Vers la construction d'un modèle de la performance à long terme des commerciaux Xavier C. Martin PhD ESSEC Directeur PhormAction 24, av. André Chevrillon 92210 St Cloud [email protected] Pauline de Pechpeyrou Docteur en Sciences de Gestion Université de Lille II (ESA) 1, place Déliot BP381 - 59020 - Lille Cedex [email protected] 1 Vers la construction d'un modèle de la performance à long terme des commerciaux Résumé : Si la performance est l’objectif premier de l’organisation commerciale, celle-ci a été mesurée historiquement en termes de ventes et de profits. La présente recherche propose une autre lecture de la performance, soit celle du long terme. Le lien entre les actions managériales (Système de Contrôle des Forces de Vente) et cette performance à long terme est ensuite testé empiriquement auprès de 120 responsables des ventes en France. Mots-clés : performance à long terme, vente relationnelle, Système de Contrôle des Forces de Vente (SCFV) Towards a Model of Salesperson’s Long-Term Performance Abstract: Sales force performance has been measured historically in terms of sales and profits. This research proposes a new approach, i.e. the salesperson’s long term performance. The impact of sales managers’ actions (Sales Force Control System) on this long term performance is tested among 120 French sales managers. Key-words: Long Term Performance, Relationship Selling, Sales Force Control System 2 La notion de performance est au cœur des préoccupations des chercheurs et des organisations commerciales, car elle constitue le critère ultime du succès d’un commercial et de son organisation. La question de sa mesure est donc une problématique particulièrement importante pour les responsables des forces de vente et les entreprises. Dans l’approche traditionnelle du marketing, l’objectif des commerciaux est d’obtenir une vente. Ils sont donc principalement évalués sur le nombre et le montant des ventes finalisées. De nombreuses recherches se sont penchées sur l’impact des actions du management sur la performance des commerciaux. De façon prioritaire, c’est la performance à court terme (performance résultats) qui est prise en compte dans ces études empiriques, qu’il s’agisse de celle des commerciaux ou de celle de l'organisation (Cravens et al., 1993 ; Oliver et Anderson, 1995 ; Piercy et al., 1998 ; Baldauf et al., 2001a). Cependant, chercheurs et praticiens sont de plus en plus convaincus que cette simple mesure de performance orientée résultats n’est pas suffisante puisqu’elle ne prend pas en considération toutes les dimensions de la performance attendue des commerciaux. En effet, la concrétisation d’une vente immédiate n’est pas nécessairement le seul objectif assigné au commercial par sa hiérarchie. Le manager est ainsi souvent confronté à des dilemmes du type : faut-il s’occuper d’un client qui va amener une vente à court terme ou d’un autre qui présente un haut potentiel à long terme ? Ainsi, bien que la perspective temporelle de la performance n’ait pas été identifiée en tant que telle dans les études empiriques, elle y apparaît en filigrane : « la vente relationnelle met plus l’accent sur les résultats à long terme que sur les résultats à court terme ; les stratégies relationnelles requièrent donc davantage d'implication de la part du management et des vendeurs et plus d'emphase sur les processus (comportements) que sur les résultats à court terme » (Baldauf et al., 2001b, p. 494). Même une recherche récente portant sur la conceptualisation de la performance du vendeur selon trois interfaces (Parissier et al., 2005) ne prend pas en compte cette dimension de long terme de la performance, même si les auteurs reconnaissent comme piste d’amélioration de leur modèle la nécessité d’intégrer la réalité liée au temps, en évaluant le fait que certains commerciaux veulent « privilégier une approche qualitative avant l’obtention de résultats quantitatifs auprès des clients » (p. 71). Cette notion de performance à long terme n’a jamais été considérée dans la littérature sur les forces de vente ; c’est donc un sujet nouveau. L’approche que nous adoptons ici est exploratoire ; elle a pour but de comprendre et non de tester un modèle intégrateur. 3 L’objectif principal de ce papier est de proposer une autre dimension de la performance des commerciaux, qui va prendre en compte l’approche relationnelle du marketing et de la vente. L’article est organisé de la manière suivante : après avoir défini la performance à long terme des commerciaux, nous proposons d’établir un lien entre le management de la force de vente (par le biais des deux orientations du « Système de Contrôle des Forces de Vente » ou SCFV) et cette performance à long terme. Ce lien sera testé grâce à une étude empirique menée auprès de responsables des ventes en France. LA PERFORMANCE DES COMMERCIAUX SELON LES APPROCHES MARKETING Deux stratégies s’opposent en marketing et en vente, soit l’approche transactionnelle et l’approche relationnelle. Celles-ci se distinguent notamment en fonction de l’horizon temporel (court terme vs. long terme) et du focus privilégié (ventes vs. client) (Guenzi, 2003). Ces différences conduisent à concevoir et mesurer la performance à l’aide d’indicateurs spécifiques. L’approche transactionnelle, qui a longtemps prévalu dans la littérature, se concentre sur la finalisation rapide des ventes (Kotler et Turner, 1985). La conclusion d’une vente est d’ailleurs généralement considérée comme la variable dépendante d’analyse (Webster, 1992). La stratégie de vente transactionnelle a pour objectif principal l’obtention de l’accord, de la commande du client ; « une activité ponctuelle dans laquelle l’effort de vente est porté sur le résultat de la transaction à court terme » (Slater et Olson, 2000). Dans cette stratégie, parfois définie comme la « vente forcée » traditionnelle, les commerciaux visent à obtenir des résultats à court terme en utilisant des techniques de vente agressives afin de convaincre les clients d’acheter leurs produits (Weitz, 1981). Ces techniques incluent notamment la réfutation des objections, les tactiques de fermeture de vente ou encore la stratégie de l’entonnoir. Ces comportements des commerciaux visent à maximiser les volumes immédiats de vente, au détriment parfois des résultats à long terme (Hawes et al., 1996). Cette approche transactionnelle a été remise en cause par le développement du marketing des services (Rafiq et Ahmed, 1993 ; Grönroos, 1991, 1994). En particulier, les chercheurs scandinaves (Grönroos, 1991 ; Gummesson, 1996) préconisent d’envisager la vente comme le début de la relation et non comme la finalité de l’entreprise. Dans la perspective relationnelle, l’avantage compétitif est acquis par l'établissement de relations durables avec les clients, caractérisées par un degré élevé de confiance, de loyauté et 4 d’engagement des clients (Grönroos, 1997). Les notions de partenariat et de confiance sont au cœur du marketing relationnel (Cravens et al., 1993). Dans ce cadre, la vente relationnelle se focalise sur « l'établissement de confiance mutuelle entre un acheteur et un vendeur et l'apport d'une valeur ajoutée anticipée à long terme aux acheteurs afin de créer des relations à long terme, des alliances et des collaborations avec des clients spécifiques, quand cela est possible » (Jolson, 1997, p. 76). L’approche relationnelle dans la vente, même si elle est récente, est une des tendances fortes de l’évolution de la force de vente dans le nouveau millénaire (Anderson, 1996). Elle implique une vente plus orientée sur le long terme (Bergadaà, 1993) ainsi qu’une professionnalisation accrue des commerciaux (Darmon, 1997). La vente relationnelle confère ainsi une place essentielle aux commerciaux : « en tant que lien fondamental entre l'entreprise qui vend et celle qui achète, ils ont une influence considérable sur les perceptions de l'acheteur concernant la fiabilité du fournisseur et la qualité du service, et en conséquence, de l'intérêt de l'acheteur de continuer la relation » (Weitz et Bradford, 1999, p. 241). Une entreprise adopte une stratégie de vente relationnelle quand ses commerciaux présentent des comportements de vente relationnelle (Wotruba, 1996), caractérisés par une interaction intense et une intention de coopération (Crosby et al., 1990). Conceptuellement, l’approche transactionnelle est liée à une perspective stratégique de court terme, alors que l’approche relationnelle est liée à une perspective stratégique de long terme. Cette perspective temporelle différente affecte la nature de la performance visée. Ainsi, ce sont les ventes à court terme qui sont privilégiées dans l’approche transactionnelle, alors que ce sont les résultats à long terme, notamment la qualité des relations interpersonnelles entre le vendeur et l’acheteur, qui sont au cœur de l’approche relationnelle (Crosby et al., 1990). Depuis peu, des études génériques s’intéressent à la performance de long terme des organisations, mesurée en termes de satisfaction de la clientèle et de confiance envers le commercial (Ngobo et Ramaroson, 2005 ; Dussard, 2005). Les différences de perspective des deux approches sont reprises dans le tableau 1. < Insérer Tableau 1 > Si la performance à court terme des commerciaux a souvent et facilement été mesurée (Cravens et al., 1993 ; Piercy et al., 1998 ; Baldauf et al., 2001a), il n’y a à ce jour et à notre connaissance aucun apport conceptuel ou empirique concernant leur performance à long 5 terme. Une des premières étapes sera donc de proposer et de tester certaines mesures (non exhaustives) de cette nouvelle variable. Une des manières de vérifier la validité nomologique de cette variable est de considérer son lien avec d’autres variables, et notamment le SCFV. En effet, les commerciaux doivent au quotidien prioriser entre les actions visant une vente à court terme (approche transactionnelle) ou investir sur d’autres clients/produits/marchés en visant des ventes plus stratégiques à long terme. Les managers des ventes peuvent influencer leurs commerciaux en insistant sur certains objectifs et/ou en les aidant à prioriser leurs actions et leurs efforts. Le choix du SCFV est donc un des éléments qui peuvent influencer la performance des commerciaux. Dès lors, il est intéressant d’envisager s’il existe un lien entre les actions managériales – à travers les systèmes de contrôle notamment – et la performance à long terme des commerciaux. Avant de formuler nos hypothèses, il convient de revenir sur la théorie des deux orientations (résultats et comportements) du SCFV. Systèmes de contrôle des forces de vente et performance à long terme Historiquement et conceptuellement, deux orientations des systèmes de contrôle des forces de vente sont considérées, soit résultats, soit comportements (Anderson et Oliver, 1987). Le SCFV orienté résultats est un management de « laisser-faire », le commercial étant un entrepreneur responsable de sa performance, libre de choisir les moyens et les méthodes (Anderson et Oliver, 1987). A contrario, l’orientation comportements du SCFV est caractérisée par une attitude directive des managers, une surveillance forte des activités et des comportements des commerciaux, un interventionnisme dans les activités des commerciaux et la reconnaissance de certains comportements et certaines activités spécifiques. Cette opposition des deux orientations du SCFV a été utilisée par de nombreuses recherches au cours des dernières années (Cravens et al., 1993 ; Oliver et Anderson, 1995 ; Babakus et al., 1996 ; Piercy et al., 1999 ; Baldauf et al., 2001b). Cette opposition a toutefois été remise en question tant sur le plan conceptuel que sur le plan empirique (Cravens et al., 1993 ; Oliver et Anderson, 1995 ; Rouziès et Besson, 1998 ; Baldauf et al., 2005). L’étude empirique de Cravens et al. (1993) conduit en effet à revoir la vision de l’orientation résultats et de l’orientation comportements comme deux extrêmes d’un continuum, vision considérée « irréaliste et inappropriée » par les auteurs. L’étude empirique d’Oliver et Anderson (1995) les amène également à revoir le postulat d’opposition et à déclarer que « les réponses semblent n'être ni des fonctions linéaires ou dichotomiques entre 6 comportements et résultats ; des formes hybrides utilisant les deux types de contrôles apparaissent, et en tirent le meilleur parti » (Oliver et Anderson, 1995, p. 15). Il est envisageable que certaines organisations utilisent globalement les deux orientations de manière uniforme (ce que semblent suggérer Oliver et Anderson, 1995), ou bien qu’une organisation préfère une orientation résultats pour certains marchés ou clients et une orientation comportements pour d’autres clients/marchés/produits spécifiques ou à fort potentiel. Les circonstances liées à l’utilisation des orientations hybrides restent toutefois à clarifier. Or si une entreprise utilise une orientation spécifique, c’est bien pour obtenir des résultats. Si plusieurs recherches ont évalué leur impact sur la performance à court terme (majoritairement à travers des indicateurs financiers), aucune n’a considéré une autre dimension temporelle de la performance. Le lien entre SCFV et performance à long terme des commerciaux peut être exploré : « La stratégie de contrôle par le management cherche à renforcer les résultats des commerciaux, même si cela implique un processus de vente « étendu ». C’est pourquoi les résultats à court terme devraient recevoir moins d’attention, au profit de résultats et de relations à long terme » (Baldauf et al., 2001b, p. 492). MODELE CONCEPTUEL ET HYPOTHESES DE RECHERCHE L’objectif de la présente étude est d’enrichir la compréhension du concept de performance, en envisageant une nouvelle dimension, soit la performance à long terme des commerciaux. La majorité des recherches antérieures (tableau 2) a évalué la performance à court terme des commerciaux, que ce soit la performance comportements ou résultats (Cravens et al., 1993 ; Babakus et al., 1996 ; Piercy et al., 1998 ; Baldauf et al., 2001b). < Insérer Tableau 2 > La performance à long terme des commerciaux – et des collaborateurs de manière plus générale – ne peut être qu’un construit complexe. Dans cette première étude exploratoire, nous envisageons un nombre restreint de facettes théoriquement très liées à l’activité des commerciaux. L’examen de la littérature relative à la performance globale des organisations nous a conduit à considérer deux variables pertinentes pour évaluer la performance à long terme des commerciaux : les compétences des commerciaux (Kohli et al., 1998 ; Oliver et Anderson, 1994) et la satisfaction des clients (Crosby et al., 1990). Les compétences des commerciaux ont été envisagées comme « ce qui permet au commercial de bien travailler ou résoudre des problèmes complexes » (Weitz et al., 1986). Darmon 7 (1993) présente la compétence comme des habiletés de vente (présentations), des relations interpersonnelles et des connaissances techniques (produits, politique d’entreprise), alors que Churchill et al. (1997) proposent quatre variables, soit les connaissances techniques, les présentations de vente, les relations interpersonnelles et la gestion générale. Toutefois, les compétences comportementales définies comme les compétences en termes d’interactions avec les clients n’ont jamais été considérées spécifiquement, alors qu’elles représentent en elles-mêmes un sous-ensemble des compétences qui peuvent être attendues des commerciaux. Ces compétences comportementales ont pour objectif de développer les relations avec les clients, ce qui devrait contribuer à la fois à la satisfaction de ces clients et aux ventes futures. Le lien entre SCFV et les compétences des commerciaux a déjà été considéré : « l’encadrement peut avoir le rôle positif d’augmenter, par la formation continue, la compétence des commerciaux » (Darmon, 2001, p. 210). Toutefois, les études empiriques conduisent à des résultats mitigés (Oliver et Anderson, 1994 ; Cravens et al., 1993 ; Baldauf et al., 2001a). Ces résultats contrastés peuvent s’expliquer en partie par la simplicité excessive de la mesure utilisée (2 items). La satisfaction des clients en relation avec la vente est composée de deux sources principales de valeur, soit les attributs techniques du produit et les processus interpersonnels définis comme « l’attention individualisée du client par le commercial de manière à répondre à ses besoins et fournir un service rapide et chaleureux » (Humphreys et Williams, 1996, p. 51). La performance mesurée ici est celle des commerciaux. Seule la deuxième composante, qui est directement influencée pas les actions des commerciaux, sera donc prise en compte dans notre recherche et désignée sous le terme de «satisfaction des clients concernant les commerciaux». Les conséquences des deux orientations du SCFV Sur le plan conceptuel, si l’on considère spécifiquement les compétences comportementales des commerciaux, l’orientation résultats du SCFV ne peut pas avoir d’effet significatif sur ces compétences, car cette orientation est non-interventionniste et ne se concentre que sur les résultats des commerciaux, sans encourager, suivre ou évaluer l’acquisition de compétences spécifiques comme les présentations de vente. Un commercial peut donc être performant à court terme sans maîtriser certaines compétences (ceci étant flagrant dans certaines organisations commerciales). H1 : L’orientation résultats du SCFV n’a pas de lien significatif avec les compétences comportementales des commerciaux. 8 L’orientation comportements du SCFV a pour objectif d’orienter, d’encadrer, d’évaluer et reconnaître des actions et des comportements spécifiques des commerciaux. Toutes les actions du manager se focalisent sur certaines compétences spécifiques demandées aux commerciaux. De plus, la littérature a déjà fait le lien entre orientation comportements et performance comportementale des commerciaux (voir tableau 2). On peut donc envisager un lien entre l’orientation comportements du SCFV et les compétences comportementales des commerciaux. H2 : L’orientation comportements du SCFV a un lien positif avec les compétences comportementales des commerciaux. Le lien entre les SCFV et la satisfaction des clients n’a jamais été testé directement, même si plusieurs études empiriques ont intégré quelques items concernant la satisfaction des clients dans l’évaluation de la performance des commerciaux (Cravens et al., 1993; Oliver et Anderson, 1995 ; Babakus et al., 1996 ; Piercy et al., 1999 ; Baldauf et al., 2001a). L’orientation résultats vise principalement la signature de la vente : elle n’aura donc pas d’impact sur la satisfaction des clients concernant les commerciaux. H3 : L’orientation résultats du SCFV n’a pas de lien significatif avec la satisfaction des clients envers les commerciaux. L’orientation comportements encourage les commerciaux à adopter d’autres tâches et d’autres comportements que ceux limités à la simple vente à court terme ; il y a un lien positif entre cette orientation comportements et la satisfaction des clients envers les commerciaux. H4 : L’orientation comportements du SCFV a un lien positif avec la satisfaction des clients envers les commerciaux. Les hypothèses formulées s’articulent selon le modèle présenté en Figure 1. <Insérer Figure 1> La proposition d’une variable : « performance à long terme des commerciaux » La littérature sur le marketing relationnel nous a amenés à considérer la variable de performance à long terme et à tester sa validité nomologique, notamment au niveau de la vente relationnelle. Des études longitudinales récentes ont démontré le lien entre la 9 satisfaction des clients et la performance à long terme des organisations (Dussard, 2005 ; Ngobo et Ramaroson, 2005). Le concept de performance à long terme que nous proposons peut être relié aux deux variables de compétences comportementales des commerciaux et de satisfaction envers les commerciaux. En effet, les compétences comportementales des commerciaux sont acquises au fil du temps et vont devoir s’exercer pendant un certain temps avant d’affecter les clients par le biais de leur satisfaction et influencer ainsi la performance des commerciaux. De même, la satisfaction des clients est un des critères de performance à long terme utilisé dans des recherches récentes (Dussard, 2005 ; Ngobo et Ramaroson, 2005). La satisfaction des clients envers les commerciaux, en tant que facette de la satisfaction globale des clients, peut être considérée comme un élément de performance à long terme des commerciaux. Par ailleurs, un lien conceptuel peut être proposé entre l’orientation résultats du SCFV et l’approche transactionnelle d’une part, et entre de l’orientation comportements du SCFV et approche relationnelle d’autre part. Le courant du marketing relationnel suggère en effet qu’un SCFV orienté résultats favorise la performance à court terme alors que l’orientation comportements du SCFV favorise la performance à long terme. Ce lien conceptuel permet de formuler les deux hypothèses suivantes : H5 : L’orientation résultats du SCFV n’est pas liée à la performance à long terme des commerciaux. H6 : L’orientation comportements du SCFV est liée positivement à la performance à long terme des commerciaux. Ces nouvelles hypothèses s’articulent selon le modèle présenté en Figure 2. <Insérer Figure 2> ETUDE EMPIRIQUE Le modèle conceptuel proposé est testé à partir d’un questionnaire administré auprès d’un échantillon de 120 managers. Le mode de collecte de données est d’abord détaillé, les mesures utilisées sont ensuite décrites, ainsi que leurs propriétés psychométriques. Enfin, le test des hypothèses est présenté. 10 Collecte de données Population étudiée La collecte de données empiriques concernant le management des forces de ventes est difficile puisque les directeurs des ventes sont à la fois très occupés et peu enclins à aider les recherches académiques, notamment lorsqu’elles touchent des aspects considérés comme confidentiels, et particulièrement en France. Par ailleurs, la plupart des recherches sur l’efficacité de la force de vente s’appuient sur une approche multi-sectorielle (Cravens et al., 1993 ; Babakus et al., 1996 ; Piercy et al., 1999 ; Baldauf et al., 2001a) qui favorise l’analyse de différentes stratégies. Nous retenons de même trois secteurs génériques, à savoir les entreprises de fabrication, le commerce de gros et les services aux entreprises. Le cadre d’échantillon utilisé est celui du Kompass 2001 qui a dénombré 61456 entreprises en France. Au sein de cette base, une sélection a été faite selon quatre critères, à savoir 1) les sièges sociaux d’entreprises, 2) de plus de 50 employés 3) ayant un directeur des ventes identifié, 4) dans les domaines de la fabrication, de la distribution et des services. 11 560 entreprises ont répondu à ces critères. Sur cette population, un échantillon de 300 entreprises a été sélectionné de manière aléatoire. Un processus en trois étapes a été mis en œuvre afin d’accroître la probabilité de réponse, soit un premier contact téléphonique avec le répondant potentiel, l’envoi du questionnaire et une relance téléphonique. Plus spécifiquement, l’entreprise sélectionnée a été contactée et un répondant « directeur des ventes » étant identifié, il a été sollicité par téléphone pour remplir le questionnaire. L’accord une fois obtenu, la personne contactée reçoit un envoi personnalisé contenant une lettre d’introduction, le questionnaire de deux pages recto verso ainsi qu’une enveloppe de retour pré-remplie et pré-timbrée. Description de l’échantillon 230 questionnaires ont été postés suite à l’acceptation préalable du directeur des ventes, à raison d’un questionnaire par entreprise. Au bout de huit mois, le taux de réponse atteint 53%, soit 120 questionnaires exploitables. Ce nombre est comparable à celui des recherches empiriques similaires, soit 159 en Autriche (Baldauf et al., 2001b), 144 en Angleterre (Piercy et al., 1998) et 147 en Australie (Babakus et al., 1996). 11 < Insérer Tableau 3 > Comme l’indique le tableau 3, les répondants encadrent des forces de vente au niveau local, régional et national, et ce de manière relativement équilibrée, ce qui permet d’envisager les différentes perceptions concernant les activités de management et les conséquences pour les commerciaux et l’organisation commerciale. Les divisions encadrées comptent de 1 à 200 commerciaux, avec une moyenne de 21 commerciaux. Cette caractéristique est similaire à celles des autres études publiées dans différents pays, soit 18 commerciaux pour une recherche équivalente effectuée en Angleterre (Piercy et al., 1999), 13 commerciaux en Australie (Babakus et al., 1996), et 20 commerciaux pour les entreprises autrichiennes (Baldauf et al., 2001). Concernant le nombre de commerciaux total dans les entreprises, le nombre varie entre 2 et 2400, avec une moyenne de 119 commerciaux par entreprise. En terme de produits et services offerts par les entreprises, les répondants peuvent cocher de une à quatre réponses, indiquant ainsi si leur division propose des produits et/ou services aux entreprises et/ou aux consommateurs. Ce codage explique que le total des réponses rapportées dans le tableau 3 soit supérieur à 100%. En analysant plus finement les réponses, on remarque que les entreprises opérant dans le marché des consommateurs ont tendance à proposer surtout des produits (sans services), alors que les entreprises dans le marché des entreprises proposent plutôt des produits et services, ce qui semble correspondre à une tendance lourde des entreprises qui migrent de la vente de produits à la vente de « solutions » qui intègrent produits et services. Enfin, les répondants gèrent des forces de vente organisées de la manière suivante : 25% par produits, 24% par marché, 54% de manière géographique et 20% avec une organisation mixte. Le pourcentage total est censé atteindre 100%, chaque répondant devant faire une réponse unique. Ce n’est toutefois pas le cas, certains répondants ayant coché plusieurs cases conjointement (notamment organisation géographique et par marché), ce qui sous-évalue le nombre d’entreprises utilisant une organisation mixte. Ce résultat va dans le sens de la tendance observée chez les entreprises de s’investir dans la vente « de solutions », incluant à la fois produits et services. Il est intéressant de constater qu’aujourd’hui encore la forme d’organisation privilégiée par les entreprises est l’organisation géographique. 12 Globalement, l’échantillon de 120 répondants peut être considéré comme varié de par le nombre de commerciaux dans les différentes entreprises, le profil des répondants, le profil de l’offre des produits et/ou services ainsi que la méthode d’organisation de la force de vente. Même s’il est difficile de vérifier la représentativité de cet échantillon, l’important pour cette étude exploratoire est de pouvoir étudier le lien entre SCFV et la performance dans des contextes variés. Construction du questionnaire Les construits reliés au SCFV sont mesurés par des échelles multi-items à 7 échelons empruntées aux recherches passées. Ces recherches étant anglo-saxonnes, les items ont été traduits en français par une procédure de rétro-traduction. Suivant le paradigme de Churchill (1979), les échelles ont été pré-testées afin de vérifier leur compréhension. Suite à ce processus, des ajustements mineurs de vocabulaire ont été apportés. L’orientation comportement du SCFV s’appuie sur la conceptualisation proposée par Anderson et Oliver (1987). Cravens et al. (1993) proposent quatre facettes, à savoir l’orientation, l’encadrement, l’évaluation et la reconnaissance. Une liste de 25 items pour mesurer ainsi l’orientation comportement du SCFV (Behaviour Control Index ou BCI) a été par la suite utilisée et validée dans différents pays (Babakus et al., 1996 ; Piercy et al., 1999 ; Baldauf et al., 2001a, 2001b). Notons toutefois que le nombre d’items retenus par facette après la procédure d’épuration varie en fonction des recherches. La fiabilité des échelles de mesure, mesurée par l’alpha de Cronbach, s’amoindrit lorsque l’on procède à la suppression des items les moins fortement corrélés à la facette. Par exemple, dans l’étude empirique de Baldauf et al. (2001), les fiabilités rapportées varient en fonction du nombre d’items conservés. Dans Baldauf et al. (2001a), chaque facette est mesurée par 5 items et les fiabilités sont très satisfaisantes pour les deux pays considérés (Autriche/Royaume-Uni) : orientation (0,73/0,80), encadrement (0,80/0,85), évaluation (0,79/0,77), reconnaissance (0,85/0,85). Dans Baldauf et al. (2001b), le nombre d’items par facette est plus faible (3 ou 4) et il en va de même pour les fiabilités rapportées : orientation (α=0,69), encadrement (α=0,76), évaluation (α=0,71), reconnaissance (α=0,75). Dans notre recherche, la purification des items ramène le nombre d’items de 25 à 14, soit 4 pour l’orientation (α=0,80), 3 pour l’encadrement (α=0,76), 3 pour l’évaluation (α=0,55) et 4 pour la reconnaissance (α=0,86). La faiblesse de la fiabilité de la mesure de l’évaluation a déjà été soulignée par Oliver et Anderson (1994). 13 L’orientation résultats est quant à elle mesurée par l’échelle en 5 items de Jaworski et al. (1993) ; nous la désignons par la suite par SCR (Système de Contrôle Résultats). L’épuration des items nous amène à conserver trois items pour cette mesure (α=0,82). Les variables dépendantes étudiées dans cette recherche sont la satisfaction des clients envers les commerciaux et les compétences comportementales des commerciaux. La satisfaction des clients vis-à-vis des commerciaux est mesurée par l’échelle de 6 items d’Humphreys et Williams (1996). Trois items sont conservés après épuration (α=0,76). La mesure des compétences comportementales des commerciaux a fait l’objet d’une création d’échelle en suivant le paradigme de Churchill (1979). En effet, les échelles existantes dans la littérature comportaient un faible nombre d’items, ne reflétant pas l’étendue de ce construit. Sur la base des apports conceptuels de Darmon (1998) et de Churchill et al. (1985), une liste de 6 compétences et 4 connaissances a été établie en collaboration avec deux professeurs de marketing. Les items créés sont en adéquation avec les exemples mentionnés dans la littérature concernant la valeur ajoutée du commercial dans une approche de vente relationnelle : utiliser son expérience et de ses connaissances afin de répondre au attentes des clients, fournir de l’information, gérer à temps les commandes et les factures, résoudre les problèmes et les plaintes en collaboration avec les clients afin de générer des solutions « gagnant-gagnant » aux problèmes des clients (Humphreys et Williams, 1996, p. 48). Suite à l’analyse factorielle, trois items sont conservés (α=0,80). Ces trois items représentent des compétences (et non des connaissances) et sont fortement liées à la relation client, ce qui répond bien à la définition des compétences comportementales des commerciaux. Les échelles finales utilisées ainsi que leurs propriétés psychométriques sont présentées en annexe 1. Le test des hypothèses Les échelles utilisées comprenant plusieurs items et les variables suivant des distributions approximées par des lois normales, les hypothèses sont testées via un modèle d’équations structurelles sous AMOS. Un premier modèle permet de tester le groupe d’hypothèses H1 à H4. Ce modèle relie les deux orientations de SCFV (variables latentes exogènes) aux deux variables de la performance long terme des commerciaux (variables latentes endogènes). 14 Le modèle de mesure présente une qualité d’ajustement acceptable vu la taille de l’échantillon (CMIN=104,086 ; DF=61 ; CMIN/DF=1,706 ; IFI=0,895 ; TLI=0,831 ; CFI=0,887 ; RMSEA=0,077). Par ailleurs, les loadings reliant les items de mesure à leur construit sont tous significatifs au seuil de 0,01. H1 postule l’absence d’effet de l’orientation résultats du SCFV sur les compétences comportementales des commerciaux. Cette hypothèse est vérifiée puisque le coefficient reliant l’orientation résultats aux compétences comportementales est non significatif (β=0,161 ; p=0,168). Parallèlement, H2, qui postule un effet positif de l’orientation comportements sur les compétences comportementales des commerciaux, est vérifiée (β=0,316 ; p=0,034). En ce qui concerne l’effet de l’orientation comportements du SCFV sur la satisfaction des clients envers les commerciaux, les hypothèses H3 et H4 postulées sont également vérifiées. L’orientation résultats du SCFV a un effet non significatif sur la satisfaction des clients envers les commerciaux (β=0,054 ; p=0,627), tandis que l’orientation comportements du SCFV a un effet positif significatif (β=0,350 ; p=0,021). Ainsi, seule l’orientation comportements du SCFV a un impact positif significatif sur les deux variables relationnelles étudiées, soit les compétences commerciales des commerciaux et la satisfaction des clients envers les commerciaux. Le deuxième groupe d’hypothèses est ensuite testé. Il concerne l’existence d’une variable de performance à long terme des commerciaux, couvrant les compétences comportementales des commerciaux et la satisfaction des clients envers ceux-ci. Ce deuxième modèle, qui propose une variable latente de second ordre, présente une meilleure qualité d’ajustement que le modèle avec deux variables dépendantes du premier ordre (CMIN=92,741 ; DF=61 ; CMIN/DF=1,520 ; IFI=0,923 ; TLI=0,876 ; CFI=0,917 ; RMSEA=0,066). La variable de second ordre proposée, à savoir la performance à long terme, est reliée de manière significative aux deux variables de premier ordre étudiées, les compétences comportementales des commerciaux et la satisfaction des clients envers ceux-ci. 15 L’hypothèse H5 postule que l’orientation résultats du SCFV n’est pas liée à la performance à long terme des commerciaux. Cette hypothèse est vérifiée puisque le coefficient reliant l’orientation résultats à la performance de long terme est non significatif (β=0,185 ; p=0,204). En revanche, l’orientation comportements du SCFV a un impact positif marginalement significatif sur la performance à long terme des commerciaux (β=0,353 ; p=0,073) : H6 est donc validée au seuil de 10%. Les tests des hypothèses sont repris dans le tableau 4. < Insérer Tableau 4 > DISCUSSION L’objectif de cette recherche est de repenser la notion de performance des commerciaux dans une optique de marketing relationnel, car les variables relationnelles ont une influence positive forte sur la performance des relations client-fournisseur (Donada et Nogatchewsky 2005). Pour ce faire, deux variables ont été identifiées et testées empiriquement. La première, la variable des compétences comportementales des commerciaux, a été proposée comme une nouvelle manifestation de la performance de l’entreprise. La mesure développée présente une bonne validité interne (α = 0,80) et s’inscrit dans un réseau de relations cohérent (lien significatif avec l’orientation comportements du SCFV et non significatif avec l’orientation résultats, lien significatif avec la satisfaction des clients envers les commerciaux, avec une corrélation égale à 0,367). Cette mesure de compétences spécifiques des commerciaux devrait permettre d’évaluer les compétences d’un commercial ou d’une équipe à un moment donné, de proposer des actions managériales spécifiques afin d’augmenter ces compétences, et enfin d’envisager à terme la satisfaction des clients et la performance de l’organisation. La deuxième variable : performance à long terme des commerciaux, a été proposée pour dépasser la vision dominante de la performance comme une succession de ventes à court terme. Le lien entre l’orientation comportements et cette performance à long terme des commerciaux est validé ; en revanche, le lien entre cette dernière et l’orientation résultats n’est pas significatif. Ceci semble indiquer que les deux orientations du SCFV ne sont pas 16 opposées, mais complémentaires. Ainsi, les actions managériales menant à la performance à long terme des commerciaux sont différentes de celles menant à une performance à court terme. En conséquence, la vision à court terme des managers, encouragée par un contexte de recherche de rentabilité immédiate et la pression d’un actionnariat boursier, peut constituer une menace pour la pérennité des relations avec les clients, et potentiellement, celle de l’organisation, tel qu’envisagé dans la littérature sur le marketing relationnel. Nous le démontrons ici dans le cadre de la vente relationnelle. Implications La présente recherche avait pour objectif d’évaluer la pertinence de considérer une nouvelle dimension de la performance des commerciaux, à savoir la performance à long terme. Cette vision long terme de la performance a été souhaitée par plusieurs recherches (Baldauf et al., 2001b ; Parissier et al., 2005). Dans cette optique, nous avons proposé une nouvelle facette de la performance des commerciaux, à savoir leurs compétences comportementales. La validité nomologique d’une variable de second ordre pour évaluer la performance à long terme des commerciaux a été établie. Notre recherche constitue une première validation empirique d’un réseau de relations entre construits étudiés essentiellement dans un contexte anglo-saxon. Les managers commerciaux recherchent la performance. Toutefois, la seule performance des commerciaux envisagée à ce jour est la performance à court terme. La présente étude peut leur permettre de considérer une autre dimension de la performance, soit la performance à long terme, et ce à travers la satisfaction des clients concernant les commerciaux et les compétences comportementales des commerciaux. De plus, une mesure quantitative de cette performance est proposée, même si elle n’est pas exhaustive. Enfin, la formalisation de cette nouvelle dimension de la performance des commerciaux pourrait permettre à un manager de justifier certaines actions, notamment l’utilisation plus intensive de l’orientation comportements du SCFV, dans un contexte où les résultats à court terme sont prépondérants. Limites et futures recherches Les principales limites de la présente étude sont liées à la taille de l’échantillon (120 directeurs des ventes), au caractère exploratoire de cette recherche, au nombre de variables considérées et à la qualité de certaines échelles de mesure utilisées (dimension évaluation du système de contrôle orienté comportements). 17 Différents axes de recherche sont envisageables en prolongement de cette étude. Le lien entre les deux orientations du SCFV doit être validé, ainsi que leurs mesures (qualités psychométriques). La performance à long terme des commerciaux est un construit complexe : d’autres facettes peuvent être envisagées, comme la qualité de la relation entre le client et le commercial, la loyauté et la confiance du client envers le commercial (Palmatier et al., 2007). De plus, des actions managériales autres que le système de contrôle peuvent affecter la performance à long terme des commerciaux, comme la formation et le coaching. Ces antécédents pourraient être intégrés dans un modèle plus complet. Enfin, il est concevable que la différence entre la performance à court terme et à long terme identifiée ici pour les commerciaux puisse s’étendre à toutes les équipes, toutes les activités et toutes les organisations. D’autres recherches pourraient tenter de valider cette hypothèse et envisager les risques liés à une focalisation unique sur le court terme. 18 Références bibliographiques Anderson E. et Oliver R.L. (1987), Perspectives on behavior-based versus outcome-based salesforce control systems, Journal of Marketing, 51, 4, 76-88. Anderson R.E. (1996), Personal selling and sales management in the new millennium, Journal of Personal Selling & Sales Management, 16, 4, 17-32. Babakus E., Cravens D.W., Grant K., Ingram T.N. et Laforge R.W. 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(1993) en 5 items Compétences commerciales des commerciaux (par rapport au principal concurrent) : Echelle créée en suivant le paradigme de Churchill (1979) Liste de 10 items (4 connaissances et 6 compétences) Satisfaction des clients envers les commerciaux : Echelle de Humphreys et Williams (1996) en 6 items Items conservés après analyse factorielle exploratoire BCIR1 - Les rémunérer selon la qualité de leurs activités de vente BCIR 2 - Utiliser la rémunération variable comme moyen principal de motivation BCIR 3 - Faire en sorte que la rémunération variable soit le reflet de leurs résultats de vente BCIR 4 - Les récompenser sur les résultats de vente BCIO1 - Participer activement à leur formation sur le terrain BCIO2 - Passer régulièrement du temps à les coacher BCIO3 - Discuter avec eux de l’évaluation de leur performance BCIO4 - Les aider à développer leur potentiel Fiabilité de l’échelle 14 items conservés Les alphas sont compris entre 0,55 (dimension évaluation) et 0,86 (dimension reconnaissance) Bonne qualité d’ajustement du modèle de mesure (Cmin/dl = 1,87 ; P = 0,000 ; IFI = 0,90 ; CFI = 0,89 ; RMSEA = 0,086) Loadings significatifs BCIEn1 - Revoir régulièrement leurs rapports de visites BCIEn3 - Surveiller leurs déplacements BCIEn4 - Suivre de près leurs notes de frais BCIEv1 - Surveiller les conditions financières offertes aux clients BCIEv2 - Evaluer la marge produite par chacun BCIEv3 - Evaluer les résultats de vente de chacun a. Des objectifs de performances spécifiques sont fixés aux commerciaux b. Je contrôle le niveau d’atteinte des objectifs de performance c. Si les objectifs de performance ne sont pas atteints, le commercial doit en expliquer les causes Compétences en présentations de vente aux clients Compétences en négociation/résolution de conflits Compétences en gestion des comptes clients La manière dont ils sont considérés par vos commerciaux La capacité de vos commerciaux à répondre rapidement et efficacement aux demandes des clients La volonté de vos commerciaux à satisfaire les clients 3 items conservés Alpha de 0,82 3 items conservés (uniquement des compétences) Alpha de 0,80 3 items conservés Alpha de 0,76 23 Tableau 1 : Comparaison des approches transactionnelle et relationnelle de la vente (adapté de Guenzi, 2003) Vente Horizon Focus sur les clients Considération des ventes futures Orientation service Focus Relation Transactionnelle Court terme Acquisition Faible Faible Faible Relationnelle Long terme Rétention Forte Forte Fort 24 Tableau 2 : Conséquences du SCFV étudiées dans les études empiriques passées Etude Conséquence(s) étudiée(s) Cravens et al. (1993) Performance comportement hors vente des commerciaux Performance comportement de vente des commerciaux Performance résultats des vendeurs Efficacité de l’organisation de vente Oliver et Anderson (1994) Connaissances des commerciaux Compétences des commerciaux Performance résultats (relative) Kohli et al. (1998) Compétences des commerciaux Piercy et al. (1998) Performance résultats des commerciaux Performance comportement des commerciaux Efficacité pour l’organisation Baldauf et al. (2001a) Baldauf et al. (2001b) Performance résultats des commerciaux Performance comportements des commerciaux Efficacité pour l’organisation (efficacité de l’unité et satisfaction envers les commerciaux) Performance comportement du vendeur Performance résultats du vendeur Baldauf et al. (2002) Performance comportement Résultat Relation complexe avec le SCFV Relation mitigée avec le SCFV Relation positive avec le SCFV orienté comportements Effet direct du SCFV significatif sur la satisfaction client, non significatif sur la dimension financière de l’efficacité de l’organisation Absence de lien avec le SCFV Lien positif avec le SCFV comportements Significativement plus faible avec le SCFV orienté comportements Lien significatif avec l’orientation apprentissage Forte corrélation positive avec le SCFV comportements Forte corrélation positive avec le SCFV comportements Lien significatif avec le SCFV pour la performance résultats uniquement Corrélation positive avec le SCFV comportements Corrélation positive avec le SCFV comportements Corrélation positive avec le SCFV comportements Corrélation positive avec le SCFV comportements Corrélation positive avec le SCFV comportements Absence de lien avec le SCFV 25 Tableau 3 : Caractéristiques de l’échantillon des répondants et des entreprises Poste du répondant Responsable des Ventes Directeur Commercial Directeur Régional Autre poste de Direction Total Fréquence 29 29 19 43 120 % 24 24 16 36 100% Type d’entreprise Produits aux consommateurs Produits aux entreprises Services aux consommateurs Services aux entreprises Total Fréquence 52 57 10 34 153 % 43 47,5 8 28 Type d’organisation Par produits Par marché Géographique Mixte Total Fréquence 30 29 65 24 148 % 25 24 54 20 26 Tableau 4 : Test des hypothèses du modèle conceptuel Modèle 1 : Compétences SCR Compétences BCI Satisfaction clients SCR Satisfaction clients BCI Modèle 2 : Performance LT SCR Performance LT BCI Compétences Satisfaction clients Performance LT Performance LT Coefficient standardisé p-value Test hypothèse 0,161 0,316 0,054 0,350 0,168 0,034 0,627 0,021 H1 validée H2 validée H3 validée H4 validée 0,185 0,353 0,204 0,073 H5 validée H6 validée (au seuil de 10%) 0,715 0,650 n.c. 0,076 27 Figure 1 : Modèle conceptuel de l’effet de l’orientation du SCFV sur la performance H1 Compétences comportementales des commerciaux Orientation résultats du SCFV H2 H3 Orientation comportements du SCFV Satisfaction des clients envers les commerciaux H4 28 Figure 2 : Orientations du SCFV et performance à long terme des commerciaux Orientation résultats du SCFV Compétences comportementales des commerciaux H6 Performance à long terme des commerciaux Orientation comportements du SCFV H7 Satisfaction des clients envers les commerciaux 29