Maths Discrètes 1 ; exos du chapitre Dénombrement, combinatoire élémentaire Démontrer que pour tout entier naturel n on a l'égalité : Exercice 1 n 2 X n k k=0 = 2n n On peut utiliser la formule du binôme et calculer (x + y)2n de deux manières diérentes ; on peut également utiliser un raisonnement combinatoire. Indication : Réponse. On calcule (x + y)2n ; on a en appliquant directement la formule du binôme : 1ère méthode. (x + y) 2n ! 2n X 2n 2n−k k = x y k k=0 Mais on a également : ` ´2 (x + y)2n = (x + y)n ! !2 n X n n−k k = x y par la formule du binôme appliquée à (x + y)n k k=0 ! ! n ! ! n X X n n−j j n n−i i = x y x y i j i=0 j=0 ! ! n X n X n n n−i−j i+j = x y i j i=0 j=0 ! ! X n n n−i−j i+j = x y i j 0≤i≤n 0≤j≤n = 2n X X k=0 i+j=k 0≤i≤n 0≤j≤n = 2n X X k=0 i+j=k 0≤i≤n 0≤j≤n ! ! n n n−i−j i+j x y i j 1 B 2n B X X B = B B k=0 @ i+j=k ! !C C n n C n−k k y Cx i j C A 0 2n X B B = @ k=0 n [ {(i, j) tel que i + j = k et 0 ≤ i, j ≤ n} k=0 ! ! n n n−k k x y i j 0 0≤i≤n 0≤j≤n car {(i, j) tel que 0 ≤ i, j ≤ n} = X 0≤i≤n 0≤k−i≤n en factorisant par xn−k y k 1 ! ! C n−k k n n Cx y i k−i A par le changement de variable j 7→ k − i On a donc pour tous nombres (naturels, relatifs, rationnels, réels, complexes...) x et y : 2n X k=0 0 ! 2n 2n 2n−k k X B B x y = @ k k=0 X 0≤i≤n 0≤k−i≤n 1 1 ! ! C n−k k n n Cx y i k−i A On en déduit que : ! 2n = k X 0≤i≤n 0≤k−i≤n ! ! n n i k−i pour tout k compris entre 0 et 2n. En particulier pour k = n on a : ! 2n = n X 0≤i≤n 0≤n−i≤n ! ! n n i n−i ! ! n X n n = car lorsque 0 ≤ i ≤ n on a aussi 0 ≤ n − i ≤ n i n−i i=0 ! ! ! ! n X n n n n = car = i i n−i i i=0 ! 2 n X n = i i=0 On rappelle` que ´ la notation Pk (X) désigne l'ensemble des parties à k éléments de l'ensemble X . Par dénition on sait que 2n est le nombre de parties à n éléments d'un n ensemble à 2n éléments ; comme l'ensemble d'entiers [1, 2n] a 2n éléments, on a donc : 2ème méthode, la méthode combinatoire. ! 2n = |Pn ([1, 2n])| n De même `n´ k est le nombre de parties à k éléments dans un ensemble à n éléments, donc : ! n = |Pk ([1, n])| k Donc `n´2 k est le nombre de couples de parties à k éléments d'un ensemble à n éléments, c'est à dire : !2 n = |Pk ([1, n]) × Pk ([1, n])| k Soit (A, B) un couple de parties à k éléments de [1, n], c'est à dire soit (A, B) ∈ Pk ([1, n]) × Pk ([1, n]). Alors pour tout l 6= k on a (A, B) 6∈ Pl ([1, n]) × Pl ([1, n]) (sinon A et B auraient à la fois k éléments et l éléments). Autrement dit quand 6= l les ensembles Pk ([1, n]) × Pk ([1, n]) et Pl ([1, n]) × Pl ([1, n]) sont disjoints si bien que l'on a : ˛ !2 ˛ n n ˛[ ˛ X n ˛ ˛ =˛ Pk ([1, n]) × Pk ([1, n])˛ ˛ ˛ k k=0 Pour montrer l'égalité k=0 ! !2 n X 2n n = n k k=0 il sut donc de montrer qu'il existe une bijection entre les ensembles Pn ([1, 2n]) et nk=0 Pk ([1, n]) × Pk ([1, n]). Soit A une partie de [1, 2n] contenant n éléments, c'est à dire un élément de Pn ([1, 2n]) ; on note A1 et A2 les sousensembles de A constitués des éléments de A respectivements plus petits et strictement plus grand que n, c'est à dire : A1 = {p ∈ A tel que p ≤ n} = A ∩ [1, n], A2 = {p ∈ A tel que p > n} = A ∩ [n + 1, 2n] S 2 Soit k le nombre d'éléments de A1 ; alors, comme A a n éléments, le nombre d'éléments de A2 est n − k. On note A02 l'ensemble A2 − n (A2 translaté de −n) c'est à dire : A02 = {p − n, p ∈ A2 } L'ensemble A02 a également n − k éléments et comme A2 ⊂ [n + 1, 2n] on a A02 ⊂ [1, n]. Soit nalement B1 le complémentaire de A02 dans [1, n] ; alors B1 a k éléments. Pour résumer, partant d'une partie A de [1, 2n], on vient de construire un couple (A1 , B1 ) de parties de [1, n] tel que |A1 | = |B1 | = k où k est le nombre d'éléments de A qui sont plus petits que n. On vient donc de dénir la fonction ϕ : Pn ([1, n]) → n [ Pk ([1, n]) × Pk ([1, n]) k=0 A → (A ∩ [1, n], [1, n] \ (A ∩ [n + 1, 2n] − n)) Il est facile de vérier que cette fonction est bijective, en construisant sa fonction inverse : ψ: n [ Pk ([1, n]) × Pk ([1, n]) → Pn ([1, 2n]) k=0 (A, B) → A∪ (([1, n] \ B) + n) 3