage des rémanents, l’assèchement
par drainage) a un impact important sur les structures, la composition spécifique et le fonctionnement des forêts.
La surdensité de gibier est également identifiée comme une pression importante sur le fonctionnement de l’écosystème
forestier.
Des forêts d’érables
sycomores (Acer pseudoplatanus) ou d’ormes des montagnes
(Ulmus montana) que l’on retrouve
principalement sur les flancs rocheux
des vallées encaissées de la
Warche, du Bayehon, de l’Our,
de l’Olef,…
Des aulnaies marécageuses
qui sont des milieux naturels qui
tendent à disparaître. A certains endroits, l’aulne glutineux (Alnus glutinosa) est peu à peu supplanté par
l’aulne blanc (Alnus incana).
10
11
Occupation du sol et détail du type de forêt
7%
Occupation du sol et détail du type de forêt
Les forêts résineuses
►►
12%
7%
Si, il y a plus d’un siècle, l’épicéa était encore une
rareté en Ardenne, il est aujourd’hui largement
répandu, détrônant les feuillus sur leur propre
territoire.
43 % du territoire du Parc naturel sont occupés
par des résineux.
24%
39 % des résineux actuels (soit 12663 ha) se trouvent sur
des sols marginaux . Ces sols correspondent généralement
à des zones plus ingrates du point de vue de leur exploitation (économique, agricole et immobilière, …) et c’est là que
la biodiversité se concentrera principalement.
2%
Les habitats des eaux courantes
27%
12%
27%
Conifères
Conifères sur sols marginaux
Feuillus
Conifères
ForêtsConifères
mixtes
sur sols marginaux
Feuillus
Agriculture
Forêts mixtes
Non productif
Agriculture
Non productif
Autres
Autres
24%
17%
2%
17%
11%
Des mesures de la qualité de l’eau ainsi que des inventaires de
points noirs ont été réalisés par les contrats rivière (Amblève
et Vesdre) présents sur le territoire et par le Parc naturel dans
le cadre de différents projets et (LIFE Moules perlières, LIFE
Loutre, Interreg Habitat Euregio, Interreg un contrat rivière
pour l’Our …).
Ces analyses démontrent la présence de pollution, perturbation ou dégradation : présences de PCB, métaux lourds, pesticides, érosion des berges, rejets des eaux usées non épurées,
plantes invasives, obstacles à la libre circulation piscicole, colmatage du fond des cours d’eau…
11%
Les habitats agricoles et mégaphorbiaies rivulaires
Les éléments de liaison
Sur base des données existantes, on retrouvera principalement sur le territoire du Parc des
prairies de fauche ainsi que des mégaphorbiaies rivulaires.
Les éléments de liaison permettent les migrations et les échanges entre les
noyaux de vie des populations. Selon les données de l’IGN et de la DGO3 pour le
fauchage tardif, le maillage écologique du PNHFE est constitué de :
Les principales menaces qui pèsent sur les prairies sont le surpâturage, le sursemis, le drainage, la conversion en cultures, l’urbanisation, la fertilisation…
Pour les mégaphorbiaies, les principales menaces sont le drainage,
l’eutrophisation excessive, les canalisations et les espèces exotiques
invasives.
En fonds de vallées, les prairies de fauche sont (malgré l’intervention
humaine bien marquée) encore plus ou moins naturelles en ce qui
concerne leur flore et leur faune. Autrefois, ces prairies étaient irriguées par la technique de l’abîssage. L’apparition des engrais artificiels et des machines agricoles a mis fin à cette technique. On a
délaissé la majorité des vallons humides et on leur a préféré les prés mieux situés et moins mouillés.
Fauchage
tardif
(km)
Haies
(km)
Alignement
d’arbres
(km)
Mares,
étangs,
lacs
(nombre)
Carrières
(nombre)
510
768
547
969
139
Un certain nombre de ces vallons furent classés en réserve naturelle. Dans ces paysages semi-naturels, les gestionnaires
sont
d’intervenir
sans cesse, à cause de la disparition des pratiques agro-pastrorales, sans quoi ces paysages se
ation du
solobligés
et détail
des prairies
reboiseraient. Il s’agit donc d’associations végétales instables, encore en pleine évolution.
Malheureusement, il manque une cartographie détaillée, ou du moins une cartographie localisant les zones sensibles ou les habitats agricoles et mégaphorbiaires présentant un intérêt écologique.
22%Occupation du sol et détail des prairies
6%
22%
11%
Agriculture : prairie et pré
Prairie et prés sur sols marginaux
MAE 8 Prairie
à haute valeur biologique
Agriculture : prairie et pré
2%
2%
1%
prés sur sols marginaux
Agriculture Prairie
(horsetpaturâge)
2%
2%
1%
MAE 8 Prairie à haute valeur biologique
SyvlicultureAgriculture (hors paturâge)
Syvliculture
Non productif
Autres
56%
12
Non productif
Autres
L’asbl Agra-Ost qui encadre la mise en place et le
suivi des Mesures Agri-Environnementales, possède une cartographie des prairies à haute valeur
biologique. D’après leurs données et les données
d’occupation du sol :
2% du territoire sont désignés comme prairies
à haute valeur biologique et 2% des prairies se
trouvent sur des sols marginaux (sols à régime
hydrique particulier, sols superficiels et sols sur
forte pente et affleurement rocheux) et pourraient,
selon l’intensité de l’activité agricole (charge
animale, utilisation d’engrais, …), présenter un
intérêt écologique.
13
►►
tières
Les haies, les alignements d’arbres et les lisières fores-
Au nord, le paysage forestier explique l’absence ou la faible présence de haies.
Pour le reste, l’activité agricole principalement herbagère a conduit à une structure agraire de bocage, composée de prés entourés de haies (vives ou taillées
régulièrement) dans lesquels les unités d’exploitation agricole sont dispersées.
78 % des haies du Parc naturel se répartissent dans les communes de Bullange,
Butgenbach et Waimes.
Une des caractéristiques principales des villages du Plateau des
Hautes-Fagnes est la présence d’« avrules», haies de hêtres de plusieurs
mètres de haut, autour des habitations.
Face aux profondes modifications de l’agriculture depuis les années cinquante, le bocage s’est progressivement déstructuré (agrandissement des parcelles, disparition de haies, de vergers...).
Les principales menaces qui pèsent sur les haies d’espèces indigènes à l’heure actuelle sont l’arrachage, la destruction de
l’ourlet herbeux extensif en bordure de haie, le piétinement et l’eutrophisation liée à l’intensification des pratiques agricoles,
l’arrêt de l’entretien,…
►►
Les vergers hautes-tiges
Vu son climat et son altitude, le Parc naturel Hautes Fagnes-Eifel n’a jamais
été une région d’implantation massive de vergers. Il existe néanmoins beaucoup de jardins avec quelques arbres fruitiers isolés.
En 2013, dans le cadre de la subvention « Circuits-courts », un inventaire
des vergers présents sur le Parc naturel a été amorcé.
Les premières observations de terrain ont permis de constater que l’entretien
des anciens vergers n’était pas optimal.
►►
Les autres éléments de liaison
Depuis quelques années la Wallonie soutient les initiatives visant à renforcer le réseau écologique grâce à différents types de convention.
- les bords de routes en fauchage tardif
- les jardins naturels
- les prés fleuris
La Faune indigène au sein du Parc naturel Hautes Fagnes-Eifel
La mosaïque de milieux de grande qualité biologique décrite ci-avant, a pour conséquence directe la présence d’une faune
variée comprenant un certain nombre d’espèces rares et/ou menacées à l’échelle de la Région wallonne.
►► Les eaux stagnantes (mares, ornières, étangs, lacs de barrages,…)
Les eaux stagnantes constituent le milieu de vie de nombreuses espèces et figurent parmi
les plus menacés de Wallonie. Les menaces sont nombreuses : pollution, atterrissement
naturel, introduction d’espèces exotiques, assèchement, comblement, modification du régime hydrologique,…
Des prospections plus approfondies seraient nécessaires pour une meilleure connaissance
de ces habitats.
►►
Les carrières
Au sein du Parc naturel, certaines espèces sont en recrudescence, de nouvelles espèces apparaissent. Au contraire, d’autres sont en régression, voire disparaissent. Pour certaines espèces, le
Parc abrite l’un des derniers noyaux de population à l’échelon national, voire européen, conférant au
Parc une responsabilité forte en termes de conservation.
Les espèces en danger critique à l’échelle internationale et présente dans le Parc naturel:
Merle à plastron
R.Dumoulin ©
Nacré de la canneberge
Bécassine des marais
P.Ghiette ©
Actuellement, seules quelques carrières sont encore en activité dans l’est de la Belgique. Sur le territoire du Parc naturel, de nombreuses carrières témoignent des activités passées. Dans ces carrières abandonnées se développent des
écosystèmes dont l’origine est artificielle mais dont le fonctionnement est le plus souvent très naturel et de grande valeur
écologique pour de nombreuses espèces. Caractérisées par une grande dynamique de l’habitat, elles peuvent abriter des
espèces rares et originales, surtout dans les stades pionniers.
Le Région wallonne a identifié 139 carrières sur le territoire du Parc. Néan-
Tétra Lyre
P.Ghiette ©
Pic cendré
P.Ghiette ©
moins, l’inventaire de la flore et de la faune de ces carrières n’est pas complet.
Moire blanc fascie
M.Dufrene ©
Les principales menaces qui pèsent sur les carrières sont le reboisement naturel, la mise
en décharge pour les déchets de jardin, gravats et autres débris, l’excavation et l’empiètement de la végétation.
Moule Perlière
G.Herren ©
14
Sarcelles d’hiver
P.Ghiette ©
Virgule
T.Kinet ©
Loutre d’Europe
Drew Avery CC BY 2.0 ©
Tarier des prés
G.Reuter ©
15
Les outils de protection de la biodiversité
Aeschne Subarctique en Couple
A.Pironet ©
Agrion hasté
D.Parkinson ©
Leucorrhine douteuse
B.Gauquie ©
Les espèces invasives
Au cours des dernières années, de nouveaux projets, de nouveaux outils et de nouvelles règlementations ont vu le jour
(atlas faunistiques, listes rouges, les bases de données en ligne faune/flore/habitat, les inventaires et les cartographies
N2000, les réseaux de mesures de la qualité de l’eau, la Directive Cadre Eau, les projets « nature » européens,...).
Des problématiques nouvelles ont émergé en termes de conservation (biodiversité génétique, changement climatique,…).
Ces nouvelles conditions créent un nouveau cadre de travail, de nouvelles priorités et influencent les actions à mener dans
les dix prochaines années.
Le réseau Natura 2000
Suite à l’accroissement des échanges commerciaux et de la libre circulation des denrées à travers le monde, de plus en
plus d’espèces sont introduites volontairement ou accidentellement en dehors de leur aire de distribution naturelle. Parmi
celles-ci, un certain nombre d’espèces animales ou végétales sont capables de s’acclimater, de se multiplier et de se propager dans nos paysages où elles peuvent causer des dommages à la biodiversité, à la santé publique et à l’économie.
On les appelle espèces invasives.
Les espèces invasives dont on parlait peu il y a une dizaine d’années constituent aujourd’hui une réelle menace pour les
espèces indigènes et les habitats.
Nombreuses sont les espèces invasives dont la répartition est mal connue. Une information pourtant essentielle si l’on veut agir de manière précoce pour enrayer leur progression.
Les plantes terrestres invasives
Pour les plantes terrestres invasives, des inventaires ont été effectués pour les principales espèces (berce du Caucase, balsamine de l’Himalaya, renouée du Japon,
Spirée), mais principalement au sein du bassin de l’Our. Ces inventaires devraient
être actualisés.
Pour les autres bassins hydrographiques du Parc naturel, les Contrats rivière possèdent une cartographie non-exhaustive pour certaines de ces espèces. A l’échelle
wallonne, seule la berce du Caucase fait l’objet d’une campagne de gestion annuelle
sur l’ensemble du territoire wallon.
Les plantes aquatiques invasives
Un très large éventail de plantes aquatiques est disponible dans le commerce afin d’agrémenter et d’oxygéner les aquariums, mares et autres bassins de jardins. Les espèces d’origine exotique y occupent une place prépondérante. Depuis
peu, certaines d’entre elles tendent à se disperser dans l’environnement et à causer d’importants déséquilibres biologiques. Comme la plupart des plantes aquatiques invasives ont été introduites assez récemment, elles sont encore peu
répandues en Wallonie. Au sein du Parc naturel, leur répartition est actuellement mal connue.
Face au constat de disparition d’espèces et de milieux naturels, l’Union Européenne a réagi en créant le réseau Natura
2000.
L’objectif du réseau Natura 2000 est de préserver un patrimoine naturel ou semi-naturel rare ou menacé. Natura 2000
n’exclut pas pour autant toute activité humaine. Des terres
agricoles, des parcelles forestières, privées ou publiques
se retrouvent en N2000. Il ne s’agit donc pas de mettre la
nature sous cloche mais plutôt de prévenir les actes qui
pourraient perturber de manière irréversible l’équilibre des
milieux naturels.
Les mesures de protection Natura 2000 s’articulent autour de quatre grandes règles :
• éviter la destruction et le morcellement des mi-
lieux
• éviter l’enrichissement et l’intensification des mi- lieux maigres
• préserver les cours d’eau
• conserver des lieux d’accueil pour les espèces.
Le Parc naturel comprend 29 sites N2000 qui
couvrent 29% du territoire (21.308 ha).
La faune invasive
Certaines espèces animales invasives (rat musqué, raton laveur, écrevisse américaine,…) colonisent également le territoire du Parc naturel et représentent une menace pour les espèces indigènes.
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Les zones humides d’importance internationale – zones RAMSAR
La convention de Ramsar ou encore convention sur les zones humides est un traité international pour la conservation et
l’utilisation durable des zones humides, qui vise à enrayer leur dégradation ou disparition, aujourd’hui et demain. Les signataires s’engagent à tenir compte de ces zones humides dans leur aménagement en veillant à leur utilisation „rationnelle“. Ils
s’engagent également à promouvoir leur conservation, à soutenir la recherche et à coopérer avec les autres pays.
Depuis le 24/03/2003, les Hautes-Fagnes (6000 ha) sont considérées comme zone RAMSAR.
Les réserves naturelles domaniales et agréées
Pour protéger les espèces et les milieux rares, il existe différentes possibilités dont notamment la mise sous statut de
réserves naturelles (domaniales ou privées). Ces espaces
peuvent être des réserves intégrales (évolution libre) ou être
gérés selon un plan de gestion pour éviter leur dégradation
ou favoriser leur restauration. Le statut de réserve naturelle est le statut de protection le plus strict en Wallonie.
Les réserves naturelles sont des zones noyaux du réseau
écologique (zone centrale).
Les réserves naturelles domaniales sont des terrains gérés
par le Département Nature et Forêt (DNF) de la Région wallonne.
Les réserves naturelles agréées sont gérées par une personne physique ou morale autre que la Région wallonne.
Dans le Parc naturel il s’agit principalement des associations de protection de la nature : Patrimoine Nature, les Amis
de la Fagne et Natagora-BNVS.
Les sites de grand intérêt biologique (SGIB)
Les SGIB n’ont pas de valeur juridique directe, mais ils apportent une information technique sur la nature aux gestionnaires du territoire et constituent une base de réflexion pour
l’élaboration d’une politique de protection de la nature, en
particulier pour les milieux sensibles. Ils favorisent la mise
en place d’un réseau d’espaces naturels pertinent pour la
préservation des espèces menacées et des milieux naturels remarquables, car ils identifient les zones noyaux (ou
centrales) du réseau écologique. Ils permettent de disposer
d’indicateurs biologiques pour le suivi des modifications des
écosystèmes.
Actuellement, 105 sites ont été désignés
comme sites de grand intérêt biologique sur le
territoire du Parc et couvrent une superficie de
12.955 ha, soit 17,5% du territoire du Parc naturel.
Au total, 8 % du territoire du Parc naturel, soit 5.997
ha, sont classés en réserve naturelle domaniale ou
agréée.
Les arbres et haies remarquables
Les réserves naturelles forestières
Les arbres et les haies font partie intégrante de notre patrimoine naturel. Avec l’urbanisation en permanente évolution,
ce patrimoine subit de fortes pressions. C’est pour cette raison que la Wallonie a décidé, poussée par les communes et
les citoyens, de faire un inventaire des haies et des arbres
qui méritent une protection. Toute modification de la silhouette ou tout abattage d’un arbre ou d’une haie remarquable nécessite un permis d’urbanisme. Le classement
des arbres et des haies remarquables est un véritable outil pour la défense de notre patrimoine.
Les réserves naturelles forestières concernent des forêts où
l’objectif est de sauvegarder des faciès caractéristiques ou
remarquables de peuplements d’essences indigènes et d’y
assurer l’intégrité du sol et du milieu.
4 réserves forestières se trouvent sur le territoire du Parc et couvrent une superficie totale de
357,9 ha.
2 autres réserves dont la reconnaissance est en cours de
procédure se trouvent sur le territoire du Parc naturel.
La carte ci-contre reprend la localisation des réserves forestières actuellement sous statut, situées au sein du Parc
naturel.
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Au total, 181 arbres remarquables et 23,38
km de haies remarquables ont été recensés
sur le Parc naturel. Ces dernières ont été
recensées principalement dans les communes de Waimes et de Bullange.
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Le Code forestier
Le nouveau Code forestier a été adopté le 15 juillet 2008 par le Parlement wallon. Il a remplacé l’ancien Code qui datait de
1854. Dans son ancienne version, le Code forestier était axé sur l’augmentation de la superficie forestière pour répondre
aux besoins du pays. Chose faite : en 150 ans la superficie couverte par les habitats forestiers a augmenté de 240.000 ha.
La Convention « Bords de routes et fauchage tardif »
Lancée par la Région Wallonne, cette initiative a pour objectif de rendre les bords des routes communales plus accueillants pour la biodiversité. Les deux actions principales sont l’abandon des
herbicides ainsi que la fauche extensive et tardive. Ceci permet à un maximum d’espèces végétales
de fleurir et fructifier, et également de procurer de la nourriture en abondance à la faune inféodée
à cette végétation herbacée. Toutes ces actions tiennent bien évidemment compte de la sécurité
routière.
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Le Plan Maya
Les grands objectifs du nouveau code forestier sont :
• Produire du bois de qualité mais aussi en quantité
• Lutter contre le réchauffement climatique et sauvegarder la biodiversité
• Lutter contre le morcellement et diversifier nos forêts
• Développer l’emploi en soutenant le rôle économique de notre patrimoine forestier
• Garantir le rôle social, récréatif et éducatif de la forêt
Le projet « Commune MAYA » consiste à soutenir l’activité apicole et vise à maintenir ou à restaurer un
réseau propice à la vie des insectes polinisateurs. En signant la charte « Commune MAYA », les communes reçoivent des subsides de la Région Wallonne et s’engagent en contrepartie à réaliser plusieurs
actions qui amélioreront l’environnement des insectes pollinisateurs et favoriseront la biodiversité au
sens large : plantations d’essences mellifères, sensibilisation, mise à disposition de lieux pour l’implantation de ruchers, abandon des pesticides, …
Concernant les arbres morts et d’intérêt biologique, les objectifs suivants sont fixés par le code forestier : 2 arbres morts/
ha et 1 arbre d’intérêt biologique/2 ha. Actuellement, au sein des forêts soumises du Parc naturel, les résultats des bois
actuellement repérés et encodés sont 0,6 arbre mort/ha et 0,1 arbre d’intérêt biologique/ha.
►► La Convention « Combles et clochers »
Actuellement, sur le territoire du Parc naturel, environ 3368 arbres d’intérêt biologique et 20206
arbres morts ont été enregistrés dans les forêts soumises.
De plus, selon le nouveau Code forestier, dorénavant, 3% des forêts feuillues publiques de plus de 100 hectares seront
classées en réserves intégrales.
Les plans et conventions en faveur de la biodiversité
Le tableau suivant reprend, pour les communes du Parc, les plans et conventions auxquels ces dernières adhèrent.
Des subsides sont octroyés aux communes participantes pour la réalisation d’aménagements favorisant l’occupation des
combles et clochers par les chauves-souris, les chouettes effraies, les choucas et les martinets noirs et ainsi créer, maintenir ou restaurer un réseau de gîtes favorables à la reproduction de ces espèces.
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Les PCDN
Le Plan Communal de Développement de la Nature est un outil proposé aux communes pour organiser de façon durable la
gestion de la nature sur leur territoire en tenant compte du développement économique et social. Le PCDN vise à maintenir,
à développer ou à restaurer la biodiversité au niveau communal en impliquant tous les acteurs locaux, après avoir réalisé
un diagnostic du réseau écologique et dégagé une vision conjointe de la nature et de son avenir au niveau local.
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La Gestion différenciée
La gestion différenciée (parfois appelée gestion raisonnée, harmonique ou durable) s’oppose au
principe de gérer tous les espaces verts de la même façon, avec du gazon bien tondu, des plantations d’espèces exotiques annuelles, l’utilisation généralisée de produits chimiques..., alors que
chacun d’eux a ses propres spécificités. De plus, elle s’oppose à l’idée que la nature n’a pas sa
place dans les zones urbanisées.
La gestion différenciée (ou GD) consiste à adapter le mode d’entretien aux caractéristiques et
fonctions de chaque espace vert. Il s’agit d’appliquer la bonne gestion au bon endroit.
«Entretenir autant que nécessaire et aussi peu que possible»
Globalement, à l’échelle d’une commune ou d’une ville, la gestion différenciée se traduit par une
diversité d’espaces verts, où chacun peut trouver son bonheur ! Il y a des espaces pour jouer
et se prélasser dans l’herbe, des endroits où observer les plantes et les animaux, des espaces
dédiés aux amoureux des jardins à la française et d’autres pour ceux qui préfèrent la beauté des
fleurs sauvages. De plus, la gestion différenciée a moins d’effets négatifs sur l’environnement et
notre santé.
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Les contrats rivière
Un Contrat de Rivière consiste à rassembler autour d’une table les gestionnaires des cours d’eau, riverains, pêcheurs,
scientifiques, industriels, agriculteurs, associations locales, etc, en vue de définir ensemble, chacun dans le cadre de ses
compétences et dans la mesure de ses possibilités, un Programme d’actions visant à restaurer, protéger et valoriser la qualité des cours d’eau, de leurs abords et des
ressources en eaux d’une vallée.
Concertation, sensibilisation et participation sont les moteurs d’un Contrat
de Rivière.
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Analyse AFOM
UN PARC NATUREL, ÇA SERT À QUOI?
Comprendre les missions d’un parc naturel, c’est d’abord comprendre qu’un parc naturel est caractérisé par un cadre de
vie exceptionnel. Ses paysages remarquables abritent une faune et une flore encore nombreuses qui méritent d’être protégées.
Le rôle majeur du Parc naturel sera de préserver ce cadre de vie en favorisant un développement durable, qui allie développement économique et respect de l’environnement tout en répondant aux besoins des habitants et du territoire.
On pourrait diviser le rôle du Parc en trois grandes missions :
Notre première mission est de protéger et préserver la nature, c’est à dire les habitats (par
exemple les cours d’eau, les prairies, les forêts,…) ainsi que les plantes et les animaux qui
y vivent. Notre mission est d’agir pour assurer la survie de ces espèces et de ces espaces.
Notre deuxième mission est de contribuer au développement et à la promotion d’activités économiques durables (agriculture, sylviculture, tourisme, vie associative, …). Par
exemple : promouvoir des activités agricoles ou sylvicoles adaptées aux zones fragiles,
promotion d’un tourisme vert, promotion des produits locaux, …
Notre troisième mission est de participer à l’aménagement du territoire et à la gestion du
paysage. Mais qu’entend-on par là? En établissant des règles (urbanisme, plan de secteur,
…), l’aménagement du territoire organise l’espace de manière concertée et durable. Le Parc
peut, par exemple, appliquer et activer les politiques régionales en matière d’aménagement
du territoire, ou encore, promouvoir les initiatives locales en matière d’énergie ou de mobilité.
Bien entendu, pour atteindre nos objectifs, l’information et la sensibilisation sont de première importance : organisation de
classes vertes, activités sport et nature, balades paysages, journées à thème (l’Arbre, l’Eau, les Champignons,…), formation à la gestion différenciée (alternative aux pesticides), expositions, fête du Parc…
De même, pour remplir ces trois missions, le Parc naturel peut bénéficier de soutien pour expérimenter et innover de nouvelles techniques : techniques mêlant l’agriculture et la sylviculture, éco-construction, mobilité douce, …
Enfin, le Parc naturel, ce sont aussi des femmes et des hommes qui y vivent, y travaillent ou s’y détendent.
Construire un développement durable du territoire passe par les échanges et le partenariat entre ces différents
acteurs : les habitants (environ 17.000 habitants !), les 12 communes, les pays voisins, les associations, les
agriculteurs, commerçants, les entrepreneurs, les autres parcs naturels, les institutions, …
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