Au cinéma : La Commission européenne (2005) considère que le placement de produit est « une pratique courante dans les productions indépendantes et les films cinématographiques, et ne fait l'objet ni de règles de protection du consommateur, ni de règles garantissant une certaine sécurité juridique pour les annonceurs intéressés ». Il existe un quasi vide juridique concernant cette pratique de communication, qui n'est considérée ni comme du parrainage, ni comme de la publicité. A la télévision La directive Télévision Sans Frontière (TSF) instaure en 1997, des règles pour harmoniser les lois au sein de l’Europe concernant la publicité télévisuelle. Mais c’est en 2005 avec la proposition de modification de la directive que le ministère de la culture et de la communication précise les obligations et un cadre juridique clair pour le placement de produit. Obligation des annonceurs : Garantir l’indépendance du fournisseur média Ne pas inciter directement à l’achat (pas de références promotionnelles) Identifier l’annonceur Interdire certains types de produits et canaux de diffusion spécifiques : (tabac et médicament sous ordonnance) Interdiction de placer des produits dans des émissions d'information, dans les documentaires ou dans les programmes pour enfants Si ces règles ne sont pas respectées le placement peut alors apparaître comme une publicité clandestine. En effet conformément à l'article 9 du décret n° 92-280 du 27 mars 1992 est considéré comme publicité clandestine, tous biens, services ou marques présentés en dehors des écrans publicitaires dans le but non pas d’informer mais de promouvoir. Ainsi que toute présentation n’étant pas justifiée au regard des besoins éditoriaux de l’émission. 13 Le contrôle du CSA Le CSA n’intervient pas auprès de l'éditeur d'un service de télévision qui programmerait une oeuvre cinématographique comportant un placement de produits trop insistant. Mais le placement de produit est encadré lorsqu'il intervient dans des oeuvres audiovisuelles programmées exclusivement à la télévision. Ce sont les éditeurs de services de télévision qui doivent veiller à ce qu’il n’y est pas de mise en valeur visuel ou verbale excessive. Les produits doivent s’insérer naturellement dans le scénario et leurs expositions doivent être justifiées. Le placement ne doit pas abuser les téléspectateurs qui doivent pouvoir faire la séparation de l’espace publicitaire du reste du programme. Dans le cas contraire il sera considéré comme publicité clandestine et serait donc passible de sanctions. Ainsi, à titre d’exemple on peut citer : TF1 mis en demeure en octobre 1996 de se conformer aux dispositions de l'article 9 du décret du 27 mars 1992 à la suite de la diffusion d'un épisode de la série Alerte à Malibu au cours duquel avait été présentée avec complaisance une nouvelle marque de soda qui faisait concomitamment l'objet d'un lancement sur le marché français. M6 a été rappelée à l'ordre en avril 2002 en raison de la diffusion sur son antenne d'une vidéomusique au cours de laquelle était longuement visualisée sous différents angles une paire de baskets, dont la marque était aisément identifiable. M6 mise en demeure en juillet 2002 après que le service eut diffusé un épisode de la série Chérie, j'ai rétréci les gosses se déroulant en grande partie dans un restaurant Mac Donald's. Le fait que le placement de produit ait pris place dans une oeuvre destinée au jeune public a constitué, selon le Conseil, une circonstance aggravante. 14 La technique du placement de produits est en pleine croissance et n’a pas atteint son apogée. Contrairement à la publicité traditionnelle, le produit est intégré dans un univers complet et n’est pas isolé. Le temps du film étant plus long, le téléspectateur a une meilleure absorption. Il ne perçoit pas la publicité comme telle, le message est donc plus crédible. Les produits peuvent constituer des indices qu’il est utile de mémoriser pour l’histoire. Alors que dans la publicité, on ne peut mettre en valeur qu’un seul avantage, dans la fiction, on peut éclairer différents aspects du produit même élémentaires. La fiction fournit des contextes de consommation permettant d’illustrer des usages et mésusages divers. Même si le placement de produits sort des canaux habituels de la publicité, les consommateurs avisés notamment les jeunes, ne sont pas dupes et sont capables d’identifier la moindre démarche marketing. Si aucune justification technique, artistique ou pratique soutient un placement il est alors rejeté. Il existe une énorme différence entre la France et les Etats-Unis. La pratique du placement est plus répandue et plus tolérée outre Atlantique. En France le contrôle du CSA est plus strict sur le contenu des productions audiovisuelles. Pour le cinéma, les productions françaises sont également moins touchées car ce sont les réalisateurs plus réfractaires au placement qui ont le dernier mot. Malgré tout, le placement de produit est difficilement incontournable pour les consommateurs. 15 Bibliographie Jean-Marc Lehu (2006), La publicité est dans le film, éditions d’Organisation. Daniel Bô (1997) Note sur le placement de produit au cinéma, QualiQuanti Webgraphie www.csa.fr www.marketingrama.com www.memoireonline.com 16