QUESTION 2 GUERRES ET PAIX,1914-1945

publicité
QUESTION 2
GUERRES ET PAIX, 1914-1945
INTRODUCTION .......................................................................................................................................................................... 2
I.
L'EUROPE, UN ESPACE MARQUÉ PAR DEUX CONFLITS MONDIAUX (QUESTION OBLIGATOIRE) ......................................... 2
A.
1.
2.
DEUX CONFLITS MONDIAUX : DIMENSIONS GÉOPOLITIQUES, SPÉCIFICITÉS ET POINTS COMMUNS ................................................................ 2
L’organisation géopolitique de l’Europe modelée par les deux conflits : étude des cartes historiques ........................... 2
Deux conflits mondiaux « en l’espace d’une vie humaine » ............................................................................................. 3
a.
b.
3.
La Première Guerre mondiale, une guerre totale ...........................................................................................................................3
La Seconde Guerre mondiale, une guerre d’anéantissement .........................................................................................................3
Civils et combattants dans les deux conflits mondiaux .................................................................................................... 4
a.
b.
B.
1.
2.
II.
L’expérience de la Grande guerre ...................................................................................................................................................4
L’expérience de la Seconde Guerre mondiale .................................................................................................................................5
LES GÉNOCIDES PERPÉTRÉS DURANT LA PREMIÈRE ET LA SECONDE GUERRE MONDIALE ............................................................................ 7
Le génocide arménien, pendant la Première Guerre mondiale ........................................................................................ 7
Le génocide des juifs d’Europe, au cœur de la Seconde Guerre mondiale ....................................................................... 7
VIVRE DANS L’ITALIE MUSSOLINIENNE .............................................................................................................................. 8
A.
B.
C.
COMMENT L’ITALIE DEVIENT FASCISTE............................................................................................................................................ 8
COMMENT LE FASCISME PRÉTEND « FORGER UN HOMME NOUVEAU » ................................................................................................. 8
COMMENT LES ITALIENS VIVENT SOUS LE RÉGIME FASCISTE................................................................................................................. 9
1STMG, Histoire
Michelangeli, 2016-2017
1
QUESTION 2
GUERRES ET PAIX, 1914-1945
Manuel p.56-79
Diapo 01-02
Titre + Introduction
INTRODUCTION
Ce thème a pour objectif de montrer que la guerre a profondément marqué l’Europe et
les Européens dans la première moitié du XXème siècle.
Quels sont les effets des deux guerres mondiales sur le continent européen, sa situation
géopolitique, son organisation politique, la vie de ses populations ?
Diapo 03-04
Titre I & notions-clés +
Sommaire I
I.
L'EUROPE, UN ESPACE MARQUÉ PAR
DEUX CONFLITS MONDIAUX
(QUESTION OBLIGATOIRE)
Notions-clés :
Crime contre l'humanité – Crime de guerre – Génocide – Guerre totale –
Nationalisme
Civils et combattants sont placés au cœur de ces conflits à la fois comme acteurs, mais
aussi comme victimes de violences souvent extrêmes – mortalité de masse, génocides.
A. D EUX CONFLITS MONDIAU X : DIMENSIONS
GÉOPOLITIQUES , SPÉCIFICITÉS ET POINTS
COMMUNS
Diapo 05-06
L’Europe après la
1GM, Cartes + Vidéo
1. L’organisation géopolitique de l’Europe
modelée par les deux conflits : étude des
cartes historiques
Diapo 08
Notion-clé :
nationalisme
Carte 2 p.59, La nouvelle Europe de l’après-guerre- À l’issue de la Première Guerre
mondiale, les grands Empires (Empires ottoman, russe, austro-hongrois, allemand) sont
rayés de la carte, tandis que triomphe le « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes » :
l’Europe, à l’issue de plusieurs grands traités (Brest-Litovsk, Versailles, Saint-Germainen-Laye, Trianon) est désormais essentiellement constituée d’États-nations -sans que
soient réglés pour autant tous les problèmes de minorités nationales -Nationalisme :
notion-clé p.62.
Diapo 09-10
L’Europe après la
2GM, Carte + Vidéo
La Seconde Guerre mondiale redistribue à nouveau les cartes de l’Europe par des
grands conférences (Yalta, Potsdam), selon les mêmes pratiques : respect du principe
des nationalités, mais modification des tracés frontaliers en faveur des vainqueurs du
conflit (Union soviétique), qui sanctionnent les vaincus (Allemagne), et annoncent la guerre
froide à venir.
Diapo 07
Quelques petites
questions
1STMG, Histoire
Michelangeli, 2016-2017
2
2. Deux conflits mondiaux « en l’espace d’une
vie humaine » 1
a. La Première Guerre mondiale, une guerre totale
Diapo 11
Article Le Monde, Un
massacre à marche
forcée
Diapo 12
Notion-clé : guerre
totale
Diapo 13
Quelques petites
questions
Cours 1 p.62. La Première Guerre mondiale : l’entrée dans la guerre totale +
Chronologie p.59. Les dates clés de la Première Guerre mondiale + Carte 1
p.58. L’Europe en guerre, 1914-1918.
La guerre, qui éclate en août 1914, oppose deux coalitions, l’Entente et les Empires
centraux. Les premières semaines du conflit sont particulièrement meurtrières, en raison
de la puissance de feu accumulée de part et d’autre ; la « guerre de mouvement » Vocabulaire p.62 cède donc progressivement la place à la « guerre de positions », qui
voit les deux camps s’enterrer progressivement s’enterrer dans des tranchées -doc.1
p.63, La guerre des tranchées : Canon en action, 1915, qui dessinent une ligne de front
sur plusieurs centaines de kilomètres, dans le cadre d’une interminable guerre d’usure Vocabulaire p.62, marquée par plusieurs batailles sanglantes (Verdun, févrierdécembre 1916), et qui d’étalera sur plus de quatre ans alors que les plans initiaux des
états-majors envisageaient d’achever le conflit en quelques semaines.
En s’installant dans la durée, la guerre nécessite la mise en place d’une économie de
guerre -Vocabulaire p.62 et suscite l’enracinement au cœur de populations déjà animées
par un fort patriotisme -Vocabulaire p.62, d’une culture de guerre -Vocabulaire p.62.
La Grande guerre acquiert alors les caractéristiques d’une guerre totale -Notion-clé
p.62 + doc.2 p.63. Affiche. Une mobilisation totale.
b. La Seconde Guerre mondiale, une guerre
d’anéantissement
Guerre d’anéantissement : vocabulaire p.64- La Seconde Guerre mondiale témoigne,
par rapport à la Grande guerre, d’un degré supplémentaire dans la guerre totale2,
d’où l’intérêt de l’aborder par l’étude de la volonté d’anéantissement de l’adversaire,
dans le cadre d’une opposition idéologique. Dans ces conditions, ce conflit se distingue
par une surmortalité des civils3, particulièrement exposés du fait de la nature du conflit
et de sa configuration (invasions, retraites, occupations, bombardements…)
Déclenchée par l’invasion de la Pologne par l’Allemagne en septembre 1939, la
Seconde Guerre mondiale se déroule en deux phases :
Diapo 14
carte L’Europe
allemande + vidéo
Bataille d’Angleterre
-
Diapo 15
carte L’Europe libérée
+ vidéo Stalingrad
-
Cf. Préambule de la Charte des Nations unies (1945) : « Résolus à préserver les générations futures du
fléau de la guerre qui deux fois en l'espace d'une vie humaine a infligé à l'humanité d'indicibles
souffrances »
2 La Seconde Guerre mondiale fait 50 millions de morts environ, contre 10 millions pour le premier conflit
mondial.
3 La distinction entre combattants et non-combattants s’efface : combats à outrance, bombardements des
villes, massacres de prisonniers ou de populations civiles, traitement des prisonniers de guerre…
Michelangeli, 2016-2017
3
1
1STMG, Histoire
L’Europe allemande (1939-1942) : pendant cette période, les puissances de
l’Axe -Vocabulaire p.64 remportent victoire sur victoire. L’Europe est alors sous
la botte nazie -Carte 1 p.60. L’Europe en 1942. Le Royaume-Uni est alors le
seul pays à résister.
L’Europe libérée (1942-1945) : dans un second temps, la Grande Alliance (Union
soviétique + États-Unis + Royaume-Uni -doc.1 p.65. Affiche. Les alliés ripostent)
parvient à repousser les forces de l’Axe, après de grandes batailles comme celle
de Stalingrad côté soviétique (de juillet 1942 à février 1943) ou des
débarquements comme celui de Normandie côté américain et britannique (juin
1944) -Carte 2 p.61. La libération d’une Europe meurtrie, 1943-1945.
L'Allemagne, prise en tenaille, capitule le 8 mai 1945.
3. Civils et combattants dans les deux conflits
mondiaux
a. L’expérience de la Grande guerre

Les militaires
Pendant la Première Guerre mondiale, tout le système occidental de normes de
l'affrontement guerrier qui vole en éclats, jusqu’au droit de la guerre. Celui-ci, censé
protéger les soldats blessés et désarmés ainsi que les civils, avait fait l'objet au XIXème
siècle et au début du XXème siècle d'une codification internationale écrite4. Mais dans la
guerre totale, les procédures de limitation de la violence disparaissent : ainsi, la trêve
des brancardiers n’est respectée que de manière exceptionnelle, et les blessés agonisent
longuement sur les lieux du combat…
Le fantassin du XIXème siècle est un soldat dressé : il combat debout. Son arme est le fusil
à poudre5, qu’il recharge deux fois par minute, debout. Et c'est également debout qu’il
tire, qu'il charge… La position verticale est non seulement dictée par les conditions
techniques du combat, elle est aussi valorisée -et valorisante- aux yeux des soldats : sur
le champ de bataille, on se tient droit. Physiquement, mais aussi, suppose-t-on,
moralement.
Diapo 16
Article Le Monde : Face
à la violence inédite
des armes industrielles
Fin XIXème siècle, puis surtout pendant la Première Guerre mondiale, l’évolution
technologique transforme radicalement la technique corporelle du combattant : le fusil
à répétition envoie plus de dix balles6 par minute ; la mitrailleuse, arme typique de la
guerre industrielle, dresse devant elle un mur de balles de quatre cents à six cents
projectiles par minute ; l'artillerie peut désormais écraser sous les obus un champ de
bataille sur une profondeur de plusieurs kilomètres. Dans ces conditions, le soldat de la
Grande Guerre au combat n’est plus un soldat dressé : il doit s'accroupir pour se
déplacer, et se coucher dès qu'il est sous le feu. Recroquevillé sur lui-même, il s'écrase
contre la terre au moment du danger. Lorsqu‘il en a la possibilité, il trouve refuge dans
un trou d’obus, une tranchée, un abri collectif.
Ce combattant couché devient aussi dans une large mesure un combattant impuissant
devant l'intensité du feu, terrorisé, humilié par sa propre terreur et ses manifestations
physiologiques. L’expérience combattante, c’est un vécu terrifiant du bombardement,
par canon, par mortier, lance-roquettes, bombe d’avions. Le sentiment de vulnérabilité
corporelle du combattant est encore accentué par le recours aux gaz de combat, l’action
des chars et des avions : un combattant dont l'entraînement, l'expérience, les qualités
physiques et psychiques dans l'activité de combat, pèsent désormais peu face à
l’efficacité anonyme du feu7, caractéristique du combat moderne. Le champ de bataille
cesse définitivement d’être ce « champ de gloire » des campagnes du Premier Empire.
L'expérience combattante est sous la plume de très nombreux témoins, évoquée comme
une « boucherie » : le sens même du combat tend à disparaître, et la guerre à devenir
une expérience déshumanisante, d’une répugnante absurdité.
Ce sont les conflits modernes qui ont, à la fois, considérablement accru le nombre des
« blessés psychiques », et forcé les services de santé des armées à prendre leur cas en
considération et à mettre en place des procédures thérapeutiques. 1914-1918 constitue
la rupture majeure : du côté français par exemple, les « pertes » psychiques s’élèvent à
14% du total des indisponibilités.
L'agression sensorielle représentée par le combat moderne fut donc hautement
traumatique pour ceux qui eurent à la traverser :
Les conventions de Genève de 1864 (complétées en 1929 et 1949), celles de La Haye de 1899 et
1907 (prolongées en 1922-1923) prenaient la suite d'un jus belli coutumier bien plus ancien.
5 Les balles sont alors rondes, peu pénétrantes, et ne portent guère au-delà de 100m.
6 Les balles sont devenues coniques, rapides, pivotantes, et donc extrêmement vulnérantes, jusqu'à une
distance utile de six cents mètres environ.
7 Cette violence nouvelle se caractérise également par l’anonymat de la blessure et de la mort infligées,
lié à la portée des armes : on ne sait qui on tue ni qui vous tue.
Michelangeli, 2016-2017
4
4
1STMG, Histoire
Diapo 17
Vidéo : deux
témoignages
-
Diapo 18
Otto Dix, « La guerre »
choc visuel du spectacle des ruines, et des cadavres déchiquetés, dont la vision est
inséparable de l’anticipation de ce qui peut advenir de son propre corps ;
le toucher est affecté quand il y a projection sur sa peau de fragments du corps de
camarades proches, ou lorsque l'on ne peut éviter de marcher sur celui de camarades
tués ou blessés ;
l'odorat est agressé par l’odeur des cadavres en décomposition quand la
dangerosité du champ de bataille empêche de les enterrer ;
l'ouïe, subit le bruit des explosions ou le cri des blessés.
La campagne continue, en allongeant la durée des stress combattants, suscite un
épuisement physique et psychique total. En outre, les troubles s'inscrivent ensuite dans le
long terme. Tout se passe comme si les formes du combat au XXème siècle avaient
outrepassé les capacités de ceux chargés de les mettre en œuvre.

Les civils
Si la Première Guerre mondiale est très meurtrière pour les combattants, certains civils
ne sont pas épargnés : en Belgique ou dans le Nord de la France, l’essentiel de la guerre
se déroule sous occupation allemande, avec toutes les exactions que cela implique.
b. L’expérience de la Seconde Guerre mondiale

Diapo 19
Ordre n°227 de
Staline, 28 juillet 1942
Les combattants
La Seconde Guerre mondiale montre aussi un véritable acharnement des combats : en
six semaines de la campagne de France (mai-juin 1940), 100 000 soldats français
trouvent la mort. Entre 1939 à 1945, la Royal Air Force britannique perd 80 000
membres d’équipages. Du côté de la Wehrmacht, on enregistre 800 000 tués entre
1939 et 1942, puis 2 800 000 trouvent la mort au cours des deux années suivantes…
Quant aux pertes soviétiques, elles sont estimées à plus de 13 millions de combattants :
tel est le prix humain de la « grande guerre patriotique » (1941-1945).

Les civils
Guerre d’anéantissement, la Seconde Guerre mondiale se caractérise par une
surmortalité des civils8, particulièrement exposés du fait de la nature du conflit et de sa
configuration : invasions, retraites, occupations, bombardements…
-
Invasion et retraite
Pour les civils, l'invasion constitue un moment de particulière vulnérabilité face aux
violences exercées par les troupes d'invasion : exécutions, viols, prises d'otages
s’accompagnent de pillages et de saccages, les atteintes aux personnes et aux objets
s'inscrivant dans une étroite continuité, essentiellement (mais pas seulement) de la part
des troupes nazies9.
La dimension idéologique et raciale de l’invasion de la Pologne en septembre 1939 et
de l’Union soviétique en juin 1941 induit un franchissement de seuil dans les violences
d'invasion subies par les civils. Engagés dans un conflit conçu comme une guerre
d'extermination devant assurer « l’espace vital » de la « race aryenne », les soldats
allemands exercent une violence totale10.
Diapo 20
Texte : « Occupation et
pillage des vaincus »
-
L'occupation obéit à la logique de la guerre totale : l'occupant ne se contente plus
seulement d'assurer la sécurité et le ravitaillement de ses troupes. La captation des
8La
1STMG, Histoire
Occupation
distinction entre combattants et non-combattants s’efface : combats à outrance, bombardements des
villes, massacres de prisonniers ou de populations civiles, traitement des prisonniers de guerre…
9 En 1945, les civils allemands sont à leur tour exposés aux violences de l’Armée rouge (Cf. M. Hillers, Une
femme à Berlin)… Par ailleurs, les libérateurs américains n’ont pas non plus été tous exemplaires après le
débarquement (Cf. ML Roberts, Des GI’s et des femmes : Amours, viols et prostitution à la Libération).
10 L’anéantissement de 30 millions de Slaves est considéré par Hitler comme la condition préalable à la
réalisation de « l’espace vital ». Cf. notamment les missions d'extermination des Einsatzgruppen.
Michelangeli, 2016-2017
5
ressources des territoires occupés affecte les conditions d'existence, voire la possibilité
de survie des occupés -Cf. politique de famine est comme instrument de conquête11.
Le travail forcé constitue un des aspects décisifs de l'exploitation des territoires occupés.
En 1939, dès les premiers jours de l'occupation, les bureaux du travail installés en
Pologne déportent des travailleurs vers l’Allemagne12.
L'occupant exerce un contrôle étroit sur des domaines toujours plus nombreux de la vie
collective et personnelle. La présence et le pouvoir de l'ennemi s'expriment d'abord par
le contrôle de l'espace, une emprise exercée indifféremment sur les espaces public et
privé13.
Cette occupation suscite des fractures dans la conscience nationale entre ceux qui
choisissent de collaborer avec les vainqueurs et ceux qui se dressent contre l'occupant.
Aux actes de résistance, les occupants répliquent par les prises d'otages, la torture, les
exécutions, des représailles 14 et la déportation -en vertu du décret de décembre
194115.
-
Bombardements
Plus que n’importe quel autre aspect des conflits modernes, le bombardement aérien est
caractéristique de la guerre totale : il n’épargne rien, ni les implantations industrielles,
ni les cibles civiles ; il efface les distances, projette les civils sur le front, ne tient compte
d’aucune restriction matérielle ni morale.
Diapo 21
Texte : Hambourg,
1943 (W. Sebald) +
Vidéo DNAN : Dresde,
1945
Diapo 22
Quelques petites
questions
Pendant la Seconde Guerre mondiale, à l'exception des États-Unis, les civils de toutes
les grandes villes des pays belligérants subissent les bombardements. Ceux de Varsovie,
en septembre 1939, et de Rotterdam, en juin 1940, marquent l’entrée dans le conflit
sur le front oriental, puis occidental. Dans la capitale polonaise les quartiers les plus
densément peuplés sont visés. Durant le Blitz qui frappe les villes anglaises à partir de
septembre 1940, les 18 000 tonnes de bombes déversées font 43 000 morts. À partir
de 1942, la Royal Air Force16 intensifie ses attaques contre les villes allemandes : les
villes de la Ruhr17 et Lübeck18 sont bombardées en mars 1942 ; en juillet 1943, 2 500
appareils participent au bombardement de Hambourg qui fait 40000 morts et 800000
sans-abri. En février 1945, l'US Air Force19 et la RAF, bombardent conjointement Dresde
(70 000 morts) les 13-14 février 1945. Contre le Japon, en mars 1945, 300
superforteresses B29 déversent des bombes incendiaires sur Tokyo, provoquant la mort
de 100 000 personnes.
Les techniques de bombardement stratégique -Vocabulaire p.66 évoluent : le
bombardement commence par le lancer de mines qui détruisent les plus grosses structures
et provoquent des ondes de pression, celles-ci démultiplient l'effet des bombes
incendiaires provoquant de véritables ouragans de feu qui atteignent des vitesses
élevées et propagent l’incendie. Enfin les bombes à retardement ciblent les équipes de
secours. Le recours à l'arme atomique contre le Japon (Bombardements atomiques
d’Hiroshima, puis de Nagasaki les 6 et 9 août 1945) constitue le point ultime de cette
mutation des moyens de feu destinés à l'anéantissement des villes et de leurs habitants.
Cf. siège de Leningrad.
En juillet 1944, lorsque la production d'armement allemand atteint son maximum, le Reich emploie 5,7
millions de travailleurs étrangers, 1,9 million de prisonniers de guerre et 400000 détenus des camps, ce
qui représente un quart des actifs du pays.
13 Alors que l'occupant quadrille les villes et les villages et investit les bâtiments administratifs et les lieux
symboliques du pouvoir, les particuliers doivent loger soldats et officiers ennemis et sont soumis à des
réquisitions : la barrière de l'intimité est ainsi constamment violée.
14 Le village tchèque de Lidice est anéanti, en juin 1942, après l'assassinat de Heydrich ; la population
d'Oradour est massacrée et le village incendié (juin 1944) après des attentats contre la division Das Reich
15 Le décret « Nacht und Nebel » signé par le Maréchal Keitel prévoit la déportation pour tous les
opposants ou ennemis du Reich.
16 R.A.F. : aviation britannique.
17 Région industrielle stratégique.
18 Aucun objectif militaire ou stratégique.
19 Cf. bombardiers B17 et B24.
Michelangeli, 2016-2017
6
11
12
1STMG, Histoire
B. L ES GÉNOCIDES PERPÉTR ÉS DURANT LA
P REMIÈRE ET LA S ECONDE G UERRE
Diapo 23
Notion-clé : génocide
MONDIALE
1. Le génocide arménien, pendant la Première
Guerre mondiale
Diapo 24
Vidéo INA : le
génocide arménien +
question
C’est pendant le premier conflit mondial que se déroule un des premiers génocides du
XXème siècle, le génocide -Notion-clé p.64 des Arméniens. Ceux-ci constituent, à
proximité de l’Empire russe, une minorité chrétienne qui de surcroît aspire à l’autonomie.
Le mouvement nationaliste « Jeune-turc » arrivé au pouvoir en 1913 les perçoit comme
un obstacle à sa volonté d’édifier un État-nation sur une base ethnique et religieuse.
Pendant la Grande guerre, en 1915, des milliers d'Arméniens sont éloignés de la
frontière russe. Leur déportation à marche forcée vers les régions désertiques du sud
vise à les éliminer : sur les 2,3 millions d’Arméniens vivant dans l’Empire ottoman, plus
d’un million trouvent la mort -doc.3 p.63. Texte. Le massacre des Arméniens.
2. Le génocide des juifs d’Europe, au cœur de la
Seconde Guerre mondiale
Le génocide des Juifs d’Europe20 constitue le point culminant de la barbarie au cours de
la Seconde Guerre mondiale.
Diapo 25
Vidéo : Extrait DNAN
+ Apocalypse, « Le
ghetto de Varsovie »
Diapo 26
Vidéo : « La Shoah par
balles »
Diapo 27-28
Vidéo : « Le génocide
des Juifs d’Europe » +
carte : « Les camps de
la mort »
Tandis que s’amorce en France un processus de persécution dès 194021, le sort des Juifs
s'aggrave avec les conquêtes nazies au centre et à l’Est de l’Europe22, chaque acquisition
territoriale s'accompagnant de mesures de confinement ou d'extermination.
- Confinement, dans les « ghettos » au début de 1940 : des Conseils juifs sont
contraints de se former, de recenser les populations concernées, qui sont
parquées dans les anciens ghettos des villes polonaises et lituaniennes. Chaque
ghetto forme un monde clos que les habitants ne sont autorisés à quitter que pour
aller travailler. Ce travail forcé et les mauvais traitements, ainsi que la
promiscuité et la malnutrition, aboutissent à une première forme d'extermination
qui décime rapidement les grands ghettos de Lodz (200.000 personnes) et de
Varsovie (435.000), avant qu’il ne soit décidé de les anéantir.
- Extermination, quand l’invasion de l'Union soviétique à partir de l’été 1941
amène Hitler à envisager des solutions plus radicales. Les massacres sont
inaugurés en Union soviétique23. Dans la seule ville de Kiev, près de 34000 juifs
sont abattus en deux jours24.
À la fin juillet 1941, sur l'ordre de Goering, Heydrich dresse un plan détaillé
d'extermination qui est exposé et approuvé lors d'une réunion interministérielle tenue en
janvier 1942 dans le faubourg berlinois de la Wannsee25. Appelée « solution finale »,
l'extermination des Juifs est décidée à la fin de 1941 et prend effet dans les premiers
mois de 1942. Au printemps 1942 la déportation s’accélère : les Juifs, mais aussi de
L’extermination frappera aussi les Tsiganes, les Slaves, les francs-maçons, l’opposition politique de
gauche et tous les démocrates et les résistants, en général.
21 Cf. Statut des Juifs adopté par le gouvernement de Vichy le 3 octobre 1940. Par la suite, sous
l'impulsion de Xavier Vallat, commissaire aux questions juives dans le gouvernement de Vichy, est constitué
un fichier des Juifs français, qui facilitera grandement la tâche des autorités allemandes. Enfin, Allemands
et Vichyssois tiennent le même discours : « Les Juifs responsables de la guerre », qui trouve son illustration
la plus spectaculaire dans le procès de Riom, où est jugé Léon Blum.
22 Par exemple, la victoire nazie sur la Pologne met 2 à 3 millions de Juifs sous la tutelle du Reich.
23 C’est la « shoah par balles ».
24 À Babi Yar (ou « Ravin de la bonne femme ») près de Kiev (Ukraine), ce sont au total près de 100 000
personnes (prisonniers de guerre soviétiques, communistes, juifs, tziganes et otages civils) qui furent
assassinées par les nazis et des collaborateurs locaux. Sur la mémoire de ce massacre, Cf. la notice
Wikipédia de la Symphonie n°13 de Chostakovitch, que l’on peut écouter ici.
25 Le 20 janvier 1942, quinze hauts responsables du Troisième Reich sont réunis sur l'organisation de
l'extermination des Juifs d'Europe. Cette réunion a été mise en œuvre, sur instruction d’Adolf Hitler, par
Hermann Göring, Heinrich Himmler, Reinhard Heydrich et Adolf Eichmann.
Michelangeli, 2016-2017
7
20
1STMG, Histoire
nombreux « inférieurs de race » (en particulier les Tsiganes) et prisonniers de guerre
sont acheminés vers des camps situés pour la plupart au Centre et à l'Est du nouvel
« empire » allemand. Aux camps de concentration construits avant la guerre et destinés
à l'internement des opposants, s’ajoutent, à partir de 1942, les camps d’extermination,
véritables usines de mort : Belzec, Chelmno, Maïdenek, Sobibor ou Treblinka. Le plus
tristement célèbre demeure Auschwitz-Birkenau, en Silésie.
Utilisant le Cyclone B26, Auschwitz acquiert une effroyable efficacité dans le meurtre à
la chaîne27. Pour assurer le transfert des populations destinées au génocide, d'immenses
rafles ont lieu en Europe, souvent avec des complicités locales28. Au cours de l'année
1943, tous les Juifs des territoires de l'Est sont enlevés des ghettos et transférés dans les
camps. Aussi le bilan final est-il terrible : la politique nazie d’extermination frappe 30%
des 600.000 Tsiganes, 60% des 8,3 millions de Juifs vivant en Europe avant la guerre
(c’est la Shoah –vocabulaire p.68). Des proportions qui s'élèvent à 85% en Pologne,
82% en Tchécoslovaquie, presque 90% dans les pays baltes. Le secret dont sont
entourées les mesures prises, la minutie morbide de l'encadrement concentrationnaire,
l'incrédulité de nombreux Juifs, persuadés jusqu'au bout d'être les victimes d'un simple
internement, expliquent l'étendue du génocide.
L'effroyable logique du système concentrationnaire nazi, qui est aussi le produit de la
guerre totale, dépersonnalise les détenus par les traitements avilissants, et aboutit à la
mort d'environ 10 millions de personnes, dont 5 à 6 millions de Juifs.
Diapo 29
Vidéo : « Le procès de
Nuremberg »
À la fin de la guerre, soldats américains et soviétiques découvrent avec horreur
d'immenses charniers dans les camps qu'ils libèrent. Ce traumatisme29 va conduire les
pays vainqueurs à définir une nouvelle notion de droit international, celle de « crime
contre l'humanité ». C'est sur ce chef d'accusation et sur celui de « crime de guerre » que
les responsables du régime nazi sont jugés en 1945-1946 à Nuremberg.
II.
Diapo 30-31
Titre II + Sommaire
Diapo 32
Squadristi + Texte E.
Morante + Marche sur
Rome
Diapo 33-34
De l’assassinat
politique aux lois
fascistissimes +
Vocabulaire
A. C OMMENT L ’I TALIE DEVIENT FASCISTE
En 1922, dans une Italie rongée par les difficultés économiques et sociales de l’aprèsguerre, Mussolini -Biographie p.74 prend le pouvoir à la suite de la « Marche sur Rome »
(28 octobre) et impose progressivement un régime totalitaire fasciste en Italie (lois
« fascistissimes », 1925-1926 -doc.3 p.75).
Ce régime vise à installer le pouvoir d'un parti unique et à créer un « Homme nouveau »,
tout en mobilisant l'adhésion de l'ensemble de la société par l'utilisation massive de la
propagande, de l'embrigadement des masses -doc.5 p.75.et de la terreur politique.
B. C OMMENT LE FASCISME P RÉTEND « FORGER
UN HOMME NOUVEAU »
Diapo 35
Questions
Diapo 36
L’encadrement de la
jeunesse
Diapo 37
Le culte du chef et de
la guerre
La priorité est accordée à l'encadrement de la jeunesse dans des organisations
spécifiques, sous le contrôle de l'Opera Nazionale Balilla. Les jeunes font l'objet d'une
préparation sportive et militaire, mais aussi d'un endoctrinement. L’ensemble de la
population est soumis à une intense propagande véhiculant les valeurs d'obéissance, le
culte du chef -doc.4 p.75 et de la guerre.
Fin 1941, dans le camp de Chelmno, les victimes, entassées dans des camions, sont asphyxiées par les
gaz d'échappement introduits dans l'habitacle. Mais cette méthode est trop lente et peu rentable aux
yeux des SS. Sollicités, les chimistes allemands vont mettre au point un nouveau gaz, le Cyclone B.
27 À son maximum de rendement, il accueille une population de 100 000 détenus, et 12 000 victimes y
périssent quotidiennement.
28 En France, les Juifs sont entassés dans des camps d'internement : au vélodrome d'hiver, après la grande
rafle de juillet 1942 à Paris, à Beaune-la-Rolande, à Pithiviers... Cf. la rafle du Vel' d'Hiv' (16 juillet
1942).
29 Il s’agit indiscutablement d’un traumatisme, même si les Alliés avaient depuis 1942 clairement
connaissance des faits. Cf. « Les Alliés savaient-ils ? », Le Monde, 18 juillet 2005.
Michelangeli, 2016-2017
8
26
1STMG, Histoire
VIVRE DANS L’ITALIE MUSSOLINIENNE
C. C OMMENT LES I TALIENS VIVENT SOUS LE
RÉGIME FASCISTE
Diapo 38
Politique nataliste,
dopolavoro, E. Morante
La vie quotidienne des Italiens est profondément transformée par le régime fasciste.
Tous les aspects de la vie individuelle sont pris en charge par l'État totalitaire : le travail
(interdiction des syndicats, remplacés par des organisations corporatistes), les loisirs doc.8 p.77. Sport et fascisme + doc.9 p.77. « Le cinéma est l’arme la plus forte », ou
encore la natalité -doc.7 p.76. La famille fasciste idéale.
Le Parti exerce un contrôle sur les organisations et les associations, auxquelles les Italiens
doivent adhérer. Si une partie de la population soutient le régime -doc.6 p.76. Les
réalisations du fascisme, certains Italiens sont soumis à la répression comme les opposants
politiques ou à l'exclusion de la société comme les Juifs, en particulier après le
rapprochement avec l'Allemagne nazie.
Révisions p.79 : L’essentiel + Schéma de synthèse
1STMG, Histoire
Michelangeli, 2016-2017
9
Téléchargement