CORRIGE TYPE Matière : Devoir n° : HG11 06 Epreuve de recette du : 08/09/16 statut: 00 7HG11CTPA0614 Introduction La Seconde Guerre mondiale a été d’une intensité et d’une ampleur exceptionnelles. Elle fut davantage que les conflits précédents une guerre d’anéantissement c’est-à-dire une guerre déclenchée avec la volonté de détruire l’adversaire qu’il soit militaire ou civil en mobilisant tous les moyens possibles pour y parvenir. Elle a d’abord été une guerre totale menée pour obtenir une victoire totale (1ère partie), elle fut aussi une guerre de destruction massive visant aussi bien les militaires que les civils (2e partie), elle a enfin, avec le génocide des Juifs et des Tziganes mis en œuvre par les nazis, pris la forme d’une guerre d’extermination (3e partie). Développement Première partie Une guerre totale pour une victoire totale : c’est la nature de la guerre – guerre totale, guerre idéologique, guerre à outrance – qui créé les conditions de sa transformation en guerre d’anéantissement. • Une guerre mobilisant toutes les ressources des pays en conflit : mobilisation combattante pour une « guerre de masse » (100 millions de soldats mobilisés), mobilisation économique pour une guerre industrielle et technologique, mobilisation morale pour une guerre idéologique et de propagande. • Une guerre à outrance menée au nom d’une idéologie totalitaire (l’Allemagne nazie par exemple) et sans respect des « lois de la guerre » par certains des belligérants. Les deux camps se battant également pour obtenir une victoire totale dans une sorte de jusqu’auboutisme généralisé. Deuxième partie Une guerre de destruction massive : la Seconde Guerre mondiale met en œuvre des moyens nouveaux (ou à une échelle inédite) de destruction à l’encontre des militaires mais aussi des civils. • La mise en œuvre de moyens massifs d’anéantissement : en particulier les bombardements aériens de villes dont le but est de causer le plus de destructions possibles et de terroriser les populations sans réelles nécessités stratégiques. Les Allemands ont été les premiers à utiliser ce type de moyen (à Rotterdam en avril 1940). Les Alliés leur répondent à partir de 1941 et bombardent les villes allemandes et japonaises jusqu’en 1945, année des premiers bombardements nucléaires de l’histoire (Hiroshima et Nagasaki, août 1945). • Des violences de masse contre les soldats : prisonniers de guerre russes affamés par les Allemands ou prisonniers chinois maltraités par les Japonais. Mais aussi contre les civils : massacres à plus ou moins grande échelle, déportations en camps de concentration, exécutions d’otages, travail forcé, viols, pillages... Certains de ces actes peuvent être considérés comme des crimes de guerre. Toutes ces violences témoignent de l’effacement de la distinction entre combattants et non-combattants. Troisième partie Une guerre d’extermination de certaines populations : au paroxysme de la volonté d’anéantissement, les nazis envisagent la destruction systématique et voulue comme définitive de populations en tant que telles par racisme idéologique. 1/2 • Les premières étapes du processus d’élimination des Juifs et des tziganes : de l’identification par fichage et signalement (recensement, port de l’étoile jaune) à l’exclusion qui a pris des formes diverses : interdictions professionnelles, enfermement dans des ghettos, déplacement dans des camps de travail, rafles etc. • La mise en œuvre de la « solution finale » : des opérations mobiles de tuerie (ou « shoah par balles »), menées à partir de l’été 1941 en URSS, au plan de destruction systématique des Juifs et des Tziganes qui débute entre janvier 1942 (avec la conférence de Wannsee : étape clé du processus de décision) et le printemps 1942 (avec l’Action Reinhard : ouverture des premiers camps d’extermination). Après la guerre ces actes ont été qualifiés, au procès de Nuremberg, de crimes contre l’humanité. Conclusion Les 50 à 60 millions de morts de la guerre témoignent du niveau de barbarie et de destruction atteint par le conflit. La volonté d’anéantissement qui a animé, à des degrés divers, certains des belligérants, a porté la Seconde Guerre mondiale au paroxysme de la guerre totale. Pourtant, les espoirs de paix nés de la fin des hostilités et d’une prise de conscience de l’horreur de la guerre, se sont rapidement heurtés aux réalités du monde bipolaire et conflictuel de la guerre froide. 2/2