GLOBE (Global Link for Online Biomedical Expertise Manuel - Contrôle des Maladies Transmissibles CIM-9 112 ; CIM-10 B37 (Moniliase, Candidoses cutanées, buccales, génitales et mycoses dites profondes, généralisées 19ème Edition - 2008 Candidose ou systémiques à Candida) CCDM19: M. Brandt, F. Ndowa CCDM18: F. Ndowa Une mycose est habituellement limitée aux couches superficielles de la peau ou des muqueuses, se présentant cliniquement comme un muguet ou blanchet (oral), une perlèche, un intertrigo, une vulvovaginite, une tourniole (panaris péri-unguéal) ou une onychomycose. Des ulcères ou pseudomembranes peuvent se former dans l’œsophage, l’estomac ou l’intestin. Une candidose invasive, incluant une septicémie à candida se produit habituellement chez des patients présentant des facteurs de risque spécifiques comme des cathéters intraveineux, un état immunodéprimé, une antibiothérapie, un acte chirurgical invasif ou une maladie grave. La septicémie à candida peut être sans complication ou disséminée et peut provoquer des infections profondes dans de nombreux organes comme les yeux, les reins, le foie, la rate, le cœur et le système nerveux central. Le diagnostic nécessite à la fois la détection au laboratoire et l'observation clinique de la candidose. Le test de laboratoire le plus précieux est la démonstration au microscope de la présence de pseudohypes et/ou de levures dans des tissus infectés ou des fluides biologiques normalement stériles. La confirmation par culture est importante, mais l’isolation dans des crachats, des lavages broncho-alvéolaires, les selles, l’urine, les surfaces des muqueuses, la peau ou des blessures ne constitue pas une preuve causale de la maladie. Une infection oropharyngée grave ou récurrente chez un adulte sans cause sous-jacente évidente doit suggérer la possibilité d’une infection par le VIH. 2. Agents infectieux Les plus courants sont Candida albicans, Candida (anciennement Torulopsis) glabrata, C. parapsilosis, C. tropicalis, et C. krusei. De nombreuses espèces moins courantes, comme C. dubliniensis ont aussi été notifiées comme provoquant la maladie. 3. Prévalence Mondiale. Les espèces candida font souvent partie de la flore normale. 4. Réservoir Humains. 5. Mode de transmission Par contact avec des sécrétions ou des excrétions, buccales, cutanées, vaginales et anales, de ou porteurs ; par transmission de la mère au nouveau-né lors de l'accouchement et par propagation CIM-9 112 ; CIM-10 B37 ©Fondation Mérieux 2010. Tous doits réservés. 1/3 Manuel - Contrôle des Maladies Transmissibles 1. Identification GLOBE (Global Link for Online Biomedical Expertise Manuel - Contrôle des Maladies Transmissibles endogène. Le rôle de la propagation par voie sexuelle est limité, bien que quelques études aient démontré une colonisation asymptomatique génitale masculine significative avec des espèces de candida plus fréquente chez les partenaires sexuels masculins d’une femme infectée. 6. Période d’incubation Variable, de 2 à 5 jours pour le muguet chez les nourrissons. 7. Période de contagion Probablement tant que des lésions sont présentes. 8. Prédisposition L’isolement fréquent d’espèces de candida dans les crachats, la gorge, les selles et l’urine en l’absence de signes cliniques de l’infection suggère un caractère pathogène de faible niveau ou une immunité répandue. Le muguet est une infection courante, habituellement bénigne pendant les premières semaines de la vie. La maladie clinique se produit quand les défenses de l’hôte sont faibles. Des facteurs locaux contribuant à une candidose superficielle comprennent un intertrigo interdigital et une tourniole sur des mains trop exposées à l’eau (par ex. des lavandières, employés de blanchisseries et conserveries) et un intertrigo dans les plis cutanés moites des individus obèses. Des éruptions cliniques répétées sur la peau ou les muqueuses sont courantes. Les facteurs systémiques principaux prédisposant à une candidose cutanéomuqueuse sont le diabète sucré, l’infection au VIH et un traitement par des antibiotiques à large spectre ou des doses supra-physiologiques de corticostéroïdes. Les femmes dans le 3ième trimestre de leur grossesse sont sensibles à la candidose vulvovaginale. Les facteurs prédisposant à une candidose invasive sont l’état immunodéprimé, des cathéters intraveineux, une neutropénie, une hémopathie maligne, des brûlures, des complications postopératoires et un poids à la naissance très faible pour les nouveaunés. Des candidoses du tractus urinaire se produisent habituellement comme une complication due à la présence prolongée d’un cathéter urinaire ou placé dans le pelvis rénal. La plupart des adultes et des enfants plus âgés présentent une hypersensibilité différée au champignon et possèdent des anticorps humoraux. 9. Méthodes de contrôle A. Mesures préventives Pour prévenir une dissémination systémique, détecter rapidement et traiter localement toute infection de la bouche, l’œsophage ou la vessie des personnes ayant des facteurs systémiques prédisposant (voir sensibilité). Une chimioprophylaxie au fluconazole diminue l’incidence de candidose invasive après la transplantation de cellules souches hématopoïétiques dans des études réalisées chez des patients à haut risque en unité de soins intensifs et chez les receveurs de greffes de foie et les nouveaux nés de très faible poids à la naissance. Le micafungin est aussi efficace pour prévenir les infections par Candida chez les receveurs de cellules souches hématopoïétiques. Le posaconazole est efficace pour prévenir les candidoses invasives chez les receveurs de cellules souches hématopoïétiques présentant une réaction du greffon contre l’hôte et chez les patients avec une neutropénie prolongée due à la chimiothérapie. CIM-9 112 ; CIM-10 B37 ©Fondation Mérieux 2010. Tous doits réservés. 2/3 GLOBE (Global Link for Online Biomedical Expertise Manuel - Contrôle des Maladies Transmissibles B. Contrôle du patient, des contacts et de l'environnement immédiat 1) Notification de cas à l'autorité sanitaire locale : Déclaration officielle habituellement non justifiée, classe 5 (voir Déclaration). 2) Isolement : Non applicable. 3) Désinfection concomitante : Des sécrétions et objets contaminés. 4) Quarantaine : Non applicable. 5) Vaccination des contacts : Non applicable. 6) Enquête sur les contacts et la source de l'infection : Sans utilité pour les cas sporadiques. 7) Traitement spécifique : Une amélioration des causes sous-jacentes à la candidose, par ex. le retrait d’une sonde veineuse centrale à demeure peut faciliter le traitement. Une application locale de nystatin ou d’un azole (miconazole, clotrimazole, ketoconazole, fluconazole) est utile dans de nombreuses formes de candidose superficielles. Des tablettes orales de clotrimazole ou une suspension de nystatin sont efficace pour traiter une candidose orale (muguet). Une suspension d'itraconazole ou de fluconazole sont efficace contre les candidoses orales et de l’œsophage Un certain nombre d'antifongiques plus récents comme le voriconazole, posaconazole et les échinocandines (caspofungine, micafungine, and anidulafungine) sont aussi efficaces contre les candidoses oropharyngées et de l’œsophage, mais leur emploi devrait généralement être restreint aux patients dont la maladie est résistante aux thérapies standard. Une infection vaginale peut être traitée par du fluconazole oral ou une application locale de clotrimazole, miconazole, butoconazole, terconazole, tioconazole ou nystatin. Le traitement initial d'une candidose invasive chez un patient dans un stade critique doit faire appel à une formulation contenant une échinocandine ou de l’amphotéricine B. Le fluconazole est un choix acceptable de traitement initial d’une candidémie chez un patient stable chez lequel une infection par un microorganisme à sensibilité réduite au fluconazole est peu probable Le traitement peut être ajusté une fois connu l’espèce infectante. C. Mesures épidémiologiques Des épidémies sont le plus souvent sues à la contamination de solutions intraveineuses et au muguet des nouveaux nés dans les maternités. Des épidémies de Candida parapsilosis fungemia dans des unités de soins intensifs néonatales ont été liées à des transmissions provenant du personnel de santé. Désinfection concomitante et désinfection terminale comparables à celles réalisées en cas de diarrhées épidémiques dans les maternités hospitalières (voir diarrhées, , section IV, 9A). D. Conséquences pour la gestion de catastrophes Aucune. E. Mesures internationales Aucune. CIM-9 112 ; CIM-10 B37 ©Fondation Mérieux 2010. Tous doits réservés. 3/3