Crapaud commun Liste rouge en Isère Faible risque Priorité de conservation en Isère 6 Espèce déterminante ZNIEFF en Isère oui (sous conditions) Protection en France Intégrale Photo : A. Falguier Reproduction localisée en Isère L’aire de répartition du crapaud commun Bufo bufo concerne toute l’Eurasie à l’exception de l’Irlande et de la plupart des îles méditerranéennes. Bien qu’il soit encore assez répandu sur son aire de répartition, le crapaud commun est l’amphibien qui subit le plus la circulation routière dont l’incidence peut aller jusqu’à l’extinction totale de la population au niveau local. En effet, ces déplacements lents l’exposent aux écrasements qui se transforment en véritables hécatombes lors des migrations massives des adultes qui rejoignent leurs frayères au printemps. Des études sur l’impact du trafic routier ont conclu qu’un véhicule par minute suffisait à décimer 9 crapauds communs sur 10. Espèce sédentaire plus souvent composée de milieux ouverts à semi-ouverts riches en proies (lombrics, gastéropodes, insectes, etc.). Il est assez fréquemment rencontré dans les jardins et les potagers où il chasse en solitaire. Contrairement à la plupart des autres amphibiens, le crapaud commun supporte mieux la cohabitation avec les poissons ces derniers n’appréciant guère le goût des œufs et des têtards qui secrètent une substance répulsive. Il n’est donc pas rare que les étangs et lacs accueillent des frayères parfois importantes. Quelles menaces ? Le plus commun des crapauds Il est vrai que ce crapaud porte assez bien son nom puisqu’on peut le rencontrer dans différents types de milieux de plaine comme de de montagne (jusqu’à 2500 m d’altitude dans les Pyrénées). Son espace vital est composé d’une zone humide où il vient se reproduire fidèlement chaque année, une zone plus forestière pour l’hibernation et une zone de chasse le Le crapaud commun n’est pas l’amphibien le plus exigeant. Son ubiquité lui permet d’occuper tous types d’habitats mais la présence d’un milieu humide est indispensable à sa reproduction. La disparition des zones humides et la fragmentation des paysages constituent les deux principales menaces à la survie de l’espèce, menaces qui touchent largement les autres amphibiens. C’est le plus souvent sur les milieux de transition entre l’habitat terrestre (forestier) et l’habitat aquatique que les aménagements sont les plus courants et les plus perturbant pour les déplacements de l’espèce. Le réseau routier se développe chaque année de plus en plus en France et en Europe (on compte plus de 1 000 000 km de routes en France), et divise fréquemment le domaine vital du crapaud commun, l’exposant à des écrasements souvent désastreux pour la pérennité des populations. Le développement de l’urbanisation souvent infranchissable pour la petite faune terrestre réduit considérablement les possibilités de déplacement et augmente le risque d’isolement des populations. La fidélité bien connue d’une population de crapauds communs pour un site de reproduction précis présente aussi le risque d’une extinction totale si ce site venait à disparaître. Agir pour les amphibiens, c’est agir pour la sauvegarde des zones humides, de nos paysages ruraux et pour la restauration des corridors biologiques. Programme d’action du document d’objectif prioritaire en faveur de la faune sauvage Septembre 2005 Guide pour la sauvegarde des espèces animales de l’Isère Crapaud commun Ce dernier est particulièrement néfaste aux amphibiens en général et au crapaud commun en particulier. Localement, certaines populations ont été totalement décimées par les écrasements, c’est le cas par exemple de l’étang Dauphin à Saint-Etiennede-Crossey où les temoignages parlaient de milliers de crapauds dans les années 1950-1960, alors qu’il n’en subsiste à peine quelques dizaines actuellement. Plus difficile à évaluer mais bien réelle, la pollution joue aussi un rôle important dans la rarefaction des amphibiens. Le milieu aquatique est souvent le plus touché par les pollutions chimiques dues aux activités industrielles et agricoles. L’Isère se mobilise En Isère, le crapaud commun est présent sur l’ensemble du département jusqu’à une altitude de 2 000 m environ. Cependant, ses populations sont assez localisées et les effectifs variables. Il semblerait que l’espèce soit moins présente dans le massif du Vercors plus pauvre en zones humides. L’espèce la plus touchée par la circulation routière L’Isère étant un département encore bien pourvu en milieux forestiers et en plans d’eau (lacs, étangs, marais) les milieux favorables au crapaud commun sont encore bien représentés. Toutefois, comme ailleurs, l’Isère est touchée par le développement de l’urbanisation, la destruction des zones humides et l’impact du trafic routier. Le problème des écrasements est pris très au sérieux par le département de l’Isère depuis le milieu des années 1990. Un travail de recensement, d’évaluation et de suivi des tronçons de route les plus meurtriers pour les amphibiens est entrepris depuis 1997. En 2005, ce sont plus de 130 sites d’écrasements d’amphibiens qui sont répertoriés en Isère et certains d’entre eux font l’objet d’opération de sauvetage chaque année permettant ainsi à des populations de se perenniser. En outre, le Réseau écologique du département de l’Isère (REDI) initié en 2000 a permis de localiser les zones à enjeux pour les déplacements de la faune sauvage en Isère et apporter des solutions pour le maintien et la restauration des corridors biologiques. Enfin, le département a choisi de faire de la conservation des zones humides sa priorité en matière de conservation du patrimoine naturel. La politique des espaces naturel sensibles (ENS) œuvre dans ce sens en aidant notamment les collectivités locales à protéger leurs zones humides même de petites tailles. Des plaquettes sur les pesticides, les corridors biologiques, les haies et sur la prise en compte de l’environnement dans les plans locaux d’urbanisme sont aussi disponibles au Conseil général de l’Isère. Ce que vous pouvez faire ! - signaler au CORA Isère (04-76-51-78-03) les tronçons de route sur lesquels vous avez constaté des écrasements d’amphibiens. - limiter votre vitesse en cas de passage d’amphibiens sur la chaussée. - créer des mares pour accueillir les amphibiens. - favoriser le maintien des zones humides, des haies, des boisements et des prairies permanentes constituant des corridors biologiques pour les déplacements de la faune. - limiter l’usage des produits phytosanitaires (insecticides, herbicides, fongicides) et les traitements antiparasitaires (helminthicides). - participer à la campagne de sauvetage des amphibiens en migration : contactez le CORA Isère pour connaître les sites les plus proches de chez vous. - toutes les données relatives aux amphibiens étant importantes, informer le CORA Isère (04-76-51-78-03) en cas d’observation quelle qu’elle soit, en renseignant du mieux possible la date et le lieu de l’observation. Direction de l’Aménagement des Territoires CORA Isère Service Environnement 9, rue Jean Bocq 38022 Grenoble cédex 04.76.00.33.31 http://www.isere-environnement.fr 5, place Bir Hakeim 38000 Grenoble 04.76.51.78.03 http://www.fauneisere.info www.cora.38.free.fr Programme d’action du document d’objectif prioritaire en faveur de la faune sauvage Septembre 2005 Guide pour la sauvegarde des espèces animales de l’Isère