BIOTECHNOLOGIE Immunité et vaccination MÉDECINE ET BIOTECHNOLOGIE FICHE DOCUMENTAIRE Fiche reproductible : Page 1 de 3 LES VIRUS ET LA RÉPONSE IMMUNITAIRE Les virus excellent dans leur domaine. Ils prennent de force le contrôle des processus de la cellule afin de pouvoir se multiplier pendant que la cellule hôte se meurt. Il est stupéfiant de constater qu’un organisme aussi simple peut être un destructeur de cellules aussi puissant. Cependant, tout n’est pas perdu; beaucoup d’organismes ont développé des systèmes de défense pour contrer ces virus assassins. Le système immunitaire des humains, par exemple, est une formidable ligne de défense et demeure toujours aux aguets pour détecter la présence d’intrus, comme les virus. Notre système immunitaire est stimulé lorsqu’il détecte un antigène (une molécule qui stimule une réponse immunitaire – ce terme est formé à partir des mots anticorps et génération). Dans le cas des virus, les antigènes sont des protéines qui se trouvent à la surface de l’enveloppe virale (voir les Notions de base sur les virus). Les antigènes sont détectés par les anticorps (les protéines produites par le système immunitaire pour identifier et détruire les corps étrangers), ce qui entraîne le recrutement de cellules spécialisées responsables de chasser l’intrus. Vaccination : Utilisation des virus pour une bonne cause Un très grand nombre de maladies qui ont causé la mort de millions de personnes il y a de cela plusieurs générations ont été éradiquées grâce à la vaccination. La vaccination protège les individus contre les infections virales en induisant une réponse immunitaire. Si la vaccination fonctionne, c’est parce que le virus injecté est inactivé (mort) ou atténué (vivant mais pas contagieux); ainsi, le virus ne peut pas s’emparer du système de la cellule hôte et utiliser ce dernier pour proliférer de manière incontrôlée. Bien que la vaccination ait permis d’éliminer de nombreuses maladies, elle présente toujours certains inconvénients. La biotechnologie peut remédier à ces inconvénients en permettant la mise au point de nouvelles procédures de vaccination. Une de ces procédures consiste à éliminer les gènes qui influent sur la virulence (facteurs qui déterminent si une infection se développe ou non et la sévérité des symptômes de la maladie qui en découle) tout en conservant intacts les gènes stimulant une réponse immunitaire. Après tout, le but est de provoquer une réponse immunitaire puisque c’est cette réponse qui permettra de créer les anticorps qui serviront à détecter d’éventuelles infections virales. Une autre procédure récemment découverte par des scientifiques consiste à utiliser seulement certaines parties du virus pour provoquer une réponse immunitaire (Figure 1). Il a été démontré que les protéines purifiées à la surface extérieure de l’enveloppe sont suffisantes pour produire tous les anticorps importants dans l’organisme hôte. Les scientifiques peuvent introduire génétiquement les gènes responsables du codage des protéines d’enveloppe dans des organismes qui n’ont pas à être viraux de nature. Il est possible d’amener les bactéries à produire ces protéines en grande quantité et de les administrer ensuite aux hôtes (personnes) sous forme de vaccins à virus fractionné. Figure 1 : Comment fabriquer un vaccin à virus fractionné. Source de l’image : Parlons sciences. www.explorecuriocite.org © Parlons sciences 2014 BIOTECHNOLOGIE Immunité et vaccination MÉDECINE ET BIOTECHNOLOGIE FICHE DOCUMENTAIRE Fiche reproductible : Page 2 de 3 Un deuxième type de vaccin à virus fractionné est le vaccin recombiné, qui consiste à introduire le gène de la protéine de surface du virus virulent dans un autre virus. Le second virus sécrétera la protéine sans toutefois transmettre la maladie au patient. Plusieurs vaccins recombinés sont présentement en développement et permettront un jour de prévenir certaines des maladies qui sont toujours présentes. Une dose dans le bras Le Dr Edward Jenner (1749-1823), considéré comme un pionnier dans le domaine de l’immunologie (étude du système immunitaire), n’était pas le premier à recourir à l’inoculation (une technique qui consiste à infecter volontairement une personne dans le but de développer une immunité contre une maladie et à en diminuer la sévérité). En effet, l’inoculation était une technique utilisée par les Chinois dès le 16e siècle. Le Dr Jenner désirait trouver une cure de la variole, une maladie hautement contagieuse qui touchait autant les gens riches que pauvres. Au 18e siècle, le taux de mortalité associé à cette maladie se situait entre 20 % et 60 % chez les adultes et atteignait 80 % chez les enfants. Au cours de son apprentissage, le Dr Jenner a découvert que les trayeuses (personnes qui effectuent la traite des vaches) qui avaient souffert de la variole des vaches, une maladie semblable à la variole mais moins grave, étaient immunisées contre la variole. Après plusieurs années de recherche et d’expérimentation, le Dr Jenner a testé sa vaccination (du mot latin vacca, qui signifie « vache ») sur le fils de son jardinier. Le garçon a contracté la variole de la vache et a recouvré la santé, comme l’avait prédit le Dr Jenner. Quelques mois plus tard, alors que le garçon avait pu développer une immunité, le Dr Jenner l'a exposé au virus de la variole, mais ce dernier n’a pas développé la maladie. La vaccination avait fonctionné! Le dernier cas de variole remonte à 1979, et la maladie n’est pas réapparue depuis. Figure 2 : Gravure représentant des pustules causées par la variole de la vache sur le pis d’une vache, 1811. Source : http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Cowpox_Eng raving_%28detail%29.png?uselang=fr Wikimedia Commons. Le vaccin antigrippal (vaccins contre l’influenza) L’expérimentation du Dr Jenner a ouvert la voie à la création d’un grand nombre de vaccins qui sont, de nos jours, d’usage courant. Habituellement, nous nous faisons vacciner une ou deux fois pendant l’enfance, ce qui est suffisant pour nous protéger pour la vie, mais dans le cas de la grippe, il faut se faire vacciner chaque année. Le vaccin antigrippal provoque une réponse du système immunitaire qui a pour effet de déclencher l’apparition des symptômes de l’influenza. Lorsque tu te fais vacciner contre la grippe, ton corps perçoit le virus comme un intrus et produit des anticorps pour le contrer. Par la suite, lorsque tu te retrouves en présence du virus de la grippe, ton corps se souvient que ce virus n’est pas le bienvenu et ton système immunitaire lance une attaque pour le combattre avant qu’il s’installe dans ton organisme et te rende malade. La vaccination contre la grippe doit être répétée chaque année, puisque les souches de la grippe diffèrent d’une année à l’autre. Le vaccin antigrippal consiste à injecter trois www.explorecuriocite.org © Parlons sciences 2014 BIOTECHNOLOGIE Immunité et vaccination MÉDECINE ET BIOTECHNOLOGIE FICHE DOCUMENTAIRE Fiche reproductible : Page 3 de 3 différents virus qui sont considérés par les scientifiques comme étant les souches les plus susceptibles de circuler lors de la prochaine saison de la grippe. Les virus compris dans le vaccin antigrippal sont inactifs ou morts; ils ne peuvent donc pas te transmettre la grippe, même si parfois, certaines personnes ne se « sentent pas dans leur assiette » après avoir reçu le vaccin. Merci aux rédacteurs bénévoles du Défi Parlons sciences qui ont contribué au contenu de cette fiche documentaire. www.explorecuriocite.org © Parlons sciences 2014