N° 6 TR IMESTR I EL – SEPTEMB R E-OCTOB R E-NOVEMB R E 2006 BELGIQUE/BELGIË PP/PB B-714 Bureau de dépôt Bruxelles X Brussel Mettons en place des stratégies efficaces de dépistage du cancer colorectal pages 6 et 3 Que devient la qualité de vie des patients dans un essai thérapeutique ? page 15 Les cancers de l’enfant sont peu connus dans le monde des adultes – 330 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année en Belgique page 10 OB RDET-IRI WALLONIE — R Allons-nous vers un traitement individualisé du cancer du sein ? page 22 C A U N A C E ER SE Pour les années à venir on n’attend pas de nouveaux médicaments anti-Gram-négatifs. Utilisons les antibiotiques à bon escient page 16 ASM S — ER E — Éditeur responsable: Harry Bleiberg, 1 rue Héger-Bordet, 1000 Bruxelles – N° d’agréation: P501016 – Autorisation de fermeture B-714 – Ne paraît pas en juillet-août LE JOURNAL DU RÉSEAU CANCER DE L’UNIVERSITÉ LIBRE DE BRUXELLES SOMMAIRE patient ambulatoire / patient hospitalisé 40.000 UI: $382,1025 Ahf / $380,3250 Ahf ÉDITORIAUX RÉDACTEURS EN CHEF Harry BLEIBERG Ahmad AWADA Recherche Clinique Ahmad AWADA Recherche Translationnelle Fatima CARDOSO Recherche Fondamentale Christos SOTIRIOU Gilbert VASSART Hémato-oncologie Willy FERREMANS Philippe MARTIAT Psycho-oncologie Nicole DELVAUX Darius RAZAVI Spécialistes en oncologie Vincent NINANE Jean-Luc VAN LAETHEM Bordet-IRIS Jean-Pierre KAINS Martine PICCART Wallonie Vincent RICHARD Erasme Thierry VELU When time matters 2 Deux ans… Déjà ! Harry Bleiberg et Ahmad Awada 3 L’Europe porrait se tromper : la recherche de sang occulte dans les selles n’est peut-être pas la réponse pour réduire l’incidence du cancer Philippe Autier, Peter Boyle, Marc Buyse et Harry Bleiberg INFORMATIONS SCIENTIFIQUES 16 Nouveautés dans le traitement antimicrobien Michel Aoun 8 Une nouvelle technique diagnostique des polyglobulies : la détection de la mutation de JAK 2 Valérie Robin et Walter Feremans 10 Progrès dans la prise en charge des tumeurs solides chez l’enfant Christine Devalck 13 Apport du ciblage des récepteurs à l’EGF à la radiothérapie des tumeurs cervico-faciales localement avancées Thi Hien N’Guyen 15 Que penser de l’impact d’un essai thérapeutique sur la qualité de vie ? Thierry Conroy COMITÉ DE RÉDACTION Ahmad AWADA Harry BLEIBERG Arsène BURNY Vincent NINANE Jean-Claude PECTOR Martine PICCART Jean-Luc VAN LAETHEM 22 L’étude TOP – un pas supplémentaire vers l’individualisation du traitement du cancer du sein Christos Sotiriou EN EUROPE 4 Une nouvelle présidence pour l’EORTC : de nouveaux défis à relever Martine Piccart LA RUBRIQUE DU GÉNÉRALISTE 26 Les mucites induites par la radio et chimiothérapie : de nouvelles approches thérapeutiques Marie-Thérèse Klastersky-Genot RÉGLEMENTATION 21 La notification des SUSARs en Belgique Geneviève Decoster ASSISTANTE À LA RÉDACTION Martine HAZARD – Tél. 02/541 32 01 [email protected] COMMENT LIRE UN JOURNAL ? 24 Médecine basée sur des faits. Pourquoi ? Comment ? Marianne Paesmans COMITÉ DE LECTURE Marianne PAESMANS Jean-Claude PECTOR Marielle SAUTOIS ÉTUDES CLINIQUES Le contenu des articles publiés dans ce journal n’engage que la responsabilité de leur(s) auteur(s) www.jcancerulb.be 25 Sélection de quelques études cliniques sur le cancer du sein en cours à l’institut Jules Bordet Tatiana Besse POLITIQUE ET SANTÉ Dans chaque numéro du Journal du Réseau Cancer de l’Université Libre de Bruxelles sera publiée une photo «hôpital insolite»: vue inattendue, particulière, touchante, artistique de votre hôpital. Le gagnant reçoit un bon FNAC d’une valeur de 150 €. Envoyez votre photo à [email protected] Photo gagnante voir en page 9 5 Le programme de soins oncologiques multisite (PSOM) IRIS-BORDET Jean Klastersky INTERVIEW PATIENT 14 Témoignage… après 11 ans Roser Llop i Faig LES AMIS DE L’INSTITUT BORDET 28 Politique du futur Ariane Cambier RÉSUMÉ ASCO 2006 20 Cancérologie digestive : qu’avons-nous appris à l’ASCO 2006 ? Alain Hendlisz DET R BOR -IRIS J O U R N A L D U R É S E A U C A N C E R D E L’ U N I V E R S I T É L I B R E D E B R U X E L LE S N ° 6 – S E P T E M B R E - O C TO B R E - N OV E M B R E 2 0 0 6 ESEAU CANCE ▼ E.R.: Jo Van der Veken • Roderveldlaan 1, 2600 Berchem PARTICIPEZ À NOTRE CONCOURS «HÔPITAL INSOLITE» 1 WALLONIE — R La supplémentation en fer devra commencer le plus tôt possible, voire même plusieurs semaines avant le début du prélèvement autologue, afin d’atteindre des réserves en fer importantes avant de commencer le traitement par l’époétine alfa. Patients adultes devant subir une chirurgie orthopédique majeure programmée: L’administration doit se faire par voie sous-cutanée. La dose recommandée est de 600 UI d’époétine alfa par kg par semaine pendant les 3 semaines (jour -21, -14 et -7) précédant l’intervention chirurgicale et le jour de l’intervention. Dans le cas où la période de préparation préopératoire doit être écourtée à moins de 3 semaines pour des raisons médicales, l’époétine alfa doit être administrée à la dose de 300 UI/kg tous les jours, pendant 10 jours consécutifs avant l’intervention, le jour de l’intervention et pendant les 4 jours suivant l’intervention. Si un examen sanguin pendant la période préopératoire révèle que le taux d’hémoglobine est de 15 g/dl ou plus, l’administration d’époétine alfa doit être arrêtée et aucune dose supplémentaire ne peut plus être administrée. Il faut s’assurer que les patients ne sont pas carencés en fer lors de l’instauration du traitement. Tous les patients traités par l’époétine alfa doivent recevoir une supplémentation en fer appropriée (par exemple 200 mg/jour de fer élément per os) pendant toute la durée du traitement par époétine alfa. Si possible, la supplémentation en fer devra être commencée avant le traitement par l’époétine alfa, pour constituer des réserves en fer suffisantes. • CONTRE INDICATIONS: Les patients qui développent une érythroblastopénie après un traitement par une érythropoïétine ne peuvent plus être traités par l’époétine alfa ni par une autre érythropoïétine (voir rubrique 4.4 – Érythroblastopénie). Hypertension non maîtrisée. Toutes les contreindications associées à un programme de prélèvement autologue différé doivent être respectées chez les patients traités par l’époétine alfa. Hypersensibilité au principe actif ou à un des excipients. L’utilisation d’époétine alfa chez les patients devant subir une intervention chirurgicale orthopédique majeure programmée et qui n’ont pas participé à un programme de prélèvement autologue différé, est contre indiquée chez les sujets présentant une atteinte grave des artères coronaires, des artères périphériques, de la carotide ou des vaisseaux sanguins du cerveau. Le traitement est également contre-indiqué chez les patients ayant des antécédents récents d’infarctus du myocarde ou d’accident vasculaire cérébral. Patients qui – quelle qu’en soit la raison – ne peuvent pas recevoir une prophylaxie antithrombotique appropriée. • EFFETS INDÉSIRABLES: Généralités: Des éruptions cutanées aspécifiques ont été décrites lors de l’utilisation d’époétine alfa. Des symptômes grippaux tels que céphalées, douleurs articulaires, sensation de faiblesse, vertige et fatigue peuvent survenir, en particulier en début de traitement. Très rarement, des cas de thrombocytose ont été observés (cf 4.4.“Précautions particulières d’emploi”). Des affections vasculaires thrombotiques telles que: ischémie myocardique, infarctus du myocarde, accidents vasculaires cérébraux (hémorragie cérébrale et infarctus cérébral), accidents ischémiques transitoires, thromboses veineuses profondes, thrombose artérielle, embolie pulmonaire, anévrysme, thrombose rétinienne et coagulation dans un rein artificiel, ont été mentionnées chez des patients traités par des médicaments contenant de l’érythropoïétine, parmi lesquels EPREX. Dans de rares cas, des réactions d’hypersensibilité, parmi lesquelles des mentions isolées d’œdème de Quincke et de réactions anaphylactiques, ont été mentionnées avec l’époétine alfa. Une érythroblastopénie médiée par anticorps a été mentionnée après des mois à des années de traitement par l’époétine alfa.(voir rubrique 4.4 concernant l’érythroblastopénie). • Patients cancéreux adultes avec anémie symptomatique recevant une chimiothérapie: Une hypertension peut survenir chez les patients traités par l’époétine alfa. De ce fait, le taux d’hémoglobine et la tension artérielle doivent être suivis de près. Une incidence accrue d’affections vasculaires thrombotiques (voir rubrique 4.4 Mises en garde et précautions particulières d’emploi et sous la présente rubrique sous “Généralités”) a été observée chez des patients traités par des médicaments contenant de l’érythropoïétine. • Patients participant à un programme de prélèvement autologue différé avant chirurgie: Indépendamment du traitement par l’époétine alfa, des effets indésirables thrombo-vasculaires peuvent survenir après phlébotomie répétée chez des patients subissant une intervention chirurgicale et présentant des affections cardio-vasculaires sous-jacentes. C’est pourquoi il est conseillé, chez ces patients, de compenser systématiquement le volume prélevé. • Patients devant subir une intervention chirurgicale orthopédique majeure programmée: Chez les patients devant subir une intervention chirurgicale orthopédique majeure programmée et ayant un taux initial d’hémoglobine de 10 à 13 g/dl, l’incidence des affections thrombotiques/vasculaires (dont la plupart étaient des thromboses veineuses profondes), dans l’ensemble de la population des essais cliniques, s’est avérée similaire dans les différents groupes traités par l’époétine alfa et dans le groupe placebo. L’expérience clinique est cependant encore limitée. De plus, chez les patients ayant une hémoglobine initiale supérieure à 13g/dl, la possibilité que le traitement par l’époétine alfa soit associé à une augmentation du risque d’affections thrombotiques/vasculaires postopératoires n’est pas exclue. • NATURE ET CONTENANCE DU RÉCIPIENT: Pour injection: EPREX à raison de 40.000 UI d’époétine alfa est disponible en flacons d’injection de 1 ml: Emballage de 4 flacons d’injection de 40.000 UI/1,0 ml d’époétine alfa • TITULAIRE DE L’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHÉ: Janssen-Cilag s.a. Roderveldlaan 1 B-2600 Berchem Belgique • MODE DE DÉLIVRANCE: Sur prescription médicale • DATE DE LA PREMIÈRE AUTORISATION / DU RENOUVELLEMENT DE L’AUTORISATION • Renouvellement de l’enregistrement le 4 août 2003. • DATE DE LA RÉVISION DU TEXTE: 21/08/2006 • Des informations complémentaires sont disponibles sur demande RECHERCHE CONSEILLERS SCIENTIFIQUES Marc ABRAMOWICZ Guy ANDRY Michel AOUN Jean-Jacques BODY Dominique BRON Dominique DE VALERIOLA Olivier DEWITT André EFIRA Patricia EWALENKO Patrick FLAMEN Thierry GIL Michel GOLDMAN André GRIVEGNEE Alain HENDLISZ Jean KLASTERSKY Denis LARSIMONT Marc LEMORT Dominique LOSSIGNOL Thi Hiyen N’GUYEN Thierry ROUMEGUERE Eric SARIBAN Jean-Paul SCULIER Philippe SIMON — ERASME — NOM DU MÉDICAMENT: EPREX 40.000 UI/1,0 ml, solution injectable en flacons • COMPOSITION QUALITATIVE ET QUANTITATIVE: Chaque flacon d’EPREX de 40.000 UI/1,0 ml contient 40.000 UI ou 336 microgrammes par ml d’époétine alfa. Excipients: Dihydrogénophosphate de sodium dihydraté Hydrogénophosphate de sodium dihydraté Chlorure de sodium Glycine Polysorbate 80 Eau pour préparation injectable • FORME PHARMACEUTIQUE: Solution injectable. Solution limpide, incolore. • INDICATIONS THÉRAPEUTIQUES: – Traitement de l’anémie et réduction des besoins transfusionnels chez les patients adultes recevant de la chimiothérapie pour une tumeur solide, un lymphome malin ou un myélome multiple, et présentant un risque de transfusion selon l’évaluation de leur état général (p.ex. situation cardio-vasculaire ou anémie préexistante au début de la chimiothérapie). – EPREX peut être utilisé pour augmenter le rendement du don de sang autologue chez des malades participant à un programme de transfusions autologues différées. L’utilisation dans cette indication doit tenir compte du risque accru d’accidents thrombo emboliques. Le traitement ne doit être administré qu’aux malades présentant une anémie modérée (Hb 10-13g/dl soit 6,2-8,1 mmol/l et sans carence martiale) si l’on ne dispose pas de méthodes d’épargne du sang ou que celles-ci sont insuffisantes, lorsqu’une intervention chirurgicale majeure programmée nécessite de grandes quantités de sang (4 unités de sang ou plus chez les femmes et 5 unités de sang ou plus chez les hommes). – EPREX peut être utilisé pour réduire l’exposition aux transfusions de sang homologue chez les patients adultes, sans carence martiale, devant subir une intervention chirurgicale orthopédique majeure programmée, et présentant un risque présumé important de complications transfusionnelles. L’utilisation devra être limitée aux patients ayant une anémie modérée (par exemple Hb 10-13 g/dl) qui n’ont pas accès à un programme de prélèvement autologue différé et chez qui l’on s’attend à des pertes de sang modérées (900 à 1800 ml). Les bonnes pratiques de gestion du sang (Good Blood Management Practices) doivent toujours être appliquées dans le contexte d’interventions chirurgicales programmées • POSOLOGIE ET MODE D’ADMINISTRATION: Instructions pour l’administration: Comme c’est le cas pour tous les médicaments administrés par voie parentérale, il convient d’inspecter visuellement la solution injectable avant l’administration pour vérifier qu’il n’y a ni particules en suspension ni changement de coloration. a) injection intraveineuse: cette injection doit être administrée pendant au moins 1 à 5 minutes, en fonction de la dose totale. Une injection plus lente est préférable chez les patients qui réagissent au traitement par des symptômes pseudo grippaux. Ne pas administrer en perfusion intraveineuse ou combiné à d’autres médicaments. b) injection par voie sous cutanée: on ne doit généralement pas excéder un volume maximal de 1 ml par site d’injection. En cas de volume plus important, utiliser plusieurs sites d’injection. Les injections se font au niveau des membres ou de la paroi abdominale antérieure. Patients cancéreux adultes avec anémie symptomatique recevant de la chimiothérapie: L’administration doit se faire par voie sous-cutanée. L’époétine alfa doit être administrée chez les patients présentant une anémie (par exemple Hb ≤ 11 g/dl [6,8 mmol/l]). La valeur cible du taux d’hémoglobine est d’environ 12 g/dl (7,5 mmol/l). Le taux d’hémoglobine ne peut pas dépasser 13g/dl (8,1 mmol/l) (voir rubrique 5.1.) Le traitement par l’époétine alfa doit être poursuivi jusqu’à un mois après la fin de la chimiothérapie. La dose initiale est de 150 UI/kg par voie sous-cutanée 3 fois par semaine. Une autre possibilité consiste à administrer EPREX à raison d’une dose initiale de 450 UI/kg par voie sous-cutanée, une fois par semaine. Si après 4 semaines de traitement, le taux d’hémoglobine a augmenté d’au moins 1 g/dl (0,62 mmol/l), ou si le nombre de réticulocytes a augmenté d’au moins 40.000 cellules/μl par rapport aux valeurs initiales, la dose doit être maintenue à 150 UI/kg trois fois par semaine ou 450 UI/kg, une fois par semaine. Si l’augmentation de l’hémoglobine est inférieure à 1 g/dl (0,62 mmol/l) et si le nombre de réticulocytes a augmenté de moins de 40.000 cellules/μl par rapport aux valeurs initiales, il faut augmenter la dose à 300 UI/kg trois fois par semaine. Si après 4 semaines supplémentaires de traitement à 300 UI/kg trois fois par semaine, l’hémoglobine a augmenté d’au moins 1 g/dl (0,62 mmol/l) ou si le nombre de réticulocytes a augmenté d’au moins 40.000 cellules/μl, la dose de 300 UI/kg trois fois par semaine doit être maintenue. Si le taux d’hémoglobine a augmenté de moins de 1 g/dl (moins de 0,62 mmol/l) et si le nombre de réticulocytes a augmenté de moins de 40.000 cellules/μl par rapport aux valeurs initiales, une réponse au traitement est improbable et celui-ci doit être arrêté. Ajustement de la dose: Si le taux d’hémoglobine augmente de plus de 2 g/dl (1,25 mmol/l) par mois, il faut réduire la dose d’époétine alfa d’environ 25 - 50 %. Si le taux d’hémoglobine dépasse 13 g/dl (8,1 mmol/l), il convient d’interrompre le traitement jusqu’à ce que le taux s’abaisse à 12 g/dl (7,5 mmol/l), après quoi le traitement par l’époétine alfa doit être réinstauré à une dose de 25 % inférieure à la dose précédente. Patients adultes participant à un programme de prélèvement autologue différé avant une intervention chirurgicale: L’administration doit avoir lieu par voie intraveineuse. Pendant le programme de prélèvement autologue, l’époétine alfa doit être administrée après la fin du prélèvement de sang. La posologie d’époétine alfa chez les patients ayant une anémie modérée (hématocrite entre 33 et 39 %) et qui doivent donner au moins 4 unités de sang, est de 600 UI/kg 2 fois par semaine pendant 3 semaines avant l’intervention. En utilisant cette posologie, il a été possible d’obtenir au moins 4 unités de sang chez 81 % des patients traités par l’époétine alfa, par comparaison à 37 % des patients du groupe placebo. Le traitement par époétine alfa a réduit les risques d’exposition à du sang homologue de 50 % par comparaison aux patients ne recevant pas d’époétine alfa. Tous les patients traités par l’époétine alfa doivent recevoir une supplémentation en fer appropriée (par exemple 200 mg par jour de fer élément per os) pendant le traitement. 6 Dépistage du cancer colorectal Harry Bleiberg ÉDITORIAL Deux ans… Déjà ! L’Europe pourrait se tromper : la recherche de sang occulte dans les selles n’est peut-être pas la réponse pour réduire l’incidence du cancer L e numéro 6 du Journal du Réseau Cancer de l’Université Libre de Bruxelles (JcancerULB) est dans vos mains. Voici deux années que nous avons exploré une nouvelle formule de communication avec le monde médical. Nous avons publié une information de très haut niveau scientifique, générée par des experts souvent connus internationalement qui ont fait un effort pour donner une information juste, précise, dans un langage simple, facilement accessible. Nous avons publié des informations scientifiques, politiques, éthiques, économiques. Nous avons donné la parole aux représentants de l’industrie pharmaceutique, nos partenaires naturels dans notre combat contre le cancer et nous l’avons donnée aux malades. Le succès a été au rendez-vous ! De partout les échos sont favorables; on nous fait part du plaisir de trouver une information de qualité, de niveau universitaire et indépendante de tout lien financier ou politique. On nous a félicité pour notre ouverture aux membres des autres universités, on nous a aussi critiqué pour la forme de certains articles, pas assez d’illustrations, trop d’illustrations, le look un peu traditionnel voire vieillot, le fait que nous soyons unilingues, pourquoi pas des articles en néerlandais, en anglais ? Notre site web www.jcancerulb.be a reçu près de 1400 visites directes, non sélectionnées par les moteurs de recherche. Autre preuve de notre succès, d’autres journaux en Belgique et à l’étranger accrochent la formule et s’orientent vers le tout ‘information cancer’. Nous nous en réjouissons. Plus il y aura une information de qualité, plus les médecins seront au courant des nouvelles stratégies de diagnostic et de traitement et mieux les malades seront traités. Nous, rédacteurs en chef, devons poursuivre sur la même voie, apprendre à nous exprimer, à communiquer, chercher à valoriser nos médecins, nos chercheurs, les faire connaître dans nos propres milieux et dans la presse nationale. Pour cela nous attendons que chacun s’exprime, se montre. Il faut que JcancerULB se différencie des autres publications par une information directement générée et rédigée par les médecins experts en oncologie, que le lecteur soit en prise directe avec nos connaissances et notre appréhension personnelle des problèmes qui se posent en cancérologie qu’ils soient d’ordre médical, politique, économique ou éthique. Il faut construire une réflexion vivante, émettre des opinions justes, raisonnées, raisonnables, avec comme seuls objectifs, aider à mieux soigner nos malades et aider tous les médecins confrontés au cancer à se faire une opinion constamment remise à jour. L’année prochaine nous aborderons des dossiers importants, d’accès difficiles, dont on parle généralement peu. Dans le numéro 7/2007 nous parlerons ‘survie’. Qu’est ce que la survie ? Nous l’expliquerons par la philosophie, la psychanalyse, la statistique, la santé publique, les malades, les cliniciens, l’industrie pharmaceutique. Philippe Autier Philippe Autier 1, Peter Boyle 1, Marc Buyse 2, Harry Bleiberg 3 International Agency for Research on Cancer (www.IARC.fr) 1, International Drug Development Institute 2, Institut Jules Bordet 3 [email protected] rois études randomisées ont testé le dépistage du cancer colo-rectal (CCR) en réalisant une recherche de sang occulte dans les selles (FOBT-Fecal Occult Blood Test) tous les deux ans, suivie d’une colonoscopie si le test était positif, versus un groupe contrôle qui n’était pas soumis à ce test. 1, 2, 3. Les études différaient par le suivi dans le bras contrôle. Dans l’étude du Minnesota (États-Unis) 1, le suivi des sujets dans le bras contrôle était le même que pour le bras soumis au test FOBT tandis que dans l’étude Nottingham (Royaume Uni) 2 et Funen (Danemark) 3, les sujets du bras contrôle étaient suivis selon les normes habituelles sans recevoir d’information sur le CCR. Dans ces deux dernières études, la mortalité par CCR était plus élevée chez les sujets contrôle que chez les sujets avec un CCR d’intervalle* alors que dans l’étude Minnesota, la survie des sujets avec CCR d’intervalle et les sujets contrôles était équivalente. Nous nous sommes dès lors demandé si une meilleure connaissance de la maladie chez les sujets dans le bras FOBT ne pouvait pas contribuer à la meilleure survie observée dans ce bras. T Dans l’étude Nottingham et Funen nous avons évalué de combien la réduction de mortalité par CCR était attribuable à une meilleure survie des sujets avec un CCR d’intervalle. Dans l’étude Minnesota, nous avons évalué si la détection plus précoce d’un CCR chez les sujets contrôles pouvait expliquer pourquoi la diminution de mortalité par CCR attribuable au test FOBT dans cet essai était environ 25% moindre que celle rapportée dans les études Nottingham et Funen. Poursuivant cette hypothèse, nous avons supposé qu’environ un quart de la réduction de mortalité par cancer colo-rectal dans le bras FOBT des études Nottingham et Funen pouvait être attribuée à une meilleure connaissance de la maladie chez les sujets avec un CCR d’intervalle. Après correction des résultats pour les effets d’une meilleure connaissance de la maladie, la réduction effective de mortalité liée au test FOBT luimême aurait été de 12% au lieu de 16%, ce résultat n’étant dès lors plus statistiquement significatif (p>0.05). Il est clair qu’une meilleure connaissance de la maladie peut contribuer à une réduction de la mortalité par CCR et devrait être encouragée. Par contre,la question de savoir s’il faut recommander le dépistage d’une population non sélectionnée avec un test FOBT tous les deux ans ne nous paraît toujours pas résolue de manière définitive. Par ailleurs, la mise en place d’un programme basé sur le FOBT risque d’être compromise à court terme car les données s’accumulent montrant la nette supériorité des autres technologies de dépistage (endoscopie, colonoscopie virtuelle) sur l’incidence et la mortalité par cancer colo-rectal. De fait, le FOBT a un impact modéré sur la mortalité par CCR 4, et quasiment pas sur son incidence. Par contre, les techniques endoscopiques (réelles et virtuelles) sont susceptibles de conduire à une diminution importante tant de l’incidence que de la mortalité par CCR, ce qui risque de mener à un rapport coût/efficacité nettement plus favorable qu’avec le FOBT. ■ Le résumé de cet article a été publié dans Recent Results Cancer Res. 2003;163:254-63; discussion 264-6 ainsi que dans d’autres articles de Philippe Autier 5, 6. * CCR survenant dans le bras avec FOBT mais dans l’intervalle entre deux tests, le dernier FOBT étant négatif. Références 1. Mandel JS et al. J Natl Cancer Inst. 1999 Mar 3; 91(5):434-7. 2. Hardcastle JD et al. Lancet 1996; 348:1472-7. 3. Kronborg O et al.. Lancet 1996; 348:1467-71. 4. Moayyedi P et al. Am J Gastroenterol. 2006 Feb; 101(2):380-4. 5. Autier P.? Eur J Cancer 1998; 6: 773-780. 6. Autier P. Ann Oncol 2002; 13:57-60. Notre rôle : essayer de comprendre le monde dans le quel nous vivons et approfondir un secteur que nous connaissons bien : le malade et sa relation avec le cancer. Nous comptons sur vous pour nous aider dans ce travail au cours de l’année 2007 comme vous l’avez fait précédemment. Harry Bleiberg Ahmad Awada ESEAU CANCE J O U R N A L D U R É S E A U C A N C E R D E L’ U N I V E R S I T É L I B R E D E B R U X E L LE S N ° 6 – S E P T E M B R E - O C TO B R E - N OV E M B R E 2 0 0 6 3 WALLONIE — R ESEAU CANCE DET R BOR -IRIS J O U R N A L D U R É S E A U C A N C E R D E L’ U N I V E R S I T É L I B R E D E B R U X E L LE S N ° 6 – S E P T E M B R E - O C TO B R E - N OV E M B R E 2 0 0 6 — ERASME — 2 — ERASME — DET R BOR -IRIS WALLONIE — R COMMUNICATION Une nouvelle présidence pour l’EORTC : de nouveaux défis à relever Martine J. Piccart-Gebhart, MD, PhD Présidente de l’EORTC depuis le 16 juin 2006 Martine Piccart vient d’être nommée présidente de l’EORTC. Elle nous livre son projet de reorganisation EORTC !* En tant que jeune médecin en formation en cancérologie, je n’avais que quelques pas à faire pour m’y plonger, et vivre cette atmosphère fébrile de combat contre la maladie rassemblant des cancérologues de différents horizons et de différentes disciplines, des statisticiens brillants et à l’écoute des problèmes, des data managers passionné(e)s par leur travail ! Je mesure mieux encore ce jour la chance qu’a représenté pour moi une participation très précoce aux études de l’EORTC, dont les locaux, à l’époque, étaient situés dans l’enceinte de l’Institut Jules Bordet. L’ Encouragée par des maîtres à penser remarquables, qui ont grandement contribué à la fondation et au développement de l’EORTC, Henri Tagnon (co-fondateur de l’EORTC avec le professeur Georges Mathé), Jean-Claude Heuson (Président du groupe EORTC cancer du sein de 1972 à 1975) et Marcel Rozencweig (Fondateur de l’Early Clinical Trials Group), j’ai pu apprécier la richesse de l’approche pluridisciplinaire du cancer et le potentiel de progrès considérable que représentent des études cliniques randomisées bien conduites c’est-à-dire multidisciplinaires et internationales. Au travers de mes fonctions successives de secrétaire du groupe des cancers gynécologiques, présidente du groupe «cancer du sein», présidente de la division thérapeutique de l’EORTC et vice-présidente de l’EORTC, j’ai appris mon métier d’investigateur et de coordinateur de vastes recherches internationales. Je voue donc à cette organisation une reconnaissance et une affection toutes particulières… Que pourra être ma modeste contribution à l’essor de l’EORTC de 2006 à 2009 ? L’organisation est sortie rapidement d’une crise financière grâce au leadership admirable d’Alexander Eggermont et du Directeur Général de l’EORTC (Françoise Meunier) avec la collaboration exemplaire du staff du Data Center. Vue avec un peu de recul, cette crise fut probablement bénéfique: elle a incité à une remise en question, au besoin de redéfinir des objectifs clairs ainsi que les moyens de les atteindre. Le Board de l’EORTC a donc été amené à établir une nouvelle stratégie et sa liste de priorités. Il a demandé à ses groupes thérapeutiques, centrés sur les cancers particuliers, de faire de même. L’organisation a aussi pris conscience du «vieillissement» de ses cadres: plusieurs actions ont été entreprises pour motiver de jeunes talents à s’impliquer d’avantage dans la recherche de l’EORTC. J’aimerais, avec l’aide enthousiaste du comité exécutif (A. Eggermont, T. Tursz, C. Sternberg, P. Schöffski, R. Stupp, I Stratford, F. Meunier), aider l’organisation à relever d’autres défis de taille, liés aux mutations importantes du paysage politique européen, de la recherche cancérologique en général et des progrès impressionnants de la biologie moléculaire. 1. La carte des centres d’excellence de l’EORTC s’est peu modifiée en 20 ans et le noyau de l’organisation reste le Benelux ! L’Europe, quant à elle, s’est considérablement élargie. J’aimerais encourager une ouverture de l’EORTC vers la Scandinavie, l’Espagne, le Portugal, l’Italie, et les pays de l’Est. 2. Pionnière en matière de recherche clinique il y a 30 ans, elle doit aussi faire face, comme tout autre réseau de recherche clinique européen, à une bureaucratie renforcée imposée par les législations qui représente un frein à l’activation d’essais cliniques transfrontaliers et donc une menace réelle pour la collaboration internationale. J’aimerais aider l’EORTC à développer de nouveaux modes de collaboration à grande échelle, qui existent déjà pour des cancers solides comme le cancer du sein, tout en renforçant les performances de l’organisation dans les tumeurs rares, telles les sarcomes, mélanomes et tumeurs cérébrales, où elle rencontre peu de «compétition». 3. L’EORTC se doit de jouer aujourd’hui un rôle pionnier et visionnaire dans la transition de l’oncologie empirique vers l’oncologie moléculaire. Ceci suppose un changement radical de structure, car cette transition ne peut s’opérer qu’au travers d’un dialogue étroit entre chercheurs de laboratoire et chercheurs cliniciens. La création récente du réseau «NOCI» (Network of the Core Institutions) est une première réponse à ce «défi».xx Ce réseau d’excellence repose sur les Institutions de l’EORTC qui remplissent les 3 critères suivants : 1) longue fidélité à l’EORTC avec recrutement important de patientes dans les essais cliniques, 2) expertise internationalement reconnue en recherche clinique, 3) infrastructure adéquate pour la recherche translationnelle.XXXXXXXX X X X X X X X X X X X X X De part sa plus petite taille, ce réseaudevrait être à même de mettre sur pied, en des temps courts, des études translationnelles innovatrices permettant 1) de définir rapidement où se situe le potentiel d’un nouveau médicament ciblé, 2) de piloter des concepts thérapeutiques «personnalisés» nouveaux. Je compte consacrer beaucoup d’énergie au développement de NOCI car son succès dépendra des facteurs suivants : ment pour les études de phase III et constituent un réservoir de talents intellectuels. Il sera donc important de veiller à une communication de qualité entre les centres «NOCI», les institutions ou départements affiliés à l’EORTC et les groupes centrés sur des cancers particuliers ainsi que le groupe radiothérapie. NOCI devra également pouvoir compter sur l’expertise de la «Research Division» de l’EORTC qui regroupe des laboratoires d’expertise pointue en pathologie, imagerie fonctionnelle, biologie moléculaire, pharmacocinétique… Nul doute qu’il faudra beaucoup d’énergie et d’enthousiasme pour accomplir cet agenda chargé, mais je suis confiante et optimiste: l’EORTC est dirigé par Françoise Meunier, qui lui voue une énergie sans limite, le Data Center est animé par un personnel jeune et enthousiaste et le nouveau Board est animé d’une volonté de changement. ■ Le Professeur Martine Piccart et le Professeur Françoise Meunier dans les locaux de l’EORTC, avenue E. Mounier à Bruxelles. * European Organisation for Research and Treatment of Cancer. Le programme de soins oncologiques multisites (PSOM) IRIS-BORDET Professeur Jean Klastersky Coordinateur du PSOM IRIS-BORDET, [email protected] Le PSOM IRIS-BORDET a été mis sur pied en novembre 2003, suite aux dispositions légales 1. Implication de jeunes cancérologues et chercheurs dans ses activités. 2. Mise en place d’un soutien logistique performant au sein du Data Center (activation rapide des protocoles et des contrats, souplesse dans la distribution du travail de data management). 3. Établissement d’un contrat de collaboration entre les institutions «NOCI» qui évitera des conflits relatifs à la propriété intellectuelle. 4. Rédaction, en collaboration avec l’industrie pharmaceutique, de contrats «types» susceptibles d’apporter des solutions acceptables de part et d’autre en matière de propriété intellectuelle liée aux résultats de la recherche translationnelle. 5. Maintien d’un cordon ombilical fort entre NOCI et les groupes de l’EORTC : ceux-ci gardent un rôle fondamental dans l’étude de l’interaction optimale entre les différentes disciplines du cancer (chirurgie, radiothérapie, oncologie médicale), représentent un potentiel précieux de recrute- exigeant que dans tout hôpital belge soit créé un «programme de soins de base en oncologie» ou un «programme de soins d’oncologie». Ce dernier représente une structure susceptible d’assurer la prise en charge complète de tout patient cancéreux et doit nécessairement travailler en collaboration effective avec un ou plusieurs programmes de base. ans le réseau IRIS, seul l’Institut Bordet remplit les critères requis pour le programme des soins oncologiques; moyennant des accords portant sur des activités spécifiques propres à l’Institut, comme, notamment, la radiothérapie, le programme de soins peut être également exploité au CHU St Pierre, au CHU Brugmann et dans l’entité HIS-Etterbeek/Ixelles. Les hôpitaux HIS Molière (St Gilles), HIS Bracops (Anderlecht) et Paul Brien (Schaerbeek) sont dotés d’un programme de base et affiliés aux programmes de soins oncologiques décrits cidessus et dont la coordination a été confiée à l’Institut Bordet. De ce fait, il a été possible de constituer un vaste programme de soins pour prendre en charge des patients cancéreux par l’ensemble des hôpitaux publics de Bruxelles; ce pro- D gramme repose sur un total de 2.331 lits hospitaliers. Il est étroitement associé, sur le plan académique, à l’Université Libre de Bruxelles. Le PSOM IRIS-BORDET utilise un manuel multidisciplinaire d’oncologie commun comme guidance pour les décisions thérapeutiques. Il est piloté par un bureau au sein duquel toutes les institutions participant au programme sont représentées. Récemment, le PSOM IRIS-BORDET a mis sur pied plusieurs protocoles d’investigation clinique, dont le but est d’accroître et d’intensifier les contacts et les échanges entre tous les participants au programme. Le prochain défi du PSOM IRIS-BORDET sera la réalisation d’un seul programme de soins oncologiques selon la convention-cadre 2005 signée par l’ULB, IRIS, Erasme et le CPAS de Bruxelles. Celle-ci postule la reconstruction de l’Institut Jules Bordet (qui reste un hôpital public) sur le campus de l’hôpital académique de l’ULB, Erasme. Ce dernier a, pour l’instant, son propre programme de soins oncologiques et est affilié à d’autres programmes semblables (Tivoli, Vésale et RHMS) ainsi qu’avec divers programmes de soins de base. Il faudra donc faire travailler ce vaste ensemble selon les mêmes règles et critères médicoscientifiques, la coordination se faisant par le «New» Bordet, associé de manière étroite, géographiquement et fonctionnellement, avec l’Hôpital Erasme, sur le campus médical de l’ULB. Ce projet a une portée stratégique considérable pour l’ULB; s’il réussit, il aboutira à la création de l’ensemble oncologique le plus important dans ce pays, avec les possibilités majeures en matière de recherche clinique qui y seront nécessairement liées. La réunion d’un hôpital académique de pointe (Erasme), d’un centre de cancérologie réputé et expérimenté (Bordet) et d’un réseau d’hôpitaux généraux publics (IRIS) représente une occasion extraordinaire pour une cancérologie d’excellence ouverte à tous. ■ ESEAU CANCE J O U R N A L D U R É S E A U C A N C E R D E L’ U N I V E R S I T É L I B R E D E B R U X E L LE S N ° 6 – S E P T E M B R E - O C TO B R E - N OV E M B R E 2 0 0 6 15 5 WALLONIE — R ESEAU CANCE DET R BOR -IRIS J O U R N A L D U R É S E A U C A N C E R D E L’ U N I V E R S I T É L I B R E D E B R U X E L LE S N ° 6 – S E P T E M B R E - O C TO B R E - N OV E M B R E 2 0 0 6 — ERASME — 4 — ERASME — DET R BOR -IRIS WALLONIE — R INFORMATION SCIENTIFIQUE Dépistage du cancer colorectal : Tableau 1 : Résultats de la sigmoïdoscopie de dépistage initiale et des endoscopies subséquentes la sigmoïdoscopie combinée à la colonoscopie permet d’identifier les personnes à risque ! Harry Bleiberg, André Grivegnée, Alain Hendlisz, Philippe Autier, Clinique de Dépistage, Institut Jules Bordet – [email protected] Il est bien établi que l’incidence et la mortalité liée au cancer colorectal peuvent être réduites par le dépistage. La place importante attribuée à la recherche de sang occulte dans les selles est remise en question (voir éditorial de P. Boyle). Parmi toutes les techniques de dépistage utilisées, l’approche par une sigmoïdoscopie suivie d’une colonoscopie, si une lésion est décelée, paraît être la plus efficiente. Introduction Le cancer colorectal (CCR) représente une des principales causes de mort par cancer dans les pays occidentaux, avec environ 180.000 décès en 2000 dans les 25 états membres de l’Union Européenne (1). Cette affection est parfois très agressive mais les CCR diagnostiqués suite à l’apparition de symptômes d’alerte ou mieux à la suite d’un dépistage ont plus de chance d’être guéris par la chirurgie et sont associés à un meilleur pronostic. On sait par ailleurs que la plupart des CCR dérivent d’adénomes et comme la séquence «adénome cancer» peut prendre des années d’évolution,la résection des adénomes à potentialité maligne devrait avoir un impact majeur sur l’incidence des CCR (figure 1) (2). Dès lors, des techniques de dépistage telles que l’endoscopie ou la recherche de sang occulte dans les selles (FOBT)1 jouent un rôle clé dans le diagnostic de lésions prémalignes ou de cancers débutants (3, 4, 5, 6, 7). La sigmoïdoscopie est très sensible et spécifique pour les lésions accessibles à l’endoscope. Si une colonoscopie est initiée à la découverte d’une néoplasie ‘avancée’à risque de se transformer en cancer dans le côlon sigmoïde, la sensibilité pour la détection de lésions avan- cées, n’importe où dans le côlon, est de 70% (8). En 1993, la Clinique de Dépistage de l’Institut Jules Bordet a débuté une étude basée sur la sigmoïdoscopie suivie par une colonoscopie si une lésion avancée était découverte dans la partie distale du côlon. Cette étude était destinée à évaluer la compliance, le nombre de cancers et de lésions avancées détectées, le stade du cancer à la chirurgie et le nombre de cancers d’intervalle à 5 ans. «La sigmoïdoscopie est très sensible et spécifique pour les lésions accessibles à l’endoscope» Matériel et méthode L’étude a été proposée à des sujets de 50 à 75 ans sans symptômes suggérant une maladie de l’intestin, sans perte de sang par voie rectale au cours des six derniers mois, sans maladie qui pourrait augmenter le risque lié à une colonoscopie, sans histoire familiale d’adénome colique, sans colonoscopie ni sigmoïdoscopie récente. Si la sigmoïdoscopie n’identifiait pas d’adénome, aucune endoscopie n’était réalisée avant Incidence cumulée des lésions trouvées au suivi des années 1, 3, 54 Résultat de l’endosocopie Harry Bleiberg l’évaluation finale prévue à 5 ans. Si une lésion avancée était décelée, une colonoscopie était réalisée,toutes les lésions réséquées et une nouvelle colonoscopie planifiée après 1, 3 et 5 ans. Si des lésions non avancées étaient décelées, une sigmoïdoscopie était planifiée à 1, 3 et 5 ans. Si une lésion avancée était décelée lors d’un de ces examens, une colonoscopie était réalisée et le sujet suivi en conséquence. Afin d’identifier les cancers qui auraient pu être diagnostiqués en dehors des endoscopies, nous avions mis en place une procédure permettant de savoir si les sujets qui n’avaient participé qu’à l’endoscopie initiale avaient développé un cancer au cours des cinq années suivantes. Par ailleurs, pour évaluer l’impact du dépistage sur l’incidence du CCR, le nombre de cancers trouvés dans notre cohorte a été comparé au nombre de cancers identifiés dans une population non dépistée. Résultats Au total, l’étude a été proposée à 8.718 personnes, 1.912 (22%) ont accepté d’y participer et étaient éligibles. Après le dépistage initial, 1.704/1.912 (88%) des sujets avaient une sigmoïdoscopie normale, 96 (5%) présentaient une néoplasie non avancée, 104 (5,4%) présentaient une néoplasie avancée. Chez ces derniers, une colonoscopie a été réalisée et 8 cancers invasifs ont été identifiés. À l’examen de follow-up de 1, 3 et 5 ans, parmi les 88/104 participants présentant une lésion avancée au dépistage initial, 1 (1%) a développé un CCR et 28 (31%) ont développé une néoplasie avancée. Parmi les 82/96 participants avec une néoplasie non avancée après le dépistage initial, 19 (23%) ont développé une néoplasie avancée. À 5 ans, parmi les 718 participants avec un examen initial normal, 80% ont été confirmés négatifs et 14% ont développé une néoplasie avancée (tableau 1). Parmi les 9 cancers identifiés, 7 étaient classés Dukes A, 1 Dukes B et 1 Dukes C. Le statut médical du point de vue cancer colique a été revu chez 1.860/1.912 (87%) participants, aucun cancer d’intervalle n’a été identifié. Figure I: Aux États-Unis on observe une diminution de l’incidence du cancer colorectal. On pense généralement que cette réduction est liée aux recommandations de dépistages mises en place depuis les années 70. Normale Néoplasie non avancée 1 Néoplasie avancée 2 CRC Invasif 1 2 3 Résultat du dépistage initial (N= 1912) 1704 (88%) 96 (5%) à 1, 3, 5 ans 3 104 (5.4%) Schéma du dépistage subséquent Sigmoidoscopie à 5 ans Sigmoidoscopie N° de sujets avec, au moins, un dépistage ultérieur 718 (42%) N° médian de dépistages (écarts) 1 Normales Néoplasies non-avancées Néoplasies avancées CR invasif 572 (80%) 98 (14%) 48 (6%) 0 (0%) 82 (85%) 3 (1-5) 31 (38%) 32 (39%) 19 (23%) 0 (0%) Colonoscopie à 88 (79%) 2, 3, 5 ans 3 (1-5) 31 (35%) 28 (32%) 28 (31.5%) 1 (1%) 8 (0,4%) Moins de 5 adénomes, adénomes < 1 cm avec dysplasie de bas grade. 5 adénomes ou plus, adenomes > 1 cm, contenant > 25% de structure villeuse et/ou high de la dysplasie de haut grade. Colonoscopie si une néoplasie avancée était trouvée. Par comparaison avec le registre du cancer du sud de la Hollande, on a noté une réduction de l’incidence du cancer colorectal de 35% (SIR : 0.65; 95%CI :0.21-1.08) et de 46% avec celui du Luxembourg (SIR 4 : 0.54, CI : 0.19-0.89) Quatre vingt-deux pour cents des participants qui présentaient une lésion, quel que soit le type, au dépistage initial se sont représentés au moins une fois au cours des cinq années prévues pour le suivi. Discussion Le dépistage par sigmoïdoscopie a été recommandé par de nombreuses sociétés médicales sur base d’évidences indirectes. Une seule étude est en cours en Grande-Bretagne et cherche à démontrer un bénéfice de survie (9). Notre travail suggère que le dépistage par sigmoïdoscopie suivie de colonoscopie en cas de découverte d’une néoplasie avancée a permis de diminuer l’incidence du CCR et de détecter les cancers à un stade curable par la chirurgie. La réduction de mortalité par CCR observée est due au fait que le diagnostic est posé à un stade plus précoce (6/8 Dukes B) et qu’il existe une réduction substantielle d’incidence liée à la stratégie de résection des adénomes. On considère généralement que la sigmoïdoscopie rate des lésions du côlon droit. Si effectivement des néoplasies avancées ou des cancers n’avaient pas été diagnostiqués dans le côlon en raison d’une sigmoïdoscopie normale, nous aurions dû observer des cancers dans l’intervalle entre deux examens de dépistage. La revue du statut médical sur le plan cancer colique de 97% des participants permet d’exclure cette hypothèse dans notre cohorte. Une néoplasie avancée a été identifiée chez 5% des participants au dépistage initial. Au cours de la colonoscopie de suivi, on a découvert dans ce groupe 1(1%) CCR et 28 (31%) néoplasies avancées. Nous pensons que ce groupe identifié par une sigmoïdoscopie comme première approche de dépistage inclut effectivement les personnes à risque justifiant des suivis plus fréquents. Le suivi des néoplasies non avancées est controversé. Le développement ultérieur de 23% de néoplasies avancées indique que, au long cours, ces lésions représentent aussi un facteur de risque de développer un CCR. Leur découverte justifie également une surveillance plus attentive. Bien plus, au cours des cinq années de suivi, le taux de récidives des adénomes avancés et non avancés dans cette population était de 58%, compatible avec les données de la littérature alors qu’il n’était que de 14% dans la population avec sigmoïdoscopie initiale normale. «Par comparaison avec le registre du cancer du sud de la Hollande, on a noté une réduction de l’incidence du cancer colorectal de 35%» Le taux d’acceptation de l’étude n’était que de 22%. Ceci pouvait s’expliquer par le fait que le dépistage du CCR n’était pas recommandé par les autorités de santé en Belgique. C’est toujours le cas actuellement. Toute modification de cette attitude supportée par des évidences scientifiques comme celle que nous présentons pourrait conduire à un changement radical des habitudes du monde médical et conduire à une plus grande participation des patients au dépistage du CCR. Notre étude a montré que les sujets avec une sigmoïdoscopie négative ne nécessitaient pas d’autres examens avant 5 ans. Par contre, une fois le risque identifié, la compliance à une colonoscopie de surveillance était de 80%, démontrant la faisabilité de cette approche. L’utilisation du FOBT est recommandée par la plupart des sociétés médicales. En France, il est utilisé dans des campagnes de dépistage systématique organisées par les autorités régionales avec l’aide des médecins généra- listes. Sa sensibilité est médiocre et sa faible spécificité nous ont fait abandonner son utilisation à la Clinique de Dépistage de l’Institut Jules Bordet. Par ailleurs, l’addition du FOBT à la sigmoïdoscopie n’augmenterait la sensibilité de cette approche que de 6% au prix d’un nombre élevé de faux positifs conduisant à des colonoscopies inutiles (10). Notre travail indique que les néoplasies distales, avancées et non avancées, détectées par sigmoïdoscopie sont de bons marqueurs pour l’existence de néoplasies avancées ailleurs dans le côlon. Le suivi de ces lésions et leur résection dans tout le côlon préviennent le développement de cancers invasifs et réduisent la mortalité par CCR (11). ■ Bibliographie (1) Eucan –eds. IARC Cancer base n°4, IARC, Lyon, 1999. (2) Winawer et al; Gastrointestinal Endosc 1987;203-207. (3) Mandel JS, et al N Engl J Med 1993;329:672. (4) Kronborg O,et al Lancet 1996; 38:1467-71. (5) Hardcastle JD, et al. Lancet 1996; 348:1472-1477. (6) Ahlquist DA, et al. JAMA 1993; 269:1262-1267. (7) Gotzsche P. Lancet 1997; 349:356. (8) Winawer SJ et al. Colorectal cancer screening:Clinical guidelines and rationale. Gastroenterology 1997;112:594-642. (9) UK Flexible Sigmoidoscopy Screening Trial Investigators. Lancet 2002; 359:1291-1300/ (10)Lieberman DA,et al N Engl J Med 2001;345:555-560. (11) Bleiberg Harry et al. Ann Oncol. 2006 Aug; 17:1328-32. 2006. Notes 1. Fecal Occult Blood Test. 2. C’est-à-dire comportant 5 adénomes ou plus de toute taille, au moins un adénome >1 cm, un adénome contenant >25% de structure villeuse et/ou présentant une dysplasie de haut grade. 3. Comportant moins de 5 adénomes, de taille < 1 cm et présentant, au plus, une dysplasie de bas grade. 4. Standard incidence ratio : utilise le rapport entre le nombre de CRC trouvés dans la cohorte et le nombre de CRC attendus dans une population non dépistée. ESEAU CANCE J O U R N A L D U R É S E A U C A N C E R D E L’ U N I V E R S I T É L I B R E D E B R U X E L LE S N ° 6 – S E P T E M B R E - O C TO B R E - N OV E M B R E 2 0 0 6 15 7 WALLONIE — R ESEAU CANCE DET R BOR -IRIS J O U R N A L D U R É S E A U C A N C E R D E L’ U N I V E R S I T É L I B R E D E B R U X E L LE S N ° 6 – S E P T E M B R E - O C TO B R E - N OV E M B R E 2 0 0 6 — ERASME — 14 6 — ERASME — DET R BOR -IRIS WALLONIE — R INFORMATION SCIENTIFIQUE Une nouvelle technique diagnostique des polyglobulies : la détection de la mutation de JAK 2 Une collaboration entre la clinique d’hématologie et le laboratoire de génétique moléculaire de l’Hôpital Erasme Valérie Robin, Walter Feremans, Clinique d’Hématologie, Hôpital Erasme – [email protected] La distribution entre polyglobulie primaire et secondaire n’est pas une chose facile. La recherche de la mutation de JAK 2 facilite ce diagnostic. Le laboratoire de génétique moléculaire d’Erasme était pionnier dans ce domaine. es polyglobulies sont définies par l’augmentation dans le sang du nombre des globules rouges et/ou des plaquettes. Elles se subdivisent selon leur mécanisme physiopathologique : elles sont soit primaires, soit secondaires. Faire le diagnostic entre une polyglobulie primaire ou maladie de Vaquez et une érythrocytose secondaire ainsi qu’entre une thrombocytose primaire (thrombocythémie essentielle) et une thrombocytose secondaire est parfois difficile. En effet, leur diagnostic est basé sur une série de critères clinico-biologiques. Le tableau 1 illustre les critères diagnostiques de la maladie de Vaquez ou érythrocytose primaire. L En 2005, plusieurs équipes scientifiques mettent en évidence l’existence d’une mu- tation chromosomique dans les cellules médullaires ou sanguines des patients porteurs d’une maladie de Vaquez ou d’une thrombocythémie essentielle 1, 2, 3, 4. Cette mutation est située sur le chromosome 9 en position V617F et intéresse le gène codant pour une protéine kinase : JAK2 (Janus kinase 2). JAK2 médie la transduction du signal induit par l’activation du récepteur à l’érythropoïétine dans les progéniteurs érythroïdes. La mutation en 9p provoque une augmentation de l’activation de Jak 2 4. La mutation se retrouve dans 65-80% des maladie de Vaquez et 25% des thrombocythémies essentielles. Elle n’est pas retrouvée dans les polyglobulies secondaires. La mise en évidence de cette mutation signe le caractère pathologique et clonal de la prolifération cellulaire. En 2004, l’équipe d’hématologie clinique d’Erasme avait initié une étude prospective afin de mettre au point un marqueur diagnostic des polyglobulies. Cette somme d’informations déjà récoltées a permis au laboratoire de génétique moléculaire de mettre rapidement au point une technique de recherche de la mutation de JAK2. Cette technique s’avère être très performante et probablement l’une des plus sensibles décrites jusqu’ici 5. «Cette mutation est située sur le chromosome 9 et intéresse le gène codant pour une protéine kinase : JAK2» La mise en évidence de cette mutation chez un patient permettra chez 50% d’entre eux de poser le diagnostic de polyglobulie primaire. Ceci permettra donc d’éviter d’autres examens coûteux ou laborieux comme la mesure du volume globulaire par scintigraphie aux hématies marquées. Dans le cas contraire, on réalisera tous les autres examens prévus pour affirmer ou infirmer le diagnostic. Cette nouvelle technologie est non seulement facile mais aussi rapide. Le résultat est répondu en moins d’une semaine. Ceci démontre une fois de plus la nécessité d’un travail de recherche clinique permanent en collaboration étroite avec les équipes des laboratoires. ■ Références 1. Baxter EJ et al. Lancet 2005; 365:1054-61. 2. James C et al. Nature 2005;434:1144-8. 3. Levine RL et al. Cancer Cell 2005; 7:387-97. 4. Kralovics R et al. NEJM 2005; 352:1779-90. 5. Sidon P et al. Submit 2006. Schéma 1 : rôle possible de la mutation de JAK 2 dans les maladies myéloprolifératives (Model A). Schéma de l’apparition de la mutation au cours de l’hématopoièse médullaire.De la cellule souche au clone portant la mutation en 9p. De l’hétérozygotie à l’état homozygote. CONCOURS PHOTO «HÔPITAL INSOLITE» Tableau 1 Critères diagnostiques selon l’OMS de la maladie de Vaquez Critères de catégorie A: critères majeurs masse globulaire > de 25% par rapport aux valeurs prédites ou Hb > à 18.5 g chez l’homme et 16.5 g chez la femme; pas de cause d’érythrocytose secondaire; splénomégalie; anomalie génétique clonale autre qu’un chromosome de Philadelphie ou un gène de fusion BCR/ABL dans les cellules médullaires; * A5: croissance spontanée des progéniteurs érythroides en absence d’EPO. * A 1: * A2: * A3: * A4: Critères de catégorie B : critères mineurs * B1: plaquettes > 400 000/microlitre; * B2: leucocytes > 12 000/microlitre: * B3: biopsie médullaire montrant une panmyélose avec prolifération prédominante des lignées érythroides et mégacaryocytiques; * B4: EPO sérique basse. «Douleur» © Pascal Delhalle ESEAU CANCE J O U R N A L D U R É S E A U C A N C E R D E L’ U N I V E R S I T É L I B R E D E B R U X E L LE S N ° 6 – S E P T E M B R E - O C TO B R E - N OV E M B R E 2 0 0 6 15 9 WALLONIE — R ESEAU CANCE DET R BOR -IRIS J O U R N A L D U R É S E A U C A N C E R D E L’ U N I V E R S I T É L I B R E D E B R U X E L LE S N ° 6 – S E P T E M B R E - O C TO B R E - N OV E M B R E 2 0 0 6 — ERASME — 14 8 — ERASME — DET R BOR -IRIS WALLONIE — R INFORMATION SCIENTIFIQUE Christine Devalck, Unité Hémato-Oncologique Hôpital Universitaire des Enfants Reine Fabiola – [email protected] Les cancers de l’enfant sont peu connus dans le monde des adultes, 300 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année en Belgique. Font-il le poids pour que les pouvoirs publics et l’industrie pharmaceutique s’intéresse à des projets qui leur sont spécifiques ? Christine Devalck nous parle des stratégies mises en œuvre et du chemin parcouru. Introduction et épidémiologie Progrès diagnostiques Le cancer de l’enfant est une maladie rare dont l’incidence représente 10/100.000 enfants pour la tranche d’âge de 0 à 14 ans (1). En Belgique, 300 nouveaux cas de cancers pédiatriques sont diagnostiqués annuellement. Les pathologies tumorales cancéreuses observées en pédiatrie sont très différentes de celles rencontrées chez l’adulte; pour exemple, les tumeurs embryonnaires sont l’apanage des enfants alors que les carcinomes sont tout à fait exceptionnels chez eux. La prise en charge en oncologie pédiatrique garde donc toute sa spécificité. Le type de cancer diagnostiqué en pédiatrie varie en fonction de l’âge : chez l’enfant âgé de moins de 15 ans, les leucémies sont les plus fréquentes, immédiatement suivies par les tumeurs cérébrales. Chez l’adolescent, on rencontre plus souvent les lymphomes de Hodgkin et les tumeurs germinales malignes (Table). Les techniques d’imagerie performantes dont nous disposons, CT Scan, IRM, PET Scan, raffinent le staging initial et améliorent l’évaluation de la rémission notamment en cas de masse résiduelle. Pour certaines tumeurs, la réponse métabolique au PET Scan a un impact sur la survie des patients. Les protocoles thérapeutiques actuels ciblent un type histologique défini selon l’ICCC: International Classification of Childhood Cancer 2. L’ICCC reprend 16 groupes tumoraux parmi lesquels sont établis des sous-groupes (Table). Grâce à ce consensus international, les différents groupes coopérateurs parlent le même langage histologique, ce qui améliore la qualité de comparaison des résultats thérapeutiques publiés. Au début des années 1960, la survie à 5 ans des enfants atteints de cancer atteignait 28% au prix de séquelles importantes. Actuellement, le taux de survie à 5 ans, toutes pathologies cancéreuses confondues, atteint 75%. (Figure 1) Pour 25% des enfants souffrant d’affections cancéreuses, les traitements actuels sont inefficaces en dépit de l’administration de chimiothérapie et/ou radiothérapie aux doses maximales. Pour ces patients, l’espoir réside en partie dans le développement de nouveaux médicaments (inhibiteurs de l’angiogénèse, inhibiteurs d’enzymes impliqués dans la multiplication cellulaire) ou de nouvelles stratégies thérapeutiques (immunothérapie…) mais aussi dans la mise au point d’une approche tumorale à l’échelle individuelle (pharmacogénomique). Outre les descriptions microscopiques morphologiques, la définition des différents types histologiques se précise davantage grâce à l’identification d’anticorps monoclonaux spécifiques (myogénine dans les rhabdomyosarcomes, CD99 dans les sarcomes d’Ewing, …). La génétique et la biologie moléculaire oncologiques se sont considérablement développées durant ces vingt dernières années, apportant une aide précieuse au diagnostic de nombreuses tumeurs solides. La génétique décrit également des défauts constitutionnels qui sous-tendent la carcinogenèse (syndrome de BeckewithWiedemann, neurofibromatose NF1, …). Selon les études, 4-10% des cancers de l’enfant résultent de mutations génétiques transmises. Certains caractères phénotypiques sug- Des progrès thérapeutiques marquants ont été obtenus dans diverses tumeurs. 1. Les tumeurs cérébrales, les plus fréquentes des tumeurs malignes solides de l’enfant, ne seront pas abordées. 2. Le neuroblastome Le neuroblastome, tumeur complexe, se présente avec une agressivité tumorale variable allant de la régression spontanée à l’évolution tumorale rapidement progressive et fatale malgré une thérapie intensive. Chez l’enfant âgé de moins d’un an au diagnostic du neuroblastome, la survie globale à 5 ans est supérieure à 90% 3. À l’inverse, chez les enfants âgés de plus d’un an, la moitié des patients présentent un neuroblastome métastatique au diagnostic, leur survie globale à 6 ans ne dépasse pas 30%. L’oncogène MYCN est le facteur pronostique le plus important et est utilisé comme critère de stratification dans les stratégies thérapeutiques proposées de par le monde : l’existence d’une amplification de MYCN justifie un alourdissement thérapeutique alors que l’absence d’amplification permet une désescalade thérapeutique (figure 2). Lorsque le neuroblastome peut être réséqué d’emblée et qu’il ne présente pas d’amplification MYCN, aucune chimiothérapie additionnelle n’est administrée. En revanche, les patients atteints de neuroblastome localisé stade II et III avec amplification de MYCN subiront, en plus de la chimiothérapie conventionnelle, une radiothérapie du lit tumoral et une chimiothérapie à hautes doses suivie d’autogreffe de cellules souches périphériques. Dans le but d’améliorer le pronostic des neuroblastomes amplifiant MYCN,on recourt à de nouvelles approches thérapeutiques Une nouvelle stratégie de consolidation post-autogreffe de CSP dans les neuroblastomes de haut risque, utilisant une immunothérapie par anticorps monoclonal antiGD2, (anticorps antiganglioside) devrait démarrer prochainement en Europe. «Nous espérons dans le futur qu’une compréhension plus fine des mécanismes responsables des processus de cancérisation permettra d’approcher le pronostic des tumeurs à l'échelle individuelle» Acute lymphoblastic leukemia ALL Acute myeloid leukemia Hodgkin’s disease Non-Hodgkin’s disease CNS Neuroblastoma Retinoblastoma Wilms’ tumor Hepatoblastoma Osteosarcoma Ewing’s sarcoma Rhabdomyosarcoma (RMS) Non-RMS STS Germ-cell/gonadal Thyroid carcinoma Malignant melanoma < 15 years of age % 15-19 years of age % 23.5 4.7 3.6 5.7 22.1 7.9 3.2 6 1.3 2.6 1.5 3.6 3.5 3.5 1.1 1.1 5.6 4.3 16.8 8.3 9.8 0.2 0 0.3 0 4.2 2.4 1.7 5.1 12.4 7.3 7.6 TABLE. Répartition selon l’ICCC, International Children Cancer Classification, des cancers de l’enfant en fonction de l’âge.(2) 3. Autres exemples : tumeur de Wilms, lymphomes à cellules B matures, lymphomes de Hodgkin Ces 3 derniers exemples sont intéressants dans l’approche du concept de désescalade thérapeutique qui constitue aussi un progrès majeur en oncologie pédiatrique. Lorsque le taux de survie global obtenu est excellent, il convient de tenter une désescalade thérapeutique afin de guérir les enfants en leur assurant la meilleure qualité de vie possible. Dans la tumeur de Wilms, tumeur maligne rénale la plus fréquente chez l’enfant, le pronostic global est excellent avec une survie globale à 5 ans supérieure à 90% pour les stades localisés. Pour les tumeurs de Wilms de stade I, le raccourcissement de la durée de la chimiothérapie post-opératoire de 18 semaines à 4 semaines n’a pas d’effet délétère sur la survie globale et entraîne une diminution de la toxicité immédiate liée à l’utilisation de chimiothérapie 5. Un second exemple intéressant de désescalade thérapeutique concerne les lymphomes à cellules B matures dont le lymphome de Burkitt est le plus connu. Les résultats de l’étude LMB 89 (Lymphomes Malins à cellules B matures), montrent que l’irradiation du système nerveux central est inutile 6. Le recours à l’administration de méthotrexate à hautes doses, moins toxique à FIGURE 1. Augmentation de la survie globale pour trois types de tumeur : Wilms’Tumor, Non Hodgkin Lymphoma, Bone Tumor. FIGURE 2. Impact pronostique de l’amplification de l’oncogène MYCN (oncogène situé sur le chromosome 2, isolé sur des lignées humaines de neuroblastome; N correspond à neuroblastome, MYC = Myélomonocytose aviaire). ESEAU CANCE J O U R N A L D U R É S E A U C A N C E R D E L’ U N I V E R S I T É L I B R E D E B R U X E L LE S N ° 6 – S E P T E M B R E - O C TO B R E - N OV E M B R E 2 0 0 6 11 WALLONIE — R ESEAU CANCE DET R BOR -IRIS J O U R N A L D U R É S E A U C A N C E R D E L’ U N I V E R S I T É L I B R E D E B R U X E L LE S N ° 6 – S E P T E M B R E - O C TO B R E - N OV E M B R E 2 0 0 6 — ERASME — — ERASME — DET R BOR -IRIS 14 10 ▲ Évolution de la survie des enfants atteints de tumeurs solides «Pour 25% des enfants souffrant d’affections cancéreuses, les traitements actuels sont inefficaces» gèrent au pédiatre d’instaurer un programme de dépistage du cancer. L’anamnèse garde également toute son importance puisqu’elle permet de détecter des familles à risque, comme par exemple l’association sarcome chez l’enfant et cancer du sein chez sa maman. Ces données anamnestiques doivent faire suspecter un syndrome de Li-Fraumeni dans lequel certaines mutations ont été décrites. comme le traitement de consolidation par hautes doses de roaccutane (acide 13–cisrétinoïque) après autogreffe de CSP. In vitro, le roaccutane peut entraîner un arrêt de la croissance cellulaire ainsi qu’une différentiation des neuroblastes humains. Un traitement de consolidation post-autogreffe de CSP par roaccutane à hautes doses augmente significativement la survie sans récidive des neuroblastomes de haut risque 4. 19 60 -6 3 19 70 -7 3 19 74 -7 6 19 77 -7 9 19 80 -8 2 19 83 -8 5 19 86 -8 8 19 89 -9 6 Progrès dans la prise en charge des tumeurs solides chez l’enfant WALLONIE — R INFORMATION SCIENTIFIQUE POLITIQUE ET SCIENTIFIQUE INFORMATION SANTÉ long terme sur le plan cognitif, a remplacé la prophylaxie cérébro-méningée par radiothérapie chez ces jeunes patients. Comme pour les tumeurs de Wilms, les résultats de survie globale atteignant 90% dans les lymphomes B, des essais de désescalade thérapeutique ont aussi montré que les patients atteints de lymphome B totalement réséqué sont guéris par 2 cures de chimiothérapie adjuvante ne contenant pas d’alkylants potentiellement gonado-toxiques. Pour les patients présentant un lymphome B non résécable d’emblée, la réduction des doses d’alkylants et le raccourcissement de la durée du traitement n’ont pas d’impact sur la survie sans récidive. Un traitement par immunothérapie pour les lymphomes B de moins bon pronostic utilisant du rituximab ou antiCD20, anticorps hautement spécifique des cellules B, devrait être évalué. En pédiatrie, les lymphomes de Hodgkin localisés sont souvent traités par des cures de chimiothérapie excluant les agents alkylants gonado-toxiques et les anthracyclines cardiotoxiques. Malgré ces modifications thérapeutiques, leur survie à 5 ans reste excellente à 97,5% 7. Conclusion À l’aube de l’oncologie pédiatrique, l’objectif était d’identifier les traitements agissant sur la maladie cancéreuse, un traitement valant mieux que rien. Dans les années 1970 à 2000, grâce à l’élaboration de stratégies thérapeutiques efficaces pour chaque type tumoral, nous avons observé une nette augmentation de la survie globale. Grâce aux importants progrès réalisés en oncologie pédiatrique durant ces 40 dernières années, la survie globale qui était de 25% dans les années 1960 a significativement augmenté, atteignant actuellement 75% Malheureusement, les résultats thérapeutiques restent décevants pour certains sous-groupes de patients dont la maladie résiste au traitement conventionnel. Nous espérons dans le futur qu’une compréhension plus fine des mécanismes responsables des processus de cancérisation et de croissance des cancers pédiatriques ainsi que l’établissement d’une carte biologique et génétique de chaque tumeur permettront d’approcher le pronostic des tumeurs à l’échelle individuelle et la détermination de leur sensibilité spécifique à une thérapeutique donnée. Ce sera l’ère de la pharmacogénomique, de la protéomique, un souffle nouveau pour l’oncologie pédiatrique. ■ Apport du ciblage des récepteurs à l’EGF à la radiothérapie des tumeurs cervico-faciales localement avancées Nguyen Thi Hien, Service de Radiothérapie, Institut Jules Bordet [email protected] Les médicaments ciblés prennent une place importante dans le traitement du cancer. Nguyen Thi Hien nous montre que dans le traitement des tumeurs cervico-faciales, l’association du cetuximab, un inhibiteur puissant de l’EGFR, avec la radiothérapie permet Références 1. Desandes E, et al. Pediatr Blood Cancer. 2004; 43:749-57. 2. Kramarova E et al. Int J Cancer. 1996; 68:759-65. 3. Michalowski MBet al. Archives de Pediatrie. 2004;11:782-8. 4. Matthay KKet al. N Engl J Med. 1999; 341:1165-73 5. de Kraker Jet al.; Lancet. 2004; 364:1229-35. 6. Patte C et al. Blood. 2001; 97:3370-9 7. Landman-Parker J et al. J Clin Oncol. 2000; 18:1500-7. Les prochaines activités 2006-2007 du Fonds Heuson FONDS JEAN-CLAUDE HEUSON, POUR LA RECHERCHE EN CANCÉROLOGIE MAMMAIRE AU SEIN DE L’INSTITUT JULES BORDET Le jeudi 16 novembre 2006 – 20 heures (accueil à partir de 19 heures 30) Dîner de gala, animé par Bel Canto Evénements (troupe parisienne) Château de La Hulpe Les mardi 21, mercredi 22, jeudi 23, vendredi 24 et samedi 25 novembre 2006 de 10 à 17 heures 30 Participation du Fonds J.-C. Heuson au Salon Zénith. Venez nous y rencontrer. Brussels Expo – Halls 3 et 4 – Stand 4156 Les vendredi 1/12 et samedi 2/12/2006 de 14 à 20 heures – le dimanche 3/12/2006 de 10 à 18heures Marché de Noël à la Maison communale de Zaventem – Diegemstraat 37 Du lundi 4/12 au lundi 11/12/2006 de 9 à 16 heures Marché de Noël à l'Institut Jules Bordet – 1er étage, à l'entrée de la cafétaria Les vendredi 15/12 de 17 à 21 heures, et samedi 16/12 de 10 à 22 heures, le dimanche 17/12/2006 de 10 à 18 heures Marché de Noël place Saint-Lambert à Woluwé-St-Lambert Du lundi 18/12 au samedi 23/12/2006 de 10 à 19 heures Marché de Noël au Woluwe Shopping Center – rue St-Lambert Le jeudi 18 janvier 2007 à 20 heures 30 Représentation théâtrale : «Sois belge et tais-toi. Épisode 2007» par la Cie Victor à Wolubilis (Centre Culturel de Woluwé-St-Lambert) Le vendredi 9 mars 2007 à 20 heures 30 Ballet «Le Sacre du Printemps» par la Cie Heddy Maalem à Wolubilis (Centre Culturel de Woluwé-St-Lambert) RENSEIGNEMENTS ET RÉSERVATION : Catherine Lesent : 02/541 30 89 – [email protected] un meilleur contrôle local de la tumeur et une prolongation de la survie des malades. EGF (Epidermal Growth Factor) est un polypeptide qui stimule la prolifération d’une grande variété de types cellulaires par l’interaction spécifique avec son récepteur (EGFR). L’EGFR est surexprimé dans une variété de tumeurs solides, notamment les carcinomes épidermoïdes tête et cou, et est associé à un mauvais pronostic. Des études précliniques et cliniques ont démontré que la surexpression de l’EGFR est associée à une diminution du contrôle local de la tumeur par la radiothérapie (RT), un raccourcissement significatif de la survie sans événements (p=0,015) et de la survie globale (p=0,028) 1. Il a été aussi démontré que les tumeurs avec surexpression de l’EGFR élevé (84%) répondent mieux à la RT modérément accélérée (6 fractions/semaine) que celles avec EGFR bas, en terme de contrôle locorégional 2. Plusieurs mécanismes radiobiologiques peuvent expliquer la corrélation entre l’expression de l’EGFR et le contrôle local de la tumeur: le nombre de cellules clonogéniques et la repopulation de ces cellules durant la RT, la stimulation de la prolifération des cellules dormantes, la radiosensibilité intrinsèque, le status d’oxygénation et la réparation des lésions sublétales 3. L’ L’EGFR fait l’objet d’un ciblage thérapeutique consistant soit à l’utilisation d’un anticorps monoclonal tel que le C225 (cetuximab), EMD 7200 (martuzumab), h-R3, ABX-EGF (panitumumab) et MDX-447, soit à l’administration d’un inhibiteur spécifique de l’activité tyrosine kinase intracellulaire de l’EGFR tel que le ZD 1839 (gefitinib, Iressa®), l’OSI-774 (erlotinib, Tarceva ®), le GW572016 (lapatinib), le EKB-569 et le PKI-166. Ces inhibiteurs de l’EGFR ont démontré, lors des études expérimentales : une augmentation de la radiosensibilité, une diminution de la réparation des lésions sublétales, une inhibition de la prolifération et de la repopulation cellulaire, une induction de l’apoptose avec augmentation de l’expression de Bax et diminution parallèle de celle de BCL-2, ainsi qu’une inhibition possible de l’angiogenèse tumorale. Plusieurs études phase I-II testant l’effet de ces différents inhibiteurs de l’EGFR associés à la RT ou à la radio-chimiothérapie sont actuellement en cours 4. Les effets secondaires majeurs notés sont surtout les rashes cutanés et les diarrhées. Une corrélation entre le développement du rash cutané, de la réponse tumorale au traitement et de la survie a été notée. Le mécanisme sousjacent mérite des études plus approfondies. «la surexpression de l’EGFR est associée à une diminution du contrôle local de la tumeur par la radiothérapie (RT)» Une étude randomisée de phase III concernant l’association du cetuximab à la RT, publiée récemment 5, a montré des résultats très encourageants. Quatre cent vingt quatre patients porteurs d’un carcinome de l’oropharynx, de l’hypopharynx ou du larynx localement avancé, stade III ou IV, mesurable et non métastatique, ont été randomisés pour recevoir une RT curative +/- cetuximab. La RT a été délivrée selon 3 schémas:70 Gy en 35 fractions et 7 semaines ou 72.0-76.8 Gy en 60-64 fractions, 1.2 Gy/fraction, durant 6.0-6.5 semaines, ou avec boost concomitant de 72.0 Gy en 42 fractions et 6 semaines. Le cetuximab a été administré à la dose de 400 mg/m2 une semaine avant la RT, puis 250 mg/m2 une fois par semaine durant la RT. Les taux de contrôle locorégional à 1 et 2 ans étaient de 69 et 56% pour les patients traités par RT+ cetuximab versus 59 et 48% pour ceux traités par RT seule (p=0.02). Les taux de survie globale après 2 et 3 ans de traitement étaient de 62 et 57% pour les patients traités avec le cetuximab et 55 et 44% pour les patients traités par la RT seule (p=0.02). La survie médiane était de 49.3 mois pour le groupe cetuximab versus 29.3 mois pour le groupe RT seule (p=0.03). À part les réactions cutanées grade 3-4 qui surviennent plus souvent chez des patients traités avec le cetuximab (34% versus 18% des patients traités par RT seule, p=0.003), il est remarquable de noter que l’amélioration des résultats carcinologiques ne s’accompagne d’aucune augmentation de la toxicité aiguë des muqueuses (mucite sévère grade 3-4 : 55% avec et 52% sans cetuximab), ni de la xérostomie, de la dysphagie, de la perte de poids et de la détérioration de l’indice de performance, ce qui présente un avantage par rapport à la RT-chimiothérapie concomitante ou à la RT hyperfractionnée accélérée. Cette association RT- cetuximab n’affecte pas non plus la durée de la cicatrisation chez les patients qui doivent avoir un évidement ganglionnaire cervical après le traitement. L’association de cetuximab avec la radiochimiothérapie a aussi fait l’objet d’une étude recrutant 21 patients avec un bon indice de performance et dont la majorité (86%) présentait un stade IV 6. Avec un suivi médian de 26.1 mois, 16/21 (76%) des patients sont en rémission complète, y compris les 5 patients ayant un évidement cervical après la fin du traitement. Cette étude a dû être arrêtée suite à des toxicités majeures, Cette approche thérapeutique mérite néanmoins d’être investiguée avec d’autres schémas de RT et de chimiothérapie. ■ Références 1. Maurizi M, et al. : Br J Cancer 1996; 74: 1253-1257. 2. Bentzen SM et al. J Clin Oncol 2005; 23: 5560-5567. 3. Baumann M et al. Radioth Oncol 2004; 72: 257-266. 4. Choong NW et al. Crit Rev Oncol Hematol 2006; 57: 25-43. 5. Bonner JA et al. New Engl J Med 2006; 354: 567-578. 6. Pfister DJ et al. Proc Am Soc Clin Oncol 2003; 22: abstr 1993. ESEAU CANCE J O U R N A L D U R É S E A U C A N C E R D E L’ U N I V E R S I T É L I B R E D E B R U X E L LE S N ° 6 – S E P T E M B R E - O C TO B R E - N OV E M B R E 2 0 0 6 15 13 WALLONIE — R ESEAU CANCE DET R BOR -IRIS J O U R N A L D U R É S E A U C A N C E R D E L’ U N I V E R S I T É L I B R E D E B R U X E L LE S N ° 6 – S E P T E M B R E - O C TO B R E - N OV E M B R E 2 0 0 6 — ERASME — 12 — ERASME — DET R BOR -IRIS WALLONIE — R INFORMATIONPATIENT INTERVIEW SCIENTIFIQUE INFORMATION SCIENTIFIQUE TEMOIGNAGE … après 11 ans Que penser de l’impact d’un essai thérapeutique sur la qualité de vie ? Roser Llop i Faig, Psychologue, Service de Psychologie, Centre de la Douleur (C.M.E.T.D ), Hôpital Erasme [email protected] Thierry Conroy, Centre Alexis Vautrin (Centre de Lutte Contre le Cancer de Lorraine) Vandoeuvre-lès-Nancy, France – [email protected] L’inclusion dans un essai thérapeutique nuit-elle à la qualité de vie (QdV)? Ce problème éthique est surtout posé en phase I lorsqu’on ne sait rien du médicament et qu’on essaye de définir un adame NA a accepté de partager son expérience avec nous. Elle souhaite, à travers son vécu, témoigner des difficultés rencontrées durant la maladie mais aussi faire passer un message d’espoir aux patients et familles qui traversent cette épreuve. Elle est âgée de 50 ans et travaille dans le secteur de la publicité. En 1995, un cancer du côlon lui a été diagnostiqué. Elle a bénéficié d’une intervention chirurgicale et d’un traitement de chimiothérapie adjuvante durant 6 mois, à raison d’une semaine par mois. M Madame NA dit: «C’est loin mais c’est proche en même temps. Tout est très frais dans ma mémoire. Tout est là avec le moindre détail. Je suis rentrée à l’hôpital avec de fortes douleurs au ventre et les médecins m’ont annoncé une inflammation de l’appendice. Après une semaine de traitement, je suis sortie de l’hôpital sans très bien savoir. La douleur persistait et j’ai consulté un autre médecin. Après avoir fait divers examens, il m’a dit : C’est grave, très grave ! Il n’a pas osé prononcer le mot «cancer»… peut-être parce qu’il ne savait pas si j’étais capable de l’entendre.» Le témoignage de Madame NA nous conduit à une réflexion autour des questions suivantes: Faut-il dire la vérité aux patients ? Qu’est-ce que la vérité ? Quand faut-il la dire ? Et surtout Comment ? Elle, elle voulait savoir, elle voulait connaître la gravité de son diagnostic, les traitements possibles, les effets secondaires, le pronostic. Elle voulait pouvoir prendre des dispositions si nécessaire. Son fils avait à l’époque 14 ans. Il était très difficile pour son médecin de parler de pronostic. Après l’intervention, elle attendait avec impatiente le résultat du bilan d’extension. Le médecin était ému au moment de lui annoncer qu’il n’y avait pas de métastase. Elle dit : «il doit être très difficile d’aller voir un patient pour lui parler de ses chances». Il est très important de prendre le temps de connaître son patient, d’évaluer ses ressources et sa capacité d’entendre la vérité. Cette capacité peut évoluer dans le temps en fonction des différentes phases et stades de la maladie. Pour cela, la formation à la communication est un outil indispensable qui n’est pas encore suffisamment accessible durant les années d’études, ni après. Madame NA souhaite sensibiliser le monde médical à ce type de communication. Si les formations en ce sens se développent, cela aidera les médecins et de là les patients aussi. Madame NA souhaite aussi insister sur l’importance de l’éducation à la santé du patient. Elle a souffert de tous les effets secondaires à court, moyen et long terme pour les- quels elle n’avait pas été préparée. Elle s’est sentie très seule dans la gestion de toute une série de symptômes qui se succédaient. Etre bien informé et conseillé peut permettre au patient des prendre les précautions nécessaires pour alléger un quotidien suffisamment bouleversé sur tous les plans, la vie de famille, la vie professionnelle, la vie sociale… Ceci fait partie de la bataille pour préserver la dignité de tout être humain. Madame NA se sentait très bien entourée par ses proches, par sa famille et amis. Ils étaient pour elle une grande ressource. Mais elle nous dit aussi qu’il a été indispensable, pour elle, d’avoir une aide psychologique. Elle ajoute, avec précaution, que cela l’a aidée tout autant que son traitement postopératoire. Madame NA éprouvait le besoin d’accomplir un certain travail, pour se sentir soutenue d’une part mais également pour rechercher les origines possibles de sa maladie. Elle cherchait une explication. Elle avait besoin de faire la part de choses et tâchait de comprendre si les différents facteurs de stress qu’elle avait eus durant sa vie pouvaient être à l’origine de la maladie. D’autre part, il y avait cette impression de faire partie d’un autre monde. Elle dit : «J’étais vivante mais je ne savais pas pour combien de temps. On m’avait parlé de cinq ans, après j’avais plus de chances de ne pas récidiver. Il a fallu apprendre à vivre avec cette «épée de Damoclès» au-dessus de la tête. Mon médecin me disait, non sans humour, que plus le temps passait plus je m’éloignais de la mort ! … Alors je ne savais plus à quel monde j’appartenais». Pour elle, ce travail a contribué au maintien et à l’amélioration de sa qualité de vie. Elle voudrait enfin parler des aspects positifs de son expérience.Tout d’abord parce qu’elle estime avoir de la «chance» d’avoir eu un cancer (qui était guérissable, d’avoir eu le soutien de sa famille et de ses amis). Ensuite, parce que ce cancer lui a ouvert les yeux sur un monde souvent égoïste et intolérant, monde dont elle a pu s’éloigner pour apprécier d’autant mieux les moments privilégiés de la vie. Madame NA termine en disant: «Ceux qui, comme moi, guérissent d’un cancer, sont témoins pour dire que le cancer est une épreuve très dure, que l’ on peut s’en sortir et même retrouver une excellente santé» . Madame NA voudrait ajouter combien elle est reconnaissante aux médecins qui l’ont prise en charge à l’époque (Dr Limbosch et Dr Tueni) et particulièrement au Dr JP Moens qu’elle continue de consulter pour ses contrôles. rapport dose/toxicité acceptable. Il se pose aussi en phase III lorsqu’on compare deux traitements. On sait en effet que certains patients peuvent avoir des problèmes psychologiques consécutifs à l’attribution soit d’un traitement expérimental, soit du traitement de référence, qu’ils peuvent considérer comme le traitement ancien, supposé moins efficace. a QdV liée à la santé peut se mesurer en utilisant un questionnaire validé comme par exemple le QLQ-C30 de l’EORTC*, le SF-36 ou la Rotterdam Symptom Checklist. La QdV est un concept qui repose sur la perception qu’ont les patients de leur situation physique, psychologique, sociale et de leurs symptômes. D’une manière générale en cancérologie, la QdV s’améliore avec le recul par rapport au diagnostic, en particulier chez les patients guéris qui ont tendance à effacer les souvenirs trop pénibles de leur maladie. Par contre, elle peut avoir tendance à se dégrader chez les patients présentant une maladie métastatique car les traitements ne sont pas toujours efficaces. Cette dégradation de la QdV n’est pas toujours constatée dans les essais thérapeutiques. Il peut se faire que le patient s’adapte à la maladie, attend de moins en moins de la vie acceptant l’alitement voire même parfois un certain niveau de douleur. L’absence de dégradation de QdV peut également résulter d’une vision biaisée par le fait que les patients avec une QdV dégradée vont quitter l’essai rapidement, généralement pour progression tumorale et arrêt du traitement évalué, ce qui contribue artificiellement à une amélioration de la QdV pour les patients restant dans l’étude. Deux études (non randomisées) ont décrit la QdV des patients inclus dans une phase I et celle de ceux ayant refusé d’y participer. Elles sont concordantes, montrant une stabilité de la QdV globale et de l’état psychologique chez les patients traités dans la phase I, alors que ceux ayant refusé de participer présentent une dégradation significative de l’appétit et de leur perception du soutien de l’équipe soignante 1, 2. Par contre, les malades évaluant leur QdV comme élevée à l’inclusion dans l’essai sont aussi des patients qui surestiment à la fois les bénéfices potentiels et paradoxalement aussi les toxicités du traitement expérimental 3. Des études montrent aussi l’impact positif L de la remise d’un questionnaire de QdV. Dans un essai thérapeutique où la QdV est mesurée, les patients apprécient la démarche et le fait que l’équipe soignante soit intéressée par les conséquences non médicales du traitement. Ainsi, la remise d’un questionnaire de QdV contribue à une meilleure satisfaction des soins et donc aussi à une meilleure QdV. Cet impact favorable sur la QdV de la remise d’un questionnaire destiné à la mesurer peut être considéré comme un biais rendant difficile l’interprétation des résultats, biais appelé effet Hawthorne. L’effet Hawthorne correspond à l’impact psychologique favorable que la conscience de participer à une recherche (et d’être ainsi la cible d’une attention spéciale) exerce sur les patients inclus dans la recherche. Cet effet Hawthorne a été démontré par exemple dans une étude randomisée initialement mise en place dans un but différent, celui de démontrer l’impact favorable sur la QdV de la mise en place d’interventions ciblées déduites des problèmes exprimés dans le questionnaire. Dans une étude menée à Leeds 4, 286 patients ont été randomisés en 3 groupes : un groupe «intervention» (où les questionnaires de QdV remplis par les patients étaient remis à l’équipe soignante), un groupe «contrôle» (où les questionnaires de QdV n’étaient même pas remis aux patients) et un groupe «attention-contrôle» (où les questionnaires de QdV étaient remplis par les patients, mais sans que les résultats ne soient transmis à l’équipe soignante). Quatre mois plus tard, la QdV sous tous ses aspects a été significativement améliorée dans le groupe «intervention», mais aussi dans le groupe «attention-contrôle» par rapport au groupe «contrôle». Néanmoins aucune différence significative n’a été observée entre le groupe «intervention» et le groupe «attentioncontrôle». C’est bien sûr un résultat décevant pour les promoteurs de l’étude, qui espéraient un impact positif des interventions ciblées mises en place dans le groupe «intervention». À l’inverse, cette étude (confirmée par d’autres) démontre l’impact positif de la simple remise d’un questionnaire de QdV. D’une manière plus générale, il faudrait, lorsque la QdV est mesurée dans un essai thérapeutique, que les réponses aux questionnaires soient prises en compte. Or dans un essai randomisé, il est inhabituel que les résultats des questionnaires de QdV soient examinés par les médecins ou l’équipe soignante,contrairement à ce que le patient imagine. Lorsque le questionnaire est récupéré par un membre de l’unité de recherche sans avoir été lu par l’équipe soignante, il faut donc qu’il demande au patient de signaler ses symptômes ou ses problèmes quotidiens au médecin responsable de ses soins. Enfin, il est souvent utile qu’une personne relais (par exemple infirmière ou psychologue) reprenne les informations données à un patient qui va participer à un essai thérapeutique et repère ses besoins, comment cela est effectué lors de l’annonce de la maladie cancéreuse. Un dispositif spécifique a été mis en place en France dans le cadre du Plan Cancer, pour permettre au patient d’avoir de meilleures conditions d’annonce de sa pathologie ou de mauvaises nouvelles en organisant et en finançant du temps médical, du temps d’accompagnement soignant et en facilitant l’accès aux équipes de soins de support, psychologues en particulier 5. En conclusion, la participation à un essai thérapeutique contribue à une meilleure information du patient. Bien qu’il en espère un bénéfice immédiat, sa participation volontaire représente un acte altruiste, démontrant qu’il pense aussi aux malades qui vont le suivre et espère ainsi les aider. Ces deux éléments peuvent par eux-mêmes avoir un effet bénéfique sur la QdV. ■ * European Organisation for Research and Treatment of Cancer. Références 1. Maurizi M, et al. : Br J Cancer 1996; 74: 1253-1257. 1 Melink TJ et al Anticancer Drugs 1992;3:571-6. 2. Berdel WE et al Anticancer Res. 1988;8:313-21. 3. Cheng JD et al J Clin Oncol. 2000;18:421-8. 4. Velikova G et al J Clin Oncol. 2004;22:714-24 5. http://www.e-cancer.fr/Les-Actions/Dispositifannonce/Introduction/op_1-it_539-la_1-ve_1.html ESEAU CANCE J O U R N A L D U R É S E A U C A N C E R D E L’ U N I V E R S I T É L I B R E D E B R U X E L LE S N ° 6 – S E P T E M B R E - O C TO B R E - N OV E M B R E 2 0 0 6 15 WALLONIE — R ESEAU CANCE DET R BOR -IRIS J O U R N A L D U R É S E A U C A N C E R D E L’ U N I V E R S I T É L I B R E D E B R U X E L LE S N ° 6 – S E P T E M B R E - O C TO B R E - N OV E M B R E 2 0 0 6 — ERASME — 14 — ERASME — DET R BOR -IRIS WALLONIE — R INFORMATION SCIENTIFIQUE Nouveautés dans le traitement antimicrobien essentiellement le traitement des infections cutanées et des tissus mous. Michel Aoun, Département des Maladies Infectieuses, Institut Jules Bordet [email protected] Dans cet article en relation avec le développement d’agents anti-infectieux, Michel Aoun nous délivre un double message : un positif qui concerne les anti-Gram-positifs et l’autre négatif, qui concerne l’absence de développement d’anti-Gram-négatifs au moins pour les années à venir, d’où la nécessité plus que jamais d’utiliser les antibiotiques disponibles à bon escient. e développement d’agents anti-infectieux accuse un retard des plus inquiétants. À cela, plusieurs raisons sont invoquées dont le manque d’incitants financiers pour les firmes pharmaceutiques. Tous les domaines ne sont pas concernés au même titre. Le besoin le plus criant se fait sentir pour les anti-Gram-négatifs puisqu’il n’y a aucune nouvelle classe d’antibiotiques dirigée contre ces derniers attendue dans les 5 à 10 années à venir. Dans cet article, nous avons résumé les progrès les plus récents qui ont été accomplis. L Anti-Gram-positifs : Le Linezolid (Zyvoxid®), appartenant à une nouvelle classe d’oxazolidinones, constitue l’innovation la plus marquante dans cette catégorie 1. Le Linézolid agit par inhibition de la synthèse des protéines et son site d’action est le domaine V de l’ARNr peptidyl transférase. Il est bactériostatique avec un spectre d’activité qui couvre les staphylocoques, y compris ceux résistants à la méthicilline ou aux glycopeptides, les streptocoques, y compris les pneumocoques résistants à la pénicilline et les entérocoques résistants à la vancomycine. Il est disponible par voie intraveineuse et orale, à la dose de 2 x 600 mg/j, avec une absorption de quasi 100%. Les principaux effets secondaires consistent en thrombopénie ou leucopénie, surtout quand la durée du traitement dépasse 15 jours, et neuropathie périphérique ou névrite optique pour des durées de traitement supérieures à un mois. Comme le Linézolid est un inhibiteur faible des mono-amino-oxydases, il faut éviter de le donner en même temps aux adrénergiques et sérotoninergiques pour éviter des poussées d’hypertension artérielle 2. La Quinupristine/Dalfopristine (Synercid®) est une combinaison de deux streptogramines proche des macrolides et lincosamides. Elle agit également en inhibant la synthèse des protéines mais le site d’action est différent de celui du Linézolid. Du fait de l’action de la Quinupristine et de la Dalfopristine à 2 sites séquentiels du RNAr 50S, la combinaison est bactéricide. Le spectre d’activité est similaire à celui du Linézolid à une exception près, son manque d’activité sur l’Enterocoque faecalis 3. La Télithromycine est un kétolide dérivé sémi-synthétique de l’Erythromycine A, dont le noyau contient 14 atomes de carbone, qui est actif sur les pneumocoques, y compris ceux résistants à la pénicilline. La Télithromycine n’est pas active sur les staphylocoques méthicilline-résistants ni sur les entérocoques résistants à la vancomycine. Elle est surtout indiquée dans le traitement de la pneumonie acquise dans la communauté d’autant plus qu’elle est active sur Haemophilus influenzae et Moraxella catarrhalis. La Télithromycine a les mêmes contreindications et interactions médicamenteuses que la plupart des macrolides 5. Daptomycine est un lipopeptide cyclique avec un spectre d’activité similaire à celui du Linézolid à la différence qu’elle est bactéricide sur l’entérocoque. Elle est disponible en administration intraveineuse uniquement à la dose de 1x6 mg/kg/j. La pénétration dans le liquide céphalo-rachidien est faible et les études dans les pneumonies ont montré un taux d’échec élevé. Un effet secondaire important est la myopathie qui est dépendante de la dose et qu’il faut surveiller par des dosages répétés de la créatinine phosphokinase (CPK). Cette molécule est en phase III de développement 6. Trois autres dérivés appartenant à la famille des glycopeptides sont en cours de développement. Dalbavancine se caractérise par une activité bactéricide sur les staphylocoques méthicilline-résistants. Elle n’a pas d’activité sur l’entérocoque résistant à la vancomycine 7. Elle a un temps de 1/2 vie très long qui permet une administration hebdomadaire. D’après les études in vitro et dans les modèles animaux, son activité est supérieure à celle de la vancomycine et de la teicoplanine sur les staphylocoques méthicillinerésistants. Des études cliniques comparatives sont en cours. Son application sera Télavancine, également bactéricide, a un spectre d’activité similaire à celui de l’oritavancine 9. Elle est actuellement évaluée en phase II dans le traitement des bactériémies à staphylocoque doré. Nouvelles fluoroquinolones : Contrairement à ce que l’on peut penser, l’intérêt dans les nouvelles fluoroquinolones réside dans leur meilleure activité visà-vis des Gram-positifs, tels que les streptocoques et surtout le pneumocoque résistant à la pénicilline. Trois nouvelles fluoroquinolones ont été développées dans ce but. Il s’agit de Moxifloxacine, Levofloxacine et Gatifloxacine. Il faut signaler qu’aucune de ces nouvelles fluoroquinolones ne possède une meilleure activité que la ciprofloxacine vis-à-vis des Gram-négatifs 10. Traitement immunologique : Aurograb, un anticorps monoclonal humain recombinant, dirigé contre un antigène de la paroi du staphylocoque, a montré une synergie avec la vancomycine dans des études in vitro et in vivo dans des modèles animaux. Il est actuellement en phase III de développement. Aurerix est un autre anticorps monoclonal dirigé contre le facteur A qui est une protéine de surface du staphylocoque doré, qui se lie au fibrinogène humain. Cette molécule est en phase II d’évaluation clinique dans le traitement des bactériémies à Staphylocoque doré. Altastaph® est constitué d’un pool d’anticorps dirigés contre les polysaccharides capsulaires de type 5 et 8 du Staphylocoque Nouvelle céphalosporine : Ceftobiprole qui appartient au groupe des pynolidinone-3-ylidenemethyl céphèmes, a une activité bactéricide vis-à-vis des Grampositifs tels que staphylocoques y compris méthicilline et vancomycine-résistants, Pneumocoques résistant à la pénicilline, Entérocoque faecalis, tout en conservant une activité anti Gram-négatif similaire à celle des céphalosporines du 3 ou 4e génération 11. Ceftobiprole est en phase III de développement, ciblant des infections cutanées et des tissus mous à Staphylocoque doré méthicilline-résistant. «Le besoin le plus criant se fait sentir pour les anti-Gramnégatifs puisqu’il n’y a aucune nouvelle classe d’antibiotiques dirigée contre ces derniers attendue dans les 5 à 10 années à venir» Anti-Gram-négatifs : Tigécycline est un analogue semi-synthétique de la minocycline, appartenant à la famille des glycylcyclines. Comme les tétracyclines, elle agit en inhibant la translation au niveau du ribosome 30S. Tigécycline a un spectre anti-Gram-positif semblable à celui du Linézolid incluant les staphylocoques methicilline-résistant à celui du Linézolid incluant les staphylocoques méthicilline-résistants, les streptocoques résistant à la pénicilline et les entérocoques résistant aux glycopeptides. En plus, Tigécycline a un spectre anti-Gramnégatif incluant les entérobactéries productrices de ß-lactamase à spectre élargi. Elle n’est pas active sur Pseudomonas aeruginosa et possède une activité moyenne sur Proteus et Providentia 12. Elle est disponible en administration intraveineuse à la dose de 50 mg/j après une dose de charge de 100 mg le premier jour. Les effets secondaires sont similaires à ceux des tétracyclines. Les études de phase III sont terminées et la mise sur le marché est imminente. Coloration de Gram montrant des bacilles Gram-négatifs. Nouvelles stratégies explorées contre les Gram-négatifs Peptides cationiques: Il s’agit de peptides constitués de 15 à 50 acides aminés, qui sont amphipatiques, ayant à la fois une région hydrophobe capable d’interagir avec des lipides et une région hydrophile chargée positivement, capable d’interagir avec de l’eau ou des résidus chargés négativement comme les membranes des bactéries.Tous les organismes possèdent des peptides notamment les animaux, les plantes et les bactéries. Chez l’homme, les peptides peuvent être isolés à partir des neutrophiles et des surfaces muqueuses telles que langue, trachée, poumons et intestins. Ils constituent les ß-défensines de l’épithélium, la première ligne de défense antimicrobienne des surfaces muqueuses. Les peptides se lient au lipopolysaccharide des bacilles Gram-négatif, en déplaçant les ions de magnésium, s’insérant à travers la paroi et créant des pores et en altérant l’intégrité membranaire. Les peptides ont une excellente activité in vitro avec une bactéricidie rapide. Cependant, il y a deux obstacles majeurs qu’il faudra surmonter avant une possible application clinique : la toxicité d’une part et la destruction par les protéases, d’autre part 13. Une autre stratégie en cours d’investigation est le développement d’inhibiteurs de carbapénémases. En effet, ces métalloenzymes zinc-dépendants sont capables d’hydrolyser toutes les ß-lactamines y compris les carbapénèmes. Des molécules telles ESEAU CANCE J O U R N A L D U R É S E A U C A N C E R D E L’ U N I V E R S I T É L I B R E D E B R U X E L LE S N ° 6 – S E P T E M B R E - O C TO B R E - N OV E M B R E 2 0 0 6 15 17 WALLONIE — R ESEAU CANCE DET R BOR -IRIS J O U R N A L D U R É S E A U C A N C E R D E L’ U N I V E R S I T É L I B R E D E B R U X E L LE S N ° 6 – S E P T E M B R E - O C TO B R E - N OV E M B R E 2 0 0 6 — ERASME — 14 16 — ERASME — DET R BOR -IRIS ▲ Coloration de gram. Un frottis sanguin montrant les cocci gram+ en chaînettes et en amas. Quinupristine/Dalfopristine est disponible par voie intraveineuse à la dose de 3 x 7,5 mg/ kg/j et doit être administrée par l’intermédiaire d’une voie centrale compte tenu de la fréquence élevée de phlébites quand il est donné par voie périphérique. Arthralgies et myalgies peuvent survenir dans 5 à 50% des cas. Une hyperbilirubinémie asymptomatique ou une élévation des enzymes hépatiques ont été observées 4. Oritavancine, également bactéricide avec une activité sur les staphylocoques méthicilline-sensibles et résistants, sur les pneumocoques pénicilline-sensibles et résistants et sur les entérocoques y compris ceux résistant aux glycopeptides. Une activité in vitro synergistique avec la ciprofloxacine a été démontrée vis-à-vis de l’entérocoque 8. Elle a aussi une 1/2 vie longue qui permet une administration à raison d’une fois par jour ou une fois tous les 2 jours, à la dose de 200 mg par voie intraveineuse. Elle est éliminée par voie biliaire. Les études comparatives de phase III sont encourageantes et son indication sera le traitement des infections des tissus mous et de la peau. aureus et est également en phase II d’évaluation dans le traitement des Staphylocoques doré. WALLONIE — R POLITIQUE ET SCIENTIFIQUE INFORMATION SANTÉ que les thiols esters de l’acide mercapto-acétique 14 et des dérivés d’acide succinique substitué 15 peuvent inhiber in vitro les carbapénèmases. Enfin, une troisième voie d’exploration est l’inhibition des pompes à efflux. En effet, les pompes à efflux constituent un mécanisme de résistance important vis-à-vis des fluoroquinolones. Des produits comme MC 207,110 ou MC 002,595 sont capables in vitro de neutraliser les pompes à efflux des bacilles Gram-négatif et de restituer l’activité des fluoroquinolones 16. Il est impossible de dire à l’heure actuelle si l’une ou l’autre de ces voies d’investigation aboutira en clinique. ■ Références 1. Clement D, Markham A. Linezolid. Drugs 2000;59 :815-827. 2. Fung HB, Kirschenbaum HL, Ojofeitimi BO. Linezolid : an oxazolidinone antimicrobial agent. Clin Ther 2001;23:356-391. 3. Lamb HM, Figgitt DP, Faulds D. Quinupristin/ dalfopristin: a review of its use in the management of serious gram-positive infections. Drugs 1999;58:1061-1097. 4. Allington DR, Rivey MP. Quinupristin/ dalfopristin: a therapeutic review. Clin Ther 2001;23:24-44. 5. Balfour JAB, Figgitt DP. Telithromycin. Drugs 2001;61:815-829. 6.Fowler Jr VG. Current and future antibiotics for treatment of resistant gram-positive infections. Clinical Updates in Infectious Diseases 2004;VII:1-4. 7. Goldstein EJC, Citron DM, Vreni Merriam C, Warren Y, Tyrrell K, Fernandez HT. In vitro activities of dalbavancin and nine comparators agents against anaerobic gram-positive species and corynebacterium. Antimicrob Agents Chemother 2003;47:1968-1971. 8. Noviello S, Ianniello F, Esposito S. In vitro activity of LY333328 (oritavancin) against gram-positive aerobic cocci and synergy with ciprofloxacin against enterococci. J Antimicrob Chemother 2001;48:283-286. 9.King A, Philips I, Kaniga K. Comparative in vitro activity of telavancin (TD-6424), a rapidly bactericidal, concentration-dependant anti-infective with multiple mechanisms of action against Gram-positive bacteria. J Antimicrob Chemother 2004;53:797-803. 10. Gleckman R.What do the new antimicrobials offer? Weighing the advantages and disadvantages compared with traditional agents. Postgrad Med 2001;109:87-91. 11. Jones RN, Deshpande LM, Mutnik AH, Biedenbach DJ. In vitro evaluation of BAL9141, a novel parenteral cephalosporin active against oxacillin-resistant staphylococci. J Antimicrob Chemother 2002;50:915-932. 12. Peteren PJ, Jacobus NE,Weizz WJ, Sam PE,Testa RT. Antimicrobial activities of a novel glysylcycline, the 9-t-butyglycylamido derivative of minocycline (GAR0-936). Anti-microb Agents Chemother 1999;43:738-744. 13. Wilcox S. The new antimicrobials: cationic peptides. Bio Teach J 2004;2:88-91. 14. Payne DJ, Bateson JH, Gasson BC et al. Inhibition of metallo-ß-lactamases by a series of mercaptoacetic acid thiol ester derivatives. Antimicrob Agents Chemother 1997;41:135-140. 15. Toney JH, Hammond GG, Fitzgerald PMD et al. Succinic acids as potent inhibitors of plasmid-borne IMP-1 metallo-ß-lactamase. J Biological Chemistry 2001;276:31913-31918. 16. Lomovskaya O, Warren MS, Lee A et al. Identification and characterization of inhibitors of multidrug resistance efflu pumps in Pseudomonas aeruginosa: novel agents for combination therapy. Antimicrob Agents Chemother 2001;45:105-116. Meet the Oncology Expert Institut Jules Bordet Chair: Dr. Martine PICCART - GEBHART Monthly Seminar: Friday from 8:00 till 9:00 AM Breakfast from 7:30 AM Auditoire H. Tagnon October to December 2006 Friday October 6, 2006 PHOTO DE COUVERTURE… Functional genetic approaches to cancer Dr. R. Bernards, PhD Head of Molecular Carcinogenesis Division, The Netherlands Cancer Institute, Amsterdam Friday October 27, 2006 PET Scanning: current and future role in the care of cancer patients Prof. M. Schwaiger, MD Chairman Department of Nuclear Medicine, Technische Universität München, Germany Friday December 8, 2006 New targets in ovarian cancer Dr. P. Harper, MD Consultant Medical Oncologist, Medical Oncology Dept., Guy’s & St Thomas Hospital, London, UK «L’ange de la mort». D’une beauté sublime et fascinante à observer au microscope, il n’en reste pas moins, un tueur en série. Il s’agit d’une tête d’aspergillus fumigatus couronnée par des milliers de spores aspergillaires prêtes à se disperser dans l’air ambiant. L'aspergillus fumigatus est un saprophyte habituel de notre environnement qui peut infecter les patients immunodéprimés avec une affection pulmonaire préexistante ainsi que des patients cancéreux traités par chimiothérapie ou par transplantation médullaire. Dans ces circonstances la maladie est souvent mortelle. Accreditation ESEAU CANCE 18 — ERASME — DET R BOR -IRIS J O U R N A L D U R É S E A U C A N C E R D E L’ U N I V E R S I T É L I B R E D E B R U X E L LE S N ° 6 – S E P T E M B R E - O C TO B R E - N OV E M B R E 2 0 0 6 Thanks to an educational grant from Pfizer Location Institut Jules Bordet Auditoire H. Tagnon Boulevard de Waterloo, 121 – 1000 Bruxelles Information and Registration: Peggy Adam Phone: 02/541 32.06 e-mail: [email protected] WALLONIE — R RÉGLEMENTATION ASCO 2006 Cancérologie digestive : qu’avons-nous appris à l’ASCO 2006 ? Alain Hendlisz, Clinique de Cancérologie Digestive, Institut Jules Bordet [email protected] Cancer colorectal : • La chimiothérapie préopératoire pour les métastases hépatiques des cancers colorectaux (CCR) a fait l’objet de plusieurs présentations. Nordlinger et al (abstract 3501) illustrent la persistance de tissu tumoral macroscopique ou microscopique dans 83% des métastases hépatiques réséquées après réponse radiologique complète à la chimiothérapie. Conclusion : la chimiothérapie seule ne permet pas d’espérer une guérison des CCR métastatiques. • Les résultats préliminaires (abstract 3500) de l’étude EORTC 40983 comparant une chimiothérapie par FOLFOX péri-opératoire à la chirurgie seule pour les métastases hépatiques opérables de CCR, démontrent des taux de résécabilité et de complications postopératoires comparables dans les deux bras. La chimiothérapie néoadjuvante réduit la taille des lésions à l’intervention de 29.7%. Les données de survie sont attendues avant de pouvoir recommander cette attitude en routine Conclusion : trop tôt. • Dans le CCR avancé non résécable, OPTIMOX-2 (abstract 3504) évalue sur 187 patients dans une phase II non randomisée une stratégie d’arrêt du FOLFOX7 après 6 cycles avec reprise quand la tumeur a retrouvé son volume initial. Comparé à OPTIMOX-1 (JCO 2006) évaluant la maintenance par LV5FU2 après 6 cycles de FOLFOX 7, les temps avant progression de la maladie cancéreuse semblent équivalents. La stratégie d’arrêt présente l’avantage d’une toxicité moindre pour les patients. La comparaison avec OPTIMOX-1, rétrospective et peu valide sur un plan scientifique, doit être interprétée avec réserve. Conclusion : à confirmer, mais semble faisable. • Le Xaliproden (non commercialisé en Belgique) réduit de 39% la neurotoxicité de grade III-IV induite par l’Oxaliplatine, dans une étude randomisée de 649 patients, au prix d’un excès de toxicité digestive (diarrhées grade III-IV 10%) (abstract 3507) La législation belge impose aux promoteurs d’essais cliniques de notifier à la Direction Conclusion : Nouveau regard sur une triple combinaison qu’on pensait trop toxique mais la taille de l’échantillon ne permet pas de conclure. à des médicaments enregistrés ou non. Afin de comprendre et notifier les suspicions • Les résultats préliminaires de l’étude FFCD nique, ajouté à une chimiothérapie FOLFOX 4 n’a pas démontré de bénéfice en survie globale dans une étude randomisée de 844 patients porteurs d’un CCR métastatique par rapport au FOLFOX 4 seul (abstract 3508). Une analyse de sous-groupe semble donner aux LDH élevées une valeur prédictive de réponse au PTK/ZK. Celui-ci est responsable de toxicités de grade III-IV importantes : HTA 21%, diarrhée 16%, événements thromboemboliques 6%. Conclusion : PTK/ZK est inactif dans le CCR. • L’intérêt pour les triples combinaisons Oxaliplatine, Irinotécan et 5FU dans le CCR avancé est relancé par une étude phase III portant sur 244 patients et randomisant FOLFOXIRI contre FOLFIRI (abstract 3513). Les taux de réponse globale (66 vs 41% p=0.0002) et les taux de résection secondaire des métastases (36 vs 12% p =0.02) sont significativement meilleurs avec le triplet. Les toxicités restent comparables et acceptables. Conclusion : Si les données de survie s’avéraient favorables, ce schéma pourrait s’imposer comme standard. Cancer oeso-gastrique : • Le CALGB réétudie la radio-chimiothérapie néoadjuvante versus la chirurgie seule dans les cancers de l’œsophage résécables. La survie médiane est meilleure dans le bras combiné dans cet essai randomisé de 56 patients (survie 4.5 ans vs 1.6 ans p=0.02), au prix de toxicités de grade III-IV hématologiques (56%) et digestive (40%), mais sans augmentation Genevieve Decoster, IT & GCP Consulting, sprl genevieve.decoster @it-gcp.com de la morbidité ni de la mortalité postopératoire. (abstract 4012). Conclusion : intéressant, à suivre. • Le PTK/ZK, molécule orale antiangiogé- La notification des SUSARs en Belgique 9703 appuient la valeur d’une chimiothérapie néoadjuvante dans le cancer gastrique et l’adénocarcinome du bas œsophage opérable (abstract 4026). Deux cent vingt quatre patients sont randomisés entre chimiothérapie par 5FU-Cisplatine avant chirurgie versus chirurgie seule. La chimiothérapie préopératoire permet plus de résections à visée curative (84% versus 73% p=0.04) que le bras chirurgie seule. Les résultats de survie sont attendus pour la fin de l’année 2006. Conclusion : Une étude de plus qui pourrait confirmer une approche par chimiothérapie péri-opératoire. • L’Oxaliplatine est comparé au Cisplatine dans deux études (abstract LBA4016 et LBA4017) dans le cancer gastrique métastatique. Son activité, mesurée par les taux de réponse et le temps avant progression, est comparable et son profil de toxicité est différent (significativement moins de nausées, fatigue, toxicité rénale, plus de neurotoxicité). Conclusion : Il n’y a pas de raison suffisante pour remplacer le cisplatine dans le cancer gastrique métastatique. • L’étude REAL 2 (abstract LBA4017) étudie sur 1002 patients par une double randomisation le remplacement du 5FU par la capécitabine et du cisplatine par l’oxaliplatine dans un schéma classique ECF associant épiadriamycine, cisplatine et 5FU. Elle conclut à l’équivalence en efficacité et en toxicité de ces 4 schémas. Conclusion : La capécitabine et l'oxaliplatine, produits plus coûteux mais pas plus efficaces, ne devraient être utilisés que dans des situations bien sélectionnées. générale Médicaments (DGM) les rapports individuels d’effets indésirables graves relatifs d’effets indésirables graves et inattendus (SUSARs) survenus dans les essais cliniques mis en place en Belgique, il faut rappeler les points suivants : (1) qu’est-ce qu’un médicament expérimental (2), qu’est-ce qu’un SUSAR (3), comment définit-on le statut de l’enregistrement en Belgique du produit, et (4) qui doit notifier les SUSARs à la DGM. 1. Un médicament expérimental est défini comme un principe actif expérimenté ou utilisé comme contrôle dans un essai clinique. Ce terme inclut les produits bénéficiant d’une autorisation de mise sur le marché (AMM), mais utilisés pour une indication non autorisée. 2. SUSAR (Suspected Unexpected Serious Adverse Reaction) ou suspicions d’effets indésirables graves inattendus est un événement n’étant pas décrit dans la Brochure de l’Investigateur pour un médicament n’ayant pas reçu d’AMM en Belgique, ni dans la notice d’emballage ou le résumé des caractéristiques du médicament (SPC) si le médicament a reçu une AMM en Belgique. 3. Pré- ou post-enregistrement? Ces notions ne se fondent que sur le statut d’enregistrement d’un médicament en Belgique. Un médicament est considéré comme «enregistré» dès qu’une AMM a été délivrée. Un médicament ayant reçu au moins une fois une AMM est considéré comme «un médicament enregistré»,même s’il est utilisé dans une indication non approuvée. 4. La notification à la DGM ne concerne que les rapports individuels des SUSARs survenus dans les essais cliniques et doit être faite par le promoteur de ces essais cliniques, que le promoteur soit ou non le détenteur de l’AMM des produits testés dans un essai clinique. Que faut-il notifier ? 1. Tous SUSARs observés dans le cadre d’un essai clinique pour lequel il existe un site d’investigation en Belgique, en relation avec le médicament expérimental (aussi bien le médicament testé que son comparateur). 2. En outre, pour les médicaments expérimentaux qui ne sont pas enregistrés en Belgique, les SUSARs concernant le même médicament, survenant dans d’autres essais cliniques pour lesquels il n’y a pas de site d’investigation en Belgique, doivent être notifiés. Ceci concerne les SUSARs survenant dans un autre essai clinique, mais sous la responsabilité du même promoteur, qu’ils proviennent de l’Espace Économique Européen (EEE) ou d’un pays tiers (hors EEE). À qui faut-il notifier ? 1. Si le médicament n’a jamais reçu d’AMM en Belgique : b. Si le promoteur de l’essai clinique est différent du détenteur de l’AMM du comparateur, ce qui est souvent le cas, c’est la DGM qui se chargera de notifier le SUSAR au détenteur de l’AMM de manière anonyme. Comment faut-il notifier les SUSARS ? Depuis le 30 octobre 2005, les notifications d’effets indésirables graves doivent être faites par voie électronique à la DGM. ■ Liens Internet et e-mails utiles (1) http://www.afigp.fgov.be (2) http://www.ulb.ac.be/erasme/fr/visite guidee/organisation/organigramme/ conseilscomites/ethique/essai/etude_ clinique/susars.htm (3) Département R&D de la DGM : [email protected] (4) Département «Vigilance» de la DGM: [email protected] a. Si le SUSAR est issu d’un essai clinique sur le territoire belge, notifier le département de la R&D (Recherche & Développement) de la DGM et le Comité d’Éthique Central. b. Si le SUSAR est issu d’un autre pays, notifier le département R&D de la DGM, mais pas le Comité d’Éthique Central. 2. Si le médicament a au moins reçu une fois une AMM en Belgique: a. Si le SUSAR est issu d’un essai clinique sur le territoire belge, notifier le département «Vigilance» de la DGM et le Comité d’Éthique Central. b. Si le SUSAR est issu d’un autre pays, notifier le département de «Vigilance» de la DGM uniquement. 3. Si le médicament est un comparateur : a. Le comparateur est généralement un médicament enregistré, donc les SUSARs attribués au comparateur seront notifiés au département «Vigilance» de la DGM. Références • Direction Générale Médicaments: Circulaire n° 460 à l’attention des responsables en matière de pharmacovigilance des médicaments à usage human et des promoteurs d’essais clinique. 11 juillet 2005. • Loi belge du 7 mai 2004 relative aux expérimentations sur la personne humaine. • Detailed guidance on the collection, verifiction and presentation of adverse reaction reports arising from clinical trials on medicinal products for human sue. • Detailed guidance on the European database of Suspected Unexpected Adverse Reactions (Eudravigilance – Clinical Trial Module). • Commission Directive 2003/94/EC of October 8, 2003 laying down the principles and guidelines of good manufacturing practice in respect to medicinal products for human use and investigational medicinal products for human use. Official Journal 262, 14 October 2003, page 22. ESEAU CANCE J O U R N A L D U R É S E A U C A N C E R D E L’ U N I V E R S I T É L I B R E D E B R U X E L LE S N ° 6 – S E P T E M B R E - O C TO B R E - N OV E M B R E 2 0 0 6 15 21 WALLONIE — R ESEAU CANCE DET R BOR -IRIS J O U R N A L D U R É S E A U C A N C E R D E L’ U N I V E R S I T É L I B R E D E B R U X E L LE S N ° 6 – S E P T E M B R E - O C TO B R E - N OV E M B R E 2 0 0 6 — ERASME — 14 20 — ERASME — DET R BOR -IRIS WALLONIE — R INFORMATION SCIENTIFIQUE Recherche Translationnelle à l’Institut Jules Bordet : l’étude TOP – un pas supplémentaire vers l’individualisation du traitement du cancer du sein Christos Sotiriou, Unité de Recherche Translationnelle de l’Institut Bordet [email protected] Comment arriver à ne traiter que les patientes qui vont bénéficier le plus des traitements avec un minimum d’effets secondaires. Ce rêve encore inaccessible il y a seulement quelques années devient réalité. L’Unité de Recherche Translationnelle lance une étude destinée à explorer les marqueurs prédictifs potentiels de la réponse aux anthracyclines. Unité de Recherche Translationnelle a été créée en 1997, au sein du département de chimiothérapie, par les Docteurs Angelo Di Leo et Denis Larsimont et est coordonnée aujourd’hui par le Docteur Christos Sotiriou. Cette unité multidisciplinaire, composée d’oncologues, de pathologistes scientifiques, de bio-informaticiens et de data-managers, cherche à établir une véritable synergie entre le laboratoire et la clinique. Ce groupe de recherche a aussi établi, au fil des années, de nombreuses collaborations au sein de l’Institut et avec de nombreuses institutions internationales. Il accueille régulièrement des jeunes médecins/scientifiques étrangers intéressés par ce type de recherche en vue de les aider à développer de nouveaux projets dans leurs propres pays. L’ La majorité des traitements anti-cancéreux sont souvent accompagnés de toxicité et ne sont pas efficaces chez tous les patients. Le but de la recherche translationnelle est, entre autres, d’essayer d’identifier des marqueurs moléculaires qui permettraient de prédire l’efficacité et la toxicité des traitements anti-cancéreux pour aider les cliniciens à sélectionner les patients les plus susceptibles d’en bénéficier. L’étude que nous rapportons dans cet article vise à identifier les patientes atteintes d’un cancer du sein susceptibles de répondre aux médicaments les plus utilisés : les anthracyclines. Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez la femme. Il atteint une femme sur 9 et est responsable du décès d’environ un tiers d’entre elles. La chimiothérapie adjuvante, administrée après une chirurgie curative, est une des stratégies qui a permis de réduire la mortalité liée au cancer, en attaquant la maladie au moment où elle est encore contrôlable. Les métaanalyses des études réalisées ont montré que la chimiothérapie à base d’anthracyclines procure un bénéfice absolu de survie de 4% à 10 ans par rapport à une chimiothérapie sans anthracyclines 1, 2. Toutefois ce gain en survie s’obtient au prix d’une augmentation des effets secondaires : moins bonne tolérance immédiate et surtout leucémies secondaires et toxicité cardiaque à long terme. Il est donc capital d’identifier les patientes pour lesquelles les anthracyclines permettent un allongement significatif de la survie et pour lesquelles le risque peut être justifié. Plusieurs marqueurs prédictifs potentiels de la réponse au traitement ont été identifiés à ce jour : 1. Her2/Neu: les études cliniques ont montré que les tumeurs qui surexpriment cet oncogène répondent mieux aux anthracyclines qu’à une chimiothérapie qui n’en comporte pas 3-7; 2. la topoisomerase-II-α est la cible des anthracyclines. Récemment, un groupe de chercheurs danois a démontré, chez plus de 800 patientes que l’amplification de ce gène était prédictif de la réponse au traitement à base d’anthracyclines 8; 3. le gène p53, est aussi appelé gardien du génome : et les mutations qui surviennent en son sein peuvent induire une résistance aux anthracyclines 9-10. De même que les facteurs pronostiques (stade, grade histologique, indice de performance…), les facteurs prédictifs de réponse, actuellement utilisés en routine ne permettent pas d’expliquer les diffé- rences de survie ou de réponse observées en clinique. Des facteurs encore inconnus doivent exister et peut-être interagir entre-eux. Notre protocole clinique multicentrique prévoit d’inclure 400 patientes atteintes d’un cancer du sein d’un diamètre supérieur à deux centimètres. On sait que la chimiothérapie aux anthracyclines exerce un effet anti-hormonal (effet castrateur connu). Afin d’éviter toute interférence sur la réponse tumorale, seules les patientes dont les tumeurs sont dépourvues de récepteurs hormonaux, et donc indifférentes à l’hormonothérapie, sont incluses. Quatre cures (ou 6 cures si le cancer du sein est localement avancé ou inflammatoire) d’épirubicine (anthracycline) sont administrées avant l’intervention chirurgicale. que tenter d’identifier une signature d’expression génique* prédictive de la réponse au traitement à l’aide de la technique des microarrays (micropuces à ADN Affymetrix HG-U133Plus). Epirubicine x 4/6 Nonante-six patientes, réparties dans 7 centres, participent à ce jour à cette étude. Une analyse préliminaire des résultats de cette étude unique dans le monde est prévue lorsque les 100 premières patientes auront achevé leur traitement. ■ Est-il possible d’identifier une signature moléculaire de réponse aux anthracylines ? Glossaire * Signature génétique de réponse : ensemble de gènes qui sont corrélés avec une chance de réponse au traitement remarquablement différente. References 1. Early Breast Cancer Trialists Collaborative Group. Polychemotherapy for early breast cancer: an overview of the randomized trials. Lancet 352:930-942, 1998. 2. Early Breast Cancer Trialists Collaborative Group. Meeting of the Early Breast Cancer Trialists Collaborative Group. Oxford, UK, 21-23 September, 2000. 3. Paik S et al: erb B-2 and response to doxorubicin in patients with axillary lymph node-positive, hormone receptor-negative breast cancer. J Natl Cancer Inst 90:1361-70, 1998. 4. Paik S et al : J Natl Cancer Inst 92 : 1991-98, 2000 5. Di Leo A et al. Ann. Oncol 12 : 1081-89, 2001. 6. Moliterni A et al : Proc Am Soc Clin Oncol 20 : 23a (abstr 89), 2001. 7. Vera R et al : Proc Am Soc Clin Oncol 18 :71a (abstr 265), 1999. 8. Knoop AS et al.: J Clin Oncol. 2005 Oct 20;23(30) :7483-90. 9. Aas T et al : Nature Med 2:811-4, 1996. 10. Geisler S et al : Cancer Res 61 :2505-12, 2001. 11. Fisher B et al : Effect of preoperative chemotherapy on the outcome of women with operable breast cancer. J Clin Oncol 16: 2672-85, 1998. 12. Bonadonna G et al : J Clin Oncol 16 : 93-100, 1998. 13. Mauriac L et al : Ann Oncol 10 : 47-52, 1999. 14. Smith IE et al : J Clin Oncol 13 : 424-9, 1995. Il a été démontré que la chimiothérapie néo-adjuvante, administrée avant l’ablation chirurgicale de la tumeur primitive, est aussi efficace que la chimiothérapie adjuvante et peut donc la remplacer 11-14. Ce traitement néo-adjuvant présente en outre des avantages certains par rapport au traitement adjuvant : • la réduction du volume de la tumeur permet parfois de réaliser une chirurgie mammaire conservatrice qui n’aurait pas été possible autrement; • il teste la sensibilité de la tumeur et permet ainsi de modifier le traitement préopératoire ou d’adapter un éventuel complément de traitement postopératoire. De plus, l’approche néo-adjuvante est un modèle très intéressant qui permet l’étude des caractéristiques moléculaires de la tumeur avant tout traitement, sur un simple échantillon biopsique de départ, et offre ensuite la possibilité de les comparer avec la réponse tumorale appréciée de façon objective sur la pièce chirurgicale. Au cours de ce projet nous allons évaluer les marqueurs prédictifs potentiels décrits ci-dessus : Her2/Neu, topo-II et p53 ainsi ESEAU CANCE J O U R N A L D U R É S E A U C A N C E R D E L’ U N I V E R S I T É L I B R E D E B R U X E L LE S N ° 6 – S E P T E M B R E - O C TO B R E - N OV E M B R E 2 0 0 6 15 23 WALLONIE — R ESEAU CANCE DET R BOR -IRIS J O U R N A L D U R É S E A U C A N C E R D E L’ U N I V E R S I T É L I B R E D E B R U X E L LE S N ° 6 – S E P T E M B R E - O C TO B R E - N OV E M B R E 2 0 0 6 — ERASME — 22 — ERASME — DET R BOR -IRIS WALLONIE — R COMMENT LIRE UN JOURNAL? Médecine basée sur des faits. Pourquoi ? Comment ? • Enfin, la littérature disponible sera synthétisée de manière à définir une attitude à adopter et le besoin éventuel d’études complémentaires. Dans le domaine d’une intervention thérapeutique, il existe également une classification des recommandations à formuler (voir table 2). Marianne Paesmans, Data Centre, Institut Jules Bordet [email protected] La nouvelle législation en matière de traitement contre le cancer exige que les décisions médicales soient prisent sur la base des données actuelles de la science. Apprendre à lire un article, juger de son contenu, l’intégrer aux données existantes : c’est une nouvelle approche de la médecine à laquelle chacun sera confronté. Marianne Paesmans ouvre ici une rubrique qui permettra aux médecins à se familiariser avec ces nouveaux modes de raisonnement. a médecine basée sur les faits ou médecine factuelle ou «evidence-based medicine» se veut une médecine qui vise à exploiter les données publiées dans la littérature (les «faits» ou les «preuves») pour les appliquer directement en pratique clinique et ainsi faire bénéficier chaque patient des résultats des dernières recherches menées un peu partout dans le monde (1). Le concept est simple, la finalité est d’optimaliser les soins prodigués aux malades (sans évidemment se substituer au jugement clinique du médecin) mais la mise en application peut se révéler plus compliquée… En effet, la littérature est souvent extrêmement vaste et les études publiées sont souvent hétérogènes tant du point de vue de leurs objectifs que des populations de patients étudiées, suivent des méthodologies différentes, ont des puissances statistiques variables et rapportent des résultats parfois contradictoires. Il s’agit donc de séparer le bon grain de l’ivraie pour formuler des conclusions et des recommandations pertinentes que l’on classera en niveaux de preuves en fonction de la qualité des «faits». L Historiquement, la médecine factuelle a été développée par des épidémiologistes canadiens au début des années 80 (2) en réponse au volume de plus en plus important des publications et à la nécessité d’intégrer les données les plus récentes dans la pratique courante. Le concept a été adopté par le réseau international Cochrane (3) qui réalise et publie de nombreuses revues systématiques de la littérature et les maintient régulièrement à jour. Il peut être appliqué à divers domaines : celui du diagnostic d’une maladie, de son pronostic ou de son traitement. Quels sont les ingrédients nécessaires pour mettre en pratique une démarche de médecine basée sur les faits ? Quatre étapes sont généralement proposées (2). En voici les grandes lignes : • En premier lieu, il faut se poser une question claire et précise : par exemple, quel est l’intérêt d’une chimiothérapie adjuvante à la chirurgie dans le cancer bronchique non à petites cellules de stade I ? • Ensuite, il faut rechercher et identifier dans la littérature les articles rapportant les résul- Table 1 : Niveau de preuve pour évaluer une intervention thérapeutique I : revue systématique d’essais contrôlés randomisés (homogènes) ou essais contrôlés randomisés de bonne qualité estimant l’effet thérapeutique de manière précise ou situation où le traitement amène une amélioration évidente (exemples : avant son introduction tous les patients mouraient et après certains survivent; avant son introduction, certains patients mouraient, après, tous survivent) II : revue systématique d’essais randomisés non homogènes ou revue systématique d’études de cohortes homogènes ou essais randomisés de faible qualité ou études de cohortes de bonne qualité III : revue systématique d’études cas-témoins homogènes ou études cas-témoins études cas-témoins individuelles de bonne qualité IV: études de cohortes de faible qualité ou études cas-témoins de faible qualité V: opinions d’experts tats d’études ayant posé cette question, de la manière la plus exhaustive possible (sans oublier l’existence du biais de publication : les études dont les résultats sont négatifs sont moins facilement publiées ou moins facilement accessibles à la communauté scientifique). Cette étape est évidemment cruciale même si de nombreuses bases de données bibliographiques (Medline, Embase, Cancerlit, Healthstar, …) sont à notre disposition:pas de bonne synthèse si toute l’information disponible n’a pas été collectée ! • La troisième étape consiste à lire de manière critique les articles sélectionnés : les résultats sont-ils fiables et dépourvus d’erreurs systématiques (les biais)? les résultats sont-ils applicables (permettent-ils de répondre à la question posée ?) ? «La pratique de la médecine basée sur les faits permet de synthétiser de la manière la plus objective et la plus exhaustive possible la littérature» Il existe des classifications des études en fonction du niveau de preuve qu’elles apportent. Par exemple, pour évaluer une intervention thérapeutique, on distingue les niveaux de preuve suivants (4) Voir table 1 : Une étude sera de qualité si elle est exempte d’erreurs systématiques ou biais dont les plus fréquents sont les biais de sélection (les patients ne sont pas sélectionnés de manière aléatoire dans la population cible), les biais d’exécution (le traitement testé et le traitement contrôle ne sont pas appliqués dans des conditions comparables), les biais de suivi (les patients ne sont pas suivis et évalués de manière comparable), les biais de mesure (erreurs systématiques d’observation), les biais de confusion (les variables susceptibles d’interagir avec le traitement ne sont pas prises en considération). Pour évaluer de manière systématique et objective les études sélectionnées, des grilles de lecture existent dans les différentes catégories d’études (diagnostiques, thérapeutiques,pronostiques,…) ainsi que pour apprécier de manière critique les méta-analyses. La pratique de la médecine basée sur les faits permet donc de synthétiser de la manière la plus objective et la plus exhaustive possible la littérature dans le but d’offrir aux patients une prise en charge optimale tenant compte des données disponibles les plus récentes. Il ne faut cependant pas perdre de vue que c’est un processus long et semé d’embûches, devant sans cesse être soumis à actualisation ! ■ Table 2 : Classification des recommandations à formuler A: Forte recommandation du traitement : efficacité évidente et bénéfice clinique important B: Recommandation modérée du traitement : efficacité évidente mais éventuellement de faible importance et bénéfice clinique modéré C: Traitement optionnel : pas de démonstration convaincante de l’efficacité ou efficacité contrebalancée par une toxicité accrue D: Traitement généralement non recommandé : évidence pour une efficacité diminuée ou pour une toxicité importante E: Traitement à ne pas recommander: efficacité manifestement diminuée ou toxicité inacceptable Références 1. Sackett DL,et al. BMJ 312 : 71-2, 1996. 2. Rosenberg W et al. BMJ 310 : 1122-6, 1995. 3. Chalmers I. Annals of the New York Academy of Sciences 703 : 156-63, 2003. 4. Sackett DL, Straus SE, Richardson WS et al. Evidence-based medicine: how to practice and teach EBM. Second edition. London : Churchill Livingstone, 2000. Sélection de quelques études cliniques sur le cancer du sein en cours à l’institut Jules Bordet Tatiana Besse, Médecin coordinateur de la recherche clinique [email protected] SITUATION CLINIQUE MÉDICAMENT(S) CRITERES D’ÉLIGIBILITÉ SEIN NEO-ADJUVANT: FRAGRANCE Letrozole Post-ménopause RH* positifss RH* négatifs TOP SEIN ADJUVANT: TEXT SOFT Ederly SEIN MÉTASTATIQUE : HER2/neu : positif HER2/neu : négatif Epirubicine Tamoxifène vs Exemestane (+ LHRH) Tam vs Tam + LHRH vs Exemestane + LHRH Capecitabine RH* positifs Pré-ménopause RH* positifs Pré-ménopause Haut risque > 70 ans Lapatinib (Inhibiteur ErB1 et ErB2) Lapatinib Herceptine+Velcade Herceptine+Sutent (anti-angiogénèse) Herceptine + Larotaxel Taxotère + Sutent Taxotère +/- Avastin Tocosol versus Paclitaxel Métastatases cérébrales progressant après traitement local Récidive locale inflammatoire Récidive locale ou métastatique 1ère ou 2e ligne 1ère ou 2e ligne 1ère ligne après anthracycline 1ère ou 2e ligne après anthracycline 1ère ou 2e ligne après anthracycline (taxane en adjuvant permis) RH* positif mais hormonothérapie résistant Her2 + ou ++ mais FISH négatif Pas de chimio antérieure Ertumaxomab (Anticorps anti Her2 trifonctionnel) HER2/neu : positif ou négatif Hormonothérapie E7389 vs Capécitabine XRPR6258+Capécitabine RPR 109881 (Larotaxel) après anthracycline et taxane Phase 1 après anthracycline et taxane après anthracycline, taxane et capécitabine Anastrozole + Iressa Faslodex 1ère ou 2e ligne d’hormonothérapie 1ère ou 2e ligne. Pas plus d’une ligne de CT*** * RH : récepteurs hormonaux, ** HT: Hormonothérapie, *** CT: Chimiothérapie ESEAU CANCE J O U R N A L D U R É S E A U C A N C E R D E L’ U N I V E R S I T É L I B R E D E B R U X E L LE S N ° 6 – S E P T E M B R E - O C TO B R E - N OV E M B R E 2 0 0 6 15 25 WALLONIE — R ESEAU CANCE DET R BOR -IRIS J O U R N A L D U R É S E A U C A N C E R D E L’ U N I V E R S I T É L I B R E D E B R U X E L LE S N ° 6 – S E P T E M B R E - O C TO B R E - N OV E M B R E 2 0 0 6 — ERASME — 24 — ERASME — DET R BOR -IRIS WALLONIE — R LAINFORMATION RUBRIQUE DUSCIENTIFIQUE GÉNÉRALISTE Les mucites induites par la radio et chimiothérapie : de nouvelles approches thérapeutiques Marie-Thérèse Klastersky-Genot, Unité de laser thérapie, Institut Bordet [email protected] Les mucites constituent une des complications les plus fréquentes et les plus désagréables de la chimiothérapie et de la radiothérapie cervico-faciale. Marie-Thérèse Klastersky-Genot revoit pour nous l’ensemble de la symptomatologie et du traitement. Elle nous fait part Le patient doit être encouragé à respecter une hygiène orale impeccable et à adapter son alimentation qui devra être neutre (non acide, non épicée) et semi-solide. de son expérience dans l’utilisation de la laser thérapie. es «mucites» («mucositis» en anglais) sont des effets secondaires des traitements anti-cancéreux, chimiothérapie et radiothérapie. Les mucites sévères peuvent entraîner des douleurs importantes et l’impossibilité de s’alimenter; elles sont une cause de septicémie chez ces patients neutropéniques et immunodéprimés. Il est donc intéressant pour le praticien extrahospitalier de pouvoir en faire le diagnostic et de savoir quelle attitude adopter. L Les traitements anti-cancéreux détruisent la couche cellulaire basale de l’épithelium des muqueuses (phase I). Ces cellules meurent et ne se renouvellent plus, la couche superficielle diminue d’épaisseur et s’effrite (phase II); à certains endroits, l’épithelium s’effondre et met à nu l’endothélium, des ulcérations apparaissent (phase III) Au cours de la phase IV, le processus de cicatrisation reprend à partir des cellules saines restantes. Que se passe-t-il dans la bouche ? Un érythème apparaît accompagné d’une sensation de brûlure et parfois d’une perturbation du goût. Des aphtes se manifestent; ils confluent rapi- dement et provoquent une douleur franche. Ces lésions peuvent s’ulcérer et saigner; la douleur devient alors intolérable nécessitant l’administration d’antalgiques (opiacés) et une éventuelle alimentation parentérale. Elles peuvent se surinfecter et conduire à une septicémie. «Un érythème apparaît accompagné d’une sensation de brûlure et parfois d’une perturbation du goût.» Il existe plusieurs échelles de gradation des mucites en fonction de la sévérité, de l’étendue des lésions, ainsi que de la douleur et de l’incapacité de s’alimenter. Nous avons adopté l’échelle de l’E.O.R.T.C., légèrement modifiée. b) Les bains de bouche Leur efficacité n’est pas prouvée, ils doivent être considérés comme un adjuvant à l’hygiène orale. Ils contiennent essentiellement des anesthésiques (xylocaïne), des antibiotiques (tetracycline), des antifongiques (nystatine), de la cortisone; le tout dans un excipient le plus neutre possible et surtout sans alcool (voir formule ci-après) c) Les antalgiques Ils sont essentiels et doivent être immédiatement prescrits dès l’apparition de la douleur. Il ne faut pas hésiter à recourir aux opiacés; on ajoutera si nécessaire des antalgiques classiques et des anti-inflammatoires. Que faire pour éviter, soigner les mucites ? d) La cryothérapie Son efficacité est basée sur la vasoconstriction qu’elle provoque et donc la diminution du flux sanguin. Une réduction de 50% des mucites a été obtenue chez des patients traités par du 5–Fluorouracil. Mais, garder et mâchonner des glaçons pendant un temps prolongé peut être très inconfortable. a) Hygiène bucco-dentaire Les soins de la bouche et des dents sont très importants; ils consistent à éradiquer tout foyer infectieux, apical et parodontal ainsi que toute source d’irritation (dent cassée, prothèse mal adaptée). e) Traitements médicamenteux spécifiques L’amifostine : Il s’agit d’un thiophosphate organique administré par voie intraveineuse ou sous-cutanée que l’armée américaine a développé pour prévenir les effets des radiations lors d’accidents nucléaires. Une étude comparative de cet agent dans les mucites a démontré une diminution du nombre de cas pour les grades III et surtout des grades IV. Les effets secondaires (hypotension, nausées, réactions allergiques) peuvent être importants. Il faut aussi signaler que l’amifostine n’est pas dépourvue d’effets secondaires «La diminution des sensations douloureuses est souvent perceptible endéans les heures qui suivent le traitement.» La palifermine est un facteur de croissance des kératinocytes, préparé par génie génétique. Expérimentalement, on a démontré son effet protecteur sur les tissus épithéliaux (de revêtement) traités par chimiothérapie et radiothérapie chez des patients présentant des mucites dans le contexte d’une transplantation de moelle. Il semble avoir peu d’effets secondaires. Ces agents ne sont pas encore utilisés dans la pratique courante. f) La laser thérapie LASER est l’acronyme de «Light Amplification by Stimulated Emission of Radiation». Le laser que nous utilisons pour prévenir et traiter les mucites est un laser de basse énergie, laser athermique ou froid, low level laser, à ne pas confondre avec le laser chirurgical. On lui reconnaît des effets anti-inflammatoires, anti-oedémateux, antalgiques. Il améliore la circulation et stimule la cicatrisation des blessures. Ces effets bio-stimulants sur le métabolisme cellulaire sont exploités dans de nombreux autres domaines de la médecine (dermatologie, rhumatologie, dentisterie). Comment se fait un traitement au laser en pratique ? Le patient est installé dans un fauteuil de préférence dentaire pour son confort. Il porte des lunettes de protection car l’intensité du laser risque de léser la rétine. La cavité buccale est illuminée par le faisceau laser transmis par une fibre optique guidée manuellement sur l’ensemble des muqueuses en restant à une distance de 1 cm de celles-ci. On insistera sur les lésions de mucites s’il y en a déjà. S’il s’agit d’un traitement préventif, on insistera sur les endroits où généralement la mucite apparaît : les lèvres, les joues, la luette etc. Le temps d’illumination est calculé par une formule qui tient compte de la surface à traiter et de la puissance de la source. Trois à quatre séances par semaine peuvent être nécessaires. Il n’y a aucun danger de surdosage. Efficacité La diminution des sensations douloureuses, qui souvent requièrent l’emploi de morphiniques, est souvent perceptible endéans les heures qui suivent le traitement. 1, 2 Les mécanismes de cet effet antalgique ne sont pas connus. La régression et la cicatrisation plus rapide des lésions est un autre bénéfice qui réduit les autres complications associées aux mucites, notamment les difficultés d’alimentation et le risque d’infection. Conclusion Les mucites sont des complications fréquentes et pénibles de la chimiothérapie. Actuellement, la laser thérapie apparaît comme la technique la plus prometteuse AVANT APRÈS On peut espérer qu’une meilleure connaissance de leur pathogénie permettra encore de prévenir et d’améliorer les traitements ■ Références 1. Cowen et al., Int. J. Radiation Oncology Biol. Phys., 1977. 2. Bensadoun et al., Support Care Cancer, 1999. La survie et la qualité de vie de votre malade atteint d’un cancer peuvent dépendre de traitements disponibles dans les programmes de recherche: GRADE I: Érythème et sensation de brûlure. GRADE II : Mucite non confluente avec GRADE III : Mucite confluente production d’exsudat séro-fibrineux recouverte d’un dépôt fibrineux et et douleur modérée, mais ne nécessitant douleur sévère. pas un traitement antalgique majeur. GRADE IV: Ulcérations, hémorragie et nécrose. Contacts: Hôpital Erasme: Dr Thierry Velu: 02/555 41 93 – [email protected] Bordet-Iris: Dr Tatiana Besse-Hammer: 02/541 31 48 – [email protected] ESEAU CANCE J O U R N A L D U R É S E A U C A N C E R D E L’ U N I V E R S I T É L I B R E D E B R U X E L LE S N ° 6 – S E P T E M B R E - O C TO B R E - N OV E M B R E 2 0 0 6 15 27 WALLONIE — R ESEAU CANCE DET R BOR -IRIS J O U R N A L D U R É S E A U C A N C E R D E L’ U N I V E R S I T É L I B R E D E B R U X E L LE S N ° 6 – S E P T E M B R E - O C TO B R E - N OV E M B R E 2 0 0 6 — ERASME — 14 26 — ERASME — DET R BOR -IRIS WALLONIE — R INFORMATION LES AMIS DE L’INSTITUT SCIENTIFIQUE BORDET Tarceva est remboursé dans le CBNPC depuis er juillet le 1 2006 «Les Amis», premier donateur de l’Institut Jules Bordet 0ROLONGERLASURVIEDEVOSPATIENTS X HD financier des Amis est considérable. Au cours des cinq dernières années, ils ont ainsi apporté plus de 9 millions d’euros à l’Institut, accédant au rang de premier donateur. e financement de la recherche constitue la priorité des Amis, avec la volonté, dans ces domaines, de favoriser les projets à haute valeur-ajoutée. Parmi la dizaine de programmes de recherche financés chaque année, citons ceux liés au traitement du cancer du sein – avec, entre autres, les dernières recherches relatives aux cancer L HER-2 positifs, biologiquement les plus agressifs –, aux allogreffes de moelle semicompatible, aux cellules souches mésenchymateuses… Les Amis soutiennent aussi le laboratoire de microarray, à la pointe de la recherche dans la définition du profil génétique des tumeurs, permettant un meilleur ciblage des traitements. L’achat d’appareils de pointe représente un autre aspect du soutien apporté par les Amis. Citons, parmi les nombreuses acquisitions de ces dernières années, le scanner couplé au Pet Scan, l’Ablatherm et le premier ‘mammographe’ digital installé par Siemens en Belgique. L’humanisation et l’information au public constituent aussi des volets importants de l’action des Amis. Les fonds récoltés proviennent de dons, de legs, d’une tombola ainsi que de diverses activités dont une opération originale, qui a vu le jour en 2004, les «101 Tables pour la Vie», en passe de devenir un événement incontournable de la vie bruxelloise. La construction d’un «nouveau Bordet» sur le site d’Erasme constitue aujourd’hui une opportunité sans précédent pour l’Institut. Dans ce contexte, les Amis entendent se doter de nouveaux moyens leur permettant d’accompagner l’Institut dans ce formidable challenge qui lui permettra de s’affirmer demain, non seulement comme La caméra PET-CT, installée à Bordet centre de référence oncologique en Belgidepuis octobre 2004. Elle combine un module PET (imagerie métabolique: que, mais aussi comme centre anticancéPositron Emission Tomography) et reux intégré à l’échelon européen. ■ un module CT (imagerie structurelle; Computed Tomography. Si vous souhaitez recevoir la version électronique (PDF) du Journal du Réseau Cancer de l’Université Libre de Bruxelles, vous pouvez en faire la demande à Martine Hazard à l’adresse suivante: [email protected] ESEAU CANCE 14 28 — ERASME — DET R BOR -IRIS J O U R N A L D U R É S E A U C A N C E R D E L’ U N I V E R S I T É L I B R E D E B R U X E L LE S N ° 6 – S E P T E M B R E - O C TO B R E - N OV E M B R E 2 0 0 6 4ARCEVAPROLONGESIGNIlCATIVEMENT LASURVIEGLOBALE 4ARCEVAESTLEPREMIERETLE SEULINHIBITEURDELATYROSINE KINASEDURßCEPTEUR(%2 %'&2ÜAVOIRPROUVßUNE PROLONGATIONSIGNIlCATIVEDE LASURVIEDANSLE#".0# 4ARCEVARETARDESIGNIlCATIVEMENT LAGGRAVATIONDESSYMPTéMESDELA MALADIE & moralement et financièrement la lutte contre le cancer à l’Institut Jules Bordet. L’apport Les «Amis» se distinguent d’autres associations par leur volonté de venir en aide à tous les types de pathologies cancéreuses traitées à l’Institut et par une politique d’octroi des subsides originale, basée sur une concertation permanente avec les responsables de l’Institut. Ainsi, toute demande de subsides soumise aux Amis doit obtenir l’accord préalable de la Direction de l’Institut et du Conseil Médical. Ajoutons que tous les projets de recherche sont également soumis à un avis scientifique indépendant, en la personne du Professeur Fridman, de l’Hôpital Européen Georges Pompidou. Y X R Q ""! Ariane Cambier, Secrétaire Générale des Amis de l’Institut Bordet [email protected] Depuis leur création, en 1969, les Amis de l’Institut Bordet n’ont eu de cesse de soutenir ==AN_PRcN"ZT'E! #&! ==AN_PRcNZT'E&$&&% ?RZO\b_`zR[PNazT\_VR.US $%./-).!4)/. $5 -%$)#! -%.4 4ARCEVA MG MG COMPRIMßS PELLICU LßS #/-0/3)4)/. 15!,)4!4) 6% %4 15!.4)4!4)6% 5N COM PRIMß PELLICULß CONTIENT RES PECTIVEMENTMGOU MG DERLOTINIB SOUS FOR ME DE CHLORHYDRATE DER LOTINIB &/2-% 0(!2-!#%5 4)15% #OMPRIMß PELLICULß #OMPRIMß BLANC Ü JAUNÚTRE RONDBICONVEXEAVECINSCRIP TION i4ARCEVA w ET LOGO BRUNSURUNEFACE#OMPRIMß BLANC Ü JAUNÚTRE ROND BI CONVEXE AVEC INSCRIPTION i4ARCEVA w ET LOGO GRIS SUR UNE FACE )NDICATIONS THßRAPEUTIQUES 4ARCEVA EST INDIQUß DANS LE TRAITE MENTDESFORMESLOCALEMENT AVANCßES OU MßTASTATIQUES DU CANCER BRONCHIQUE NON Ü PETITES CELLULES #".0# APRâS ßCHEC DgAU MOINS UNE LIGNE DE CHIMIOTHßRAPIE ,ORS DE LA PRESCRIPTION DE 4ARCEVA LES FACTEURS ASSO CIßS Ü UNE SURVIE PROLONGßE DOIVENT àTRE PRIS EN CONSI 4ARCEVAESTINDIQUßDANSLETRAITEMENTDES DßRATION !UCUN BßNßlCE EN FORMESLOCALEMENTAVANCßESOUMßTASTA SURVIE OU AUTRES EETS CLINI QUEMENTSIGNIlCATIFSDUTRAI TIQUESDUCANCERBRONCHIQUENONÜPETITES TEMENT NONT ßTß DßMONTRßS CELLULES#".0#APRâSßCHECDAUMOINSUNE CHEZ LES PATIENTS DONT LEX LIGNEDECHIMIOTHßRAPIE PRESSION %'&2 DE LA TUMEUR ßTAITNßGATIVE0OSOLOGIEET MODE DADMINISTRATION 0OURLINDICATIONTHßRAPEUTIQUECOMPLâTEVEUILLEZCONSULTERLERßSUMßDES ,E TRAITEMENT PAR 4ARCEVA CARACTßRISTIQUESDUPRODUITCIJOINT DOIT àTRE SUPERVISß PAR UN MßDECIN EXPßRIMENTß DANS LgUTILISATION DES TRAITEMENTS ANTICANCßREUX ,A POSOLOGIE QUOTIDIENNE RECOMMANDßE DE 4ARCEVA EST DE MG Ü PRENDREAUMOINSUNEHEURE # $+ AVANT OU DEUX HEURES APRâS ' UNREPAS1UANDUNEADAPTA !$! ! 4ARCEVA N TION DE LA POSOLOGIE EST Nß 4OUX 0 CESSAIRE RßDUIRE PAR PALIERS DAUGMENTATION N 0LACEBO DEMG4ARCEVAESTDISPO NIBLEENDOSAGESDEMG ET MG ,ADMINISTRATION $YSPNßE 4ARCEVA N #%!# $* CONJOINTE DE SUBSTRATS ET 0 DAUGMENTATION N 0LACEBO DE MODULATEURS DU #90! $! PEUT NßCESSITER UNE ADAPTA TION DE LA DOSE )NSU SANCE $OULEUR 4ARCEVA N HßPATIQUE ,ERLOTINIB EST ßLI 0 DAUGMENTATION N 0LACEBO MINß PAR MßTABOLISME Hß PATIQUE ET EXCRßTION BILIAI # $! RE ,A TOLßRANCE ET LE CACI 4EMPS MßDIAN DAGGRAVATION DES SYMPTéMES MOIS TßDELERLOTINIBNONTPASßTß 5NBßNßlCEDESURVIEDANSLESDIßRENTSSOUSGROUPES ßTUDIßES CHEZ LES PATIENTS DEPATIENTSINDßPENDEMMENT INSU SANTS HßPATIQUES COMPRIMßPARJOURMGPARVOIEORALEENMONO DESANTßCßDENTSDECHIMIOTHßRAPIEDELINDICE 0AR CONSßQUENT 4ARCEVA DE VRA àTRE UTILISß AVEC PRßCAU THßRAPIE DEPERFORMANCEDELHISTOLOGIEDELATUMEUR TIONCHEZLESPATIENTSPRßSEN ADENOCARCINOMESCARNINOMESßPIDERNOåQUESDU TANT UNE INSU SANCE HßPATI TABAGISMEDUSTADEDELAMALADIEDUSEXEDELAGE 2ßFßRENCES QUE ,UTILISATION DE 4ARCEVA "LACKHALL&(2EHMAN34HATCHER.%NLOTINIBINNONSMALLCELLLUNGCANCERA OUDELETHNIE CHEZ LES PATIENTS AYANT UNE REVIEW%XPERT/PIN0HARMACOTHER INSU SANCE HßPATIQUE SßVâ 4ARCEVAERLOTINIBFULLPRESCRIBINGINFORMATION/3)0HARMACEUTICALS)NC RE NEST PAS RECOMMANDßE 3HEPHERD&!0EREIRA*2#IULEANU4ETAL%RLOTINIBINPREVIOUSLYTREATEDNON )NSU SANCE RßNALE ,A TOLß SMALLCELLLUNGCANCER.%NGL*-ED ,ESEETSSECONDAIRESLESPLUSFRßQUENTSSONTLES RANCE ET LE CACITß DE LERLO RßACTIONSCUTANßESETLESDIARRHßES TINIB NONT PAS ßTß ßTUDIßES CHEZLESPATIENTSINSU SANTS DESßRUPTIONSCUTANßESETDIARRHßESDEGRADE RßNAUXCRßATINßMIEFOIS SONTSURVENUSCHEZRESPECTIVEMENTETDES LALIMITESUPßRIEUREDELANOR PATIENTSTRAITßSPAR4ARCEVA MALE 3UR LA BASE DES DON NßES DE PHARMACOCINßTIQUE AUCUNE ADAPTATION DE LA PO NV2OCHESA SOLOGIE NE SEMBLE NßCESSAI RUE$ANTE"RUXELLES RE CHEZ LES PATIENTS AYANT %RESP$R#HR,ENAERTS"R UNEINSU SANCERßNALELßGâ RE OU MODßRßE ,UTILISATION DE 4ARCEVA NEST PAS RECOM 4ABLEAU %ETSINDßSIRABLES%)TRâSFRßQUENTSDANSLßTUDE"2 MANDßE CHEZ LES PATIENTS AYANT UNE INSU SANCE RßNA %RLOTINIB. 0LACEBO. LESßVâRE5TILISATIONPßDIATRI 'RADE.#)#4# 4OUT'RADE 4OUT'RADE QUE,ATOLßRANCEETLE CACI 4ERMEPRßFßRß-ED$2! TßDELERLOTINIBNONTPASßTß 4OTALDESPATIENTSAVEC%) ßTUDIßES CHEZ DES PATIENTS ÚGßS DE MOINS DE ANS )NFECTIONSETINFESTATIONS ,UTILISATIONDE4ARCEVAENPß )NFECTION DIATRIE NEST PAS RECOMMAN 4ROUBLESDUMßTABOLISMEETDELANUTRITION DßE #ONTREINDICATIONS !NOREXIE (YPERSENSIBILITß SßVâRE Ü !ECTIONSOCULAIRES LERLOTINIB OU Ü LUN DES EX #ONJONCTIVITE CIPIENTS %ETS INDßSIRA +ßRATOCONJONCTIVITESâCHE BLES,ESEETSINDßSIRABLES !ECTIONSRESPIRATOIRESTHORACIQUESETMßDIASTINALES %)LESPLUSFRßQUEMMENTOB $YSPNßE SERVßSONTßTßDESßRUPTIONS 4OUX CUTANßES ET DES DIAR RHßES ,A PLUPART ONT !ECTIONSGASTROINTESTINALES ßTßDEGRADEETNONTPAS $IARRHßES NßCESSITß DINTERVENTION SPß .AUSßES CIlQUE $ES ßRUPTIONS CUTA 6OMISSEMENTS NßESETDESDIARRHßESDEGRA 3TOMATITE DE SONT SURVENUES CHEZ $OULEURSABDOMINALES RESPECTIVEMENTETDES !ECTIONSDELAPEAUETDUTISSUSOUSCUTANß PATIENTS TRAITßS PAR 4ARCEVA %RUPTION ET ONT CONDUIT Ü DES SORTIES 0RURIT DßTUDECHEZDESPATIENTS 3âCHERESSECUTANßE 5NE RßDUCTION DE LA POSOLO 4ROUBLESGßNßRAUXETANOMALIESAUSITEDADMINISTRATION GIE A ßTß NßCESSAIRE EN RAI !STHßNIE SON DUNE ßRUPTION CUTANßE & 5NEADMINISTRATIONSIMPLE 5NETOLßRANCEDßMONTRßE OU DUNE DIARRHßE CHEZ RES PECTIVEMENTETDESPA TIENTS$ANSLßTUDE"2LE DßLAIMOYENDESURVENUEDES ßRUPTIONS CUTANßES A ßTß DE JOURSETCELUIDESDIARRHßES DEJOURS,ESßVßNEMENTS INDßSIRABLES SURVENUS PLUS FRßQUEMMENT * DANS LE GROUPE 4ARCEVA QUE DANS LE GROUPE PLACEBO DANS LßTUDE PIVOT"2ETCHEZAUMOINS DES PATIENTS DU GROU PE 4ARCEVA SONT RßSUMßS PAR GRADE .#)#4# .ATIONAL #ANCER )NSTITUTE#OMMON 4OXICITY #RITERIA DANS LE TA BLEAU !UTRES OBSERVATIONS ,A PO PULATION RETENUE POUR LßVA LUATION DE LA TOLßRANCE COM PREND PATIENTS AYANT RE¥UUNPLACEBODANSLßTUDE "2 ET PATIENTS AYANT RE¥U AU MOINS UNE DOSE DE MGDE4ARCEVAENMONO THßRAPIE LORS DES ßTUDES SUI VANTESPHASE)))"2PHASE )) ! ET TROIS ßTUDES DEPHASE))DANSDESPOPULA TIONSTRAITßESPOURUNEAUTRE PATHOLOGIE QUE LE #".0# CANCERDELOVAIRE !CANCERDELATàTE ETDUCOU/3)GCANCER DUSEINMßTASTATIQUE,ESEF FETS INDßSIRABLES FRßQUENTS OU PEU FRßQUENTS SUIVANTS ONT ßTß OBSERVßS DANS LA PO PULATION RETENUE POUR LßVA LUATION DE LA TOLßRANCE DE 4ARCEVAENMONOTHßRAPIE,A TERMINOLOGIE DE LA CLASSIlCA TION DES EETS INDßSIRABLES ENFONCTIONDELEURFRßQUENCE ESTLASUIVANTETRâSFRßQUENTS FRßQUENTS PEU FRßQUENTS RARES TRâS RARESYCOMPRIS LESCASISOLßS!ECTIONSGAS TROINTESTINALES &RßQUENT (ßMORRAGIES GASTROINTES TINALES $ANS LES ßTUDES CLI NIQUES CERTAINS CAS ONT ßTß ASSOCIßS Ü LgADMINISTRATION CONJOINTE DE WARFARINE OU Dg!).3 !ECTIONS HßPATOBI LIAIRES&RßQUENT !NOMALIES DES EXPLORATIONS FONCTION NELLES HßPATIQUES DONT DES AUGMENTATIONS DE LALANI NE AMINOTRANSFßRASE ;!,!4= DE LASPARTATE AMINOTRANSFß RASE ;!3!4= ET DE LA BILIRUBI NE #ES ANOMALIES ONT ßTß LE PLUS SOUVENT DgINTENSITß LßGâRE OU MODßRßE DE SUR VENUE TRANSITOIRE OU ASSO CIßESÜDESMßTASTASESHßPA TIQUES !ECTIONS OCULAIRES &RßQUENT +ßRATITES 5N CAS ISOLß DULCßRATION DE LA COR NßEAßTßDßCRITCOMMECOM PLICATION DUNE INmAMMATION CUTANßOMUQUEUSE CHEZ UN PATIENT RECEVANT 4ARCEVA AS SOCIß Ü UNE CHIMIOTHßRA PIE !ECTIONS RESPIRATOIRES THORACIQUES ET MßDIASTINA LES0EU FRßQUENT!ECTIONS 0ULMONAIRES )NTERSTITIELLES !0) GRAVES DONT CERTAINES FATALES CHEZ DES PATIENTS TRAITßS PAR 4ARCEVA POUR UN #".0# OU POUR DAUTRES TU MEURS SOLIDES Ü UN STADE AVANCß4)45,!)2% $% ,!54/2) 3!4)/. $% -)3% 352 ,% -!2#(Ã 2OCHE 2EGISTRATION ,IMITED &ALCON 7AY 3HIRE 0ARK 7ELWYN 'ARDEN #ITY !, 472OYAUME5NI .5-%2/3 $!54/2)3!4)/. $% -)3% 352 ,% -!2#(% 4ARCEVA MG %5 4ARCEVA MG %5 $!4% $% 02%-)%2% !54/2)3! 4)/.$% 2%./56%,,%-%.4 $% ,!54/2)3!4)/. $!4% $% -)3% À */52 $5 4%84% 3URPRESCRIPTION MßDICALE )NFORMATION SCIEN TIlQUE COMPLâTE DISPONIBLE SURSIMPLEDEMANDE WALLONIE — R diarrhée 72%, nausée 55%, vomissement 41%, Prix ex-usine par flacon = 1.DENOMINATION DU MEDICAMENT Erbitux® 2 mg/ml solution pour perfusion mucites, par exemple stomatite 26%, fièvre 33%, 199 € + TVA 2.COMPOSITION QUALITATIVE ET QUANTITATIVE Chaque ml de solution pour leucopénie 25%, alopécie 22%). Par conséquent, perfusion contient 2 mg de cetuximab. Chaque flacon contient 50 ml. Cetuximab est se référer aussi au Résumé des Caractéristiques du Produit de l’irinotecan. En assoun anticorps monoclonal chimérique IgG1 produit à partir d'une lignée cellulaire de ciation avec une radiothérapie locale de la région de la tête et du cou, les effets indémammifère (Sp2/0) par la technologie de l’ADN recombinant. Pour les excipients, voir rubrique 6.1. 3. FORME PHARMACEUTIQUE Solution pour perfusion. sirables supplémentaires étaient ceux typiquement associés à la radiothérapie (tels que mucite, radiodermite, dysphagie ou leucopenie, généralement sous forme de Erbitux® est une solution incolore qui peut contenir des particules visibles blanchâlymphopénie).Dans une étude clinique randomisée et contrôlée portant sur 424 tres et amorphes associées au produit. 4. DONNEES CLINIQUES 4.1 Indications patients, les fréquences de radiodermite et de mucite aiguës sévères comme celles thérapeutiques: Erbitux® en association avec l’irinotecan est indiqué dans le traited’évènements tardifs liés à la radiothérapie étaient légèrement plus élevées chez les ment des patients présentant un cancer colorectal métastatique exprimant le réceppatients traités par radiothérapie en association avec le cetuximab que chez ceux teur du facteur de croissance épidermique (EGFR) après échec d’une chimiothératraités par radiothérapie seule. Globalement, aucune différence cliniquement signifipie à base d’irinotecan. Erbitux® en association avec la radiothérapie est indiqué cative n’a été observée selon le sexe. Les définitions suivantes sont applicables à la dans le traitement des patients présentant un carcinome epidermoïde localement terminologie en matière de fréquence utilisée ci-après : Très fréquent (> 1/10) avancé de la tête et du cou. 4.2 Posologie et mode d’administration: Erbitux® doit être administré sous la surveillance d'un médecin expérimenté dans l'administration Fréquent (≥1/100, < 1/10) Peu fréquent (≥1/1000, < 1/100) Rare (≥1/10000, <1/1000) de chimiothérapies cytotoxiques. Une surveillance étroite est nécessaire pendant la Très rare (<1/10000, y compris cas isolés) Fréquence non connue (ne peut pas être estimée à partir de données perfusion et pendant au disponibles) Troubles du moins 1 heure après la fin de métabolisme et de la nutrila perfusion. La disponibilité tion: Fréquence non connue. d'un matériel de réanimation Des cas d’hypomagnésémie est impérative. Avant la preont été rapportés. Affections mière perfusion, les patients oculaires: Fréquent. Des doivent recevoir une prémécon jonctivites peuvent appa dication par un antihistaminiraître chez environ 5% des que. Cette prémédication est patients. Affections respirarecommandée avant toutes toires, thoraciques et médiles perfusions ultérieures. astinales: Très fréquent. Une Pour toutes les indications, dyspnée a été rapportée Erbitux® est administré une chez 25% des patients. fois par semaine. La toute Chez les personnes âgées première dose est de 400 et chez les patients présenmg de cetuximab par m2 de Metastatic colorectal cancer(1) tant un indice de perforsurface corporelle. Les doses mance réduit ou des atteinhebdomadaires ultérieures tes cardiaques ou pulmonaisont de 250 mg/m2 chacune. res pré-existantes, une augCancer colorectal Chez les mentation de l’incidence des patients atteints de cancer dyspnées, parfois sévères, a colorectal métastatique, le été observée (cf paragraphe cetuximab est utilisé en asso4.4).Affectations hépatobiciation avec l’irinotecan. Il est liaires: Très fréquent Elérecommandé que la détecvation légère à modérée des tion de l’expression de • Highly specific IgG1 monoclonal antibody enzymes hépatiques (ALAT, l’EGFR soit effectuée par un ASAT , PA). Affections de la laboratoire expérimenté utilithat blocks the Epidermal Growth Factor Receptor (EGFR) peau et du tissu soussant une méthode d’analyse cutané: Très fréquent. Des validée (voir rubrique 5.1). (2) réactions cutanées ont été Conce- rnant la posologie de • Demonstrated efficacy in combination with irinotecan rapportées chez plus de l’irinotecan administré en 80% des patients et se préassociation, se référer au sentent principalement sous Résumé des Carac-téristiforme de prurit, de sécheques du Produit de ce médiresse cutanée, de desquacament. Normalement la mation, d’hypertrichose ou dose d’irinotecan utilisée est d’anomalies unguéales (par la même que celle adminisexemple paronychies). Entrée au cours des derniers viron 15% des réactions cycles du précédent protocutanées se développent au cole à base d’irinotecan. Ce cours des trois premières pendant, les recommandasemaines de traitement. En tions de modification de général, elles disparaissent doses d’irinotecan doivent sans séquelle au cours du être en accord avec le Rétemps à l’arrêt du traitement sumé des Cara-ctéristiques si les ajustements posologidu Produit de ce médicaques recommandés sont ment. Irinotecan doit être respectés (cf paragraphe administré au moins une 4.4). Selon le NCI - CTC, les heure après la fin de la perfuréactions cutanées de grade sion d’Erbitux®. Il est recom2 sont caractérisées par une mandé de poursuivre le traiéruption intéressant jusqu’à tement par cetuximab 50% de la surface corpojusqu'à la progression de la relle, alors que les réactions maladie sous-jacente. Ca rcide grade 3 affectent 50% ou nome epder-moïde de la tête plus de lasurface corporelle. et du cou: Chez les patients Fréquencenon connue. Les ayant un carcinome epiderlésions cutanées par le moïde localement avancé de cetuximab sont susceptibles la tête et du cou, le cetuxide prédisposer les patients à mab est utilisé en association des surinfections (par exemavec la radiothérapie. Il est (1) SPC ple S. aureus) pouvant enrecommandé de débuter le (1) Cunningham D E. Engl J Med 2004; 351:337-45 et al gendrer des complications traitement par le cetuximab ultérieures telles qu’ une celune semaine avant la radiolulite, un érysipèle ou, potenthérapie et de poursuivre le tiellement avec une issue traitement par cetuximab jusfatale, un syndrome d’épiderqu’à la fin de la période de molyse staphylococcique ou radiothérapie. Administration: un sepsis. Troubles gé-néraux et Erbitux® 2 mg/ml est adminisanomalies au site d’administration: tré par voie intraveineuse en Très fréquent. Réactions légères ou modérées liées à la perfusion, y compris des interposant un filtre sur la ligne de perfusion et en utilisant soit une pompe à perfusymptômes tels que fièvre, frissons, nausées, vomissements, maux de tête, vertiges sion, soit un goutte-à-goutte, soit une seringue électrique (pour les instructions de ou dyspnée survenant pendant ou peu de temps après la perfusion, principalement manipulation, cf paragraphe 6.6). Pour la dose initiale, la durée de perfusion recomlors de la première perfusion du cetuximab. Mucite légère à modérée. Fréquent. Des mandée est de 120 minutes. Pour les doses hebdomadaires ultérieures, la durée de réactions sévères liées à la perfusion peuvent apparaître, conduisant dans de rares perfusion recommandée est de 60 minutes. La vitesse maximale de perfusion ne cas à une issue fatale. Ces réactions surviennent habituellement pendant ou dans doit pas dépasser 10 mg/minute, ce qui équivaut à 5 ml/minute d’Erbitux® 2 mg/ml. l’heure qui suit la première perfusion du cetuximab et peuvent inclure des symptôPopulations particulières: Seuls des patients présentant des fonctions rénales et mes tels que l’apparition rapide d’une obstruction des voies aériennes (bronchoshépatiques adéquates ont fait l’objet d’investigations à ce jour (cf paragraphe 4.4). pasme, stidor, enrouement, difficultés d’élocution), d’un urticaire, d’une hypotension, Le cetuximab n'a pas été étudié chez des patients présentant des troubles hématod’une perte de conscience et/ou d’une angine de poitrine. Bien que le mécanisme logiques préexistants (cf paragraphe 4.4). Aucun ajustement de dose n'est nécessous-jacent n’ait pas été identifié, certaines de ces réactions pourraient être de type saire chez les sujets âgés, cependant l’expérience concernant les sujets de 75 ans anaphylactoïde/anaphylactique. Pour la prise en charge ou plus est limitée. 4.3 Contre-indications: Erbitux® est contre-indiqué chez les clinique des réactions liées à la perfusion, voir rubrique patients ayant des antécédents connus de réactions d'hypersensibilité sévères 4.4. 5. TITULAIRE DE L’AUTORISATION DE MISE (grade 3 ou 4) au cetuximab. Avant d’instaurer un traitement combiné, il doit être SUR LE MARCHE Merck KGaA, 64271 Darmstadt, tenu compte des contre-indications de l’irinotecan ou de la radiothérapie. 4.8 Effets Allemagne 6. NUMERO(S) D’AUTORISATION DE MISE indésirables: Les effets indésirables détaillés dans ce paragraphe concernent le SUR LE MARCHE EU /1/04/281/001.7. DATE DE MISE cetuximab. Aucune influence de l’irinotecan sur le profil de tolérance du cetuximab, A JOUR DU TEXTE: 032006 et vice versa n’a été mise en évidence. En association avec irinotecan, d’autres effets indésirables ont été rapportés et étaient ceux attendus avec l’irinotecan (comme Targeting EGFR for enhanced therapy Merck Oncology Targeting Cancer for Better Lives