Plan de préparation contre une pandémie

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ROYAUME DU MAROC
Le premier ministre
Plan National
de Préparation et de Riposte
à l’Influenza Aviaire et à une
Pandémie de Grippe d’origine
Aviaire
13 février 2006
1
TABLE DES MATIERES
Introduction
3
I. Influenza aviaire et grippe humaine : clinique, épidémiologie et
prophylaxie
A- Chez l’animal
1. Définition et étiologie
2. Epidémiologie
3. Symptômes cliniques et lésionnels
4. Diagnostic
5. Prophylaxie
6. Facteurs de risque pour le Maroc
B- Chez l’Homme
1. L’agent pathogène
2. Epidémiologie
3. Qu’est ce qu’une pandémie de grippe ?
4. Evolution naturelle de la grippe commune
5. Complications de la grippe
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6
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II. Eléments du plan national de préparation et de riposte à
l’influenza aviaire et à une pandémie de grippe d’origine aviaire
1. Axes stratégiques
2. Objectifs
3. Période d’alerte à la pandémie
4. Période pandémique
5. Retour à la période interpandémique
14
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15
III. Organisation de l’action interministérielle
1. Préparation
2. Structure centrale interministérielle de gestion de crise
3. Structure locale de gestion de crise
4. Conduite opérationnelle de l’action gouvernementale
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IV. Missions et actions permanentes
21
V. Gestion internationale
1. Organisation Mondiale de la Santé Animale (OIE)
2. Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture
(FAO)
3. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS)
4. L’Union du Maghreb Arabe
5. La ligue arabe
6. La coopération internationale
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25
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25
26
26
VI. Déclinaison du plan et évaluation du niveau de préparation
27
1. Déclinaison du plan par département ministériel et au niveau
territorial
2. Evaluation du niveau de préparation
27
2
27
VII. Information, Formation et Communication
27
VIII. Aperçu sur les moyens essentiels de protection et produits
vétérinaires et de santé
1. Masques respiratoires
2. Médicaments antiviraux
3. Désinfectants d’élevage
3. Vaccins
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29
29
29
29
IX. Prévention et plan d’urgence relatifs à l’influenza aviaire
1. Surveillance des élevages et de la faune sauvage
2. Protection des élevages de volaille et des autres oiseaux
3. Coordination entre départements concernés
4. Préparation du dispositif de lutte (plan d’urgence)
4.1. Introduction
4.2. Procédure de gestion de crise d’influenza aviaire
4.2.1. Gestion des suspicions
4.2.2. Confirmation de la suspicion = « crise »
4.2.3. Information - communication
4.3. Eléments financiers relevant de la santé vétérinaire
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32
32
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33
33
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43
44
X. Organisation de la riposte selon les niveaux d’alerte
45
A. Période d’alerte à la pandémie
1. Phase 1 et 2
1.1. Objectifs
1.2. Mesures
2. Phase 3
2.1. Objectifs
2.2. Mesures
2.2.1. Situation 3 A
2.2.2. Situation 3 B
3. Phase 4
3.1. Objectifs
3.2. Mesures
3.2.1. Situation 4 A
3.2.2. Situation 4 B
4. Phase 5
4.1. Objectifs
4.2. Mesures
4.2.1. Situation 5 A
4.2.2. Situation 5 B
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46
46
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50
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53
53
B. Période pandémique
1. Objectifs
2. Mesures
53
54
54
60
Abréviations
3
Introduction
L’influenza aviaire (appelée communément grippe aviaire » est une maladie due à un
virus du genre Influenzavirus de type A. Selon l’Office International des Epizooties
(OIE), les sous types H5 et H7 sont à déclaration obligatoire. Il s’agit d’une maladie
mondialement répartie (tous les continents) qui a été identifiée pour la 1ère fois en
Italie, il y a plus de 100 ans (1878) et dont le virus n’a été isolé qu’en 1955.
La crise liée à cette maladie a débuté fin 2003 suite à sa déclaration en République
de Corée. Depuis cette période, plus de 200 millions de volailles sont mortes ou ont
été abattues dans les pays touchés, engendrant de lourdes conséquences socioéconomiques :
- des pertes évaluées entre 10 à 15 milliards de dollars US ;
- la destruction des moyens d’existence de millions de petits éleveurs ;
- la perturbation du commerce régional et international.
Par ailleurs, l’impact de cette maladie sur la santé publique n’est pas à négliger. En
effet, la barrière d’espèce a été franchie puisque le virus est passé chez l’Homme
dans des conditions particulières, d’où le risque de pandémie humaine.
Au Maroc, le secteur de l’aviculture joue un rôle socio-économique considérable. La
production de la viande blanche contribue actuellement à plus de 50% dans la
consommation totale des viandes et à 100% des besoins en œufs de consommation
des foyers marocains. Les investissements consentis dans ce secteur génèrent un
chiffre d’affaires annuel de l’ordre de 13 milliards de dirhams. En outre, ce secteur a
permis la création de plus de 200.000 emplois.
Chez l’homme, la grippe est une infection respiratoire aigue d’origine virale, très
contagieuse et évoluant sur un mode épidémique. Sans gravité pour la population
en parfaite santé, la grippe peut exposer à de graves complications les personnes
aux âges extrêmes de la vie et ou fragilisées par une maladie chronique.
Actuellement, des indices très forts prédisent la survenue d’une pandémie grippale
due à un nouveau virus dont la morbidité et la mortalité pourraient être très
importantes. Le virus le plus probablement en cause serait un dérivé du virus de
type A sous type H5 N1 qui est responsable de l’influenza aviaire.
En effet, depuis décembre 2003, certains pays d’Asie, et récemment d’Europe
orientale, ont connu des cas isolés, voire même des foyers, de grippe humaine à « A
H5 N1 ».
Avec le dernier cas humain rapporté par l’Irak, l’OMS a annoncé au 09/02/06 un
cumul de 168 cas dont 88 décès (Taux de létalité de 53%).
Le Maroc, de par sa situation géographique, l’importance de ses échanges
internationaux, la forte densité de sa population ainsi que ses caractéristiques
écologiques, présente tous les facteurs favorables à l’introduction et à la circulation
du nouveau virus grippal.
4
Si à l’heure actuelle, il n’y a pas d’épizootie connue et qu’il n’y a pas de cas humains
dus au nouveau virus, l’apparition de cas d’influenza aviaire voire même d’infection
humaine reste possible.
Il est difficile de prévoir l’impact de la prochaine pandémie de grippe, celui-ci dépend
du degré de virulence du virus, de sa rapidité de propagation d’une population à une
autre, ainsi que de l’efficacité des efforts de prévention et d’intervention. En dépit de
l’incertitude relative à l’amplitude de la prochaine pandémie, il demeure important de
faire des estimations de l’impact sanitaire et économique pour aider à la prise de
décisions et pour orienter la planification en cas de pandémie.
La cinétique et l’impact d’une pandémie ont été modélisés par divers instituts de
veille sanitaire aux Etats Unis ou en Europe. En l’absence d’intervention sanitaire, le
nombre de personnes malades pourrait s’établir entre 4,5 et 10,5 millions de la
population marocaine, et le nombre de décès pourrait atteindre 60 000 à 120 000
en fin de pandémie. 240 000 à 600 000 personnes pourraient développer des
complications nécessitant l’hospitalisation.
Outre son impact sanitaire majeur, une pandémie pourrait provoquer :
-
une désorganisation du système de santé en raison de la saturation rapide des
services de soins ;
une désorganisation de la vie sociale et économique ;
une paralysie partielle de services essentiels nécessaires au fonctionnement de
la société et de l’État.
L’évolution de la situation épidémiologique mondiale en matière d’influenza aviaire,
l’importance et la facilité des échanges et les exemples tirés des pandémies
grippales du XXème siècle, amènent le gouvernement à arrêter un plan de
surveillance, de prévention et de lutte contre l’influenza aviaire et une éventuelle
pandémie grippale, suivant les niveaux d’alerte et les recommandations des
organisations internationales spécialisées (Organisation Mondiale de la Santé
[OMS], Organisation Mondiale de la Santé Animale [OIE] et Organisation des
Nations Unies pour l’Alimentation et l‘Agriculture [FAO]), et à lancer en parallèle un
processus planifié d’acquisition de moyens de prévention et de lutte.
La planification de la lutte contre une éventuelle pandémie de grippe est un
processus dynamique qui doit s’adapter en prenant notamment en compte :
•
•
•
•
•
les recommandations des organismes internationaux impliqués dans le processus
de préparation et de lutte contre une éventuelle pandémie de grippe : OMS, FAO,
OIE ;
le suivi de l’évolution de l’épizootie d’influenza aviaire due au virus A H5N1 ;
l’évolution des possibilités d’intervention de l’Etat, permettant de préciser les
organisations à promouvoir et les doctrines d’utilisation des moyens de
prévention et de lutte ;
l’évolution de la recherche, des développements technologiques et l’amélioration
des connaissances et des leçons tirées de crises ou d’épidémies ayant des
impacts similaires ;
le renforcement des actions de coopération internationale.
5
Le présent plan de préparation et de riposte établit les lignes directrices qui seront
appliquées dans la préparation et l’intervention face à la menace d’une épizootie
d’influenza aviaire et d’une pandémie de grippe d’origine aviaire. Il propose une
clarification des rôles et des responsabilités des intervenants en pareille
circonstance.
6
I. Influenza
aviaire
et
grippe humaine
épidémiologie et prophylaxie
:
clinique,
A- Chez l’animal
1. Définition et étiologie
L’influenza aviaire une maladie contagieuse, virulente, due à un virus appartenant à
la famille des Orthomyxoviridés et au genre Influenzavirus type A, Jusqu’à présent,
il existe 16 sous-types H (H1à H16) et 9 sous-types N (N1à N9). Toutes les
souches hautement pathogènes chez la volaille appartiennent aux types H5 et H7
Selon le code Zoosanitaire de l’Office International des Epizooties (O.I.E.), l'influenza
aviaire (appelée encore « grippe aviaire ») sous sa forme dite « à déclaration
obligatoire » est définie comme une infection des volailles causée par tout virus du
genre Influenzavirus de type A appartenant au sous-type H5 ou H7 ou par tout virus
influenza ayant un indice de pathogénicité intraveineux supérieur à 1,2 (ou bien
entraînant une mortalité d'au moins 75 %).
Les virus de l'influenza aviaire (IA) à déclaration obligatoire peuvent être divisés en
deux catégories : le virus de l'influenza aviaire à déclaration obligatoire hautement
pathogène et le virus de l'influenza aviaire à déclaration obligatoire faiblement
pathogène :
-
Les virus responsables de l’influenza aviaire à déclaration obligatoire hautement
pathogène ont un indice de pathogénicité intraveineux supérieur à 1,2 chez le
poulet âgé de 6 semaines, ou bien entraînent une mortalité d’au moins 75 % chez
les poulets âgés de 4 à 8 semaines infectés par voie intraveineuse.
-
L’influenza aviaire à déclaration obligatoire faiblement pathogène est causée par
tous les virus influenza de type A appartenant aux sous-types H5 et H7, qui ne
sont pas des virus responsables de l’influenza aviaire à déclaration obligatoire
hautement pathogène.
Résistance aux agents physiques et chimiques
Température :
Inactivé à 56°C/3 h ou 60°C/30 mn
pH :
Inactivé à pH acide
Agents chimiques : Inactivé par les agents oxydants, le dodécylsulfate de sodium,
les solvants des lipides, la ß-propiolactone
Désinfectants :
Inactivé par le formol et les composés iodés
Résistance :
Résiste pendant de longues périodes dans les tissus, les fèces
et l'eau
7
2. Epidémiologie
Hôtes
•
•
•
Les souches du virus de l’influenza aviaire ont été isolées
principalement chez les poulets et les dindons.
On peut raisonnablement présumer que toutes les espèces aviaires
sont sensibles à l'infection.
Oiseaux migrateurs.
Transmission
•
•
•
•
Contact direct avec les sécrétions des oiseaux infectés, notamment les
matières fécales.
Nourriture, eau, matériel et vêtements contaminés.
Les oiseaux d'eau douce et de mer cliniquement sains peuvent
introduire le virus dans les élevages.
Les oeufs contaminés cassés peuvent infecter les poussins dans les
couveuses.
Sources de virus
•
•
Matières fécales, sécrétions respiratoires.
Les virus hautement pathogènes peuvent résister pendant de longues
périodes dans les matières fécales infectées ainsi que dans les tissus
et dans l'eau.
3. Symptômes cliniques et lésionnels
3.1. Symptômes
Après une période d'incubation comprise entre 2 et 7 jours, les animaux atteints
présentent les symptômes suivants :
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
Très forte mortalité qui peut atteindre 100 %
Dépression sévère
Diminution de l'appétit
Symptômes respiratoires
Oedème facial
Cyanose de la crête et barbillons
Conjonctivites parfois hémorragiques
Ecoulements oculonasales
Diarrhées aqueuses et verdâtres
Sinusites (dinde et canard)
Réduction considérable de la production d'oeufs avec des œufs décolorés et
sans coquille
Hémorragies sous cutanées, observées parfois au niveau des pattes
Les canards et quelques oiseaux migrateurs infectés par des souches hautement
pathogènes peuvent ne pas présenter des signes cliniques de la maladie.
8
3.2. Lésions
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
Peuvent être absentes en cas de mort subite
Congestion sévère de l'appareil musculaire
Déshydratation
Oedème sous-cutané de la tête et du cou
Trachéite hémorragique
Exsudats muqueux ou caséeux importants dans la lumière trachéale
après quelques jours d’évolution de la maladie.
Pétéchies à la face interne du sternum, sur les séreuses et les tissus
adipeux de l'abdomen, sur les surfaces séreuses et dans la cavité
splanchnique
Des pétéchies sur le myocarde
Hémorragies et éclatement des ovules
Hémorragies au niveau du proventricule
Hémorragies et érosions de la muqueuse du gésier
Foyers hémorragiques et ulcérations sur les tissus lymphoïdes de la
muqueuse intestinale.
4. Diagnostic
Identification de l'agent
Inoculation dans des oeufs embryonnés de poule de 9 à 11 jours, puis :
Mise en évidence de l'hémagglutination.
Test d'immunodiffusion pour confirmer la présence du virus grippal de
type A.
Détermination du sous-type par des antisérums monospécifiques.
Évaluation de la virulence de la souche : détermination de l'indice de
pathogénicité par voie intraveineuse chez des poulets de 4 à 8 semaines.
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
Tests sérologiques
•
•
•
Tests d'hémagglutination et inhibition de l'hémagglutination.
Immunodiffusion en gélose.
Le test ELISA n’est pas considéré comme technique de référence pour
le diagnostic de l’influenza aviaire.
Prélèvements :
•
Pour isolement et identification :
ƒ
ƒ
A partir des animaux vivants : prélèvements trachéaux et
cloacaux par écouvillonnage (ou prélèvements de fèces)
A partir des cadavres : prélèvements d'organes (trachée,
poumon, foie, cerveau, rate).
ƒ Pour les tests sérologiques :
Échantillons de sang coagulé ou sérum.
9
Diagnostic différentiel
•
•
•
•
•
Maladie de Newcastle dans sa forme vélogène.
Sinusite infectieuse de la dinde.
Forme aiguë du choléra aviaire.
Maladies respiratoires, notamment la laryngotrachéite infectieuses dans
sa forme aigue.
Maladie de Gumboro chez le poulet.
5. Prophylaxie
Il n'existe aucun traitement pour l’influenza aviaire.
Prophylaxie sanitaire
•
•
•
•
•
Absence de contact entre les volailles et les oiseaux sauvages,
notamment les oiseaux aquatiques
Non introduction dans les élevages d'oiseaux dont l'état sanitaire n'est
pas connu
Surveillance des contacts avec les personnes
Procédures de nettoyage et de désinfection correctes
Présence, de préférence, d'une seule classe d'âge par exploitation
En cas de foyer :
•
•
•
•
Abattage de tous les oiseaux.
Élimination des carcasses et de tous les produits d'origine animale.
Nettoyage et désinfection.
Respect d'un délai de 21 jours avant l'introduction de nouveaux oiseaux
.
Prophylaxie médicale
•
Des vaccins à virus inactivés peuvent être utilisés pour
propagation de la maladie.
limiter la
6. Facteurs de risque pour le Maroc
L’évaluation du risque lié à l’introduction de l’influenza aviaire sur le territoire national
fait ressortir les facteurs de risque suivants :
-
la transmission de l’influenza aviaire hautement pathogène (A H5N1) peut avoir
lieu par les oiseaux migrateurs dont le Maroc se trouve dans leur axe de
migration. Toutefois, pour que cette transmission aux oiseaux domestiques
puisse avoir lieu, il faut que les oiseaux migrateurs infectés transmettent le virus
de la maladie aux canards qui jouent le rôle de relais épidémiologique entre les
oiseaux migrateurs et les oiseaux de basse cour.
10
-
L’introduction de la maladie peut aussi avoir lieu par le biais d’importation de
volailles ou de leurs produits à partir de pays infectés. Or, depuis 2003, le Maroc
a interdit légalement toute importation de volailles, de produits d’origine aviaire et
de matériel d’élevage à partir de tous les pays déclarés infectés par la maladie.
Cette mesure d’interdiction a été étendue en 2005 après l’extension de la
maladie.
-
Les déplacements des personnes voyageurs provenant de pays infectés peuvent
être un facteur de risque à l’introduction de la maladie sur le territoire national à
travers des produits de volailles qui seraient contaminés par le virus de la
maladie.
B- Chez l’Homme
1. L’agent pathogène
Les virus de la grippe appartiennent à la famille des Orthomyxoviridae et ont les
caractéristiques suivantes :
Virus à acide ribonucléique possédant une enveloppe ; celle-ci contient des
glycoprotéines de surface [hémagglutinine (HA ou H) et neuraminidase (NA ou N)].
L'hémagglutinine fixe le virus sur les récepteurs cellulaires et permet d'agglutiner les
hématies de certaines espèces animales. La neuraminidase permet le détachement
des nouveaux vibrions de la membrane cellulaire après la réplication.
Il existe 3 genres d’Influenza virus : A, B, C, n’induisant aucune immunité croisée.
Leur caractère enveloppé leur confère une sensibilité aux détergents et aux solvants
des lipides.
La principale caractéristique des virus grippaux de type A est leur grande variabilité
génétique responsable d’une grande plasticité antigénique.
Il existe, en effet, 2 types de variations des virus grippaux :
•
Variation Progressive : due à l’accumulation de mutations ponctuelles de
gènes entraînant des modifications mineures du virus : glissement
antigénique = responsable des épidémies saisonnières hivernales suite à
la diminution de l’immunité ; elle impose le changement des souches
vaccinales.
•
Variation Brutale : variation antigénique brutale majeure des protéines
antigéniques de surface du virus grippal A : donne naissance à un
nouveau virus. L’immunité préexistante ne protège pas = cassure
antigénique, elle résulte des échanges de souches animales et humaines.
2. Epidémiologie
La grippe est très contagieuse. Elle se transmet par les sécrétions respiratoires à
l’occasion d’éternuements ou de toux. Les lieux confinés et très fréquentés (bus,
11
trains, collectivités fermées…) sont propices à la transmission de ces virus. Une
épidémie atteint entre 30 et 60 % des individus non immunisés d'une population.
La contagiosité débute généralement 3 jours avant l’apparition des symptômes, puis
augmente pour atteindre son maximum au début de la phase symptomatique ; Elle
diminue ensuite progressivement et chute à partir du 3ème ou 4ème jour après le
début des signes cliniques.
L’immunité acquise persiste pendant des années uniquement pour le variant viral
responsable de la maladie. La plasticité antigénique très particulière des virus
grippaux, surtout du type A, explique pour l'essentiel, l'absence d’immunisation
durable et aussi les difficultés de la prophylaxie vaccinale. Le rôle des
recombinaisons virales, des échanges de matériel génétique entre différentes
souches dans le réservoir animal, est sans doute important.
3. Qu’est ce qu’une pandémie de grippe ?
•
•
•
•
Une forte augmentation dans le temps et dans l’espace des cas de grippe,
Beaucoup de cas graves et mortels,
Elle résulte de l’introduction chez l’espèce humaine, le plus souvent à partir d’un
réservoir animal, d’un virus grippal complètement nouveau vis-à-vis duquel la
population humaine n’est pas encore immunisée.
En cas d’épizootie d’influenza aviaire, le risque d’apparition d’un virus
pandémique devient plus élevé.
L’extension d’une pandémie se fait classiquement en vagues successives pouvant
s’installer en deux à quatre semaines et durer chacune 8 à 12 semaines, séparées
de quelques mois voire davantage. Cependant, en raison de la mondialisation des
échanges, une extension de la pandémie sans vagues successives mais avec des
pics associés à un fond permanent de cas est possible.
4. Evolution naturelle de la grippe commune
Elle se traduit, le plus souvent, par l’apparition brutale, après une incubation de 1 à 3
jours, de symptômes systémiques (fièvre supérieure à 38°C, frissons, malaise,
sueurs profuses, céphalées, myalgies) accompagnés de symptômes respiratoires
(toux, douleurs pharyngées, catarrhe nasal), et parfois de symptômes oculaires
(photophobie, douleurs et sensation de brûlure). L’évolution d’une grippe non
compliquée se fait, généralement, vers la guérison en quelques jours, mais une toux
et une asthénie peuvent persister pendant quelques semaines ; parfois surviennent
des complications qui peuvent être fatales.
5. Complications de la grippe
Ces complications sont dues au virus lui-même et/ou aux surinfections bactériennes.
En période d’épidémie, les grippes compliquées touchent principalement les
personnes aux âges extrêmes de la vie et les personnes souffrant de pathologie
chronique (respiratoire, cardiaque, rénale, métabolique ou immunologique) quel que
soit leur âge.
12
Les populations à risque lors d’une pandémie (population par classe d’âge…)
peuvent être différentes des populations à risque lors d’une épidémie saisonnière.
Les complications les plus fréquentes sont :
ƒ
ƒ
ƒ
L’otite moyenne aiguë qui se retrouve très fréquemment chez les jeunes
enfants.
La bronchite aiguë qui s’observe dans environ 30% des cas, la pharyngite et la
laryngo-trachéite essentiellement chez les enfants.
Les pneumopathies :
o La pneumopathie bactérienne secondaire, liée à la surinfection
bactérienne des lésions dues au virus, est la plus fréquente ; les
germes les plus souvent isolés sont les Streptococcus pneumoniae,
Staphyococcus aureus, Haemophilus influenzae. La pneumopathie
bactérienne survient plus fréquemment chez les personnes âgées et
chez les personnes atteintes de pathologies chroniques cardiaques et
pulmonaires.
o La pneumopathie grippale virale primitive est une complication peu
fréquente mais au pronostic sévère ; sa survenue dépend, en partie, de
la virulence de la souche virale. Elle sévit surtout lors des pandémies.
Elle aboutit, dans les cas graves, à une insuffisance respiratoire aiguë
et mortelle en quelques jours.
La pneumopathie virale primitive atteint en particulier des sujets
présentant une pathologie cardiaque, principalement une sténose
mitrale, des adultes jeunes, sans antécédent pathologique (beaucoup
de décès de jeunes adultes lors de la grippe espagnole de 1918-1919).
La grossesse peut augmenter le risque de développement d’une
pneumopathie virale primaire comme cela a été décrit lors des
pandémies de 1918 et 1957.
o La pneumopathie mixte bactérienne et virale survient surtout chez les
patients ayant une pathologie chronique cardiaque ou pulmonaire.
ƒ Les autres complications sont :
o Complications cardiaques : Lors des épidémies, des troubles du rythme
cardiaque sont assez fréquents (entre 30 et 80 %). Ces anomalies
peuvent être transitoires ou persister.
Au cours des pandémies antérieures, des anomalies cardiaques ont été
observées. Lors de la pandémie de 1889-1890 une augmentation du
nombre de décès d’origine cardiovasculaire avait été observée.
Lors de la pandémie de 1918 des cas de myocardite et de péricardite ont
été rapportés, cependant peu de cas similaires ont été observés depuis.
o Complications du système nerveux central : des atteintes du système
nerveux central ont été parfois rapportées au cours d’une grippe :
Convulsions, troubles de la conscience, syndrome de GuillainBarré, myélite et encéphalite.
o Le syndrome de Reye (encéphalopathie avec dégénérescence
graisseuse du foie) est une complication sévère plus particulièrement
de la grippe à virus B, survenant chez les enfants entre 2 et 16 ans.
Son association avec un traitement par l’acide salicylique dans le
traitement de la grippe a été signalée et son incidence a nettement
13
diminué depuis les recommandations de n’utiliser que des molécules
non salicylées chez les enfants atteints d’infections respiratoires
d’origine virale.
o La myosite, la rhabdomyolyse et la myoglobinurie ont été assez
rarement observées.
o L’aggravation des pathologies chroniques sous jacentes :(cardiaque,
pulmonaire, métabolique, néoplasique, rénale…).
14
II. ELEMENTS DU PLAN NATIONAL DE PREPARATION ET DE
RIPOSTE A L’INFLUENZA AVIAIRE ET A UNE PANDEMIE DE
GRIPPE D’ORIGINE AVIAIRE
1. Axes stratégiques :
Le plan s’articule autour des 7 lignes de forces suivantes :
1. Planification sectorielle et coordination interministérielle :
2. Veille et suivi de la situation épidémiologique nationale et internationale pour
l’influenza aviaire et la grippe humaine d’origine aviaire ;
3. Préparation de la réponse du système national vétérinaire ;
4. Prévention pour contenir la dissémination du virus et éradiquer le virus en cas de
son introduction sur le territoire national ;
5. Préparation de la réponse du système national de santé ;
6. Information, Education et Communication ;
7. Coopération régionale et internationale.
2. Objectifs :
Le plan national de lutte contre l’influenza aviaire et la pandémie grippale vise à :
•
•
•
•
•
Prévenir l’introduction sur le territoire national du virus aviaire A H5N1 ;
Détecter précocement sa circulation et contenir sa diffusion chez la volaille en
vue de son éradication ;
Empêcher sa transmission à l’Homme ;
Organiser une réponse nationale adaptée du système de santé à
l’augmentation massive et rapide des besoins de prise en charge ;
Limiter l’impact global de la pandémie sur la société.
3. Période d’alerte à la pandémie
Phase 1: « Pas de nouveau virus grippal détecté chez l’homme. Un sous type
grippal causant la maladie chez l’homme est peut être présent chez l’animal. Si
présence chez l’animal, le risque d’infection ou de maladie chez l’homme est
faible ».
Phase 2 : «Pas de nouveau virus grippal détecté chez l’homme. Cependant la
circulation d’un sous-type chez l’animal présente un risque élevé pour l’homme »
Phase 3 : « Infection(s) humaine(s) par un nouveau virus grippal, mais sans
transmission inter humaine ou très rares cas de diffusion, par contact rapproché».
Phase 4 : « faible(s) foyer(s) avec transmission interhumaine limitée. La
propagation du virus est très localisée suggérant que le virus n’est pas bien
adapté à l’homme ».
Phase 5 : « foyer(s) important(s), mais la transmission interhumaine reste
localisée, suggérant que le virus s’adapte de mieux en mieux à l’homme, sans
qu’il soit complètement transmissible » : Risque pandémique substantiel.
15
4. Période pandémique
Phase 6 : «Transmission élevée dans la population générale ».
5. Retour à la période inter pandémique
Classifications de l’OMS relative aux niveaux d’alerte à la pandémie de grippe
Plan national
Nouvelles phases selon l’OMS
PERIODE INTER-PANDEMIQUE
Phase 1
Phase 2
pas de nouveau virus grippal circulant chez
l’homme
Situation 1
pas de nouveau virus grippal circulant chez
l’homme, malgré un virus animal
occasionnant un risque substantiel de
maladie humaine
Situations 2A et 2B
PERIODE D’ ALERTE PANDEMIQUE
Phase 3
infection humaine par un nouveau virus (pas
de transmission inter humaine, ou cas rares
et isolés liés à des contacts rapprochés)
Situations 3A et 3B
Phase 4
cas groupés (« clusters ») de transmission
inter humaine limitée et localisée (virus
incomplètement adapté aux humains)
Situations 4A et 4B
Phase 5
extension des cas groupés, encore
géographiquement localisée (le virus
s’adapte à l’homme)
Situations 5A et 5B
PERIODE PANDEMIQUE
Phase 6
forte transmission inter humaine dans la
population, avec extension géographique
rapide
Situation 6
Niveau d’alerte actuel
La plupart des phases peuvent constituer le niveau d’entrée direct dans la crise, sans
avoir été précédées par les phases de degré inférieur.
Chacune des phases peut se trouver aggravée par la survenue concomitante
d’autres épidémies telles que le SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère) ou une
grippe saisonnière.
16
L’entrée directe dans la crise peut avoir lieu sans le passage hiérarchique par tous
les niveaux d’alerte.
Partant de cette classification et compte tenu de la situation épidémiologique qui
prévaut au niveau international, le Monde se situerait à la Phase 3.
Au Maroc, les données nationales de surveillance zoologique et épidémiologique
n’indiquent, à ce jour, aucune circulation du virus A H5N1 ou de tout autre type
inhabituel, que ce soit chez les oiseaux ou chez l’homme.
17
III. ORGANISATION DE L’ACTION INTERMINISTERIELLE
1. Préparation
Le Premier ministre a institué auprès de lui un Comité Interministériel de Gestion de
Crise (CICG) chargé de coordonner l’action de l’État contre un risque d’influenza
aviaire et de pandémie de grippe d’origine aviaire et de suivre la mise en oeuvre des
mesures décidées dans le cadre du plan de préparation et de riposte.
Ce comité est présidé par le premier ministre ou par le ministre qu’il mandate à cet
effet. Il trace la politique générale de lutte contre la grippe aviaire et débloque les
moyens nécessaires à une telle entreprise. Il est assisté par :
- Une commission administrative et financière chargée de la budgétisation de
l’opération et de l’approvisionnement en moyens de protection individuelle et en
produits vétérinaires et de santé dans les meilleures conditions de qualité, de délais
et de prix ;
- Une commission chargée de la communication institutionnelle dont la
mission est de produire une information officielle sur la gestion de la crise, destinée
au grand public et aux médias internationaux.
2. Structure centrale interministérielle de gestion de crise
Le ministre chargé de la conduite opérationnelle de l’action gouvernementale met en
place auprès de lui une structure chargée du commandement des opérations de lutte
contre la grippe aviaire dit « Poste de Commandement central (PCC) », présidé
par le Général de Corps d’Armée, commandant la Gendarmerie Royale.
Cette structure est composée
de responsables centraux représentant les
départements de l’agriculture, de la santé, de l’inspection des services de santé
militaire, de la protection civile et des eaux et forêts et habilités par leurs
départements respectifs à prendre toute décision en la matière. Elle peut faire appel,
selon le besoin, à des responsables d’autres départements.
Le PCC
assure la permanence de la conduite opérationnelle de l’action
gouvernementale. Ses attributions sont essentiellement :
-
Le prépositionnement des moyens d’intervention au niveau des zones à grand
risque ;
L’affectation des moyens aux postes de commandement préfectoraux ou
provinciaux (PCP) de lutte contre la grippe aviaire et les décisions de leur
redéploiement entre les régions ;
La définition des mesures à prendre pour protéger la population et sensibiliser
les citoyens sur les précautions à observer pour éviter les risques de
contamination et de propagation du virus ;
La communication opérationnelle sur la crise par la centralisation des rapports
émanant des PCP et la production d’un rapport national ;
L’organisation d’opérations de simulation ;
18
-
La définition de l’aide internationale souhaitée par le Maroc, en cas de crise
majeure, et la coordination de l’activité des ONG voulant apporter leur
contribution aux efforts de lutte contre le fléau en question.
3. Structure locale de gestion de crise
Au niveau territorial, les walis et les gouverneurs constituent, chacun à son niveau et
sous sa présidence, un Poste de Commandement Préfectoral ou provincial (PCP),
de lutte contre la grippe aviaire.
Afin d’assurer en permanence le commandement de l’opération de lutte contre la
grippe aviaire, une Commission Locale Opérationnelle (CLO) présidée par le
secrétaire général de la préfecture ou la province et composée des représentants de
tous les services de l’Etat formant le PCP est mise en place au niveau de ce dernier.
Le président du PCP suivra la procédure suivante :
-
Informer le PCC sur tout cas signalé par la population ou les services locaux
compétents ;
Activer la CLO, jusqu’à la confirmation ou l’infirmation de l’alerte ;
Appuyer les équipes d’intervention vétérinaires chargées de prélever et de
faire analyser les cas suspectés ;
Réunir, en cellule de crise permanente, le PCP en cas de confirmation de
l’alerte ;
Sécuriser les zones d’interdiction et de surveillance par les forces de l’ordre ;
Exécuter le plan de sortie de crise en concertation avec le PCC ;
Rendre compte au PCC du déroulement des opérations.
En liaison avec le dernier point, des rapports hebdomadaires en phase de
surveillance et autant que nécessaire en phase de crise, retraçant les actions, les
mesures et les dispositions prises à cet effet, sont communiquées au PCC.
La mise en place du système de veille et de vigilance, dans la sérénité et la quiétude,
revêt un caractère stratégique et une importance capitale pour détecter de manière
précoce l’introduction éventuelle du virus dans notre pays et agir avec la célérité
requise.
La figure ci après schématise les structures organisationnelles de préparation et de
la riposte à l’éventuelle pandémie de grippe d’origine aviaire.
19
Schéma 1 :
Schéma organisationnel de l’opération de lutte contre la grippe aviaire
Comité Interministériel
de gestion de Crise
(CIGC)
Commission administrative et
financière
Commission chargée de la
communication institutionnelle
- Pré positionnement et affectation
des moyens
- Définition des mesures à prendre
- Communication opérationnelle
- Organisation d’opérations de
simulation
- Définition de l’aide internationale
souhaitée
Poste de
Commandement central
de lutte contre la grippe
aviaire (PCC)
- Information du PCC sur tout cas
signalé
- Activation de la CLO
- Appui aux équipes d’intervention
vétérinaires
- Sécurisation des zones d’interdiction
et de surveillance
- Exécution du plan de sortie de crise
- Rendre compte au PCC du
déroulement des opérations
Postes de
Commandement
Préfectoraux ou
Provinciaux (PCP)
Commission Locale
Opérationnelle (CLO)
La mise en œuvre des
opérations sur le terrain
20
4. Conduite opérationnelle de l’action gouvernementale
Le Premier ministre dirige l’action gouvernementale. Il détermine les niveaux
d’alerte dans lesquelles se trouve le Maroc vis-à-vis du risque épizootique et
épidémique.
Le Premier ministre peut transférer la conduite opérationnelle au ministre de
l’intérieur. Le ministre de la santé conserve la responsabilité de la gestion
opérationnelle des questions sanitaires. Le ministre de l’agriculture du
développement rural et des pêches maritimes conserve la responsabilité de la
gestion opérationnelle des questions vétérinaires. Le ministre du commerce de
l’industrie et de mise à niveau de l’économie est responsable de la continuité de
la vie économique et du maintien des principales ressources (communications
électroniques, énergie, eau, etc.).
Le ministre chargé de la conduite opérationnelle de l’action gouvernementale
bénéficie du concours de l’ensemble des ministres, notamment :
3 Le ministre de la santé pour le volet épidémiologique et sanitaire ;
3 Le ministre de l’intérieur pour la sécurité civile, l’ordre public, la continuité de la
vie collective, la mise en place d’un dispositif de vie courante auprès des personnes
maintenues à domicile ;
3 Le ministre de l’agriculture du développement rural et des pêches maritimes
pour les mesures vétérinaires et la gestion des ressources alimentaires ;
3 Le haut commissariat aux eaux et forêts et à la lutte contre la désertification pour
la surveillance des oiseaux sauvages (migrateurs)
3 Le ministre du commerce de l’industrie et de mise à niveau de l’économie
pour la coordination des mesures de sécurité économique;
3 Le secrétaire d’état chargé des marocains résidants à l’étranger pour ce qui
concerne les marocains résidants à l’étranger ;
3 Le ministre des affaires étrangères et de la coopération en ce qui concerne
les aspects internationaux de la crise ;
3 Le ministre délégué auprès du premier ministre chargé de l’administration de
la défense nationale pour la préservation des fonctions militaires stratégiques et la
participation des forces armées royales à la défense civile ;
3 Le ministre de l’emploi et de la formation professionnelle, notamment pour la
protection des travailleurs et l’organisation du travail en phase pandémique ;
3 Le ministre des habous et des affaires islamiques pour la gestion des accès
aux lieux de culte ;
3 Le ministre de l’équipement du transport de l’énergie et des mines pour
l’information préventive, l’acheminement des produits indispensables à la vie
économique et la limitation des transports collectifs.
21
IV. MISSIONS ET ACTIONS PERMANENTES
Le Premier ministre définit le dispositif interministériel de lutte contre le risque de
pandémie grippale. Il s’appuie sur le CIGC qui lui rend compte de son action.
La commission élabore et actualise le plan national de préparation et de riposte à la
pandémie de grippe d’origine aviaire. Elle participe à la préparation et à la mise en
œuvre de la stratégie de communication. Elle veille à la coordination de la
communication et au partage de l’information entre tous les acteurs. Elle doit
maintenir, à l’adresse de l’opinion publique, un flux de communication clair et
transparent.
Chaque ministre prend en permanence toutes mesures
d’anticipation, de planification et d’organisation en vue de :
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
indispensables
garantir l’exécution, durant toutes les phases d’alerte, des missions prioritaires du
secteur dont il a la charge ; à cet effet :
o il s’assure de sa capacité à mettre en oeuvre les dispositions du plan
national, et prépare le plan de continuité des activités en cas de pandémie,
définissant notamment les activités prioritaires et déterminant leurs
effectifs minimaux ;
o il oriente la préparation des opérateurs ;
o il prépare les éléments de communication sur les domaines dont il a la
charge et les transmet à la CIGC ;
o il définit des indicateurs de l’état des ressources critiques et de leur
disponibilité en situation de pandémie ainsi que les chaînes d’information
pour les renseigner et les transmettre ;
o il détermine les activités qui nécessiteraient la protection par des forces de
sécurité, notamment en cas de trouble à l’ordre public en période
pandémique.
Assurer la disponibilité des moyens, matériels et approvisionnement relevant de
son secteur de compétence et les répartir éventuellement ;
Indiquer au ministre de la santé ses besoins en moyens de prévention de toute
nature (masques, vaccin, etc.) et des secteurs d’activité dont il a la charge ;
Indiquer au ministère de l’équipement, des transports, de l’énergie et des mines
les approvisionnements à maintenir en priorité (hydrocarbures, alimentation,
produits médicaux et de santé, produits d’hygiène et de ménage, chlore pour les
réseaux d’eau potable, etc.) et le mode de transport recommandé ;
Identifier les installations qui, si les effectifs étaient insuffisants, pourraient se
révéler dangereuses pour la population et dont la mise en sécurité pourra être
décidée en situation de pénurie de personnel.
Le ministre des finances et de la privatisation, le ministre délégué chargé des
affaires Economiques et générales, en liaison avec les autres ministres et
notamment celui de l’agriculture, du développement rural et des pêches maritimes,
ainsi que celui de l’emploi et de la formation professionnelle, prépare les mesures de
gestion des priorités d’approvisionnement, de distribution des produits de première
nécessité, de contrôle des prix et de lutte contre les fraudes.
22
Le ministre de la santé :
ƒ assure la veille épidémiologique relative à la grippe ;
ƒ prépare toutes dispositions de mise en oeuvre de la stratégie sanitaire en
situation de pandémie par les professionnels de santé exerçant dans les
secteurs public et privé ;
ƒ veille à la qualité de la prise en charge médicale ;
ƒ s’assure des dispositions mises en place pour l’organisation des soins dans
les établissements de santé et pour la médecine libérale ;
ƒ constitue ou fait constituer des réserves de produits et d’équipements
prophylactiques ou thérapeutiques, et élabore les plans de leur distribution ;
ƒ définit la politique vaccinale ; assure un approvisionnement adapté en vaccin
pandémique, en vaccin contre le virus aviaire; propose, si nécessaire, le
renforcement de l’infrastructure de production sur le territoire national ; planifie
l’organisation de la vaccination ;
ƒ tient à jour un état des capacités de production, des commandes et de
l’approvisionnement en moyens médicaux, en médicaments (antiviraux,
éventuellement immunoglobulines, etc.), en vaccins et moyens d’injection,
s’assure de leur suffisance en cas de pandémie, évalue les besoins
complémentaires et propose toutes mesures pour les satisfaire ; détermine la
dépendance nationale en matière d’approvisionnement en produits
intermédiaires ou finaux et propose toutes mesures pour la réduire ;
ƒ assure le suivi et l’orientation des activités des centres nationaux de référence
de la grippe ;
ƒ planifie l’organisation des laboratoires d’analyse durant toutes les phases
d’alerte ;
ƒ prend les mesures permettant de réduire le délai d’autorisation du vaccin
pandémique ;
ƒ en liaison avec les recommandations de l’OMS, encourage la vaccination
contre la grippe saisonnière, en particulier pour les populations vulnérables et
pour certains professionnels, indépendamment de toute menace de
pandémie ;
ƒ définit les règles qui, en situation pandémique, garantiront la sécurité virale et
la disponibilité des produits biologiques (sang, etc.).
Le ministre de la santé et le ministre du commerce, de l’industrie et de mise à
niveau de l’économie prennent les dispositions pour satisfaire les besoins
prioritaires en produits non spécifiquement médicaux mais concourrant à la réponse
sanitaire : masques, moyens de protection et d’hygiène (vêtements, lunettes,
produits désinfectants), thermomètres médicaux, etc. En concertation avec les
industriels, ils favorisent la production locale ou, à défaut, l’importation nécessaire à
la mise en œuvre du plan.
Le ministre de l’intérieur veille à la préparation et à l’organisation :
ƒ des services chargés des secours et de l’ordre public ;
ƒ des collectivités locales, notamment en ce qui concerne l’aide de proximité aux
malades et aux personnes isolées.
Il assure la sécurisation des produits de santé et des équipements de protection, en
liaison avec le ministre de la santé et le et le PCC.
23
Le ministre de l’agriculture, du développement rural et des pêches maritimes
surveille la présence des virus grippaux chez les oiseaux et, plus généralement, chez
les animaux. Il veille à ce que les plans de réponse relevant de sa compétence
soient mis en oeuvre sans délai en cas d’alerte (notamment le plan d’urgence relatif
à l’influenza aviaire, cf. chapitre VII). Il suit la circulation des souches des virus dans
les élevages de volailles, la mise en oeuvre des mesures de protection sanitaire des
élevages et la situation épidémiologique mondiale, en liaison avec l’OIE.
Il effectue également :
ƒ la surveillance passive des élevages via les éleveurs et les vétérinaires de
l’Etat et ceux disposant d’un mandat sanitaire ;
ƒ des prélèvements sur les oiseaux des espèces sauvages reconnus comme
réservoirs de souches dites faiblement pathogènes des virus influenza, et des
analyses en cas de mortalité significative inexpliquée ;
ƒ l’étude des mesures visant à limiter les risques d’introduction de l’influenza
aviaire sur le territoire national ;
ƒ la sensibilisation régulière des éleveurs au respect des règles de protection
sanitaire ;
ƒ le suivi de l’élaboration des plans d’urgence préfectoraux et provinciaux, selon
un modèle fixé au niveau national ;
ƒ l’application des protocoles d’échange d’informations entre son département
et celui de la santé.
Le ministre des affaires étrangères et de la coopération avec le concours du
ministre chargé de la communauté marocaine résidante à l’étranger prépare les
mesures relatives à la protection et à la prise en charge des marocains résidants à
l’étranger ainsi qu’aux aspects internationaux de la crise.
Il est chargé des relations avec les États étrangers. Il informe leurs gouvernements
sur l’évolution du dispositif national de lutte contre la pandémie et, le cas échéant,
leur transmet des demandes d’assistance.
Les liaisons avec les organisations internationales sont assurées par les ministères
compétents qui maintiennent, en parallèle, leurs liaisons techniques avec leurs
homologues étrangers.
La coordination transfrontalière est assurée dans le cadre des mécanismes existants
et renforcée s’il y a lieu.
L’Administration de la défense nationale concourt à la préparation du dispositif
national et prend toutes mesures nécessaires pour préserver les fonctions militaires
stratégiques et, en situation de pandémie, pour permettre le concours des forces
armées royales aux missions de défense civile.
Le ministre de l’équipement et des transports prépare les mesures
d’acheminement des produits indispensables à la vie économique et de limitation des
transports collectifs de passagers ; il veille à l’information des opérateurs de transport
et des voyageurs.
Le ministre du tourisme, de l’artisanat et de l’économie sociale assure
l’information des voyagistes.
24
Le ministre de l’emploi et de la formation professionnelle avec le concours du
ministre de la santé assure l’information des services de médecine du travail.
Le ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur, de la
formation des cadres et la recherche scientifique, avec le concours du ministre
de la santé assure l’éducation sanitaire des élèves et l’information des
professionnels de la médecine scolaire. Il est responsable de la fermeture et de
l’utilisation des établissements d’enseignement dans le cadre du plan.
Le secrétaire d’état auprès du premier ministre chargé de la jeunesse assure
l’information du mouvement sportif et des organisations de centres de vacances et
de loisirs. Il est responsable de la fermeture et de l’utilisation, dans le cadre du plan,
des établissements publics nationaux placés sous sa tutelle.
Le ministre de l’aménagement du territoire, de l’eau et de l’environnement
prévoit, en liaison avec le ministre du commerce, de l’industrie et de mise à niveau
de l’économie et le haut commissaire aux eaux et forêts et à la lutte contre la
désertification, la mise en sécurité de fonctionnement des installations dangereuses
dans un contexte de pénurie de personnel. Il contribue à l’organisation de la gestion
des déchets, notamment des déchets contaminés. Il assure l’information des
chasseurs et des ornithologues, et encourage leur participation active à la
surveillance des espèces susceptibles d’être infectées. Il prend les mesures
appropriées en matière de protection de la nature et de police de la chasse. Il fournit
les informations sur les mouvements d’oiseaux.
Les ministres de l’agriculture, du développement rural et des pêches
maritimes, et de la santé prennent toutes mesures pour renforcer les actions de
recherche et de développement visant à améliorer la réponse à l’influenza aviaire et
à une pandémie grippale.
25
V. GESTION INTERNATIONALE
1. L’Organisation Mondiale de la Santé Animale (OIE)
L’OIE coordonne la surveillance épidémiologique de l’influenza aviaire au niveau
mondial et informe constamment les pays membres de toute notification d’urgence
de la maladie. Cet organisme a mis en place, avec la FAO, un réseau mondial de
laboratoires et d’expertise spécialisé en influenza aviaire (OFFLU). Il veille à la
standardisation continue des tests de laboratoire.
L’OIE élabore les normes sanitaires en matière des échanges commerciaux
d’animaux vivants et de produits d’origine animale ; il constitue l’organisme de
référence pour l’OMC dans le cadre des accords sanitaires et phytosanitaires.
2. L’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture
(FAO)
La FAO, avec l’OIE, suit la situation sanitaire internationale vis-à-vis de l’influenza
aviaire. Elle étudie les besoins des pays en développement et leur apporte
l’assistance technique et financière pour les aider à mettre en œuvre les plans de
surveillance et de lutte. L’assistance apportée par cette organisation peut être soit
régional soit national en fonction du contexte épidémiologique.
3. L’Organisation mondiale de la santé (OMS)
L’Organisation mondiale de la santé coordonne la surveillance épidémiologique et
analyse les données virologiques et épidémiologiques qui lui sont communiquées par
les États. Sur ces bases, elle déclare les différentes phases d’alerte ainsi que le
début et la fin de la pandémie.
Elle coordonne l’assistance technique aux pays touchés et la mobilisation de
l’expertise internationale. Elle émet des recommandations pour prévenir ou limiter la
diffusion mondiale du virus.
Elle s’appuie sur un réseau de laboratoires experts pour isoler la souche virale
pandémique et la transmet à des laboratoires spécialisés pour la fabrication de la
souche vaccinale, mise ensuite à la disposition des producteurs de vaccin.
Elle constitue un stock de vaccins et d’antiviraux d’intervention d’urgence.
La politique d’achat de vaccin et la stratégie vaccinale sont du ressort des États.
4. L’Union du Maghreb Arabe (UMA)
Dans le cadre d’une action maghrébine, le secrétariat de l’Union du Maghreb Arabe
peut être chargé :
-
de centraliser les informations sur l’état des plans nationaux de réponse à
l’influenza aviaire et la pandémie de grippe d’origine aviaire ;
de favoriser la concertation sur les mesures de lutte et leur harmonisation,
notamment aux frontières ;
d’apporter un soutien aux systèmes de surveillance de la maladie grippe dans
l’Union;
26
-
avec l’OMS, en particulier la région EMRO, de constituer des stocks de
nouveaux vaccins ;
de gérer les mesures de protection régionale contre une épizootie venant de
l’extérieur de ses frontières, et de valider les dispositifs mis en oeuvre par tout
État membre touché pour protéger les autres États membres.
5. La ligue Arabe
La collaboration inter arabe se fera dans le cadre de la charte de la ligue arabe et
des décisions et des recommandations de la réunion du Caire du 24 janvier 2006.
A ce titre, l’Organisation Arabe pour le Développement Agricole (OADA) apporte
soutien technique et financier aux pays arabes.
6. La coopération internationale
Toutes les possibilités de coopération (bilatérale, multilatérale, avec les organismes
internationaux tels que l’OMS, l’OIE, FAO…) doivent être explorées dans le but de :
ƒ profiter de l’expertise internationale en matière de prévention et de lutte contre
l’influenza aviaire et une pandémie grippale ;
ƒ mobiliser les fonds et les aides ;
ƒ s’inscrire dans le cadre des décisions de la conférence de Pékin des 17 et 18
janvier 2006.
27
VI. DECLINAISON DU PLAN NATIONAL ET EVALUATION DU NIVEAU
DE PREPARATION
1. Déclinaison du plan par département ministériel et au niveau territorial
Chaque département ministériel élabore un plan de continuité pour ses services
centraux et déconcentrés.
2. Évaluation du niveau de préparation - Indicateurs
Trois catégories d’indicateurs sont définies par les ministères pour évaluer leur
niveau de préparation à l’influenza aviaire et à une pandémie grippale :
- des indicateurs d’état d’avancement des mesures préparatoires prévues dans le
plan (volume des stocks de produits pharmaceutiques et non pharmaceutiques) ;
- des indicateurs de niveau opérationnel des mesures (délais de mise en oeuvre de
certains moyens, etc.) ;
- des indicateurs de capacités (nombre de personnes malades pouvant être
traitées simultanément dans le dispositif hospitalier, fréquence et nombre
d’élevages pouvant être surveillés, etc.).
Chaque ministère élabore une liste d’indicateurs concernant ses services et les
activités dont il a la charge. Il les transmet périodiquement à la CIGC.
VII. INFORMATION, FORMATION ET COMMUNICATION
L’efficacité du dispositif prévu dans le plan repose sur le maintien d’un lien de
confiance entre les autorités gouvernementales et la population. Cela implique
une information transparente, continue et factuelle donnant l’assurance que les
pouvoirs publics sont à même de gérer la situation dans ses composantes sanitaires
et organisationnelles.
Le caractère interministériel de cette problématique et la multiplicité des acteurs
imposent l’élaboration d’une stratégie commune permettant la coordination étroite
des acteurs. La mutualisation et l’optimisation des moyens mobilisés, le partage de
l’information et la diffusion adaptée des messages auprès des différents publics
garantiront sa cohérence et son efficacité.
Pour les pouvoirs publics, placés en position d’émetteurs de l’information, la
communication vise d’une part à installer et conserver la confiance et à atténuer
les perturbations et l’anxiété du grand public et à éviter le risque de
désinformation, de rumeurs, voire de déstabilisation d’autre part.
La stratégie d’information doit tenir compte de :
- l’enclavement et la difficulté d’accès de certaines catégories de population aux
médias classique ;
- l’analphabétisme ;
- les différents dialectes utilisés par la population ;
28
L’information doit être simple mais précise et utilisable. Dans ce cadre, les objectifs
du plan de communication consistent à :
- informer l’opinion publique sur la maladie, ses modes de transmission et les
moyens de prévention et de lutte ;
- préparer le pays à la gestion du risque d’influenza aviaire et à une pandémie
d’origine aviaire ;
- aider à gérer la crise et à maintenir l’organisation de la société pendant l’épizootie
et la pandémie ;
- entretenir la confiance et la crédibilité ;
- préparer la sortie de crise et la reprise de la vie normale.
Pour atteindre ces objectifs, la communication doit comporter trois volets :
- une communication informative sur l’état de la situation et de la préparation :
suivi de l’épizootie et de l’épidémie dans le monde ;
- une communication pédagogique sur les comportements : information sur
l’épizootie et la pandémie grippale et sur sa prévention ;
- une communication de confiance dans les pouvoirs publics : suivi de l’alerte et
des dispositions prises.
L’organisation de la communication revêt un caractère primordial :
- les axes stratégiques de communication sont définis par le Premier ministre ;
- en phase prépandémique, la communication est pilotée par le ministre de la
communication, le ministre de l’agriculture, du développement rural et des pêches
maritimes et le ministre de la santé, en liaison permanente avec la commission
interministérielle de lutte contre la grippe aviaire. Toutes les opportunités seront
saisies pour compléter la formation des acteurs à la communication de crise et
pour développer la communication interne des services ;
- le ministre chargé de la conduite opérationnelle de l’action gouvernementale
anime l’ensemble de la communication en mode centralisé ;
- au niveau local, la communication est assurée par le wali et le gouverneur qui
pourront s’appuyer sur les collectivités locales ;
Dans ce cadre général, chaque ministère prépare, avant la crise, les éléments de
communication relatifs aux domaines et aux publics particuliers dont il a la charge.
La commission chargée de la communication institutionnelle, située dans la
CIGC, est associée en amont aux informations reçues et aux projets préparés par les
différents niveaux de gestion de la crise (PCC, PCP, etc.). Elle a pour missions, pour
ce qui relève de la communication gouvernementale :
- la veille médiatique nationale et internationale ainsi que la veille de l’état de
l’opinion ;
- la communication gouvernementale en direction du grand public et des
professionnels;
- la coordination des actions d’information assurées par les ministères ;
- le soutien et la coordination des informations diffusées par les walis et les
gouverneurs au niveau local ;
- la communication interne en direction des services et des agents de l’État.
29
VIII. APERÇU SUR LES MOYENS ESSENTIELS DE PROTECTION ET
LES PRODUITS VETERINAIRES ET DE SANTE
1. Masques respiratoires
Le port de masques sera préconisé selon trois schémas :
- masques en tissu lavables et réutilisables ou tout autre type de masque ayant
prouvé son efficacité pour la population générale (personnes indemnes), destinés
à être portés dans les espaces publics à titre de précaution ;
- masques anti-projections, appelés masques chirurgicaux, portés par les malades
pour protéger leur entourage ;
- masques de type FFP, destinés à protéger en priorité les personnes au contact
rapproché et répété des malades ou de leurs prélèvements biologiques,
notamment les professionnels de santé et par extension, certains professionnels
des secours et de la sécurité placés dans la même situation ; en fonction des
quantités disponibles, il s’agira également d’équiper le personnel stratégique
placé au contact permanent et rapproché du public.
- masques de type FFP (II), destinés à protéger les personnes en charge de la
santé animale amenées à visiter des élevages avicoles suspects ou atteints
d’influenza aviaire, notamment les médecins vétérinaires, les techniciens
d’élevage et les ouvriers en contact avec les animaux malades.
- masques de type FFP (III), destinés à protéger le personnel des laboratoires en
contact avec le virus aviaire.
2. Médicaments antiviraux
Les médicaments antiviraux sont destinés en priorité au traitement des malades dès
l’apparition des premiers symptômes. Ils seront utilisés selon la stratégie d’utilisation
des antiviraux élaborée par le ministère de la santé et distribués aux populations
ciblées suivant un ordre de priorité pré-établi et validé. Les stocks seront mis en
sécurité dans des lieux précis.
3. Désinfectants d’élevage
Les désinfectants sont destinés à assurer la désinfection des locaux, du matériel
d’élevage, du matériel roulant contaminés…etc.
4. Vaccins
4.1. Chez l’Homme
On distingue trois catégories de vaccins :
- les vaccins contre les virus de grippe saisonnière qui, en l’état actuel des
connaissances, n’auraient pas d’efficacité contre le virus pandémique. En cas
d’épizootie au Maroc, ils peuvent être envisagés pour les professionnels au
contact de volatiles infectés, afin de limiter le risque de réassortiment entre un
virus grippal d’origine aviaire et un virus grippal humain ;
- le vaccin contre le virus aviaire H5N1, dont l’efficacité est encore incertaine ;
30
- le vaccin contre le virus pandémique, qui sera destiné à assurer la protection de
l’ensemble de la population. Il ne pourra être développé qu’une fois le virus isolé
et ne sera disponible que plusieurs mois plus tard ;
4.2. Chez la volaille
Il y a lieu de signaler l’existence et la disponibilité de vaccins aviaires destinés à
protéger les élevages avicoles contre l’influenza aviaire type A H5N1.
31
IX. PREVENTION ET PLAN D’URGENCE RELATIFS A L’INFLUENZA
AVIAIRE
Le ministère de l’agriculture, du développement rural et des pêches maritimes
surveille la présence du virus de l’influenza aviaire chez les oiseaux. En dehors d’une
situation d’épizootie, il veille :
-
à la surveillance clinique, sérologique et virologique de l’influenza aviaire au niveau
des élevages de volailles et chez les oiseaux migrateurs ;
au maintien d’un système performant de vigilance pour la détection précoce de la
maladie ;
à l’actualisation et au contrôle de l’efficacité du plan national d’urgence au niveau
national et local.
En situation d’épizootie, il met en oeuvre le plan d’urgence national, en liaison avec
les départements impliqués.
1. Surveillance des élevages et de la faune sauvage
Les épizooties passées montrent que l’apparition d’une souche hautement
pathogène a lieu le plus souvent quelques semaines à quelques mois après qu’une
souche faiblement pathogène des sous types H5 ou H7 s’est introduite et a circulé
dans des élevages de dindes ou de poulets. Il est donc indispensable d’exercer une
surveillance des élevages de volailles afin de repérer le plus précocement possible la
présence des sous-types H5, H7 et H9.
- Surveillance active : elle est conduite par les services vétérinaires compétents du
ministère de l’agriculture du développement rural et des pêches maritimes. Elle a
pour but de vérifier la circulation à bas bruit de souches virales (notamment de type
H5, H7, H9) faiblement pathogène ou non au niveau des élevages avicoles de
poulets et de dinde, d’élevages fermiers ainsi que chez les oiseaux migrateurs au
niveau des sites humides.
Un échantillonnage est réalisé en préservant une certaine représentativité de
l’ensemble du territoire. Dans les élevages désignés, des prélèvements sont
effectués et analysés au laboratoire. En cas de résultat positif, des investigations
sont engagées pour comprendre l’origine de la contamination et éviter qu’elle ne
touche les élevages voisins.
- Surveillance passive des élevages de volailles : elle est réalisée par l’ensemble
des acteurs impliqués dans la surveillance (vétérinaires publics et privés, éleveurs).
Les éleveurs sont sensibilisés aux critères d’alerte impliquant un appel de leur
vétérinaire ; tout signe pouvant être rattaché à l’influenza aviaire impose la
déclaration de la suspicion aux services compétents du ministère de l’agriculture du
développement rural et des pêches maritimes et aux autorités locales. La suspicion
entraîne la prise d’une série de mesures préventives (séquestration de l’élevage
suspect, réalisation d’une enquête épidémiologique, mise en oeuvre des analyses de
32
laboratoire, ..). La levée de la suspicion est prise lorsque le risque d’infection est
écarté.
- Surveillance de l’avifaune sauvage : elle est réalisée, en parallèle, principalement
au niveau des sites de migration des oiseaux sauvages. Elle consiste en la
surveillance de leur état sanitaire, en collaboration avec le haut commissariat aux
eaux et forêts et à la lutte contre la désertification, et la réalisation des prélèvements
nécessaires chaque fois que des mortalités ou des morbidités inexpliquées sont
constatées au niveau de ces sites ou, plus généralement, au niveau de tout endroit
ou des mortalités d’oiseaux sont constatées.
La veille épidémiologique est assurée au niveau mondial par l’OIE. Le ministère de
l’agriculture, du développement rural et des pêches maritimes, membre de l’OIE, est
en liaison permanente avec l’OIE, la FAO et les pays voisins afin d’être
immédiatement averti en cas d’épizootie.
2. Protection des élevages de volailles et des autres oiseaux
Le ministère de l’agriculture, du développement rural et des pêches maritimes prend
toute disposition permettant de limiter les risques d’introduction de la maladie
animale sur le territoire national.
-
Interdiction légale d’importation de toutes les volailles vivantes et des produits
originaires de volailles, à partir de tous les pays infectés par l’influenza aviaire.
Interdiction d’importation de tous les oiseaux exotiques, sauvages et de
compagnie à partir de tous les pays.
Renforcement de la réglementation relative à l’influenza aviaire et au à la mise à
niveau des élevages avicoles.
Application des mesures de confinement de la volaille domestique (poulet beldi,..)
autour des élevages situés à proximité des sites humides (dans un rayon de 3
km).
Les éleveurs de volailles sont régulièrement sensibilisés au respect des règles
d’hygiène et de protection sanitaire de leurs élevages :
-
barrières sanitaires à l’endroit des personnes et des véhicules provenant
d’autres élevages ;
nettoyage et désinfection réguliers des locaux ;
prévention des contacts étroits entre oiseaux domestiques et oiseaux
sauvages.
La diffusion de brochures ou de guides de bonnes pratiques sanitaires permet de
mobiliser efficacement l’ensemble des éleveurs.
3. Coordination entre les départements concernés
Dans le cadre de la commission interministérielle, le ministère de la santé, de
l’agriculture, du développement rural et des pêches maritimes et le haut
commissariat aux eaux et forêts et à la lutte contre la désertification mettent en place
les outils permettant des échanges réguliers sur la situation épidémiologique
33
mondiale, et l’information immédiate de tous les partenaires quand une souche de
virus influenza de sous-type H5, H7 ou H9 est isolée, qu’elle soit pathogène ou non
et en priorité en cas d’épizootie à virus H5N1.
4. Préparation du dispositif de lutte (plan d’urgence)
4.1. Introduction
Un plan d’urgence indiquant les actions à conduire en cas de suspicion et de
confirmation d’un foyer d’influenza aviaire dans un élevage est élaboré au niveau
national. Il prévoit :
-
les actions à conduire en cas de suspicion ou d’infection d’un ou de plusieurs
élevages ;
les acteurs (y compris les prestataires de services privés), leurs rôles et leur
protection;
les stocks de matériels, de produits et d’équipements de protection individuelle ;
les actions de préparation telles que recensement des élevages, formation et
sensibilisation des acteurs.
Dans chaque préfecture et province, un document précise les modalités de mise en
oeuvre de ce plan.
4.2. Procédure de gestion de crise d’influenza aviaire
Une procédure détaillée de gestion de crise d’influenza aviaire a été diffusée auprès
de tous les services vétérinaires. Celle-ci contient, entre autres des instructions
techniques nécessaires à la gestion d’une crise depuis la suspicion jusqu’à la
confirmation de la maladie et le déclenchement des mesures de lutte.
4.2.1. Gestion des suspicions
Le schéma 1 ci-dessous définit les activités, moyens et responsabilités liés à cette
phase. Les différentes étapes sont détaillées plus loin.
34
Schéma 2 : Logigramme de la gestion des suspicions
4.2.1.1 Mise en place d’un système de permanence (étape IA 1 du schéma 1)
Chaque service vétérinaire a mis en place un système de permanence adapté à ses
conditions et aux moyens dont il dispose. L’objectif final est que le médecin
vétérinaire soit joignable à tout moment pour pouvoir intervenir au moment
opportun.
Ce système de permanence a été formalisé au niveau de chaque service par une
procédure précisant les noms et les numéros de téléphone des responsables et de
leurs intérimaires. En plus, la liste des vétérinaires sanitaires et leurs coordonnées
(Tél. de bureau, GSM, Fax…) exerçant dans la zone d’action du service vétérinaire
doit être mise à jour.
4.2.1.2. Avant la visite (étape IA 2 du schéma 1):
- Activation du PCP : La gestion de la suspicion est le début de la gestion de la
crise (mini crise) car le risque de diffusion du virus dépend de la rapidité de la
détection du foyer primaire et aussi de la densité des animaux et des mouvements
au niveau de la zone.
35
Activer à cette étape le poste de commandement préfectoral ou provincial (PCP)
pour la mobilisation de tous les moyens humains et matériels. Et cela, sans délai car
la rapidité de l'action est le facteur clé de la maîtrise de cette situation.
- Pour pouvoir agir rapidement, le médecin vétérinaire doit avoir à sa disposition
au niveau du service une mallette Influenza Aviaire préalablement préparée (annexe
1 de la procédure ).
Cette mallette comprend notamment :
9 la documentation nécessaire en matière d’IA et de quoi écrire ;
9 les moyens pour assurer la biosécurité (blouses jetables, bottes, masques, calots,
gants).
9 le matériel de prélèvement et de conservation :
• aiguilles – tubes secs – écouvillons - matériel pour autopsie – pots et
sachets en plastique pour prélèvement – gants…
• glacière et réfrigérants.
Le médecin vétérinaire saisit le laboratoire régional d’analyses et de recherches
vétérinaires qui coiffe sa région pour le prévenir (préparation des kits…) et
éventuellement pour l’assister en cas de proximité.
Le vétérinaire privé est en contact permanent avec les éleveurs, sa présence avec le
MV est indispensable pour bien cerner l’enquête épidémiologique et convaincre
l’aviculteur en cas de besoin.
La liste des personnes ressources en matière d’IA est jointe en annexe 2 de la
procédure de gestion d’une crise d’influenza aviaire.
4.2.1.3 Sur l’exploitation (étape IA3 du schéma 1) :
a. Examen des animaux
-
Examen clinique de tous les animaux,
Prendre éventuellement des photos.
- Qui et quand doit on suspecter ? (la Fiche technique en annexe 3 de la
procédure de gestion d’une crise d’influenza aviaire) :
•
Les espèces sensibles sont surtout la poule et la dinde (les palmipèdes
sont peu sensibles à la maladie).
•
Quand la mortalité des volailles dépasse 70% en l’espace de 2 à 5 jours
avec une diminution de la consommation et de la ponte, prostration,
œdème de la tête et des troubles respiratoires sévères.
Il est à signaler qu'il n'existe pas de symptômes et de lésions pathognomoniques à
l'Influenza aviaire.
36
b. Contact avec le laboratoire
Les laboratoires vétérinaires à contacter sont les suivants :
LNCMV – Rabat : BP. 4509 Rabat, Akkari Tél. 037 69 04 77 Fax. 037 69 01 33
Biopharma - Rabat : Tél. 037 77 50 25 ou 037 77 17 85 – Fax. 037 69 16 89
LNEZ.Rabat
: Rabat-Institut, B.P. 6472, Tél. 037 77 50 25 /037 77 17 85
Fax. 037 77 17 85
LRARV.Agadir : B.P. 474, Tél. 048 83 46 64 - Fax. 048 83 46 62
LRARV.Casa
: 43, rue de Nichakara Rahal, B.P. 13719. Tél. 022 30 57 66
Fax. 022 30 55 32
LRARV.Fès
: Q.I. Sidi Brahim, Tél. 055 64 29 20 - Fax. 055 64 29 20
LRARV.Marraakech : Place du 16 novembre, Guelliz. Tél./Fax. 044 43 41 25
LRARV.Oujda. : Oued Isly, B.P. 3136 Tél. 056 52 42 78 - Fax. 056 52 45 08
LRARV.Tanger : Rue Ibn Toumert, B.P. 3, Tél. 039 94 05 40 - Fax. 039 94 39 19
c. Prélèvements et diagnostic (annexe 4 de la procédure)
La qualité du prélèvement et de sa conservation conditionne le résultat final.
Les prélèvements sont effectués à partir d’écouvillonnages orotrachéaux (sur le
cadavre), cloacaux (de préférence sur des oiseaux vivants ou récemment morts),
des fèces ou de prélèvements de sang (oiseaux vivants). Les cadavres d’oiseaux
entiers peuvent être envoyés.
Les échantillons destinés à l’isolement viral doivent être immédiatement conditionnés
et conservés pour être acheminés sans délais sous réfrigération (glacière +
réfrigérant). Si l’échantillon ne peut être traité dans les 48 à 72H00 après
prélèvement, il faut procéder à sa conservation (à -70°C). Il ne faut pas utiliser de
neige carbonique.
Il est important de noter que les méthodes de référence utilisées pour l’isolement et
l’identification du virus ont une durée de réalisation de 4 à12 jours (confirmation de
négativité).
La fiche technique relative au prélèvement et diagnostic de laboratoire qui figure en
annexe 4 de la procédure de gestion d’une crise d’influenza aviaire détaille les
modalités de réalisation, de conservation et de transport des prélèvements, le
contenu de la fiche de commémoratifs, les mesures de biosécurité à prendre pour la
réalisation des prélèvements et les méthodes d’analyse mise en œuvre.
d. Consignes aux «aviculteurs» (annexe 5 de la procédure de gestion d’une
crise d’influenza aviaire)
-
Rappeler à l’éleveur les caractéristiques de la maladie (signes cliniques,
modalités de transmission, impact économique, hygiénique…).
37
-
Lui expliquer les premières mesures de protection (abattage et destruction des
malades, interdiction des mouvements des animaux, désinfection, …)
e. Enquête épidémiologique (annexe 6 de la procédure)
La fiche de commémoratifs qui figure en annexe 6 de la procédure de gestion d’une
crise d’influenza aviaire, mentionne, entre autres, les informations suivantes :
-
Identification : localité, douar, propriétaire et coordonnées de l’exploitation
nombre d’animaux dans l’exploitation, espèce atteinte, nombre d’animaux
malades, nombre d’animaux morts, symptômes cliniques et lésionnels…
Mouvements d’animaux : date d’introduction, de sortie, provenances,
destinations…
Micro biotope : présence de réserves naturelles ou de parcs zoologiques,
avifaune, notamment les oiseaux migrateurs.
Voisins : d’après l’éleveur, est ce qu’il y a des problèmes cliniques pareils chez le
cheptel des voisins ?.
4.2.1.4. Conditionnement et envoi des prélèvements (étape IA4 de la
procédure de gestion d’une crise d’influenza aviaire)
-
Tous les échantillons, notamment ceux destinés pour l’isolement viral, doivent
être conservés à +4 °C et non congelés.
-
Tous les prélèvements doivent être accompagnés de commémoratifs
précisant :
•
•
•
•
•
•
Les coordonnées exactes du lieu de prélèvement ;
La date du prélèvement ;
La date de l'envoi de l'échantillon au laboratoire ;
La nature des prélèvements ;
L'âge, l'espèce ….. ;
Les symptômes et lésions observés.
Les prélèvements doivent être envoyés dans les plus brefs délais par les moyens les
plus expresses (le jour même) au LRARV qui coiffe la zone pour analyse.
Le LRARV conserve les prélèvements destinés au diagnostic sérologique et envoie,
dans les plus brefs délais, au LNCMV les prélèvements destinés au diagnostic
virologique (isolement viral). Celui-ci transmet
à Biopharma le double des
prélèvements.
38
4.2.1.5 Mesures administratives (étape IA 5 du schéma 1):
n La Direction de l’Elevage (DE) est prévenue par le service vétérinaire provincial
sans délai de l’état des lieux selon l’annexe 6 de la procédure. A partir de ce
moment, toutes les démarches sont prises en concertation avec elle.
Un rapport quotidien des activités entreprises est envoyé à la fin de la journée à la
DE par fax selon le modèle joint en annexe 7 de la procédure de gestion d’une crise
d’influenza aviaire.
o Les autorités locales sont saisies à titre d’information pour prévoir un contrôle des
mouvements des animaux en cas de confirmation de la suspicion par le laboratoire.
4.2.1.6 Missions de terrain (étape IA 6 du schéma 1):
Ces missions ont pour but d’approfondir l’enquête épidémiologique entamée dans le
premier foyer de suspicion. Elles sont effectuées par le personnel du service
vétérinaire (vétérinaires, techniciens…), les vétérinaires privés avec la participation
éventuelle des services des eaux et forêts. Cette mobilisation a pour but de
prospecter les exploitations périfocales ainsi que toute la zone d’action du service
vétérinaire. Parallèlement, une large vulgarisation doit être assurée aux aviculteurs
afin de limiter les déplacements des animaux.
Les investigations doivent également concerner l’avifaune, notamment les oiseaux
sauvages compte tenu que les oiseaux migrateurs sont impliqués dans le cycle
épidémiologique.
4.2.1.7. Levée ou maintien de la suspicion (étape IA 7 du schéma 1):
La levée ou le maintien de la suspicion est du ressort de la Direction de l’Elevage.
Cette décision est basée sur la superposition des résultats de laboratoire et du
contexte épidémiologique.
4.2.1.8. Mesures à prendre
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
toutes les volailles, quelle que soit l’espèce, seront isolées, recensées,
séquestrées et visitées ;
les prélèvements nécessaires au diagnostic seront effectués ;
tout mouvement de volailles vers ou à partir de l’exploitation suspecte est
interdit ;
l’entrée et la sortie de cette exploitation sont interdites à tout animal (mort ou
vivant), objet, produit, denrée, ainsi qu’aux personnes ou véhicules, sauf
autorisation écrite du chef du service vétérinaire précisant les mesures à
prendre pour empêcher toute propagation de la maladie ;
la sortie des œufs de l’exploitation est interdite, sauf dans le cas d’une
autorisation délivrée par le chef du service vétérinaire local sur instruction de
la Direction de l’Elevage ;
39
ƒ
ƒ
plus généralement, toute mesure appropriée visant l’arrêt de la propagation de
la maladie, notamment la désinfection des entrées et sorties de ces
installations, la restriction des mouvements ou rassemblement d’animaux ;
la réalisation d’une enquête épidémiologique.
4.2.2. Confirmation de la suspicion = « crise »
4.2.2.1. Déclenchement de la crise
A ce stade, le Comité Interministériel de Gestion de Crise (CCIG), le Poste de
Commandement Central (PCC) sont informés de la confirmation de la suspicion et
déclenchent la mise en œuvre du plan national. La partie opérationnelle des mesures
de lutte touche le niveau local et est coordonnée par le PCP.
Le PCP est chargé d’appliquer et de contrôler l’application des décisions prises par
la PCC avec laquelle il est en relation directe.
La traçabilité des actions entreprises par le PCP doit être assurée en suivant le
modèle joint en annexe 8 de la procédure.
4.2.2.2. Détermination des zones de restriction
Les zones de restriction (schéma 3) sont centrées sur l'exploitation infectée.
Elles prennent en compte la faisabilité pratique des mesures de restriction qui leurs
sont propres, et s'appuient notamment sur les caractéristiques du terrain et
notamment sur la présence de points de contrôle pratiques, et d'ouvrages naturels
ou artificiels, susceptibles d'entraver ou de faciliter la dissémination du virus. Elles
peuvent être modifiées, notamment, de façon à inclure un abattoir, un souk, un
couvoir…etc.
A chaque zone correspond des mesures de lutte spécifiques (foyer, zone de
protection, zone de surveillance), auxquelles s'ajoutent les mesures prises dans les
exploitations en lien épidémiologique avec le foyer.
40
Schéma 3 : Zones de restriction
Foyer
Influenza Aviaire
Zone de protection
Amplitude zone de
protection
3 km au moins autour
du foyer primaire
Zone de surveillance
Amplitude zone de
surveillance
10 km au moins autour
du foyer primaire
4.2.2.3. Prise d’un arrêté gubernatorial
4.2.2.4. Assainissement du foyer :
ƒ la mise à mort immédiate et in situ de toutes les volailles de l’exploitation ainsi
que la destruction des volailles mortes ou mises à mort et des œufs de
l’exploitation ;
ƒ la destruction ou le traitement approprié de toute matière susceptible d’être
contaminée. Ces opérations doivent viser la destruction du virus de l’influenza
aviaire;
ƒ la recherche, dans la mesure du possible, et la destruction :
- des viandes de volailles provenant de l’exploitation et abattues pendant la
période présumée d’incubation de la maladie ;
- des oeufs à couver, sortis de l’exploitation et pondus pendant la période
présumée d’incubation de la maladie ; au cas ou des volailles sont déjà
issues de ces œufs, elles doivent être alors placées sous surveillance
officielle ;
41
ƒ
ƒ
- des œufs de consommation, sortis de l’exploitation, et pondus pendant la
période présumée d’incubation de la maladie, sauf s’ils sont destinés à la
fabrication d’ovoproduits ;
le nettoyage et la désinfection des locaux et de tout le matériel susceptible
d’être contaminé.
Mise en place de pédiluves et d’autoluves pour éviter la diffusion du virus en
dehors de l’exploitation (annexe 9 de la procédure).
Les consignes destinées au responsable d’une exploitation suspecte d’influenza
aviaire figurent en annexe 5 de la procédure de gestion de crise d’influenza aviaire.
L’annexe 10 de la procédure de gestion de crise définit les moyens humains et
matériels nécessaires, les modalités de préparation du chantier et de réalisation de
l’abattage.
L’annexe 11 définit les modalités d’élimination des cadavres, des animaux et des
produits issus (denrées alimentaires issues, déchets issus).
Les annexes 9 et 12 définissent les modalités de nettoyage et de désinfection
(nettoyage désinfection, biosécurité, vide sanitaire).
4.2.2.5. Mesures de lutte dans les zones de protection et de surveillance
a. Au niveau de la zone de protection:
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
l’identification de toutes les exploitations détenant des volailles à l’intérieur de la
zone ;
des visites périodiques dans toutes les exploitations détenant des volailles ;
l’isolement des volailles dans leurs locaux d’hébergement ;
l’utilisation de moyens appropriés de désinfection des entrées et sorties des
exploitations ;
le contrôle des mouvements des personnes manipulant des volailles et de tout
matériel ou matière pouvant véhiculer le virus à l’intérieur de la zone ;
l’interdiction de sortie des volailles et des œufs à couver de l’exploitation où ils
se trouvent, sauf dérogation spéciale et motivée du chef du service vétérinaire
concerné ;
l’interdiction de sortie des œufs de consommation de l’exploitation où ils se
trouvent, sauf s’ils sont destinés à la fabrication d’ovoproduits ;
l’interdiction d’enlever ou d’épandre, sans autorisation des services vétérinaires
concernés, les fientes, litières et fumiers de volailles ;
l’interdiction de tenir des foires, marchés, expositions et autres rassemblements
de volailles ou d’oiseaux.
b. Au niveau de la zone de surveillance :
ƒ
ƒ
l’identification de toutes les exploitations détenant des volailles à l’intérieur de la
zone ;
le contrôle des mouvements de volailles et des œufs à couver à l’intérieur de la
zone ;
42
l’interdiction des mouvements des volailles hors de la zone pendant les quinze
premiers jours, sauf pour les acheminer directement vers un abattoir situé en
dehors de la zone de surveillance et désigné par le chef du service vétérinaire
concerné ;
l’interdiction des mouvements des œufs à couver hors de la zone, sauf vers des
couvoirs désignés par le chef du service vétérinaire concerné. Cependant, les
œufs de consommation et leurs emballages doivent être désinfectés ;
l’interdiction d’enlever ou d’épandre, sans autorisation des services vétérinaires,
les fientes, litières et fumiers de volailles hors de la zone;
l’interdiction de tenir des foires, marchés, expositions et autres rassemblements
de volailles ou d’oiseaux.
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
La vaccination des volailles et l’étendue de son application, est une décision qui
relève de la Direction de l’Elevage.
4.2.2.6. Chronologie des mesures de surveillance dans les zones de
restriction
Les lignes directrices suivantes doivent permettre d’assurer la surveillance des
élevages en associant aux visites d’élevage des recueils d’informations
épidémiologiques par questionnement régulier des aviculteurs.
a. Zone de protection
Jour
Calendrier au niveau de la zone de protection
Quoi faire ?
J3àJ7
z Recensement de tous les élevages et sites d’oiseaux migrateurs de la zone
z Information de chaque aviculteur
Visite de tous les élevages recensés dans la zone avec respect des règles de
biosécurité
z Examen clinique des lots d’animaux
z Prélèvements pour sérologie et virologie sur un effectif représentatif
z sensibilisation des aviculteurs aux obligations réglementaires et aux règles
d’hygiène et de biosécurité
z Tenue d’un registre par le service vétérinaire.
Envoi de fiches de suivi sanitaire des élevages, par les VP aux SV
J8
Visite des élevages et des sites éventuels + examen clinique des animaux
J1
J 1-J 2
J 9 à J 15 Envoi de fiches de suivi sanitaire des élevages, par les VP aux SV
Visite des élevages + examen clinique des animaux + sérologie
J 16
J 16 à J
Envoi tous les deux jours de fiches de suivi sanitaire des élevages, par les VP aux SV
30
Levée éventuelle d’interdiction de la zone à J 30
J 60
J 75
z Visite des élevages + examen clinique des animaux
z Sérologie et virologie pour justification de la fin de l’épizootie
z Visite des élevages + examen clinique des animaux
z Sérologie et virologie pour justification de la fin de l’épizootie
43
b. Zone de surveillance
Jour
Calendrier au niveau de la zone de surveillance
Quoi faire ?
z Recensement de tous les élevages et des sites d’oiseaux migrateurs de la zone
z Information de chaque éleveur
Visite de tous les élevages recensés dans la zone avec respect des règles de
biosécurité
z Examen clinique des lots d’animaux
z Prélèvements pour sérologie et virologie sur effectif représentatif
J 2-J 3
z Sensibilisation de l’aviculteur aux obligations réglementaires et aux règles d’hygiène
et de biosécurité
z Tenue d’un registre par le service vétérinaire.
J 3 à J 16 Fiches de suivi sanitaire des élevages, envoyée quotidiennement par le VP au SV
J1–J2
Visite des élevages + examen clinique des animaux
J 16
J 16 à J
Fiche de suivi sanitaire des élevages, envoyée par le VP au SV tous les deux jours
30
Visite des élevages + examen clinique des animaux + sérologie
J 30
Levée éventuelle de la zone de surveillance à J 30
J 60
J 75
Visite des élevages + examen clinique des animaux + sérologie
z Sérologie et virologie pour justification de la fin de l’épizootie
4.2.2.7. Mesures dans les exploitations en lien épidémiologique avec le foyer
primaire
Les exploitations, dont l’implantation, la topographie ou les contacts avec
l’exploitation où la maladie est confirmée permettent de soupçonner une possibilité
de contamination, doivent être placées sous contrôle sanitaire vétérinaire.
En pratique :
Exploitation en lien épidémiologique sans symptômes : cf. IX 4.2.1. Suspicion
Exploitation en lien épidémiologique avec symptômes : cf. IX 4.2.2. confirmation de
la suspicion
4.2.3. Information - communication
La communication portera sur :
- la maladie et ses symptômes.
- Les mesures de biosécurité au niveau des élevages
- Les mesures de protection des groupes à risque.
44
4.2.3.1. Communication en phase de suspicion
a. Au sein du service vétérinaire
L'information du personnel du service (vétérinaires, techniciens…) est indispensable
et est l'occasion de formaliser la cellule d'urgence, et de former les équipes.
b. Direction de l’Elevage
La DE doit être informée sans délai de la suspicion.
c. PCP
Le PCP doit être tenu au courant en direct de l'existence de la suspicion.
d. Vétérinaires privés
Les vétérinaires privés de la zone de suspicion doivent être informés de la suspicion,
mais leur attention doit également être attirée sur la confidentialité de l'information à
ce stade.
4.2.3.2. Après confirmation du foyer
La communication nationale et internationale relative à l’influenza aviaire suit le
schéma suivant :
Presse
Direction
de
l’Elevage
Commission
chargée de la
communication
institutionnelle
Ministre de
l’Agriculture
Médias
nationaux
Grand Public
OIE
4.3. Éléments financiers relevant de la santé vétérinaire
L’État prend en charge les frais des visites vétérinaires de contrôle et les analyses de
laboratoire. Il prend également en charge les pertes subies par l’éleveur de volailles
concerné suite à la décision de mise à mort des volailles atteintes ou contaminées
d’influenza aviaire, ainsi que les frais liés à la désinfection des locaux et du matériel.
Les modalités d’indemnisation sont fixées par arrêté du ministre de l’agriculture, du
développement rural et des pêches maritimes.
45
X. ORGANISATION DE LA RIPOSTE SELON LES NIVEAUX D’ALERTE
A. Période d’alerte à la pandémie
1. Phase 1 et 2 : Pas de nouveau virus grippal détecté chez l’homme, mais un
sous type pouvant causer la maladie chez l’homme est présent chez l’animal.
Le risque d’infection ou de maladie chez l’homme est donc existant.
1.1. Objectifs
L’épizootie étant actuellement hors du Maroc, l’objectif est d’éviter son introduction
sur notre territoire.
Si l’épizootie est au Maroc, les objectifs sont :
- de la contenir dans un premier temps puis de l’éradiquer;
- de prévenir toute transmission à l’homme;
- d’être en mesure de détecter le plus précocement possible les premiers cas
humains
1.2. Mesures
La santé humaine n’étant pas affectée à ce stade, le Ministère chargé de l’Agriculture
et le Haut commissariat aux eaux et aux forêts sont responsables de l’essentiel des
mesures.
L’épizootie étant hors du Maroc
Les mesures utiles sont prises pour prévenir toute introduction de l’épizootie au
Maroc (voir chapitre IX) :
Si l’épizootie atteint le Maroc
La détection d’une épizootie au Maroc mettant en cause un virus grippal
potentiellement pathogène pour l’homme (H5N1) entraînera la mise en œuvre
des mesures sanitaires suivantes :
ƒ Mise en œuvre des mesures sanitaires vétérinaires prévues au chapitre IX ;
ƒ Mise en alerte de la Direction de l’Epidémiologie et de la Lutte contre les
Maladies (DELM), des Observatoires Régionaux d’Epidémiologie (ORE) et de
toutes les Délégations du Ministère de la Santé ;
ƒ Mesures visant à protéger les professionnels du secteur avicole ou les
résidants d’une exploitation déclarée infectée ou dans le périmètre de
protection défini par les services vétérinaires autour de l’élevage contaminé.
ƒ Mesures collectives de protection : il pourra être proposé de vacciner
systématiquement les populations cibles définies contre le virus de la grippe
humaine de la saison en cours (décision prise par les autorités sanitaires), afin
de limiter les risques de réassortiment génétique entre le virus grippal animal
et un virus grippal humain, et ce en fonction de l’évolution et de la gravité de
l’épizootie.
46
ƒ Aucune prise en charge médicale de patients n’est envisageable durant ces
deux phases, vu qu’il y n’a pas d’atteinte humaine.
2. Phase 3 : Infection(s) humaine(s) par un nouveau virus grippal, pas de
transmission interhumaine, ou transmission très rare par contact rapproché
avec un environnement à haut risque.
2.1. Objectifs
Si les cas humains ne concernent pas le Maroc, les objectifs sont :
- prévenir l’introduction d’une éventuelle épizootie sur le territoire national ;
- détecter le plus précocement possible le premier cas humain.
Si des cas humains sont signalés au Maroc, les objectifs consisteront à :
- détecter précocement d’autres cas ;
- contenir la diffusion du virus ;
- prendre en charge les cas possibles, les personnes contacts et les malades.
2. 2. Mesures
2.2.1. Situation 3.A : Absence d’infection humaine au Maroc
Les mesures utiles pour prévenir l’introduction de l’épizootie sont identiques à celles
énumérées dans la phase 1 et 2.
Que les cas humains détectés à l’étranger soient ou non associés à une épizootie,
un certain nombre de mesures sont à prendre à ce niveau d’alerte, notamment pour
détecter le plus précocement possible l’éventuelle introduction du virus au Maroc :
Renforcer l’organisation gouvernementale, ministérielle et territoriale
- Activation de la Commission Interministérielle de Gestion de Crise (CIGC) ;
- Activation du Poste de Commandement Central (PCC) ;
- Activation des commissions sectorielles et des Postes de Commandement
Préfectoraux ou Provinciaux (PCP) ;
- Vérification des dispositions mises en place pour l’organisation des soins dans les
-
établissements de santé et pour la médecine libérale ;
Vérification du pré-positionnement des produits de santé et des équipements ;
Sécurisation des stocks de produits de santé et d’équipements de protection ;
Prise des dispositions nécessaires pour la mise en quarantaine ou l’isolement
envisagées dès les phases 4 ou 5 de l’OMS, décidés en cas de besoin par les
walis et gouverneurs ;
Préparation de la mise en oeuvre des plans de continuité des administrations et
des opérateurs :
o planification de l’intérim des responsables de tous niveaux ;
o préparation des services de l’État et des opérateurs concernés par la
gestion, en situation de pandémie, de l’ordre public, du ravitaillement
de la population, de la fourniture d’énergie, des communications
électroniques, du courrier et des services bancaires…
47
o Répartition fine et nominative des personnels indispensables au
fonctionnement des structures ;
o Organisation des services des collectivités locales en vue du soutien de
personnes fragiles relevant de leur collectivité.
Veille médiatique nationale et internationale.
-
Prévenir l’introduction d’une éventuelle épizootie sur le territoire national en
application des mesures prévues au chapitre IX
Détecter le plus précocement possible le premier cas humain.
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
Activation de la cellule de santé publique qui a un rôle d’expertise afin de
permettre le meilleur niveau de connaissance possible sur le profil et la
progression du virus. Elle a également une mission de conseil en matière
d’utilisation des thérapeutiques et de stratégie vaccinale ;
Renforcement des mesures de veille sanitaire et de surveillance
épidémiologique mises en place par le ministère de la santé (suivi des
informations transmises par l’OMS et autres organisations) ;
Renforcement de la surveillance virologique de la grippe par le réseau
« sentinelle » ;
Renforcement des capacités techniques des laboratoires nationaux de
référence de niveau P3 ;
Des mesures de surveillance et de prise en charge sont prévues lorsque le cas
est suspecté dans l’avion ou sur le bateau en provenance d’une zone affectée,
ou lorsque le cas est suspecté après son retour sur le territoire ;
Mesures d’approvisionnement en produits de santé et équipements de
protection (masques spécifiques, gants, lunettes, calots, sur blouses et sur
chaussures.) ;
Constitution de stocks de sécurité (antiviraux) et préemption pour le prototype
du vaccin spécifique ;
Vaccination de l’ensemble du personnel stratégique de tous les départements
ministériels contre le virus de la grippe saisonnière ;
Mesures d’information des professionnels de santé (tous secteurs confondus)
pour les sensibiliser et leur préciser la conduite à tenir face à un cas suspect ;
Mise en place d’un dispositif d’appui aux professionnels de santé, le dispositif
reposant principalement sur une prise en charge à domicile ;
Élaboration d’un protocole décrivant les modalités de prise en charge d’une
personne suspecte, les modalités de prélèvement, ainsi que le circuit
d’acheminement du prélèvement ;
Mesures d’information des voyageurs et du personnel stratégique des postes
frontaliers : des notices individuelles d’information sont distribuées aux
voyageurs à destination et de retour des zones contaminées ;
Mesures d’information du public via des communiqués de presse et les sites
Internet des ministères concernés, actualisés en fonction de l’évolution de
l’épidémie ;
Mobilisation des postes diplomatiques pour informer les ressortissants
marocains résidants à l’étranger de la situation et de ses conséquences et des
mesures à prendre ;
48
2.2.2. Situation 3.B : Présence de cas d’infection humaine au Maroc :
Cette situation correspond soit à des cas importés, soit à des cas liés à un foyer
d’épizootie sur le territoire national.
Renforcer l’organisation gouvernementale, ministérielle et territoriale
Les mesures organisationnelles sont identiques à celles prises lors de la phase 3.A
et s’y ajoutent :
ƒ Délégation de la conduite opérationnelle de l’action gouvernementale au ministre
de l’intérieur dès confirmation de l’événement déclencheur ;
ƒ Information réciproque des partenaires nationaux et internationaux du ministère
de la santé et du ministère de l’agriculture, du développement rural et des pêches
maritimes.
ƒ Si un marocain résidant à l’étranger est atteint, suivi quotidien organisé par le
ministère des affaires étrangères et de la coopération.
Détecter précocement d’autres cas ;
En plus des mesures évoquées au niveau d’alerte précédent s’ajoutent :
ƒ
ƒ
Investigations épidémiologiques autour des cas détectés dans le but d’identifier la
source de contamination et de détecter d’autres cas éventuels ;
Renforcement des systèmes de surveillance épidémiologique clinique et
virologique ;
Contenir la diffusion du virus
ƒ
Chez l’homme :
o Mise en place d’une surveillance médicale des personnes exposées ;
o Suivi des personnes contact du malade et, en cas de foyers animaux au
Maroc, des personnes ayant été au contact des animaux malades ;
o Sur décision du ministre de la santé, chimioprophylaxie des personnes
exposées au même risque que le cas ;
o Sur décision du ministre de la santé, vaccination des personnes exposées
avec un vaccin spécifique lorsqu’il existe selon l’ordre de priorité préétabli ;
o Renforcement des mesures d’hygiène dans les exploitations touchées ou
menacées ;
ƒ
Chez l’animal
o Voir mesures prévues au chapitre IX
Prendre en charge les cas possibles, les personnes contacts et les malades
ƒ
Les mesures de prise en charge du patient infecté prévoient le traitement antiviral
curatif précoce en ambulatoire ou, si son état de santé le nécessite, une
hospitalisation ;
49
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
L’isolement des malades s’impose pour limiter la diffusion de la maladie ; il
implique le renforcement des services de réanimation et d’isolement en
équipement de protection (masques spécifiques, gants, lunettes, calots, sur
blouses et sur chaussures) ;
Envoi des prélèvements biologiques aux laboratoires habilités à manipuler le
virus H5N1 pour confirmation ;
Dès confirmation, information de l’OMS ;
Les personnes en contact avec le patient ou les personnes ayant été exposées
dans les mêmes conditions à l’agent viral lors d’une épizootie sont prises en
charge selon les procédures définies par le Ministère de la santé ;
Les mesures d’information du public et des professionnels de santé sont
identiques à celles du niveau précédent. En complément, une plate forme
téléphonique de réponse est activée par le Ministère de la santé. Des plates
formes téléphoniques locales de réponse peuvent être activées au niveau des
postes de commandement préfectoraux ou provinciaux (PCP) ;
3. Phase 4 : faible(s) foyer(s) de transmission interhumaine limitée. La
propagation du virus est très localisée suggérant que le virus n’est pas bien
adapté à l’homme.
Ce niveau est déclaré par l’OMS, quand une transmission interhumaine d’un
nouveau sous-type a été confirmée à partir de la mise en évidence d’une diffusion de
personne à personne en population générale, telle que l’existence d’un cas
secondaire résultant d’un contact avec un cas index, avec au moins une épidémie
s’étalant sur un minimum de 2 semaines dans un pays. L’identification du nouveau
sous-type de virus dans plusieurs pays sans aucune autre explication que le contact
avec des personnes infectées peut aussi être utilisée comme une mise en évidence
d’une transmission inter humaine.
3.1. Objectifs
Si la transmission interhumaine est limitée et ne concerne que des cas hors du
Maroc, l’objectif consiste à :
ƒ
ƒ
ƒ
limiter les risques d’importation ;
détecter le plus précocement possible l’arrivée sur le territoire des premiers
cas d’infection humaine pour mettre en place les premières mesures du plan
pandémie et ralentir la transmission locale ;
prendre en charge les cas possibles, les personnes contacts et les malades.
Si la transmission interhumaine est limitée et concerne des cas au Maroc, l’objectif
consiste à :
ƒ
ƒ
ƒ
détecter le plus précocement possible de nouveaux cas d’infection ;
contenir la progression du virus au niveau du ou des foyers détectés et ralentir
sa transmission locale ;
prendre en charge les cas possibles, les personnes contacts et les malades.
50
3.2. Mesures
Les mesures susceptibles d’être prises sont d’une manière générale fonction de
l’évolution de la transmission inter humaine observée à l’étranger et/ou sur le
territoire national ainsi que de la gravité de la maladie (taux de complications sévères
et de létalité).
3.2.1 Situation 4.A : Transmission interhumaine limitée et ne concerne que des
cas hors du Maroc :
Renforcer l’organisation gouvernementale, ministérielle et territoriale
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
Activation du CIGC et mise en alerte des différentes structures nationales et
locales de gestion de la crise ;
Adaptation des méthodes de la cellule de communication à la nouvelle
situation ;
Suivi quotidien par le ministère de la santé de l’évolution de la situation
épidémiologique à l’échelle internationale ;
Suivi quotidien par le ministère des affaires étrangères et de la coopération
des marocains résidants à l’étranger atteints de la maladie.
Limiter les risques d’importation
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
L’OMS, avec les autorités nationales du pays concerné, prévoient la mise en
quarantaine de la zone concernée ;
Consultations internationales afin d’étudier les mesures à prendre (limitation
des liaisons aériennes, quarantaine à l’arrivée, limitation de la délivrance de
visas …) ;
Vis à vis des zones touchées par la transmission interhumaine, en
fonction de la gravité de la situation internationale et de la virulence du virus :
o Suspension des liaisons aériennes, maritimes et terrestres avec les zones
touchées ; pour les voyageurs en route depuis ces zones, mise en
quarantaine préventive à leur arrivée (capacité très limitée) ;
o En cas de maintien des liaisons aériennes avec les zones touchées,
voyages vers ces zones formellement déconseillés ; aucun rapatriement
sanitaire de personnes malades ; mise en quarantaine possible des
voyageurs à leur retour.
Pour les zones menacées :
o Voyages non indispensables fortement déconseillés par communiqué de
presse, conférence de presse, etc. ;
o Prise en charge médicale des voyageurs ou résidents marocains infectés
par le virus grippal dans le pays où ils se trouvent au moment où se
déclarent les symptômes, avec l’appui du conseiller médical du poste
diplomatique ;
o Renforcement du contrôle sanitaire aux frontières (caméras thermiques
pour la détection de personnes fébriles, etc.) ;
o Mise en place d’un dispositif de traçabilité des voyageurs à leur arrivée ;
o Assistance aux ressortissants marocains non résidents dont le retour n’est
plus possible.
51
Détecter précocement l’introduction des premiers cas d’infection humaine
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
Mesures particulières de surveillance pour les personnes de retour des zones de
transmission interhumaine ;
Mesures particulières de prise en charge des personnes présentant une
symptomatologie grippale de retour des zones de transmission interhumaine et
de leurs contacts (isolement à domicile, quarantaine, prélèvements nasopharyngés…)
Mise en œuvre de stratégies adaptées en matière de prescription
médicamenteuse et de prophylaxie ;
Renforcement de la communication envers les voyageurs, le grand public et les
professionnels de santé (information sur l’évolution de la situation
épidémiologique, détection des cas, conduite à tenir). Les messages sont diffusés
par tous les moyens utiles et requis si nécessaire. Une plate-forme téléphonique
de réponse aura été activée par le Ministère de la Santé.
Pour les entrées au Maroc de voyageurs en provenance de zones de transmission
inter humaine, en fonction de la gravité de la situation internationale et de la
virulence du virus, plusieurs niveaux de réponses sont détaillés dans le plan sectoriel
du ministère de la santé. De même, sont précisés les procédures à suivre si un cas
est détecté dans un aéronef ou un navire.
Prendre en charge les cas possibles, les personnes contacts et les malades
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
Les mesures de prise en charge du patient infecté prévoient le traitement antiviral
curatif précoce en ambulatoire ou, si son état de santé le nécessite, une
hospitalisation ;
L’isolement des malades s’impose pour limiter la diffusion de la maladie ; il
implique le renforcement des services de réanimation et d’isolement en
équipement de protection (masques spécifiques, gants, lunettes, calots, sur
blouses et sur chaussures) ;
Envoi des prélèvements biologiques aux laboratoires habilités à manipuler le
virus H5N1 pour confirmation ;
Dès confirmation, information de l’OMS ;
Les personnes en contact avec le patient ou les personnes ayant été exposées
dans les mêmes conditions à l’agent viral lors d’une épizootie sont prises en
charge selon les procédures définies par le Ministère de la santé ;
Les mesures d’information du public et des professionnels de santé sont
identiques à celles des niveaux précédents. La plate forme téléphonique de
réponse du ministère de la santé à l’échelle nationale et locale pour répondre
aux questionnements des populations.
3.2.2. Situation 4.B : Transmission interhumaine limitée et touche le Maroc
Quelle que soit son origine (importation ou lien avec un ou plusieurs foyers
épizootiques sur le territoire national), l’apparition de cas humains groupés faisant
suspecter une transmission interhumaine est un événement majeur : elle peut être
suivie de la diffusion rapide du nouveau virus et, dans le scénario le plus sévère, de
la pandémie elle-même.
52
A ce niveau d’alerte, toutes les mesures précédemment évoquées s’appliquent et s’y
ajoutent les mesures suivantes :
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
Le confinement des foyers de maladie par :
o la mise en place de mesures barrières de contrôle sanitaire et de
circulation visant à confiner le virus dans les zones atteintes et à protéger
les zones indemnes ;
o l’interruption des activités collectives, de l’enseignement et de la formation,
des transports en commun, limitation ou interdiction temporaire des
rassemblements dans le cadre des moussems et des souks,
o Recommandation aux croyants de pratiquer les prières à domicile dans les
zones touchées après avis des Oulémas ;
o Mesures spécifiques de prise en charge des personnes contact
(quarantaine à domicile et éventuellement traitement prophylactique par
antineuraminidases) ;
Mise en oeuvre des mesures spécifiques à chaque département ministériel, en
harmonie avec la commission provinciale ou préfectorale, visant au maintien de la
sécurité et de la continuité de la vie courante au niveau du foyer concerné;
Simultanément, une enquête épidémiologique est déclenchée par le ministère
de la santé, afin d’identifier la chaîne de transmission et d’orienter les mesures de
contrôle et les adapter éventuellement ;
Prise en charge des malades et de leurs contacts :
o La personne malade est isolée et le suivi est assuré par un médecin de
l’équipe provinciale d’intervention qui, muni de tous les moyens de
protection nécessaires, effectue les prélèvements nécessaires à
l’identification du virus responsable;
o Si une hospitalisation s’avère nécessaire, un transport sécurisé par
ambulance équipée conduit le patient à un hôpital référent ;
o Le traitement médicamenteux spécifique sera mené selon la stratégie
élaborée par le ministère de la santé;
o Des mesures d’isolement à domicile sont prises pour les personnes
contacts
ƒ
Prophylaxie :
o Mesures de chimio-prophylaxie individuelle : La décision de
prophylaxie par anti-neuraminidases sera prise par le Ministère de la
Santé. Cette décision et ses modalités prendront en compte la disponibilité
des produits ainsi que le niveau de résistance du virus. Les populations
concernées sont les personnes contacts, les personnes exposées au
même risque que le malade et les professionnels de santé en cas de
brèche dans les mesures de protection.
o Mesures collectives : Si un vaccin spécifique à la souche virale
hautement pathogène incriminée est produit, une vaccination sera mise en
place pour les personnes exposées au même risque que les malades et
pour les professionnels de santé dans les zones de foyers épidémiques.
L’extension de l’indication vaccinale est fonction de la disponibilité en
vaccins.
53
4. Phase 5 : Foyer(s) important(s), mais la transmission interhumaine reste
localisée, suggérant que le virus s’adapte de mieux en mieux à l’homme, sans
qu’il soit complètement transmissible.
C’est une phase où le risque de pandémie est substantiel.
4.1. Objectifs
Si les foyers sont hors du Maroc, l’objectif consiste à :
ƒ
ƒ
ƒ
limiter les risques d’importation du nouveau virus au Maroc ;
détecter précocement l’introduction des premiers cas d’infection humaine
Prendre encharge les cas possibles, les personnes contacts et les malades
Si les foyers concernent le Maroc, l’objectif consiste à :
ƒ
ƒ
détecter le plus précocement possible de nouveaux cas d’infection ;
contenir la progression du virus au niveau des foyers détectés et ralentir sa
transmission locale
4.2. Mesures
4.2.1 Situation 5.A : Si les foyers de cas humains ne concernent pas le Maroc :
Les mêmes mesures citées en phase 4.A seront appliquées. La restriction formelle
des voyages à destination et de provenance des zones de transmission inter
humaine, ainsi que l’interdiction de toutes les importations de marchandises devront
être envisagées.
4.2.2 Situation 5.B : Si des foyers de cas humains sont identifiés au Maroc :
Dès lors que les mesures appliquées lors de la situation 4.B n’ont pas permis
de contenir l’épidémie, la stratégie à appliquer est celle de la phase
pandémique.
B. Période pandémique
La pandémie sera déclarée quand il aura été mis en évidence qu'un nouveau sous
type de virus est à l'origine de plusieurs épidémies dans au moins un pays et qu'il
s'est propagé à d'autres pays, avec une expression symptomatique comparable de
l'infection laissant penser que la morbidité et la mortalité pourraient être sévères
dans au moins un sous groupe de la population.
Dès confirmation de la pandémie grippale par l’OMS, ou même avant s’il est jugé
nécessaire, le ministre de la santé propose le déclenchement de la phase 6 au
Premier ministre.
54
1. Objectifs
•
•
•
•
Retarder l’introduction du nouveau virus sur le territoire national ;
freiner sa diffusion ;
Assurer une prise en charge adéquate des malades ;
Assurer la vie courante de la population et maintenir l’ordre public.
2. Mesures
Renforcer l’organisation gouvernementale, ministérielle et territoriale
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
conduite opérationnelle de l’action gouvernementale par le ministre de
l’intérieur ;
Activation de la cellule de continuité de l’activité économique auprès du
ministre du commerce, de l’industrie et de la mise à niveau industrielle ;
Activation de toutes les commissions provinciales et préfectorales de gestion
de la pandémie, en l’occurrence les PCP ;
Coordination par le wali ou le gouverneur, en liaison avec le commandant
militaire de la zone, des moyens civils et militaires mis à disposition ;
Sécurisation de l’approvisionnement en vaccin pandémique ;
Mise en oeuvre du plan de distribution des produits de santé et des
équipements de Protection ;
Réquisition du personnel en alerte ;
Suivi quotidien par le ministère des affaires étrangères et de la coopération
des marocains résidants à l’étranger atteints de la maladie.
Retarder l’introduction de cas sur le territoire national
Les mesures visant à limiter les risques d’importation de la maladie gardent leur
intérêt en situation de pandémie même si des cas sont déjà présents au Maroc. Elles
permettent de :
- retarder le début ou la progression de l’épidémie sur le territoire pour achever la
mise en place du dispositif de réponse visant à réduire les conséquences de
l’épidémie ;
- donner des délais supplémentaires pour la mise en forme pharmaceutique des
antiviraux, l’acquisition du vaccin pandémique, le renforcement des stocks des
produits non pharmaceutiques.
Ces mesures portent sur :
ƒ La fermeture ciblée et temporaire des frontières, qui peut être efficace si elle
est mise en œuvre précocement, impliquant une coordination régionale ;
ƒ L’interruption des transports internationaux, notamment aériens, vecteurs
d’importation de l’épidémie ;
Freiner la transmission du virus sur le territoire national
ƒ
Pendant la phase initiale de l’épidémie, interruption de certains moyens de
transport collectif, notamment urbains, lieux potentiels de transmission du
virus ; ensuite et sur court préavis, activation d’un service minimal au moins
55
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
partiel pour assurer les besoins indispensables ; adaptation possible en
fonction de la virulence de l’agent infectieux ;
Fermeture des crèches, établissements d’enseignement et de formation,
internats, centres de vacances et de loisirs (mesure indispensable dont
l’efficacité est démontrée pour limiter la contagion lors d’épidémies grippales) ;
Suspension de tous les rassemblements de population : moussems, souks,
grandes surfaces, foires, spectacles, rencontres sportives, salons, etc. ;
Recommandation, après avis des oulémas, aux croyants de pratiquer la prière
à domicile ;
Restriction des visites et/ou contrôle de l’accès dans les établissements
hospitaliers, centres d’accueil, établissements pénitentiaires, etc. ;
Restriction des activités professionnelles, sociales, éducatives et associatives
non essentielles ;
Protection en anneau autour des premiers cas ; mesures d’isolement ; prise
en charge des personnes contact ;
Selon la situation, incitation ou restriction de mouvements de desserrement de
la population urbaine et / ou de mouvements trans-régionaux ;
Dès que le vaccin pandémique est disponible, mise en oeuvre du plan de
vaccination ;
Rappel et application individuelle des principes d’hygiène standard (lavage
des mains, etc.) ;
Port de protections respiratoires par les personnels de santé et, si possible,
par les autres personnes exposées ; port de masques chirurgicaux par les
malades ; préconisation du port d’un écran en tissu par les personnes
indemnes dans les espaces publics, à titre de précaution ;
Limitation des déplacements individuels aux seuls nécessaires, par appel au
civisme :
Lancement de messages éducatifs sur les mesures d’hygiène individuelle et
collective.
Prendre en charge les cas possibles, les personnes contact et les malades
ƒ Application de la stratégie sanitaire définie par le ministre de la santé,
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
indiquant les conséquences pour la prise en charge des autres pathologies
(hiérarchisation), précisant la doctrine d’utilisation des antiviraux et proposant
des priorités pour l’usage des ressources limitées.
Mise en oeuvre des dispositions réglementaires concernant les mesures
d’isolement, éventuelle quarantaine, etc. ;
Définition de mesures administratives facilitant la prise en charge des
malades.
Prise en charge médicale des malades atteints de grippe et de leurs contacts
selon la procédure définie pour une situation de pandémie ;
Renforcement du réseau des soins ambulatoires ;
Prise en charge des patients nécessitant une surveillance continue ou des
actes lourds de réanimation par les établissements de santé, après
régulation ;
Mise en oeuvre de l’organisation particulière des transports de malades, des
analyses de laboratoires, etc. ;
56
ƒ Mise en oeuvre de plans d’accueil hospitalier ; visites réduites au minimum
dans ces établissements ; port de masques par le personnel et les visiteurs ;
ƒ Mise en oeuvre, par les walis et gouverneurs des plans et outils de
coordination de tous les acteurs de santé en situation de crise.
Assurer la vie courante de la population et maintenir l’ordre public
ƒ
Maintenir les activités essentielles
o Collationnement, par les services de l’État, des informations en
provenance des entreprises, des plates-formes de distribution et des
marchés, permettant d’orienter l’approvisionnement en jouant sur la
répartition des disponibilités entre régions ;
o Stricte application, par les personnes présentant des symptômes grippaux,
des consignes de maintien à domicile et de régulation par le système de
santé ;
o Mise en oeuvre des plans de continuité des ministères, des établissements
publics, des collectivités et des opérateurs ;
o Vérification par chaque ministère de la cohérence des mesures prises par
les acteurs socioéconomiques dans ses secteurs d’activité avec la
stratégie globale définie par le gouvernement.
ƒ
Dispositions juridiques
o Contrôle de la répartition des ressources en énergie, matières premières,
produits industriels et produits nécessaires au ravitaillement ;
o Mise en place du contrôle des prix ;
o Réquisition de personnes, de biens et de services ;
o Recours aux « jeunes retraités », à des étudiants expérimentés,
bénévoles, personnes rétablies (en principe immunisées)… ;
o Appel à la solidarité locale (secteur agricole par exemple) ;
o Transfert d’activités sur des régions moins touchées, etc. ;
o Mise à disposition, par les ministères et les collectivités locales,
d’établissements fermés (établissements d’enseignement, centres
sportifs…) pour satisfaire tous besoins prioritaires relatifs à la lutte contre
l’épidémie ou au maintien de la vie du pays.
ƒ
Assurer la sécurité des installations sensibles ou dangereuses
o Mise en oeuvre de mesures de précaution pour les installations ne pouvant
être arrêtées ;
o Mise en sécurité d’installations préalablement identifiées qui, si les effectifs
présents étaient insuffisants, pourraient se révéler dangereuses pour la
population.
ƒ
Priorités
o Santé publique.
o Chaînes de commandement et de liaison des ministères : maintien à
pleine capacité opérationnelle.
57
o Forces Armées Royales : missions de continuité de l’action
gouvernementale pour la préservation des fonctions militaires stratégiques
; missions de coopération civilo-militaire dans les domaines de la continuité
gouvernementale, de la contribution à la sécurité et de l’assistance à la
population.
o Secours : toutes missions de secours aux personnes.
o Ordre public : exécution des missions suivant les priorités définies et
actualisées par le ministre de l’intérieur, tenant compte des besoins
exprimés par les ministères (protection des établissements hospitaliers,
des stocks et transports d’équipements de protection et de produits de
santé, des commerces...).
o Justice : activités pénales essentielles pour le maintien de l’ordre public ;
pour l’administration pénitentiaire, entretien et surveillance des personnes
placées sous main de la justice.
o Production et transport d’énergie : poursuite de la fonction « production »,
au besoin en mode dégradé ; maintien intégral de la fonction « sécurité » ;
approvisionnement des transports prioritaires.
o Approvisionnement alimentaire : ravitaillement de la population,
notamment via les commerces et plates-formes de distribution ; collecte de
lait et industries laitières ; aliments pour les animaux d’élevage ;
o Circuits financiers et moyens de paiement : approvisionnement des
établissements bancaires et des distributeurs automatiques en billets ;
paiement des salaires et pensions ;
o Communications électroniques : continuité des liaisons gouvernementales.
o Industrie pharmaceutique et médicale : production de produits de santé
indispensables et d’équipements médicaux ; approvisionnement du
système de soins ;
o Production de matériels de protection, de produits de ménage et d’hygiène
: masques de toutes natures, gants à usage unique, lunettes de protection,
tous produits virucides et désinfectants, savon, mouchoirs jetables… ;
o Audiovisuel : information des différents publics sur la pandémie ;
o Transports : infrastructures et réseaux ; services de contrôle, de régulation
et d’exploitation ; planification des transports prioritaires (alimentation,
produits de santé, oxygène médical, produits de traitement de l’eau,
hydrocarbures, déchets biomédicaux,) ; service de météorologie
nationale ;
o Fonctionnement continu des installations de production et de distribution
d’eau potable ;
o Entretien des systèmes d’information de toute nature (réseaux, moyens
informatiques...).
ƒ
Mesures spécifiques : Défense
o Mobilisation générale pour assurer, en priorité, le fonctionnement de la
chaîne de l’organisation territoriale interarmées de défense ;
o Restriction et contrôle sanitaire des accès aux installations sensibles, aux
locaux dédiés aux moyens d’intervention, aux moyens en alerte et aux
centres de gestion de crises ;
o Limitation des relèves des détachements militaires en opérations ou
stationnés à l’étranger (missions de maintien de la paix);
58
o Limitation ou arrêt des activités non indispensables (exercices, stages,
missions, etc.) ;
o Règles spécifiques appliquées aux escales, aux mouvements
transfrontaliers et aux exercices multinationaux.
ƒ
Mesures spécifiques : Justice
o Adaptation de la procédure pénale.
ƒ
Mesures spécifiques : Services de secours, protection civile
o Couverture opérationnelle des missions de secours par redéploiement des
effectifs, recrutement des saisonniers.
ƒ
Mesures spécifiques : Distribution alimentaire, eau en bouteilles,
produits de ménage et d’hygiène
o Si l’on dispose d’un délai significatif, encouragement des ménages à
constituer une réserve alimentaire de denrées non périssables et d’eau en
bouteilles ; communication encourageant les achats groupés plutôt que les
achats au coup par coup conduisant à une affluence peu souhaitable en
période d’épidémie ; si les délais sont contraints, découragement des
comportements d’achat massif susceptibles de provoquer une pénurie
injustifiée.
ƒ
Mesures spécifiques : Solidarité de voisinage et assistance à la vie
courante
o Mise en oeuvre, incitation et encadrement, par les collectivités locales,
d’actions de solidarité de voisinage au profit de personnes isolées ou
dépendantes, ou de familles maintenues à domicile pour soigner un ou
plusieurs malades ;
o Définition de modalités adaptées de recouvrement des dettes et créances
des services essentiels ;
o Soutien psychologique des familles de victimes ;
o Prise en charge des enfants isolés et des personnes dépendantes non
malades.
ƒ
Mesures spécifiques : Assainissement et ordures ménagères
Pour les communes et les sociétés chargées de l’élimination des ordures
ménagères :
o ramassage et élimination des déchets infectieux ;
o suspension du compostage de certains déchets dès lors qu’il
comporterait des risques de propagation de l’épidémie ;
o protection des agents effectuant le ramassage des déchets pour limiter
les risques de contamination (combinaisons, masques et gants) ;
o fonctionnement continu des systèmes d’épuration des eaux usées.
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ƒ
Mesures spécifiques : Production et transport d’énergie (électricité,
hydrocarbures, gaz)
o Mise en oeuvre d’un plan ressources Hydrocarbures ;
o Mise en place immédiate, par les opérateurs et exploitants, d’un mode
de fonctionnement à effectif réduit avec constitution d’équipes de relève
« réservées », éventuellement isolées sur un plan sanitaire.
ƒ
Mesures spécifiques : Courrier
o Encouragement et mise en oeuvre de solutions de substitution (courrier
électronique) ;
o Réduction des activités non essentielles des services postaux (traitement
des envois publicitaires…) ;
o Suspension de la distribution de documents publicitaires par porteurs.
Informer le grand public et les professionnels
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Information régulière des médias par les moyens adaptés ;
Information du public sur les symptômes nécessitant un recours urgent à
l’hospitalisation ;
Mise en place de serveurs téléphoniques et Internet pour le public sur les
questions de vie courante ;
Appel à la solidarité de voisinage ; rappel de la nécessité du maintien des
malades à domicile ; rappel des obligations relatives aux missions à assurer
en priorité, etc.
Information des professionnels de santé et du grand public sur le dispositif de
prise en charge des malades, ainsi que sur les mesures d’hygiène et moyens
de protection
Evaluer la situation et anticiper ses développements
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ƒ
ƒ
Établissement et diffusion d’une synthèse quotidienne de situation par chaque
ministère, à partir des indicateurs qu’il aura préalablement définis (cf. missions
permanentes) ; veille visant à anticiper les difficultés pouvant survenir ;
Prévision actualisée quotidiennement, si possible, de l’évolution de l’épidémie,
prenant en compte les données d’activité des établissements de santé et le
recensement des décès à domicile ou en établissement ;
Information, par les postes diplomatiques dans les pays affectés, du ministère
des affaires étrangères et de la coopération et de la cellule interministérielle
de crise sur les moyens et les mesures de lutte engagés par les pays
étrangers ;
Surveillance vétérinaire (mission permanente du ministère de l’agriculture, du
développement rural et des pêches maritimes) ;
Recueil, dans les meilleurs délais, de tous les paramètres et indicateurs de
suivi de la situation sanitaire en vue d’adapter le dispositif de réponse à la
pandémie ;
Suivi de l’équilibre consommation / approvisionnement en produits de santé et
en équipements de protection et d’hygiène.
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LISTE DES ABREVIATIONS
CLO
: Commission Locale opérationnelle
DE
: Direction de l’Elevage
DELM
: Direction de l’Epidémiologie et de la Lutte contre les Maladies
EMRO
: Bureau Régional de l’OMS pour la Méditerranée Orientale
FAO
: Fond des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture
GIGC
: Comité Interministériel de Gestion de Crise
IA
: Influenza Aviaire
LNEZ
: Laboratoire National d’Epidémiologie et des Zoonoses
LNCMV
MV
: Laboratoire National de Contrôle des Médicaments
Vétérinaires
: Laboratoire Régional d’Analyses et de Recherches
Vétérinaires
: Médecin Vétérinaire
OADA
: Organisation Arabe pour le Développement de l’Agriculture
OIE
: Organisation mondiale de la santé animale
OMS
: Organisation Mondiale de la Santé
ORE
: Observatoire Régional d’Epidémiologie
PCC
SV
: Poste de Commandement Central de Lutte contre la grippe
aviaire
: Poste de Commandement Préfectoral ou Provincial de Lutte
contre la grippe aviaire
: Service Vétérinaire
UMA
: Union du Maghreb Arabe
VP
: Vétérinaire Privé
LRARV
PCP
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