STRATEGIE DE LA REGION BASSE-NORMANDIE POUR LA BIODIVERSITE Petit glossaire pour mieux comprendre la biodiversité Biodiversité : diversité du monde vivant, considérée à l’échelle locale, régionale ou mondiale. Classiquement, on distingue trois niveaux de biodiversité : la diversité écosystémique (= diversité des milieux), la diversité spécifique (diversité des espèces vivantes) et la diversité intraspécifique (diversité génétique au sein d'une même espèce). La biodiversité désigne aussi la diversité des relations que les êtres vivants entretiennent entre eux et avec leur milieu. L’Homme fait partie de la biodiversité et ne peut pas vivre sans elle ; le maintien de la biodiversité est l'un des défis majeurs de notre civilisation. Directive "Habitats, faune, flore" : appellation courante de la Directive 92/43/CEE du Conseil des Communautés Européennes du 21 mai 1992 concernant la conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages. Ce texte sert de fondation juridique au réseau Natura 2000. Il prévoit notamment la désignation de Zones Spéciales de Conservation (ZSC), ainsi que la protection d’espèces sur l’ensemble du territoire métropolitain. Ecosystème : ensemble vivant formé par différentes espèces en relation entre elles et avec leur milieu dans un espace donné. Chaque écosystème a des conditions physiques particulières (température, pH, humidité,…). Erosion de la biodiversité : déclin des espèces du fait d’une détérioration drastique et récente de leurs conditions de vie (cause principale : réduction ou dégradation de leur habitat), vouées à l’extinction si ces nouvelles conditions défavorables sont maintenues. Espaces naturels sensibles (ENS) : terrains acquis par les Départements dans le cadre d'une politique de protection, de gestion et d'ouverture au public d’espaces naturels. L’acquisition et la gestion des sites est possible grâce à la taxe départementale des espaces naturels sensibles (TDENS) perçue sur la totalité du territoire du département et qui porte sur la construction, la reconstruction et l'agrandissement des bâtiments et sur les installations et travaux divers (pris au sens du code de l'urbanisme). Espèce : ensemble d'organismes vivants (plantes, animaux, …) qui se ressemblent physiquement, qui possèdent des caractères génétiques identiques et qui sont capables de se reproduire entre eux et de donner des descendants féconds. L'espèce est l'unité de base de la classification des plantes et des animaux. Espèce invasive : espèce « exotique » (espèce importée d’un autre continent, généralement pour sa valeur ornementale) qui, prolifère une fois présente dans les milieux naturels et les transforme de manière plus ou moins irréversible. Ces espèces provoquent ainsi des nuisances à l'environnement, aux activités économiques ou à la santé humaine. Les introductions d'espèces invasives sont désormais considérées comme la deuxième cause d'appauvrissement de la biodiversité dans le monde. A ne pas confondre avec les espèces dites envahissantes qui présentent une croissance et une multiplication souvent rapide mais peuvent être des espèces locales. Habitat naturel ou semi-naturel : partie d’un milieu effectivement occupé par une espèce ; on parle d’habitat d’espèce. Dans le dispositif Natura 2000, les habitats sont cartographiés et leur état de conservation est évalué. Les habitats sont alors définis par la présence d’un ensemble d’espèces caractérisées par des conditions écologiques, physiques et géographiques. OGM : organisme génétiquement modifié, c’est à dire organisme auquel on a transféré un ou plusieurs gènes appartenant à une autre espèce, transmissible(s) à ses descendants. Population : groupe d’organismes de même espèce, vivant dans le même milieu au même moment. Réseau écologique : on utilise également les termes de « trame verte et bleue ». Ensemble de milieux aquatiques ou terrestres qui relient entre eux différents habitats vitaux pour une espèce ou un groupe d’espèces. Ils sont constitués des réservoirs de biodiversité (espaces de biodiversité remarquable, dans lesquels les espèces trouvent les conditions favorables pour réaliser tout ou partie de leur cycle de vie) et des corridors écologiques (axes de communication biologiques entre les réservoirs de biodiversité). Il s'agit de garantir sur les territoire les fonctions écologiques d'échange et de dispersion entre espèces animales et végétales, en s’assurant que les éléments dégradés des systèmes clés soient restaurés et protégés contre les dégradations potentielles. Le bocage traditionnel avec son réseau de haies, fossés et talus est un élément clé du réseau écologique régional en Basse-Normandie, car il permet la circulation et le maintien d'espèces. Réseau Natura 2000 : Réseau écologique européen de sites naturels. Son objectif principal est d’assurer le maintien des habitats naturels et des espèces d’intérêt communautaire dans un état de conservation favorable, voire leur rétablissement lorsqu’ils sont dégradés, tout en tenant compte des exigences économiques, sociales et culturelles. Cet objectif peut requérir le maintien, voire l’encouragement, d’activités humaines adaptées. Il est composé des Zones de Protection Spéciale (ZPS) au titre de la Directive « Habitats » et des Zones Spéciales de Conservation (ZSC) au titre de la Directive « Oiseaux » désignées par les Etats membres. Réserve Naturelle : outil de protection réglementaire qui permet de classer un site, appartenant au domaine terrestre ou maritime, présentant un patrimoine naturel remarquable et fragile. Une Réserve Naturelle peut être nationale (RNN) si elle est classée par l’Etat ou régionale (RNR) si elle est classée par la Région. ZNIEFF (Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique, Faunistique ou Floristique) : Secteur qui présente un intérêt écologique et qui, à ce titre, a été recensé dans le cadre d’un inventaire régional selon une méthodologie nationale. L’inventaire ZNIEFF n’est pas une mesure de protection réglementaire mais un outil de connaissance. On distingue les ZNIEFF de type 1 qui présentent une grande valeur patrimoniale et les ZNIEFF de type 2 pour les grands ensembles naturels avec des potentialités écologiques fortes. Zone humide : espaces de transition entre la terre et l’eau, constituant un patrimoine naturel exceptionnel, en raison de leur richesse biologique et des fonctions naturelles qu’elles remplissent. Les zones humides sont parmi les milieux naturels les plus riches du monde, elles fournissent l’eau et les aliments à d’innombrables espèces de plantes et d’animaux. Ce sont des milieux de vie remarquables pour leur diversité biologique. REPERES NATIONAUX ET INTERNATIONAUX 1976 : adoption de la première loi française relative à la protection de la nature, définissant notamment les notions d’espèces protégées et de Réserves Naturelles. « La protection des espaces naturels et des paysages, la préservation des espèces animales et végétales, le maintien des équilibres biologiques auxquels ils participent et la protection des ressources naturelles contre toutes les causes de dégradation qui les menacent sont déclarés d’intérêt général » 1992 : conférence des Nations unies sur l'Environnement et le Développement – Rio de Janeiro (Climat, Diversité biologique, Agendas 21). 1992 : adoption de la Convention sur la diversité biologique Plus de 150 Etats ont ratifié la Convention sur la diversité biologique qui est à l’origine de l’élaboration de stratégies pour la biodiversité au niveau communautaire et national. 2004 : adoption par La France de la stratégie nationale pour la biodiversité. 2005 : conférence internationale « Biodiversité : science et gouvernance » (24-28 janvier 2005) Déclaration finale / appel de Paris, du comité scientifique « La biodiversité constitue un patrimoine naturel et une ressource vitale pour toute l’humanité. La Terre abrite une extraordinaire diversité biologique, qui inclut non seulement les millions d’espèces qui habitent notre planète, mais aussi la diversité de leurs gènes, physiologies et comportements, la multitude des interactions écologiques entre elles et avec leur environnement physique, et la variété des écosystèmes complexes qu’elles constituent. Cette biodiversité, qui est le produit de plus de 3 milliards d’années d’évolution, constitue un patrimoine naturel et une ressource vitale dont l’humanité dépend de multiples façons ». 2006 : Communication de la Commission européenne définissant une ambitieuse stratégie européenne visant à enrayer l’appauvrissement de la biodiversité d’ici 2010. 2007 : Grenelle de l’environnement 2010 : loi « Grenelle 2 » précisant les modalités de mise en place de la trame verte et bleue à l’échelle nationale