Voyage dans l`ère numérique

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1 2016 Le magazine destiné aux clients d’Ascenseurs Schindler SA
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Voyage dans
l’ère numérique
Industrie 4.0 – Evolution ou rupture
Michael Nilles: «Utiliser la numérisation à bon escient»
BIM – La construction avant l’heure
Fabrication numérique – Un pas de géant pour l’architecture
Sommaire
4
Industrie 4.0 – Evolution,
révolution ou rupture?
8
La révolution numérique au sein du service clients
12
Michael Nilles: «La numérisation favorise
les échanges humains»
16
La boîte à outils numérique Schindler,
un compagnon de route plus léger et efficace
18
BIM – La construction avant l’heure:
exemple de l’hôpital Limmattal
22
L’industrie du bâtiment suisse
bute encore sur la numérisation
26
Fabrication numérique – Un pas de géant
pour l’architecture
30
Russell Loveridge: «La planification et la construction
connaîtront une profonde évolution»
31
Des ascenseurs Schindler hautes performances
pour l’Aiguille du Midi, dans le massif du Mont-Blanc
34
Roche Bâtiment 1 – L’un des immeubles les
plus performants d’Europe sur le plan énergétique
38
next news: Projets et produits spéciaux
de l’univers Schindler
Mentions légales
Editeur Ascenseurs Schindler SA, Marketing & Communication, CH-6030 Ebikon Rédaction Beat Baumgartner Adresse de la rédaction next floor,
Zugerstrasse 13, CH-6030 Ebikon/Lucerne, [email protected] Gestion des adresses [email protected] Litho click it AG Mise en page aformat.ch Impression Multicolor Print AG Tirage 32 000 ex. Edition next floor paraît deux fois par an en allemand, en français et en italien Photo de couverture Dans le cadre du pôle de recherche national Fabrication numérique, des chercheurs de l’EPF de Zurich ont développé un robot
révolutionnaire. Capable d’effectuer des travaux de maçonnerie et de soudure, il ouvre la voie à de nouvelles formes architecturales. Photo Nique Nager,
Lucerne. Copyright Ascenseurs Schindler SA, reproduction sur autorisation et avec indication de la source www.schindler.ch
Editorial
Numérisation
Chères lectrices, chers lecteurs,
Banque en ligne, caisses automatiques au supermarché ou réservation des vacances, le numérique est de plus en plus présent dans notre quotidien. Aucun secteur n’est épargné par le
­traitement électronique et les usages modernes des données et des informations. L’impression
3D, l’automatisation et les robots intelligents ouvrent la voie à des changements quasi révolutionnaires dans certaines branches de l’industrie.
Schindler a misé très tôt sur le numérique, par exemple avec des systèmes automatiques
d’accès aux ascenseurs. Ces dernières années sont apparus divers outils et applications, qui
­simplifient la vie à nos clients ainsi qu’à nous-mêmes. Le Schindler Dashboard procure par
exemple à nos clients une vue d’ensemble de l’état de leurs ascenseurs. Du bout du doigt, ils
peuvent consulter à tout moment des données et des informations détaillées, mais aussi vérifier
s’il y a eu des perturbations techniques et combien de temps il a fallu aux techniciens de service
pour les résoudre.
Le navigateur de planification Schindler offre aux architectes et aux ingénieurs un système
de dessin 3D informatisé permettant d’intégrer parfaitement les ascenseurs aux bâtiments. Des
applications de terrain comme la boîte à outils numérique assistent nos techniciens de service
lors de leurs interventions, de la planification d’itinéraire à la commande électronique de pièces
de rechange. Les données transmises au système de gestion de Schindler par les ascenseurs sont
analysées dans le but d’optimiser la télésurveillance et la maintenance prédictive.
Découvrez, dans les pages qui suivent, comment l’univers de l’industrie 4.0 devient de plus en
plus la norme. Même si nous y avons d’ores et déjà pris pied avec diverses applications et outils,
nous sommes loin d’avoir achevé notre transition vers le numérique. Le processus se poursuit
avec l’objectif d’améliorer toujours plus la qualité et l’efficacité de nos prestations, ainsi que la
fiabilité de nos ascenseurs et escaliers. Nous invitons nos clients à profiter des nouveaux services
numériques et à prendre avec nous l’ascenseur vers l’avenir.
Je vous souhaite une agréable lecture,
Rainer Roten
CEO Schindler Suisse
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3
Industrie 4.0
Industrie 4.0 – Evolution,
révolution ou rupture?
La quatrième révolution industrielle chamboule complètement l’industrie, l’économie et le monde
du travail. La Suisse, l’un des pionniers en matière de développement, y est parfaitement préparée.
Telle est la conclusion des consultants en stratégie de Roland Berger dans leur étude «Industry 4.0 –
The role of Switzerland within an European manufacturing revolution».
4
Texte Pirmin Schilliger photos Schindler Group | Roland Berger | Fotolia
L
es premières voitures autonomes sillonnent les routes en
­Californie, mais aussi de manière ponctuelle à Zurich, dans le
cadre d’essais. En Suisse, la Poste a récemment lancé la boîte aux
lettres numérique, la «Boîte à lait 4.0». Des réfrigérateurs intelligents
commandés par téléphone mobile réapprovisionnent automatiquement le lait et le beurre. De même, des chauffages sensibles disponibles dans le commerce réagissent aux prévisions météo, tandis
que des camions guidés par GPS coordonnent et optimisent leurs
contrats de transport via Internet. Mobilité intelligente, bâtiments
intelligents, logistique intelligente ou réseaux intelligents, le progrès
est partout. Et ce n’est qu’un début, si on en croit les auteurs de
l’étude «Industry 4.0 – The role of Switzerland within an European
manufacturing revolution». «Cela représente à peine un dixième
de ce qui nous attend ces quinze prochaines années», affirme
Oliver Grassmann, coauteur de l’étude chez Roland Berger.
La pierre angulaire de cette nouvelle évolution: l’industrie 4.0. «Tout
gravite autour de la mise en réseau et de l’automatisation croissantes de l’ensemble de la chaîne de création de valeur industrielle
via la numérisation», déclare Oliver Grassmann. Ce quatrième volet
de la révolution industrielle, après la machine à vapeur, le travail
à la chaîne et l’ordinateur, provoquera des changements colossaux.
Que ce soit une évolution, une révolution ou une rupture, un terme
à la mode, l’industrie 4.0 enclenche un processus de transformation
complet synonyme d’une totale redistribution des cartes dans
de nombreux pans de l’économie.
Systèmes et marchés virtuels-physiques
L’industrie 4.0 est essentiellement liée à l’automatisation, un outil
connu de longue date basé sur l’informatique et l’électronique et
commandé par ordinateur. Là où le nouveau monde 4.0 innove,
c’est qu’il procède également à l’intégration directe de choses et
d’objets dans le réseau d’information mondial, en plus des données
brutes. Les mondes des connaissances et du commerce sont
­imbriqués. Tout élément doté d’électronique intégrée qui maîtrise
les protocoles Internet peut être intégré dans le monde virtuel:
montres-bracelets, thermostats, éclairage public, machines, voire
des usines entières. La quatrième révolution industrielle se fonde
sur l’idée d’une numérisation sans limites dans laquelle, en fin de
compte, toutes les activités et unités de production de l’économie
sont reliées mutuellement et font l’objet d’un échange d’informations permanent. «Les mondes physique et virtuel fusionnent»,
­souligne Oliver Grassmann. Le rôle des programmes informatiques,
qui constituent d’ores et déjà le cerveau et le cœur de nombreux
systèmes de production, va encore aller crescendo à l’avenir.
Les ordinateurs vont en effet commander un nombre croissant
de machines et de robots intelligents qui iront encore plus loin dans
l’automatisation des processus de transport et de stockage. Les algorithmes et applications vont encore mieux soutenir le personnel pour
le marketing, les ventes et le suivi des clients. L’industrie 4.0 permet
non seulement une production plus efficace, mais aussi plus flexible
et plus facile à diriger, adaptable en permanence aux nouveaux
b
­ esoins qui émergent tout au long de la chaîne de création de valeur.
Robots et nouvelles matières premières
Les ordinateurs de la génération 4.0 reconnaissent la voix et les
images. Les nouveaux robots disposent de force musculaire et de
capacités intellectuelles. Ce n’est nullement une vision d’avenir, mais
bien la réalité. Développé par ABB, Yumi réfléchit, communique
avec ses collègues humains au sein de l’équipe et travaille avec eux
main dans la main. En outre, les robots 4.0 élargissent considérablement leur rayon d’action. Au-delà de la production, ils assurent des
fonctions dans la logistique, l’administration et, pourquoi pas, la
­direction. Ils permettent une exploitation 24 heures sur 24, sans
­nécessité de main-d’œuvre humaine pour le travail de nuit. «L’avenir
dira si l’industrie 4.0 est effectivement une révolution. En tout état
de cause, le rythme incroyable de ce processus de transformation
est bel et bien révolutionnaire», affirme Oliver Grassmann. Sous
­l’effet de la numérisation galopante, les données électroniques
doublent en effet de volume
tous les deux ans, voire
«Tout gravite autour
chaque année. L’industrie
de la mise en réseau
4.0 se nourrit de nouvelles
matières premières telles que
et de l’automatisation
le flux de données croissant.
croissantes de l’ensemble
La masse de données permet
de la chaîne de création
l’identification de modèles
de conduite, la déduction
de valeur industrielle
des besoins et la création
via la numérisation.»
de nouveaux produits et
­services correspondants, ce
qui peut s’étendre jusqu’à
la conception de nouveaux
modèles commerciaux.
De même, l’industrie 4.0
­dynamise la recherche et le développement. Les différentes étapes
sont simulées au moyen de la conception 3D, jusqu’à obtention
d’un résultat virtuel considéré comme une solution éprouvée. De ce
fait, les prototypes, séries de pilotes et d’essais, calibrages et autres
ajustements autrefois nécessaires sont désormais superflus. Quand
une innovation est mise en œuvre dans le monde de production réel,
les frontières entre le laboratoire et le poste de travail s’estompent.
Quand l’essentiel se limite au transfert de données, la production
physique peut aussi bien se dérouler de manière décentralisée et
­localisée dans des îlots de production mobiles, en séries très limitées
et sans délai prolongé de changement d’outils. Dans ce cadre, c
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5
Industrie 4.0
l’imprimante 3D devient le sous-traitant majeur. La liberté et la
flexibilité accrues dans le processus de production permettent également de fabriquer des produits sur mesure pour des coûts marginaux relativement faibles. En outre, la distribution de pièces détachées et de produits de consommation simples s’en trouve facilitée.
L’industrie 4.0 est un thème récurrent dans les médias, congrès et
symposiums depuis longtemps. Sur les estrades, les experts se demandent si ce processus est une bénédiction ou un fléau. Tous sont
cependant d’accord sur un point: à défaut d’exploitation des possibilités ainsi offertes, les entreprises sont vouées à la perte de compétitivité, au risque d’être exclues du marché. Par conséquent, même
les acteurs établis devenus incontournables dans le monde analogique devront impérativement revoir leurs modèles commerciaux et
éventuellement repartir d’une feuille blanche. Ils rencontreront de
nouveaux concurrents et seront confrontés à des modèles commerciaux radicalement nouveaux. Des alliances seront forgées, de nouvelles formes de collaboration verront le jour entre les acteurs multinationaux et les PME orientées sur les niches. On assistera à une
redistribution des rôles le long des chaînes de création de valeur.
c
La Suisse en pole position
Quelles sont les perspectives spécifiques de l’industrie 4.0 pour la
Suisse? «D’après notre étude, la Suisse occupe une excellente position
de départ», déclare Oliver Grassmann. Elle fait partie des principaux
moteurs de l’évolution, avec l’Allemagne et l’Irlande. Cet avantage
repose sur une large base industrielle dotée d’un taux de création de
valeur industrielle proche de 20%, un chiffre élevé à l’échelle inter­
nationale. Sans compter le taux d’automatisation déjà élevé de nombreuses entreprises. Les auteurs de l’étude soulignent par ailleurs les
conditions commerciales progressistes, l’équilibre entre entreprises
traditionnelles et avant-gardistes, PME et acteurs mondiaux. A cela
s’ajoutent les infrastructures numériques de pointe et la main-d’œuvre
qualifiée, dont le pays ne manque pas. L’avenir de l’industrie 4.0
passe impérativement par la connaissance. C’est pourquoi la Suisse
dispose déjà de centres de compétences de premier ordre dans le
­domaine de l’ingénierie, de la robotique, de l’automatisation, des
sciences informatiques, de la pharmacie, de la technologie des capteurs, de la biotechnologie, de la nanotechnologie, de l’optique, etc.
«Force est de constater que les entreprises suisses donnent le ton
dans l’industrie 4.0, au même titre que les entreprises européennes»,
souligne Oliver Grassmann. La quatrième révolution industrielle a
6
donc commencé, notamment chez ABB avec le robot Yumi. Ou encore chez le fabricant allemand Kuka, qui dote également le monde
du travail de robots évolutifs. L’industrie 4.0 est également perceptible chez BMW à Ratisbonne où des robots, là encore, contribuent
à la production de neuf modèles en cadence via une chaîne de montage principale. Siemens établit de nouvelles références avec la
«Digital Factory», Bosch fait de même avec son IoT Cloud maison.
Aux yeux des consultants de Roland Berger, Schindler fait également
partie des pionniers de l’industrie 4.0, grâce à la boîte à outils numérique (cf. page 16). Par le biais de cette mesure parmi d’autres en
­faveur de la numérisation, Schindler a d’ores et déjà accompli ce qui
pourrait bientôt devenir la norme en termes de services dans le
monde de l’industrie 4.0: une maintenance prédictive qui contrôle
en permanence l’état des installations, d’où la réduction massive
du risque d’interruptions imprévues. Les ascenseurs et escaliers
­mécaniques installés font désormais partie intégrante de l’«Internet
des objets» et restent intégrés dans la vie quotidienne de l’entreprise pendant leur cycle de vie complet. n
Par conséquent, même les acteurs
établis devenus incontournables dans
le monde analogique devront
impérativement revoir leurs modèles
commerciaux et éventuellement
repartir d’une feuille blanche.
Peter Schneidewind
Senior Partner au Competence Center EPHT à Zurich, responsable
de la construction d’installations. En tant qu’expert dans le
domaine de l’industrie, dont il possède une riche expérience pratique,
et en matière de conseil, il dispose de connaissances approfondies
dans la conception et la mise en œuvre de programmes «smart
efficiency», dans la distribution et dans l’intégration post-fusion.
«Nous connaissons
une accélération fulgurante»
Entretien avec Peter Schneidewind, consultant chez Roland Berger à Zurich.
L’industrie 4.0 est sur toutes les lèvres,
mais qu’en est-il concrètement: le processus
est-il déjà en cours ou n’est-ce qu’un début?
Peter Schneidewind: L’industrie 4.0 tourne
déjà à plein régime dans les branches telles
que l’industrie automobile ou mécanique.
En revanche, elle en est encore à ses balbutiements dans d’autres domaines.
Où par exemple?
Notamment dans le secteur principal de la
construction. Les chantiers actuels sont encore
dominés par le travail manuel appuyé par des
machines. L’industrie 4.0 est plus répandue
chez les architectes et les ingénieurs, c’est-àdire dans la planification, ainsi qu’auprès des
fournisseurs du bâtiment, qui optimisent les
chaînes de livraison via la mise en réseau numérique. Dans l’ensemble, le meilleur reste à venir
dans le secteur du bâtiment.
A l’évidence, l’industrie 4.0 va provoquer une
accélération et un raccourcissement conséquents du processus de planification. Dans la
sous-traitance, elle se traduit par une transparence inconcevable à ce jour concernant la disponibilité des matériaux, ainsi qu’une coordination très précise.
Que se passera-t-il à l’avenir
sur le chantier proprement dit?
Le plus grand potentiel de l’industrie 4.0
­réside actuellement dans le génie civil, où la
commande de machines peut être automatisée. L’excavatrice autonome ­deviendra probablement réalité avant la ­voiture autonome.
Nous tablons sur des changements encore
plus profonds dans le ­bâtiment à moyen et à
long terme. Dans 20 à 30 ans, des bâtiments
complets pourraient être érigés à l’aide de
composants imprimés en 3D, qu’il s’agisse des
éléments portants ou de la technique du bâtiment. Cela ouvre des possibilités insoupçonnées sur le plan de l’aménagement et de la
technique. Et les robots joueront un rôle croissant dans l’exécution des travaux.
D’après le «Industry 4.0 Readyness Index»,
la Suisse se trouve dans une situation
très favorable. Le pays est-il prêt à saisir
cette chance?
La Suisse est en effet en bonne voie concernant l’industrie 4.0. Le taux d’automatisation
de nombreuses entreprises est déjà élevé, le
pays possède du personnel qualifié et les capitaux d’investissement requis ne manquent
pas. Si toutes les possibilités sont exploitées,
nous prévoyons une augmentation de valeur
supplémentaire potentielle de 15 milliards de
francs, toutes industries confondues.
Pour y parvenir, nous ­devons toutefois faire
preuve de la même audace que les entreprises
américaines vis-à-vis de l’industrie 4.0, c’est-àdire sans crispation ni crainte de faire des erreurs. Les Etats-Unis constituent la référence
absolue dans l’industrie 4.0 en matière de dynamique et d’environnement innovant. Nous
pouvons et devons en tirer des enseignements, même si la Suisse compte déjà des entreprises pionnières dans l’industrie 4.0, telles
que ABB ou Schindler.
L’avènement des robots et des algorithmes
va-t-il se traduire par des pertes d’emploi,
comme le redoutent les détracteurs de
­l’industrie 4.0?
Si c’était le cas, ces emplois auraient déjà disparu dès l’introduction du métier à tisser mécanique ou de la machine à vapeur. L’industrie
4.0 crée un nouveau potentiel de création de
valeur qui, en définitive, mène à une prospérité accrue. Cela étant, l’industrie 4.0 déclenche inévitablement un changement structurel qui doit être aménagé et encadré. Les
postes de travail de production peu qualifiés
sont automatisés en grande p
­ artie. Ils sont
remplacés par des postes hautement qualifiés
dans la commande et la programmation de la
nouvelle production automatisée, ainsi que
par de nouveaux emplois dans les nouveaux
modèles commerciaux. En outre, les pays tels
que la Suisse peuvent créer de l’emploi via l’exportation technologique accrue.
Le défi majeur consiste à faire en sorte que
la reconversion des collaborateurs existants et
la formation des futurs collaborateurs se déroulent de telle manière que personne ne reste
sur le carreau. Je suis optimiste et convaincu
que moyennant une orientation appropriée
de la formation, nous serons en mesure de résoudre la question de la future répartition du
travail dans l’industrie 4.0. n
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Révolution numérique
Aujourd’hui, les clients attendent
un service de haute volée dans
tous les segments, et en un temps record.
Les nouvelles applis jouent
un rôle central en la matière.
8
A l’heure où les applications prennent le pas sur les hotlines, où la commande à distance
se substitue à la visite du technicien de service et où l’aide de proximité remplace le
support d’entreprise, le service clients connaît un profond bouleversement. La numérisation,
l’automatisation et les nouveaux modèles commerciaux facilitent la vie des clients.
La révolution numérique
au sein du service clients
Texte Vera Hermes photos Gettyimages | Fotolia | OPEL
E
n fait, l’activité de Mila AG réside dans la bonne vieille aide de
proximité. Rebaptisée service collaboratif ou crowdservicing,
elle porte bien son nom: cette variante du service clients pourrait
devenir, pour le service clients traditionnel, l’équivalent de Uber
pour les taxis ou de AirBnB pour l’hôtellerie, à savoir un modèle
commercial complètement inédit basé sur une plate-forme.
Créée en 2013 puis reprise majoritairement par Swisscom fin 2015,
cette jeune pousse fonctionne par exemple comme suit: le client d’un
fournisseur de télécommunication signe un contrat de téléphonie
mobile, ce qui lui donne droit à un nouveau smartphone. Un autre
passe à l’accès Internet haut débit et
­reçoit un routeur spécial à cette fin.
Un troisième achète un boîtier de téléComment ça marche?
vision numérique, ainsi qu’un nouveau
Rares sont ceux qui
téléviseur. A peine les produits convoités
appellent la hotline
sont-ils livrés que les problèmes compour répondre à
mencent: comment ça marche? Rares
cette question, car ils
sont ceux qui appellent la hotline pour
savent à quel point
répondre à cette question, car ils savent
cela peut être long,
à quel point cela peut être long, pépénible
et stressant.
nible et stressant. Aussi de nombreuses
personnes consultent-elles des amis ou
des proches qui maîtrisent leur sujet.
Recherche d’«amis» par application interposée
Mila tire profit de ce comportement. Par le biais du marché en ligne
ou de l’application, les clients finaux peuvent trouver, enregistrer
et évaluer des «amis» dans leur région. Ce sont des gens tout à fait
normaux qui leur viennent en aide. D’après Mila, 80% des clients
obtiennent satisfaction dès la première heure. L’ami et le client négocient individuellement le prix du service, tandis que Mila perçoit
une commission. Vu le nombre de personnes désireuses de partager
leurs connaissances, Mila n’éprouve aucune difficulté à générer des
amis. Les clients utilisent volontiers ce service en raison de sa rapidité et de sa flexibilité. En outre, ils font confiance aux amis, car ils
vivent généralement à proximité et peuvent aussi se présenter occasionnellement le soir ou le week-end. Sinon, il suffit de se rencontrer
avec l’appareil au café du coin.
Dans le crowdservicing, les donneurs d’ordre exercent exclusivement la fonction de médiateur. Leur centre d’appels renvoie les
clients finaux à la plate-forme intégrée techniquement dans les processus de service clients. Les donneurs d’ordre ne doivent pas garder le personnel sous la main, ni le payer ou le former.
Un service de premier plan en un temps record
Ce type de modèles commerciaux profite au client, et c’est la
­priorité absolue aujourd’hui. Les clients exigent un service de premier plan en un temps record. Les superstars du numérique telles
qu’ Amazon ou Apple font référence en la matière. Leur service est
tout simplement révolutionnaire en termes de simplicité, de possibilités d’application et d’orientation clients. Plus personne ne comprend pourquoi une ouverture de compte dure huit jours, une
­assurance a besoin de plusieurs semaines pour traiter un incident ou
une marchandise n’est pas dispoAussi de nombreuses
nible en l’espace de quelques jours.
personnes ­consultent- A propos d’ouverture de compte,
elles des amis ou des
la branche des services financiers
proches qui maîtrisent devra redoubler d’efforts à l’avenir
dans le service clients. Les Fintech,
leur sujet.
jeunes pousses spécialisées dans la
technologie financière, déferlent sur
le marché avec des services rapides et gratuits. Chez Number 26,
jeune pousse créée récemment à grand renfort de capitaux à
risques, l’ouverture d’un compte courant gratuit via un smartphone
ne dure que huit minutes.
De nombreux clients considèrent déjà le libre-service comme une
évidence, notamment au moyen des applications. Ils ne s’adressent
au service clients que s’ils ne trouvent aucune solution à leur problème sur le Web. De plus en plus souvent, le client ne doit même c
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9
Révolution numérique
A l’avenir, le service sera omniprésent dans la vie
quotidienne. Il sera fortement guidé par les données et
constituera un maillon essentiel du modèle commercial
des entreprises dans presque toutes les branches.
10
Dr Heike Simmet, professeur de gestion
à l’Ecole supérieure de Bremerhaven,
estime que le constructeur automobile
Opel est un modèle en matière de service
clients numérisé.
plus agir. La maintenance se déroule sans son intervention, grâce
à l’Internet des objets. De cette manière, les produits sont mis à jour
avant toute défaillance. A titre d’exemple, pendant que VW rappelle
des véhicules diesel aux ateliers, Tesla met régulièrement en œuvre
de nouvelles fonctions via la téléphonie mobile; après une mise à
jour logicielle, le véhicule peut consommer 10% d’électricité en
moins pour une puissance 10% plus élevée. La maintenance à distance (remote maintenance) et la commande à distance (remote
control) sont déjà monnaie courante dans l’industrie moderne, où
elles permettent d’éviter toute interruption de la production. Avec
sa plate-forme logicielle développée conjointement avec Apple
(cf. pages 12 et 16), Schindler illustre à quel point cette approche
est fructueuse.
c
Opel, un modèle à suivre
Pour Heike Simmet, professeur de gestion à l’Ecole supérieure de
Bremerhaven, Opel OnStar est un service innovant exemplaire: les
conducteurs bénéficient notamment d’un puissant point d’accès
wifi, d’une aide automatique en cas de panne et d’urgence par
simple pression sur un bouton, ainsi que de l’entrée de la destination. Par l’intermédiaire de leur smartphone, ils peuvent consulter
des informations sur le véhicule telles que la pression des pneumatiques et la durée de vie de l’huile. De même, un service d’urgence
établi en collaboration avec la police est disponible en cas de vol.
En outre, le système envoie un compte rendu mensuel avec les principales données du véhicule.
«La solution d’Opel est remarquable. Elle illustre à merveille les services fournis via l’Internet des objets», déclare Heike Simmet. Même
dans l’explication du système sur le Web, Opel est pleinement en
phase avec son temps, puisque la marque opte pour l’image animée: toutes les fonctions sont expliquées de manière simple et com-
préhensible via des films concis. Le constructeur automobile réunit
ainsi autour d’OnStar les facteurs de succès essentiels du service par
Internet des objets, smartphone et image animée au sein d’un service intelligent et utile.
Opel a automatisé de nombreux éléments. Le client n’entre immédiatement en contact avec un interlocuteur en chair et en os qu’en
présence d’une question liée à la propriété ou la vie, par exemple en
cas d’accident. «Les personnes qui fournissent de tels services haut
de gamme auront un coût», affirme Heike Simmet. Elle estime que
les agents de centres d’appel seront remplacés à 99% par des machines, mais pas les conseillers qualifiés, compte tenu de l’augmentation de la demande de services individuels personnalisés.
Une chose est sûre: à l’avenir, le service sera omniprésent dans la vie
quotidienne. Il sera fortement dépendant des données et formera
un composant indispensable du modèle commercial des entreprises
dans presque toutes les branches. n
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11
Révolution numérique
Le Groupe Schindler en bonne voie vers le nouvel avenir numérique. Ces dernières années, une
équipe interdisciplinaire a encouragé des innovations qui se sont avérées révolutionnaires bien
au-delà de l’industrie des ascenseurs. Michael Nilles, Chief Digital Officer (CDO) et membre de
la direction du Groupe Schindler, explique de quelles améliorations bénéficient ainsi les clients.
12
«La numérisation favorise
les échanges humains»
Texte Marc Lustenberger photos Nique Nager | Michael Zollinger
S
chindler est un groupe industriel classique
qui transporte chaque jour un milliard de
personnes au moyen d’ascenseurs et d’escaliers
mécaniques. Pourquoi la numérisation lui
­tient-elle tant à cœur?
Michael Nilles: Schindler a toujours été une entreprise fortement axée sur l’innovation. Le groupe a
réalisé des innovations révolutionnaires au cours des
dernières décennies, notamment la commande
d’appel de destination. A présent, la numérisation
offre une multitude de nouvelles possibilités pour
proposer à nos clients un service encore meilleur.
­Parallèlement, nous sommes parvenus à nous procurer un net avantage concurrentiel au sein de la
branche.
L’année dernière, le Massachusetts Institute
of Technology a décerné à Schindler le prestigieux
«MIT Sloan CIO Leadership Award» pour l’utilisation innovante de technologies numériques.
En quoi les méthodes que vous avez développées
avec votre équipe sont-elles innovantes?
Nous sommes très fiers d’avoir reçu une distinction
renommée telle que le MIT Award. Elle prouve que
Schindler joue les premiers rôles dans le domaine de
la numérisation. Chez Schindler, nous avons travaillé
en équipe aux solutions numériques de façon très
intensive. Ces trois dernières années, nous avons
­élaboré des solutions complètement inédites et innovantes pour les activités de services. En outre,
nous avons mis sur pied une plate-forme intégrée
qui permet au technicien de service, aux clients mais
aussi aux collaborateurs de notre centre d’appels de
collaborer au sein d’un système intégré. Nous avons
ainsi obtenu une nette amélioration du processus
pour les clients et toutes les parties prenantes.
Les succès obtenus par le Groupe Schindler
en termes de numérisation de ses prestations
et processus sont le fait d’une collaboration
intensive entre équipes interdisciplinaires.
Quelles sont les implications concrètes? Comment
se déroule la mission du technicien de service?
Un collaborateur de service de Schindler débute sa
journée de travail quelque part dans le monde. Pour
commencer, il allume son iPhone. La boîte à outils numérique apparaît à l’écran. Différentes applications
lui fournissent toutes les informations importantes,
notamment l’itinéraire du jour. De même, il trouve
aussi des données techniques sur les différents ascenseurs dont il doit assurer la maintenance pendant sa
tournée. Enfin, il reçoit des données sur l’historique
d’une installation, des informations sur les clients ainsi
que la possibilité de commander des pièces détachées
directement via une application.
Quels avantages ces nouvelles technologies
apportent-elles aux clients?
Nous offrons à nos clients une manière encore plus
simple de collaborer avec Schindler. Quand un ascenseur tombait en panne par le passé, il fallait parfois
beaucoup de temps avant que le Facility Manager du
bâtiment soit informé, par exemple, ce qui pouvait
s’avérer désagréable. Aujourd’hui, il reçoit le message
correspondant via une application directement sur son
smartphone ou un autre appareil. En un regard, il
constate que l’une de ses installations est tombée en
panne, qu’un technicien de service est déjà en route et
quand l’installation pourra probablement être remise
en service. Grâce à cette offre, nous occupons une position de premier plan dans l’industrie des ascenseurs.
Le contact avec le client se déroule-t-il exclusivement par voie numérique? Existe-t-il encore
des hotlines téléphoniques?
La numérisation nous tient à cœur. Naturellement,
nous possédons encore des hotlines téléphoniques
et un centre d’appels qui délivrent des informations
24 h sur 24. Plusieurs canaux sont proposés à nos
clients en fonction de leurs besoins. La numérisation
favorise les échanges humains quand la situation
l’impose. Le contact personnel restera toutefois très
important à l’avenir. c
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13
Révolution numérique
Le technicien de service utilise son smartphone et
ses applications spécifiques comme une boîte à outils
numérique lors de ses interventions sur le terrain.
c Schindler se mue en entreprise numérique.
Cela étant, le transport des passagers se pour­
suivra de manière physique à l’avenir au moyen
d’ascenseurs et d’escaliers roulants. Qu’entendezvous précisément par là?
La numérisation ne signifie pas remplacer l’ascenseur,
voire transférer les gens un étage plus haut. Nous entendons offrir à nos passagers une expérience plus
sûre et plus fiable. En outre, nous sommes en mesure
d’offrir de meilleures prestations et des services supplémentaires à nos clients, tels que les développeurs
de projets ou les régies immobilières.
Les nouvelles technologies développées par
vos soins donneront lieu à d’énormes quantités
de données. Comment conserver une vue d’ensemble et tirer les conclusions appropriées?
A elles seules, les grandes quantités de données
n’apportent aucun avantage, ni pour nous en tant
qu’exploitant des ascenseurs ni pour le client. L’intelligence et le savoir-faire technique sont indispensables pour en obtenir une valeur ajoutée. Nous utilisons les nouvelles technologies numériques pour
tirer des informations au profit du client. En fonction
des données, nous pouvons par exemple décider
de réaliser une maintenance prédictive et prévoyante
de nos ascenseurs. De cette manière, nous pouvons
réduire à un minimum les temps d’arrêt des installations.
Schindler traverse actuellement un processus
de transformation qui englobe tous les domaines
commerciaux. Ce processus porte-t-il déjà ses
fruits?
Absolument. La numérisation accroît fortement
l’avantage pour les clients. Nous sommes plus rapidement auprès du client et pouvons offrir un service
plus fiable.
Vous avez abordé ce processus de manière
progressive. Comment avez-vous procédé
­concrètement?
Nous avons réparti la numérisation en plusieurs
phases. Au cours de la première phase, nous nous
sommes attelés de manière intensive à la rationalisation informatique, en ce sens où nous avons modernisé les anciens systèmes. Pendant la deuxième
phase, nous avons établi des processus uniformes
dans le monde entier, par exemple pour les nouvelles
installations ou les finances et la comptabilité. Dans le
cadre de la troisième phase, nous avons ensuite créé
14
une boîte à outils numérique pour les collaborateurs
sur le terrain. Nous relions ainsi nos ascenseurs via
l’Internet des objets et les intégrons progressivement
dans le processus global afin de rendre possible les
analyses de données.
Quelles sont les répercussions de la numérisation
sur la durabilité, c’est-à-dire sur le bilan environnemental du Groupe Schindler?
Grâce à notre optimisation intelligente des itinéraires,
les techniciens de service doivent par exemple parcourir quelque 40 millions de kilomètres en moins
chaque année en voiture, soit une économie de plus
de 4000 tonnes de CO2. Avec la boîte à outils numérique, nous avons en outre créé une solution qui nous
aide à économiser énormément de papier, à savoir
l’équivalent d’une pile de presque 18 kilomètres de
haut. Pour ce faire, nous avons numérisé les principaux documents.
Une grande partie des quelque 57 000 collaborateurs de Schindler ayant plus de 40 ans, elle
­n’appartient pas à la génération numérique.
­Certains collaborateurs ne sont-ils pas dépassés
par l’évolution fulgurante en cours dans le groupe?
Nous tenions énormément à accompagner nos collaborateurs dans l’ère numérique. Pour cela, nous
avons pris des mesures de préparation correspondantes telles que des formations et des programmes
de gestion du changement. Nous avons été très
agréablement surpris de constater à quel point les
collaborateurs ont abordé cette question avec ouverture et engagement. Cela tient assurément au fait que
les appareils Apple nous ont permis de trouver une
solution très intuitive. Les collaborateurs utilisent également des smartphones dans leur vie privée. Beaucoup étaient très fiers de montrer le soir à leur famille
les outils géniaux avec lesquels ils peuvent accomplir
leur mission chez Schindler.
Schindler a misé très tôt sur la numérisation.
Le groupe compte-t-il maintenir ce cap à plus
long terme?
La transformation numérique est loin d’être terminée,
elle bat son plein. Nous avons fait de très gros progrès et sommes à présent leaders de notre industrie
dans de nombreux domaines. Pour autant, nous regorgeons d’idées pour offrir à nos clients de nouveaux produits numériques et un service encore meilleur. Certaines d’entre elles se trouvent déjà en phase
de développement ou de mise en œuvre.
La prochaine grosse tendance n’est donc
pas encore prévisible?
En tout état de cause, nous observons certains domaines très attentivement et y consacrons déjà des
investissements. Ainsi, le thème Smart Buildings
­(bâtiments intelligents) est l’une de nos priorités à
l’avenir. n
Portrait
Michael Nilles est Chief Digital Officer (CDO) et membre
de la direction du Groupe Schindler depuis avril 2016.
En tant que Chief Information Officer (CIO), il a pris en
charge les domaines Digital Business, Business Process
Management et Technologie d’information depuis
2009. Auparavant, il a été actif dans le domaine des
technologies numériques au sein de différentes entreprises et a vécu plusieurs années en Chine et aux EtatsUnis. Michael Nilles a étudié l’informatique de gestion
à l’Université de Cologne et a suivi un MBA à la Kellogg
School of Management aux Etats-Unis. Père de deux
filles, il pratique volontiers le tennis, le jogging ou la
voile pendant ses loisirs. Il s’intéresse aussi à l’architecture et à l’histoire.
Le MIT Award
L’équipe Schindler a remporté le «MIT Sloan CIO
Leader­ship Award» décerné par le célèbre Massachusetts
Institute of Technology (MIT) en 2015. Depuis huit ans,
le MIT distingue des entreprises pour l’utilisation innovante de technologies numériques qui apportent une
contribution significative à la valeur de l’entreprise. Les
lauréats de ce prix viennent de différents secteurs industriels et pays. Schindler a reçu cette distinction pour le
projet «Leading Edge Digital Business», avec lequel l’entreprise encourage la numérisation avec succès.
next floor
15
Révolution numérique
La boîte à outils numérique,
un compagnon de route
plus léger et efficace
Utiliser l’iPhone et l’iPad comme «boîte à outils numérique»? Schindler a mis en œuvre
cette vision il y a un an, en partenariat avec Apple et à l’aide d’applications développées
par ses soins. Entre-temps, plus de 30 000 techniciens de service Schindler se déplacent avec
le nouvel outil, qui les soutient au travail et contribue à une meilleure qualité de service.
16
Texte Pirmin Schilliger photos Marcel kaufmann | Alexander Kreuzer
B
ien que mise en service il y a à peine un an, la nouveauté est
déjà devenue incontournable pour les techniciens de service de
Schindler: ils commencent désormais leur journée de travail en
­posant le doigt sur l’application FieldLink de leur iPhone. Celle-ci
leur communique la liste de missions de la journée, avec les détails
des différents mandats. Libéré de toute planification de longue
­haleine, le technicien de service sait immédiatement quelles pièces
détachées et quels outils il doit emporter dans sa tournée du jour.
Inutile de s’encombrer de lourds manuels, puisque toutes les données concernant les ascenseurs pris en charge peuvent être consultées via l’application. De même, la planification d’itinéraire n’est
de 40 millions de kilomètres, soit une réduction des émissions de
4435 tonnes. De plus, le groupe a économisé une quantité astronomique de papier, à savoir l’équivalent d’une pile de feuilles A4 de
18 km de haut, soit plus de deux fois le mont Everest.
Le développement de la boîte à outils numérique repose sur une
collaboration entre Apple et Schindler lancée en 2013. Du point de
vue purement technique, l’application FieldLink fait simultanément
appel à plusieurs applications. Toutes fonctionnent sur le système
d’exploitation iOS. Elles ont toutefois été développées et programmées par des spécialistes en informatique du Groupe Schindler.
­Enfin, la boîte à outils numérique constitue un composant essen-
Boîte à outils numérique: flux d’information
et de communication entre le système
de gestion de Schindler et les techniciens
de service munis d’appareils mobiles.
plus un problème. FieldLink réagit également aux pannes soudaines.
Le plan d’intervention est ensuite adapté automatiquement, tandis
que les réparations sont attribuées à un technicien à proximité. Parallèlement au volume de données élevé, la boîte à outils numérique
comporte aussi une large part de flexibilité et d’intelligence.
Le flux d’information comporte notamment les analyses en temps
réel, ce qui est possible grâce aux capteurs et au flux d’information
permanent entre les ascenseurs et le système de gestion de Schindler. Ils permettent au technicien de service de détecter rapidement
toute irrégularité dans le fonctionnement de l’installation et de la
­résoudre avant même qu’une panne se produise. La boîte à outils
numérique, en tant qu’outil universel, soutient le technicien de
­service dans pratiquement toutes ses activités et lui fournit les informations nécessaires sur le client.
Collaboration avec Apple
A peine introduit, le nouvel outil est devenu indispensable sur le
­terrain. Plus de 30 000 collaborateurs l’utilisent de manière spontanée, comme s’il avait toujours existé. Grâce au soutien numérique,
ils accomplissent encore mieux leur mission et confèrent sécurité et
fiabilité accrues aux ascenseurs. La boîte à outils numérique permet
également d’améliorer le bilan écologique: en l’espace d’un an,
Schindler a été en mesure de réduire les itinéraires de maintenance
tiel de la transformation numérique de grande envergure opérée
par Schindler en direction de l’industrie 4.0. Ce faisant, les informations concernant les processus, les produits, les collaborateurs
et les clients sont réunies sur une plate-forme et reliées intelligemment.
Un modèle en matière de numérisation
«Même si nous n’avons pas encore tout mis en œuvre, nos efforts
portent déjà leurs fruits», affirme Michael Nilles, Chief Digital Officer (CDO) du Groupe Schindler et responsable de la transformation
numérique. «Nous avons augmenté considérablement l’efficacité
de nos prestations de services, la satisfaction de nos clients et
­l’engagement de nos collaborateurs». Entre-temps, FieldLink est
considéré comme un modèle par Apple. Les Américains étaient
­tellement enthousiastes que l’année dernière, ils ont envoyé leurs
propres équipes de tournage chez Schindler. Désormais, il est possible d’observer comment les techniciens de service utilisent con­
crètement la boîte à outils numérique sur le site Web d’Apple. «Ce
compte rendu d’Apple confirme que l’application FieldLink est un
succès sur toute la ligne», affirme Clemens Marliani, Communication
Officer de Schindler Digital Business. n
www.apple.com/business/schindler/
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17
Building Information Modeling
Le secteur de la construction connaît une pression croissante: le marché exige des cadences
et une qualité accrues, conjuguées à une baisse des prix. La généralisation du numérique
et des logiciels innovants permettent heureusement d’améliorer la productivité tout en
réduisant les coûts. L’avenir appartient au «Building Information Modeling» (ou BIM en abrégé).
Des modèles numériques sont ainsi utilisés pour la construction du nouvel hôpital Limmattal
à Schlieren près de Zurich, qui intègre des ascenseurs Schindler.
BIM – La construction avant l’heure:
exemple de l’hôpital Limmattal
Texte Losinger Marazzi AG photos Losinger Marazzi AG | Julien Vonier
D
ans de nombreux domaines de la vie, le numérique est devenu une évidence. Le secteur de la
construction est lui aussi confronté à un tel changement de paradigme. La planification traditionnelle
des constructions s’articule autour de processus
­progressifs et segmentés par disciplines. Les saisies
répétées d’informations au cours du cycle de vie d’un
projet peuvent rapidement conduire à des erreurs
substantielles, des pertes de temps et des dépassements de budget.
Le «Building Information Modeling» – ou «modélisation des données du bâtiment» en français – est la
porte d’entrée du secteur de la construction dans l’univers du numérique. Il s’agit d’une évolution des procédures de travail classiques à base de programmes de
CAO (conception assistée par ordinateur). Les projets
de construction ne sont plus simplement dessinés,
mais modélisés à base d’objets et de paramètres.
­L’ordinateur affiche un bâtiment virtuel en trois dimensions, formé d’éléments de construction ou de
groupes d’éléments de construction et pouvant être
continuellement complété de nouvelles informations.
Le travail avec des modèles numériques améliore
l’échange d’informations entre les parties prenantes et
engendre d’innombrables possibilités d’application
(calculs de quantités et de coûts, planification de ressources, élaboration de projet durable, etc.).
18
On parle désormais de 3D, 4D, 5D, 6D et même 7D:
un modèle 3D avec planification de calendrier, calcul
des coûts, simulations d’efficacité énergétique et
même informations sur l’exploitation et l’entretien.
Le maître d’ouvrage peut lui aussi tirer de grands
avantages du BIM: tant au stade de la planification et
de la réalisation qu’au moment de l’exploitation/entretien, il peut utiliser les informations issues de la
modélisation des données du bâtiment pour procéder
à des analyses de cycle de vie de son projet.
La construction avant l’heure
Avant même sa réalisation concrète, un projet est ainsi
construit sous forme numérique. En d’autres termes, le
maître d’ouvrage peut visualiser virtuellement le ­futur
bâtiment dès les phases initiales d’élaboration de projet
et valider la conception sur la base d’informations
fiables et compréhensibles. Les erreurs ­potentielles sont
identifiées et éliminées dès l’élaboration du projet,
avant qu’elles ne puissent affecter la réalisation.
Le maître d’ouvrage a ainsi l’assurance que le projet
sera livré dans les délais et conformément au cadre
budgétaire prévu. La planification informatisée des
travaux permet par ailleurs une comparaison
­permanente entre la situation réelle et théorique.
L’objectif est d’optimiser la planification, la construction et l’exploitation grâce à une gestion totalement c
Avec le BIM, c’est tout l’intérieur d’un bâtiment
qui est représenté numériquement, et qui peut être
reconstruit et transformé. Il permet de visiter
­v irtuellement le bâtiment et d’en faire l’expérience.
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19
Building Information Modeling
Facts & Figures
Lieu
Maître d’ouvrage
Entreprise générale
Architectes
Planification/réalisation
Ascenseurs
Schlieren, Zurich
Association des hôpitaux Limmattal
Losinger Marazzi SA
BFB Architekten AG, Zurich
Brunet Saunier Architecture, Paris
2012 à 2018
11 Schindler 5500
5 Schindler 2200
3 ascenseurs spéciaux
Le BIM permet d’identifier et d’éliminer
les erreurs potentielles dès l’élaboration
du projet.
c numérisée des projets et à des processus collaboratifs. De cette façon, le BIM revient un peu à réaliser
la construction avant l’heure.
Projet pilote pour la construction
du nouvel hôpital Limmattal Schlieren
Dans des pays comme la Norvège et le Royaume-Uni,
la modélisation des données du bâtiment est appliquée dans de nombreux domaines de la construction
et, au sein de l’UE, le BIM devient un aspect important
des directives en matière de concurrence. La Suisse,
avec ses nombreuses entreprises de taille moyenne,
n’en est encore qu’à ses débuts dans ce domaine.
La technique est employée pour la première fois à
grande échelle dans le cadre de la construction du
nouvel hôpital Limmattal à Schlieren (voir article cicontre). L’entreprise générale Losinger Marazzi SA
mise à cet effet sur le principe «openBIM» – une approche commune et interdisciplinaire du BIM.
L’objectif est d’impliquer un maximum de parties prenantes du projet: les deux architectes, BFB Architekten AG de Zurich et Brunet Saunier Architecture de
Paris, qui assurent la modélisation du projet; les ingénieurs civils de BG Ingénieurs Conseils SA, qui procèdent aux vérifications statiques et planifient la réali-
20
sation du gros œuvre; les ingénieurs CVC de Hans
Abicht AG, qui veillent à la coordination 3D; l’entreprise générale Losinger Marazzi SA, qui coordonne le
BIM et la conception, tout en gérant la base de données à usage commun, ainsi que le client, qui peut
entre autres y gérer son mobilier et valider son projet.
Les principaux domaines de spécialité sont ainsi associés avec leurs propres modèles numériques. Parallèlement à ces modèles respectifs, toutes les données
sont saisies dans une base de données centrale, d’où
elles sont accessibles à tous les participants au projet.
Un cycle de synthèse permet d’ajouter tous les commentaires et modifications sous forme numérique.
Cela permet un suivi constant de l’évolution du projet. Grâce à la synthèse 3D, les désaccords entre les
différents partenaires du projet peuvent en outre être
identifiés et résolus lors des réunions de coordination.
Le client a accès à tout moment à la base de données
et peut intervenir dessus en toute transparence.
Le BIM a déjà considérablement simplifié les études
préalables à la planification stratégique de l’hôpital.
Lors de l’élaboration du projet, le BIM a été utilisé dans
le cadre des réunions de conception, de la modélisation, du calcul des besoins en énergie, des analyses
statistiques et techniques, du contrôle des normes et
de la coordination 3D. Dans la phase de réalisation, la
méthode sert pour l’installation du chantier, les systèmes de construction, la livraison de pièces finies,
le matériel et la documentation. Un suivi permanent,
pendant toute la durée du projet, reste toutefois important. Le BIM peut ainsi fournir des informations en
Construction du nouvel hôpital
Limmattal par Losinger Marazzi SA
vue du fonctionnement ultérieur et soutenir la future
exploitation.
Pour Losinger Marazzi SA, la construction du nouvel
hôpital Limmattal est venue confirmer l’expérience
­issue de projets antérieurs: le BIM garantit la cohérence entre le concept et la réalité. Le client peut
­planifier l’exploitation et l’entretien du bâtiment à
partir d’une base de données consolidée. Le pilotage
et le respect des prestations et engagements contractuels se trouvent eux aussi simplifiés. Dès le cahier des
charges du concours de projet, le maître d’ouvrage
avait exigé le recours au BIM, afin de pouvoir respecter ses objectifs en matière de gestion des surfaces,
d’études d’espace, etc.
L’évolution se poursuit
Le recours au «Building Information Modeling» continuera de se développer à l’avenir. Le potentiel existant pourra de plus en plus être exploité. Grâce à une
meilleure formation dans les universités, les compétences des utilisateurs s’améliorent continuellement.
Les standards en vigueur simplifieront toujours davantage le transfert de données. Le modèle numérique
deviendra probablement obligatoire dans le cadre de
l’attribution des marchés publics et des appels d’offres.
A l’avenir, le BIM deviendra indissociable des projets
de construction importants. n
Issu d’un concours de prestation globale, le projet
«Construction du nouvel hôpital Limmattal», à
Schlieren près de Zurich, est développé et réalisé
par l’entreprise générale Losinger Marazzi SA.
Cette dernière est un des leaders suisses en matière
de développement immobilier et urbain, ainsi que
d’entrepreneuriat général et total.
Le projet de construction du nouvel hôpital Limmattal est l’un des premiers grands chantiers de
construction de Suisse à être réalisé avec la technologie BIM. D’un montant de 215 millions de francs,
il représente un volume bâti de 205 000 m³ et une
surface de plancher de 48 500 m² pour 200 lits.
Au total, d’ici fin 2018, le site sera en mesure de
traiter quelque 10 000 patients hospitalisés par an,
ainsi que 60 000 autres en ambulatoire.
L’infrastructure hospitalière emploie les dernières
technologies environnementales: des installations
électriques et de ventilation ultra-modernes contribueront à limiter les risques d’infection.
La construction Minergie ainsi que des pompes à
chaleur et des sondes géothermiques contribueront
à la durabilité du bâtiment.
En septembre 2015, à Paris, la célèbre revue spécialisée «Le Moniteur» a décerné ses BIM D’OR 2015,
récompensant les meilleurs exemples de modélisation des données de bâtiment BIM et de modèles
numériques. La construction du nouvel hôpital
­Limmattal a remporté le prix dans la catégorie des
projets internationaux.
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21
Building Information Modeling
La construction
commence à l’écran
Les logiciels intelligents doivent permettre d’améliorer l’efficacité et la qualité des bâtiments.
Le secteur suisse du bâtiment a encore un peu de mal à franchir le pas du numérique.
Il ne pourra cependant pas se soustraire à cette évolution.
Texte David Eppenberger photos Beat Brechbühl
C
onstruire une maison exige des nerfs d’acier. Première épreuve:
la paperasserie avec les autorités en charge des constructions.
Une fois la fouille effectuée, les artisans ne respectent pas les délais,
les budgets sont dépassés et, dans la précipitation, les malfaçons ne
sont pas rares. Une lueur d’espoir pointe cependant à l’horizon:
en effet, le secteur de la construction ne pourra pas échapper à la
numérisation croissante qui concerne de plus en plus de domaines.
«La politique de l’autruche est ici une stratégie perdante», affirme
Paul Curschellas de buildup SA. Cette entreprise est un spin-off
formé par l’EPF de Zurich en collaboration avec le secteur suisse de
Dans un BIM idéal, tous les intervenants
ont accès à la plate-forme hébergeant le modèle
électronique total ou partiel et peuvent y apporter
des modifications par le biais d’interfaces.
la construction. Paul Curschellas est convaincu qu’en Suisse les
­bâtiments seront très prochainement créés de façon virtuelle à l’aide
de logiciels 3D intelligents, avant même que les pelleteuses ne se
mettent en branle.
Dès qu’il est question de numérique et de construction, le terme
BIM (Building Information Modeling, voir aussi article page 18) ne
tarde pas à être prononcé. Idéalement, avec le BIM, tous les éléments d’un bâtiment sont définis dans un modèle électronique avec
les informations correspondantes, de la toiture à l’installation
­électrique, en passant par les murs. Pour chaque porte ou fenêtre,
des paramètres comme le coefficient de transmission thermique ou
le prix sont définis dans le modèle. Cela permet de trouver des
­solutions optimales avant même de démarrer la construction.
La modélisation permet de tester les aspects statiques ou le système
de chauffage, par exemple pour éviter les chauffages surdimensionnés. Dans un BIM idéal, tous les intervenants ont accès à la plate-
22
forme hébergeant le modèle électronique total ou partiel et peuvent
y apporter des modifications par le biais d’interfaces. En cas de
­modification du projet, le maître d’ouvrage est directement informé
des répercussions en termes de coûts et la planification peut être
­rapidement adaptée en conséquence. Le BIM doit permettre d’éviter
les erreurs consécutives et les temps morts: les peintres ne devraient
plus se retrouver devant des murs qui ne sont pas encore crépis.
Paul Curschellas en est convaincu: «Les gains d’efficacité nécessaires
dans le secteur de la construction passeront inévitablement par
le numérique.»
Réticences dans le secteur de la construction
Où est en aujourd’hui le secteur suisse de la construction en matière
de numérique? Pour l’instant, le BIM n’est pas encore vraiment
un sujet de conversation chez les plâtriers et les peintres, selon Peter
Seehafer de l’Association suisse des maîtres plâtriers-peintres
(ASMPP). Cette dernière s’intéresse toutefois à l’avenir numérique
de la branche et est depuis peu membre de la communauté d’intérêts «Bâtir digital Suisse» (voir encadré page 25). «Nous tenons à
prendre le train du numérique avant de le voir déferler sur nous», explique Peter Seehafer. Son association développe actuellement pour
ses membres un système d’appels d’offres basé sur les connaissances,
dont l’orientation sur les exigences et les unités fonctionnelles
­s’inscrit déjà un peu dans la perspective du BIM. Du côté de la
­Société Suisse des Entrepreneurs (SSE), le sujet ne rencontre pas un
accueil très favorable. Son directeur adjoint, Martin A. Senn, insiste
sur les optimisations de workflow qui ont déjà été mises en œuvre
dans la branche et ne juge pas évident le potentiel du BIM. Les
membres importants de l’association ne l’ont toutefois pas attendu
pour prendre pied dans l’ère du BIM. Implenia a récemment remporté un appel d’offres de la Deutsche Bahn pour la réalisation du
Albvorlandtunnel. Dans ce cadre, l’utilisation du BIM était un critère
obligatoire, précise Reto Aregger d’Implenia. Cette entreprise qui
œuvre au niveau international profite de sa participation à des c
Les architectes construiront désormais les bâtiments sur
ordinateur, comme le montre la photo de Tanja Temel et
Attilio Lavezzari de Scheitling Syfrig Architekten à Lucerne.
next floor
23
Building Information Modeling
A l’avenir, les tablettes feront partie
des outils incontournables d’un chantier
de construction, au même titre
qu’un tournevis ou un mètre.
24
Bâtir digital Suisse
projets en Suède et en Norvège. Ces pays imposent le BIM
depuis 2008 pour les projets de construction financés par des fonds
publics. «En Suisse, Implenia profite de ce transfert de connaissances», poursuit Reto Aregger. Chez Implenia, c’est un sujet d’importance stratégique. Le groupe est en train de former un département avec son propre «Head of BIM». D’autres grandes entreprises
de construction projettent actuellement de se doter d’un département BIM.
c
Plus qu’un phénomène de mode
La situation est un peu différente dans les nombreuses PME que
compte le secteur, qui luttent depuis des années pour s’en sortir et
n’ont guère le temps de s’intéresser à une question d’apparence
aussi complexe. Jost Estermann, président du Conseil d’administration d’Estermann AG, entreprise de construction de taille moyenne
basée en Suisse centrale, le confirme: «Chez nous, le BIM n’est
pas encore à l’ordre du jour!»
Chez Infra Suisse, l’organisation professionnelle des entreprises
­actives dans la construction d’infrastructures, c’est Dejan Lukic qui
est en charge de la question. Il fait le constat que la branche ne
montre encore guère d’intérêt pour le BIM. «Cependant, beaucoup
en font déjà partie intégrante sans le savoir, par exemple lorsqu’ils
travaillent avec des logiciels de planification ou une plate-forme
commune.» Pour le moment, il est important de développer un
standard permettant d’échanger les nombreuses données. Dejan
Lukic met en garde contre une multiplication des standards qui
compliquerait inutilement la situation.
D’autres acteurs du secteur parlent même d’un «effet de mode»
comparable à ce qu’a suscité le phénomène Internet au tournant de
l’an 2000. En ce qui concerne Internet, on ne peut que constater
que bien des aspects ayant occasionné de la perplexité à l’époque
Dans les faits, la conversion au
numérique est en marche depuis longtemps
dans le secteur du bâtiment.
sont devenus réalité une décennie plus tard. Les contremaîtres équipés d’iPads et connectés en permanence commencent à faire leur
apparition sur les chantiers, sans parler du téléphone mobile. Pouvoir envoyer rapidement une photo d’une installation à un collègue
est tellement pratique. Dans les faits, la conversion au numérique
est en marche depuis longtemps dans le secteur du bâtiment. Les
planificateurs travaillent par exemple depuis plusieurs décennies
avec des logiciels 2D. Ce sont surtout les petits cabinets d’architecture qui résistent à l’introduction du BIM, notamment vis-à-vis des
fournisseurs de logiciels. Déjà lors de l’apparition des logiciels 2D,
La communauté d’intérêts «Bâtir digital Suisse» réunit plus
d’une centaine d’entreprises et une trentaine d’institutions
de l’ensemble de la chaîne de création de valeur «commande,
planification, sous-traitance, construction, exploitation
et technologie». L’objectif est de soutenir le secteur du
­bâtiment suisse dans son passage vers le numérique et de
­l’aider à rester compétitif. En vue des changements fondamentaux qui affecteront la chaîne de création de valeur,
la communauté d’intérêts a développé six thématiques qu’il
convient d’exploiter: processus modifiés, nouvelle culture
de coopération, rôle du secteur de la construction, outils
de travail révolutionnaires, modification des droits et des
devoirs, ainsi que nouveaux modèles économiques.
www.bauen-digital.ch
certains architectes ont continué par défi à dessiner sur papier.
­Aujourd’hui, plus personne ne travaille de la sorte, parce que le
­marché ne le permet plus. Les experts sont unanimes pour affirmer
que le BIM suivra la même évolution.
La jeunesse donne l’exemple
Paul Curschellas de la société buildup AG est convaincu que le
­secteur de la construction traverse actuellement une phase de transition vers le numérique. Les progrès technologiques renforcent
constamment la pression économique. La révolution est en marche.
Même si des voix dissonantes s’élèvent encore régulièrement dans
le secteur de la construction, ce dernier est en fait très réactif et sera
pleinement entré dans l’ère du BIM d’ici trois à cinq ans. C’est-à-dire
même plus vite que le secteur bancaire par exemple, en raison de
la concurrence nationale et internationale qui l’oblige à davantage
de dynamisme. Certains pays sont déjà nettement plus engagés sur
la voie du numérique que la Suisse.
«De plus en plus de maîtres d’ouvrage exigeront le BIM en raison
des avantages qu’il leur procure», explique Paul Curschellas. En fin
de compte, selon lui, tout ne serait qu’une question d’ouverture des
acteurs du marché vis-à-vis de la nouveauté. La technologie et les
logiciels sont disponibles, tout comme l’expertise en matière de
construction. Les gens doivent avant tout apprendre à se rapprocher
et à coopérer dans le cadre d’un projet. D’après Paul Curschellas, il
suffit de jeter un coup d’œil aux écrans de nos enfants: les pièces,
bâtiments et paysages virtuels qu’ils réalisent en commun lorsqu’ils
jouent sur leurs tablettes sont la preuve que le BIM est déjà une
réalité. n
next floor
25
Fabrication numérique
Précision et efficacité: Norman Hack (à gauche)
et Markus Giftthaler présentent un robot de chantier
capable de souder et d’empiler des briques.
Un pas de géant
pour l’architecture
26
Conception sur ordinateur, construction par des
robots: la fabrication numérique doit révolutionner
les processus de construction. La Suisse se
positionne en leader de ces nouvelles technologies.
Texte Raphael Hegglin photos Nique Nager
S
ur la paillasse, les éléments en plâtre ont l’air d’un
tas de gravats. Avec prudence, la doctorante
­Ursula Frick saisit une à une les pièces pour les empiler à la manière d’un puzzle 3D. Elles ne sont toutefois
ni collées, ni imbriquées. «La forme des éléments a
été calculée de façon à assurer la stabilité de la structure finale uniquement grâce aux forces de compression et de frottement.» Progressivement, la structure
verticale révèle le mot DSMc. «Il ne s’agit que d’une
étude que j’ai réalisée en vue d’un congrès spécialisé»,
explique Ursula Frick en tirant sur un élément de
plâtre à la base de la structure pour provoquer
­l’effondrement de celle-ci.
Ursula Frick est architecte et travaille pour le pôle de
recherche national Fabrication numérique à la Science
City de l’EPF Zurich (voir encadré page 29). C’est à
une véritable révolution en matière d’architecture
et de processus de construction que s’attendent
­Ursula Frick et ses collègues. L’enjeu consiste à relier
de façon transparente les technologies numériques
et les processus de construction physiques. La fabrication numérique comprend à cet égard l’ébauche,
la planification, la préfabrication de composants
et la construction des bâtiments sur site.
Fabrication robotisée sur mesure
La doctorante Ursula Frick développe des procédés
de conception numériques visant à trouver des structures portantes permettant un nouveau langage
­formel. Ses recherches ont donné naissance à des
Grâce aux calculs complexes d’Ursula Frick, les
éléments en plâtre sont uniquement maintenus
grâce aux forces de compression et de frottement.
modèles d’empilements complexes offrant un équilibre optimal. D’un point de vue statique, ces modèles
ne diffèrent guère des ponts en arc traditionnels en
pierre, qui se passaient également de mortier ou
d’éléments de liaison mécaniques: ils sont conçus de
manière à engendrer exclusivement des contraintes
de compression et aucune contrainte de traction. Les
composants conçus par Ursula Frick sont cependant
bien plus complexes et tous différents les uns des
autres. Leurs formes sont le résultat de méthodes de
calcul novatrices. «S’il fallait fabriquer ces composants à l’unité avec des coffrages individuels, le coût
serait exorbitant. Heureusement, la fabrication numérique permet de produire efficacement des pièces sur
mesure», explique Ursula Frick.
Les toitures conçues par Ursula Frick sont quasiment
irréalisables sans une préfabrication efficace. Au
sous-sol de la Science City, les recherches et les expérimentations battent leur plein. L’architecte Ena
Lloret-­Fritschi est doctorante. Au sein d’une équipe
interdisciplinaire, elle réalise des colonnes en béton
individuelles sans le moindre coffrage statique. «L’élément indispensable est un mélange de béton développé en étroite collaboration avec des experts en
matériaux», explique Ena Lloret-Fritschi. Ce dernier c
next floor
27
Fabrication numérique
Ena Lloret-Fritschi présente
les colonnes en béton
modélisées, qui ont été
réalisées sans coffrage.
se laisse appliquer et former par couches successives sans devenir déliquescent. «Cela nous permet de
modeler des éléments en béton des formes les plus
variées. Pour ce faire, nous ne travaillons pas à la
main, mais à l’aide de robots.»
c
Moins de temps, moins de matière
Dans une salle de séchage adjacente sont alignées
des colonnes de béton de toutes formes: incurvées,
hélicoïdales ou coniques. Elles sont le résultat tangible de longues années de recherche à l’EPF. «Notre
méthode de fabrication novatrice nous permet de
nous passer des coffrages traditionnels», souligne
Ena Lloret-Fritschi. Mais le procédé permet surtout
une incroyable diversité de formes. «Ce type de composant autorise une meilleure prise en compte des
paramètres statiques d’un bâtiment. En tout point,
les colonnes sont juste aussi massives que nécessaire,
ce qui réduit la quantité de matière requise et donc les
coûts.» De plus: «La diminution de la quantité de béton nécessaire et la dispense de coffrages individuels
améliore aussi le bilan écologique d’un bâtiment.»
Désormais, c’est non seulement la fabrication des
­éléments de construction, mais aussi leur assemblage
qui doivent être assurés par des robots. Celui qui se
trouve dans une autre halle du campus n’a pas l’air
très spectaculaire à première vue: des chenilles pour
se déplacer, des moteurs et un bras robotisé. C’est
28
précisément ce bras qui fait toute la différence: «Selon la tête d’outil dont il est muni, il peut manipuler
des briques ou bien couper et souder du fil d’acier»,
explique Markus Giftthaler, doctorant en robotique,
en montrant du doigt un mur aux courbes ondulantes
dont toutes les briques sont empilées et orientées de
façon bien spécifique. «Il est quasiment impensable
de réaliser à la main un mur avec un tel niveau de différenciation. Ce que notre robot réalise en une heure
prendrait plusieurs jours à la main, sans parler de la
précision inégalée de la machine.»
La machine ne remplace pas l’homme
Norman Hack, un collègue de Markus Giftthaler,
­doctorant en architecture, présente des maillages
­métalliques en trois dimensions posés à côté du robot.
«Voilà une autre de ses œuvres.» La technologie
­développée à l’EPF doit permettre un jour la construction sans coffrage de structures en béton armé de
forme complexe. Le robot soude à cet effet des treillis
métalliques correspondant aux dimensions des murs
à réaliser. Ces treillages d’acier se composent de parois
avant et arrière à maillage dense entrecroisées de fils
métalliques et sont destinés à être remplis d’une mixture de béton. Grâce à la densité du maillage, le béton reste à l’intérieur du treillis. Le peu qui passe entre
les mailles peut être facilement lissé. Le treillis métallique est ainsi totalement emprisonné dans le béton.
«Grâce à cette technique, nous réalisons le coffrage
et l’armature en une seule étape, ce qui rend le processus de construction nettement plus efficace et
­totalement individualisé. Les formes possibles sont
quasiment illimitées», expose Norman Hack.
Les robots vont-ils bientôt remplacer l’homme sur
les chantiers? «Pas du tout», assurent les chercheuses
et les chercheurs du pôle de recherche national Fabrication numérique. La fabrication numérique rendra
possibles de nouvelles formes architecturales et améliorera la qualité de construction. Chaque bâtiment
pourra être réalisé de façon individuelle en fonction de
son usage. Les robots et autres machines assimilées
sont certes un instrument clé de cette évolution, mais
ils devront toujours être programmés ou pilotés par
l’homme. c
Fabrication numérique –
formes architecturales et modes
de construction innovants
Si l’on observe des photos de chantiers datant d’il
y a plusieurs décennies, on constate que beaucoup
d’opérations sont encore identiques de nos jours.
Les machines utilisées sont certes plus modernes,
mais les techniques de bétonnage et de maçonnerie n’ont pas changé. Sur ce point, le secteur de
la construction fait figure d’exception: d’autres
branches de l’économie se sont depuis longtemps converties au numérique. La fabrication de
voitures, de meubles et d’équipements électroniques est par exemple largement robotisée à
notre époque, alors qu’en architecture et sur les
chantiers, le travail manuel reste prédominant.
Les causes de cette situation résident d’une part
dans les chantiers eux-mêmes: ce sont des espaces de travail complexes et en constante mutation. D’autre part, la construction relève de processus très individuels. Chaque bâtiment est pour
ainsi dire unique et même les maisons clés en
main sont personnalisées en fonction des souhaits des clients. La fabrication numérique tient
compte de ces spécificités. Elle comprend les
phases de projet et de planification, la préfabrication d’éléments de construction individuels et le
montage sur site.
L’objectif n’est pas de développer des processus
standard pour des bâtiments préfabriqués.
Au contraire, la fabrication numérique ouvre la
voie à des formes architecturales et des modes de
construction innovants. Les bâtiments sont conçus
et dimensionnés sur ordinateur. Le jeu de données
qui en résulte est ensuite utilisé par les robots et
les autres machines pour construire le bâtiment.
Une intense collaboration interdisciplinaire est cependant indispensable pour tirer pleinement profit
du potentiel de la fabrication numérique.
C’est pourquoi, des spécialistes de secteurs aussi
variés que l’architecture, la conception de structures porteuses, les sciences des matériaux, l’informatique, l’électrotechnique, la construction mécanique ou la robotique collaborent étroitement
dans le cadre du pôle de recherche national (PRN)
Fabrication numérique. Ils sont issus de divers
­instituts de recherche et hautes écoles suisses.
www.dfab.ch
next floor
29
Fabrication numérique
Entretien avec le
Dr Russell Loveridge,
directeur du PRN
Fabrication numérique
c
«La planification et la construction
connaîtront une profonde évolution»
D
es maisons qui sortent d’une imprimante 3D, des robots-maçons
et du béton coulé sans coffrage: autant de concepts qui sonnent comme
des utopies. Quelles sont concrètement les possibilités à court et
moyen terme, et comment vont-elles
influencer le travail sur le chantier?
Dr Russell Loveridge: Au cours de la
prochaine décennie, les robots continueront d’être améliorés et prendront
lentement la voie des chantiers, où
l’homme et la machine travailleront à
l’avenir en étroite collaboration. Nous
développons des robots qui se
chargent avant tout de tâches répétitives ou physiquement éprouvantes,
telles que la maçonnerie. Des évolutions importantes sont également attendues en termes de matériaux, par
exemple avec les fibres de carbone et
les matériaux composites ou en bois.
La fabrication numérique trouve cependant dès aujourd’hui son application dans la construction, notamment
dans la réalisation d’éléments d’ouvrages. Ceux-ci sont fabriqués par des
entreprises spécialisées et se montent
efficacement sur site, quasiment
comme un dispositif plug-and-play.
30
L’efficacité énergétique et l’écoconstruction sont devenues des
­aspects centraux de tout ouvrage.
Quelle contribution peut apporter la
fabrication numérique à cet égard?
La fabrication numérique contribue
à rendre la construction plus durable:
les bâtiments sont conçus de façon
à utiliser un minimum de matériaux.
En effet, le choix et la quantité des matériaux ainsi que la façon de les agencer
dans l’architecture du bâtiment influencent sensiblement l’empreinte
écologique de toute nouvelle construction. La proportion d’énergie grise
peut ainsi être fortement réduite.
La fabrication numérique autorise
de nouvelles formes architecturales.
Faut-il s’attendre à des concepts
­architecturaux révolutionnaires?
Je conçois les technologies numériques
davantage comme une évolution que
comme une révolution. Elles modifient
certes considérablement l’art et la
­manière dont nous projetons et réalisons
les constructions, mais l’apparence d’un
bâtiment dépend de nombreux facteurs,
tels que les normes de construction, l’environnement, la culture et bien sûr les
coûts. Les architectes bénéficieront toutefois d’une plus grande liberté de création
et ce avec un bon rapport qualité-prix.
Alors que les terrains constructibles
se raréfient, on construit davantage en
hauteur. Quel rôle joue la fabrication
numérique dans les immeubles et les
gratte-ciel?
La fabrication numérique va étendre la
palette des possibilités, non seulement
en matière de construction et d’architecture, mais aussi en termes de ­viabilité financière de ces projets ­d’ouvrages. Nous
pouvons contribuer à rendre la construction de gratte-ciel plus facile et moins
coûteuse. n
Aiguille du Midi
Du haut de ses 4810 mètres, le Mont-Blanc, situé à cheval entre la France et l’Italie, est le plus haut
sommet d’Europe. Sur mandat de la Compagnie du Mont-Blanc (CMB), Schindler vient d’équiper le
célèbre belvédère de l’Aiguille du Midi de deux nouveaux ascenseurs à haute performance – un projet
de tous les superlatifs. Il s’agit des ascenseurs duplex les plus hauts d’Europe.
«Pas dans le vide»
à 3842 mètres d’altitude
next floor
31
Aiguille du Midi
Facts & Figures
3842 m d’altitude
deux Schindler 7000 (hautes exigences)
Hauteur de levage 65 m
Charge maximale 630 kg / 8 personnes
Vitesse 2,5 m / s
Capacité 300 personnes par heure
Septembre 2014 démontage de l’ancien ascenseur
Mai à août 2015 montage des nouveaux ascenseurs
8/ 15 août 2015 ouverture Aiguille du Midi Ascenseurs
La terrasse panoramique
de l’Aiguille du Midi et sa
cabine de verre «Pas dans
le vide» offrent une vue
imprenable sur le massif
du Mont-Blanc.
32
«Ensemble, nous avons réussi.
L’installation duplex la plus haute d’Europe va
permettre à des milliers de touristes du monde
entier d’accéder à la plate-forme panoramique
‹Pas dans le vide›, à 3842 mètres d’altitude.
Merci beaucoup à tous les participants.»
Luc Bonnard (à gauche), vice-président du Conseil
d’administration du Groupe Schindler, et Mathieu Dechavanne,
président de la Compagnie du Mont-Blanc.
Texte Beat Baumgartner photos Amanda Events | Fotolia
L
ors de la remise aux exploitants des deux nouveaux ascenseurs
à haute performance Schindler 7000, en août dernier, le soulagement pouvait se lire sur le visage de François Reutter, le directeur
du pôle High-Rise de Schindler France: «Malgré des conditions
­climatiques, géologiques et techniques particulièrement difficiles,
nous avons monté les deux ascenseurs sans incidents. A la grande
satisfaction de la Compagnie du Mont-Blanc, ils fonctionnent de
­manière fiable et offrent nettement plus de sécurité et de confort
que ­l’ancienne installation pour les nombreux visiteurs de la plateforme panoramique de l’Aiguille du Midi.»
Situé au cœur du massif du Mont-Blanc, le belvédère de l’Aiguille du
Midi constitue l’une des attractions majeures de la région. Facilement accessible en téléphérique, le point de vue situé à 3842 mètres
d’altitude attire d’année en année plus de touristes – environ un
demi-million par année actuellement – notamment depuis l’ouverture du «Pas dans le vide» en décembre 2013. Cette cabine intégralement vitrée, y compris sur le sol, offre un point de vue unique
sur le massif du Mont-Blanc et les sommets avoisinants à tous ceux
qui osent s’y aventurer.
La plate-forme panoramique et le «Pas dans le vide» sont uniquement accessibles en ascenseur. Installé en 1966 (et modernisé en
1996), ce dernier commençait sérieusement à accuser son âge.
En outre, dès que des travaux d’entretien ou des réparations étaient
nécessaires, la plate-forme était inaccessible. En 2011, lorsque la
Compagnie du Mont-Blanc (CMB), la société qui exploite le site, a
décidé de procéder à une rénovation totale du belvédère et du téléphérique, il s’agissait également d’améliorer la desserte verticale.
Les négociations entre la CMB et Schindler France ont débuté en
septembre 2013, le contrat a été signé le 15 mai 2014 et seulement
un an plus tard, respectivement les 8 et 15 août 2015, les deux
­ascenseurs ont été livrés à l’exploitant.
Il va sans dire que l’installation d’ascenseurs à 3800 mètres d’altitude
– entre neiges éternelles et conditions climatiques extrêmes – n’a
rien d’une sinécure. Six installateurs de Schindler France dirigés par
Robert Fridmann ont subi des tests médicaux approfondis et se sont
préparés pendant plusieurs mois aux conditions de travail éprouvantes de l’Aiguille du Midi. Lorsqu’ils furent enfin prêts à se lancer
dans les travaux, le chantier avait pris plusieurs mois de retard parce
que l’agrandissement de la gaine en granit et l’évacuation des gravats, assurés par la société Acro BTP, nécessitaient plus de temps que
prévu. L’équipe Schindler a mis cette période à profit pour effectuer
un séjour sur le Torino (3500 m), où elle a continué de s’habituer à
l’altitude, effectué des exercices de montage et réalisé des sorties en
haute montagne en guise de team building. A l’issue de l’excavation
et de l’évacuation des 200 m³ de matériaux en provenance de la
gaine, les travaux de transformation et de montage ont pu débuter
en décembre 2014: les monteurs ont travaillé cinq jours par semaine,
et même six au mois d’août, malgré le froid, l’humidité ambiante,
l’obscurité, ainsi que des conditions météorologiques très changeantes. Au lieu d’un ascenseur, la gaine élargie de 70 cm accueille
désormais deux nouveaux Schindler 7000, avec chacun son propre
local des machines. Cette solution présente deux avantages majeurs:
même en cas de travaux d’entretien ou de réparation, il y a toujours
un ascenseur fonctionnel. Et en cas de problème, les passagers bloqués dans la gaine de 65 m peuvent être évacués en toute sécurité
depuis la cabine en panne vers celle qui fonctionne encore. «Les
nouveaux ascenseurs ne sont donc pas seulement plus confortables,
mais aussi plus rapides et plus sûrs», explique François Reutter.
Depuis mi-août 2015, les deux Schindler 7000 fonctionnent de
­façon fiable et irréprochable, offrant aux visiteurs de l’Aiguille du
Midi une expérience unique, après que la plate-forme panoramique
était restée inaccessible durant un an en raison des travaux de rénovation. Après avoir scellé le partenariat entre Schindler et la Compagnie du Mont-Blanc par une poignée de main symbolique avec
­Mathieu Dechavanne, le président de la CMB, à 3842 m d’altitude,
dans le «Pas dans le vide», le 18 juillet 2014, Luc Bonnard, vice-­
président du Conseil d’administration du Groupe Schindler, a tenu
à féliciter personnellement tous les acteurs de cette réussite le
11 janvier 2016 à Chamonix. n
next floor
33
Architecture Suisse
Un des immeubles
les plus performants d’Europe
sur le plan énergétique
En raison des objectifs définis par le groupe pharmaceutique Roche dans sa charte
énergétique, une attention particulière a été accordée à l’efficacité énergétique de la tour
Bâtiment 1 à Bâle. Plus haut édifice de Suisse, culminant à 178 mètres, cette nouvelle tour qui
accueillera 2000 postes de travail bureautiques fascine par son aspect cunéiforme et ses
étages en gradins côté ouest, ainsi que les bandeaux vitrés de son enveloppe de bâtiment.
34
Le Bâtiment 1 de Roche à Bâle est une tour de 178 m
et 41 étages qui s’affine progressivement jusqu’au
sommet. Le bâtiment affiche un profil régulier en
gradins. A l’ouest, des blocs de deux niveaux soulignent l’aspect étagé, tandis qu’à l’est des blocs
de trois niveaux beaucoup moins marqués donnent
à la façade un aspect quasi vertical.
Texte Curt M. Mayer photos Ruedi Walti | Curt M. Mayer
L
’architecture du Bâtiment 1 est un manifeste des nouvelles possibilités de la communication de bureau, qu’elle soutient activement.
Le concept est souple et offre des infrastructures et des postes de
travail attrayants. Pour les architectes Herzog & de Meuron chargés
de la planification, le défi consistait à créer non pas un immeuble de
bureaux monofonction mais un véritable lieu urbain, où chaque
étage est séparé du suivant et uniquement accessible via un noyau
central.
Les escaliers en colimaçon, qui dominent l’entrée
et les zones de communication, sont issus d’une tradition
architecturale de Roche, remontant au bâtiment du
siège social, réalisé en 1937 par l’architecte Salvisberg.
Architecture inspirée de la typologie du bâtiment
En amont de l’élaboration du projet de cette tour de 178 m de haut,
un dialogue intensif a été mené en vue d’en déterminer la forme.
Cette consultation a permis de dégager une typologie d’immeuble
établissant l’organisation et la communication interne des différentes unités fonctionnelles pour mieux les favoriser, comme l’a détaillé
l’architecte Jacques Herzog à l’occasion de l’inauguration. Les quelque 2000 postes de travail répartis entre les différents départements de Roche étaient jusqu’ici disséminés sur différents sites de la
ville. Grâce à ce processus de densification baptisé «office re-entry»,
ils ont tous été réunis dans un même bâtiment. Que ce soit entre les
unités ou au sein de celles-ci, cela permet une communication impossible auparavant. Les nouveaux locaux suscitent d’une part des
synergies dans la façon de travailler et stimulent d’autre part
l’identification avec l’entreprise grâce à l’intégration des collaborateurs au site.
Les usages impliquant des flux de personnes importants, tels que
l’auditorium de 500 places, le restaurant du personnel et les salles de
réunion centrales, sont situés en partie inférieure du bâtiment afin
d’être rapidement accessibles par tous les employés. L’auditorium se
présente comme un volume formant un large porte-à-faux, marquant clairement l’entrée principale et son généreux espace extérieur
«L’achèvement du Bâtiment 1 marque le point de
départ de la suite de l’extension de Roche sur le site de
Bâle. A cet effet, des investissements supplémentaires
à hauteur de 3 milliards de francs ont été initiés pour la
réalisation de bâtiments coordonnés au langage
architectural du groupe pharmaceutique.»
Severin Schwan, CEO de Roche
couvert. A compter du cinquième étage arrivent les bureaux et les
zones de communication. Au 38e étage se trouve la cafétéria panoramique qui offre une vue imprenable sur Bâle et ses environs.
En raison de la forme épurée mais caractéristique de l’édifice et
aussi de sa hauteur, les architectes sont convaincus que le site Roche
va s’ancrer dans l’espace urbain. Sa géométrie particulière donne
au Bâtiment 1 une apparence très différente selon le point de vue.
Depuis le Rhin, c’est-à-dire vue du sud, la tour revêt un aspect cunéiforme en gradins. Du point de vue des piétons, les bandeaux vitrés
en retrait permettent au bâtiment de s’intégrer à l’espace routier.
Cela assure une transition en douceur entre l’échelle humaine et la
dimension urbaine des façades lisses côté sud et nord.
Façade innovante en guise d’enveloppe de bâtiment
La tour de 41 étages se rétrécit progressivement jusqu’à son sommet, qui culmine à 178 m. Le bâtiment affiche un profil régulier en
gradins. A l’ouest, des blocs de deux niveaux soulignent l’aspect
étagé, tandis qu’à l’est des blocs de trois niveaux beaucoup moins
marqués donnent à la façade un aspect quasi vertical. Le bâtiment
est formé d’un noyau central autour duquel s’articule une superposition de plateaux d’étage. A l’extérieur, ceux-ci sont matérialisés par
les appuis blancs qui ceinturent le bâtiment d’est en ouest. Eléments
typiques de modernité, les bandeaux vitrés sont depuis les années
1930 caractéristiques du style et de l’identité architecturale de Roche
qui distingue aujourd’hui encore certains bâtiments de Bâle. Jacques
Herzog les a volontairement conservés comme un trait d’union avec
le passé. Le Bâtiment 1 incarne cette identité et cette tradition architecturale, tout en lui conférant une expression nouvelle.
L’exigence d’efficacité énergétique du concept est satisfaite par une
façade innovante de type CCF (Closed Cavity Façade). D’une surface
totale de 38 000 m², celle-ci se caractérise par une grande variété
de types, un vitrage hautement transparent et une protection ­solaire
efficace. En tant que construction écologique, le Bâtiment 1 atteint c
next floor
35
Architecture Suisse
Le spacieux espace d’accueil se
caractérise par une grande dalle en
porte-à-faux, qui soutient un
auditorium de 500 places.
Les zones de communication communes
constituent une particularité du bâtiment.
Ces espaces couvrant deux ou trois étages
sont aménagés à l’ouest et à l’est de la
tour et reliés par de généreux escaliers
en colimaçon.
c des valeurs nettement inférieures à celles du standard Minergie
et définit de nouvelles références en termes de durabilité et d’efficacité énergétique, tout en offrant une qualité supérieure d’air ­ambiant.
Les responsables de Roche se montrent convaincus qu’en compa­
raison avec d’autres immeubles écologiques européens, le Bâtiment 1
est l’un des plus performants sur le plan énergétique.
Mise en œuvre d’un concept énergétique durable
La conception énergétique de l’immeuble est basée sur une réduction au minimum des besoins d’énergie, un approvisionnement en
sources d’énergie durables et une exploitation misant sur l’efficacité
énergétique. Tout cela, dans le cadre de la charte énergétique 2020
de Roche, incluse dans les objectifs de réalisation. Pour un nombre
de postes de travail équivalent, la consommation d’énergie du Bâtiment 1 n’atteint qu’un cinquième de celle du Bâtiment 74 âgé de
plus 40 ans qu’il remplace, et surpasse par conséquent le standard
Minergie. L’approvisionnement en énergie durable est assuré grâce
à l’utilisation de la chaleur résiduelle du site pour le chauffage, à
l’exploitation de la nappe phréatique pour le rafraîchissement, à la
récupération de chaleur et au recours à des pompes à chaleur pour
la production d’eau chaude.
Afin de réduire les besoins d’énergie du projet, les surfaces vitrées
ont été limitées à 60% de la façade pour garantir une protection
­solaire efficace. Une bonne isolation de l’enveloppe du bâtiment est
fondamentale pour l’efficacité énergétique. L’éclairage est optimisé
grâce à l’utilisation de la lumière du jour, au recours à des lampes
à LED et à une régulation à éclairement constant.
Souplesse d’utilisation des bureaux
Les différents usages du bâtiment sont empilés successivement en
fonction du profil de l’édifice. Grâce aux retraits, les 41 étages sont
agrémentés de nombreuses terrasses accessibles depuis les zones
de communication communes, qui sont agencées sur deux ou trois
niveaux reliés par des escaliers en colimaçon aussi généreux qu’élégants. Ces terrasses offrent aux collaborateurs qui travaillent dans
les espaces de bureaux à vitrage fixe un lien avec l’extérieur doté
d’une ventilation naturelle. Ces plates-formes de rencontre sont
­réparties à l’est et à l’ouest des étages. Ils constituent ainsi à chaque
niveau des points de repère, où les collaborateurs peuvent se réunir
ou échanger de façon informelle, mais aussi profiter des espaces
lounge lors des pauses. Les escaliers en colimaçon sont issus d’une
tradition architecturale de Roche, remontant au bâtiment du siège
social, réalisé en 1937 par l’architecte Salvisberg. n
36
Technique d’ascenseur
à récupération d’énergie
Facts &Figures
Le plus haut bâtiment de Suisse est équipé de 14 ascenseurs à haute performance ainsi que du tout dernier
système de gestion de la circulation. Ces ascenseurs
de type Schindler 7000 transportent les passagers
jusqu’au 41e étage à une vitesse pouvant atteindre
6 m/sec. Le Bâtiment 1 de Roche conjugue des performances de transport supérieures à une efficacité
­énergétique exemplaire. Cela est rendu possible par un
système de récupération d’énergie propre à Schindler,
qui réinjecte le courant excédentaire dans le réseau
électrique de l’immeuble afin de contribuer à atteindre
un bilan énergétique positif.
Le Bâtiment 1 profite également de la technologie
Port de Schindler: Le système de gestion de la circulation nouvelle génération guide les passagers automatiquement vers l’ascenseur qui les conduira le plus rapidement à destination.
Tour Roche Bâtiment 1
Maître d’ouvrage F. Hoffmann-La Roche SA
Architectes Herzog & de Meuron AG
Hauteur 178 m
Longueur à la base 94 m
Largeur 37 m
Etages 41 (hors sol)
Surface au sol 3500 m2
Surface brute au plancher 83 000 m2
dont hors sol 74 200 m2
Volume global 375 000 m3
dont hors sol 324 000 m3
Marches d’escalier 3650
Coût CHF 550 mio
Développement d’un site durable
En 2014, le laboratoire pharmaceutique Roche a initié
des investissements d’un montant de 3 milliards de
francs, visant à consolider son implantation sur son site
bâlois. CHF 1,7 mrd sont dévolus aux installations de
recherche et de développement, CHF 1,3 mrd à la rénovation du siège et CHF 550 mio à la construction d’un
nouvel immeuble de bureaux Bâtiment 2, culminant
à 205 m. Outre l’extension des établissements de
­recherche, l’entreprise a pour objectif de poursuivre la
concentration des postes de travail jusqu’ici disséminés
dans la ville. Les 1700 postes de travail bureautiques
de la nouvelle tour Bâtiment 2 doivent à cet effet être
prêts d’ici 2021. Cette nouvelle construction sur le côté
opposé de la Grenzacher Strasse sera visuellement
coordonnée au Bâtiment 1, qu’elle dépassera avec ses
50 étages et ses 205 m de haut.
next floor
37
nextnews
Brochure des projets
lauréats du Schindler
Award 2015.
Schindler Global
Award –
DE SHENZHEN
À SÃO PAULO
SCHINDLER FOURNIT
LES ASCENSEURS
ET LES ESCALIERS
MÉCANIQUES POUR
LE PLUS HAUT
BâTIMENT D’EUROPE
Le Schindler Global Award, un
concours majeur destiné aux étudiants
en architecture et en urbanisme, entre
dans une nouvelle phase en déménageant de Shenzhen à São Paulo.
En 2015, le concours Schindler revêtait pour
la première fois une dimension internationale
en se concentrant sur la ville de Shenzhen
en Chine. Plus de 600 équipes du monde
­entier y avaient pris part et 12 projets avaient
été récompensés. Ce concours réunissant
des étudiants de tous les continents, qui ont
ainsi pu partager leurs idées et leurs projets,
a été un franc succès. La prochaine édition
Schindler fournit l’ensemble des
­ascenseurs et escaliers mécaniques
pour le gratte-ciel Lakhta Center
de Saint-Pétersbourg, en Russie.
L’achèvement de ce qui sera le plus
haut bâtiment d’Europe avec ses
462 mètres (en comptant la pointe
de la tour) est prévu pour 2018.
Débuté en octobre 2012, ce gratte-ciel est
édifié sur les rives du golfe de Finlande,
au cœur d’un complexe global qui doit
­accueillir à terme 330 000 m² de bureaux et
de ­surfaces commerciales. L’entrepreneur
­général turc Renaissance Construction est
promet d’être encore plus passionnante.
Elle débutera mi-2016 et durera jusqu’à
­mi-2017. La participation est ouverte aux
­étudiants de dernière année de bachelor ou
de master en architecture, en architecture
paysagère, en urbanisme et en aménagement du territoire des facultés d’architecture
et d’urbanisme de hautes écoles et d’uni­
versités reconnues.
Le Schindler Global Award 2017 est organisé
par le Groupe Schindler en collaboration
avec l’Institut d’architecture et d’urbanisme
de l’EPF de Zurich, dirigé par le professeur
Kees Christiaanse. L’édition 2017 sera centrée
sur l’impact des systèmes de mobilité actuels
et futurs dans l’une des principales métropoles d’Amérique du Sud et du monde,
São Paulo.
www.schindleraward.com
38
Le Lakhta Center à
Saint-Pétersbourg,
en Russie.
en charge de l’édification de la tour. L’investisseur est JSC’Laktha, une filiale de Gazprom,
le leader russe de l’extraction gazière.
Schindler livrera au total 26 ascenseurs à
haute performance Schindler 7000 pour
l’immeuble, dont 16 ascenseurs à doublepont, ainsi que 7 ascenseurs vitrés,
3 Schindler 5500 ainsi que 2 Schindler 3300
et deux monte-plats. A cela s’ajoutent
6 escaliers mécaniques Schindler 9300.
Schindler a décroché le contrat face à de
­solides concurrents internationaux.
Les travaux de montage de ce mandat de
plusieurs millions ont débuté en avril 2016
et la livraison finale de l’ensemble des
­ascenseurs et escaliers mécaniques est
­prévue pour début 2018.
Pour mener à bien ce projet d’envergure,
Schindler a spécialement basé un responsable de projet suisse à Saint-Pétersbourg.
Les extensions
prévues à
l’hôpital cantonal
de Saint-Gall.
Schindler participera
à la construction
des nouveaux
bâtiments de l’hôpital cantonal SG
Schindler
équipe
le plus grand
aéroport
du monde
Schindler fournira tous les ascenseurs
prévus pour les divers nouveaux bâtiments de l’hôpital cantonal de SaintGall qui seront construits entre 2016 et
2027. Il s’agit là d’un des plus grands
appels d’offres remportés par Schindler.
Une partie de l’infrastructure de l’hôpital
cantonal de Saint-Gall ne satisfait plus aux
exigences actuelles en matière d’exploitation. C’est pourquoi deux nouvelles dépendances seront érigées sur le complexe de
l’hôpital de Saint-Gall au cours des prochaines
années. Les salles d'examen et de traitement
y seront concentrées et parfaitement
Istanbul Grand Airport (IGA) a choisi
Schindler comme principal fournisseur
des ascenseurs et escaliers roulants
du nouvel aéroport international
d’Istanbul.
Dans le cadre de ce mandat attribué par IGA,
le plus grand aéroport du monde sera équipé
de 648 installations de marque Schindler.
Le contrat portant sur le nouvel aéroport
comprend la livraison, l’installation et l’entretien de 306 ascenseurs, 159 escaliers roulants, ainsi que 183 trottoirs roulants.
Le nouvel aéroport décuplera la capacité
des aéroports existants de la ville. Une fois
­ rdonnées. Le bâtiment 07a devrait être prêt
o
à l’emménagement d’ici 2021; le bâtiment
07b, d’ici 2027. Simultanément, l’Hôpital
­pédiatrique de Suisse orientale devrait être
reconstruit au sein du complexe de l’hôpital
cantonal d’ici 2022. Ces 3 ouvrages coûteront plus de 600 millions de francs.
Schindler Saint-Gall, a également remporté
l’appel d’offres pour les projets de constructions à venir. De mai 2017 à 2024, 38 ascenseurs seront montés au total: deux Schindler
7000 pour sapeurs-pompiers/ascenseurs
ainsi que 36 ascenseurs 5500.
«Nous sommes fiers que Schindler Saint-Gall
ait obtenu la confiance du client pour ce
projet à la fois exemplaire et résolument
tourné vers l’avenir. A présent, nous désirons
prouver que cette confiance est méritée»,
souligne Beat Bussmann, chef de vente Nouvelles installations chez Schindler Saint-Gall.
Le nouvel aéroport
d’Istanbul bat
tous les records.
achevé, il accueillera plus de 150 compagnies
aériennes, qui desserviront plus de 350 destinations. Les estimations prévoient une
­fréquentation de quelque 200 millions de
passagers par an.
«Nous sommes parfaitement convaincus
d’avoir choisi le bon partenaire. Schindler
fournit non seulement des produits de qualité supérieure et un service fiable, mais se
distingue également par ses compétences
de gestion de projet, qui lui permettront de
respecter les délais très stricts de ce gigantesque chantier», a déclaré Yusuf Akçayo ǧlu,
CEO d’IGA.
Précises, modernes et efficaces sur le plan
énergétique, les installations Schindler
équipent par exemple déjà les aéroports de
Singapour, Séoul, Bombay, Londres, Munich
ou Rome. Elles assureront désormais aussi la
fluidité de la circulation des passagers du
nouvel aéroport d’Istanbul, le plus grand du
monde, dès qu’il sera opérationnel.
next floor
39
4 World Trade Center, New York
Mobilité.
À Marly et dans ses environs.
Un milliard de personnes utilisent chaque jour les ascenseurs, escaliers
mécaniques et solutions de mobilité innovantes de Schindler. Nous devons
ce succès à nos 57 000 collaborateurs actifs sur tous les continents.
www.schindler.ch
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