Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 02/06/2017. Pratique infirmière Etre infirmière dans un service d’oncologie pédiatrique MONIQUE LE MÉNAGER ANNE-SOPHIE DEFACHELLES Centre Oscar-Lambret, Lille tre infirmière dans un service d’oncologie pédiatrique ne s’impose pas. Cela se choisit. L’infirmière fait le choix de soigner l’enfant, de le soutenir physiquement et psychologiquement, lui et sa famille, tout au long de son traitement ; ainsi elle aide le couple enfant-parents en souffrance. L’annonce du diagnostic de cancer chez un enfant est un choc “ terrible ” pour la famille. Par sa présence, ses compétences, l’infirmière, en collaboration avec le médecin, va aider l’enfant malade et ses parents à cheminer vers l’acceptation de la maladie. Elle les aide à comprendre le cancer et son traitement. Lors de la pose de la voie veineuse profonde puis de la première cure de chimiothérapie, elle est présente pour répondre, dans les limites de ses compétences, à toutes les interrogations, toutes les angoisses de l’enfant mais aussi à celles de ses parents. L’infirmière permet à l’enfant et à ses parents de mieux comprendre ce monde inconnu dans lequel la maladie les plonge. Elle bâtit, au sein d’une équipe, une véritable relation de confiance, qui permet de mieux avancer dans la maladie. L’angoisse de l’enfant malade est, entre autre, fon- dée sur l’inconnu (les locaux, le personnel…), la peur des “ piqûres ”, l’image de la blouse blanche. Grâce à l’utilisation de techniques anti-douleur (patch Emla®, Kalinox®, anti-adhésif), l’infirmière de pédiatrie exécute des soins invasifs dans de meilleures conditions. La notion de douleur physique absente, l’enfant aborde le soins de façon plus optimale. La relation de confiance établie, l’infirmière peut préparer, informer, écouter et dédramatiser le geste. Toutefois, chez le jeune enfant, dont les facultés de compréhension sont insuffisantes, l’infirmière, par ses connaissances du jeune enfant, va mettre en place, en plus des techniques anti-douleur, son savoir-faire (les caresses, l’utilisation de l’objet transitionnel, l’objet musical…), pour permettre la réalisation des soins dans de meilleures conditions. Le service de pédiatrie accueille des enfants malades, mais aussi des pré-adolescents et des adolescents. Aussi, l’infirmière aborde l’adolescent de façon différente de l’enfant grâce à ses connaissances spécifiques de cet âge. L’enfant malade et ses parents sont accueillis dans le service par une équipe chaleureuse, de façon per- Ê Bulletin Infirmier du Cancer 14 Vol.3-n°1-janvier-février-mars 2003 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 02/06/2017. Pratique infirmière sonnalisée. L’enfant est hospitalisé dans des conditions qui lui permettent de se sentir en sécurité affective. Celle-ci est mise en place grâce à une équipe paramédicale et médicale fondée sur l’information, l’écoute, le dialogue, afin d’optimiser la prise en charge globale de l’enfant et de minimiser le processus de détresse qu’il vit, lui et ses parents. L’infirmière de pédiatrie travaille en symbiose avec l’enfant malade ; aussi, si celuici ne souffre pas physiquement et mentalement, il communique sa joie d’enfant, ses plaisirs quotidiens. En vivant dans l’instant présent et grâce à sa bonne humeur, il arrive “ à faire oublier le pourquoi de sa présence ”. L’enfant malade offre à l’infirmière “ une grande leçon de vie ”. Cet enfant mûr avant l’âge se doit d’avoir le respect de son entourage et de l’équipe soignante. Bulletin Infirmier du Cancer Grâce au travail en collaboration avec l’animatrice et diverses associations (Choisir l’espoir, Animation loisirs à l’hôpital, Les clowns, L’école à l’hôpital…), l’enfant malade et ses parents gravitent dans un univers que l’hôpital essaye de rendre convivial, accueillant, sympathique. L’infir mière qui travaille dans un service d’oncologie pédiatrique est souriante, humaine et sensible. Malheureusement, face à l’échec thérapeutique, elle est parfois confrontée à la mort de l’enfant malade. Grâce à ses qualités humaines, elle apporte son soutien et sa présence face à la souffrance profonde des parents. L’infirmière d’un service d’oncologie pédiatrique travaille au sein d’une équipe motivée, unie, volontaire en collaboration avec l’équipe médicale dont le seul objectif est de traiter l’enfant malade dans les ■ meilleures conditions. 15 Vol.3-n°1-janvier-février-mars 2003