BOUILLOT Roland Pour le 25/10/12 DM de SES A l`aide du dossier

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BOUILLOT Roland
25/10/12
Pour le
DM de SES
 A l’aide du dossier documentaire et de vos connaissances, vous analyserez les
effets de la mondialisation des flux de capitaux.
Depuis les années 1980, nous voyons un système financier international se
constituer. Le processus de globalisation financière s’est imposé sous les effets conjugués de
la désintermédiation, de la déréglementation et du décloisonnement. L’appel à la finance
directe plutôt qu’aux crédits bancaires, l’intégration des marchés nationaux et monétaires
dans un vaste marché mondial et la suppression des règles qui entravent les échanges ont
véritablement libéré les mouvements de capitaux dans le monde.
Quels sont les effets attendus puis constatés dans le processus de globalisation
financière des flux de capitaux ?
La libéralisation et, par conséquent, la mondialisation des flux de capitaux a d’abord
fait appel à la théorie avec des effets attendus sur l’économie mondiale, puis à la
constatation de faits avec les effets constatés.
La théorie de la mondialisation des mouvements de capitaux était vouée à la mise en
place d’une allocation optimale des capitaux pour financer l’économie mondiale, c’est-à-dire
la répartition optimale du capital dans l’intérêt de maximiser son rendement par rapport au
risque. Le marché international des capitaux consiste à mettre en relation des pays à besoin
de financement, des pays en développement notamment, avec des agents a capacité de
financement. Ainsi, les PED devraient bénéficier des investissements étrangers (IDE) pour
garantir leur prospérité et leur croissance économique. Les acteurs économiques tels quel
les firmes, les banques ou les investisseurs institutionnels dits les « zinzins » qui opèrent sur
les marchés internationaux de capitaux procèdent à un arbitrage entre le rendement et les
risques des différents placements. Les PED proposent des rendements forts mais à des
risques liés à l’insolvabilité tout aussi élevés. La plupart du temps, plus un risque est élevé,
plus le rendement est fort et vice versa. Cependant, en nous appuyant sur le document 1 de
notre dossier, nous remarquons que les IDE sortant de la France vont à 67% dans l’Union
Européenne en 2008. Les 33% restants sont dirigés vers d’autres pays et parmi ce reste
seulement 1,2% et 0,8% sont destinés au pays émergents que sont la Chine et le Brésil
respectivement. Cela induit l’inefficacité du marché à diriger les flux de capitaux comme la
théorie en offrait l’hypothèse : les flux de capitaux s’orientent principalement entre pays
développés puis viennent les pays émergents et cela à cause des risques (faibles dans les
pays développés, élevés dans les PED), les agents économiques rationnels ne veulent pas
prendre de risques. Il faut toutefois nuancer cette analyse puisque la France fait partie de
l’espace économique européen et a un rapport privilégié avec son étranger proche ce qui
facilite les flux vers les autres pays de l’Union.
La théorie n’est faite qu’à partir de suppositions et d’hypothèses, cependant nous
pouvons constater un certain nombre de faits : ce sont les effets constatés.
Nous disposons de deux documents qui nous renseignent sur les effets concrets des
flux de capitaux sur la croissance (doc 2) et sur les emplois (doc 3). Premièrement, les
mouvements de capitaux peuvent avoir un effet positif important sur les salaires des
recrutés. Malgré un effet faiblement positif à court terme, de l’ordre de 1 à 4% sur les
travailleurs déjà en place dans l’entreprise voire même inexistant au Royaume uni du fait de
la relative flexibilité du marché du travail britannique qui empêche de maintenir des
différences de salaire entre les entreprises pour les mêmes salariés. Les véritables
bénéficiaires des prises de contrôle étrangères, dans les pays émergents notamment, sont
les nouveaux recrutés dont le salaire augmente entre 6% au Royaume Uni jusqu’à 21% au
Brésil! Cette augmentation s’explique par la différence des salaires versés entre les
entreprises locales (salaires faibles) et les entreprises étrangères (augmentation du salaire).
La hausse du salaire conduit à une hausse du pouvoir d’achat des ménages locaux, la
consommation de ces ménages augmente et peut être satisfaite par la production des
entreprises locales dont la production augmente créant ainsi de la richesse, mais aussi par
les exportations d’autres pays qui profitent du processus de croissance économique des pays
émergents ou sont installés les FMN. Néanmoins, ces gains salariaux ne sont qu’éphémères
puisqu’à plus long terme les effets se dissiperont de par le fait que les entreprises ne
peuvent avoir au sein de leur effectif des salaires ayants de trop grand écarts entre
nouveaux et anciens travailleurs.
La délocalisation et les pertes d’emplois détruits sont un autre effet concret de la
mondialisation des flux de capitaux. Les grandes entreprises, dans leur recherche d’une
meilleure compétitivité, se lancent dans la délocalisation de leurs unités de production vers
un pays étranger où les coûts de production sont moins onéreux. Or, entre 2000 et 2005, ces
délocalisations sont à l’origine de la destruction de 36 000 emplois par an en moyenne en
France d’après l’INSEE. A nuancer entre les années de crises (60 000 emplois perdus) et de
croissance (20 000 emplois détruits). Cependant les flux de capitaux n’ont pas que des effets
négatifs sur l’emploi puisque, revers de la médaille, certaines délocalisations sont
génératrices d’emplois! En effet, 41 000 emplois supplémentaires par ans auraient été créés
par celles-ci au cours de la même période. L’explication provient de la baisse du cout des
facteurs de production (capital et travail), les entreprises gagnent en compétitivité et
recréent par la suite des emplois grâce aux nouvelles parts de marché acquises. Henry
Sterdyniak, directeur à l’OFCE pousse l’analyse plus loin puisque la création d’emplois
qualifiés augmente le pouvoir d’achat et stimule donc la demande entrainant un processus
de croissance économique. Il faut néanmoins nuancer l’aspect positif des délocalisations
puisqu’elles détruisent des emplois moins qualifiés que ceux qu’elle créée, ce qui évince la
partie de la population qui est la moins qualifiée, les laissant au chômage.
Nous pouvons conclure en affirmant que la mondialisation des flux de capitaux à des
effets attendus mais qui ne sont que théoriques et démentis dans l’économie réelle. Les
effets concrets, quant à eux, sont l’augmentation des salaires et la création d’emplois
qualifiés mais dont les aspects positifs sont à nuancer.
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