S`inspirer - Roche Diagnostics France

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S'INSPIRER
laBosud oc Biologie de montpellier
LA BIOPATHOLOGIE,
AVANT-GARDE DU DIAGNOSTIC
MOLÉCULAIRE
Pour accompagner l’essor du diagnostic moléculaire oncologique, de nouvelles unités
d’analyse se sont construites au cours des dix dernières années. Elles associent
anatomopathologistes, cytogénéticiens et biologistes moléculaires. Visite d’une unité
de biopathologie au laboratoire LaboSud OC Biologie de Montpellier.
I
CARTE
D’IDENTITÉ
l 56 laboratoires
l 12 pôles
d’excellence
dont Imagénome
l Une plateforme
de biologie
moléculaire
à haut-débit
O
n peut résumer la biopathologie à l’alliance de l’anatomopathologie et de la biologie médicale, pour
répondre aux besoins de diagnostics induits par le
développement des premières thérapies ciblées. l’expertise
anatomopathologique reste essentielle, elle s’enrichit de la
cytogénétique et de la biologie moléculaire pour compléter
le diagnostic. une tumeur nécessite aujourd’hui d’être étudiée sur tous les plans, depuis sa morphologie jusqu’à son
fonctionnement et son architecture moléculaire.
« les premières unités de biopathologie sont apparues en
2006 sous l’impulsion de l’inca afin d’améliorer le diagnostic
moléculaire des tumeurs », raconte pierre-Jean lamy, biologiste moléculaire au labosud de montpellier, le premier
groupe libéral a avoir créé une telle unité. cette activité y
rassemble deux anatomopathologistes, deux cytogénéticiens, un biologiste moléculaire et des techniciens, travaillant ensemble afin de poser le diagnostic et accompagner
l’oncologue dans l’interprétation thérapeutique des résultats.
gique. en parallèle de celles nécessaires à son analyse, le
pathologiste met à disposition de ses collègues des lames
colorées où il a entouré les zones riches en cellules tumorales. ces lames aident les biologistes à prélever, sur des
lames blanches en miroir, un échantillon de qualité pour
réaliser les tests moléculaires. en effet, ces analyses doivent
être réalisées sur un échantillon contenant au minimum
50 % de cellules tumorales, leur sensibilité étant parfois
faible, proche de 20 % pour le séquençage sanger par
exemple. l’adn est ensuite extrait et analysé par différentes
techniques comme la pcr allèle spécifique, le séquençage
(sanger ou dit de nouvelle génération pour l’étude de
l’exome ou du génome entier), la spectrométrie de masse
et aussi l’hybridation in situ pour la recherche des anomalies chromosomiques. À partir de ces marqueurs, les biologistes, les anatomopathologistes et les cliniciens disposent d’éléments prédictifs de la réponse thérapeutique
et peuvent ainsi personnaliser les traitements.
UNE DÉMARCHE DE COOPÉRATION
DE PLUS EN PLUS DE TESTS
pour atteindre cet objectif, les diagnosticiens collaborent
autour de la pièce anatomopathologique. elle y est reçue
par l’anatomopathologiste, qui, après avoir identifié la zone
tumorale d’intérêt, effectue des prélèvements ciblés sur la
tumeur pour une fixation en paraffine. des coupes sur
lames issues des blocs fixés sont colorées en hématéine
éosine afin de permettre le diagnostic anatomopatholo-
depuis la découverte de l’amplification d’her 2 ou de
l’anomalie chromosomique Bcr-aBl dans les leucémies
myéloïdes chroniques, le nombre d’altérations moléculaires traitables par des thérapies ciblées a considérablement augmenté ces dernières années. il existe aujourd’hui
des thérapies visant des altérations des gènes Kras, Braf,
alK, meK, ros…
L’ESSENTIEL
l La biopathologie associe
l’anatomopathologie, la biologie
moléculaire et la cytogénétique pour
répondre aux besoins de diagnostics
induits par le développement
des thérapies ciblées.
l Avec cette triple compétence,
les médecins disposent
de marqueurs prédictifs
de la réponse thérapeutique
et peuvent ainsi personnaliser
les traitements.
l La biopathologie se place
en avant-garde pour développer
et accélérer la mise sur le marché
de nouveaux tests, en collaboration
avec l’industrie et les sociétés
de diagnostic.
juin 2016 • n° 96 explore 19
imagénome,
investir
dans l’avenir
© FLAMOTTE
C
LaboSud a créé, en 2015, l’Institut
médical d’analyse génomique
ou Imagénome, à Montpellier.
Cette plateforme de biologie
moléculaire à haut-débit dispose
des dernières générations d’outils
pour l’extraction, l’amplification et
l’analyse des acides nucléiques,
telle que la spectrométrie de
masse ou le séquençage nouvelle
génération. De quoi accompagner
le développement de la
biopathologie, mais aussi
de la génétique prénatale
avec notamment le DPNI.
Coupes de blocs de tissus en paraffine :
une des premières étapes de toute
analyse de pathologie moléculaire.
SIMPLIFIER LA TRAÇABILITÉ
DE L’ÉCHANTILLON
cette étroite collaboration entre pathologistes assure
également la concentration, dans un lieu unique, des pièces
anatomopathologiques et des échantillons qui y sont prélevés. « le dialogue entre anatomopathologiste et biolo explore n° 96 • juin 2016
giste moléculaire est permanent. les techniques de pathologie moléculaire morphologique sont indissociables de la
génétique proprement dite. réunir la triple compétence
‒ anatomopathologie, cytogénétique et biologie moléculaire ‒ sur une même plateforme est un atout indéniable
pour assurer un diagnostic rapide et de qualité », remarque
pierre-Jean lamy. toutes les pièces anatomopathologiques
sont précieuses. certaines, comme les biopsies de cancers
de poumon, sont, en plus, de petite taille et nécessitent des
analyses très rationalisées. là encore, l’approche concertée
de la biopathologie peut constituer une solution.
la biopathologie n’a pas vocation à remplacer les pratiques libérales de la biologie et de l’anatomopathologie.
elle s’inscrit en avant-garde, réunissant les expertises pour
assurer l’accès des patients aux tests diagnostics les plus
récents, leur transition vers la standardisation et leur disl
ponibilité sur l’ensemble du territoire.
b
© FLAMOTTE
« or, selon qu’elle se développe dans tel ou tel tissu, une
même anomalie peut entraîner un comportement cellulaire
complètement différent », explique pierre-Jean lamy. « par
exemple, on obtient en clinique de bons résultats en ciblant
Braf dans le mélanome. en revanche, le bénéfice du même
traitement est presque nul pour les cancers colorectaux portant la mutation. » ainsi, l’oncologie moléculaire n’a pas
détruit la classification anatomopathologique qui pose le
diagnostic. « petit à petit, on détaille la classification des
cancers en sous-populations, certaines ne concernant qu’1 %
des malades, de véritables pathologies orphelines. »
en réponse à cet affinement des sous-types tumoraux,
quelques nouveaux tests de diagnostic moléculaire sont
développés chaque année. les médecins des unités de
biopathologie doivent donc réaliser un travail de bibliographie continu et poussé pour maintenir leur expertise.
« non seulement, nous réalisons le test et l’interprétons,
mais nous apportons un conseil thérapeutique afin de
trouver de façon pluridisciplinaire la meilleure option
thérapeutique pour le patient. »
en plein développement exponentiel du diagnostic moléculaire, de nombreux tests sont conçus par les unités de
biopathologie elles-mêmes, avant que des tests commerciaux ne soient mis sur le marché. « nous collaborons beaucoup entre labos, à travers le groupe francophone de cytogénomique oncologique notamment. nous travaillons
également avec l’industrie et les sociétés de diagnostics pour
accélérer l’industrialisation des tests. de plus en plus de cancers ont besoin de diagnostic moléculaire. on espère que
cette discipline entrera progressivement dans la routine.
c’est aussi le rôle des grands groupes de biologie spécialisée
de faciliter l’accès au testing », analyse pierre-Jean lamy.
PIERRE-JEAN LAMY, biologiste moléculaire
au LaboSud de Montpellier
« Non seulement, nous réalisons
le test et l’interprétons, mais
nous apportons un conseil
thérapeutique afin de trouver
de façon pluridisciplinaire la
meilleure option thérapeutique
pour le patient »
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