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Dialogue Entre Eglise, Societe Et Medias Une analyse de
l’Evangélisation par les medias dans l’Eglise catholique
By Batuhola Munkanu Alexandre, S.J*
,
QWURGXFWLRQDans cette réflexion, il s’agit pour nous de cerner la place qu’occupent les
medias dans l’Eglise Catholique. Notre réflexion se veut une compréhension du concept de dialogue qu’impose la logique médiatique. En d’autres termes, nous voulons
comprendre le pourquoi de l’hégémonie des medias sur le plan religieux, politique,
sociétal et culturel. C’est dans cette perspective que nous désirons reprendre à nouveaux frais le problème crucial du rapport entre l’Eglise et les Moyens de communication sociale.
En effet, avec le concile Vatican II, l’Eglise a mis en valeur l’usage des medias traditionnels (Tv, Radio, Presse écrite) comme chemin de l’évangélisation, pour autant que
les medias lui soient nécessaires ou utiles à l’éducation chrétienne et à l’ensemble de
son œuvre de salut des âmes. 1
Oui, les medias ont une influence considérable sur la société et nul ne peut le nier.
Or, les hommes sont à l’affût de l’information. L’Eglise a donc intérêt, si elle ne veut
pas rester en marge du monde en perpétuel changement, à établir des relations justes
avec les professionnels de medias. Et ce, en vue d’annoncer le message du salut et
d’enseigner aux hommes le bon usage des moyens de communication sociale. Parce
que ‘’Dieu lui même s’est manifesté aux hommes et est entré en dialogue avec eux
(auto-communication). La foi elle-même est une communication avec Dieu. Du fait
que l’Eglise est communauté fondée par Dieu, elle ne peut subsister que comme communauté en communication avec Dieu. La mission de l’Eglise est d’être à l’écoute de la
parole libératrice et rédemptrice de Dieu et de la transmettre au monde.2
Ainsi, eu égard de tout ce qui précède, la problématique de notre analyse se
présente sous forme d’une triple question, à savoir : Quel rapport existe t- il entre
Eglise, Société et Medias ? Y-a-t-il dialogue ou méfiance entre l’Eglise et les medias ?
Comment l’Eglise peut-elle évangéliser les Medias?
Pour répondre à ces questions, la présente réflexion, se voulant critique, se propose
après l’introduction, primo, de cerner ou mieux, de comprendre le dialogue qui existerait entre l’Eglise et le monde. Lequel engage l’Eglise dans une aventure, un accueil
de la différence mais également la possibilité de s’exposer à la critique. Secundo, le
dialogue entre l’Eglise et les medias - et la nécessité d’utiliser les moyens de communications à des fins apostoliques. Tertio, le dialogue entre medias et société, tout en mettant l’accent sur les bienfaits et les méfaits du tapage publicitaire. Quarto, à circonscrire
la vidéosphere, c’est-à-dire la télévision, comme étant un des moyens ayant permit a
l’Eglise à amplifier son message et son image sur le plan international. Et quinto, à
R.P.Paul –Aime Martin, CSC, VATICAN II, les Seize documents conciliaires, (Paris : Fides, 1966), 521
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1
2
* 66
Batuhola Munkanu A. S.JLVD-HVXLW6FKRODVWLFEHORQJLQJWR&HQWUDO$IULFD3URYLQFH+HLVD¿UVW
year student of theology at Hekima College.
Hekima Review, No. 49, December 2013
Dialogue Entre Eglise, Societe Et Medias
représenter l’Eglise comme ayant le devoir et la responsabilité d’enseigner l’éthique et
la déontologie professionnelle aux professionnels des medias pour le bon usage des
moyens de communication sociale.
1. Dialogue entre l’Eglise et la société
Il convient de préciser que le monde a besoin du Christ est c’est le devoir de l’Eglise
d’apporter l’Evangile au peuple de Dieu.3 Mais, le peuple à qui est destiné ce message
du Christ vit pour la plupart dans la pauvreté, l’insécurité et la faim. Dans une telle
circonstance, l’Eglise a la responsabilité non seulement spirituelle, mais également la
mission de travailler pour l’amélioration de la situation sociale et politique du peuple
de Dieu. C’est à ce prix qu’adviendront la paix et la justice dans notre monde en proie
à des guerres et aux injustices sociales.
De fait, la relecture du Concile Vatican II fait apparaitre un nouvel esprit qui servira de matrice à la nouvelle évangélisation ou mieux, pour la nouvelle pastorale
dans l’Eglise catholique. Cet esprit apparait clairement dans le discours d’ouverture du
concile Vatican II : « Il est nécessaire avant tout que l’Église ne détourne jamais son
regard de l’héritage sacré de vérité qu’elle a reçu des anciens. Mais il faut aussi qu’elle
se tourne vers les temps présents, qui entraînent de nouvelles situations, de nouvelles
formes de vie, et ouvrent de nouvelles voies à l’apostolat catholique. »4
Il ressort d’un tel discours, que Vatican II appelle au dialogue entre l’Eglise et le
monde moderne. 5 La mission évangélisatrice du monde par l’Eglise passe par les réalités temporelles à telle enseigne que la tâche de l’Eglise à l’égard du monde est justement celle de ‘’témoignage, de service de la charité et de la communion’’.6
On en vient alors à saisir pourquoi les pères conciliaires ont voulu regarder le Christ
avec confiance comme gratitude et joie. Sur ce, ils se sont mis à contempler l’Eglise
servante. C’est cela que nous entendons par la nouvelle évangélisation. En voulant
transmettre l’eternel dépôt de la foi, l’Eglise s’est surprise sur les voies ouvertes à nouvelle évangélisation : « En effet, autre est le dépôt lui-même de la foi, c’est-à-dire les
vérités contenues dans notre vénérable doctrine, et autre est la forme sous laquelle ces
vérités sont énoncées, en leur conservant toutefois le même sens et la même portée.
»7.Cette nouveauté aura de l’impact sur la croissance de l’Eglise et sur le rapport entre l’Eglise et le monde. Au seul fait que l’Eglise est pour le monde moderne ce que
le levain est pour la pâte, à travers le ministère apostolique, c’est le Christ lui-même
qui attend aussi celui qui est appelé à la foi. Car, le même ressuscité agit pour nous
dans l’aujourd’hui de l’Eglise et de notre monde, de même son action est un appel
a l’évangélisation. En d’autres termes, l’Eglise est l’oasis du dessert du monde où les
hommes de bonne volonté viennent puiser l’eau de la vie éternelle.
C’est pour cette raison que l’Eglise a besoin du dialogue. Lequel passe par une philosophie de la communication. En se penchant sur l’homme, l’Eglise apparait comme
ce bon samaritain dont nous parle l’évangile, et qui a pitié et qui essaie de venir en
5
6
7
3
4
Roberto Tucci, SJ, L’Eglise dans le monde de son temps, (Paris : Cerf, Tome II, 1967), 35
Jean XXIII, Discours d’ouverture du concile Vatican II, (le 11 octobre 1962), 2 (www.site-­crc.org)
AUSTIN FLANNERY, O.P., Vatican Council II, (New York : Northport, 1984), 939
Roberto Tucci, SJ, L’Eglise dans le monde de son temps, 53
Jean XXIII, Discours d’ouverture du concile Vatican II, 3
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aide à l’homme qui git au bord du chemin.8 De cette proximité pleine de compassion,
nait un dialogue qui engage l’Eglise dans une aventure, un accueil de la différence mais
également la possibilité de s’exposer à la critique. Voila ce qui nous oblige à repenser
le rapport Eglise- Medias.
2. Dialogue entre l’Eglise et les Medias
Le dictionnaire français Larousse 2007, définit les medias comme un ensemble de
procédé permettant la distribution, la diffusion ou la communication d’œuvres, de documents, ou de messages sonores ou audiovisuels. Les medias font donc référence à la
presse, à la télévision, à la vidéographie, à la Radio, à l’Internet et à télécommunication.
Aujourd’hui, nul n’ignore qu’aucun domaine de la vie professionnelle n’échappe à
l’influence des medias, qu’il s’agisse du monde politique, de la culture ou de l’économie
pour ne citer que ces cas. Pour nous en persuader, nous n’avons qu’observer la course
à la médiatisation des certains organismes, d’hommes politiques et de grandes religions
pour renforcer leur présence sociale grâce à une meilleure couverture de la presse. 9
En 1963, l’Eglise Catholique, partant du décret sur les moyens de communication,
avait compris l’importance des medias pour l’évangélisation des masses :’’L’information
s’avère utile pour la société moderne. Elle devra être diffuse en temps réel. Quand à
l’objet : toujours véridique et dans le respect des exigences de justice et de charité….
Qu’elle soit quand au mode, honnête et convenable, c’est-à-dire qu’elle observe absolument les lois morales, les droits et la dignité de l’homme’’.10
Il ne fait l’ombre d’aucun doute que les medias ont un pouvoir de persuasion ou
de fidélisation par rapport à notre société et jouent un rôle très considérable et influence l’Eglise Catholique. L’Eglise qui, jadis, au nom de la liberté et du respect de la
dignité de la personne humaine n’était pas favorable aux medias, se voit aujourd’hui
obliger d’accorder une attention particulière aux medias11. Parce que toutes les couches
sociales sont envahies par le tapage médiatique et cela de fond en comble.
Néanmoins, par une mauvaise connaissance des medias, l’Eglise communique mal.
Elle s’est mal adaptée aux medias12. On sait bien le percevoir dans le décret sur les
moyens de communication qui comprend deux parties. La première partie, doctrinale
rappelle l’enseignement de l’Eglise dans l’usage des medias et la seconde pastorale,
nous donne les indications pratiques pour rendre cet usage efficace au service de
l’Eglise13. Tout compte fait le décret sur les moyens de communication est une mise en
garde aux admirateurs des medias. La preuve est que les medias couvrent mal l’Eglise
par rapport aux autres institutions. La société moderne est celle qui a laissé aux charlatans de la spiritualité et aux stars de la musique le soin d’imposer à tous leurs valeurs
et leurs visions du monde dans un contexte d’inégalité et d’oppression de l’homme
par l’homme.
&RQVWLWXWLRQSDVWRUDOHVXUO¶pJOLVHGDQVOHPRQGHGHFHWHPSVGaudium et Spes, n040
'DJHQDLV%HUQDUG©/HVPpGLDVRQWLPSRVpXQHQRXYHOOHORJLTXHjODUHOLJLRQªCommunication et organ-­
isation [(QOLJQH@_PLVHQOLJQHOHPDUVFRQVXOWpOHDR€WURL : http:// communicationor-­
ganisation.revues.org/1840)
10
R.P.Paul –Aime Martin, CSC, VATICAN II, Les seize documents conciliaires, (Paris :Fides , 1966), 522
11
'DJHQDLV%HUQDUG©/HVPpGLDVRQWLPSRVpXQHQRXYHOOHORJLTXHjODUHOLJLRQª
12
Idem
13
Ibid., 3
8
9
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Dialogue Entre Eglise, Societe Et Medias
C’est dire en clair qu’il n’y a pas de dialogue sincère entre l’Eglise et les medias sous
prétexte que les medias constituent un monde de demi-vérité, c’est-à-dire que les medias privilégient plus du mensonge dans la diffusion de leur message publicitaire. Les
medias n’ont pas de secret, des gestes de solidarités réelles. Dans cette optique, pour
l’Eglise, les medias heurtent parfois la loi et les bonnes mœurs. Ils n’attendent que le
scandale de l’Eglise. En conséquence, ‘Il est absolument nécessaire que tous ceux qui
les utilisent connaissent les principes de l’ordre moral et les appliquent fidèlement’14.
Il est certes évident que ce ne sont pas les medias qui vont faire l’évangélisation.
Il faut des témoins. Et que l’Eglise par son enseignement, par son comportement, par
son rôle et par ses choix réalise la nouvelle évangélisation. Mais, nous ne devons pas
nier le rôle combien important des medias dans la formation des séculiers dans la
mesure où beaucoup des collaborateurs laïcs professionnels travaillent dans les medias Catholiques. Actuellement, la logique des medias a modifié la logique de l’Eglise
dans la mesure où l’Eglise utilise les moyens de communication comme chemin
d’évangélisation.
L’Eglise a donc intérêt, si elle ne veut pas rester en marge du monde en perpétuel changement, à établir des relations justes avec les gens qui travaillent dans les
medias. Elle doit aller à la rencontre de l’autre pour que les relations entre l’Eglise
et les professionnels des medias ne soient pas seulement pensées dans la logique de
la confrontation. Il est donc souhaitable de former des gens pour éviter un langage
de bois. Par ailleurs, pour mieux défendre l’Eglise, il est important que nos autorités
ecclésiastiques (Evêques et supérieurs majeurs) connaissent l’Eglise ainsi que les
phénomènes religieux. Qu’ils essayent autant que faire se peut, de les comprendre avant
de rencontrer les leaders d’opinions.
L’Eglise doit s’adapter aux medias d’autant plus qu’elle ne dicte pas les règles de
jeu. Les règles des medias s’articulent autour de la notion de nouvelles.15 Les medias
sont généralement des entreprises déficitaires. Ils doivent vendre pour leur pérennité.
En ce sens, ils doivent attirer l’attention des consommateurs pour les amener à conclure
l’acte de vente. Ce qui les poussent à rechercher ce qui fait éclat, c’est -à-dire ce qui
sort du commun. C’est pour cette raison que les professionnels des medias sont souvent qualifiés des chasseurs d’images.
En outre, s’il est vrai que les medias sont importants dans la mesure où ils peuvent
élever ou rabaisser l’image de nombreux hommes politiques et organismes, ils peuvent
cependant être dangereux. En tant que tels, ils doivent être critiqués. Toutefois, au-delà
de toute considération, les medias ne sont pas à diaboliser parce qu’ils sont essentiels
à la vie des hommes, mais ils ne sont pas à regarder avec naïveté. Pour les aborder,
nous devons être armés de réalisme et sens critique.
3. Dialogue entre medias et société
Nous voudrions ici analyser les effets qui sont liés au tapage publicitaire des medias
dans le cadre des églises de réveil. Avant d’entrer dans le vif du sujet, essayer d’abord
de comprendre le concept ‘publicité’. De fait, la publicité est une forme de communication non interactive utilisant un support payant mis en place pour le compte d’un
R.P.Paul –Aime Martin, CSC, VATICAN II, Les seize documents conciliaires, 521
'DJHQDLV%HUQDUG©/HVPpGLDVRQWLPSRVpXQHQRXYHOOHORJLTXHjODUHOLJLRQª
14
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émetteur identifié en tant que tel16. Dans ce même ordre d’idée, SALACROU définit la
publicité comme une technique facilitant soit la propagation de certaines idées, soit
les rapports d’ordre économique entre certains hommes qui ont une marchandise ou
un service à offrir et d’autres hommes susceptibles d’utiliser cette marchandise ou ce
service17.
De par son étymologie, le concept « publicité » provient du terme ‘‘publier’’ qui
signifie : rendre public. Ainsi, celui qui parle de la publicité, fait allusion à une communication, un message lancé à un public très large en vue d’informer le public de
l’existence d’un produit susceptible de répondre aux besoins des nécessiteux. A ce titre, la publicité a pour devoir d’informer mais aussi créer le besoin à l’achat du produit.
Aussi, la publicité est-elle une communication payante, impersonnelle (de masse)
et unilatérale, par l’intermédiaire des médias et supports émanant d’une entreprise ou
d’une firme identifiée dans le message18. Elle use de la persuasion pour convaincre
son public. La persuasion consiste à influencer les décisions des individus pour qu’ils
agissent dans le sens où nous l’entendons. Pour pouvoir séduire son public la publicité
présente des images qui renvoient l’homme à lui-même. Elle est conforme au temps et
à la société, c’est-à-dire que la publicité tient toujours compte du cadre socio-culturel,
du milieu dans lequel elle est produite, elle se réfère toujours aux mœurs et aux us de
la société pour se faire accepter par le public.
Dans cette optique, nous remarquons qu’excepté ses fonctions, la publicité nous
présente plusieurs problèmes dans la société moderne par le fait que son pouvoir ne
fait que la promotion de vente qui pousse les consommateurs à l’achat du produit.
Chez certaines personnes, la publicité crée de nouveaux besoins. C’est dans cet ordre
d’idée que la publicité est comme notre époque, volatile, hédoniste, pleine d’image,
influencée par la mode, elle glorifie l’individu, présente la consommation comme un
facteur d’épanouissement personnel et fait des progrès techniques le moteur du destin.
A cause du tapage publicitaire, notre société se lance dans une lutte incessante de
possession des biens de plus en plus précieux, coûteux, luxueux. Et, par là même elle
s’identifie à l’avoir et crée une « civilisation de consommation »19. La question que nous
-nous posons ici, est celle de savoir si les biens matériels contribuent à la maturation et
à l’enrichissement de l’être humain. Par son attachement aux biens matériels l’homme
devient esclave et oublie la transcendance.
En effet, la publicité actuelle privilégie plus le mensonge dans la diffusion de son
message publicitaire, c’est-à-dire le message diffusé aux consommateurs ou au public
ne corresponde pas souvent au produit vanté. Ce fait laisse les consommateurs non
avertis dans l’ignorance, car ceux-ci ne savent pas distinguer le vrai et le faux produit.
Dans le cadre des églises de réveil, il y a la foi fanatique, intégriste. Il est vrai que la
soif de Dieu n’a jamais été étanchée mais, il nous semble que l’Eglise devra trouver une
nouvelle manière d’annoncer et de promouvoir la foi. Avec le concile Vatican II, plus
particulièrement avec le décret sur l’œcuménisme, ‘’unitatis redintegratio’’, on n’avait
KOTLER, P., DUBOIS, B., Management and marketing3DULV3XEOLXQLRQpG
BROCHAND, B., LANDREVIE, J. et GRANJEAN, Le Nouveau Publicitor : Publicité, Médias, Hors mé-­
dias, Internet3DULV'DOOR]HpG
18
VRACEM VAN et BOUTON, Les fondements du marketing, (Bruxelles : De Boeck &Larcier, 1996),374.
19
/DFLYLOLVDWLRQGHFRQVRPPDWLRQHVWFHOOHTXLFRPSRUWHGHVGpFKHWVHWGHVUHEXWVF¶HVWjGLUHXQREMHW
SRVVpGpHWGpMjGpSDVVpSDUXQDXWUHSOXVSHUIHFWLRQQpHVWPLVDXUHEXWVDQVTXHO¶RQWLHQQHFRPSWHGHODYDOHXU
SHUPDQHQWHTX¶LOSHXWDYRLUHQVRLRXSRXUXQDXWUHrWUHKXPDLQSOXVSDXYUH
16
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pensé à l’œcuménisme, à la foi tolérante comme une de manière d’aider les gens à
vivre librement leur foi. Mais, à notre avis, cela s’est soldé par un échec. Les conflits
entre religions en sont une preuve irréfutable. Nous plaidons donc pour une foi de
l’amour, du respect de l’autre. Que notre foi soit un don, une certitude et une vocation.
Un chemin où nous nous engageons avec assurance.
Nous savons que meurtrie par une crise multiforme sur le plan politique, social,
économique, culturel et religieux, la société moderne semble être une société sans
repères et dont les valeurs fondamentales se défont progressivement. Dans un tel
contexte, la vie elle-même est faite de demi-vérité et il y a une crise de l’absolu et de
vérité comme absolu. La religion est devenue un moyen pour se remplir les poches.
Voilà pourquoi, nous voudrions un éveil de conscience de l’homme moderne pour
démasquer les pièges de tous ces charlatans des spiritualités qui, de fait jouent avec
le psychisme de gens en leur proposant des choses alléchantes, en l’occurrence : la
richesse (pour ceux qui sont pauvres), la fertilité (pour ceux qui n’ont pas d’enfant),
des guérisons miracles, etc.
En ce sens, il faut qu’il y ait un dialogue franc entre les medias et la société. Le
message publicitaire ne doit pas être du vent ou de la poudre aux yeux des consommateurs, mais il doit comporter en lui-même un minimum de vérité. Tout cela est non
sans sacrifice. Mais, les medias doivent tenir compte de la dignité humaine et non
seulement des profits faciles. Parce que, c’est pour nous une obligation de marcher
vers notre perfection, vers la libération de l’homme et de tout homme, bien entendu
par notre travail. La libération en face des idéologies que notre société calculatrice et
médiatique impose souvent sur notre psychisme.
4. L’Eglise et la vidéosphère
Pour mieux définir le mot vidéosphère, nous devons commencer par expliquer les
autres médiasphères qui ont vu le jour avant ce dernier. Et parmi ces médiasphères,
nous pouvons énumérer la logosphère et graphosphère20. Le premier concept met
l’accent sur la parole ’logos’ comme moyen de communication et de transmission. Par
contre, le second privilégie l’écriture. La logosphère est le milieu techno-culturel suscité par l’invention de l’écriture dans lequel la parole reste le principal moyen de communication et de transformation. Cette dernière était utilisée dans le monde socialiste
avec son culte du livre.
En effet, la vidéosphère, n’est rien d’autre que le milieu de l’image-son dominant, la
période de l’esprit ouvert par l’électron et peut être subvertie par le bit, dit DEBRAY21.
Au fait la vidéosphère est un espace médiatique qui transmet un message publicitaire,
une information et un événement. Quant on parle de la vidéosphère, on voit en sigle
la télévision.
Le pape Jean Paul II a beaucoup marqué le monde de l’audiovisuel et du multimédia. Parce que grâce à son expérience pastorale, à l’intensité de son charisme personnel et de sa présence ainsi qu’à ses talents de communicateur, conjugués au prestige
de la papauté, Jean-Paul II a tout de suite brillé sur la scène médiatique mondiale et s’y
DEBRAY, R., Introduction à la méthodologie, (Paris : PUF, 2000), 43.
Idem, 43
20
21
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Batuhola Munkanu Alexandre, SJ
est révélé comme quelqu’un qui aurait fait cela toute sa vie. Certains l’ont surnommé
assez vite « le pape des médias ».22
C’est cela qu’atteste Francis Barbey quand il écrit : ‘’Jean-Paul II était naturellement
médiatique sans qu’on songe à lui reprocher sa starisation. Il avait l’art d’ajouter à sa
communication cette qualité mystérieuse qu’on appelle le charisme. Il aimait le spectacle, les grands rassemblements à la Woodstock avec les feux de camp et de joie, les
bains de foule, la cavalcade des photographes à ses trousses, la lecture des magazines
et les entretiens avec les journalistes, qu’il avait l’art de s’attacher avec malice. Il savait
séduire parce qu’il voulait plaire’’.23
Le pape Jean Paul II a donc fait bon usage des medias pour pouvoir transmettre le message de l’Eglise à une société dominée par les medias. C’est cela qui ressort aussi de son encyclique sur la mission, ’’Redemptoris Missio’’ quant il affirme
que: « l’activité missionnaire s’est surtout déroulée dans des régions isolées, éloignées
des centres civilisés et inaccessibles par suite des difficultés de communication, de
langue, de climat. Aujourd’hui, l’image de la mission ad gentes est peut-être en train
de changer: ses lieux privilégiés devraient être les grandes cités où apparaissent des
mœurs nouvelles et de nouveaux modèles de vie, de nouvelles formes de culture et
de communication qui, ensuite, influent sur l’ensemble de la population.». 24 Le défi
pour l’Eglise est donc d’avoir une maitrise du nouvel outil pour pouvoir l’intégrer dans
la nouvelle évangélisation. C’est ici donc qu’intervient la formation des hommes et de
femmes capables de défendre l’Eglise.
De fait, le décret sur les moyens de communication sociale,’’ Inter mirifica’’,
prévoyait déjà la formation sans retard des prêtres, des religieux, ainsi que des laïcs
en vue d’acquérir une véritable compétence pour employer ces instruments à des fins
apostoliques.25 C’est dire que depuis Vatican II, l’Eglise essaye petit à petit d’intégrer
le message évangélique dans une culture médiatique. Et, le pape Jean Paul II s’inscrit
donc dans une certaine continuité.
Pour conclure avec ce point, nous retiendrons que le pape Jean Paul II est celui
qui avait inauguré un rapprochement entre l’Église et les médias. Il avait ouvert à
l’institution ecclésiale une réflexion plus approfondie sur les communications sociales.
Nous savons que par le passé les papes n’étaient pas favorables à la liberté de la
presse. C’est cela qui ressort de l’encyclique du pape Grégoire XVI, Mirari Vos en
1832, quand il considère les medias comme une « liberté exécrable pour laquelle on
n’éprouvera jamais assez d’horreur »26. Il a fallu attendre Pie XI pour avoir un avis favorable sur les medias : « inquiète des dérives médiatiques susceptibles de contredire
le projet de Dieu sur l’homme, et se sent le devoir de promouvoir un apostolat de la
responsabilité morale».27
Quoi qu’il en soit, l’histoire de l’Eglise montre que Jean Paul II est le plus ouvert aux
medias. Cela se justifie par le fait qu’il arrive à la tète de l’Eglise dans un contexte ecclésial largement favorable aux médias. L’approche accusatrice et dénonciatrice semble
22
Bertrand Ouellet, «Jean Paul II : L’homme en blanc qui crève l’écran ªFRQVDFUpDXSRQWL¿FDWGH-HDQ
Paul II, (in Prêtre et pasteur, YROQR$R€W
23
Francis Barbey, Jean-­Paul ll et la communication, (Paris : Publibook, 2010), 7 24
Jean-­Paul II, lettre encyclique Redemptoris Missio, 1990, no 37 25
R.P.Paul –Aime Martin, CSC, VATICAN II, les Seize documents conciliaires, (Paris : Fides, 1966), 527
26
Francis Barbey, Jean-­Paul ll et la communication, 7
27
Idem
72
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avoir cédé la place désormais à une vision des médias comme don de Dieu et facteurs
de communion et de progrès.28
A cet effet, une grande responsabilité incombe aux journalistes, celle de vérité,
de transparence et de liberté mais plus encore de bon sens. Parce que l’usage des
medias nécessite un bon sens. Il est utile de sélectionner et de vérifier l’information
avant de la rendre publique. C’est là un travail de discernement de fond. Pour ce faire,
l’information devrait être une pédagogie, une assurance et réassurance. Elle devrait
cultiver l’espérance et rendre le désir d’agir contagieux pour donner corps au débat
d’idées et de conviction.
Les medias ont une responsabilité et un rôle à jouer pour un vivre ensemble pour
la sauvegarde de la paix et de l’harmonie sociale. Ils doivent faire émerger des questions et non seulement de donner des réponses. N’oublions pas que les questions sont
parfois plus importantes que les réponses. Les medias doivent chercher, dans le temps
et dans l’espace, les débats de fond en évitant les pièges de la superficialité qui livre
une morale globalisée. Car, actuellement, la globalisation des techniques de communication est une réalité. Et les medias ont un pouvoir insoupçonné. Ils sont capables
de destruction et d’installer le chaos en diffusant des messages fragmentaires et qui ne
tiennent pas compte du contexte culturel.
En ce sens, il importe d’analyser quelques facteurs qui influencent non seulement
la crédibilité et la viabilité de l’information mais également le comportement du professionnel des medias :
Le manque de compétences professionnelles
A vrai dire, le manque de compétences de certains acteurs des medias serait à l’
origine de l’impertinence des informations. Pourtant, la formation est très importante
pour permettre au journaliste de réaliser sa mission qui est celle ‘d’informer les citoyens
de manière rigoureuse et complète’.29 La conséquence est que l’information n’est pas
intelligible, c’est-à-dire compréhensible par tous.
La qualité de fiabilité ou de crédibilité de l’information
Ici, il s’agit de faire ressortir les contraintes politiques, économiques, juridiques et
culturelles auxquelles sont confortées les professionnels des medias sont tels qu’il est
difficile pour un journaliste de rester intègre. Nous avons des journalistes qui sont au
service des politiciens et autres organisations. Dans ce conditions, l’information n’est
pas fiable, diversifiée, équilibrée et institutionnelle. Dans ce contexte, l’information
est falsifiée volontairement par les professionnels des medias à telle enseigne que le
journaliste devient un mercenaire de la plume ou des ondes. En conséquence, on fait
le métier du journaliste dans le but de se faire un peu d’argent.
Le respect de la régulation et de la déontologie professionnelle
Il est un devoir pour l’Etat à faire respecter la régulation publique, l’autodiscipline
et la défense citoyenne de la liberté de la presse, parce que, sans la régularisation,
les journalistes peuvent se permettre certains excès. L’on devrait aussi penser aux
subventions pour permettre aux entreprises médiatiques en difficulté financière de
Ibid., 10
0DULH6ROHLO)UqUH/HSD\VDJHPpGLDWLTXHGX&RQJRODLVeWDWGHVOLHX[HQMHX[HWGp¿VSXEOLpDYHFO¶DSSXL
GHOD&RRSpUDWLRQ%ULWDQQLTXHHWGHOD&RRSpUDWLRQ)UDQoDLVH2FWREUH
28
29
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se prendre en charge. La précarité de la vie de certains journalistes fragilise l’intégrité
et l’indépendance des entreprises médiatiques. Car, engagé dans une lutte incessante
pour la survie, il est compréhensible que les journalistes ne pensent autrement qu’en
termes de profit. Dans un tel contexte, on conviendra sans l’ombre d’aucun doute que «
la faim tire la conscience vers l’estomac » comme le dit un adage anthropologique.30
Dès lors, l’on comprend le pourquoi de la corruption et l’inconscience dans le chef
même des professionnels des medias.
5. Eglise, internet et medias sociaux
Les medias sociaux sont un ensemble composé essentiellement de l’outil informatique internet avec le Facebook, twist, youtub, etc. On les appelle nouveaux medias
par opposition aux medias traditionnels (Tv, Radio, Presse écrite). Ces types de medias
ont apporté des changements énormes dans la communication. Ils nous imposent
une nouvelle culture et dont les retombées se font sentir dans la vie de l’Eglise. Ces
changements qu’apportent les nouveaux medias ont un impact non négligeable sur
l’Evangélisation.
Dans cette perspective, on comprend dés lors l’intérêt accordé aux medias sociaux
par le Pape Jean Paul II quand il affirme que l’internet est un nouveau carrefour pour
l’annonce de l’Evangile, un outil au service de la communication chrétienne31.
S’inscrivant dans une sorte de continuité, le Pape Benoit XVI pense que les medias
sociaux constituent : « une nouvelle agora, un espace public ouvert où les personnes
partagent des idées, des informations, des opinions, et où peuvent naître aussi de
nouvelles relations et formes de communauté. Dans ces espaces, on ne partage pas
seulement des idées et des informations, mais en définitive, on se communique soimême ». 32
Les réseaux sociaux sont des portes de vérité et de foi. Ils sont un nouvel espace
d’évangélisation. Les réseaux sociaux sont donc d’une grande utilité pourvu qu’on en
fasse un usage plein de discernement. Néanmoins, pour Benoit XVI, la culture des
réseaux sociaux et les changements dans les formes et les styles de communication,
posent des défis importants à ceux qui veulent parler de vérité et de valeurs.33
D’où la nécessite de réfléchir sur l’éthique médiatique.
En 2002, le Pape Jean Paul avait déjà soulevé la question cruciale de la déontologie
et de l’éthique de l’internet lorsqu’on l’utilise dans l’œuvre de l’Evangélisation. Pour
lui, les flux d’informations qu’on trouve sur l’internet conduit parfois à la facilité et au
relativisme. Parce qu’avec l’internet l’homme recherche ce qui est tangible, immédiate
et par le fait même il n’y a plus une place pour la pensée et la réflexion. Ce manque se30
)U1.(72©&RXUVG¶$QWKURSRORJLHSKLORVRSKLTXHª)DFXOWpGH3KLORVRSKLH6WSLHUUH&DQLVLXVinédit, 2007-­2008)
31
Jean Paul II, « Internet : un nouveau carrefour pour l’annonce de l’Evangile », Message du 12 mai 2002 lors de 36HPHMRXUQpHPRQGLDOHGHVFRPPXQLFDWLRQV sociales (http://www.vatican.va/holy_father/john_paul_
ii/messages/communications/documents/hf_jp-­ii_mes_20020122_world-­communications-­day_fr.html)
32
3DSH %HQRvW [YL 0HVVDJH GX 0DL VXU OD HPH MRXUQpH PRQGLDOH GHV FRPPXQLFDWLRQV VR-­
ciales, (http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/messages/communications/documents/hf_ben-­xvi_mes_ 20130124_47th-­world-­communications-­day_fr.html)
33
3DSH%HQRvW[YL0HVVDJHGX0DLVXUODHPHMRXUQpHPRQGLDOHGHVFRPPXQLFDWLRQVVRFLDOHV
74
Hekima Review, No. 49, December 2013
Dialogue Entre Eglise, Societe Et Medias
rait aussi à l’ origine du manque de responsabilité et d’engagement personnel. Dans un
tel contexte, l’homme confond le bien et le mal. Il est vrai que l’internet offre plusieurs
possibilités pour diffuser l’Evangile, mais, il est également vrai que les contacts électroniques ne remplacent en aucun cas le contact humain direct qui est d’une grande
utilité pour l’évangélisation34.
En effet, l’internet est une nouvelle découverte. Depuis son avènement en 1991, il
constitue un autre moyen de communication efficace. Il est un media interactif en réseau et a mémoire. L’internet représente un vecteur de communication sociale qui peut
surpasser les expressions médiatiques.35 Comme langage et culture, il est évident que
pour l’Eglise le problème ne se pose pas en termes d’usage mais plutôt par rapport à
la maitrise de cet instrument que l’on appelle l’Internet.
Les réseaux sociaux sont devenus l’environnement existentiel de beaucoup de gens
dans le monde. L’Eglise a donc intérêt à recourir à l’internet comme nouvelle manière
d’évangéliser le monde d’autant plus que l’évangélisation par des textes semble insuffisante pour le monde moderne : ‘’L’Église doit donc être là où sont ses contemporains
; bien plus, elle doit les évangéliser dans ce milieu. Les réseaux ne sont donc pas
qu’un moyen d’évangélisation, mais un espace de vie où l’évangile doit être porté. La
technologie de la communication peut aider les hommes à rencontrer le Christ dans la
foi.’’36La question alors est : Comment l’Eglise peut-elle évangéliser les medias ?
En réponse à cette question, examinons certaines orientations sur le bon usage des
medias qui se trouvent déjà dans le décret sur les moyens de communication sociale et
les directives du document du conseil pontifical pour les communications sociales qui
porte sur l’Ethique et l’internet.
Dans le décret sur la communication, parlant de l’action pastorale de l’Eglise pour
les medias, l’Eglise recommande aux pasteurs de prévenir les initiatives mauvaises
quand c’est nécessaire. Que les laïcs qui sont engagés dans les moyens de communication rendent témoignage à Jésus Christ en accomplissant leur métier avec compétence
et esprit apostolique. Tout cela dans une étroite collaboration avec l’action pastorale de
l’Eglise37. Que la presse, le cinéma, la radio, la télévision et le théâtre soient au service
du peuple de Dieu et de l’Eglise. Et, pour question d’efficacité, les Evêques et le Saint
Père avaient soulevés l’option d’instruire les fideles sur les instruments de communication sociales.
En rapport avec le document sur l’éthique et l’Internet, le conseil pontifical part
d’une observation ou d’une inquiétude selon laquelle : l’Internet est une source de
grands bienfaits aujourd’hui et promet de l’être plus encore. Mais il peut aussi causer
beaucoup de mal. Ce qu’Internet deviendra, en bien ou en mal, est essentiellement
une question de discernement — un choix auquel l’Eglise apporte deux contributions
majeures: son engagement en faveur de la dignité de la personne humaine et sa longue
tradition de sagesse morale.38 Il est donc important que les croyants adaptent leur façon
34
Jean Paul II, « Internet : un nouveau carrefour pour l’annonce de l’Evangile », Message du 12 mai 2002 lors de 36HPHMRXUQpHPRQGLDOHGHVFRPPXQLFDWLRQV sociales (http://www.vatican.va/holy_father/john_paul_
ii/messages/communications/documents/h)
35
Chevilly-­Larue, «1RXYHDX[PpGLDVHWpYDQJpOLVDWLRQSDQRUDPDLQLWLDWLYHVHWHQMHX[»LQWHUYHQWLRQjOD
&255() GX IpYULHU http://www.eglise.catholique.fr/download/1-­22137-­0/mgr-­herve-­giraud-­interven-­
tion-­corref-­fevrier-­2013-­nouveaux-­medias-­et-­evangelisation-­panorama-­initiatives-­et-­enjeux.pdf)
36
Chevilly-­Larue, «1RXYHDX[PpGLDVHWpYDQJpOLVDWLRQSDQRUDPDLQLWLDWLYHVHWHQMHX[», 5
37
R.P.Paul –Aime Martin, CSC, VATICAN II, Les Seize documents conciliaires, (Paris : Fides, 1966), 526
38
&RQVHLO SRQWL¿FDO SRXU OHV FRPPXQLFDWLRQV VRFLDOHV pWKLTXH HW LQWHUQHW Cité du Vatican, le 22 Hekima Review, No. 49, December 2013
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Batuhola Munkanu Alexandre, SJ
de penser et leur pratique. Ils doivent être prudents pour arriver à différencier ce qui
est bien de ce qui est mal. En plus, les chrétiens ont le devoir de défendre la vérité face
au relativisme religieux et moral. Ils doivent aussi savoir que l’utilisation des moyens
de communication nécessité une autodiscipline et une modération.
L’Eglise encourage l’usage des moyens de communication par tous (riches et pauvres).Elle soutient le dialogue et l’enrichissement interculturels tout en encourageant la
liberté d’expression sur Internet. En ce sens, elle condamne la censure préalable par le
gouvernement : « La censure [...] ne devrait être utilisée qu’en ultime recours ».39 En autre, l’Eglise est pour une règlementation d’Internet, ou mieux une autoréglementation
de l’industrie des medias. Parce que les codes déontologiques de l’industrie peuvent
jouer un rôle utile, à condition qu’ils aient des intentions sérieuses, que leur élaboration et leur application engagent des représentants du public, qu’ils comportent des
sanctions appropriées en cas de violations, y compris la censure publique.40 La mission
de l’Eglise au sein des medias est donc d’annoncer l’Evangile, de rendre accessible
et crédible l’information et de former aussi bien les professionnels des medias que le
public.
&
RQFOXVLRQ Au terme de cette investigation, nous retenons qu’un dialogue ex-
iste entre l’Eglise et les medias. Ce travail a eu le mérite d’être un vrai exerce de
réflexion. Nous avons appréhendé le concept de medias sous ses grands axes, à
savoir : vidéosphere, publicité, internet et réseaux sociaux.
Notre analyse est fondée sur une simple logique, à savoir : si les medias envahissent
toutes les couches sociales et que l’Eglise est pour le monde cette lumière qui éclaire
la vie des hommes, alors l’Eglise doit entrer en dialogue avec les medias. En effet,
l’Eglise a besoin du dialogue pour pouvoir évangéliser le monde dans ce milieu. Il est
certes évident que ce ne sont pas les medias qui vont faire l’évangélisation. Il faut des
témoins. Et que l’Eglise par son enseignement, par son comportement, par son rôle et
par ses choix réalise la nouvelle évangélisation. Aussi, l’Eglise a intérêt, si elle ne veut
pas rester a l’écart du monde en perpétuel changement, à établir des relations justes
avec les gens qui travaillent dans les medias. Elle doit aller à la rencontre de l’autre
pour que les relations entre l’Eglise et les professionnels des medias ne soient
pas seulement pensées dans la logique de la confrontation.
Par rapport à l’éthique des medias, il est donc important que les croyants adaptent
leur façon de penser et leur pratique. Qu’ils soient prudents pour arriver à différencier
ce qui est bien de ce qui est mal. En plus, les chrétiens ont le devoir de défendre la
vérité face au relativisme religieux et moral. Ils doivent aussi savoir que l’utilisation des
moyens de communication nécessité une autodiscipline et une modération. La mission
de l’Eglise au sein des medias est donc d’annoncer l’Evangile, de rendre accessible
et crédible l’information et de former aussi bien les professionnels des medias que le
public.
Enfin, s’il est vrai que les medias sont importants dans la mesure où ils peuvent
élever ou rabaisser l’image de nombreux hommes politiques et organismes, ils peuvent
cependant être dangereux. En tant que tels, ils doivent être critiqués. Toutefois, au-delà
février2002(http://www.vatican.va/roman_curia/pontifical_councils/pccs/documents/rc_pc_pccs_doc_ 20020228_ethics-­internet_fr.html)
39
&RQVHLOSRQWL¿FDOSRXUOHVFRPPXQLFDWLRQVVRFLDOHVpWKLTXHHWLQWHUQHWCité du Vatican, le 22février2002
40
Idem
76
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Dialogue Entre Eglise, Societe Et Medias
de toute considération, les medias ne sont pas à diaboliser parce qu’ils sont essentiels
à la vie des hommes, mais ils ne sont pas à regarder avec naïveté. Pour les aborder,
nous devons être armes de réalisme et sens critique.
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