MD CV DFGSM V2b - UE CardioVasculaire DFGSM2

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http://pathologie-cardiovasculaire.etud.univ-montp1.fr/
Physiologie
Cardio-Vasculaire
DFGSM2
U.F.R. de Médecine de Montpellier – Nîmes
Octobre 2013
Michel Dauzat – Antonia Pérez-Martin
1
Physiologie Cardio-Vasculaire
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
8.
9.
10.
11.
12.
13.
14.
2
1 - Organisation générale de l’appareil Cardio-Vasculaire
Organisation Générale
Le Cœur et le cycle cardiaque
Volume Sanguin, Pression Sanguine
Le Cardiomyocyte
Le Tissu Nodal
Loi de Starling, Force Ventriculaire,
Boucle Pression / Volume
L’accord Cardio-Vasculaire, l’onde artérielle
La Microcirculation
La Cellule Musculaire Lisse Vasculaire
La Fonction Endothéliale Vasomotrice
Le Contrôle Vasomoteur
La Circulation Lymphatique
La Circulation Veineuse
Fonction Cardiaque versus Fonction Vasculaire
Respiration
Diffusion ∼0,5 µm
Veines
Artères
Cœur
Retour
Distribution
Capillaires
Diffusion ∼10 µm
Artérioles
Cellules
Si les organismes vivants uni- ou pauci-cellulaires peuvent survivre en
échangeant directement, par simple diffusion, oxygène et nutriments d’une part,
dioxyde de carbone et déchets métaboliques d’autre part, avec leur
environnement (notamment en milieu liquide), le temps nécessaire aux échanges
par diffusion augmente en fonction du carré de la distance et devient donc
incompatible avec un métabolisme normal chez les organismes plus volumineux.
Chez les insectes, ce sont des petits tubes, les trachées, qui conduisent les gaz
respiratoires à proximité des cellules. Chez les animaux de plus grande taille, un
vecteur d’échanges est nécessaire : il est représenté par le sang, propulsé par le
cœur, dans un réseau de distribution, constitué par les vaisseaux sanguins :
l’ensemble forme l’appareil cardio-vasculaire.
3
4
1 - Organisation générale de l’appareil Cardio-Vasculaire
1 - Organisation générale de l’appareil Cardio-Vasculaire
Respiration
Respiration
Diffusion ∼0,5 µm
Cœur
Cellules
Cellules
L’appareil cardio-vasculaire est interfacé avec l’environnement, par les poumons
pour les échanges concernant les gaz respiratoires, par l’appareil digestif pour
l’entrée des nutriments et l’élimination de certains produits par la bile et les
sécrétions digestives, et par les reins pour l’élimination des déchets solubles.
Au niveau des poumons, la distance séparant l’air contenu dans les alvéoles
pulmonaires et les vaisseaux sanguins capillaires est inférieure à 1 µm, ce qui est
tout à fait compatible avec des échanges rapides et efficaces par diffusion.
5
1 - Organisation générale de l’appareil Cardio-Vasculaire
6
1 - Organisation générale de l’appareil Cardio-Vasculaire
Respiration
Respiration
Diffusion ∼0,5 µm
Diffusion ∼0,5 µm
Artères
Artères
Cœur
Cœur
Résistance
ajustable
Conduction
Distribution
Conduction
Distribution
Artérioles
Cellules
Cellules
Le sang oxygéné lors de son passage dans les poumons est ensuite propulsé
par le ventricule gauche dans un réseau ramifié de distribution constitué par les
artères, conduisant le sang jusqu’aux organes et tissus.
A l’extrémité de ce réseau, les petites artères approvisionnant les tissus sont
remarquables par l’épaisseur relative de la musculature de leur paroi, de sorte
qu’elles jouent un rôle de contrôle des conditions circulatoires locales,
permettant, selon que cette musculature se contraste (vasoconstriction) ou se
relâche (vasorelaxation), respectivement de réduire ou accroître le débit sanguin
: ce sont les artérioles.
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1 - Organisation générale de l’appareil Cardio-Vasculaire
1 - Organisation générale de l’appareil Cardio-Vasculaire
Respiration
Respiration
Diffusion ∼0,5 µm
Diffusion ∼0,5 µm
Artères
Veines
Cœur
Artères
Cœur
Retour
Capacité
Capillaires
Diffusion ∼10 µm
Résistance
ajustable
Conduction
Distribution
Résistance
ajustable
Capillaires
Diffusion ∼10 µm
Artérioles
Cellules
Conduction
Distribution
Artérioles
Cellules
Fait suite aux artérioles un fin réseau de très petits vaisseaux, richement
interconnectés (« anastomosés »), les capillaires. Contrairement aux autres
vaisseaux sanguins, les artérioles sont quasiment dépourvues de musculature,
leur paroi, très fine, se limitant à un revêtement fait d’une couche unique de
cellules (l’endothélium). A travers de cette paroi, les échanges entre le sang et
liquide intercellulaire (ou liquide interstitiel) se font très facilement, par diffusion.
Dans de nombreux tissus, la paroi des vaisseaux capillaires comporte en outre
des orifices, ou « pores », permettant le passage de molécules non diffusibles.
A l’issue du réseau capillaire, le sang est collecté par de petites veines (ou
« veinules »), qui se rassemblent pour former de plus larges veines, ramenant le
sang vers le cœur. D’une façon générales, les veines sont des vaisseaux
sanguins de diamètre plus large que les artères, et de paroi plus fine, plus
facilement déformables. Ainsi, l’ensemble des veines constitue une sorte de
réservoir sanguin, contenant environ les deux tiers du volume sanguin total.
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1 - Organisation générale de l’appareil Cardio-Vasculaire
10
1 - Organisation générale de l’appareil Cardio-Vasculaire
Réseau Veineux
Réseau Artériel
Tête, Cou
Membres supérieurs
Respiration
Diffusion ∼0,5 µm
Bronches
Poumons
Veines
Artères
Cœur
Retour
Capacité
Capillaires
Diffusion ∼10 µm
Coronair es
Résistance
ajustable
Conduction
Distribution
Rate
Foie
Mésentère
Artérioles
Tubules
Cellules
Glomérules
Tronc, Pelvis
Membres inférieurs
L’appareil cardio-vasculaire est donc un circuit fermé, avec un réseau de
conduction et distribution formé par les artères, un site de contrôle du débit
sanguin local constitué par les artérioles, un site d’échanges par diffusion
représenté par les capillaires, et un circuit de retour représenté par les veines, qui
jouent aussi un rôle de réservoir sanguin.
L’appareil cardio-vasculaire est en réalité constitué de deux circuits : la circulation
pulmonaire ou « petite circulation », et la circulation générale ou « systémique »,
disposées en série.
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1 - Organisation générale de l’appareil CardioVasculaire
1 - Organisation générale de l’appareil Cardio-Vasculaire
s
on
um
o
P
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Co
Le cœur comporte en fait deux parties : le cœur droit, qui propulse le sang dans
la circulation pulmonaire, et le cœur gauche, qui le propulse vers la circulation
systémique.
Poumons
Le sang ramené au cœur droit par les veines est ainsi propulsé par le ventricule
droit dans l’artère pulmonaire, qui le distribuent aux poumons, où il est
débarrassé du dioxyde de carbone et saturé en dioxygène. Les veines
pulmonaires amènent ensuite ce sang fraîchement oxygéné vers le cœur
gauche.
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1 - Organisation générale de l’appareil
Cardio-Vasculaire
au
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1 - Organisation générale de l’appareil
Cardio-Vasculaire
Tête, Cou
Membres supérieurs
Poumons
Poumons
urs
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C
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s
Têt mbre
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M
Selon la même disposition, les artères subclavières approvisionnent les membres
supérieurs et le cou.
Le ventricule gauche propulse alors ce sang oxygéné vers les différents organe,
par un gros vaisseau unique, l’aorte, qui se divise en branches approvisionnant
l’ensemble de l’organisme. Vers la tête et le cerveau, ce sont les artères
carotides. Les veines qui drainent ces organes convergent vers la veine cave
supérieure, qui rejoint le cœur droit.
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1 - Organisation générale de
l’appareil Cardio-Vasculaire
1 - Organisation générale de
l’appareil Cardio-Vasculaire
Tête, Cou
Tête, Cou
Membres supérieurs
Membres supérieurs
Poumons
Poumons
Foie
Rate
Foie
ie
Fo
te
Ra
Dans la partie inférieur du corps, l’aorte donne des branches en direction des
principaux viscères de la cavité abdominale, notamment le foie par l’artère
hépatique. Le sang veineux du foie rejoint, par la veine cave inférieure, le cœur
droit.
De la même façon, la rate est approvisionné en sang fraîchement oxygéné par
l’artère splénique (ou liénale).
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1 - Organisation générale de
l’appareil Cardio-Vasculaire
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1 - Organisation générale de
l’appareil Cardio-Vasculaire
Tête, Cou
Tête, Cou
Membres supérieurs
Membres supérieurs
Poumons
Foie
Poumons
Rate
Foie
Rate
Mésentère
ine
Ve
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Po
te
Ra
t
sen
Mé
Mais l’on constate là une première variante au schéma circulatoire général : le
sang veineux provenant de la rate ne rejoint pas directement la veine cave
inférieure, mais une veine intermédiaire, la veine porte, qui le conduit au foie.
ère
La même disposition concerne le tube digestif (estomac, duodénum, jéjunum,
iléon, colon, rectum) et ses glandes : leur sang veineux rejoint aussi la veine
porte, et parvient donc au foie. Celui-ci reçoit donc un double apport sanguin : du
sang « artériel », par l’artère hépatique, et du sang « veineux », par la veine
porte.
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1 - Organisation générale de
l’appareil Cardio-Vasculaire
1 - Organisation générale de
l’appareil Cardio-Vasculaire
Tête, Cou
Tête, Cou
Membres supérieurs
Membres supérieurs
Poumons
ins
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Poumons
Rate
Foie
Mésentère
Glomérules
Tubules
:
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Les reins sont aussi le siège d’une disposition circulatoire particulière : ils
reçoivent du sang « artériel » par les artères rénales,, lesquelles se divisent en
branches successives, pour donner finalement des artérioles qui perfusent les
glomérules (à l’échelle microscopique, les glomérules représentent les sites de
filtration du sang produisant l’urine « primitive »).
e
air
pill
Ca
e
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o
Gl
Rate
Foie
Mésentère
Glomérules
Tubules
A l’artériole (« afférente ») parvenant au glomérule fait donc suite un capillaire (dit
« glomérulaire »), puis une nouvelle artériole (« efférente »).
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1 - Organisation générale de
l’appareil Cardio-Vasculaire
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Tête, Cou
1 - Organisation générale de l’appareil Cardio-Vasculaire
Tête, Cou
Membres supérieurs
Membres supérieurs
Poumons
ins
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Rate
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T em
M
Mésentère
Tubules
Glomérules
Vient alors un nouveau capillaire, très long, qui chemine le long du tubule (site
d’ajustement actif de la composition de l’urine). Il s’agit donc d’un dispositif « en
série » : artériole – capillaire – artériole – capillaire – veinule.
Rate
Foie
Mésentère
Tubules
Glomérules
Tronc, Pelvis
Membres inférieurs
Par contre, la disposition circulatoire est « classique » pour le tronc, le pelvis, et
les membres inférieurs : les branches de l’aorte, notamment les artères iliaques,
se ramifient pour approvisionner les os, les muscles, la peau et les organes de
l’appareil urogénital, dont le sang veineux est collecté par des veines rejoignant
la veine cave inférieure.
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1 - Organisation générale de
l’appareil Cardio-Vasculaire
1 - Organisation générale de
l’appareil Cardio-Vasculaire
Tête, Cou
Tête, Cou
Membres supérieurs
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Membres supérieurs
n
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Bronches
Poumons
Bronches
Poumons
Rate
Foie
Rate
Foie
Mésentère
Mésentère
Glomérules
Tubules
Glomérules
Tubules
Tronc, Pelvis
Tronc, Pelvis
Membres inférieurs
Membres inférieurs
La circulation pulmonaire elle-même comporte aussi une particularité anatomique
: les poumons reçoivent du sang « veineux », pauvre en oxygène et riche en
dioxyde de carbone, par l’artère pulmonaire, mais aussi du sang « artériel », riche
en oxygène, par les artères bronchiques, issues de l’aorte.
Le sang veineux de cette circulation bronchique rejoint essentiellement les veines
pulmonaires, ce qui explique que le sang parvenant au cœur gauche ne soit plus
totalement saturé en oxygène, puisque mélangé à un peu de sang veineux.
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2 - Le Cycle Cardiaque
1 - Organisation générale de
l’appareil Cardio-Vasculaire
Tête, Cou
Membres supérieurs
Veine Cave Supérieure
Aorte
Artère Pulmonaire
Bronches
Poumons
n
atio
cul aire
r
i
C on
r
Co
Veines Pulmonaires
Valve Pulmonaire
Atrium Gauche
Atrium Droit
Coronair es
Rate
Foie
Valve AtrioVentriculaire
Mitrale
Valve AtrioVentriculaire
Tricuspide
Valve Aortique
Mésentère
Tubules
Veine Cave
Inférieure
Glomérules
Ventricule Gauche
Tronc, Pelvis
Ventricule Droit
Membres inférieurs
Enfin, la circulation sanguine du cœur lui-même, ou circulation coronaire,
présente aussi quelques particularités. Les artères coronaires naissent à l’origine
de l’aorte, immédiatement après la valve, et le sang veineux coronaire gagne
pour une part le cœur droit par le sinus veineux, mais pour une part aussi le
cœur gauche, par de petites veines accessoires, ce qui contribue à « désaturer »
encore un peu le sang dans le cœur gauche.
Le cœur est un organe musculaire qui comporte donc deux parties : cœur droit et
cœur gauche, et chacune de ces parties est elle-même subdivisée en deux
cavités : l’atrium (anciennement appelé « oreillette ») et le ventricule, séparés par
une valve, la valve atrio-ventriculaire. L’atrium droit reçoit le sang veineux de la
circulation systémique, par la veine cave supérieure et la veine cave inférieure.
27
28
2 - Le Cycle Cardiaque
2 - Le Cycle Cardiaque
Systole Ventriculaire
Diastole ventriculaire
Lors de la systole ventriculaire, le ventricule droit se contracte, éjectant le sang
qu’il contient dans l’artère pulmonaire, tandis que le ventricule gauche éjecte le
sang dans l’aorte.
Le fonctionnement du cœur est cyclique, alternant diastole (phase de repos) et
systole (phase de travail). Si l’on considère le fonctionnement des ventricules, la
diastole est principalement représentée par leur remplissage : des veines caves
supérieure et inférieure vers l’atrium droit et de l’atrium droit vers le ventricule
droit d’une part, des veines pulmonaires vers l’atrium gauche et de l’atrium
gauche vers le ventricule gauche d’autre part.
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2 - Le Cycle Cardiaque : 4 étapes
A
D
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A
V
Remplissage Ventriculaire
0,500 s
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Contraction iso-volumétrique
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2 - Le Cycle Cardiaque : 4 étapes
le
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2
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Remplissage Ventriculaire
0,500 s
V
Relaxation Iso-volumétrique
0,080 s
Le cœur droit et le cœur gauche étant chacun formés de deux cavités (atrium et
ventricule), le cycle cardiaque comporte en fait quatre temps : le remplissage
ventriculaire (à la fin duquel se produit la contraction de l’atrium), puis la
contraction ventriculaire isométrique, l’éjection systolique, et la relaxation
ventriculaire isovolumétrique.
La première phase est le remplissage du ventricule avec le sang provenant de
l’atrium. C’est un phénomène d’abord passif, suivant le gradient de pression car
le ventricule est en phase de relaxation (réalisant une aspiration), puis actif,
lorsque l’atrium se contracte.
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2 - Le Cycle Cardiaque : 4 étapes
2 - Le Cycle Cardiaque : 4 étapes
3
2
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lum n
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↘
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A
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e
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Pre
A
V
V
Ejection Systolique
0,300 s
Contraction iso-volumétrique
0,035 s
La deuxième phase est celle de la contraction dite iso-volumétrique car le volume
du ventricule ne change pas pendant cette brève période. En effet, dès que le
muscle du ventricule se contracte, la pression dans la cavité augmente, refoulant
la valve atrio-ventriculaire qui se ferme, alors que la valve de sortie du ventricule
(donc valve aortique pour le ventricule gauche ou valve pulmonaire pour le
ventricule droit) est encore fermée. Durant cette phase, la pression à l’intérieur
du ventricule s’élève rapidement.
Lorsque, du fait de cette contraction, la pression dans la cavité ventriculaire
dépasse la pression régnant, respectivement, dans l’aorte ou dans l’artère
pulmonaire, la valve correspondante s’ouvre et le sang jaillit hors du ventricule :
c’est la phase d’éjection systolique, durant laquelle le volume du ventricule
diminue.
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2 - Le Cycle Cardiaque : 4 étapes
2 - Le Cycle Cardiaque : 4 étapes
A
4
=
e
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Vo
io
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↓
A
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A
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Remplissage Ventriculaire
0,500 s
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Contraction iso-volumétrique
0,035 s
Di a
A
V
Ejection Systolique
0,300 s
Lorsque la contraction ventriculaire se termine, la pression dans la cavité du
ventricule commence à décroître et devient ainsi inférieure à la pression régnant
dans l’aorte ou dans l’artère pulmonaire, de sorte que la valve correspondante se
ferme, isolant à nouveau le ventricule : c’est la phase de relaxation isovolumétrique, durant laquelle le volume du ventricule ne change pas tandis que la
pression diminue. Cette phase se termine lorsque la pression sanguine dans le
ventricule devient inférieure à la pression dans l’atrium, de sorte que la valve
atrio-ventriculaire s’ouvre, et que commence une nouvelle phase de remplissage
ventriculaire.
V
4
A
Relaxation Iso-volumétrique
0,080 s
le
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Sy
2
1
le
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V
Relaxation Iso-volumétrique
0,080 s
La pompe cardiaque fonctionne donc en quatre temps, dont deux (relaxation
isovolumétrique et remplissage ventriculaire) constituent la diastole ventriculaire,
et les deux suivants (contraction isovolumétrique et éjection systolique)
constituent la systole.
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3a – Grandeurs Physiques : L’activité Cardiaque dans le temps
3a – Grandeurs Physiques : L’activité Cardiaque dans le temps
Pression
(mm Hg)
Pression
(mm Hg)
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1
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Ventricule
Gauche
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R
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Electrocardiogramme Q
S
B1
Phonocardiogramme
"Poum"
B2
"Ta"
Le cycle de fonctionnement cardiaque se traduit par des variations de grandeurs
physiques mesurables : pression sanguine dans le ventricule et dans les artères,
traduction électrique de l’activité du cœur (électrocardiogramme), mais aussi
bruits audibles au stéthoscope.
Ces manifestations tangibles de l’activité cardiaque peuvent être présentées sur
un graphique, en fonction des quatre phases du cycle : le remplissage
ventriculaire,
37
3a – Grandeurs Physiques : L’activité Cardiaque dans le temps
Pression
(mm Hg)
1
2
3
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3a – Grandeurs Physiques : L’activité Cardiaque dans le temps
Pression
(mm Hg)
4
100
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Sy
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0
La contraction isovolumétrique,
L’éjection systolique,
39
40
3a – Grandeurs Physiques : L’activité Cardiaque dans le temps
3a – Grandeurs Physiques : L’activité Cardiaque dans le temps
Pression
(mm Hg)
1
2
3
Pression
(mm Hg)
4
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100
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Re Iso ét ri
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Vo
Ventricule
Gauche
0
0
Et la relaxation isovolumétrique.
Dans le ventricule gauche, la pression sanguine augmente rapidement pendant
la phase de contraction isovolumétrique, continue d’augmenter puis commence à
décroître pendant la phase d’éjection systolique, puis choit brusquement dans la
phase de relaxation isovolumétrique pour atteindre un minimum à partir duquel
s’ouvre la valve atrio-ventriculaire, et augmente modérément et progressivement
pendant la phase de remplissage ventriculaire, avec un petit renforcement à la fin
de cette phase lorsque survient la contraction de l’atrium. Dans le ventricule droit,
la courbe d’évolution de la pression sanguine est identique, mais avec des
valeurs environ 4 fois moindres.
41
3a – Grandeurs Physiques : L’activité Cardiaque dans le temps
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3a – Grandeurs Physiques : L’activité Cardiaque dans le temps
Pression
(mm Hg)
Pression
(mm Hg)
100
100
Aorte
Ventricule
Gauche
Aorte
Ventricule
Gauche
0
0
Electrocardiogramme
L’électrocardiogramme est l’enregistrement des variations de potentiel électrique
produites par l’activité cardiaque. Ces variations peuvent être captées à la peau,
par des électrodes appliquées sur le thorax (dérivations dites « précordiales ») ou
sur les membres (dérivations dites « périphériques »). Le cœur étant un muscle
(le myocarde), donc constitué de cellules présentant, lors de leur contraction, une
dépolarisation, la somme de ces dépolarisations et des repolarisations qui leur
font suite est détectable à distance.
Dans l’aorte et dans les artères principales, la pression sanguine (dite « pression
artérielle ») suit le décours de la pression ventriculaire gauche durant la phase
d’éjection systolique, puisque la valve aortique est ouverte. Elle atteint une valeur
maximale, dite « pression artérielle systolique », au cours de cette phase.
Lorsque la valve aortique se ferme, la pression artérielle se désolidarise de la
pression ventriculaire, et diminue progressivement, atteignant une valeur
minimale, dite « pression artérielle diastolique », à la fin de la phase de
contraction isovolumétrique, immédiatement avant que la valve aortique ne
s’ouvre à nouveau.
Chez un sujet sain, la pression systolique est de l’ordre de 120 mm Hg, et la
pression diastolique de l’ordre de 70 mm Hg.
43
44
3a – Grandeurs Physiques : L’activité Cardiaque dans le temps
3a – Grandeurs Physiques : L’activité Cardiaque dans le temps
Pression
(mm Hg)
Pression
(mm Hg)
100
100
Aorte
Aorte
Ventricule
Gauche
Ventricule
Gauche
0
0
R
P
P
Electrocardiogramme
Electrocardiogramme Q
S
QRS : Dépolarisation Ventriculaire
P : Dépolarisation Atriale
Le premier événement notable sur l’électrocardiogramme est une petite onde
positive, l’onde P, traduisant la dépolarisation atriale.
Après un bref intervalle, survient une deuxième onde, plus ample, triphasique, le
« complexe QRS », constitué d’une première onde négative (onde Q), suivie
d’une grande onde positive (onde R) et d’une onde négative (onde S): ce
« complexe » traduit la dépolarisation ventriculaire.
45
3a – Grandeurs Physiques : L’activité Cardiaque dans le temps
46
3a – Grandeurs Physiques : L’activité Cardiaque dans le temps
Pression
(mm Hg)
Pression
(mm Hg)
100
100
Aorte
Aorte
Ventricule
Gauche
Ventricule
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0
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R
R
T
P
Electrocardiogramme Q
P
Electrocardiogramme Q
S
B1
Phonocardiogramme
R : Repolarisation Ventriculaire
Enfin, plus tardivement, s’enregistre une petite onde positive, l’onde T, marquant
la repolarisation ventriculaire. L’électrocardiogramme est donc un outil non
vulnérant d’observation de l’activité cardiaque, permettant de diagnostiquer d’une
part les troubles de l’excitation des cellules musculaires cardiaques et de la
conduction de cette excitation, et d’autre part les conséquences des troubles
circulatoires coronaires, notamment en cas d’obstruction conduisant à la mort
cellulaire : l’infarctus du myocarde.
S
"Poum"
B2
"Ta"
Les bruits du cœur sont une autre manifestation tangible de l’activité cardiaque.
En posant l’oreille sur le thorax (ou, plus facilement, avec un stéthoscope), on
peut entendre principalement deux bruits, respectivement décrits par les
onomatopées « Poum » (bruit sourd) et « Ta » (bruit sec, plus claquant).
Le premier, dénommé « B1 », marque la contraction ventriculaire.
47
48
3a – Grandeurs Physiques : L’activité Cardiaque dans le temps
Pression Sanguine
Ventricule
Gauche
T
Phonocardiogramme
B1
50
0
30
15
0
1000
Aire Vasculaire
100
10
0
S
"Poum"
B2
Poumons
"Ta"
Artères
Veinules
Veines
VOLEMIE
Volume Sanguin
Le second, dénommé « B2 », marque la fermeture des valves aortique et
pulmonaire.
Coeur
Capillaires
R
P
100
Artérioles
0
Electrocardiogramme Q
Vitesse Circulatoire
es
a lv
sV
de ai re
e
r
n
et u lmo
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2
B rt i q
Ao
Vitesse moyenne (cm/s)
Aorte
Aire (cm2)
100
Pression (mm Hg)
3b – Grandeurs Physiques :
L’activité Cardiaque dans
l’espace (systémique)
Pression
(mm Hg)
10%
10%
10%
5%
65%
Nous venons d’examiner les variations, au cours du cycle cardiaque, des
principales grandeurs physiques que sont la pression sanguine, l’activité
électrique, et les bruits du cœur. Il convient d’examiner aussi la répartition des
grandeurs physiques dans l’appareil cardio-vasculaire : pression, vitesse
circulatoire sanguine, aire de section vasculaire, et volume sanguin.
49
eu
Co
0
30
15
r
Vitesse Circulatoire
0
Aire Vasculaire
0
Volume Sanguin
Coeur
Artères
Capillaires
10
15
0
10%
10%
5%
Pression (mm Hg)
100
10
0
Veinules
Veines
Poumons
VOLEMIE
10%
Aire (cm2)
100
Poumons
0
30
1000
Artérioles
Aire Vasculaire
Aire (cm2)
1000
50
Volume Sanguin
65%
Ces grandeurs physiques évoluent ainsi dans la circulation pulmonaire,
Coeur
Artères
Capillaires
Vitesse Circulatoire
Pression Sanguine
50
100
Artérioles
ns
mo
3b – Grandeurs Physiques :
L’activité Cardiaque dans
l’espace (systémique)
100
Vitesse moyenne (cm/s)
u
Po
Vitesse moyenne (cm/s)
Pression Sanguine
Pression (mm Hg)
3b – Grandeurs Physiques :
L’activité Cardiaque dans
l’espace (systémique)
50
Veinules
Veines
VOLEMIE
10%
10%
10%
5%
65%
Les cavités cardiaques,
51
52
30
15
ri o
s
le
Vitesse Circulatoire
0
Aire Vasculaire
0
Coeur
Artères
Capillaires
10
10%
15
0
10%
10%
5%
Pression (mm Hg)
100
10
0
Veinules
Veines
Poumons
VOLEMIE
Volume Sanguin
Aire (cm2)
100
Poumons
0
30
1000
Artérioles
Aire Vasculaire
Aire (cm2)
1000
50
Les artères,
Coeur
Artères
Veinules
Veines
VOLEMIE
Volume Sanguin
65%
Capillaires
Vitesse Circulatoire
té
Ar
0
100
Artérioles
re
l
pa
ci
Pression Sanguine
50
es
Vitesse moyenne (cm/s)
tè
Ar
rin
sp
3b – Grandeurs Physiques :
L’activité Cardiaque dans
l’espace (systémique)
100
Vitesse moyenne (cm/s)
Pression Sanguine
Pression (mm Hg)
3b – Grandeurs Physiques :
L’activité Cardiaque dans
l’espace (systémique)
10%
10%
10%
5%
65%
Les artérioles,
53
in
Ve
0
30
15
es
ul
Vitesse Circulatoire
0
Aire Vasculaire
0
Volume Sanguin
Coeur
Artères
Capillaires
10
15
0
10%
10%
5%
Pression (mm Hg)
100
10
0
Veinules
Veines
Poumons
VOLEMIE
10%
Aire (cm2)
100
Poumons
0
30
1000
Artérioles
Aire Vasculaire
Aire (cm2)
1000
50
Volume Sanguin
65%
Les capillaires,
Coeur
Artères
Capillaires
Vitesse Circulatoire
Pression Sanguine
50
100
Artérioles
es
ai r
3b – Grandeurs Physiques :
L’activité Cardiaque dans
l’espace (systémique)
100
Vitesse moyenne (cm/s)
ll
pi
Ca
Vitesse moyenne (cm/s)
Pression Sanguine
Pression (mm Hg)
3b – Grandeurs Physiques :
L’activité Cardiaque dans
l’espace (systémique)
54
Veinules
Veines
VOLEMIE
10%
10%
10%
5%
65%
Les veinules,
55
56
Pression (mm Hg)
0
30
15
Vitesse Circulatoire
0
Aire Vasculaire
Artères
Capillaires
Coeur
Artérioles
10
0
10%
0
10%
10%
5%
100
10
0
Veinules
Veines
Poumons
VOLEMIE
Volume Sanguin
15
1000
100
Poumons
0
30
Aire (cm2)
Aire (cm2)
1000
Aire Vasculaire
50
Et enfin les veines.
Coeur
Artères
Veinules
Veines
VOLEMIE
Volume Sanguin
65%
Capillaires
Vitesse Circulatoire
Pression Sanguine
50
100
Artérioles
es
3b – Grandeurs Physiques :
L’activité Cardiaque dans
l’espace (systémique)
100
Vitesse moyenne (cm/s)
in
Ve
Vitesse moyenne (cm/s)
Pression Sanguine
Pression (mm Hg)
3b – Grandeurs Physiques :
L’activité Cardiaque dans
l’espace (systémique)
10%
10%
10%
5%
65%
La pression sanguine, dont nous avons étudié les variations dans le ventricule et
l’aorte, est « pulsée » dans les grosses artères, proches du cœur, variant entre
un maximum (pression artérielle systolique) et un minimum (pression
diastolique). L’amplitude de ces variations décroît progressivement lorsque l’on
s’éloigne du cœur, tandis que la pression moyenne diminue aussi dans les
artères de petit calibre, et, de façon plus marquée, dans les artérioles. Partant
d’une pression moyenne d’environ 100 mm Hg à l’origine de l’aorte, il ne reste
plus que 30 à 35 mm hg à la sortie des artérioles, c’est-à-dire à l’entrée des
capillaires. A la sortie du réseau capillaire, la pression sanguine n’est plus que de
10 à 15 mm Hg, et elle est proche de 0 dans l’atrium droit. C’est donc de faible
gradient (d’environ 15 mm Hg) qui permet, à lui seul, le retour du sang vers le
cœur dans les veines.
57
Pression Sanguine
50
0
30
15
Vitesse Circulatoire
0
Pression (mm Hg)
3b – Grandeurs Physiques :
L’activité Cardiaque dans
l’espace (systémique)
100
Vitesse moyenne (cm/s)
Volume Sanguin
Artères
15
0
10%
10%
5%
100
10
0
Veinules
Veines
Poumons
VOLEMIE
10%
0
30
Volume Sanguin
65%
La vitesse d’écoulement du sang dans les vaisseaux (ou « vitesse circulatoire
sanguine ») est maximale au niveau de l’orifice aortique (environ 100 cm/s en
moyenne), et décroît au gré des divisions successives de l’arbre artériel, pour
atteindre une valeur minimale, proche de 1 mm/s, dans le réseau capillaire, et
augmenter ensuite progressivement, au gré des confluences veineuses, tout en
restant inférieure à ce qu’elle est au niveau artériel car les veines sont plus
nombreuses et plus larges que les artères au même ordre de division.
Coeur
Artères
Capillaires
Coeur
Capillaires
0
Aire (cm2)
Aire Vasculaire
10
Poumons
50
1000
100
Artérioles
Aire Vasculaire
Aire (cm2)
1000
100
Artérioles
Vitesse Circulatoire
Vitesse moyenne (cm/s)
Pression Sanguine
Pression (mm Hg)
3b – Grandeurs Physiques :
L’activité Cardiaque dans
l’espace (systémique)
58
Veinules
Veines
VOLEMIE
10%
10%
10%
5%
65%
L’aire de section vasculaire augmente au gré des divisions artérielles, et atteint
une valeur maximale au niveau du réseau capillaire, pour diminuer ensuite sur le
versant veinulaire et veineux, tout en restant plus large que sur le versant artériel
au même ordre de division, puisque les veines sont plus nombreuses (deux
veines pour une artère en périphérie) et plus large que les artères.
59
60
eur
Co
100
0
Poumons
Coeur
Artères
Capillaires
10
10%
10%
10%
5%
Aire Vasculaire
Pression (mm Hg)
0
1000
100
10
0
Veinules
Veines
Poumons
VOLEMIE
Volume Sanguin
%
: 10
15
Le volume sanguin est réparti de façon inégale : la circulation pulmonaire contient
environ 10% du volume sanguin total,
Coeur
Artères
Veinules
Veines
VOLEMIE
Volume Sanguin
65%
Capillaires
1000
30
Artérioles
0
0
Vitesse moyenne (cm/s)
Vitesse Circulatoire
15
100
50
Aire (cm2)
30
Artérioles
%
: 10
ns
o
Aire Vasculaire
um
Po
Pression Sanguine
0
Vitesse moyenne (cm/s)
Vitesse Circulatoire
3b – Grandeurs Physiques :
L’activité Cardiaque dans
l’espace (systémique)
100
50
Aire (cm2)
Pression Sanguine
Pression (mm Hg)
3b – Grandeurs Physiques :
L’activité Cardiaque dans
l’espace (systémique)
10%
10%
10%
5%
65%
Les cavités cardiaques et gros vaisseaux du coeur environ 10% aussi,
61
100
Poumons
Coeur
Artères
Capillaires
10
0
Volume Sanguin
5%
s:
ire Aire Vasculaire
a
l
l
pi
Ca
1000
Veinules
Veines
10%
10%
5%
0
30
15
0
1000
100
10
0
Poumons
VOLEMIE
10%
50
Volume Sanguin
65%
De même que le réseau artériel et artériolaire
Coeur
Artères
Capillaires
0
100
Artérioles
Vitesse Circulatoire
15
Vitesse moyenne (cm/s)
0
30
Aire (cm2)
Pression Sanguine
50
Pression (mm Hg)
3b – Grandeurs Physiques :
L’activité Cardiaque dans
l’espace (systémique)
100
Artérioles
Art
10 %
s:
e
r
Aire Vasculaire
è
Vitesse moyenne (cm/s)
Vitesse Circulatoire
Aire (cm2)
Pression Sanguine
Pression (mm Hg)
3b – Grandeurs Physiques :
L’activité Cardiaque dans
l’espace (systémique)
62
Veinules
Veines
VOLEMIE
10%
10%
10%
5%
65%
Tandis que les capillaires n’en contiennent qu’environ 5%.
63
64
Pression (mm Hg)
15
0
1000
0
Coeur
Artères
10%
5%
10
0
Veinules
Veines
Poumons
VOLEMIE
10%
100
Le reste, soit environ 2/3 du volume sanguin total, se trouve donc dans le secteur
veineux.
Coeur
Artères
Veinules
Veines
VOLEMIE
Volume Sanguin
65%
Capillaires
10
Artérioles
100
10%
0
30
Aire (cm2)
1000
Volume Sanguin
50
Vitesse moyenne (cm/s)
0
Poumons
100
toire
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c
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s
c
riole ési stan
Arté
r
on : e de la
i
it
s
glag
Tran e réAire
Vasculaire
d
Site
Vitesse Circulatoire
15
Capillaires
Aire Vasculaire
30
Artérioles
s
ine
Ve
%
: 65
Pression Sanguine
0
Vitesse moyenne (cm/s)
Vitesse Circulatoire
3b – Grandeurs Physiques :
L’activité Cardiaque dans
l’espace (systémique)
100
50
Aire (cm2)
Pression Sanguine
Pression (mm Hg)
3b – Grandeurs Physiques :
L’activité Cardiaque dans
l’espace (systémique)
10%
10%
10%
5%
65%
Au total, la transition de pression se situe au niveau des artérioles, qui
constituent le site principal de résistance à l’écoulement sanguin. La pression
artérielle diminue alors pour n’être plus que d’environ 32 mm Hg à l’entrée des
capillaires.
65
Pression Sanguine
50
0
30
Vitesse Circulatoire
15
0
ires
s
apilla change
C
Aire Vasculaire
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d
e
Sit
Pression (mm Hg)
3b – Grandeurs Physiques :
L’activité Cardiaque dans
l’espace (systémique)
100
Volume Sanguin
Veinules
Veines
10%
10%
5%
0
Poumons
VOLEMIE
10%
ble
varia
10
65%
10%
Du fait de leur nombre et de la surface totale considérable qu’ils représentent,
mais aussi de la lenteur de l’écoulement sanguin à leur niveau, les capillaires
constituent le site privilégié des échanges entre le sang et le liquide interstitiel.
Coeur
Artères
Capillaires
Artères
0
100
Artérioles
Coeur
Aire (cm2)
Aire Vasculaire
Capillaires
Poumons
15
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er
Rés Volume Sanguin
10
0
0
30
1000
100
Artérioles
Aire (cm2)
1000
100
50
Vitesse moyenne (cm/s)
Vitesse Circulatoire
Vitesse moyenne (cm/s)
Pression Sanguine
Pression (mm Hg)
3b – Grandeurs Physiques :
L’activité Cardiaque dans
l’espace (systémique)
66
Veinules
Veines
VOLEMIE
10%
10%
5%
65%
Les veines représentent un réservoir sanguin, permettant de stocker du sang ou
d’en puiser en fonction des besoins de l’organisme.
67
68
4 - Le Cardiomyocyte : Potentiels d’Action
4 - Le Cardiomyocyte : Potentiels d’Action
Potentiel de
membrane
(mV)
Potentiel de
membrane
(mV)
Myocyte Contractile
Myocyte Automatique
Ca++
Ca++
0
0
Na+
-50
-50
if
-100
-100
Les Cardiomyocytes : contractiles Ou automatiques
0
500 ms
0
500 ms
Les mécanismes ioniques qui sous-tendent ce fonctionnement apparaissent
clairement à l’observation comparative du potentiel de membrane des myocytes
automatiques et des myocytes contractiles.
Le cœur est un muscle disposé sur une armature fibreuse séparant les atria des
ventricules. Ce muscle se contracte non pas en réponse à une commande
nerveuse, mais de façon autonome et automatique. Cet automatisme est la
conséquence d’une particularité fonctionnelle de certaines cellules musculaires
cardiaques (ou cardiomyocytes), capables de déclencher spontanément une
dépolarisation membranaire, dont un potentiel d’action, et, par conséquent, une
contraction qui se propage aux cardiomyocytes voisins.
69
70
4 – L’automatisme cardiaque
4 – L’automatisme cardiaque
tie
Poten
Potentiel de
membrane
(mV)
Potentiel de
membrane
(mV)
Myocyte Contractile
0
0
-50
-50
-100
l de re
table
po s s
Myocyte Contractile
-100
0
500 ms
0
Le potentiel de membrane peut être représenté graphiquement avec le temps en
abscisses et la différence de potentiel en ordonnées.
500 ms
L’observation du potentiel de membrane des cardiomyocytes montre en effet
deux modes de fonctionnement : pour la très grande majorité des
cardiomyocytes, dits « contractiles », le potentiel de repos est stable, et le
potentiel d’action (donc la contraction) ne survient qu’en réponse à une
dépolarisation imposée « de l’extérieur », c’est-à-dire par une cellule voisine.
71
72
4 – L’automatisme cardiaque
4 – L’automatisme cardiaque
Potentiel de
membrane
(mV)
Potentiel de
membrane
(mV)
Myocyte Contractile
Myocyte Contractile
Ca++
0
0
Na+
Na+
-50
-50
-100
-100
0
500 ms
0
500 ms
Cette phase rapide est suivie d’un plateau caractéristique (qui distingue le
cardiomyocyte des myocytes du muscle strié squelettique). Ce plateau est dû à
l’ouverture, plus lente et progressive, mais aussi plus durable, de canaux
calciques. La dépolarisation du cardiomyocyte contractile est donc ainsi
prolongée, de même que la contraction. Elle est suivie d’une repolarisation.
Apparaît alors, par l’ouverture massive de canaux sodiques voltage-dépendants,
une dépolarisation brutale : c’est la phase ascendante du potentiel d’action.
73
74
4 – L’automatisme cardiaque
4 – L’automatisme cardiaque
tiel de
Poten
Potentiel de
membrane
(mV)
Potentiel de
membrane
(mV)
Myocyte Automatique
0
0
-50
-50
-100
-100
0
500 ms
le
instab
Myocyte Automatique
if
Na+
0
Le potentiel de membrane des cariomyocytes automatiques s’inscrit dans les
même coordonnées.
repo s
500 ms
La première différence est que le potentiel de repos n’est pas stable : il présente
une dérive progressive, la “dépolarisation diastolique spontanée”, due à un
courant entrant de sodium, le courant if, qui conduit inexorablement le potentiel
de membrane jusqu’à un seuil à partir duquel s’ouvrent des canaux voltagedépendants.
75
76
4 – L’automatisme cardiaque
Potentiel de
membrane
(mV)
4 – L’automatisme cardiaque
Potentiel de
membrane
(mV)
Myocyte Automatique
Ca++
0
-50
Ca++
0
-50
if
-100
Myocyte Automatique
if
-100
Na+
0
500 ms
Na+
0
Il s’agit de canaux calciques, d’ouverture progressive, donnant naissance à un
potentiel d’action (de pente ascendante moins raide que pour le potentiel d’action
du cardiomyocyte contractile).
500 ms
Lui fait suite une repolarisation.
77
78
5 – Le Tissu Nodal : Automatisme et Conduction
4 - Le Cardiomyocyte : Potentiels d’Action
Veine Cave
Supérieure
Potentiel de
membrane
(mV)
Myocyte
Potentiel de
membrane
(mV)
Automatique
Noeud
SinoAtrial
Myocyte Contractile
0
0
Na+
-50
-100
Fibres de
Purkinje
-100
Na+
0
Branche
Droite
-50
if
Branche
Gauche:
Ant.
Post.
Noeud
AtrioVentriculaire
Ca++
Ca++
Faisceau de
His
500 ms
0
Veine Cave
Inférieure
500 ms
Fibres de
Purkinje
On appelle « tissu nodal » l’ensemble des cardiomyocytes automatiques. Il est
disposé de façon précise au sein du muscle cardiaque.
C’est ainsi que, en raison de l’existence du courant if, le potentiel d’action
apparaît spontanément sur le cardiomyocyte automatique, qui présente des
potentiels d’actions dont la fréquence dépend de la pente de dépolarisation
diastolique spontanée.
Le potentiel de membrane des cardiomyocytes automatiques et contractiles
diffèrent donc à trois égards :
-Le potentiel de repos est stable dans le cardiomyocyte contractile, alors qu’il
dérive dans le cardiomyocyte automatique.
-Le potentiel d’action du cardiomyocyte contractile comporte une dépolarisation
très rapide due à l’ouverture de canaux sodiques voltage-dépendants (ce qui
n’est pas le cas du myocyte automatique).
-Le potentiel d’action du cardiomyocyte contractile comporte un plateau de
dépolarisation, de longue durée (qui n’existe pas pour le cardiomyocyte
automatique).
79
80
5 – Le Tissu Nodal : Automatisme et Conduction
5 – Le Tissu Nodal : Automatisme et Conduction
Veine Cave
Supérieure
Veine Cave
Inférieure
Un premier contingent se trouve dans la paroi de l’atrium droit, près de
l’abouchement de la veine cave supérieure. C’est le « nœud sino-atrial », dont les
cardiomyocytes sont ceux qui, au sein du tissu nodal, présentent la vitesse de
dépolarisation spontanée la plus rapide. Leur potentiel d’action apparaît donc en
premier, et cette dépolarisation se propage, de proche en proche, dans la paroi
atriale. C’est donc le nœud sino-atrial qui impose sa cadence à l’ensemble du
cœur.
On peut représenter la disposition du tissu nodal sur une coupe du cœur
montrant atrium et ventricule à droite et à gauche, avec la cloison ou « septum »
séparant le cœur droit du cœur gauche.
81
5 – Le Tissu Nodal : Automatisme et Conduction
5 – Le Tissu Nodal : Automatisme et Conduction
Veine Cave
Supérieure
ud
Nœ
Noeud
SinoAtrial
82
l
ria
-At
o
Si n
Veine Cave
Supérieure
1 m/s
Noeud
SinoAtrial
1 m/s
Veine Cave
Inférieure
Veine Cave
Inférieure
Un premier contingent se trouve dans la paroi de l’atrium droit, près de
l’abouchement de la veine cave supérieure. C’est le « nœud sino-atrial », dont les
cardiomyocytes sont ceux qui, au sein du tissu nodal, présentent la vitesse de
dépolarisation spontanée la plus rapide. Leur potentiel d’action apparaît donc en
premier, et cette dépolarisation se propage, de proche en proche, dans la paroi
atriale. C’est donc le nœud sino-atrial qui impose sa cadence à l’ensemble du
cœur.
A partir du nœud sino-atrial, la dépolarisation se propage d’un cardiomyocyte
contractile à l’autre à l’ensemble de la paroi de l’atrium droit et de l’atrium
gauche, provoquant sa contraction. Elle approche ainsi une deuxième structure
appartenant au tissu nodal : le nœud atrio-ventriculaire, situé dans l’épaisseur de
la cloison musculaire qui sépare le cœur droit du cœur gauche, ou septum.
83
84
5 – Le Tissu Nodal : Automatisme et Conduction
5 – Le Tissu Nodal : Automatisme et Conduction
Veine Cave
Supérieure
Veine Cave
Supérieure
Noeud
SinoAtrial
Noeud
SinoAtrial
Faisceau de
His
0,05 m/s
Noeud
AtrioVentriculaire
Noeud
AtrioVentriculaire
Branche
Gauche:
Ant.
His
de tral
u
a
n
e
iscCaveau v e
FaVeine
Inférieure
me
a
R
Veine Cave
Inférieure
Squelette fibreux isolant
A l’approche du nœud atrio-ventriculaire, la dépolarisation, qui se déplaçait à une
vitesse de l’ordre de 1 m/s, ralentit (comme avant un péage d’autoroute) à
quelques cm/s. Il importe de noter que le nœud atrio-ventriculaire constitue le
seul point possible de passage de la dépolarisation car atria et ventricules sont
séparés par une cloison fibreuse encerclant les orifices cardiaques.
A partir du nœud atrio-ventriculaire, la dépolarisation se propage rapidement
dans un véritable réseau de conduction constitué par des cardiomyocytes
automatiques disposés en un tronc principal, le faisceau de His, se divisant
rapidement en branche droite et branche gauche. La branche gauche donne un
rameau ventral,
Le nœud atrio-ventriculaire, dont la cadence spontanée de dépolarisation est
moins rapide que celle du nœud sinuso-atrial, reçoit donc la dépolarisation
provenant de ce dernier avant d’avoir lui-même atteint son seuil de dépolarisation
spontanée. Il se dépolarise donc à la cadence imposée par le nœud sino-atrial.
85
5 – Le Tissu Nodal : Automatisme et Conduction
86
5 – Le Tissu Nodal : Automatisme et Conduction
Veine Cave
Supérieure
Noeud
SinoAtrial
Noeud
AtrioVentriculaire
Veine Cave
Supérieure
Noeud
SinoAtrial
Faisceau de
His
Branche
Gauche:
Ant.
Post.
Noeud
AtrioVentriculaire
Faisceau de
His
Branche
Gauche:
Ant.
Post.
Branche
Droite
he:
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G
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d
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e
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a
R
is
au de HCave
Faisce DVeine
Inférieure
roite
e
h
c
Bran
Et un rameau dorsal.
Il en est de même pour la branche droite.
87
88
5 – Le Tissu Nodal : Automatisme et Conduction
5 – Le Tissu Nodal : Automatisme et Conduction
Veine Cave
Supérieure
Veine Cave
Supérieure
Noeud
SinoAtrial
Noeud
SinoAtrial
Faisceau de
His
Noeud
AtrioVentriculaire
Branche
Gauche:
Ant.
Post.
3-5 m/s
Faisceau de
His
Branche
Gauche:
Ant.
Post.
Noeud
AtrioVentriculaire
Branche
Droite
Branche
Droite
Veine Cave
Inférieure
Fibres
Dans le faisceau de His, la dépolarisation se propage à vitesse rapide, de 3 à 5
m/s.
Fibres de
Purkinje
Veine Cave je
urkin
de PInférieure
Fibres de
Purkinje
Au delà du faisceau de His, de fines ramifications du tissu nodal, les fibres de
Purkinje, conduisent la dépolarisation à l’ensemble du muscle ventriculaire.
89
90
5 – Le Tissu Nodal : Automatisme et Conduction
5 – Le Tissu Nodal : Automatisme et Conduction
Veine Cave
Supérieure
Veine Cave
Supérieure
Noeud
SinoAtrial
Noeud
AtrioVentriculaire
0,5 - 1 m/s
Branche
Droite
0,5 - 1 m/s
~70 bpm
Noeud
SinoAtrial
Faisceau de
His
Branche
Gauche:
Ant.
Post.
Branche
Gauche:
Ant.
Post.
Noeud
AtrioVentriculaire
Réseau de
Purkinje
Faisceau de
His
Branche
Droite
Réseau de
Purkinje
Veine Cave
Inférieure
Veine Cave
Inférieure
La pente de dépolarisation spontanée des cardiomyocytes automatiques n’est
pas uniforme dans le tissu nodal: plus raide au niveau du nœud sinusal, elle
aboutit au déclenchement du potentiel d’action à une cadence élevée, de l’ordre
de 70 par minute
Dans lesquelles la conduction est à nouveau plus lente, de 0,5 à 1 m/s.
91
92
5 – Le Tissu Nodal : Automatisme et Conduction
5 – Le Tissu Nodal : Automatisme et Conduction
Veine Cave
Supérieure
Veine Cave
Supérieure
Noeud
SinoAtrial
Noeud
SinoAtrial
Faisceau de
His
40- 60 bpm
Noeud
AtrioVentriculaire
Branche
Gauche:
Ant.
Post.
Faisceau de
His
Branche
Gauche:
Ant.
Post.
Noeud
AtrioVentriculaire
Branche
Droite
Branche
Droite
20- 40 bpm
Veine Cave
Inférieure
20- 40 bpm
Veine Cave
Inférieure
Plus lente encore dans le faisceau de His, et d’autant plus lente que l’on s’éloigne
du nœud atrio-ventriculaire
Tandis qu’elle est plus lente au niveau du nœud atrio-ventriculaire, avec une
fréquence de déclenchement spontanée du potentiel d’action de 40 à 60 par
minute
93
94
5 – Le Tissu Nodal : Automatisme et Conduction
5 – Le Tissu Nodal : Automatisme et Conduction
S
S
AV
AV
H
H
P
P
P
P
R
Hiérarchie Fonctionnelle : S > AV - H > P
70 > 40-60 > 20-40
T
P
QS
C’est ainsi que l’activité de contraction du cœur est coordonnée : la contraction
atriale survient à la fin du remplissage ventriculaire, et précède immédiatement la
contraction ventriculaire, laquelle s’opère de façon rapidement globale, grâce aux
voies de conduction électrique constituées par le faisceau de His et les fibres de
Purkinje. La succession des ondes P, puis QRS, et enfin T sur
l’électrocardiogramme traduit cette séquence normale d’activation.
Il existe ainsi une hiérarchie fonctionnelle au sein du tissu nodal: le potentiel
d’action apparaît en premier lieu au niveau du nœud sinusal, et – si la conduction
n’est pas entravée dans le myocarde atrial – la dépolarisation qui s’en suit
parvient au nœud atrio-ventriculaire avant que celui-ci n’ait produit
spontanéement son potentiel d’action. La dépolarisation qui lui parvient « d’en
haut », c’est-à-dire du nœud sinusal, s’impose donc à lui et provoque un potentiel
d’action, qui se propage vers le faisceau de His, puis dans le réseau de Purkinje.
95
96
Post-Charge
6a - La Loi de Starling
La Relation Tension - Longueur
Volume d’Éjection Systolique
mA
ms
T
6 - La Force de Contraction Ventriculaire
Muscle Papillaire
Extrinsèque
Intrinsèque
(précharge) :
(inotropie) :
Loi de Starling
S.N. Sympathique
S.N. Parasympathique
Pression Veineuse
Centrale
S
(dispositif expérimental)
• A : précharge
• B : post-charge
• C : C. isométrique
• L : mesure des variations
de longueur
• S : stimulateur électrique
• T : mesure de tension
L
C
B
A
Hormones, ions, médicaments
Le cœur est donc une pompe formée par un muscle dont la contraction survient
de façon spontanée, automatique. Cependant, son fonctionnement doit pouvoir
s’adapter en permanence pour permettre de faire face aux variations des besoins
énergétiques de l’organisme. Par exemple, le débit cardiaque doit pouvoir
augmenter lors de l’exercice physique, pour apporter plus d’oxygène et de
nutriments aux muscles. Cette capacité d’adaptation concerne d’une part la force
de contraction du muscle cardiaque (ou myocarde), d’autre part la fréquence de
ces contractions.
Un montage expérimental simple a permis aux pionniers de la physiologie
cardiaque de mettre en évidence une caractéristique fondamentale du muscle
cardiaque, en examinant la relation tension – longueur passive (muscle au repos)
et active (lors de sa contraction).
La force de contraction est elle-même déterminée par un mécanisme intrinsèque
(propre au cœur lui-même), en fonction des conditions de remplissage
ventriculaire, et par un mécanisme extrinsèque reposant sur un contrôle nerveux
(par le système nerveux dit autonome ou végétatif), et sur un contrôle hormonal.
97
6a - La Loi de Starling
98
6a - La Loi de Starling
La Relation Tension - Longueur
La Relation Tension - Longueur
Muscle Papillaire
(dispositif expérimental)
Le dispositif expérimental comporte une potence
A laquelle est suspendu un fragment de muscle papillaire. Il s’agit d’une petite
excroissance à la face interne des ventricules sur laquelle viennent s’insérer les
cordages tendineux qui arriment les valves atrio-ventriculaires. Ce muscle
papillaire présente un intérêt pratique : les fibres musculaires qui le composent
sont disposées de façon bien parallèle, de sorte que ses propriétés mécaniques
peuvent être évaluées dans de bonnes conditions.
99
100
6a - La Loi de Starling
6a - La Loi de Starling
La Relation Tension - Longueur
La Relation Tension - Longueur
Muscle Papillaire
Muscle Papillaire
(dispositif expérimental)
• A : précharge
(dispositif expérimental)
• A : précharge
• B : post-charge
B
A
A
A ce muscle, est suspendue une masse A, que l’on peut varier à volonté. Cette
masse est supportée par le muscle en permanence, qu’il soit au repos ou en
contraction. On l’appelle donc la “précharge”, c’est-à-dire la charge préalable.
Une seconde masse, B, est, par contre, posée sur le statif, de sorte que le
muscle n’a pas à la supporter tant qu’il est au repos, mais doit la soulever s’il se
contracte et donc se raccourcit. On l’appelle par conséquent la “post-charge”,
que le muscle n’a à supporter que lors de sa contraction.
101
102
6a - La Loi de Starling
La Relation Tension - Longueur
La Relation Tension - Longueur
Muscle Papillaire
Muscle Papillaire
(dispositif expérimental)
• A : précharge
• B : post-charge
• C : C. isométrique
C
(dispositif expérimental)
• A : précharge
• B : post-charge
• C : C. isométrique
• L : mesure des variations
de longueur
B
S
L
C
B
A
A
Une cale peut aussi être basculée pour bloquer la post-charge de sorte que le
muscle ne peut alors pas se raccourcir lors de sa contraction : cela impose au
muscle une contraction en conditions isométriques, c’est-à-dire sans
raccourcissement. C’est donc l’équivalent d’une post-charge infinie.
Un stylet attaché à l’extrémité inférieur du muscle permet d’enregistrer ses
variations de longueur.
103
104
6 - La Force de Contraction Ventriculaire
6 - La Force de Contraction Ventriculaire
La Relation Tension - Longueur
La Relation Tension - Longueur
mA
ms
T
T
Muscle Papillaire
(dispositif expérimental)
• A : précharge
• B : post-charge
• C : C. isométrique
• L : mesure des variations
de longueur
• S : stimulateur électrique
Muscle Papillaire
S
(dispositif expérimental)
• A : précharge
• B : post-charge
• C : C. isométrique
• L : mesure des variations
de longueur
• S : stimulateur électrique
• T : mesure de tension
L
C
B
A
Et un capteur de force permet d’enregistrer la tension du muscle, au repos
comme lors de la contraction (il s’agissait autrefois d’un simple dynamomètre à
ressort, aujourd’hui d’un capteur piézo-électrique).
S
L
C
B
A
Enfin, un stimulateur électrique permet de déclencher la contraction du muscle
papillaire.
105
106
6a - La Loi de Starling
6a - La Loi de Starling
Précharge et Post-charge
Tension
Vitesse de raccourcissement
Courbe de Tension
Active
Vitesse de
raccourcissement
Muscle papillaire
Effet de la
Précharge :
La force de
contraction
augmente si la
tension préalable
(précharge) s’accroît.
Précharge A < B
Muscle papillaire
Pour une même postcharge, la vitesse
de raccourcissement
de la fibre musculaire
augmente si la précharge est plus grande
Courbe de Tension
Passive (compliance)
Longueur
Ce dispositif permet d’enregistrer deux courbes tension – longueur du muscle : la
courbe tension – longueur passive (le muscle étant au repos), et la courbe
tension longueur active, lorsque le muscle se contracte.
B
A
Postcharge
Non seulement le muscle se contracte plus vigoureusement s’il est soumis,
préalablement à sa contraction, à une précharge plus importante, mais sa
contraction est aussi plus rapide. A post-charge égale, la vitesse de
raccourcissement lors de la contraction est d’autant plus grande que la précharge
est importante.
Il apparaît ainsi que la pente de la courbe de tension active est plus forte que la
pente de la courbe de tension passive. Ceci signifie que le muscle développe,
lors de sa contraction, une force d’autant plus grande qu’il est préalablement étiré
au repos. En d’autres termes, une augmentation de la précharge provoque une
augmentation de la force de contraction.
107
108
6a - La Loi de Starling
Loi du Cœur de Starling
6a - La Loi de Starling
Loi du Cœur de Starling
Tension
Tension active
PA
Contraction
R
Tension passive
Longueur
PV
∆ P = R.Q
∆ P = R.Q
PA-PV = RPT.Qc
PA-PV = RPT.Qc
Ensemble Cœur-Poumon isolé :
Ensemble Cœur-Poumon isolé :
L’augmentation de la pression de remplissage du ventricule
provoque uneaugmentation de sa force de contraction
L’augmentation de la pression de remplissage du ventricule
provoque uneaugmentation de sa force de contraction
Otto Frank, en 1895, montra que la force de contraction du ventricule (chez la
grenouille) augmente si l’on augmente sa pression de remplissage. Ce
mécanisme fut confirmé et la « Loi du cœur » formulée en 1914 par Dario
Maestrini, mais c’est surtout l’hypothèse formulée par Ernest Henry Starling en
1918 qui est aujourd’hui le plus souvent mentionnée : la force de contraction des
cardiomyocytes dépend de leur étirement préalable au repos. Le montage
expérimental cœur-poumons isolés de Starling en a fourni l’illustration.
Dans ce modèle « cœur – poumons isolés », réalisable avec un cœur de
grenouille, mais aussi avec un cœur de mammifère anesthésié, le cœur est isolé
de la circulation systémique et de ses connexions nerveuses, mais reste en
relation avec la circulation pulmonaire pour assurer l’oxygénation du sang.
109
110
6a - La Loi de Starling
6a - La Loi de Starling
Loi du Cœur de Starling
Loi du Cœur de Starling
R
PV
PV
∆ P = R.Q
∆ P = R.Q
PA-PV = RPT.Qc
PA-PV = RPT.Qc
Ensemble Cœur-Poumon isolé :
Ensemble Cœur-Poumon isolé :
L’augmentation de la pression de remplissage du ventricule
provoque uneaugmentation de sa force de contraction
L’augmentation de la pression de remplissage du ventricule
provoque uneaugmentation de sa force de contraction
Sur ce conduit « artériel », est fixé une résistance réglable.
L’aorte est raccordée à un conduit ramenant le sang à un réceptacle dans lequel
la hauteur du niveau de sang peut être modifiée, de sorte à faire varier la
pression de remplissage du cœur droit.
111
112
6a - La Loi de Starling
6a - La Loi de Starling
Loi du Cœur de Starling
Loi du Cœur de Starling
R
R
PA
PA
PV
PV
∆ P = R.Q
∆ P = R.Q
PA-PV = RPT.Qc
PA-PV = RPT.Qc
Ensemble Cœur-Poumon isolé :
Ensemble Cœur-Poumon isolé :
L’augmentation de la pression de remplissage du ventricule
provoque uneaugmentation de sa force de contraction
L’augmentation de la pression de remplissage du ventricule
provoque uneaugmentation de sa force de contraction
Et un manomètre (colonne de mercure) permettant de mesurer la pression
artérielle (reflétant la force de contraction ventriculaire).
Le cœur est placé dans une cloche renversée, et l’étanchéité est assurée par un
diaphragme de caoutchouc. La cloche est elle-même raccordée à une capsule,
fermée par une membrane souple de sorte que les variations de volume du cœur
provoquent des déformation de la membrane, lesquelles sont enregistrées sous
forme d’une courbe en fonction du temps.
113
Système Nerveux
6a - La Loi de Starling
Loi du Cœur de Starling
114
Hormones
6b – Force Ventriculaire
Médicaments
Tension
Pression
(mm Hg)
Tension active
PA
Contrôle Extrinsèque
INOTROPIE
Contraction
R
Tension passive
Ejection
Systolique
100
Force d’Ejection
Systolique
Longueur
PV
50
∆ P = R.Q
Contrôle Intrinsèque
Loi de STARLING
PA-PV = RPT.Qc
Ventricule
Gauche
Relaxation
isovolumétrique
Tension
Active
Contraction
isovolumétrique
Tension
Passive
Remplissage
Ventriculaire
Ensemble Cœur-Poumon isolé :
Pression Veineuse
Centrale
L’augmentation de la pression de remplissage du ventricule
provoque uneaugmentation de sa force de contraction
Ce modèle a permis à Frank et à Starling de montrer que la propriété mise en
évidence sur le muscle papillaire cardiaque se vérifie sur le cœur entier : une
augmentation de la précharge (dans ce modèle, une augmentation de la pression
de remplissage du cœur droit) provoque une augmentation de la force de
contraction ventriculaire (donc une augmentation du volume d’éjection systolique
et de la pression « artérielle ». Ce mécanisme fondamental de réglage
intrinsèque de la force d’éjection systolique porte aujourd’hui le nom de « Loi du
Cœur » ou « Loi de Frank-Starling ».
Volémie
0
40
Volume (ml)
120
La force d’éjection systolique est donc réglée par un mécanisme intrinsèque,
selon la loi de Starling. Celle-ci est mise en jeu, notamment, par les variations de
la pression veineuse centrale (c’est-à-dire la pression régnant dans la veine cave
supérieure et inférieure). La pression veineuse centrale dépend quant à elle du
volume sanguin total ou volémie, mais aussi de sa répartition, qui dépend de la
posture.
La force d’éjection systolique dépend aussi de facteurs extrinsèques, que l’on
regroupe sous le terme de facteurs inotropes. Par définition, ce sont des facteurs
qui règlent la force de contraction ventriculaire indépendamment de la loi de
Starling. Parmi ces facteurs, figurent le système nerveux autonome, plusieurs
systèmes hormonaux, mais aussi divers médicaments.
C’est du reste par ce mécanisme que le débit du cœur gauche et du cœur droit
restent identiques. Si, par exemple, la pression veineuse centrale augmente (ce
qui peut être dû au passage de la position debout immobile à la position
allongée), le remplissage ventriculaire droit augmente et, par la Loi de Starling, la
force d’éjection systolique du ventricule droit augmente. Ceci à pour
conséquence d’augmenter le débit du cœur droit, donc le débit de la circulation
pulmonaire et, de ce fait, le débit des veines pulmonaires qui remplissent le cœur
gauche. Cette augmentation de remplissage du cœur gauche entraîne à son
tour, par le jeu de la Loi de Starling, une augmentation de la force de contraction
du ventricule gauche, dont du débit du cœur gauche qui devient ainsi identique à
celui du cœur droit.
115
116
6b – Force Ventriculaire
6b – Force Ventriculaire
Pression
(mm Hg)
Pression
(mm Hg)
100
100
Force d’Ejection
Systolique
Force d’Ejection
Systolique
50
50
0
0
40
Volume (ml)
120
40
L’effet des facteurs qui influencent la force de contraction systolique peut-être
représenter graphiquement sous la forme d’une boucle « pression-volume ». Le
volume figure alors en abscisse. Pour le cœur d’un adulte en bonne santé, au
repos, ce volume du ventricule gauche (il en est de même pour le ventricule droit)
varie entre 120 ml en fin de remplissage et 40 ml en fin d’éjection systolique. Le
volume d’éjection systolique, chez un adulte sain au repos, est en effet de l’ordre
de 80 ml. La pression ventriculaire gauche figure en ordonnée. Elle peut s’élever,
chez un adulte sain au repos, jusqu’à environ 120 mm de mercure (et jusqu’à
environ 20 ou 25 mm Hg seulement pour ce qui est du ventricule droit).
Volume (ml)
120
Le remplissage du ventricule gauche se traduit sur ce graphique par une courbe
qui représente en fait la complaisance du ventricule.
117
118
6b – Force Ventriculaire
6b – Force Ventriculaire
Pression
(mm Hg)
Pression
(mm Hg)
100
100
Force d’Ejection
Systolique
Force d’Ejection
Systolique
50
50
Contrôle Intrinsèque
Loi de STARLING
Tension
Passive
Tension
Passive
Remplissage
Ventriculaire
Remplissage
Ventriculaire
0
0
40
Volume (ml)
120
40
La pression ventriculaire s’élève progressivement lors de ce remplissage, et la
courbe correspondante, comparable à la courbe de tension passive obtenue sur
le muscle papillaire, montre une pente progressivement croissante lorsque le le
volume ventriculaire augmente.
Volume (ml)
120
La force développée lors de la contraction, se traduisant par la pression régnant
dans le ventricule, est d’autant plus grande que le remplissage ventriculaire est
important (et donc que la pression télédiastolique du ventricule est élevée).
119
120
6b – Force Ventriculaire
6b – Force Ventriculaire
Pression
(mm Hg)
Pression
(mm Hg)
100
100
Force d’Ejection
Systolique
Force d’Ejection
Systolique
50
50
Contrôle Intrinsèque
Loi de STARLING
Contrôle Intrinsèque
Loi de STARLING
Tension
Passive
Tension
Passive
0
0
40
Volume (ml)
120
40
La pente de la courbe décrivant l’évolution de la pression ventriculaire lors de la
contraction est donc plus forte que la pente de la courbe de complaisance
ventriculaire, ce qui illustre la loi de star : la force d’éjection systolique augmente
lorsque le volume télédiastolique du ventricule augmente.
Volume (ml)
120
Les différents niveaux de pression mesurés lors de la contraction ventriculaire
pour différents niveaux de remplissage décrivent donc une courbe comparable à
la courbe de tension active du muscle papillaire.
121
122
6b – Force Ventriculaire
6b – Force Ventriculaire
Pression
(mm Hg)
Pression
(mm Hg)
Ejection
Systolique
100
Tension
Active
Ejection
Systolique
100
Force d’Ejection
Systolique
Force d’Ejection
Systolique
50
Ventricule
Gauche
50
Contrôle Intrinsèque
Loi de STARLING
Relaxation
isovolumétrique
Contrôle Intrinsèque
Loi de STARLING
Tension
Passive
Remplissage
Ventriculaire
Volume (ml)
Contraction
isovolumétrique
Tension
Passive
Remplissage
Ventriculaire
Pression Veineuse
Centrale
0
40
Tension
Active
120
Cela illustre la loi de Starling, et les deux courbes ainsi déterminaient constituent
les limites inférieure et supérieure du cadre dans lequel s’inscrit la boucle
pression-volume ventriculaire.
Volémie
0
40
Volume (ml)
120
Le principal déterminant du remplissage ventriculaire diastolique étant la pression
veineuse centrale, la volémie et la posture influence le remplissage ventriculaire
et mettent donc en jeu la loi de Starling pour régler la force d’éjection systolique.
123
124
6b – Force Ventriculaire
6b – Force Ventriculaire
Pression
(mm Hg)
Pression
(mm Hg)
Ejection
Systolique
100
Tension
Active
Ejection
Systolique
100
Force d’Ejection
Systolique
Force d’Ejection
Systolique
50
Ventricule
Gauche
50
Contrôle Intrinsèque
Loi de STARLING
Relaxation
isovolumétrique
Contrôle Intrinsèque
Loi de STARLING
Tension
Passive
Remplissage
Ventriculaire
Tension
Active
Contraction
isovolumétrique
Tension
Passive
Remplissage
Ventriculaire
0
0
40
Volume (ml)
120
40
La force d’éjection systolique est donc un déterminant majeur du volume
d’éjection systolique, lequel dépend aussi, naturellement, des forces qui
s’opposent à l’éjection, c’est-à-dire de la post-charge.
Volume (ml)
120
Le cycle cardiaque s’inscrit ainsi dans un cadre délimité en bas par la courbe de
compliance ventriculaire, et limitée en haut par la courbe correspondant à la
pression ventriculaire maximale obtenue en contraction isovolumétrique. Dans
les conditions physiologiques, l’éjection systolique commence lorsque la pression
ventriculaire dépasse la pression aortique et la pression ventriculaire maximale
rejoint cette courbe. Dans la phase de contraction isovolumétrique comme dans
la phase de relaxation isovolumétrique, le volume ventriculaire ne change pas, et
la boucle-volume suit un segment vertical.
125
126
6b – Force Ventriculaire
6b – Force Ventriculaire
Pression
(mm Hg)
Contrôle Extrinsèque
INOTROPIE
Ejection
Systolique
100
Force d’Ejection
Systolique
Ventricule
Gauche
50
Relaxation
isovolumétrique
Contrôle Intrinsèque
Loi de STARLING
Système Sympathique
Tension
Active
Noradrénaline
Volémie
Rehaussement du plateau
Ca++
0
Na+
Effets :
Tension
Passive
Volume (ml)
-50
– Inotrope +
-100
– Chronotrope +
0
– Dromotrope +
(augmentation d’ouverture des canaux Ca++)
0
40
Potentiel de
membrane
(mV)
Récepteurs β1
Contraction
isovolumétrique
Remplissage
Ventriculaire
Pression Veineuse
Centrale
INOTROPIE
120
L’inotropie, modalité extrinsèque de réglage de la forte contraction ventriculaire,
fait intervenir plusieurs facteurs extrinsèques.
500 ms
Le système nerveux sympathique fait partie des facteurs inotropes positifs. Les
terminaisons du système nerveux sympathique sur le muscle cardiaque libèrent
en effet, pour médiateur, la noradrénaline. Celle-ci se fixe sur les récepteurs de
type bêta 1 de la membrane des cardiomyocytes. La noradrénaline détermine
ainsi un effet inotrope, chronotrope, et dromotrope positif.
L’effet inotrope positif, c’est-à-dire l’augmentation de la force de contraction
systolique, résulte de l’augmentation du courant entrant de calcium dans le
cardiomyocyte contractile, se traduisant par un rehaussement du plateau du
potentiel d’action.
L’effet chronotrope positif, c’est-à-dire l’accélération de la fréquence des
battements cardiaques, résulte de l’augmentation du courant entrant de sodium if
dans le cardiomyocyte automatique, accélérant la dépolarisation diastolique
spontanée de sorte que le potentiel d’action survient plus tôt.
L’effet dromotrope positif est constitué par l’accélération de la vitesse de
propagation de la dépolarisation dans le myocarde.
127
128
6b – Force Ventriculaire
6b – Force Ventriculaire
Pression
(mm Hg)
Pression
(mm Hg)
Active
Contrôle Extrinsèque
INOTROPIE
Contrôle Extrinsèque
INOTROPIE
Ejection
Systolique
100
Force d’Ejection
Systolique
50
Contrôle Intrinsèque
Loi de STARLING
Ventricule
Gauche
Relaxation
isovolumétrique
Active
Ejection
Systolique
100
Force d’Ejection
Systolique
Contraction
isovolumétrique
Ventricule
Gauche
50
Relaxation
isovolumétrique
Contrôle Intrinsèque
Loi de STARLING
Tension
Passive
Volémie
Pression Veineuse
Centrale
0
40
Volume (ml)
Tension
Passive
Remplissage
Ventriculaire
Remplissage
Ventriculaire
Pression Veineuse
Centrale
Contraction
isovolumétrique
120
L’effet inotrope positif se traduit par le rehaussement de la pente de la courbe de
tension active, ce qui signifie que, pour une même valeur de remplissage
ventriculaire télédiastolique, on constate une plus grande force de contraction
ventriculaire.
Volémie
0
40
Volume (ml)
120
La boucle pression-volume s’inscrit alors dans un cadre étendu en hauteur
129
Système Nerveux
Hormones
130
6b – Force Ventriculaire
6b – Force Ventriculaire
Médicaments
Pression
(mm Hg)
Contrôle Extrinsèque
INOTROPIE
Ejection
Systolique
100
Système Para-Sympathique
Tension
Active
Acétylcholine
Force d’Ejection
Systolique
Ventricule
Gauche
50
Relaxation
isovolumétrique
Contrôle Intrinsèque
Loi de STARLING
Récepteurs muscariniques
Innervation limitée à l’atrium et au tissu nodal
Effets :
Contraction
isovolumétrique
– (Inotrope -)
– Chronotrope – (Dromotrope -)
Tension
Passive
Ralentissement de la dépolarisation spontanée
Remplissage
Ventriculaire
Pression Veineuse
Centrale
Volémie
0
40
Volume (ml)
120
Auront en effet inotrope positif le système nerveux sympathique, mais aussi
plusieurs systèmes hormonaux (adrénaline, angiotensine), ainsi que divers
médicaments.
Le système parasympathique exerce sur le cœur un effet inotrope, chronotrope,
et dromotrope négatif. Cependant, alors que le système sympathique innerve
l’ensemble du cœur (atrium droit et atrium gauche, ventricule droit et ventricule
gauche, cardiomyocytes automatiques et cardiomyocytes contractiles), le
système parasympathique, quant à lui, ne se distribue qu’à l’atrium droit et
gauche et au tissu nodal. Par conséquent, son effet inotrope négatif est peu
apparent. Son effet le plus évident est donc l’effet chronotrope positif, se
traduisant par un ralentissement des battements cardiaques. Il existe un tonus
parasympathique permanent normal, expliquant pourquoi le cœur d’un adulte
sain bat, dans les conditions physiologiques, à une fréquence de 60 à 70
battements par minute alors que le même cœur, privé de ses connexions
nerveuses, bat à environ 100 battements par minute.
L’effet du système parasympathique, par l’adrénaline libérée par les terminaisons
nerveuses, est un ralentissement du courant entrant sodique if des
cardiomyocytes automatiques.
En pratique, système sympathique et parasympathique peuvent être comparés
aux deux plateaux d’une balance : toute situation comportant une augmentation
d’activité parasympathique s’accompagne d’une diminution de l’activité
sympathique et inversement. Ainsi peut-on constater, lors d’une activation
parasympathique, une diminution de la force de contraction ventriculaire, mais
celle-ci est en réalité due à la réduction de l’activité sympathique.
131
132
Pression
(mm Hg)
6c -Boucle
Pression Volume
120
6c -Boucle Pression - Volume
Fermeture
V.Aortique
Ejection
Conditions de base
100
60
40
Les 4 phases
du cycle
cardiaque
20
Ouverture
V. Mitrale
Fermeture
V. Mitrale
Remplissage
Volume (ml)
Résultat Final
Pression
(mm Hg)
140
140
140
120
120
120
100
100
100
80
80
80
60
60
60
40
40
40
20
20
20
0
0
40
Volume (ml)
120
40
Volume (ml)
0
120
40
Volume (ml)
120
Effet du remplissage diastolique ventriculaire :
0
40
Pression
(mm Hg)
Pression
(mm Hg)
Contraction
Isovolumétrique
Relaxation
Isovolumétrique
80
Augmentation du Remplissage Diastolique
Résultat Intermédiaire
Ouverture
V.Aortique
La PVC conditionne l’éjection systolique
120
Les quatre phases du cycle cardiaque peuvent donc être représentées sur la
boucle pression volume, et celle-ci peut être modifiée par des facteurs et des
mécanismes intrinsèques et extrinsèques. Les segments latéraux de cette boucle
sont rectilignes tendis que les segments supérieurs et inférieurs sont convexes.
Les angles correspondent aux changements de fermeture valvulaire : ouverture
de la valve mitrale inaugurant le remplissage ventriculaire, puis fermeture de la
valve mitrale inaugurant la contraction isovolumétrique, ouverture de Laval va
aortique inaugurant l’éjection systolique, et fermeture de Laval va aortique
inaugurant la relaxation isovolumétrique.
Une augmentation du remplissage diastolique ventriculaire a donc pour
conséquence d’élargir la boucle pression volume, avec un volume télédiastolique
ventriculaire plus grand. En vertu de la loi de Starling, la force d’éjection
systolique augmente donc, ce qui a pour première conséquence une
augmentation du volume d’éjection systolique et donc du débit cardiaque. Toutes
choses étant égales par ailleurs, une augmentation du débit cardiaque aboutit
rapidement à une augmentation de la pression artérielle systémique, et donc de
la post-charge. Après quelques battements cardiaques, un nouvel équilibre
s’établit avec une pression ventriculaire maximale et une pression artérielle plus
élevées, et une boucle pression volume un peu moins large qu’à l’étape
intermédiaire.
La surface délimitée par la boucle représente le travail cardiaque, donc la
dépense énergétique du cœur.
Cependant, si la cause première de l’augmentation du remplissage ventriculaire
diastolique est un exercice physique, s’accompagnant donc d’une diminution de
la résistance circulatoire dans une masse musculaire totale importante,
l’augmentation de débit cardiaque résultant de l’augmentation de force de
contraction ventriculaire ne s’accompagne pas d’une augmentation de pression
artérielle. La pression artérielle est en effet le résultat du produit du débit
cardiaque par la résistance circulatoire périphérique totale. Si cette résistance
diminue tandis que le débit cardiaque augmente, la pression artérielle peut rester
stable.
133
134
6c -Boucle Pression - Volume
7 – L’Accord Cardio-Vasculaire
Contrôle de la force de contraction ventriculaire
Énergétique myocardique
Facteurs Inotropes
Positifs
•
•
•
Catécholamines circulantes
(adrénaline)
Angiotensine
Ca++
Négatifs
•
•
•
•
•
Hyperkaliémie
Acidose
Hypoxie
Acétylcholine
Bêtabloqueurs
Travail cardiaque :
W = ∆P . ∆V
∆P = PA – PV ≈ PA
∆V = Débit cardiaque Qc = VS x Fc
Le travail augmente si la PA augmente
et/ou si le débit augmente
Parmi les facteurs inotrope positifs, on peut citer les catécholamines circulantes,
notamment l’adrénaline, mais aussi l’angiotensine.
Le travail cardiaque donc la dépense énergétique du muscle cardiaque, est égal
au produit du gradient de pression et du gradient de volume créés par les
contractions cardiaques. Le gradient de pression peut-être assimilé à la pression
artérielle en regard de laquelle la pression veineuse est faible. Le gradient de
volume correspond au débit cardiaque. Celui-ci est le produit du volume
d’éjection systolique par la fréquence des battements cardiaques. Par exemple,
pour un cœur battant à 70 battements par minute avec un volume d’éjection
systolique de 80 ml de sang, le débit cardiaque est égal à 5,6 l par minute.
Parmi les facteurs inotrope négatifs, on note l’hyperglycémie et l’hypoxie ainsi
que l’acétylcholine et une famille de médicaments très largement utilisés en
pathologie cardio-vasculaire, les bêta-bloqueurs.
Le travail cardiaque augmente donc si la pression artérielle augmente et/ou si le
débit cardiaque augmente. Dans les deux cas, la surface de la boucle pressionvolume ventriculaire augmente. Néanmoins, l’augmentation de débit cardiaque
est une situation favorable puisque l’ensemble des tissus et organes en profite
alors que l’augmentation de pression artérielle représente un gaspillage
d’énergie.
135
136
7 – L’Accord
CardioVasculaire
7 – L’Accord Cardio-Vasculaire
La Post-Charge
Résistance Circulatoire
Périphérique
Totale (RPT)
Éjection
systolique
Pression
artérielle
Impédance
Circulatoire
The Windkessel
model of the
reverend
Stephen Hales
(1677-1761)
Distensibilité pariétale
artérielle
La pression artérielle est une grandeur essentielle, déterminant les conditions de
perfusion des organes et tissus. Sa valeur est le résultats de forces
contradictoires : elle s’accroît si le débit cardiaque augmente (par augmentation
de la fréquence et/ou de la force des contractions ventriculaires), mais aussi si la
résistance circulatoire à l’écoulement sanguin augmente, ce qui est généralement
le cas d’une vasoconstriction (contraction de la couche musculaire de la paroi
des artères, réduisant leur diamètre et augmentant donc la résistance à
l’écoulement sanguin). En outre, l’élasticité de la paroi artérielle (notamment
aortique) joue un rôle déterminant, une augmentation de rigidité de cette paroi
ayant pour conséquence une augmentation de la pression artérielle, notamment
systolique (c’est ce qui ce passe, par exemple, dans l’artériosclérose).
L’importance physiopathologique de l’élasticité de la paroi artérielle a été mise en
exergue par Stephen Hales en 1773, par analogie avec la « caisse à air » des
pompes utilisées autrefois pour éteindre les incendies.
137
138
7 – L’Accord Cardio-Vasculaire
L
7 – L’Accord Cardio-Vasculaire
L’onde artérielle
Pompe à
fonctionnement
intermittent
(remplissage /
vidange) avec
jeu de valves
L
D
D
W
W
P
V
P
V
V
R
V
R
Le mécanisme du « windkessel »
Le mécanisme du « windkessel »
(selon Stephen Hales, 1733)
(selon Stephen Hales, 1733)
Stephen Hales expliquait en effet que l’obtention d’un jet d’eau puissant et
continu nécessitait un dispositif analogue à l’appareil cardio-vasculaire : un
réservoir dans lequel peut être puisé le liquide. Dans l’organisme, il s’agit des
veines qui contiennent environ 2/3 du volume sanguin total
Une pompe, en l’occurrence intermittente puisque actionnée par les bras des
pompiers, et représentée dans l’organisme par le cœur, avec ses valves à
l’entrée et à la sortie des ventricules, empêchant le retour du liquide en arrière
139
140
7 – L’Accord Cardio-Vasculaire
7 – L’Accord Cardio-Vasculaire
Stockage
provisoire
d’énergie grâce
à l’élasticité de
la paroi
L
L’onde artérielle
D
W
P
V
V
Bifurcation carotidienne normale
R
Le mécanisme du « windkessel »
(selon Stephen Hales, 1733)
Naissance et propagation
temps
Ainsi qu’un réseau de distribution, représenté dans l’organisme par les artères,
avec une résistance réglable à l’extrémité (la lance), représentée dans
l’organisme par la vasomotricité des artérioles.
Lors de chaque éjection systolique, le ventricule gauche injecte dans l’aorte (chez
un adulte au repos) environ 80 ml de sang, mais ce volume ne peut s’écouler
dans les tissus pendant le temps de la systole, et il est donc, en grande partie,
stocké temporairement grâce à la dilatation de l’aorte et des grosses artères,
pour être restitué en diastole. Cette déformation de la paroi artérielle se propage
le long de l’arbre artériel comme un onde, que l’on peut détecter en périphérie :
c’est le pouls, parfaitement palpable sur les artères superficielles comme l’artère
radiale. Cette onde de pouls se propage à une vitesse de quelques mètres par
seconde, d’abord lentement sur l’aorte (2 à 4 m/s), plus rapidement sur les
artères des membres supérieurs (6 à 8 m/s), et plus encore sur les artères des
membres inférieurs (8 à 10 m/s), et d’autant plus vite que l’on s’éloigne du cœur,
par la paroi artérielle est alors proportionnellement plus épaisse et plus rigide,
comportant une couche musculaire plus importante.
Cependant, un dispositif est encore nécessaire, sans quoi le jet obtenu à la sortie
de la lance serait discontinu : il s’agit, pour les pompiers de jadis, de la caisse-àair (« windkessel ») dans laquelle de l’air se trouve emprisonné et comprimé
lorsque, sous l’effet du fonctionnement de la pompe, le niveau de liquide s’élève,
stockant ainsi de l’énergie, sous forme de pression, restituée entre deux coups
de pompe et assurant ainsi un écoulement continu. Dans l’organisme, cette
réserve d’énergie est assurée par la souplesse (ou compliance, ou distensibilité)
de la paroi de l’aorte et des grosses artères proches du cœur, dont la paroi est
riche en fibres élastiques, et donc très distensible.
141
distance (m)
0
1
Ventricule
gauche
Aorte
0.0
A
distance (m)
7 – L’Accord CardioVasculaire
0
Ventricule
gauche
0.0
L’onde Artérielle
B
0.1
7 – L’Accord CardioVasculaire
L’onde Artérielle
B
Contenant / Contenu
Paroi artérielle / Sang
0.2
A
B
0.2
0.3
Contenant / Contenu
Paroi artérielle / Sang
0.3
A
B
"Distance d'éjection"
temps (s)
1
Aorte
0.1
A
0.99
142
A
B
• Vitesse de propagation
de l’onde artérielle : m/s
• Vitesse d’écoulement
du sang : cm/s
0.99
temps (s)
La souplesse de la paroi artérielle, notamment aortique, est mise à contribution
lors de l’éjection systolique du ventricule gauche. En effet, le volume d’éjection
systolique ne peut, pendant que dure cette éjection (c’est-à-dire, chez un sujet
adulte sain au repos, environ 300 ms), s’écouler entièrement à travers les
artérioles déterminant la résistance circulatoire périphérique totale. L’excédent de
volume, représentant près des deux tiers du volume d’éjection systolique, est
donc temporairement stocké grâce à la dilatation de l’aorte initiale. Cette
dilatation n’est que transitoire. Aussitôt que la force d’éjection systolique décroît,
la paroi aortique revient à sa position de repos, restituant le volume sanguin
emmagasiné pour le propulser dans la lumière artérielle. Ce phénomène se
reproduit de proche en proche, constituant une onde qui se propage le long de la
paroi aortique et sur l’ensemble des artères : Il s’agit de l’onde artérielle ou ondes
de pouls.
• Vitesse de propagation
de l’onde artérielle : m/s
• Vitesse d’écoulement
du sang : cm/s
Ce mécanisme peut être modélisé en représentant schématiquement le
ventricule par une sphère et le réseau artériel par un conduit rectiligne.
143
144
distance (m)
0
1
Ventricule
gauche
Aorte
0.0
A
B
distance (m)
7 – L’Accord CardioVasculaire
0
1
Ventricule
gauche
Aorte
0.0
L’onde Artérielle
A
0.1
7 – L’Accord CardioVasculaire
L’onde Artérielle
B
0.1
B
A
Contenant / Contenu
Paroi artérielle / Sang
0.2
Contenant / Contenu
Paroi artérielle / Sang
0.2
0.3
0.3
• Vitesse de propagation
de l’onde artérielle : m/s
• Vitesse d’écoulement
du sang : cm/s
0.99
temps (s)
• Vitesse de propagation
de l’onde artérielle : m/s
• Vitesse d’écoulement
du sang : cm/s
0.99
temps (s)
Si l’on considère le déplacement, dans ce conduit, de de globules rouges, l’un
situé immédiatement après l’orifice aortique, l’autre situé environ 1 m plus loin, on
constate que leur mouvement n’est pas synchrone.
En effet, lorsque débute l’éjection systolique, le premier globule, situé dans la
partie initiale de l’aorte, se trouve immédiatement propulsé et sa vitesse de
déplacement s’accélère. Dans le même temps, le second globule, situé environ 1
m plus loin, ne présente aucun changement de sa vitesse d’écoulement.
145
distance (m)
0
1
Ventricule
gauche
Aorte
0.0
A
B
146
distance (m)
7 – L’Accord CardioVasculaire
0
1
Ventricule
gauche
Aorte
0.0
L’onde Artérielle
A
0.1
B
0.2
A
B
B
A
Contenant / Contenu
Paroi artérielle / Sang
Contenant / Contenu
Paroi artérielle / Sang
0.2
A
0.3
B
0.3
A
temps (s)
L’onde Artérielle
B
0.1
A
0.99
7 – L’Accord CardioVasculaire
• Vitesse de propagation
de l’onde artérielle : m/s
• Vitesse d’écoulement
du sang : cm/s
"Distance d'éjection"
0.99
temps (s)
Tandis que l’éjection systolique se poursuit, le premier globule circule toujours à
vitesse accélérée tandis que le second n’est encore pas concerné.
B
• Vitesse de propagation
de l’onde artérielle : m/s
• Vitesse d’écoulement
du sang : cm/s
Ce n’est que plus tard que, l’éjection systolique étant terminée, la vitesse de
déplacement du premier globule ralentit tandis que l’onde artérielle produite par
l’éjection systolique arrive enfin au niveau du second globule qui voit alors sa
vitesse d’écoulement s’accélérer à son tour.
147
148
distance (m)
0
1
Ventricule
gauche
Aorte
7 – L’Accord Cardio-Vasculaire
7 – L’Accord CardioVasculaire
0.0
A
Pléthysmo
L’onde Artérielle
B
convertisseur
analogique / numérique
Pléthysmo. Digitale
0.1
B
A
Contenant / Contenu
Paroi artérielle / Sang
0.2
B
A
Doppler
Photopléthysmographie
2: Doppler A. Brachiale au coude
0.3
1
A
A
2
B
"Distance d'éjection"
0.99
Intercorrélation
des signaux
Doppler
1: Doppler A. Subclavière
B
temps (s)
• Vitesse de propagation
de l’onde artérielle : m/s
• Vitesse d’écoulement
du sang : cm/s
Résultat: Vitesse de l'onde artérielle
calculée de l'artère brachiale:
Longeur = 0,285 m
Temps = 0,043 s
Vitesse = 6,74 m/s
Pléthysmo. Digitale
Mesure de Vitesse de l’Onde Artérielle
Il existe donc un décalage temporel de la modulation de vitesse circulatoire du
sang le long de l’arbre artériel. Ce décalage est fonction de la vitesse de
propagation de l’onde artérielle le long de la paroi de l’aorte et des artères
principales.
Cette vitesse de propagation de l’onde artérielle ou onde de pouls peut être
mesurée assez aisément, par exemple en utilisant un enregistrement de vitesse
circulatoire en différents sites le long de l’arbre artériel par effet Doppler
ultrasonore, ou par une combinaison de l’effet Doppler et de la
photopléthysmographie. Le décalage des courbes enregistrées représente le
temps mis par l’onde artérielle pour cheminer d’un site d’enregistrement à l’autre.
La distance séparant les deux sites d’enregistrement divisée par ce délai
correspond à la vitesse de propagation de l’onde artérielle.
149
La Pression « Centrale »
150
7 – L’Accord Cardio-Vasculaire
Aorte
2/25 mm
La paroi vasculaire
Artère
1/4 mm
Artériole
20/30 µm
Capillaire
1/8 µm
Veinule
2/20 µm
Veine
0,5/5 mm
Veine Cave
1,5/30 mm
Mesure tonométrique de la
vitesse de l’onde de pouls
et de la pression centrale
(système Complior®)
Légende
Epaisseur de paroi / Diamètre
Fibres
Elastiques
Musculaires
de Collagène
Proportions variables en fibres élastiques,
fibres musculaires, collagène
Ces différences de vitesse de propagation de l’onde artérielle reflètent des
différences de souplesse de la paroi artérielle, celle-ci résultant de différences de
composition histologique. En effet, l’aorte est une artère de large diamètre avec
une paroi proportionnellement peu épaisse, comportant une forte proportion de
fibres élastiques. Inversement, les artères distales présentent une paroi
proportionnellement plus épaisse avec une composition comportant une plus
forte proportion de fibres musculaires. L’aorte et les artères proches du cœur
sont donc classées dans les artères « élastiques », tandis que les artères plus
distales sont qualifiées d’artères « musculaires ». Les premières ont une paroi
souple tandis que les dernières ont une paroi beaucoup plus rigide. La vitesse de
propagation de l’onde artérielle est donc plus lente sur les artères élastiques que
sur les artères musculaires.
La mesure de la vitesse de propagation de l’onde artérielle peut être aussi
effectuée à l’aide de capteurs de pression (ici un dispositif permettant, à
partir de capteurs placés sur la carotide commune à la base du cou et sur
l’artère fémorale commune à l’aine d’évaluer la vitesse de propagation de
l’onde artérielle sur l’aorte).
Chez un sujet adulte normal, la vitesse de propagation de l’onde artérielle est
de l’ordre de 2 à 4 m/s sur l’aorte, 6 à 8 m/s sur les axes artériels
principaux du membre supérieur, et 8 à 10 m/s sur les axes artériels
principaux des membres inférieurs.
151
152
Pression
(mm Hg)
Dysfonction
Endothéliale Altération de
Vasorelaxation Perte de Compliance
Artérielle Pariétale
7 – L’Accord
Cardio-Vasculaire
150
Retour prématuré
de l’onde
réfléchie
Artère fémorale
t
Aorte abdominale basse
Vitesse
(cm/s)
Aorte abdominale moyenne
Aorte thoracique
Aorte ascendante
100
Remodelage
de la paroi
Pression et vitesse
circulatoire le long
de l’arbre artériel :
50
0
t
Augmentation
de la
Précharge
Perte de Compliance
Artérielle Pariétale
Augmentation
de la Pression
Pulsée
La vitesse circulatoire
décroît,
La pression pulsatile
augmente
Athérosclérose
Altération de
la Perfusion
Coronaire
Désaccord
Cardio-Vasculaire
Atherosclerosis = The Vicous Circle!
Dart AM – JACC 2001
Ter Avest E et al. Clinical Science 2007;112:507-516
Les différences de composition et de souplesse de la paroi le long de l’arbre
artériel expliquent aussi la forme de la courbe de pression sanguine ainsi que la
forme, différente, de la courbe de vitesse circulatoire aux différents étages.
Lorsque la paroi artérielle devient anormalement rigide, plusieurs
conséquences délétères s’enchaînent :
-La compliance artérielle diminue, et le cœur doit donc fournir un travail plus
important (et dépenser plus d’énergie) pour maintenir son débit, puisque le
mécanisme du « windekessel » est altéré.
On constate ainsi que, lorsque l’on s’éloigne du cœur, la courbe de pression
artérielle voit son amplitude augmenter. Ainsi, chez un sujet sain allongé à
l’horizontale, on constate que la pression artérielle systolique est plus élevée sur
les artères distales, par exemple sur l’artère tibiale postérieure, que sur les
artères proximales, par exemple l’artère brachiale. Ceci est dû au fait que la paroi
des artères distales est moins souple, donc moins compliante. Lorsque l’onde
artérielle chemine sur une artère de paroi souple, distensible, le volume
augmente plus que la pression. Par contre, lorsque l’onde artérielle arrive sur une
artère musculaire, de paroi moins distensible, le volume augmente peu et la
pression s’élève. En outre, l’onde artérielle se réfléchit sur les bifurcations et
embranchements mais aussi et surtout sur les résistances artériolaire
périphériques. En distalité de l’arbre artériel, l’onde réfléchie vient donc
s’additionner à l’onde incidente, augmentant l’amplitude du pic systolique. Sur les
artères proximales, l’onde réfléchie arrive par contre plus tard. Elle est alors
responsable d’un rehaussement secondaire de la courbe de pression, se
traduisant par un second pic, de moindre amplitude que le pic systolique luimême.
-La pression artérielle, principalement systolique, augmente, de sorte que la
différence entre pression systolique et diastolique s’accroît, ce qui soumet
les artères, notamment en périphérie, à un régime de variations de pression
accentuées, provoquant un vieillissement accéléré de leur paroi, et
augmentant le risque de rupture (par exemple, d’accident vasculaire cérébral
hémorragique).
-La vitesse de propagation de l’onde artérielle augmente, et l’onde réfléchie
revient donc trop tôt au niveau de l’orifice aortique. Au lieu de contribuer à
la fermeture, au bon moment, de la valve aortique et favoriser la perfusion
du myocarde (puisque la perfusion du muscle cardiaque se fait surtout en
diastole, lorsqu’il est relaxé), l’onde réfléchie arrive avant la fin de l’éjection
systolique, à laquelle elle s’oppose, augmentant encore la charge de travail du
myocarde, et n’est plus présente en début de diastole pour assurer une
bonne perfusion myocardique.
Ces altérations participent au véritable cercle vicieux du désaccord cardiovasculaire consécutif à l’augmentation de la rigidité artérielle pariétale.
En revanche, la courbe de vitesse circulatoire, telle qu’elle peut être enregistrée
par effet Doppler ultrasonore, montre une diminution progressive de vitesse
circulatoire en distalité, comme nous l’avons vu au début de ce cours. L’onde
réfléchie étant alors une onde de vitesses, de sens inverse de l’onde incidente,
elle se soustrait de la courbe de vitesse qui présente dès lors une inversion
circulatoire ou reflux en début de diastole.
153
A
Pression (mm Hg)
200
100
A
7 – L’Accord CardioVasculaire
200
100
Débit (ml/s)
7 – L’Accord CardioVasculaire
Débit (ml/s)
200
200
100
100
W = Pression x Débit = P x Q
Compliance
artérielle
B
Pression (mm Hg)
W = Pression x Débit = P x Q
Compliance
artérielle
nulle
Cycle
1
Résistance =
(mm Hg/ml/s)
1
W= PxQ
100x100x1
W (mm Hg.ml) =
10 000
Pompe à
fonctionnement
continu,
Paroi artérielle rigide
Si, dans ce modèle, le cœur est représenté par une pompe à fonctionnement
continu (par exemple une pompe électrique centrifuge), assurant un débit
continu, et le réseau vasculaire par une tuyauterie rigide sur lequel est installée
une vanne représentant la résistance circulatoire périphérique totale, le coût
énergétique du travail nécessaire pour assurer un débit donné, contre une
résistance déterminée, est égal au produit du débit par la pression nécessaire
pour l’assurer. Sur cet exemple, la pression nécessaire pour assurer un débit
moyen de 100 ml/s contre une résistance de 1 mm Hg/ml/s serait égale à 100
mm Hg, pour un coût énergétique de 10 000 mm Hg.ml
nulle
nulle
Cycle
1
0.5
Résistance =
(mm Hg/ml/s)
1
1
W= PxQ
100x100x1
2 00x200x0.5
W (mm Hg.ml) =
10 000
20 000
Pompe à
fonctionnement
alternatif,
Paroi artérielle rigide
Si la pompe électrique centrifuge est remplacée par une pompe à fonctionnement
cyclique, comme une pompe à piston, de façon à “mimer” le fonctionnement du
cœur (alternance de remplissage et vidange), avec des valves assurant
l’écoulement unidirectionnel, la pression nécessaire pour assurer le même débit
moyen de 100 ml/s contre une résistance de 1 mm Hg/ml/s serait égale à 200
mm Hg, le débit instantané devant atteindre 200 ml/s pendant la phase d’éjection
si le cycle de la pompe est de 0,5 (temps d’éjection égal au temps de
remplissage). Le coût énergétique serait alors de 200 ml/s x 200 mm Hg x 0,5 =
20 000 mm Hg.ml, donc double de celui du modèle précédent.
155
156
A
B
C
Pression (mm Hg)
200
100
8 - La Microcirculation
7 – L’Accord CardioVasculaire
Artérioles
terminales
Débit (ml/s)
Artérioles
200
100
Capillaires
Artères
W = Pression x Débit = P x Q
Compliance
artérielle
nulle
infinie
Cycle
nulle
1
0.5
0.5
Résistance =
(mm Hg/ml/s)
1
1
1
W= PxQ
100x100x1
2 00x200x0.5
2 00x100x0.5
W (mm Hg.ml) =
10 000
20 000
10 000
Innervation
Sympathique
Pompe à fonctionnement
alternatif,
Paroi artérielle souple
Veinules
Veines
Au-delà des artérioles, le sang parvient au réseau constitué par les vaisseaux
capillaires, dont la densité est d’autant plus grande que l’activité métabolique
(dont le besoin énergétique) des tissus est importante. Le réseau capillaire
débouche sur des veinules, qui convergent pour former des veines. Notons que
l’innervation sympathique des abondante sur les artérioles, mais épargne leur
partie terminale, et existe aussi sur les veinules et les veines. Les vaisseaux
capillaires, dont la paroi est dépourvue de couche musculaire, ne reçoivent pas
d’innervation vasomotrice. Les vaisseaux capillaires ont un diamètre moyen
voisin de celui des globules rouges (7µm) voire inférieur, avec une longueur de
l’ordre du mm, et une paroi très fine, faite d’une seule couche de cellules
endothéliales. Dans certains capillaires (foie, rein, par exemple), des espaces ou
« pores » sont aménagés entre les cellules endothéliales. Dans d’autres tissus
comme le cerveau, le revêtement endothélial capillaire est étanche.
Si, dans ce modèle équipé d’une pompe à fonctionnement cyclique, un segment
compliant (par exemple un tuyau de caoutchouc, bien distensible) est installé sur
le versant artériel du circuit, sa dilatation pendant l’éjection permet de stocker
temporairement le surcroît de volume pour le restituer ensuite. La pression
moyenne pour assurer un débit moyen de 100 ml/s contre une résistance de 1
mm Hg/ml/s est alors égale à 100 mm Hg. Le coût énergétique est alors égal à
200 ml/s (débit instantané de la pompe en phase d’éjection) x 100 mm Hg = 10
000 mm Hg.ml, donc le même coût que pour le premier modèle.
Ainsi, la souplesse de la paroi artérielle permet-elle une épargne d’énergie
compensant les conséquences du mode intermittent de l’éjection systolique. A
contrario, une perte de souplesse de la paroi artérielle (avec l’âge,
l’artériosclérose, le diabète, l’insuffisance rénale chronique…) a pour
conséquence une augmentation de la dépense énergétique cardiaque pour un
même débit cardiaque, et avec une augmentation de la pression artérielle
pulsatile (différence entre pression systolique et pression diastolique).
157
158
8 - La Microcirculation
8 - La Microcirculation
Les Artérioles
Les Capillaires
•
•
•
•
•
•
• Diamètre : 5 – 100 µm
• Couche musculaire proportionnellement
importante
• Forte innervation…
• sauf pour l’artériole terminale
• Cas particuliers :
Diamètre : 5 – 8 µm
Longueur : 0,5 – 1 mm
Couche unique de cellules endothéliales
Densité variable selon les tissus
Recrutement capillaire – Vasomotion
Pores
– Nombre et dimensions variables
– Ex : foie (très larges)
– Ex : cerveau (barrière hémato-encéphalique)
– métartériole
– sphincter pré-capillaire
– Anastomoses artério-veineuses
Les artérioles sont remarquables par l’épaisseur relativement très importante de
leur paroi musculaire, leur conférant une capacité de vasomotricité puissante.
Elles reçoivent une abondante innervation sympathique, qui épargne cependant
l’artériole terminale (partie ultime de l’artériole précédent le capillaire).
Les vaisseaux capillaires ont une paroi constituée d’une simple couche de
cellules endothéliales. Leur diamètre est faible, parfois même inférieur au
diamètre des globules rouges, lesquels doivent donc pouvoir se déformer pour
parvenir à y circuler. Certaines pathologies héréditaires de l’hémoglobine ont
pour effet, notamment en cas d’hypoxie (par exemple en altitude) d’altérer la
déformabilité des globules rouges, et de créer ainsi des désordres
microcirculatoires.
Dans certains territoires (mésentérique, notamment) on décrit un renforcement
localisé de la média (couche musculaire) des artérioles dans leur partie
terminale, précédent les capillaires, formant une sorte de sphincter, mais cela ne
semble pas significatif chez l’homme.
La densité de capillaires est variable selon les tissus, où elle est proportionnelle à
l’activité métabolique. Ainsi, les tissus à forte activité métabolique (comme les
parenchymes glandulaires) bénéficient d’une forte densité de vaisseaux
capillaires, tandis que cette densité est beaucoup plus faible dans les tissus
d’activité métabolique moindre (par exemple le tissu osseux).
Par contre, les anastomoses artérioveineuses jouent un rôle important, chez
l’homme, dans la thermorégulation. Il s’agit de véritables « courts-circuits » entre
artérioles et veinules, permettant, lorsqu’elles sont ouvertes, le passage d’un
débit sanguin important des artères aux veines sans emprunter le réseau
capillaire. Ces anastomoses, situées principalement au niveau de la circulation
cutanée de la face palmaire des mains et des doigts, de la face plantaire des
pieds et des orteils, ainsi que sur la face, le nez et les oreilles, s’ouvrent donc
dans la lutte contre la chaleur, permettant, par cette vasodilatation cutanée, de
disperser des calories dans l’environnement.
Les cellules endothéliales qui forment la paroi des vaisseaux capillaires
ménagent parfois entre elles des interstices réalisant de petits orifices, les pores,
par lesquelles peuvent passer certaines grosses molécules. Ces pores sont
absents dans la circulation cérébrale, où le revêtement endothélial vasculaire est
étanche (on parle de « barrière hémato-encéphalique », qui protège le cerveau
de certaines grosses molécules mais aussi, normalement, des bactéries). Dans
le foie, les pores sont nombreux et larges dans les capillaires sinusoïdes,
permettant la captation par les hépatocytes des grosses molécules issues de
l’absorption intestinale. Dans le rein, le capillaire glomérulaire porte aussi de
nombreux pores, déterminant les conditions de filtrage du sang produisant l’urine
primitive. Cependant, ces pores ne laissent normalement pas passer les très
grosses molécules comme l’albumine, dont la présence dans l’urine est donc
pathologique, traduisant une détérioration des capillaires glomérulaires.
159
160
8 - La Microcirculation
8 - La Microcirculation
Les échanges capillaires : diffusion
Les échanges capillaires
(Starling)
Pression
(mm Hg)
Filtration
Réabsorption
32
Pression oncotique
25
15
Limitation :
• par le débit sanguin (ex: mol. Liposolubles)
• par la diffusibilité (grosses molécules)
Pression
hydrostatique
sanguine
Versant
artériolaire
En fonction de la présence, de la taille, et du nombre de pores aménagés dans la
paroi capillaire, les échanges de « grosses molécules » avec les tissus irrigués
est plus ou moins limitée : la taille et le nombre des pores en regard de la taille de
la molécule considérée définissent sa diffusibilité. Pour les molécules solubles
dans les lipides (liposolubles) comme les gaz respiratoires, les échanges se font
très facilement à travers la paroi capillaire, indépendamment de la présence de
pores.
Capillaire
Versant
veinulaire
Les échanges d’eau entre le sang, dans la microcirculation, et le liquide
interstitiel, dépendent de la différence de pression hydrostatique entre la
lumière vasculaire et le liquide interstitiel, mais aussi de la pression
osmotique exercée par les grosses molécules protéiques présentes dans
le sang et qui, de par leur taille, ne franchissent pas la barrière de la paroi
vasculaire. Ces molécules (principalement l’albumine), « emprisonnées »
dans le sang, exercent une force, dite « pression oncotique », qui tend à
retenir l’eau dans le sang. La pression hydrostatique intra-vasculaire étant
plus grande que la pression interstitielle + la pression oncotique sur le
versant artériolaire, le résultat est une sortie d’eau vers le secteur
interstitiel ou filtration. Au contraire, sur le versant veinulaire, la pression
intra-vasculaire est plus faible, et la pression oncotique rappelle l’eau vers
la lumière vasculaire : c’est la réabsorption.
161
8 - La Microcirculation
8 - La Microcirculation
Les échanges capillaires
Les échanges capillaires
Pression
(mm Hg)
Filtration
Pression
(mm Hg)
Réabsorption
Filtration
32
Effet de
l’augmentation
de pression
veineuse
162
Effet de la baisse
De pression
oncotique
25
20
15
Œdème,
Congestion hépatique,
turgescence veineuse
Réabsorption
32
25
20
15
Œdème, Ascite,
Epanchement pleural
Versant
artériolaire
Capillaire
Versant
veinulaire
Versant
artériolaire
Ex: Augmentation de la pression veineuse centrale
(insuffisance cardiaque droite)
Capillaire
Versant
veinulaire
Ex: Insuffisance Hépatique, Albuminurie, Malnutrition
En cas d’augmentation de la pression veineuse centrale, par exemple
dans un contexte d’insuffisance cardiaque droite, la pression
hydrostatique est anormalement élevée sur le versant veinulaire, de sorte
que les échanges capillaires sont altérés, avec un excès de filtration ayant
pour conséquence l’accumulation d’eau dans le secteur interstitiel, se
manifestant par un gonflement des tissus (notamment aux membres
inférieurs, effaçant le galbe de la jambe et les reliefs de la cheville), une
augmentation de volume du foie (hépatomégalie), et une dilatation des
veines superficielles (turgescence) notamment au niveau du cou.
Si le taux d’albumine ou de grosses protéines dans le sang diminue
(insuffisance hépatique consécutive à une cirrhose, malnutrition, suite
rénale d’albumine), la pression oncotique diminue, et il en résulte un
excédent de filtration et un défaut de réabsorption ayant pour
conséquence une accumulation d’eau dans les tissus, avec un gonflement
apparent : l’œdème.
163
164
9 – La Cellule Musculaire Lisse Vasculaire
9 – La Cellule Musculaire Lisse Vasculaire
:
re e
lai
cu Liss
s
Va ire
yte ula
oc usc
y
M
M
Le l l ul e
Ce
Contrôle de la Vasomotricité
∆ P = R.Q
Q = ∆P/R
Tonus basal
Du point de vue local, ∆ P = PA-PV ≈ stable
R change par la vasomotricité
Q varie donc en fonction de R
Vaso-constriction
Vaso-relaxation
En effet, selon que le territoire concerné par un changement vasomoteur est
restreint ou large, une vasoconstriction, par exemple, peut n’avoir pour
conséquence qu’une réduction du débit sanguin local, ou entraîner une
augmentation notable de la résistance circulatoire périphérique totale et entraîner
donc une augmentation de la pression artérielle systémique (à débit cardiaque
égal).
Sur les veines comme sur les artères, la régulation de la circulation sanguine
repose sur la vasomotricité, c’est-à-dire la variation du taux de contraction basal
des vaisseaux : une augmentation de ce tonus entraîne une diminution du
diamètre (vasoconstriction), tandis qu’une diminution du tonus entraîne une
vasorelaxation (ou vasodilatation). La résistance à l’écoulement sanguin
dépendant principalement du diamètre, la vasomotricité constitue le moyen de
réglage du débit sanguin local mais aussi, lorsque la vasomotricité implique de
larges territoires vasculaires, de la pression artérielle.
165
166
9 – La Cellule Musculaire Lisse Vasculaire
9 – La Cellule Musculaire Lisse Vasculaire
Morphologie
Contrôle de la Vasomotricité
Local
Nerveux et Humoral
=
=
Corps Dense
Gap
Junctions
Actine
Bande Dense
Besoins
métaboliques
Arbitrage systémique
Cavéoles
Myosin
e
Filaments
Intermédiaires
Réticulum Sarcoplasmique
D’après R Levick – Introduction to Cardiovascular Physiology – Arnold, London, 2003
Le contrôle de la vasomotricité repose sur deux mécanismes :
A la base de cet ajustement vasomoteur, se trouve le myocyte vasculaire,
qui se distingue du myocyte strié (squelletique ou cardiaque) à plusieurs
égards, avec en outre une grande variabilité selon les territoires. Il s’agit
d’une cellule musculaire de dimensions modestes, avec des sarcomères
ne présentant pas, contrairement au muscle strié, un arrangement
parallèle et régulier. Les sarcomères ne sont en effet pas insérés sur des
stries Z, mais sur des « corps denses » répartis dans la cellule et à ses
extrémités, ce sorte que la cellule paraît lisse. A noter la présence, entre
cellules voisines, de communications intercellulaires, les « gapjunctions », permettant la transmission par contiguïté des perturbations
électriques et ioniques, et notamment la propagation des dépolarisations.
-Un mécanisme local, par lequel chaque tissu de l’organisme adapte son débit
sanguin à son besoin métabolique.
-Un mécanisme général, nerveux et hormonal, effectuant un arbitrage
systémique ayant pour effet de maintenir stable la pression artérielle.
167
168
9 – La Cellule Musculaire Lisse Vasculaire
9 – La Cellule Musculaire Lisse Vasculaire
Potentiel de
membrane
(mV)
• Petite taille, pas de striation visible
(pas d’organisation parallèle des sarcomères)
• Très longs filaments d’actine (fort taux de raccourcissement)
0
• Pas de protéines régulatrices (troponine et tropomyosine)
mais phosphorylation de la myosine sous l’effet du Ca++
cytosolique, permettant l’interaction actine / myosine
Potentiel d’Action
noradrénaline
iCa
iK
• Syncitium fonctionnel
seuil
-50
• Autoexcitabilité (pour certains vaisseaux : tonus de base)
iCl
Slow EJP
• Contraction graduelle
-100
• Verrouillage de la liaison (durée : jusqu’à 3 s)
• Couplage électro-mécanique et chimio-mécanique
temps (s)
Principaux Mécanismes Ioniques du Potentiel d’Action
Les sarcomères dont est équipé le myocyte lisse vasculaire comportent des
filaments d’actine particulièrement long, ce qui lui confère un taux de
raccourcissement très important. C’est ainsi que, lors d’une plaie, les petites
artères et artérioles sont capables de s’occlure totalement par vasoconstriction.
Les mécanismes ioniques de son potentiel d’action du myocyte vasculaire
sont particuliers. Ainsi, la stimulation sympathique provoque, par
ouverture de canaux Chlore, une dépolarisation qui, même si elle n’atteint
pas le seuil de déclenchement du potentiel d’action, s’accompagne d’une
augmentation du taux de contraction.
Le myocyte lisse vasculaire se distingue aussi des myocytes striés par l’absence
de protéines régulatrices mais l’existence, en revanche, d’une étape biochimique
supplémentaire, préalable à la contraction : la phosphorylation des chaînes
légères de myosine.
Si le seuil de déclenchement du potentiel d’action est atteint, celui-ci
résulte de l’ouverture de canaux Calcium voltage-dépendants.
Les potentiels d’action sont rares ou absents dans certains territoires
vasculaires, mais peuvent survenir spontanément dans d’autres (par un
mécanisme ionique comparable à la dépolarisation de repos des
cardiomyocytes automatiques). Il est possible de voir se succéder
rapidement plusieurs potentiels d’action sur la base d’une dépolarisation
prolongée.
Du point de vue fonctionnel, le myocyte vasculaire ne fonctionne pas,
contrairement au myocyte strié, sur le mode du « tout ou rien ». Sa contraction
est graduelle, pouvant varier de façon continue entre relaxation totale et
contraction maximale. En outre, les ponts actine – myosine ne sont pas détruits
aussitôt constitués, mais sont durables, ce qui assure une contraction de longue
durée peu coûteuse sur le plan énergétique.
La diversité est donc une caractéristique essentielle des myocytes lisses
vasculaires : les différents mécanismes modulant la contraction sont en
effet présents dans les différents territoires vasculaires, mais à des
niveaux et dans des proportions différentes, ces différences sous-tendant
les particularités des adaptations circulatoires locales ou régionales (la
circulation cérébrale ne réagit pas comme la circulation rénale, laquelle se
règle différemment de la circulation dans les muscles striés squelettiques
etc.).
Le myocyte lisse vasculaire est capable de moduler son niveau de contraction
avec ou sans potentiel d’action et même avec ou sans variation de son potentiel
de membrane.
169
9 – La Cellule Musculaire Lisse Vasculaire
COUPLAGE
Pharmaco-Mécanique Electro-Mécanique
Potentiel
Synaptique
Excitateur
N Adr
Ca ++
IP3
Ca++i
Cl-
Ca ++i
DAG
Ca ++i
Protéine
kinase C
Ca++
Réticulum
Sarcoplasmique
9 – La Cellule Musculaire Lisse Vasculaire
COUPLAGE
Pharmaco-Mécanique Electro-Mécanique
Mécanismes de
la Contraction
Mécanismes de
la Contraction
Ca++
VOC
ROC
Phosphoα
lipase C G
PIP2
170
• Dualité des mécanismes
de couplage (par
l’intermédiaire de
récepteurs
membranaires ou par
dépolarisation)
• Dualité des mécanismes
de couplage (par
l’intermédiaire de
récepteurs
membranaires ou par
dépolarisation)
• Force de contraction
variable
• Force de contraction
variable
Ca++ - Calmoduline
kinase des chaînes
légères de Myosine
Phosporylation de la Myosine
CONTRACTION
Deux modalités distinctes peuvent conduire à la contraction (ou accroître le taux
de contraction) du myocyte lisse vasculaire : avec ou sans variation du potentiel
de membrane.
La force de contraction du myocyte vasculaire peut donc être réglée par couplage
électro-mécanique et/ou par couplage pharmaco-mécanique.
L’augmentation du taux de contraction peut résulter, comme dans les autres
myocytes, d’une dépolarisation avec potentiel d’action, mais aussi sans potentiel
d’action. Toute dépolarisation s’accompagne d’une augmentation de la
contraction. C’est ce que l’on appelle « le couplage électro-mécanique ».
Cependant, l’augmentation du taux de contraction est possible aussi sans
variation du potentiel de membrane, par des mécanismes chimiques déclenchés
par la fixation de diverses substances sur des récepteurs de membranes. On
parle alors de « couplage pharmaco-mécanique » ou « récepteur-dépendant ».
171
172
9 – La Cellule Musculaire Lisse Vasculaire
COUPLAGE
Pharmaco-Mécanique Electro-Mécanique
Potentiel
Synaptique
Excitateur
9 – La Cellule Musculaire Lisse Vasculaire
COUPLAGE
Pharmaco-Mécanique Electro-Mécanique
Mécanismes de
la Contraction
Potentiel
Synaptique
Excitateur
Mécanismes de
la Contraction
Ca++
VOC
• Dualité des mécanismes
de couplage (par
l’intermédiaire de
récepteurs
membranaires ou par
dépolarisation)
Cl-
Ca ++i
Ca ++i
• Force de contraction
variable
• Dualité des mécanismes
de couplage (par
l’intermédiaire de
récepteurs
membranaires ou par
dépolarisation)
• Force de contraction
variable
Le couplage électromécanique est une modalité comparable à ce que l’on
observe dans les myocytes striés, et peut être mis en jeu, notamment, par
l’activation de la synapse du système nerveux sympathique, ou par une
dépolarisation transmise d’une cellule musculaire voisine.
Cependant, une particularité est la mise en jeu, par cette modalité, de canaux
membranaire laissant entrer des ions Chlore, générant ainsi une dépolarisation
qui, si elle atteint leur seuil d’ouverture, provoque l’entrée de Calcium Ca++ dans
la cellule par des canaux calciques voltage-dépendants.
173
9 – La Cellule Musculaire Lisse Vasculaire
COUPLAGE
Pharmaco-Mécanique Electro-Mécanique
Potentiel
Synaptique
Excitateur
N Adr
9 – La Cellule Musculaire Lisse Vasculaire
COUPLAGE
Pharmaco-Mécanique Electro-Mécanique
Mécanismes de
la Contraction
Potentiel
Synaptique
Excitateur
N Adr
Ca++
VOC
Phosphoα
lipase C G
Cl-
Ca ++i
Ca ++i
174
Ca ++
Ca++
VOC
ROC
Phosphoα
lipase C G
• Dualité des mécanismes
de couplage (par
l’intermédiaire de
récepteurs
membranaires ou par
dépolarisation)
Ca++i
Cl-
Ca ++i
• Force de contraction
variable
Mécanismes de
la Contraction
Ca ++i
• Dualité des mécanismes
de couplage (par
l’intermédiaire de
récepteurs
membranaires ou par
dépolarisation)
• Force de contraction
variable
L’autre modalité de couplage fait intervenir des récepteurs membranaires à
différentes substances. Tel est le cas, par exemple, de la noradrénaline.
La fixation de la noradrénaline sur son récepteur membranaire provoque d’une
part, via une protéine de membrane G, l’ouverture de canaux calciques,
175
176
9 – La Cellule Musculaire Lisse Vasculaire
COUPLAGE
Pharmaco-Mécanique Electro-Mécanique
Potentiel
Synaptique
Excitateur
N Adr
Ca ++
IP3
Ca++i
COUPLAGE
Pharmaco-Mécanique Electro-Mécanique
Mécanismes de
la Contraction
Potentiel
Synaptique
Excitateur
N Adr
Ca++
VOC
ROC
Phosphoα
lipase C G
PIP2
9 – La Cellule Musculaire Lisse Vasculaire
Cl-
Ca ++i
DAG
Ca ++i
Ca ++
Ca++
VOC
ROC
Phosphoα
lipase C G
• Dualité des mécanismes
de couplage (par
l’intermédiaire de
récepteurs
membranaires ou par
dépolarisation)
PIP2
IP3
Ca++i
Cl-
Ca ++i
DAG
Ca ++i
Protéine
kinase C
Ca++
• Force de contraction
variable
• Dualité des mécanismes
de couplage (par
l’intermédiaire de
récepteurs
membranaires ou par
dépolarisation)
• Force de contraction
variable
Réticulum
Sarcoplasmique
Et d’autre part l’activation de la phospholipase C, sous l’action de laquelle le
phospho-inositol diphosphate est clivé en diacylglycérol et phospho-inositol
triphosphate.
Mécanismes de
la Contraction
Le diacylglycerol active à son tour la Protéine Kinase C qui, avec la RhoA kinase,
contribue à la sensibilité de l’appareil contractile au Ca++ (en inhibant la
phosphatase des chaînes légères de myosine), tandis que le phospho-inositol
triphosphate provoque le relargage de Ca++ par le réticulum sarcoplasmique.
Ces différentes actions concourent à augmenter le taux de Ca++ cytoplasmique.
177
178
9 – La Cellule Musculaire Lisse Vasculaire
COUPLAGE
Pharmaco-Mécanique Electro-Mécanique
Potentiel
Synaptique
Excitateur
N Adr
Ca ++
IP3
Ca++i
Cl-
Ca ++i
DAG
Ca ++i
Protéine
kinase C
Ca++
Réticulum
Sarcoplasmique
COUPLAGE
Pharmaco-Mécanique Electro-Mécanique
Mécanismes de
la Contraction
Potentiel
Synaptique
Excitateur
N Adr
Ca++
VOC
ROC
Phosphoα
lipase C G
PIP2
9 – La Cellule Musculaire Lisse Vasculaire
Ca ++
Ca++
VOC
ROC
Phosphoα
lipase C G
• Dualité des mécanismes
de couplage (par
l’intermédiaire de
récepteurs
membranaires ou par
dépolarisation)
PIP2
IP3
Ca++i
Cl-
Ca ++i
DAG
Ca ++i
Protéine
kinase C
Ca++
Ca++ - Calmoduline
• Force de contraction
variable
Réticulum
Sarcoplasmique
Cette augmentation du taux de Ca++ cytoplasmique permet la formation de
complexe Calcium – Calmoduline
Mécanismes de
la Contraction
• Dualité des mécanismes
de couplage (par
l’intermédiaire de
récepteurs
membranaires ou par
dépolarisation)
Ca++ - Calmoduline
kinase des chaînes
légères de Myosine
• Force de contraction
variable
Le complexe Calcium – Calmoduline active alors la kinase des chaînes légères
de myosine.
179
180
9 – La Cellule Musculaire Lisse Vasculaire
COUPLAGE
Pharmaco-Mécanique Electro-Mécanique
Potentiel
Synaptique
Excitateur
N Adr
Ca ++
IP3
Ca++i
Cl-
Ca ++i
DAG
Ca ++i
Protéine
kinase C
Ca++
Réticulum
Sarcoplasmique
Facteurs Vaso-constrictifs
Mécanismes de
la Contraction
Ca++
VOC
ROC
Phosphoα
lipase C G
PIP2
9 – La Cellule Musculaire Lisse Vasculaire
• Dualité des mécanismes
de couplage (par
l’intermédiaire de
récepteurs
membranaires ou par
dépolarisation)
Ca++ - Calmoduline
kinase des chaînes
légères de Myosine
• Force de contraction
variable
Phosporylation de la Myosine
CONTRACTION
Et la phosphorylation de la myosine permet la constitution de ponts actine –
myosine et donc la contraction musculaire.
Les mécanismes de contrôle systémique de la vasomotricité reposent sur le
système nerveux sympathique, généralement responsable d’une
vasoconstriction, et sur plusieurs systèmes hormonaux (adrénaline, hormone
antidiurétique, angiotensine).
181
182
9 – La Cellule Musculaire Lisse Vasculaire
9 – La Cellule Musculaire Lisse Vasculaire
Facteurs Vaso-constrictifs
Facteurs Vaso-constrictifs
Nerveux et
Humoraux
Locaux
•
•
•
•
•
•
•
• Système
Sympathique
• Adrénaline (α
α1)
• Vasopressine
• Angiotensine
Le système nerveux sympathique a, sur la circulation systémique, un effet
principalement vasoconstricteur (via les récepteurs alpha de la membrane des
myocytes lisses vasculaires).
O2 ↑, CO2 ↓, K+ ↓
Osmolarité ↓
Froid (peau)
Histamine (H1)
Sérotonine
Endothéline
Prostaglandines (PGF,
Nerveux et
Humoraux
• Système
Sympathique
• Adrénaline (α
α)
• Vasopressine
• Angiotensine
Thromboxane A2)
L’activité métabolique des tissu a pour conséquence de modifier la composition
du milieu interstitiel. Si cette activité diminue, on observe : augmentation du taux
d’oxygène, diminution du taux de dioxyde de carbone, diminution du taux des
produits de dégradation de l’ATP (notamment l’adénosine), diminution des ions
K+, augmentation du pH… qui provoquent une vasoconstriction. D’autres
substances produites localement (l’histamine sur les récepteurs H1, la
sérotonine, l’endothéline, certaines prostaglandines) ont aussi un effet
vasoconstricteur.
L’hormone anti-diurétique (ADH, ou vasopressine) et l’angiotensine sont aussi
des hormones dont l’effet sur la circulation systémique est vasoconstricteur.
183
184
9 – La Cellule Musculaire Lisse Vasculaire
9 – La Cellule Musculaire Lisse Vasculaire
Facteurs Vaso-relaxants
Facteurs Vaso-relaxants
Nerveux et
Humoraux
• Adrénaline (β
β2)
• Peptide Atrial
Natriurétique
(PAN)
• Adrénomédulline
• (Système
parasympathique)
De la même façon, la vasorelaxation peut résulter d’une intervention nerveuse,
endocrinienne, ou locale.
L’adrénaline, hormone libérée dans la circulation sanguine par la glande médullosurrénale, présente un effet vasoconstriceur systémique mais aussi, du fait de
son affinité particulière pour les récepteurs de type bêta 2, un effet vasorelaxant.
Ces récepteurs se trouvent sur la membrane des myocytes lisses vasculaires
des artères coronaires, hépatiques, et des muscles striés squelettiques.
Les peptides natriurétiques (dont le PAN) ont aussi un effet vasorelaxant.
Le système parasympathique est potentiellement vasorelaxant par son
médiateur, l’acétylcholine, mais il n’y a pas d’innervation parasympathique
vasculaire, à l’exception des tissus érectiles (mamelon du sein, corps ciliaires de
l’œil, pénis ou clitoris).
185
186
9 – La Cellule Musculaire Lisse Vasculaire
10 – La Fonction Endothéliale Vasomotrice
Facteurs Vaso-relaxants
Locaux
•
•
•
•
•
•
•
O2 ↓, CO2 ↑, K+ ↑
Osmolarité ↑
Chaleur (peau)
Histamine (H2)
EDRF (NO), EDHF
Bradykinine
Prostaglandines (PGE,
PGI2: prostacycline)
Carbachol
Nerveux et
Humoraux
• Adrénaline (β
β2)
• Peptide Atrial
Natriurétique
(PAN)
• Adrénomédulline
Endothélium et contrôle
vasculaire local
Vaso-Relaxation
Carbachol
La mise en évidence de
l’E.D.R.F.
(Endothelium Derived
Relaxing Factor)
• (Système
parasympathique)
Vasoconstriction
Les changements de composition du milieu interstitiel qui traduisent une
augmentation d’activité métabolique (diminution du taux d’oxygène, augmentation
du taux de dioxyde de carbone, augmentation du taux des produits de
dégradation de l’ATP,notamment l’adénosine, augmentation des ions K+,
diminution du pH…) provoquent une vasorelaxation dite « métabolique » ou
« fonctionnelle ». Par ce mécanisme, chaque tissu adapte son débit sanguin à
ses besoins métaboliques, de façon tout à fait autonome.
Cependant, le myocyte lisse vasculaire est aussi soumis à l’influence majeure de
l’endothélium. Ce revêtement interne des vaisseaux, fait d’une unique couche
cellulaire reposant sur une membrane basale, ne joue pas seulement un rôle
d’étanchéité vasculaire. Il s’agit d’un tissu ubiquitaire, interface entre le sang et
toutes les substances qu’il véhicule et la média, produisant des enzymes (comme
l’enzyme de conversion de l’angiotensine) et autres messagers, s’adressant
notamment à la cellule musculaire lisse vasculaire et jouant ainsi un rôle majeur
dans le contrôle de la vasomotricité.
La découverte de cette fonction endothéliale vasomotrice revient à Robert F
Furchgott en 1980 et lui valu le prix Nobel en 1998 : un anneau aortique plongé
dans un bain d’organe réagit à l’acétylcholine par une vasorelaxation. Cependant,
si l’endothélium en a été préalablement retiré, cet anneau aortique réagit par une
vasoconstriction : cela signifie que l’endothélium est capable, en réponse à
l’acétylcholine, d’adresser à la cellule musculaire lisse voisine un second
messager, que cet auteur appela l’EDRF (endothelium derived relaxing factor).
187
188
10 – La Fonction Endothéliale Vasomotrice
10 – La Fonction Endothéliale Vasomotrice
Thrombine
Bradykinine
Substance P
Acétylcholine
VIP
Ca++
Flux
sanguin
Forces de cisaillement
Ca++-Calmoduline
Cellule
Endothéliale
NO synthase
constitutive
Cellule
Musculaire Lisse
Vasculaire
L-arginine
NO
GMPc
EDRF
Endothelium
Derived
Relaxing
factor
(NO)
(NO)
Cellule
Endothéliale
L-citrulline
Guanylyl Cyclase
GTP
EDRF
Endothelium
Derived
Relaxing
factor
Relaxation
Mécanismes
de la vasorelaxation
endothéliumdépendante
Mécanismes
de la vasorelaxation
endothéliumdépendante
Cellule
Musculaire Lisse
Vasculaire
L’endothélium tapisse en effet la lumière vasculaire, et constitue ainsi une
interface entre le sang et les cellules musculaires lisses vasculaires.
En effet, l’endothélium réagit à de nombreux facteurs, mécanismes, chimiques,
ou endocriniens et, notamment, aux forces de friction exercées par le sang sur la
surface des cellules endothéliales. Lorsque le débit sanguin augmente dans un
vaisseau (comme, par exemple, lors de l’épreuve d’hyperémie décrite
précédemment), ces forces de friction augmentent, et, par l’action de récepteurs
mécanique à la surface des cellules endothéliales, une cascade d’événements
chimiques est déclenchée, aboutissant à la libération d’oxyde nitrique (NO) gaz
soluble et très diffusible, qui rejoint la cellule musculaire lisse vasculaire et
provoque sa relaxation : par ce mécanisme, chaque vaisseau sanguin adapte
son diamètre à son débit, de façon autonome.
189
190
10 – La Fonction Endothéliale Vasomotrice
10 – La Fonction Endothéliale Vasomotrice
EDRF
Ca++
Cellule
Endothéliale
Cellule
Musculaire Lisse
Vasculaire
Ca++-Calmoduline
EDRF
Thrombine
Bradykinine
Substance P
Acétylcholine
VIP
Endothelium
Derived
Relaxing
factor
Ca++
(NO)
Cellule
Endothéliale
Mécanismes
de la vasorelaxation
endothéliumdépendante
Cellule
Musculaire Lisse
Vasculaire
A sa surface, des canaux calciques déterminent l’entrée de calcium dans le
cytoplasme, et la formation du complexe Calcium-Calmoduline.
Ca++-Calmoduline
Endothelium
Derived
Relaxing
factor
(NO)
Mécanismes
de la vasorelaxation
endothéliumdépendante
Cette entrée de calcium peut être activée par la fixation, sur les récepteurs de
membrane correspondant, de diverses substances comme l’acétylcholine, mais
aussi la bradykinine, la susbtance P, la thrombine, le VIP…
191
192
10 – La Fonction Endothéliale Vasomotrice
EDRF
Thrombine
Bradykinine
Substance P
Acétylcholine
VIP
Ca++
Flux
sanguin
Ca++
(NO)
Ca++-Calmoduline
Flux
sanguin
Forces de cisaillement
Ca++-Calmoduline
Cellule
Endothéliale
Mécanismes
de la vasorelaxation
endothéliumdépendante
Cellule
Musculaire Lisse
Vasculaire
EDRF
Thrombine
Bradykinine
Substance P
Acétylcholine
VIP
Endothelium
Derived
Relaxing
factor
Forces de cisaillement
Cellule
Endothéliale
10 – La Fonction Endothéliale Vasomotrice
NO synthase
constitutive
L-arginine
NO
(NO)
L-citrulline
Mécanismes
de la vasorelaxation
endothéliumdépendante
Cellule
Musculaire Lisse
Vasculaire
Mais aussi par des mécanorécepteurs activés par les forces de friction du sang à
la surface de la cellule endothéliale. Ainsi, toute augmentation du débit sanguin
génère-t-elle une augmentation de l’entrée de calcium dans le cytoplasme de la
cellule endothéliale.
Endothelium
Derived
Relaxing
factor
Le complexe calcium-calmoduline active à son tour une NO synthase, qui
provoque la libération, à partir de la L-arginine, de L-citrulline et d’oxyde nitrique
(NO), un gaz soluble et fortement diffusible.
193
194
10 – La Fonction Endothéliale Vasomotrice
10 – La Fonction Endothéliale Vasomotrice
EDRF
Thrombine
Bradykinine
Substance P
Acétylcholine
VIP
Ca++
Flux
sanguin
(NO)
Forces de cisaillement
Ca++-Calmoduline
Cellule
Endothéliale
Cellule
Musculaire Lisse
Vasculaire
NO synthase
constitutive
L-arginine
NO
GMPc
Diamètre
Débit
L-citrulline
Guanylyl Cyclase
GTP
Artère Brachiale
Diamètre (% de la valeur de
base)
Endothelium
Derived
Relaxing
factor
Relaxation
Mécanismes
de la vasorelaxation
endothéliumdépendante
0
Ischémie
5 min
La VasoRelaxation
FluxDépendante
Temps
Une technique d’usage courant d’évaluation de la vasomotricité consiste à placer
un garrot pneumatique sur l’avant bras et mesure le diamètre de l’artère brachiale
(au niveau du bras, donc en amont du garrot) avant son gonflement, puis de
gonfler ce garrot pour interrompre le flux sanguin pendant 4 minutes. Après la
levée du garrot, on observe une augmentation immédiate du flux sanguin,
illustrant le mécanisme décrit ci-dessus (hypérémie réactionnelle ou
métabolique), suivie d’une augmentation notable du diamètre artériel, sous l’effet
de l’augmentation des forces de friction à la surface des cellules endothéliales
tapissant la paroi interne de l’artère.
Le NO diffuse ainsi rapidement jusqu’à la cellule musculaire lisse voisine et
interfère avec le métabolisme du GPM cyclique pour entraîner une
vasorelaxation.
Ainsi, une augmentation de débit dans un vaisseau, accroissant les forces de
friction du sang à la surface de l’endothélium, est-elle capable de déterminer une
augmentation de diamètre : chaque vaisseau, par ce mécanisme impliquant
l’endothélium, adapte son diamètre à son débit.
C’est ce que l’on appelle la vasorelaxation flux-dépendante.
195
196
11 – Le Contrôle Vasomoteur
11 – Le Contrôle Vasomoteur
Angiotensine 2
Synapse
Sympathique
CONTRACTION
Voie du
PI2P
Dépolarisation
Ouverture
VOCs
Ca++
ROCs
Noradrénaline
Fermeture
Voie de
l'AMPc
Hyperpolarisation
Facteurs Métaboliques
- Hypoxie
- Acidose
- Adénosine
- etc.
RELAXATION
α
récepteurs
Voie du
GMPc
Ca++
Adrénaline
β
récepteurs
PAN
NO
Flux Sanguin
Endothélium
« Rien »
La cellule musculaire lisse vasculaire est donc la cible de multiples influences,
certaines en faveur de la contraction (vasoconstriction), d’autres en faveur de la
relaxation (vasorelaxation ou vasodilatation), certaines sous le contrôle du
système nerveux végétatif (le système sympathique provoque, d’une façon
générale, une vasoconstriction), d’autres par voie endocrinienne, d’autre par des
facteurs locaux : chimiques (la vasorelaxation métabolique par laquelle chaque
tissu adapte son débit sanguin à ses besoins métaboliques) ou mécaniques (la
vasorelaxation dite « flux-dépendante » par laquelle chaque vaisseau adapte son
diamètre à son débit).
Un schéma permet de résumer les mécanismes réglant le taux de contraction de
la cellule musculaire lisse vasculaire.
Contrairement au myocyte strié, le myocyte lisse vasculaire, en effet, ne
fonctionne pas sur le mode du « tout ou rien ». Son taux de contraction peut
varier de façon continue entre la relaxation totale et la contraction maximale, en
fonction du taux de Ca++ disponible dans son cytoplasme.
197
11 – Le Contrôle Vasomoteur
198
11 – Le Contrôle Vasomoteur
CONTRACTION
CONTRACTION
Ouverture
Ca++
VOCs
Ca++
ROCs
Fermeture
RELAXATION
RELAXATION
Le taux de contraction augmente si le taux de Ca++ augmente
Sur l’axe horizontal, on peut représenter les deux modalités de couplage
conduisant à la contraction : le couplage électro-mécanique (par des canaux
voltage-dependants) à gauche, et le couplage pharmaco-mécanique, par des
canaux couplés à des récepteurs de membrane, à droite.
Le taux de contraction diminue (vasorelaxation) si le taux de Ca++ cytoplasmique
diminue.
Le schéma est donc construit selon un axe vertical représentant le taux de
contraction.
199
200
11 – Le Contrôle Vasomoteur
Synapse
Sympathique
11 – Le Contrôle Vasomoteur
Synapse
Sympathique
CONTRACTION
Dépolarisation
CONTRACTION
Voie du
PI2P
Dépolarisation
Ouverture
VOCs
Ca++
Ouverture
ROCs
VOCs
Fermeture
Ca++
ROCs
α
récepteurs
Noradrénaline
Fermeture
RELAXATION
RELAXATION
Le couplage électro-mécanique peut être mis en œuvre par toute dépolarisation,
qu’elle soit transmise d’une cellule voisine, ou consécutive à l’activité d’une
synapse du système nerveux sympathique.
Mais le potentiel post-synaptique rapide consécutif à l’action de la noradrenaline
sur les récepteurs alpha de la membrane du myocyte lisse vasculaire n’est pas la
cause de la contraction qui se produit lorsque le seuil d’ouverture canaux
récepteurs-dépendants n’est pas atteint. C’est en effet la voie des phosphoinositols qui est activée avec ses effets sur la libération du calcium du réticulum
sarcoplasmique et sur la sensibilité de l’appareil contractile au calcium : il s’agit
donc de couplage pharmaco-mécanique.
201
202
11 – Le Contrôle Vasomoteur
11 – Le Contrôle Vasomoteur
Angiotensine 2
Synapse
Sympathique
Voie du
PI2P
Dépolarisation
Ouverture
VOCs
Ca++
ROCs
Angiotensine 2
Synapse
Sympathique
CONTRACTION
α
CONTRACTION
Voie du
PI2P
Dépolarisation
récepteurs
Noradrénaline
Ouverture
VOCs
Fermeture
Ca++
ROCs
α
récepteurs
Noradrénaline
Fermeture
Hyperpolarisation
RELAXATION
Facteurs Métaboliques
- Hypoxie
- Acidose
- Adénosine
- K+ etc.
L’angiotensine renforce aussi la contraction du myocyte lisse vasculaire par la
voie des phospho-inositols.
RELAXATION
La relaxation du myocyte lisse vasculaire peut aussi résulter de mécanismes
mettant en jeu le couplage électro-mécanique ou le couplage pharmacomécanique.
L’hyperpolarisation est ainsi capable de réduire le taux d’ouverture des canaux
calciques voltage-dépendants. Elle survient, notamment, durant l’hypoxie (via
l’activation de canaux potassique ATP-dépendants, puisque le taux d’ATP
diminue alors, tandis que le taux d’adénosine augmente), et durant l’exercice (via
l’activation de canaux potassiques par l’augmentation du taux de K+
extracellulaire). Ce sont dont les conséquences de l’activité métabolique qui
entraînent la vasorelaxation. Par ce mécanisme, chaque tissu est capable
d’adapter son débit sanguin à son activité métabolique : si l’activité métabolique
augmente, consommant de l’oxygène, produisant du dioxyde de carbone,
consommant de l’ATP et produisant de l’adénosine, libération des ions K+… ces
modifications du liquide interstitiel agissent sur les myocytes lisses de l’artériole
terminale et entraînent sa relaxation.
203
204
11 – Le Contrôle Vasomoteur
11 – Le Contrôle Vasomoteur
Angiotensine 2
Synapse
Sympathique
Voie du
PI2P
Dépolarisation
Ouverture
VOCs
Ca++
ROCs
Voie du
PI2P
Dépolarisation
récepteurs
Ouverture
Adrénaline
Fermeture
Voie de
l'AMPc
Facteurs Métaboliques
- Hypoxie
- Acidose
- Adénosine
- etc.
α
CONTRACTION
Noradrénaline
Fermeture
Hyperpolarisation
Angiotensine 2
Synapse
Sympathique
CONTRACTION
Ca++
VOCs
β2
RELAXATION
Adrénaline
Voie de
l'AMPc
Facteurs Métaboliques
- Hypoxie
- Acidose
- Adénosine
- etc.
Des mécaniques récepteurs-dépendants peuvent aussi conduire à la
vasorelaxation par couplage pharmaco-mécanique. Tel est le cas de l’adrénaline,
du fait de sa grande affinité pour les récepteurs bêta 2 que l’on trouve sur les
myocytes lisses vasculaire de la circulation coronaire, hépatique et des muscles
striés squelettiques. Son action s’exerce par la voie de l’AMP cyclique.
Noradrénaline
ROCs
Hyperpolarisation
récepteurs
RELAXATION
α
récepteurs
Voie du
GMPc
β
récepteurs
PAN
De même, la voie du GMP cyclique peut conduire, par l’activation de canaux
récepteurs-dépendants, à la vasorelaxation sans altération du potentiel de
membrane. Cette voie est empruntée par l’effet des peptides natriurétiques.
205
206
11 – Le Contrôle Vasomoteur
11 – Le Contrôle Vasomoteur
Angiotensine 2
Synapse
Sympathique
CONTRACTION
Voie du
PI2P
Dépolarisation
α
Hypoxie
Angiotensine II
Thrombine...
récepteurs
Thrombine
Adénosine
AcétylCholine
Bradykinine
VIP...
Terminaisons
Sympathiques
Angiotensine I
Ouverture
VOCs
Ca++
ROCs
Fermeture
Voie de
l'AMPc
Hyperpolarisation
Facteurs Métaboliques
- Hypoxie
- Acidose
- Adénosine
- etc.
RELAXATION
Flux Sanguin
Noradrénaline
Voie du
GMPc
Enzym e de
Conversion
Adrénaline
Angiotensine II
β
Cyclo-oxygénase
Endothéline
Noradrénaline Prostacycline
NO Synthase
EDHF
NO
récepteurs
PAN
CONTRACTION
RELAXATION
NO
Flux Sanguin
Endothélium
Mais aussi par l’oxyde nitrique (NO) produit par l’endothélium en réponse à
différentes substances (comme l’acétylcholine, la thrombine, le VIP…) ainsi que
sous l’effet des forces de friction exercées par le flux sanguin à la surface des
cellules endothéliales : par ce mécanisme, appelé vasorelaxation fluxdépendante, chaque vaisseau adapte son diamètre à son débit.
Au total, la cellule musculaire lisse est donc une cellule « sous influences ». Son
mode de fonctionnement « analogique » est tel que son taux de contraction
dépend de très nombreux facteurs concurrents ou contradictoires, dont elle
intègre les effets. Certains de ces facteurs agissent directement sur le myocyte
lisse vasculaire (comme le système nerveux sympathique, tandis que d’autres
agissent par l’intermédiaire de l’endothélium.
Il importe d’insister sur l’importance des mécanismes locaux par lesquels chaque
tissus adapte son débit sanguin à son activité métabolique et chaque vaisseau
adapte son diamètre à son débit. L’arbitrage systémique n’intervient donc que
lors ces mécanismes locaux sont d’une telle ampleur (par l’importance de la
masse tissulaire concernée) que l’équilibre systémique (notamment la pression
artérielle) s’en trouve compromis, ou lorsque des circonstances extrêmes
(comme une hémorragie) l’exigent.
207
208
11 – Le Contrôle Vasomoteur
11 – Le Contrôle Vasomoteur Local
Débit
Relaxation,
Débit
Etat basal
Constriction
0
100
50
150
200
Pression Moyenne (mm Hg)
Pression Artérielle
Effet de la vasomotricité sur la relation Pression / Débit
L’autorégulation
La vasorelaxation permet une augmentation de débit sanguin dans le territoire
correspondant. La vasoconstriction réduit ce débit, car le diamètre vasculaire est
le principal déterminant de la résistance circulatoire.
Certains territoires vasculaires, comme la circulation cérébral, disposent de ces
mécanismes à un tel niveau que cela leur permet de maintenir constant leur débit
(et la pression sanguine au niveau capillaire) quelles que soient les variations de
la pression artérielle systémique, et ce dans une très large plage de valeurs :
c’est ce que l’on appelle l’autorégulation.
209
11 – Le Contrôle Vasomoteur Local
Débit
210
13 - La Circulation Veineuse
Circulation
Pulmonaire
Circulation
Rénale
Facteur
essentiel
Force motrice du
ventricule gauche
Pression Artérielle
Facteurs adjuvants
+
• Pompe veino-musculaire
• Semelle plantaire
• Pompe abdominodiaphragmatique
• Aspiration atriale
Cas particulier de la circulation pulmonaire
Au-delà du réseau capillaire, le sang parvient dans la circulation veineuse qui
assure son retour vers l’atrium droit. La force motrice permettant ce retour est ce
qu’il reste de la contraction ventriculaire gauche. La pression atriale droite étant
proche de 0, le gradient permettant le retour veineux est donc de 10 à 15 mm Hg.
Divers facteurs peuvent contribuer au retour veineux, essentiellement pour le
moduler. Il s’agit notamment du mécanisme de « pompe veino-musculaire » au
membres inférieurs.
La circulation pulmonaire représente un cas particulier car sa résistance
circulatoire diminue lorsque la pression artérielle pulmonaire augmente, même
modérément. Ceci est dû au fait que, sous l’effet de cette augmentation de
pression, des territoires circulatoires préalablement fermés s’ouvrent à la
circulation, augmentant l’aire de section vasculaire totale. Ceci permet une
augmentation considérable de débit sans augmentation majeure de pression (qui
entraînerait une extravasation d’eau dans les alvéoles pulmonaires).
211
212
13 - La Circulation Veineuse
La Paroi veineuse
La Paroi veineuse
Au niveau du cœur :
Pression veineuse faible
Ellipse aplatie
Déformable plus que
distensible
Déformabilité
Volume
Pesanteur
213
La section veineuse présente une forme d’ellipse aplatie lorsque la pression
sanguine est faible (ce qui est le cas lorsque la veine se trouve
approximativement au niveau du cœur).
Les veines sont plus nombreuses et plus larges que les artères, et leur paroi est
non pas tant élastique (en fait surtout riche en fibres de collagène, très
résistantes), mais très déformable. La forme de la coupe transversale de la veine
dépend en effet de la pression sanguine à l’intérieur : elliptique à pression
moyenne, elle peut devenir presque circulaire à plus forte pression, mais aussi
s’aplatir à basse pression (la circulation du sang ne se faisant plus qu’au niveau
des plis de réflexion). De telles variations de forme, et donc du volume contenu
dans les veines, se produisent notamment en fonction des changements de
posture. Les veines situées en dessous du niveau du cœur sont le siège d’une
pression positive, tandis que les veines situées au dessus du cœur, en pression
faible voire négative, s’aplatissent (« se collabent »).
214
213
213
13 - La Circulation Veineuse
13 - La Circulation Veineuse
Au dessus du cœur :
La Paroi veineuse
Pression veineuse négative
Veine collabée
Au dessous du cœur :
Pression veineuse positive
La Paroi veineuse
Ellipse large
Déformabilité
Volume
Pesanteur
Déformabilité
Volume
Pesanteur
A pression négative, la veine se collabe, l’écoulement du sang ne se faisant plus
qu’au niveau des plis de réflexion. C’est ce qui apparaît, sur les veines
superficielles, lorsqu’elles se trouvent au dessus du niveau du cœur.
Par contre, à pression positive plus élevée, la section de la veine prend une
forme plus arrondie.
Observer les veines superficielles à l’avant-bras et leur effacement lorsque l’on
élève le membre supérieur au dessus du niveau du cœur est une technique
simple d’évaluation de la pression veineuse centrale. Si celle-ci est
anormalement élevée, les veines superficielles restent turgescentes.
215
216
13 - La Circulation Veineuse
La Paroi veineuse
La Paroi veineuse
Force Gravitationnelle majorée
Position déclive :
Pression veineuse forte
Pression veineuse élevée
Section circulaire
+
Distension (élasticité minime)
Section circulaire
Déformabilité
Volume
Pesanteur
Déformabilité
Volume
Pesanteur
Pour devenir circulaire aux plus fortes pression, lorsque la veine se situe en
dessous du niveau du cœur.
L’élasticité de la paroi veineuse est limitée, mais peut être néanmoins sollicitée à
forte pression, par exemple à la cheville chez un sujet en position debout
immobile, où la pression hydrostatique exercée par la colonne sanguine susjacente est de l’ordre de 100 mm Hg.
217
13 - La Circulation Veineuse
Volume Systolique
(ml)
218
13 - La Circulation Veineuse
Effet de la posture sur la
précharge
80
Facteurs
adjuvants du
retour veineux :
40
5
10
15
Pression télédiastolique du VG (mm Hg)
Pompe veinomusculaire
Pression veineuse Centrale - Pression veineuse à la cheville
La pression veineuse centrale est plus basse en orthostatisme qu’en
décubitus, et le volume d’éjection systolique est donc moindre
Relaxation
Du fait de la déformabilité importante des veines, le volume sanguin qu’elles
contiennent est susceptible de se déplacer en fonction de la posture. Ainsi, au
passage de la position allongée à la position debout immobile (orthostatisme), un
volume significatif de sang (de l’ordre de 500 ml) s’accumule dans les veines des
membres inférieurs du fait de la pression hydrostatique. Dans ces conditions, la
pression régnant dans les veines caves et l’atrium droit diminue, et, en vertu de
la loi du cœur (Starling), le volume d’éjection décroît, ce qui a pour conséquence
une diminution du débit cardiaque et donc une chute de la pression artérielle
systémique : l’hypotension orthostatique.
Contraction
Lors de la marche, le mécanisme de la « pompe veino-musculaire » des mollets
intervient, permettant de chasser le volume sanguin accumulé dans les jambes
en position orthostatique vers le cœur.
219
220
13 - La Circulation Veineuse
La circulation veineuse
Repos :
Station debout immobile :
Pression hydrostatique
élevée
Remplissage
Au repos musculaire, les veines contenues dans les masses musculaires de la
jambe et entre ces muscles et leurs aponévroses se remplissent
progressivement par le flux sanguin issu des capillaires.
En station debout immobile, la colonne sanguine représente toute la hauteur du
membre, et s’écoule lentement vers l’atrium droit.
221
222
13 - La circulation veineuse
13 - La Circulation Veineuse
100 mm Hg
100 mm Hg
∆AV = 90 mm Hg
A la marche :
• Reflux interdit par les valvules
• Propulsion du sang vers
l’atrium droit
• Allègement de la pression
veineuse distale
• Augmentation de la pression
veineuse centrale
≈ 0 mm Hg
10 mm Hg
Décubitus : Pression veineuse faible
Gradient artério-veineux « confortable »
Lors de la contraction musculaire, les muscles contractés compriment les veines
et chassent le sang qu’elles contiennent. En raison de la disposition des valvules
veineuses qui empêchent le retour du sang en arrière (du moins lorsqu’elles sont
intactes), le sang est chassé en direction de l’atrium droit, ce qui a pour effet,
d’une part, de réduire le volume de sang dans les jambes et de fractionner la
colonne sanguine, allégeant ainsi la tension pariétale des veines des jambes,
d’autre part de rehausser la pression veineuse centrale (au niveau des veines
caves et de l’atrium droit), et donc d’augmenter le volume d’éjection systolique et
de corriger l’hypotension orthostatique.
En position allongée, le gradient assurant la perfusion des tissus au niveau des
jambes est de l’ordre, chez le sujet sain, de 90 mm Hg, la pression veineuse
distale étant basse (de l’ordre de &0 mm Hg).
223
224
13 - La circulation veineuse
13 - La circulation veineuse
≈ 0 mm Hg
≈ 0 mm Hg
100 mm Hg
100 mm Hg
Pression Veineuse
à la cheville (mm Hg)
Orthostatisme :
100 -
Pression veineuse
distale élevée
Marche
Station
debout
immobile
10 -
Gradient artérioveineux inchangé
Position
allongée
Force
Gravitationnelle
= + 100 mm Hg
+ Force
Gravitationnelle
= 100 mm Hg
Orthodynamisme :
100 mm Hg
+ 100 mm Hg
= 200 mm Hg
10 mm Hg
+ 100 mm Hg
= 110 mm Hg
temps
•Pression veineuse
distale allégée
•Gradient artério-veineux
amplifié
∆AV = 90 mm Hg
10 mm Hg
∆AV = 190 mm Hg
100 mm Hg
+ 100 mm Hg
= 200 mm Hg
Lors de la marche, la pompe veino-musculaire entre en action, réduisant, après
quelques pas, la pression veineuse à la cheville, de sorte que le gradient de
pression assurant la perfusion des tissus (notamment musculaires) des membres
inférieurs s’en trouve accrue. L’orthostatisme est donc une position
physiologiquement inconfortable, soumettant les veines des membres inférieurs à
des tensions pariétales accrues, et s’accompagnant d’une chute relative de
pression artérielle systémique, tandis que la marche présente l’intérêt de réduire
cette tension pariétale tout en améliorant le remplissage ventriculaire, donc le
débit cardiaque, mais aussi la perfusion musculaire aux membres inférieurs.
En orthostatisme, la pression veineuse à la cheville augmente considérablement,
en proportion de la hauteur de la colonne sanguine sus-jacente, du fait de la
force gravitationnelle augmentant la pression hydrostatique. Elle passe ainsi à
une valeur de l’ordre de 110 mm Hg. Cependant, dans le même temps, la
pression artérielle au même niveau augmente dans les mêmes proportions, de
sorte que l’orthostatisme ne s’oppose pas au retour veineux mais a pour
principale conséquence d’accroître la tension au niveau de la paroi veineuse et
donc le volume de sang contenu dans les veines des membres inférieurs.
225
13 - La Circulation Veineuse
226
12 - La circulation lymphatique
Facteurs
adjuvants du
retour veineux
Pompe abdomino-diaphragmatique : opposition de phase
cave sup. / cave inf.
227
Les mouvements de l’eau de part et d’autre de la paroi des vaisseaux capillaires,
tels que nous les avons évoqués plus haut, sont tels que la réabsorption ne
compense pas entièrement la filtration. Ainsi, chaque jour, quelques litres d’eau
(8l, environ) ne sont pas réabsorbés sur le versant veineux du réseau capillaire,
et sont pris en charge par la circulation lymphatique, qui constitue une seule
circulation de retour, ramenant l’eau résultant de cet excédent de filtration, en
même temps que des grosses molécules et des cellules (notamment des
globules blanc) vers la circulation systémique.
Le flux veineux est aussi modulé par divers mécanismes, dont le principal est la
« pompe abdomino-diaphragmatique » : la veine cave supérieure est intrathoracique, alors que la veine cave inférieure est intra-abdominale. Par
conséquent, la contraction du diaphragme, qui descend en s’appuyant sur les
organes abdominaux, lors de l’inspiration, a pour conséquence, chez le sujet
sain, d’accroître la pression intra-abdominale et de freiner, donc, le déversement
du sang veineux des membres inférieurs en direction de l’atrium droit. Par contre,
pendant l’inspiration, la pression intra-thoracique diminue, ce qui facilite le
déversement du sang provenant des membres supérieurs et de la tête dans
l’atrium droit. Inversement, en expiration, le diaphragme remonte et la pression
intra-thoracique s’élève tandis que la pression intra-abdominale décroît, facilitant
le retour sanguin veineux des membres inférieurs et ralentissant le flux veineux
jugulaire et subclavier.
Ce mécanisme est altéré en cas de paralysie diaphragmatique, mais aussi en
cas d’obésité, laquelle s’accompagne d’une augmentation de pression intraabdominale faisant obstacle au retour veineux des membres inférieurs et
constituant un facteur d’insuffisance veineuse chronique.
227
228
12 - La circulation lymphatique
12 - La circulation Lymphatique
• Capillaires
• Vaisseaux
lymphatiques
• Ganglions
• Citernes
• Canal
thoracique
• Circulation de retour
• 2,5 à 3 litres / jour
• Grosses protéines
• Lipides
(lipo-protéines et chylomicrons)
• Relais ganglionnaires et citernes
• Cellules
(saines ou pathologiques)
Structure du capillaire lymphatique
La circulation lymphatique a pour point de départ les capillaires lymphatiques,
prenant naissance dans les tissus, avec une paroi comportant des zones
disjointes, aménageant des espaces que la déformations des tissus (appui,
contraction musculaire…) peuvent accroître. Ces espaces permettent le passage
vers la lumière du capillaire lymphatique, de grosses molécules (par exemple des
molécules provenant de l’absorption intestinale) et de cellules (globules blancs
participant à l’immunité, mais aussi, le cas échéant, cellules cancéreuses, la
circulation lymphatique représentant la première voie de dissémination des
cancers).
Les capillaires lymphatiques convergent pour former des vaisseaux
lymphatiques, le long des quels on observe des « relais », les ganglions
(susceptibles d’augmenter de volume et devenir sensible en cas d’infection
locale). Les vaisseaux lymphatiques se drainent dans ces canaux lymphatiques
et la lymphe véhiculée par la circulation lymphatique rejoint finalement la
circulation veineuse au niveau du confluent entre veines jugulaires et veines
subclavières.
Les ganglions lymphatiques sont des amas de cellules (principalement des
lymphocytes et des macrophages), collectant la lymphe à leur périphérie
(vaisseaux lymphatiques afférents) et se drainant par un vaisseau lymphatique
efférent émergeant du hile. Les ganglions lymphatiques sont dotés s’une
vascularisation sanguine propre, par laquelle plus de la moitié de l’eau drainée
par la circulation lymphatique est réabsorbée. Ce ne sont donc qu’environ 3l de
lymphe qui rejoignent finalement la circulation veineuse.
Les plus gros vaisseaux lymphatiques et les canaux lymphatiques comportent un
paroi dotée d’une couche musculaire capable de motricité spontanée, propulsant
lentement la lymphe par des mouvements comparables à un péristaltisme. Les
vaisseaux lymphatiques sont en outre équipés de valvules.
229
230
14 – Fonction Cardiaque versus Fonction Vasculaire
Graphique de Guyton
Graphique de Guyton
Veines
Artères
Cœur
Retour
Distribution
Capillaires
Diffusion ∼10 µm
Cellules
Artérioles
10
Respiration
Diffusion ∼0,5 µm
7
Veines
Artères
Cœur
Retour
0
-2
Distribution
Capillaires
0
7
Débit Cardiaque (l/min)
Diffusion ∼10 µm
10
Cellules
Fonction Vasculaire :
« effet de pompe »
Artérioles
Débit Ca rdiaque (l/min)
Respiration
Diffusion ∼ 0,5 µm
Press ion Veineuse Centra le (mm Hg)
14 – Fonction Cardiaque versus Fonction Vasculaire
7
0
-2
0
7
Pression Veineuse Centrale (mm Hg)
Fonction Cardiaque
(Loi de Starling)
Si le débit de la pompe augmente, la pression s’élève en aval
et diminue en amont
Si le débit de la pression de remplissage ventriculaire augmente,
le débit cardiaque augmente (Loi de Starling)
La représentation graphique des relations entre fonctionnement cardiaque et
fonctionnement vasculaire proposée par Guyton permet de comprendre comment
la confrontation de deux mécanismes fondamentaux implique un point d’équilibre.
D’autre part, la loi de Starling stipule que la force de contraction ventriculaire
augmente si le remplissage diastolique ventriculaire augmente. Par conséquent,
le débit cardiaque (en ordonnées) augmente si la pression veineuse centrale (en
abscisses) augmente : c’est la courbe de fonction cardiaque.
Le fonctionnement de la pompe cardiaque, qui puise du sang en amont, dans le
secteur veineux, pour le propulser en aval, dans le secteur artériel, a pour
conséquence d’accroître la pression en aval et de la diminuer en amont. Par
conséquent, si le débit cardiaque (en abscisses) augmente, la pression veineuse
centrale (en ordonnées) diminue : c’est « l’effet de pompe », représenté par la
courbe de fonction vasculaire.
231
232
14 – Fonction
Cardiaque versus
Fonction Vasculaire
Graphique de
Guyton
Graphique de
Guyton
Fonction Cardiaque
versus
Fonction Vasculaire
Le fonctionnement cardiaque
s’établit à un équilibre entre ces
deux contraintes
Pression Veineuse Centrale (mm Hg)
14 – Fonction
Cardiaque versus
Fonction Vasculaire
7
Fonction Cardiaque
versus
Fonction Vasculaire
0
-2
0
7
D éb it Ca rdiaq ue (l/min)
Le fonctionnement cardiaque
s’établit à un équilibre entre ces
deux contraintes
10
Le fonctionnement du coeur est donc conditionné par ces deux mécanismes : si
la pression veineuse centrale augmente, son débit augmente, mais si son débit
augmente, la pression veineuse centrale diminue, et donc son débit diminue. La
courbe de fonction cardiaque montre l’évolution du débit cardiaque en fonction de
la pression veineuse centrale (loi de Starling), tandis que la courbe de fonction
vasculaire montre l’évolution de la pression veineuse centrale en fonction du
débit cardiaque.
Puis en lui imposant une rotation d’un quart de tour
On peut inscrire ces deux courbes sur les mêmes coordonnées, au prix d’une
entorse à la représentation normale de la courbe de fonction vasculaire, en
l’inversant tout d’abord horizontalement
233
14 – Fonction
Cardiaque versus
Fonction Vasculaire
14 – Fonction Cardiaque versus Fonction Vasculaire
Effet d'une hémorragie
Le fonctionnement cardiaque
s’établit à un équilibre entre ces
deux contraintes
Débit Cardiaque (l/min)
Débit Cardiaque (l/min)
10
7
0
10
7
7
0
-2
0
-2
0
7
Pression Veineuse Centrale (mm Hg)
7
Pression Veineuse Cent rale ( mm Hg)
Débit moindre, pression
veineuse moindre
On peut alors superposer les deux courbes : la courbe de fonction cardiaque, qui
se lit de façon conventionnelle (le débit cardiaque, en ordonnées, augmente si la
pression veineuse centrale, en abscisses, augmente : courbe en rouge), et la
courbe de fonction vasculaire, qui se lit de façon inversée (la pression veineuse
centrale, en abscisses, diminue si le débit cardiaque, en ordonnées, augmente).
Il apparaît alors que la confrontation de ces deux mécanismes fondamentaux
conduit nécessairement à un point d’équilibre : l’intersection des deux courbes.
Insuffisance Cardiaque
10
Débit Cardiaque (l/min)
Graphique de
Guyton
Fonction Cardiaque
versus
Fonction Vasculaire
234
0
-2
0
7
Pression Veineuse Cen trale (mm Hg)
Débit moindre, pression
veineuse plus élevée
Cette représentation graphique originale, imaginée par Guyton, est
particulièrement utile à l’analyse des conséquences physiopathologiques des
perturbations de l’appareil cardiovasculaire.
Par exemple, une hémorragie a pour effet de réduire la volémie, et, la majeure
partie du volume sanguin se trouvant dans les veines, d’entraîner une diminution
de la pression veineuse centrale, alors que la fonction cardiaque est intacte. Cela
se traduit par un décalage vers la gauche de la courbe de fonction vasculaire, et
l’intersection des deux courbes montre un débit cardiaque plus bas avec une
pression veineuse centrale abaissée.
Inversement, chez un patient en insuffisance cardiaque gauche chronique, la
courbe de fonction vasculaire reste normale, mais la courbe de fonction
cardiaque est altérée, décalée vers le bas, de sorte que le point d’équilibre
s’établit avec un débit cardiaque inférieur à la normale, mais avec une pression
veineuse centrale supérieure à la normale, ce qui se manifeste par la
turgescence des veines jugulaires, l’hépatomégalie, les oedèmes des membres
inférieurs etc. Dans un tel cas, une perfusion de solutés macromoléculaires,
augmentant la volémie, aurait un effet néfaste (et pourrait entraîner une
décompensation), alors que la transfusion représente le traitement de choix en
cas d’hémorragie.
235
236
14 – Les systèmes de régulation
Le Contrôle
Nerveux
Tronc Cérébral
Centres nerveux supérieurs
Fibres bulbo-spinales
Fibres issues
des baroet chémorécepteurs
Centres
bulbaires
Acétylcholine
Moëlle
Fibres
pré-ganglionnaires
Baro-Récepteurs
Fréquence
cardiaque
Volume
d'éjection
systolique
Pression
Artérielle
Ganglion Sympathique
Fibres postganglionnaires
Résistance
circulatoire
périphérique
Coeur
β1
Fibres
pré-ganglionnaires
Nor
adrénaline
ACh
MédulloSurrénale
Adrénaline
Débit
cardiaque
Noradrénaline
Réseau
vasculaire
Coeur
Schéma général de Régulation nerveuse
Nous avons examiné jusqu’ici les mécanismes « décentralisés » de régulation circulatoire : la loi
du cœur (de Starling) réglant la force de contraction du ventricule en fonction de son remplissage,
les variations biochimiques locales réglant la vasomotricité et par lesquelles chaque tissu adapte
son débit sanguin à ses besoins métaboliques, et la fonction endothéliale vasomotrice par laquelle
chaque vaisseau adapte son diamètre à son débit. Tous ces mécanismes sont essentiels, et sont
mis en jeu en permanence. Cependant, il ne suffisent pas à maintenir l’équilibre circulatoire
systémique, notamment la pression artérielle, lorsque les variations circulatoires locales ou
régionales deviennent importantes, qu’elles soient consécutives à l’activité musculaire, au
changement de posture, ou à tout autre événement (hémorragie, par exemple). Par exemple,
l’activité musculaire, lorsqu’elle implique une masse musculaire significative (marche, course…)
entraîne, par les mécanismes locaux examinés précédemment, une vasorelaxation musculaire
qui a pour conséquence une réduction de la résistance circulatoire périphérique totale, et donc
une chute de la pression artérielle. Le passe de la position allongée à la position debout entraîne
une diminution de la force d’éjection systolique du ventricule gauche et a aussi pour conséquence
une chute de la pression artérielle. Une hémorragie a le même effet, en réduisant le volume
sanguin total donc la pression sanguine.
Face à ces perturbations compromettant la stabilité de la pression artérielle et donc des
conditions de perfusion des organes et tissus, des mécanismes de correction existent, mettant en
jeu le système nerveux autonome, selon des circuits réflexes, et impliquant des systèmes
hormonaux. L’intervention du système nerveux autonome a pour point de départ des récepteurs
détectant, dans la paroi de l’aorte initiale et des artères carotides, les variations de pression
artérielle, déclenchant ce que l’on appelle le « baro-réflexe », ayant pour effecteurs d’une part le
cœur, d’autre part les vaisseaux.
Fibres postganglionnaires
Noradrénaline
α
α + (β 2)
Système Sympathique
Le système nerveux autonome comporte deux volets : le système sympathique
(autrefois dénommé « orthosympathique »), et le système parasympathique.
Le système sympathique reçoit (au niveau du tronc cérébral) des informations
provenant des récepteurs aortiques et carotidiens détectant les variations de
pression artérielle : ce sont les barorécepteurs. Des récepteurs chimiques
détectent aussi les variations de pH et de taux de CO2, mais leur intervention,
hors des conditions extrêmes, concernent plus la régulation de la ventilation
pulmonaire que de la circulation sanguine. Les fibres nerveuses issues du
système nerveux centrale descendent vers la moelle épinière, qu’elles quittent à
plusieurs étages pour faire relais dans les ganglions sympathiques, situées en
avant des racines nerveuses rachidiennes, et s’articuler ainsi avec des neurones
qui rejoignent d’une part le cœur, innervé en totalité, d’autre part les vaisseaux
(artères et veines, à l’exception des artérioles terminales). Sur le cœur, le
système sympathique détermine à la fois une accélération des battements
cardiaques et une augmentation de la force d’éjection systolique. Sur les
vaisseaux, il détermine surtout une constriction, mais, sur certains organes (les
artères du cœur, du foie, let des muscles striés squelettiques), l’effet est,
inversement, une vasorelaxation.
Le Contrôle Nerveux
Coeur
MédulloSurrénale
β1
Coeur :
Fréquence
Contractilité
Le Contrôle
Humoral
- Atrium
- Tissu Nodal
Vaisseaux Systémiques
ADRENALINE
Système
Parasympathique
α
(& noradrénaline)
Vaisseaux :
Tissus érectiles
Vaisseaux Coronaires, hépatiques,
du muscle strié squelettique
β2
Lipolyse
Glycogénolyse
Système Para-Sympathique
Le système parasympathique, par contre, n’innerve, dans le cœur, que les atria
et le tissu nodal (et non les ventricules). Sur les vaisseaux, il n’atteint que les
tissus érectiles (corps ciliaires de l’œil, mamelon des seins, pénis et clitoris).
Son principal effet est de ralentir la fréquence des battements cardiaques. Il
existe un frein parasympathique permanent chez les sujets sains. C’est ce qui
explique que la section des nerfs cardiaques s’accompagnent d’une accélération
des battements cardiaques, passant de 70 à 100 / min.
Les glandes Médullo-surrénales
Parmi les systèmes hormonaux intervenant dans la régulation circulatoire, la
médullo-surrénale (partie centrale des glandes surrénales) tient une place à part
car elle fait en réalité partie du système sympathique : ses cellules secrétantes
sont en fait des neurones différenciées, devenus endocrines, et elle reçoit des
fibres sympathiques issues de la moelle mais passant par les ganglions
sympathiques sans y faire relais. La médullo-surrénale secrète dans le sang,
principalement, de l’adrénaline, dont les effets sont différenciés :
-Sur le cœur, une accélération de la fréquence et une augmentation de la force
d’éjection
-Sur les artères du cœur, du foie, et des muscles striés squelettiques, une
vasorelaxation
-Sur l’ensemble des autres vaisseaux (hormis ceux du cerveau), une
vasoconstriction.
Son action est mise en œuvre, par exemple, en cas de stress ou d’agression : les
muscles, bénéficiant d’une vasorelaxation, sont alors prêts à l’action, le cœur est
prêt à subvenir à leurs besoins, et le foie est prêt à libérer les réserves d’énergie
nécessaires.
Le Contrôle
Humoral
Hypothalamus
Post-Hypophyse
Vaisseaux
Commande
Sympathique
A.D.H.
Vaisseaux
Cérébraux
VasoConstriction
Rétention
Eau et
Sodium
VasoRelaxation
Vaisseaux
Coronaires
Le Contrôle
Humoral
Effet
Inotrope +
Aldostérone
CorticoSurrénale
Angiotensinogène
Rétention
d'eau
Rénine
Rein
Vaisseaux
cutanés et
périphériques
L’Hormone AntiDiurétique
(ADH, ou Vasopressine)
Le deuxième système hormonal impliqué dans la régulation circulatoire est celui
de l’hormone antidiurétique, antérieurement appelée vasopressine). Il est mis en
jeu par l’augmentation d’osmolarité sanguine (par exemple après une
déshydratation consécutive à un exercice physique, ou après une hémorragie).
Son effet est une rétention d’eau (par augmentation de la réabsorption au niveau
des tubes collecteurs rénaux), et une vasoconstriction générale (à laquelle
échappent les artères coronaires et le cerveau). La conséquence en est un
rehaussement de la pression artérielle.
Enzyme de
Conversion
n
sio se
es
Pr i n eu e
e
V n tral
Ce
Le Système
Rénine –
Angiotensine –
Aldostérone .
Endothélium
Angiotensine II
Le troisième système hormonal est celui de la cascade rénine – angiotensine –
aldostérone : en réponse à une chute de la pression artérielle, des cellules
spécialisées de la paroi des artérioles des glomérules rénaux secrètent la rénine,
qui, dans le sang, va transformer l’angiotensinogène produit par le foie en
angiotensine 1, laquelle est à son tour transformée en angiotensine 2, active, par
l’enzyme de conversion, produite par l’endothélium vasculaire. L’angiotensine 2 a
des effets sur l’appareil cardiovasculaire (vasoconstriction générale épargnant les
coronaires et le cerveau, renforcement de la contraction ventriculaire), sur le
système nerveux centrale, augmentant l’activité du système sympathique, et sur
la glande corticosurrénale, provoquant la libération d’une hormone, l’aldostérone.
Celle-ci agit sur le rein pour augmenter la réabsorption d’eau le long des tubules.
L’ensemble de ces actions a pour conséquence de rehausser la pression
artérielle.
Le contrôle cardio-vasculaire coordonné
Le Peptide Atrial Natriurétique
PVC
Rein
Angiotensine I
VasoConstriction
Volémie
Coeur
S.N.C.
Inotropie
β1
Atrium
VES
Rein
Elimination H2O
x
FC
=
Loi de
Starling
PAN
PV
périph.
Qc
x
RPT
= PA
Baro
Réflexe
Rénine
PVC
PAN
Adrénaline
Σ / PΣ
Σ
(Médullosurrénale)
VR
β2
VC
α
Angiotensine
ADH
Vaisseaux
Vasorelaxation
Volémie
Aldostérone
+
Schéma synoptique
Le quatrième système hormonal est celui des peptides natriurétiques :
peptide atrial natriurétique (PAN) et « brain natriuretic peptid » (BNP). Ces
hormones sont secrétées, principalement, par des cellules différenciées
de la paroi atriale en réponse à la distension de cette paroi en cas
d’augmentation de la pression veineuse centrale (donc, par exemple, de la
volémie). Ces hormones ont un effet sur le rein, augmentant l’élimination
d’eau en réduisant sa réabsorption au niveau des tubes rénaux, et sur les
vaisseaux par une vasorelaxation générale. L’effet globale est une
réduction de la pression artérielle systémique.
Le contrôle vasomoteur s’intègre aussi dans un schéma général de
régulation à plusieurs niveaux d’implication en fonction de l’importance
quantitative des variations locales ou régionales.
L’initiation des changements vasomoteurs est locale : Chaque tissu
adapte son débit sanguin à ses besoins métaboliques par les mécanismes
de la vasorelaxation « métabolique » ou « fonctionnelle ». L’augmentation
de débit sanguin qui en résulte met en jeu la vasorelaxation fluxdépendante sur les vaisseaux approvisionnant ce territoire. Si la masse
tissulaire concernée par cette vasorelaxation est quantitativement minime,
les choses en restent là. Si, par contre, cette masse est importante (par
exemple : lors d’un exercice sportif, la résistance circulatoire périphérique
totale diminue significativement, ce qui entraîne une chute de la pression
artérielle, laquelle active le baro-réflexe.
Le schéma synoptique de régulation présenté ici est centré sur l’équation
Débit Cardiaque (Qc) x Résistance Périphérique Totale (RPF) = Pression
Artérielle (PA) dérivée de la Loi de Darcy. Le débit cardiaque lui-même est
le produit de la fréquence des battements cardiaques (FC) par le volume
d’éjection systolique (VES). Ce dernier est réglé par la Loi de Starling,
donc en fonction de la pression veineuse centrale (PVC), laquelle dépend
de la volémie et de la posture.
Une chute de pression artérielle active à court terme donc le baroréflexe,
renforçant l’activité sympathique et réduisant l’activité parasympathique.
La stimulation sympathique a pour effet d’accélérer la fréquence
cardiaque et de renforcer l’éjection systolique, augmentant ainsi le débit
cardiaque et rehaussant la pression artérielle. Cette action est relayée par
la libération d’adrénaline par la médullosurrénale, avec des effets
cardiaques superposables et des effets vasculaires différenciés :
vasoconstriction générale (comme par l’action directe du système
sympathique sur les vaisseaux) mais vasorelaxation coronaire, hépatique,
244
Ex: ORTHOSTATISME
O5
FC x VES =Qc
x
RPT
O9
O6
O5
FC x VES =Qc
x
RPT
O8
Σ / PΣ
BaroRéflexe
O9
MédulloSurrénale :
Adrénaline
O2
PVC
O1
O8
Σ / PΣ
PV
Périph.
PAN
Aldostérone
VC / VR
Angiotensine 2
O2
PVC
O10
PAN
Aldostérone
O10 Volémie
ADH
Lors du passage de la position allongée à l’orthostatisme (position debout
immobile), la pression veineuse centrale diminue (en raison de l’accumulation
d’un volume important de sang – plusieurs centaines de ml - dans les veines des
membres inférieurs sous l’effet de la pression hydrostatique). Par le jeu de la Loi
de Starling, ceci à pour conséquence une diminution du volume d’éjection
systolique et donc une chute de la pression artérielle, activant le baroréflexe.
Ceci a pour conséquence une activation du système sympathique avec les
différents effets énoncés plus haut.
MédulloSurrénale :
Adrénaline
Rénine
Starling
Volémie
O7
BaroRéflexe
Etc.
VC / VR
Angiotensine 2
O6
= PA
O4
Rénine
Starling
O1
O7
= PA
O4
PV
Périph.
Ex: ORTHODYNAMISME
ADH
Lors de la marche, la vasorelaxation qui se produit, par les mécanismes
examinés précédemment (vasorelaxation métabolique) entraînent une diminution
de la résistance périphérique totale, et donc une tendance à la chute de la
pression artérielle, mais la pompe veino-musculaire des mollets se trouve aussi
activée, rehaussant la pression veineuse centrale, et contribuant à rétablir,
parallèlement à l’action du système sympathique, une pression artérielle
“confortable”.
245
246
Ex: HEMORRAGIE
H4
FC x VES = Qc
x
RPT
H3
H5
H6
Rénine
Angiotensine 2
Starling
H2
PV
Périph.
PVC
H1
Volémie
BaroRéflexe
= PA
Ex: HEMORRAGIE puis TRANSFUSION
H7
H8
Σ / PΣ
H4
FC x VES = Qc
x
H3
RPT
MédulloSurrénale :
Adrénaline
H8
H5
H6
BaroRéflexe
= PA
Rénine
VC / VR
Angiotensine 2
Starling
H2
PV
Périph.
PAN
Aldostérone
PVC
H1
Volémie
ADH
Une hémorragie significative mobilise, à court terme, les mêmes mécanismes,
relayés, à moyen terme, par les systèmes hormonaux
H7
H8
Σ / PΣ
MédulloSurrénale :
Adrénaline
H8
VC / VR
PAN
Aldostérone
ADH
Une transfusion, dans un tel cas, permet de rétablir la volémie et, par voie de
conséquence, de rehausser la pression veineuse centrale, donc d’accroître (via
la Loi de Starling) le volume d’éjection systolique, donc le débit cardiaque et la
pression artérielle.
247
248
Ex: EXERCICE PHYSIQUE
FC x VES = Qc
x
RPT
E2’
E2
E3
PVC
Pompe
Veino- Volémie
musculaire
BaroRéflexe
= PA
E5
Physiologie
Cardio-Vasculaire
E6
Σ / PΣ
E6
MédulloSurrénale :
Adrénaline
Rénine
Angiotensine 2
Starling
E1’
PV
Périph.
E4
VC / VR
E1
PAN
Aldostérone
ADH
Lors d’un exercice physique impliquant une masse musculaire significative (par
exemple lors de la course, l’aviron, le ski de fond…), la vasorelaxation dans les
territoires musculaires impliqués est telle que cela a pour conséquence une
diminution de la résistance circulatoire périphérique totale (RPT), donc une chute
de la pression artérielle, mobilisant le baroréflexe, comme nous l’avons vu
précédemment. Notons en outre que les activités comportant une alternance
contraction – relaxation des muscles striés squelettiques ont pour effet d’activer
la pompe veino-musculaire des mollets, chassant le sang vers le cœur et
soutenant donc la pression veineuse centrale.
Ce mécanisme est préservé chez les patients porteurs d’un transplant cardiaque,
alors que le cœur transplanté est dépourvu d’innervation. Ces patients restent
capable d’une adaptation à l’effort par ce mécanisme (qui met en jeu la loi de
Starling), mais aussi par les systèmes hormonaux, au premier rang desquels la
médullo-surrénale produisant de l’adrénaline qui manifeste des effets cardiaques
et vasculaires. Néanmoins, cette adaptation à l’effort est plus lente et progressive
que chez le sujet normal, où elle intervient, par le système nerveux autonome,
très rapidement (en quelques secondes).
249
250
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