Coopération en matière de promotion et protection des droits

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Haut-Commissariat aux Droits de l’Homme
Atelier
Coopération entre l'ONU et les mécanismes régionaux pour la promotion et la protection des droits de
l'homme
Coopération en matière de promotion et protection des droits
économiques sociaux et culturels des femmes
Amina Lemrini
Maroc
Genève, 8 et 9 octobre 2014
introduction
La Convention CEDEF présente de manière explicite les DESC des femmes
ainsi que les DCP auxquels ils sont intimement liés.
L’action en faveur de la jouissance des femmes de ces droits implique la mise
en cause :
des statuts
des rôles
des fonctions
Qui sont attribués traditionnellement aux hommes et aux femmes, de par leur sexe,
et qui produisent et reproduisent :
les rapports de pouvoirs inégaux entre eux.
Article 5 (a) de la CEDEF contraint les Etats –parties à œuvrer pour « modifier
les schémas et modèles de comportement socioculturel de l’homme et de la
femme en vue de parvenir à l’élimination des préjugés et des pratiques
fondés sur l’idée de l’infériorité ou de la supériorité de l’un ou l’autre sexe ou
d'un rôle stéréotypé des hommes et des femmes » y compris par le biais des
media.
A propos des medias et des droits des femmes
2 constats ressortent de plusieurs études :
• Les medias ne déterminent certes pas les opinions et les attitudes
mais ils contribuent grandement à façonner notre perception du
monde, des gens y compris des relations hommes /femmes ce qui
fait d’eux un des « facteurs les plus socialisant de la société
moderne ».
• Les personnes sujettes à discrimination dans la vie réelle, dont
principalement les femmes, sont également celles qui sont le plus
susceptibles d’être exposées aux inégalités d’accès aux médias et à
une représentation négativement stéréotypée à leur encontre à
travers le contenus des programmes que ceux-ci diffusent
(information, fiction, divertissement, publicité…).
L expérience que je veux partager concerne cette dimension des DESC
relative à : l’ accès des femmes aux medias audiovisuels et a la
manière dont celles-ci sont représentées par rapport aux hommes
Elle est mené par la HACA : Institution nationale de régulation
Un projet à court terme (15 mois)
« Elaboration et expérimentation d’un dispositif genderisé de
monitoring des programmes AV »
Un programme à moyen terme (5 ans)
« Combattre les stéréotypes fondés sur le genre, et promouvoir la
culture de l’égalité »
Une des particularités par rapport à notre atelier :
mettre indirectement mais effectivement en synergie des
apports multidimensionnels à trois échelles :
Environnement
international
Environnement
régional
Environnement
national
Echelle internationale :
Référentiel universel normatif et conceptuel en matière de
– liberté d’expression et de communication ( base des libertés
démocratiques),
– droit des femmes à ne pas subir de discrimination en fonction de
leur sexe ( la DUDH, les Deux Pactes, la CEDAW…)
Plus récemment : «Déclaration sur l’éducation et la formation aux
droits de l’homme
L’article 5
« l’éducation et la formation aux droits de
l’homme, qu’elles soient dispensées par
des acteurs publics ou privés, devraient
être fondées sur les principes de l’égalité,
de la dignité humaine, de l’inclusion et de
la non-discrimination, en particulier
l’égalité entre les filles et les garçons
et entre les femmes et les hommes ».
L’article 6
« l’éducation et la formation aux droits
de l’homme devraient s’appuyer
sur les nouvelles technologies de
l’information et de la
communication et les médias et
en tirer parti pour promouvoir
l’ensemble des droits de l’homme
et des libertés fondamentales ».
Deux évènements ont enrichi ce chantier:
•
Le premier, d’ordre méthodologique ( proposition d’outils) : l’UNESCO
(agence ONU) avec FIJ (ONG) : « Plateforme d’indicateurs pour l’égalité
des genres dans les medias » (2012);
•
Le second, d’ordre programmatique : le CDH (octobre 2013) décide
d’axer la 3ème phase du Programme mondial en faveur de l’éducation aux
droits de l’homme (2015-2019) sur la formation aux droits de l'homme pour
les professionnels des médias.
Rappel, a la veille de Beijing+ 20 (1995-2015) que :
•
•
Plateforme de Beijing a réserve le 6ème domaine prioritaire au rôle des
media dans la promotion des droits des femmes,
Le Global Media Monitoring : avait produit son premier rapport sur les
femmes dans les programmes d'information ( Qui fait les nouvelles ?)
Appropriation “ critique”
Echelle régionale :
Il s’agit pour nous des Réseaux des régulateurs des medias AV:
Déclarations en faveur de l’égalité H F dans et a travers les medias
audiovisuels et mise en place de GT régionaux
– REFRAM, espace francophone, 29 membres ( Déclaration 2011)
– RIRM, espace méditerranéen, 22 membres ( Déclaration 2012)
– RIARC, espace africain, 33 membres ( plan d'action en cours)
A signaler que :
• Les régulateurs, de par les raisons et contextes de leur création,
sont généralement des institutions indépendantes, dotées de
pouvoirs d’édiction de normes, de contrôle, de sanction (le cas
échéant), en plus des avis qu’elles sont appelées à donner aux
gouvernements et aux parlements sur les questions relatives aux
médias;
• La principale mission des régulateurs des médias AV est
généralement de veiller au libre exercice de la communication
audiovisuelle dans le respect du pluralisme, de la diversité
culturelle et sociale, de la dignité humaine, de la protection du
jeune public...
Echelle nationale : C’est le niveau de l’opérationnalisation.
Un contexte favorable :
•
•
•
•
La nouvelle constitution (juillet 2011) :
18 dispositions en référence avec les droits des femmes
– interdit la discrimination fondée sur le sexe,
– reconnait clairement « l’égalité entre les hommes et les femmes en
droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels » (article 19),
La levée des réserves notamment sur l’article 16 de la CEDEF
Une INDH ( Conseil National des Droits de l’Homme) active notamment
en matière de DH des femmes,
Un mouvement féministe revendicatif
–
–
–
plaidoyer,
force de proposition…
Vient d’élaborer un rapport bilan ( Beijing + 20) très critique…
Une volonté institutionnelle et un positionnement clair :
pouvoir, sur la base de l’approche Droit :
passer en terme de concept « cadre »
De
« l’amélioration de
l’image de la
femme dans les
medias »
A
« lutte contre
stéréotypes fondés sur
le genre et promotion
de la culture de
l’égalité »
Conscience : problématique et enjeux
Connaissance : savoir c’est pouvoir);
Capacité institutionnelle en termes de développement /adaptation d’outils
Ouverture sur d’autres expériences et partenariats efficaces…
Le programme
4 composantes :
• Composante juridique : préparer la prochaine révision de la loi
relative à la communication audiovisuelle ;
• Composante méthodologique relative au monitoring des contenus
audiovisuels et appliquée aux programmes (d’information,
divertissement, fiction ainsi qu’à la publicité).
• Composante accompagnement des opérateurs et diffuseurs,
télévision et radio, secteur public et privé, par la sensibilisation, la
formation, parallèlement au soutien à la société civile et autres
acteurs concernés dans le plaidoyer en faveur de l’égalité. Ce
soutien sera marqué essentiellement par la production de données
objectives, de rapports périodiques généralistes et thématiques…
• Composante veille : par le biais d’une plateforme électronique
impliquant un large public.
Présentation des résultats de la phase 1 ( dispositif de monitoring) :
27 et 28 octobre en partenariat avec REFRAM
Environnement international
Environnement régional
Environnement national
Droits civils,
politiques,
économiques et
socio-culturels
Lutter contre les
stéréotypes fondés sur
le genre et promouvoir
la culture de l’égalité
Dans et à travers les
medias
Pour conclure
• La coopération se mesure à ses résultats. Les résultats sont liés à la
notion d’effectivité et exigent, à tous les niveaux, plus
d’engagement, de partage et de créativité et proactivité…
• Importance de l’ouverture des mécanismes de l’ONU en matière de
DH sur ces nouveaux acteurs que sont les régulateurs des medias :
au cœur des dilemmes DH ( liberté et responsabilité);
• Compte tenu de la persistance des résistances patriarcales,
l’obtention de résultats tangibles en faveur de l’égalité H/F doit
structurer davantage les efforts du système des Nations Unies.
• Si les Etats sont les principaux titulaires d’obligations par rapport
droits des femmes, d’autres parties prenantes (chacun de nous)
assument des responsabilités juridiques et/ou morales et sont
également tenues d’en rendre compte.
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